Avortement en clinique

Une controverse dangereuse

Manque de communication et cafouillage, la CSN enjoint le ministre de la Santé, Yves Bolduc, à mettre fin à une dangereuse controverse concernant les normes de sécurité relatives aux cliniques d’interruption de grossesse. « Nous enjoignons le ministre à retirer ces cliniques de l’application de la loi 34 et à s’inspirer des normes édictées par le Collège des médecins », a affirmé la présidente de la CSN. Claudette Carbonneau se dit extrêmement déçue du peu de sensibilité du ministre qui affirmait, le 7 août dernier, ne pas vouloir céder en exigeant que les salles d’avortement en milieu extra-hospitalier deviennent des blocs opératoires. Quelques jours plus tard, après avoir provoqué un tollé, le ministre revenait sur sa position et n’excluait plus l’idée d’assouplir les règles. Pour la présidente de la CSN, « le ministre se doit de préserver l’accessibilité à l’avortement. Il s’agit d’un droit fondamental des femmes à interrompre volontairement une grossesse non désirée. Des règles abusives ne peuvent que restreindre l’accès à l’avortement, accès qui est déjà déficient dans plusieurs régions du Québec. »   Cette controverse intervient alors qu’on vient à peine de commémorer les 20 ans de la décriminalisation de l’avortement. La dirigeante syndicale rappelle combien la bataille fut difficile. « Les acquis demeurent fragiles comme on a pu le constater lors de la dernière campagne électorale fédérale, alors que les conservateurs souhaitaient pénaliser les crimes commis sur les femmes enceintes ; une reconnaissance du droit du fœtus. » «  Pour combattre la privatisation, le ministre se trompe de cible en visant des cliniques de femmes et des cliniques communautaires dont le professionnalisme et l’engagement à l’égard des femmes n’ont jamais été remis en question », de poursuivre la présidente de la CSN. Après deux cafouillages consécutifs concernant la santé des femmes, la CSN invite le ministre à corriger rapidement la situation. Elle demande au ministère de la Santé et des Services sociaux d’exclure les centres de santé offrant présentement des services d’avortement de l’obligation de se convertir en centres médicaux spécialisés, de se conformer aux normes soumises par le Collège des médecins et de veiller à ce que les services d’avortement soient accessibles et gratuits partout au Québec. La CSN représente plus de 300 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.

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