Charlotte Gaudreau-Majeau, une jeune étudiante montréalaise de 19 ans est détenue pour avoir voulu… construire une école ! Une quarantaine d’autres volontaires du monde entier sont avec elle, en prison, alors que plus d’une centaine ont été déportés (dont quatre Québécois) pour le même motif, et que près d’un millier n’ont même pas pu prendre l’avion.

Au total, sur les 1500 personnes qui avaient décidé de répondre à l’invitation du groupe palestinien Enfants-Jeu-Éducation, c’est à peine une cinquantaine de participantes et de participants, dont cinq Québécoises et Québécois, qui ont pu se faufiler jusqu’à Bethléem.

Charlotte et ses compagnons de voyage ont goûté à la médecine de l’occupation israélienne, qui chaque jour tente d’asphyxier la population palestinienne de la Cisjordanie et de Gaza.

« Charlotte qui est une étudiante engagée pour le droit à l’éducation ici (elle est très active au sein du mouvement de grève des dernières semaines) a tout de suite fait le lien avec le droit à l’éducation des jeunes Palestiniens quand, en janvier dernier, elle a entendu parler de la mission pour la première fois », relate sa mère Claude Majeau, elle-même enseignante et très fière de sa fille.

Outre Charlotte, quatre Québécois, dont un travailleur de la construction et plusieurs travailleurs sociaux, ont été déportés, certains après avoir été détenus toute la nuit par Israël. Cinq autres membres de la délégation, incluant une infirmière, une professeure, un retraité et des travailleurs sociaux sont restés bloqués à Paris. La compagnie Air France a refusé de les embarquer, affirmant qu’elle avait été avisée d’agir de la sorte par le gouvernement israélien.

Finalement cinq Québécoises et Québécois font parties de la cinquantaine qui, sur les 1500 de départ, ont pu se rendre à Bethléem et débuter la mise en chantier de l’école.

Les organisateurs du projet, tant à Bethléem qu’au Québec, sont scandalisés.

« Il s’agit là d’un projet purement humanitaire, appuyé par une vaste coalition de groupes québécois, dont l’AQOCI, la CSN, la CSQ, le SFPQ, la Ligue des Droits et Libertés, la FFQ. Sur place, outre les groupes de la société civile locale, le projet avait l’appui du maire de la ville et du gouverneur du territoire », explique Stéphan Corriveau, porte-parole du groupe.

« Nous invitons la population et toutes les organisations à dénoncer les gestes d’Israël et à nous faire parvenir des messages de solidarité à l’intention de Charlotte. Nous tenterons de lui les faire parvenir pour qu’elle conserve un bon moral et que nous puissions l’aider à réaliser son rêve d’aider les jeunes de la Palestine à enfin connaître le droit à l’éducation. »