Qu’attend Justin Trudeau pour agir ?

La CSN invite ses membres et la population à participer à l’un des rassemblements soulignant les cinq années d’emprisonnement de Raif Badawi en Arabie Saoudite, le jeudi 15 juin à Sherbrooke et Ottawa, et le vendredi 16 juin à Montréal, Québec, Rimouski et Thetford Mines.

La CSN exhorte en outre le premier ministre Justin Trudeau à intervenir personnellement pour faire libérer le blogueur qui est incarcéré depuis le 17 juin 2012. « Personne n’était surpris de constater que Stephen Harper n’agisse pas et laisse croupir Raif Badawi en prison, a déclaré le président de la CSN, Jacques Létourneau. Mais que le premier ministre Justin Trudeau refuse d’assumer un rôle de leader sur la scène internationale sur de la question des droits de la personne dépasse l’entendement. S’il est réellement préoccupé par la liberté d’expression et les droits de la personne, il doit agir sans délai. »

Les rassemblements organisés par Amnistie Internationale

Le jeudi 15 juin

Sherbrooke : à 19 h à Sherbrooke devant l’Hôtel de ville

Ottawa : à 17 h devant l’Ambassade d’Arabie saoudite, 201 Sussex Drive

Le vendredi 16 juin

Montréal : à 17 h 30 devant le Métro Mont-Royal

Québec : à 19 h au coin Grand Allée Ouest et Cartier

Thetford Mines : à 19 h 30 à la Place de la Paix devant le cégep de Thetford Mines (671 boulevard Frontenac Ouest)

Rimouski : à 19 h au centre-ville (Place des Vétérans, rue Saint-Germain)

La CSN presse le premier ministre Trudeau d’intervenir pour la libération de Raif Badawi

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) presse le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, d’intervenir sans délai pour faire libérer Raif Badawi, abusivement emprisonné depuis le 17 juin 2012 dans une prison saoudienne. « Depuis son élection au Parlement, le premier ministre Trudeau s’est démarqué de son prédécesseur, a mentionné Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Il doit poursuivre sur cette voie en intervenant personnellement auprès du gouvernement d’Arabie Saoudite pour obtenir la libération inconditionnelle du blogueur victime de la répression. »

Vigile jeudi midi

La CSN participera à la vigile organisée par Amnistie internationale qui est prévue jeudi midi au Complexe Guy-Favreau, à Montréal, et elle invite ses membres et la population à être de ce rassemblement en faveur des droits de la personne. Le vice-président de la CSN sera sur place.

« Le Canada a une responsabilité d’intervenir, lui qui entretient des relations commerciales avec l’Arabie Saoudite, notamment avec les fameux contrats de vente d’armes. Nous demandons que le respect des droits de la personne l’emporte sur les intérêts commerciaux. Pour que les droits de la personne soient universellement respectés, il faut cesser de fermer les yeux sur l’inacceptable. Le gouvernement canadien doit maintenant consacrer plus d’énergie pour l’atteinte des droits fondamentaux et pour la libération de Raif Badawi. À ce titre, l’intervention personnelle de Justin Trudeau est essentielle pour lui permettre de retrouver sa famille, ici au Québec.

La CSN invite aussi la population à signer la nouvelle pétition demandant l’intervention du premier ministre Trudeau. Pour plus d’information, consultez le site d’Amnistie internationale ou les archives de la CSN sur cette campagne.

Rassemblement d’Amnistie internationale

QUAND : jeudi 21 avril 2016, à 12 h 15
ENDROIT : devant le Complexe Guy-Favreau (René-Lévesque entre les rues Jeanne-Mance et Saint-Urbain)

La CSN interpelle les gouvernements Harper et Couillard à agir

Le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau, exhorte les premiers ministres Harper et Couillard à intervenir sans délai auprès du gouvernement de l’Arabie saoudite pour la libération immédiate de Raif Badawi, emprisonné depuis le 17 juin 2012 et frappé d’un châtiment barbare.

Victime de s’être librement exprimé, le blogueur a été rendu coupable par l’État saoudien d’avoir créé « un site web portant atteinte à la sécurité publique et ridiculisant des personnalités islamiques ». Sa première condamnation à 7 ans de prison et à 600 coups de fouet a été rejetée en appel, mais il a été rejugé en mai 2014 et condamné à 10 ans d’emprisonnement, 1000 coups de fouets et une amende d’un million de riyals saoudiens (près de 290 000 $).

