Conflit à la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda
Le Syndicat accuse la direction de refus de négocier et de violer la loi anti-briseurs de grève
Trois jours de rencontre et même l’intervention du directeur du service de conciliation du ministère du Travail du Québec n’auront pas suffi pour amener un déblocage dans le conflit qui oppose Noranda et ses 560 travailleurs de la Fonderie Horne, en raison de l’obstination de la direction d’exiger du syndicat des reculs importants aux règles d’ancienneté avant même d’aborder les autres clauses de la convention collective.
Le président du Syndicat des travailleurs de Mines Noranda, Raymond Desabrais, affirme qu’à ses yeux “la direction n’a jamais voulu négocier”, qu’il y a “un manque de volonté de Noranda de négocier véritablement.”
Devant un tel constat, le syndicat a convoqué ses membres en assemblée générale pour mardi prochain, le 25 mars, afin de faire le point sur la situation et la suite des événements.
Par ailleurs, deux enquêteurs de la Commission des relations du travail du Québec (CRT) ont constaté des infractions à la loi anti-briseurs de grève et le Syndicat des travailleurs de Mines Noranda, affilié à la CSN, a déposé une série de plaintes à l’effet que des personnes effectuant des travaux pour des sous-traitants et des employés de l’entreprise exerçant normalement des tâches autres que celles dévolues aux syndiqués ont exécuté des travaux qui relèvent de la juridiction du syndicat.
Les enquêteurs de la CRT ont en effet constaté, en se rendant dans l’usine les 17 et 18 février derniers, qu’au moins cinq employé-es de la Fonderie Horne contreviendraient aux dispositions du Code du travail en remplaçant des salariés en grève. Pour ce qui est de travaux effectués par des entreprises de sous-traitance, les enquêteurs concluent qu’ils ne sont pas en mesure de tirer des conclusions concrètes. Sur ce dernier point, cependant, la direction du syndicat est convaincue qu’il y a transgression de l’article 109 du Code et soumettra le tout au tribunal de la CRT.
Le président du Syndicat des travailleurs de Mines Noranda, Raymond Desabrais, est outré par le contenu de ce rapport d’enquête et, selon lui, celui-ci ne reflète que la pointe de l’iceberg. “Nous étions certains, depuis le début du conflit, que la compagnie violait le Code du travail en recourant à des “scabs”. Nous en avons maintenant la conviction. Noranda ne cesse d’affirmer que la Fonderie Horne produit à 70 pour cent de sa capacité. Cela est impossible, et si c’est la vérité, ça ne peut se faire sans recourir à des 2scabs”. En agissant de la sorte, la compagnie Noranda prolonge indûment le conflit faisant perdre 400 000 dollars par semaine à l’économie de notre région. Noranda se comporte comme un vampire en Abitibi-Témiscamingue, en siphonnant toutes les ressources humaines et naturelles de la région et en se désintéressant du sort des familles des travailleurs et de celui des commerçants qui vivent des revenus que touchent les 560 employés de la fonderie.”
En grève depuis le 18 juin 2002, les 560 travailleurs de la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda défendent leur sécurité d’emploi, le respect de l’ancienneté et l’exécution des tâches par les syndiqués et non par des entreprises sous-traitantes. Déjà, Noranda, alors que le conflit perdure, a annoncé la perte de 125 emplois et le Syndicat soupçonne l’entreprise de vouloir quitter la région pour poursuivre ses activités à l’étranger, notamment en Amérique du Sud.
Source : CSN 23-03-03 Renseignements : Raymond Desabrais, président du syndicat, cell. : (819) 763-0982; Jean-Claude Larouche, conseiller syndical, CSN, cell. : (819) 856-8843.