Tournée de consultation de la FIM-CSN

Pour une véritable politique de développement industriel

En conformité avec le mandat qu’elle s’était donné lors de son congrès de fondation, en février 2011, la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) a entrepris une tournée de différentes régions du Québec, hier, afin d’échanger avec des représentants de ses syndicats sur la mise en place d’une politique de développement industriel digne de ce nom.

Lors de son congrès, elle avait adopté une plateforme de revendications qui sera débattue en juin prochain, lors de son conseil fédéral, qui est l’instance suprême entre les congrès. Cette plateforme aborde notamment les aspects suivants : l’économie, les ressources naturelles, les énergies renouvelables, le renouvellement et la formation de la main-d’œuvre, le renouvellement des technologies de production et l’environnement.

Quant à la CSN, elle avait adopté une résolution à son congrès de mai 2011, par laquelle elle revendique notamment auprès des gouvernements canadien et québécois une véritable politique de développement favorisant le renforcement et la modernisation du secteur manufacturier et industriel dans une perspective de développement durable.

Les 2e et 3e transformations au Québec À Drummondville, hier soir, le président de la FIM-CSN, Alain Lampron, a réclamé du gouvernement québécois qu’il mette sur pied, prioritairement, une véritable politique de développement industriel. « À la veille du développement du Plan Nord, tant vanté par le premier ministre Charest, il est urgent que le Québec se dote d’une politique qui favorise entre autres les 2e et 3e transformations afin de créer des emplois chez nous. »

Il estime que la loi devrait obliger les entreprises à faire de la transformation sur place dans une proportion donnée de leurs activités. Quant aux redevances versées par les minières, il considère qu’elles sont nettement insuffisantes et que la population québécoise a pleinement droit à sa juste part de la richesse générée par l’exploitation de ses ressources naturelles.

En ce qui concerne la loi sur les mines, Alain Lampron préconise un important coup de barre. « Il faut d’abord que le gouvernement se donne les moyens de faire respecter ses propres lois. Actuellement, les ressources humaines sont nettement insuffisantes pour les faire appliquer. »

Une injustice flagrante Il pointe également du doigt le fait qu’après avoir engrangé d’importants profits, des minières disparaissent en laissant à l’abandon des zones complètement polluées, dont les frais de nettoyage sont assumés par l’ensemble des citoyennes et des citoyens québécois. « Cette injustice flagrante doit cesser. » Le président de la FIM-CSN réclame la création d’un fonds spécial dans lequel les minières devraient obligatoirement déposer, durant leurs exploitations, les sommes nécessaires à la dépollution.

Alain Lampron estime par ailleurs que la recherche et le développement, qui sont à la base même de la performance des entreprises et par conséquent de la création d’emplois, doivent être vigoureusement encouragés par le gouvernement. Il constate que depuis quelques années ce domaine subit une chute dramatique des investissements, ce qui aura des conséquences néfastes pour longtemps si la situation n’est pas corrigée rapidement.

En Mauricie et au Centre-du-Québec En 2010, le secteur manufacturier générait 27 500 emplois directs pour la région du Centre-du-Québec, soit 23,7 % de l’emploi total. L’industrie manufacturière comptait pour 28,7 % du PIB régional, soit environ 2,2 milliards de dollars. La CSN représente 1620 travailleuses et travailleurs dans le secteur industriel en Mauricie et dans le Centre-du-Québec, répartis en 30 syndicats.

La FIM-CSN réunit quelque 320 syndicats et regroupe près de 30 000 travailleuses et travailleurs. Elle est une des huit fédérations composant la Confédération des syndicats nationaux, forte de plus de 300 000 membres provenant de tous les secteurs d’activité.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest

Articles récents

Caroline Senneville sur la syndicalisation d'un entrepôt AMAZON à Laval
Partager cette nouvelle

Le Point syndical  automne 2023