Cérémonie commémorative

Vibrant hommage à Madeleine Parent

Près de 500 personnes, se sont rassemblées, lors d’une cérémonie commémorative, au Centre Funéraire Côte-Des-Neiges, en mémoire de Madeleine Parent. L’événement fut empreint de bonne humeur grâce aux prestations de la chorale « Les voies féministes » de la Maison Parent-Roback, des Mémés déchaînées et de Viviane Michel, du mouvement Femmes a utochtones du Québec.

Douze femmes, jeunes et moins jeunes du Québec et d’ailleurs au Canada, ont témoigné de l’engagement inébranlable de cette femme d’apparence fragile, mais combien tenace et courageuse. Selon l’animatrice Ariane Émond, féministe et journaliste : « Elle était douce et rebelle à la fois. »

Monique Simard, ancienne vice-présidente de la CSN, aujourd’hui directrice générale du Programme français de l’Office national du film du Canada, a rencontré Madeleine Parent en Ontario, alors qu’elle dirigeait la Confédération des syndicats canadiens. « Madeleine Parent dépassait, dans la légende, plusieurs autres grands syndicalistes. Elle a changé le cours de l’histoire. Elle a milité à une époque où la société était profondément antisyndicale. Elle était combattive, sans opportunisme, engagée, stratège, têtue, lucide et avant-gardiste » affirme Monique Simard.

Joanie Camron Pritchett, présidente de la Confédération des syndicats canadiens (CSU/CCU) qualifie Madeleine Parent de grande leader visionnaire et elle est reconnaissante envers la syndicaliste qui, il y a près de 50 ans a fondé le CSU/CCU : « Elle a construit le syndicalisme indépendant au Canada. Elle n’avait peur de rien. Notre pays et le monde ont besoin d’autres grands leaders comme elle. »

En 1952, expulsés de l’OUTA sous la pression des syndicats américains, Madeleine Parent et son conjoint Kent Rowley ont quitté le Québec pour l’Ontario. Avec lui, elle parcourt le Canada afin de créer des syndicats locaux indépendants des syndicats américains. Ils y fondent la Confédération des syndicats canadiens (en) en 1969.

La juge à la retraite, Juanita Westmoreland-Traoré a rappelé l’engagement de madame Parent à défen dre les femmes de couleur : « Madeleine Parent a milité pour le droit à l’égalité bien avant la charte des droits. Elle fut un pilier dans la démarche d’intégration des femmes des minorités.»

Jeanne Reynolds, porte-parole de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), originaire de Valleyfield, à quelques pas de l’usine de textile Montreal Cotton, a visiblement été touchée par l’impact de Madeleine Parent sur l’engagement militant des femmes. Elle a rappelé l’importance de la grève de l’usine de textile en juin 1946, alors que Madeleine Parent et Kent Rowley étaient organisateurs syndicaux, ce qui leur a valu d’être accusés d’être communistes par Maurice Duplessis. 

Madeleine Parent a été solidaire des femmes de toutes origines. Selon Michèle Taïna Audette, présidente de Femmes au tochtones du Québec, elle fut une alliée indéfectible femmes autochtones dans leur lutte contre « l’injustice autochtone », soit la perte du statut d’autochtone de nombreuses femmes. 

Organisée par des retraité-e-s de la CSN et avec le soutien de la confédération, cette cérémonie fut l’occasion de prendre la mesure de l’importance de l’action de Madeleine Parent qui, jusqu’à son dernier souffle, n’a jamais renoncé à rendre notre monde plus juste et plus égalitaire. Le présidentet la vice-présidente, Louis Roy et Denise Boucher, représentaient la CSN à cette cérémonie commémorative. Des représentantes de la fondation Léa-Roback, fidèle compagne de lutte de Madeleine Parent, étaient aussi présentes.

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