Rejet de la dernière offre chez Autobus La Montréalaise, division Montréal

Réunis en assemblée générale ce 17 janvier au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Montréalaise–CSN Division Montréal (STTALM–CSN–DM) ont rejeté à 70 %, par voie de scrutin secret, la dernière offre de l’employeur. La grève prévue le lundi 20 janvier est donc maintenue.

À propos

Le STTALM–CSN–DM regroupe 30 membres qui sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2023. La Fédération des employées et employés de services publics–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les deux unités du syndicat rejettent la dernière offre patronale

À l’issue de deux votes secrets tenus ce jeudi 16 janvier, les membres des deux unités du Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN (unité générale et employé-es de bureau) ont respectivement rejeté à 92 % et à 63 % leurs projets de contrats de travail.

Lors de deux autres votes qui se sont déroulés les 12 et 13 janvier derniers, les membres se sont exprimés à 99 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Le Syndicat des ouvriers du fer et titane–CSN regroupe près de 900 travailleuses et travailleurs de Rio Tinto, Fer et Titane à Sorel-Tracy.

La FIM–CSN regroupe plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec. Le Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) rassemble environ 31 000 membres issus des secteurs privé et public, sur une base régionale.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

500 postes coupés en santé : il faut tourner le dos à l’austérité

Réaction de la présidente de la CSN, Caroline Senneville, à l’abolition de 500 postes dans le réseau de la santé d’ici la fin janvier. 

La direction de Santé Québec avoue du bout des lèvres qu’elle pourra difficilement couper 1,5 milliard dans le réseau de la santé tout en maintenant les services à la population, comme le demande le gouvernement. Ces jours-ci, ce sont 500 postes d’aides de service en hébergement, de préposé-es à l’entretien ménager et d’infirmières auxiliaires qui seront coupés. Le gouvernement sait que ces abolitions auront des impacts directs sur la population car il dit vouloir les minimiser le plus possible. Il ne faut pas travailler à minimiser ces impacts, il faut absolument les éviter. Et la seule façon de les éviter est de tourner le dos à l’austérité. 

Rentrée syndicale 2025 – Une tendance antisyndicale qui s’accentue

Les manœuvres antisyndicales se sont accentuées dans le monde du travail en 2024, tant de la part des patrons que des gouvernements. C’est le constat principal dressé par la CSN lors de sa conférence de presse de début d’année, tenue ce matin.

Dix-sept lockouts en 2024

« Nous observons une tendance préoccupante chez plusieurs employeurs à recourir à des manœuvres antisyndicales musclées pour tenter d’affaiblir les syndicats », précise Caroline Senneville, présidente de la CSN. Lors des 12 derniers mois, 17 lockouts ont été décrétés auprès des syndicats affiliés à la centrale, du rarement vu au cours des dernières années.

À cela s’ajoutent les nombreuses injonctions, les cas d’ingérence et d’entraves auprès des syndicats. « Toutes les tactiques sont bonnes pour empêcher la formation de syndicats, ou pour intimider les travailleuses et les travailleurs, une fois syndiqués ».

Le recours aux briseurs de grève a aussi constitué un enjeu. De nombreux cas ont été confirmés par des décisions du Tribunal administratif du travail (TAT). Cela est sans compter ceux qui n’ont pas fait l’objet d’une décision. « Le traitement des plaintes est beaucoup trop long. À cela s’ajoutent les pénalités quasi inexistantes pour les employeurs jugés coupables. Le gouvernement doit mieux protéger les droits des travailleuses et des travailleurs », exige la présidente.

Manœuvres gouvernementales inquiétantes

De surcroît, les décisions du ministre fédéral du Travail de recourir à l’article 107 du Code fédéral pour mettre fin à des conflits de travail, ainsi que la déclaration récente du ministre québécois concernant ces recours, n’augurent rien de bon. « Les ministres ne doivent pas oublier que ces décisions font présentement l’objet de contestations juridiques. Le droit de grève est reconnu par la Cour suprême et par les traités internationaux signés par le Canada », rappelle la présidente.

