Renouvellement de ses licences

Un autre virage commercial pour la Société Radio-Canada

De concert, la Fédération nationale des communications-CSN (FNC-CSN) et le Syndicat des communications de Radio-Canada-CSN (SCRC-CSN) dénoncent le nouveau virage commercial que prendra la Société Radio-Canada (SRC) grâce au renouvellement de ses licences par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC). « L’introduction de publicités radiophoniques sur Espace Musique ainsi que sur Radio 2 constitue une mauvaise décision et le CRTC en est pleinement conscient. Voilà pourquoi l’expérience sera limitée à trois années à l’issue desquelles la SRC devra produire un rapport détaillé des impacts sur sa programmation. Pire encore, le CRTC avalise l’avenue des revenus publicitaires pour remplacer le désengagement du gouvernement dans le financement de l’unique diffuseur public canadien. Seul le vice-président de la radiodiffusion du CRTC, Tom Pentefountas, a émis une opinion minoritaire et s’est opposé radicalement à cette décision », de souligner Alex Levasseur, président du SCRC-CSN. Malgré cette nouvelle source de revenus, il appert que la question du financement global de Radio-Canada a été oubliée par le CRTC. Rien sur la mise à mort du Fonds pour l’amélioration de la programmation locale (FAPL) qui disparaîtra le 1er septembre 2014 et ses conséquences sur le contenu régional. Aucune indication que le gouvernement changera de cap même si le CRTC constate que le niveau de financement de Radio-Canada sera annuellement inférieur de 160 millions de dollars à ce qu’il était en 2002, et ce, malgré l’inflation, tout en réaffirmant que la SRC devra ajuster sa programmation en tenant compte de cette réalité financière. « La confirmation du déficit chronique de son financement s’observe d’ailleurs à travers d’autres décisions émises par le CRTC. À titre d’exemple, l’obligation de produire des émissions jeunesse passe de 20 à 15 heures par semaine pour chaque réseau. Relativement à la programmation régionale, aucune exigence supplémentaire n’a été formulée. Pour le Réseau de l’information (RDI), le CRTC réduit encore l’exigence de contenu régional puisque seulement 33 % de la production doit être consacré aux émissions ou aux segments d’émission provenant des régions. Cette avenue confirme l’orientation de ce que l’on nommait déjà, la montréalisation du RDI », de déplorer Pierre Roger, président de la FNC. « Même si le CRTC affirme que […] la Société Radio-Canada continuera à jouer un rôle clé pour la vitalité de la culture canadienne de langue française et anglaise partout au pays, […] il devient de plus en plus évident que les orientations de la SRC et la nature des licences que le CRTC lui accorde ne peuvent plus permettre l’atteinte de ces objectifs pourtant fixés par la Loi sur la radiodiffusion », de conclure monsieur Levasseur. Le Syndicat des communications de Radio-Canada représente 1600 membres au Québec et à Moncton. Il est affilié à la Fédération nationale des communications-CSN, qui regroupe 7000 membres œuvrant dans les domaines des communications et de la culture. Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

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