Québec doit justifier l’expulsion d’aînés vulnérables d’un CHSLD de haute qualité, selon la CSN

Le gouvernement du Québec doit expliquer pourquoi il veut fermer un des CHSLD offrant des soins de longue durée de la plus haute qualité au Québec, privant ainsi des dizaines d’aîné-es fragiles d’un centre que plusieurs ont habité depuis des décennies, selon la CSN. Les 160 lits de soins de longue durée de la résidence Griffith-McConnell, dont 90 dépendent de subventions publiques, seront fermés à la fin du mois de juin. L’Église Unie, qui gère la résidence comme un organisme à but non lucratif, y a été contrainte à la suite d’une décision de l’Agence régionale de la santé et des services sociaux de retirer ses subventions publiques. « Au moment où l’île de Montréal connait une pénurie sévère de lits en soins de longue durée pour nos concitoyennes et nos concitoyens les plus vulnérables, le gouvernement libéral condamne insensiblement un de nos meilleurs centres d’accueil », a commenté Jeff Begley, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), lors d’une conférence de presse, ce matin. Monsieur Begley a ciblé la ministre déléguée aux Services sociaux, Lise Thériault, et son patron politique, le ministre de la Santé Yves Bolduc, comme des responsables pour ce dossier. « Ces ministres doivent expliquer aux résidants du Griffith-McConnell et à leurs familles pourquoi ils refusent de maintenir ces places d’haute qualité », a-t-il dit. La FSSS–CSN essaie, sans succès, d’obtenir une justification satisfaisante des autorités gouvernementales concernant cette décision, qui forcera les résidants actuels et d’autres dans le futur à payer davantage pour des soins de moindre qualité dans des centres à but lucratif. Nécessitant plus de deux heures d’interventions par jour, les résidants du centre Griffith-McConnell ont été accoutumés à un niveau de soins très élevé, a constaté Jean-Philippe Grad, le vice-président régional de la FSSS–CSN. « En fait, cette résidence a gagné une accréditation canadienne accordée seulement aux centres qui assurent les plus hauts standards de traitement », a dit M. Grad. Pour le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la résidence Griffith-McConnell, Gregory Bruce, cette fermeture imminente est un coup dur au tissu social de la communauté anglophone de Montréal.   « Ça fait presque 50 ans qu’on aide nos voisins ainés ici à Côte-Saint-Luc, a observé M. Bruce. La plupart de nos 160 membres y travaillent depuis plus de 20 ans. Nous sommes donc très proches des résidantes, des résidants et de leurs familles. C’est une perte énorme pour nous tous. » Jeff Begley fait appel au gouvernement du Québec afin qu’il révise cette décision. Il souligne le fait que Lise Thériault a déjà reconnu à plusieurs reprises que le gouvernement du Québec devrait se préoccuper davantage de la qualité des soins dans le secteur privé. « Or, nous avons ici un centre privé qui offre des soins de la plus haute qualité et la ministre semble fermer les yeux pour l’instant. Pourtant, il n’est pas trop tard de changer cette trajectoire mal choisie », a-t-il conclu.

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