Bien que préoccupée par ces constats, la CSN entend mener la lutte. « Brimer les travailleuses et les travailleurs du droit de grève leur serait extrêmement préjudiciable. Nous ne resterons pas les bras croisés », prévient Caroline Senneville.

Négociations à surveiller en 2025

Plusieurs négociations s’intensifieront au cours de l’année 2025. La CSN, qui représente 80 % des CPE syndiqués au Québec, poursuit ses pourparlers avec le gouvernement, dans l’objectif de freiner la pénurie de main-d’œuvre et de mieux valoriser ces emplois. Même chose pour les 3500 paramédics de la CSN, qui ont entamé leur négociation il y a plusieurs mois. Les travailleuses en CPE et les paramédics sont sans contrat de travail depuis mars 2023.

L’industrie de la construction et les résidences pour personnes âgées (RPA) seront aussi en négociation, alors que leurs contrats de travail arriveront à échéance ce printemps. Le premier entrepôt d’Amazon syndiqué au Canada et plusieurs hôtels poursuivront leurs pourparlers afin d’en arriver à des ententes satisfaisantes.

Minimum 20 $ et élections fédérales

La centrale compte mettre l’accent, en 2025, sur sa campagne Minimum 20 $, qui incite ses syndicats à revendiquer un salaire plancher d’au moins 20 $ l’heure lorsqu’ils négocient le renouvellement de leur convention collective. « Ce n’est pas normal de travailler à temps plein et avoir de la difficulté à joindre les deux bouts. Il faut un salaire viable pour toutes et tous ».

Finalement, la tenue d’élections fédérales sera l’occasion pour la centrale de mettre de l’avant ses enjeux prioritaires, soit l’environnement, l’avenir des médias et l’immigration, l’assurance-emploi, sans oublier les questions économiques, dont celles entourant les tarifs douaniers évoquées dernièrement. « La CSN fera entendre sa voix pour s’élever contre les positions qui nous feraient reculer collectivement. »

Grève enseignante à l’UQAM à compter du 3 février

Devant l’immobilisme de la partie patronale à la table de négociation, les membres du Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’Université du Québec à Montréal (SPPEUQAM–CSN) déclencheront la grève le 3 février prochain. Ils mettent ainsi en application le mandat obtenu à 86 % lors de leur assemblée générale du 2 décembre dernier.

Les 2100 chargé-es de cours qui donnent plus de 60 % des cours au premier cycle constatent, après un an de négociations, que la direction de l’UQAM ne veut toujours pas reconnaitre la surcharge de travail occasionnée par la préparation et l’encadrement des cours en ligne. L’UQAM refuse d’établir des balises pour le développement de ces cours afin qu’ils ne se fassent pas au détriment des cours en présence et refuse également d’assurer que les groupes-cours demeurent à taille humaine.

La direction souhaite plutôt créer deux classes d’enseignants et d’enseignantes à l’UQAM, en différenciant les conditions de travail des permanentes et permanents, ainsi que des contractuel-les, et pérenniser les pouvoirs qu’elle s’est arrogés durant la pandémie alors que les chargé-es de cours étaient contraints d’enseigner en visioconférence. Maintenant que près de 25 % des cours de l’institution et plus de 60 % des cours de certains départements sont rendus en ligne, l’UQAM refuse toujours d’en négocier les conditions de travail.

« Nous annonçons la date de déclenchement de la grève plus de trois semaines à l’avance pour que tout le monde puisse s’y préparer, mais aussi pour donner la chance à la direction de revenir à la table avec des offres sérieuses qui répondent aux demandes réalistes du syndicat sur le plan pédagogique », affirme Olivier Aubry, président du SPPEUQAM–CSN.

