Conseil confédéral de la CSN

Ottawa doit s’occuper des chômeurs

Lors de son discours aux 250 délégué-es réunis en conseil confédéral de la CSN, la présidente, Claudette Carbonneau, a rappelé qu’il y a quelques semaines, le chef libéral Michael Ignatieff exigeait sur un ton sans équivoque que le gouvernement améliore les règles d’admissibilité à l’assurance-emploi. « On le voit maintenant tergiverser, chercher à concilier sa position avec celle du gouvernement plutôt qu’à l’affronter. Les milliers de personnes qui ont perdu leur emploi à cause de la crise ou encore celles qui sont victimes de la pénurie d’isotopes nécessaires à leurs examens médicaux souhaitent voir agir le gouvernement rapidement. Le gouvernement fédéral et le chef de l’opposition se doivent de répondre à leurs besoins », considère la dirigeante syndicale. S’appuyant sur un large consensus en faveur d’une amélioration du régime d’assurance emploi partout au Québec et au Canada, la présidente de la CSN a réclamé des gestes concrets. Crise économique et protectionnisme Mme Carbonneau s’est dite préoccupée par la distance qui existe entre le discours des démocrates américains sur le libre commerce avec le Canada et le recours au protectionnisme de certaines entreprises et municipalités à l’endroit des importations canadiennes et québécoises. « Dans un contexte de crise économique, nous réitérons que ce n’est pas en niant nos engagements internationaux à l’endroit du libre échange que nous allons améliorer la situation de l’emploi au pays », a souligné la leader syndicale, qui invite le gouvernement canadien à entreprendre rapidement des discussions avec le gouvernement américain sur la question.   Nouveau régime forestier La leader a qualifié de « pas dans la bonne direction » le projet de loi no 57 sur l’occupation du territoire forestier. « Il faut cependant que cette réforme assure la pérennité des accréditations syndicales et partant du droit à la négociation dans un secteur où foisonnent les acteurs et les délégations de responsabilités. C’est cette étape que la dernière réforme de 1986 avait escamotée, si bien que le droit à la syndicalisation dans bien des cas n’était que virtuel. Malgré les signaux positifs des ministères concernés sur la nécessité de corriger la situation, nous allons veiller, dans les consultati ons à venir, à ce que la loi contienne les ajustements appropriés. »   Débat sur la laïcité Claudette Carbonneau est revenue sur la place de la religion dans l’espace public, débat qui a ressurgi à la suite de la prise de position de la Fédération des femmes du Québec. Les vives réactions qui ont suivi démontrent bien que le débat sur cette question est loin d’être terminé dans la société québécoise. Le gouvernement Charest n’a donné aucune suite aux recommandations du rapport Bouchard-Taylor qui portaient sur la laïcité. « Une charte de la laïcité est nécessaire au Québec afin d’affirmer, dans un texte fondateur, le caractère laïc de l’État québécois. Nous croyons que le débat entourant l’élaboration de cette charte devrait permettre de statuer sur ce qui constitue des manifestations de convictions religieuses qui devraient être interdites pour le respect de la neutralité de l’État. Ce débat dépasse largement le port du voile », de poursuivre Claudette Carbonneau. La liberté d’association La CSN déplore l’acharnement du gouvernement du Québec à nier une fois de plus la liberté syndicale de certaines ressources d’un service de garde en milieu familial en leur imposant des règles de reconnaissance syndicale qui dérogent du Code du travail. « Il s’agit d’un geste revanchard. Jamais nous n’accepterons que le gouvernement tente de régler une lutte de reconnaissance syndicale en s’ingérant d’une manière arbitraire dans le processus de syndicalisation. Nous soutiendrons ces femmes. Le travail de longue haleine, ça nous connaît », de déclarer la présidente de la CSN. Le droit à l’information La présidente de la CSN s’est, par ailleurs, portée à la défense du Conseil de presse du Québec qui vit actuellement une crise majeure. Après avoir exigé et obtenu, sous la menace de se retirer du Conseil, qu’un important rapport de la tournée de consultation dans les régions soit tabletté, des entreprises de presse ont tenté d’obtenir la renonciation à toute poursuite éventuelle des médias par les plaignants lorsqu’ils s’adressent au Conseil de presse du Québec. « Dans le contexte de la stratégie de la convergence et des tentatives de créer des monopoles, il est temps que le gouvernement du Québec s’assure de la préservation du droit du public à l’information. Si le Conseil de presse du Québec n’obtient pas les pouvoirs et le financement nécessaires pour protéger ce droit, il faudra bien en venir à la seule solution qui reste : une loi qui le garantira », de revendiquer Claudette Carbonneau, qui a rencontré, hier, à ce sujet, la ministre Christine Saint-Pierre en compagnie de la présidente de la Fédération nationale des communications, Chantale Larouche. Conflit en cours La présidente de la CSN a déploré que sur sept conflits qui touchent actuellement 645 membres de syndicats affiliés à la CSN, six sont des lock-out qui durent depuis déjà un certain temps. D’ailleurs, les délégué-es du conseil confédéral manifesteront, leur appui aux travailleurs en lock-out du Journal de Montréalet du journal Le Réveil, demain sur l’heure du midi, devant le siège social de Quebecor. « Quebecor doit travailler à régler ce conflit plutôt que de chercher à étendre ses tentacules sur le club Canadiens à la recherche de toujours plus de convergence », de conclure Claudette Carbonneau. La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

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