Vendredi dernier, sous le silence honteux des gouvernements canadiens et québécois, il a été frappé de 50 coups de fouet, une peine qu’il doit subir en public après la prière du vendredi durant 20 semaines. « Les premiers ministres Harper et Couillard doivent agir pour que cesse ce traitement barbare et permettre à Raif Badawi de retrouver sa famille, qui s’est réfugiée à Sherbrooke, a poursuivi Jacques Létourneau. Leur inaction est honteuse. Nous craignons pour sa vie. »

La dernière semaine a été particulièrement difficile sur le front de la liberté d’expression, avec les événements tragiques survenus à Charlie hebdo et le châtiment inhumain subi par Raif Badawi. « Les représentants du Canada et du Québec doivent intervenir au plus tôt auprès des autorités saoudiennes pour réclamer sans condition la libération de ce prisonnier d’opinion », a mentionné le président de la CSN.

En décembre dernier, le conseil confédéral de la CSN a voté une résolution d’appui à la libération de Raif Badawi, arrêté pour avoir créé un site Internet de débat politique et social, et plaidant pour la liberté d’expression. La CSN a écrit au roi Abdullah bin Abdul Aziz Al Saud, au prince Mohammed bin Naif bin Abdul Aziz Al Saud, ministre de l’Intérieur, et à Yousuf Rashad A. Abuaish, ministre et chargé d’affaires de l’ambassade du Royaume d’Arabie saoudite à Ottawa, afin que les autorités saoudiennes :

  • amnistient immédiatement Raif Badawi, et toutes les autres personnes détenues pour avoir exercé leur liberté d’expression, et les libèrent immédiatement et sans conditions ;
  • se conforment au droit international afin d’assurer le respect des droits de la personne en Arabie saoudite.

Ce midi, des représentants de la CSN participeront à la vigile organisée par Amnistie internationale à 12 h 30 devant le Complexe Guy-Favreau, un édifice gouvernemental fédéral.

La CSN vous invite à signer la pétition d’Amnistie internationale demandant la libération de Raif Badawi.

Appui à Raif Badawi, prisonnier d’opinions en Arabie saoudite

Le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie, représenté par M. Denis Beaudin, président, tient à donner tout son appui à M. Raif Badawi, prisonnier d’opinions en Arabie saoudite depuis le 17 juin 2012. Sa conjointe, Ensaf Haider, et ses trois enfants sont réfugiés politiques au Canada depuis novembre 2013 et demeurent à Sherbrooke.

M. Badawi est un jeune blogueur saoudien de 30 ans, créateur et éditeur du site Web « Les Libéraux saoudiens », une plateforme qui encourage le débat politique et social en Arabie saoudite. Il y prône l’égalité entre les croyances et encourage les citoyens saoudiens à donner leur opinion sur le rôle de la religion dans leur pays.

Raif Badawi a été arrêté le 17 juin 2012, puis condamné à sept ans de prison et six cents coups de fouet en juillet 2013 pour avoir créé « un site web portant atteinte à la sécurité publique et ridiculisant des personnalités islamiques ». Un nouveau jugement rendu le 7 mai 2014 le condamne à dix ans de prison et mille coups de fouet. Il est accusé d’avoir ridiculisé la Commission saoudienne pour la promotion de la vertu et la prévention du vice, également appelée « police religieuse », dans la conclusion de son article : «  Nous nous félicitons que la Commission pour la promotion de la vertu nous enseigne la vertu et qu’elle se soucie autant que tous les Saoudiens aillent au paradis. » Il est également accusé de ne pas avoir retiré des articles publiés par d’autres sur son site, notamment un texte suggérant que l’université de l’imam Mahamed ibn Saud était devenue un «  nid à terroristes ».

M. Badawi a subi, selon son avocat, un procès rempli d’irrégularités. Par exemple, un des juges ayant pris part à la cause a fait annuler la condamnation d’apostasie, soit le fait de renoncer à sa religion (M. Badawi se dit d’ailleurs lui-même toujours musulman) pour la remplacer par une peine plus clémente. Malgré cela, Raif Badawi est toujours en prison, en attente d’un nouveau procès lors duquel il risque d’être rejugé pour apostasie et ainsi condamné à la peine de mort, ce qui va à l’encontre du droit international.

Ensaf Haider se bat pour que son mari recouvre sa liberté, et le Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie est fier d’appuyer ses démarches et affirme haut et fort sa solidarité à l’égard de M. Badawi et sa famille.