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Les directeurs de santé publique mettent la population en gardecontre un recours accru au privé

Pour un système public mieux géré

par André Noël

Les directeurs de santé publique (DSP) ont publié un nouveau document, hier, invitant les Québécois à favoriser une meilleure gestion du réseau de la santé plutôt qu’une privatisation accrue. Tant les individus que la collectivité devraient faire plus d’efforts pour rester en santé, prévenir les maladies et les détecter à un stade précoce, estiment-ils.

Une lettre signée par le docteur Richard Lessard, directeur de santé publique pour Montréal, rappelle que les DSP ont rencontré le groupe de travail dirigé par Claude Castonguay « pour le sensibiliser à (leurs) inquiétudes concernant un recours accru au secteur privé au-delà des 30 % qu’il occupe déjà dans les dépenses globales que les Québécois y consacrent annuellement ».

« Attachée à son système de soins, mais inquiète de sa viabilité financière et de son accessibilité, la population québécoise prête de plus en plus l’oreille à un recours accru au secteur privé sans pour autant être bien informée des conséquences ni des autres avenues bien plus prometteuses qui s’offrent pour solutionner les problèmes bien réels de notre système public », ajoute le Dr Lessard.

Contrairement à ce que les Québécois pourraient croire, le vieillissement de la population ne fera pas exploser les coûts du réseau de santé public, affirment les DSP dans leur document de quatre pages intitulé La santé pour tous: privatiser davantage ou gérer autrement ?

« Il est vrai que nos aînés sont les plus grands utilisateurs de soins et que leur nombre croîtra encore pendant plusieurs années, écrivent-ils. Cependant, cette situation n’a pas entraîné, dans le passé, une accélération incontrôlée des coûts comme on aurait pu le craindre. Les coûts attribuables aux médicaments et aux nouvelles technologies seraient davantage responsables de l’accroissement constant des budgets de santé.

« Les conséquences de certaines solutions évoquées, comme un recours accru au privé, inquiètent les DSP du Québec qui sont chargés d’informer la population de son état de santé et de promouvoir les moyens de la protéger et de l’améliorer. Ils craignent que certains choix entraînent une détérioration plutôt qu’une amélioration de notre système de soins et, partant de notre santé collective.

« L’augmentation du recours au privé risque d’accentuer les inégalités de santé, d’entraîner des coûts administratifs plus élevés, de causer un problème de coordination et de déstabiliser l’ensemble du système. »

Les DSP estiment qu’il faut plutôt développer une « première ligne » efficace, c’est-à-dire généraliser l’accès aux groupes de médecine familiale et accélérer la mise en place concrète des réseaux locaux de services de santé et de services sociaux. « C’est là que doit reposer l’essentiel des efforts de prévention, de détection précoce et de contrôle de l’évolution des problèmes de santé », écrivent-ils.

Ils rappellent que les Québécois et les autres Canadiens ont fait un choix historique, dans les années 80, en optant pour un système universel. Les Américains n’ont pas fait ce choix et en payent le prix : leur système coûte beaucoup plus cher, mais 50 millions d’entre eux ne sont même pas assurés. « Malgré ses problèmes, notre système de soins est toujours perfectible, ajoutent-ils. La voie de l’avenir ne passe pas par un recours accru au privé, mais plutôt par une gestion plus proactive. »

« Les Québécois ont raison d’attendre des pouvoirs publics un système de santé performant pour les garder en santé, concluent-ils. Mais ils sont de plus en plus conscients qu’ils doivent s’impliquer pour préserver et améliorer leur santé. Seul cet effort nous permettra d’assurer la pérennité de notre système de santé. »


Source : La Presse, p. A-8 – 14 février 2008

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