« Les professeures et professeurs enseignants de l’UQAM peuvent compter sur leurs collègues de tous les collèges, cégeps et universités du Québec, soutient Benoit Lacoursière, président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN). Cette négociation pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble des chargé-es de cours des autres universités québécoises. »

« Leurs revendications sont déterminantes pour l’avenir. Nous sommes solidaires de leur lutte à 100 % », ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Le SPPEUQAM–CSN négocie sur un enjeu unique qui touche l’ensemble de la profession d’enseignantes, d’enseignants et de professeur-es. Les demandes du syndicat sont justes et raisonnables. Ce n’est pas parce qu’une activité se déroule en mode virtuel que les règles normales et les conditions de travail adéquates doivent cesser de s’appliquer », estime Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 À propos

Le Syndicat des professeures et professeurs enseignants de l’UQAM (SPPEUQAM-CSN) a été fondé en février 1978 sous l’appellation de Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM (SCCUQ-CSN). C’était alors le premier syndicat universitaire en Amérique du Nord regroupant des enseignantes et enseignants précaires, c’est-à-dire à contrat, généralement pour un trimestre.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations.

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) parle au nom de 80 % des chargé-es de cours des universités québécoises (11 000 membres). Elle regroupe quelque 35 000 membres dans 46 cégeps, 43 établissements privés et 12 universités.

Grève imminente chez Autobus La Montréalaise

Réunis en assemblée générale ce 8 janvier au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus La Montréalaise–CSN Division Montréal (STTALM–CSN–DM) ont rejeté à 76 %, par voie de scrutin secret, la dernière offre patronale. Autobus La Montréalaise est la propriété de Transport scolaire Sogesco. Un avis de grève a été envoyé hier soir au ministère du Travail afin de déclencher une grève générale illimitée le 20 janvier prochain.

« Les dernières offres de Sogesco à la table de négociation nous indiquent que sa haute direction poursuit toujours sa stratégie visant à appauvrir durablement ses salarié-es pour s’en mettre plein les poches. À l’automne dernier, ses deux divisions de Montréal et de Laval ont perdu sept routes à cause des bris de service liés au manque de chauffeuses et chauffeurs. Rappelons que Sogesco est la championne québécoise des bris de service et il est clair que ses problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre à cause des bas salaires offerts vont perdurer avec de telles offres », souligne Carole Laplante, présidente du secteur transport scolaire de la FEESP–CSN.

Le 28 octobre dernier, le syndicat avait adopté à 95 % un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à déclencher au moment jugé opportun.

« Dans le transport scolaire, Sogesco n’est pas reconnue pour respecter ses salarié-es, ni les élèves et encore moins les parents. En septembre dernier, l’IRIS a dévoilé une étude qui souligne clairement leur rendement moyen de 15,5 % de 2014 à 2023, soit près du double de ce que Deloitte estime raisonnable : le cabinet de conseils, loin des luttes syndicales, juge qu’un rendement moyen de 8 % avant impôt est de mise dans ce secteur où le financement public est garanti. Nous finançons donc collectivement ce rendement de près du double, à 100 % par nos taxes, sans aucun risque de leur part, avec les bris de service en prime puisque Sogesco est aussi la championne des conflits de travail dans ses négociations », ajoute Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Depuis l’automne 2022, Sogesco reçoit environ 25 % de plus sur chaque contrat signé avec le CSSDM, ce qui gonfle considérablement ses revenus. Le gouvernement l’a dit plus d’une fois, une part de cet argent doit aller aux chauffeuses et chauffeurs afin de garantir le service aux élèves et aux parents. Pour sa part, dès 2022, la haute direction de Sogesco a touché des augmentations de 114 907 $, de 114 770 $ et de 66 187 $, ce qui a porté les salaires annuels des deux plus hauts dirigeants à plus d’un demi-million de dollars. Résumons qu’avec de l’argent public, Sogesco a grassement enrichi ses dirigeants, tout en offrant des miettes à celles et ceux qui les enrichissent », conclut Josée Dubé, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

À propos

Le STTALM–CSN–DM regroupe 30 membres sans contrat de travail depuis le 30 juin 2023. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Amazon met à pied une trentaine d’employé-es à l’entrepôt DXT4

Après une période des Fêtes des plus achalandées, c’est une trentaine d’employé-es qui ont été froidement remerciés par Amazon à son centre de distribution DXT4 à Laval.

