Des enjeux importants pour les 400 délégué-es réunis à Trois-Rivières
La Fédération du commerce-CSN en congrès
Des enjeux importants sont à l’ordre du jour pour les 400 délégué-es de la Fédération du commerce de la CSN, dont le congrès triennal a débuté aujourd’hui, à Trois-Rivières.
Ainsi, pour la première fois, une organisation syndicale débattra « du droit et du devoir d’alerte » pour les salarié-es uvrant dans les industries agroalimentaires. Le débat a d’autant plus d’acuité que le gouvernement fédéral a clairement exprimé la volonté de se désengager de sa responsabilité vis-à-vis de l’inspection et de la salubrité des aliments. On sait qu’une politique semblable, instaurée il y a plus de 20 ans par l’ex-première ministre britannique Margaret Thatcher, avait pavé la voie à la crise mondiale de « la vache folle », qui sévit maintenant en terre canadienne. Ce sujet d’une actualité criante, vécu plus particulièrement dans l’ouest canadien, affecte directement les Québécois et les Québécoises.
Les congressistes se pencheront aussi sur un autre problème bien réel, en élaborant une politique visant l’élimination de toute forme de violence et de harcèlement au travail. Comme chacun peut s’en rendre compte, il s’agit d’un phénomène en croissance.
Les délégué-es feront également le point sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA) qui affecte directement des millions de travailleuses et de travailleurs et particulièrement ceux de la Fédération du commerce.
Ils seront d’autre part appelés à poursuivre la réflexion sur le vieillissement de la population québécoise, qui génère des tensions intergénérationnelles dans nos milieux de travail et qui pourrait résulter en une pénurie de main-d’uvre.
Plusieurs autres sujets importants, dont l’intensification et la surcharge de travail, la santé-sécurité, la sous-traitance, l’avenir des syndicats des caisses populaires et d’économie, les suites du 2e Colloque agroalimentaire, puis la syndicalisation feront également l’objet de discussions.
Les assises, tenues sur le thème « Améliorer les conventions collectives et la vie syndicale, notre choix ! », dureront toute la semaine. Pour Jean Lortie, président de la Fédération du commerce, ce thème ne laisse aucune place à l’interprétation. « Un débat doit s’amorcer à ce 46e Congrès afin d’améliorer nos conventions collectives, entre autres sur les points suivants : l’environnement législatif, les droits parentaux, la santé-sécurité au travail, les assurances collectives, la sous-traitance et l’article 45.2 du Code du travail », dit-il.
Plus de 10 000 nouveaux membres
Présente à l’ouverture du congrès, la présidente de la Confédération des syndicats nationaux, Claudette Carbonneau, a par ailleurs souligné « l’expansion soutenue de la CSN » au cours des derniers mois, précisant que depuis mars 2002, plus de 10 000 nouveaux membres accrédités ont adhéré à la centrale syndicale.
« Cela confirme la vitalité de la CSN, consolide sa place dans des secteurs où la centrale est déjà solidement implantée comme la santé et les services sociaux, et l’hôtellerie ». À titre d’exemple, elle mentionne l’accréditation récente des employés de l’hôtel des Seigneurs, à Saint-Hyacinthe, et de celui du Marriott Château Champlain, à Montréal. L’arrivée de nouveaux membres de syndicats CSN permet aussi des percées dans des champs nouveaux, tel le secteur brassicole, avec l’accréditation des travailleurs de Labatt de la région de Montréal. Dans le secteur public, d’importants gains sont survenus à Drummondville et à Baie-Comeau.
Madame Carbonneau a également abordé plusieurs autres sujets avec les congressistes, dont les suites des dernières élections générales au Québec, ainsi que diverses questions d’actualité concernant le monde du travail.
Quant au président du Conseil central du Cur du Québec, Gilles Dubuc, il a rappelé que le CCCQ représente 180 syndicats regroupant un peu plus de 17 000 membres et que les neuf fédérations de la CSN y sont représentées. Monsieur Dubuc a par ailleurs déploré que le phénomène des conventions collectives de longue durée soit toujours aussi présent et que les employeurs s’attaquent régulièrement aux acquis des syndiqués. « L’amélioration de nos conventions collectives passe en tout premier lieu par la mobilisation et le rapport de force », dit-il.
Nouveaux champs à investir
La Fédération du commerce de la CSN, qui compte 35 000 membres, surtout des femmes, a été fondée en 1938. Oeuvrant dans de multiples secteurs tels l’hôtellerie, les caisses populaires et d’économie ou encore l’agroalimentaire, elle se prépare maintenant à investir de nouveaux champs de négociation : assurances collectives, droits parentaux, accidents du travail et autres.
Les congressistes présents à Trois-Rivières proviennent de toutes les régions du Québec, aussi bien de Montréal, de Rouyn, des Iles-de-la-Madeleine que de l’Ungava.
Source : CSN 26-05-2003 Renseignements: Benoit Aubry, Information-CSN ; cellulaire : (514) 971-0765