Commission de l’environnement et du transport

Un dialogue social doit être engagé sans délai

Intervenant devant la Commission de l’environnement et du transport ce matin, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a recommandé que Québec fixe des cibles de réduction des gaz à effet de serre (GES) se situant entre 25 et 40 %, selon les secteurs d’activité, d’ici 2020. En plus de souscrire aux propositions du Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) dans la détermination des cibles de réduction des GES, la CSN a réclamé la formation de comités multipartites afin de mobiliser le plus grand nombre à la réussite de cet objectif. « Nous estimons que la participation des travailleuses et des travailleurs, des organisations qui les représentent, de représentants gouvernementaux, des employeurs, de spécialistes et de groupes environnementaux, est une condition essentielle à la réduction des GES de même qu’à l’adaptation aux changements climatiques, a mentionné le vice-président de la CSN, Roger Valois. Un dialogue social doit être engagé sans délai. » Pour la CSN, ce dialogue doit aborder la création d’emplois durables et le développement économique dans les moyens à mettre de l’avant pour atteindre cet objectif environnemental. « Il importe de minimiser les pertes nettes d’emplois tout en mettant en place des programmes de formation et de protection sociale pour les travailleurs affectés, de même que des plans de diversification économique pour les communautés touchées, en particulier les mono-industrielles », a poursuivi le porte-parole syndical. Différentes études démontrent qu’il est possible d’utiliser les cibles de réduction de GES comme levier pour créer des emplois verts et décents, ou pour « verdir » d’autres types d’emplois. Les programmes dédiés à l’efficacité énergétique des bâtiments, au même titre que le développement du transport collectif et la modernisation des entreprises de recyclage, sont autant de stratégies permettant de créer des emplois tout en favorisant la réduction des GES. Sortir de la dépendance au pétrole Parmi les moyens recommandés par la CSN pour atteindre les cibles, notons la diminution de la dépendance au pétrole, entre autres par le développement du transport collectif grâce à l’électricité ; l’établissement d’un réseau ferroviaire électrifié interurbain pour les individus et les marchandises en limitant le transport des marchandises par camion aux courtes distances ; l’aménagement du territoire permettant des quartiers à échelle humaine au cœur desquels on favorise le transport collectif, le soutien aux constructions plus écologiques  et le développement d’infrastructures collectives, comme des installations de géothermie aussi plus économiques. Au regard du secteur industriel qui produit 34 % des émissions de GES, la CSN estime que des mesures énergiques doivent être envisagées pour favoriser la conversion vers l’électricité. Cette recommandation vaut également pour le secteur du bâtiment qui a vu sa production de GES  croître de 41 %. « Il est impératif de libérer le Québec de sa dépendance au pétrole le plus tôt possible », a mentionné Roger Valois devant la commission. Si le gouvernement veut recourir à l’obtention de crédit sur le marché international, en appuyant les efforts de pays en voie de développement pour réduire les GES, la CSN recommande que ce dernier soit certifié et règlementé, comme le mécanisme de développement propre (MDP). Les revenus ainsi obtenus devraient alors être pris en charge par le gouvernement du Québec et réinvestis dans un fonds d’adaptation aux changements climatiques qui bénéficierait à la société. La CSN rappelle en outre que l’engagement du Canada n’est que partiel et qu’il demeure affaibli par plusieurs provinces. « Le comportement du gouvernement canadien au regard de la réduction des GES et des changements climatiques est déplorable et ne favorise pas le nécessaire consensus, a affirmé le vice-président de la CSN. Nos représentations à Ottawa doivent donc s’intensifier et Québec doit s’engager dans un front commun avec les provinces qui sont favorables à la réduction des GES. » La CSN représente quelque 300 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans plus de 2100 syndicats dont un très grand nombre sont impliqués dans des démarches pour établir une gestion environnementale plus responsable dans les lieux de travail tout en s’engageant dans un processus continu d’action.

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