Un grand chantier pour un Québec en santé

En cette veille de rentrée parlementaire, la CSN et la FTQ demandent l’engagement tangible du gouvernement envers le réseau public de santé. « Le gouvernement affirme qu’il veut un réseau public de san té fort. Nous croyons qu’il doit passer de la parole aux actes et mettre en place, dès maintenant, un grand chantier sur les solutions publiques aux problèmes d’accessibilité », ont déclaré Claudette Carbonneau, présidente de la CSN et Michel Arseneault, président de la FTQ.

Le rapport Castonguay a t-il été vraiment tabletté par le ministre de la Santé, Philippe Couillard ? La question se pose. Les deux centrales notent que seule la hausse de la TVQ a été formellement rejetée par le ministre. Il a laissé la porte ouverte pour évaluer la franchise et la contribution annuelle aux cliniques des Groupes de médecine familiale (GMF). Il ne ferme pas non plus la porte à un élargissement de l’assurance privée duplicative à d’autres chirurgies que celles de la hanche, du genou et de la cataracte. Il se vante même d’être le premier ministre de la Santé à ne pas s’opposer par principe à la question de la mixité de pratique. Il se contente de dire que ces deux dernières mesures sont difficiles à appliquer pour le moment.

Le train est en marche

« Quand on réunit l’ensemble des initiatives prises à la pièce (voir annexe), ici et là, sans tambour ni trompette, on ne peut manquer de penser que le rapport Castonguay vient consacrer une situation qui a déjà pris son envol, celle de la privatisation du financement de la santé et de la prestation des soins et services », estime Michel Arsenault.

Malgré tout, monsieur Couillard continue de prétendre être le grand défenseur du système public et d’affirmer qu’il veut renforcer et améliorer le réseau public. Il clame haut et fort que des investissements supplémentaires ne sont pas nécessaires et mise sur des gains de productivité. Il se retrouve clairement sur le terrain de l’organisation du travail qui touche directement les travailleurs, les travailleuses et les professionnels dans les milieux de travail. Tout changement ne peut se faire sans leur participation.

« Or, sur la question de l’accès aux services médicaux spécialisés, les travailleuses et les travailleurs de l’hôpital du Sacré-Cœur ont proposé des solutions pour faire fonctionner les salles de chirurgie sous-utilisées. On ne les a pas écoutés parce qu’on tenait à faire le projet avec la clinique RocklandMD », soutient la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau.

Croyant fermement que des solutions à ces problèmes d’accès vécus dans le réseau public sont possibles, et que plusieurs d’entre elles peuvent être identifiées à l’échelle des milieux de travail, la CSN et la FTQ proposent qu’un vaste chantier soit déployé sur les questions d’organisation du travail.

« Nous engageons nos organisations respectives à apporter leur soutien et leur expertise à ces chantiers locaux et attendons du ministère qu’il en fasse autant et surtout qu’il demande aux gestionnaires du réseau de s’investir sérieusement dans l’exercice. Nous proposons que ces expériences soient suivies par un comité de pilotage national, expliquent Michel Arsenault et Claudette Carbonneau. Nous croyons que cet exercice rendra caduques les dispositions de la loi 33 qui portent sur les cliniques spécialisées privées qui devraient en conséquence être abandonnées par le ministre. »

« Nous proposons également que le suivi des projets pilote annoncés sur la façon d’accorder les budgets aux agences et établissements, en les transformant en “acheteurs de service” et les patients en “sources de revenus”, ne se fasse pas en vase clos, par le ministère seul, mais que l’ensemble des intervenants y soient associés, car ils auront aussi des conséquences sur l’organisation du travail. Voilà notre engagement envers le changement. Celui de participer à l’amélioration de l’accès dans le réseau public, celui de conserver l’argent investi par la population par ses impôts et taxes dans les services et non dans les profits des entrepreneurs, celui d’assurer que les gens reçoivent leurs services en fonction de leurs besoins et non en fonction de la grosseur de leur portefeuille », affirment les deux leaders syndicaux.

La Fédération des travailleuses et travailleurs du Québec compte plus d’un demi million de membres. La Confédération des syndicats nationaux compte plus de 300 000 membres de tous les types de milieux de travail, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.

Annexe>>

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