La CSN dénonce vivement ces congédiements déguisés, la deuxième vague de ce genre à l’entrepôt DXT4 depuis la syndicalisation de ses 300 employé-es en mai dernier. Plutôt que de mettre à pied les personnes les plus récemment embauchées, comme il est d’usage, Amazon s’en prend cette fois à des employé-es engagés il y a plus de six mois.

« Amazon traite ses employé-es comme de la main-d’œuvre jetable. Comme des commodités dont on dispose après usage, plutôt que des êtres humains qui ont des familles à leur charge. Amazon les renvoie sans aucune justification et sans qu’ils puissent avoir droit à un rappel au travail au cours des prochaines semaines », déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

En procédant ainsi, Amazon met en lumière les raisons pour lesquelles les employé-es ont fait le choix de se syndiquer, estime le président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs d’Amazon Laval–CSN.

« C’est le règne de l’arbitraire ! À la table de négociation, Amazon refuse obstinément que des critères objectifs soient introduits, que ce soit pour l’octroi de la permanence ou pour mettre de l’ordre dans les mises à pied et le droit de rappel au travail. La multinationale veut conserver tous les pouvoirs pour procéder comme elle le fait aujourd’hui : congédier qui elle veut, quand elle veut, sans avoir à donner de raison à personne, tout en se gardant la possibilité de réembaucher autant de nouvelles personnes qu’elle le désire, dès la semaine prochaine », affirme le président du syndicat, Félix Trudeau.

Le syndicat prévoit un coup d’éclat, plus tard aujourd’hui, afin de dénoncer les représailles antisyndicales dont il fait l’objet depuis la syndicalisation des salarié-es de l’entrepôt DXT4. Rappelons qu’après avoir été condamnée par le Tribunal administratif du travail (TAT) pour ingérence et entraves antisyndicales à l’entrepôt YUL2 à Lachine, Amazon subit présentement un procès du même type pour des actions similaires ayant été menées à l’entrepôt DXT4 de Laval.

À propos

Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les 230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, c’est en grand nombre que les salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré. La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Restreindre le droit de grève : le ministre Boulet doit y réfléchir à deux fois

La présidente de la CSN, Caroline Senneville, réagit aux propos du ministre du Travail, Jean Boulet, concernant le droit de grève et la possible révision du Code du travail.

« Nous invitons le ministre Boulet à y réfléchir à deux fois ; l’utilisation de l’article 107 par le ministre fédéral du Travail est actuellement contestée devant les tribunaux et pourrait bien être jugée non constitutionnelle. À la CSN, on travaille toujours fort à la négociation, personne ne vote la grève par plaisir. Pour qu’il y ait moins de conflits, il faut se doter de mécanismes efficaces et accessibles de médiation et de conciliation et non pas travailler pour déséquilibrer le rapport de force en faveur des employeurs.

Rappelons que des conflits de travail ne sont pas tous déclenchés par des grèves. Certains le sont par les employeurs eux-mêmes, alors qu’ils placent leurs travailleuses et leurs travailleurs en lock-out. On constate d’ailleurs une hausse de l’utilisation de cette tactique patronale au cours de la dernière année. Les employeurs ont aussi souvent recours à des briseurs de grève alors que le Code du travail l’interdit. Le ministre devrait se pencher là-dessus, car les conséquences pour les employeurs sont minces et tout cela prolonge inutilement les conflits. »

Cliniques ELNA : la CSN demande le rapatriement au public

 Face aux difficultés financières rencontrées par le groupe de cliniques privées ELNA, la CSN demande le rapatriement au public de l’ensemble des médecins et des travailleurs de la santé employés par le groupe.

Si l’entreprise venait à fermer ses portes, des milliers de Québécoises et de Québécois se retrouveraient sans soins de santé remboursés par la RAMQ. Acteur majeur du réseau privé, ELNA embauche près de 600 médecins omnipraticiens ou spécialistes et plus de 300 travailleuses et travailleurs de la santé.

« La santé des Québécoises et des Québécois est trop importante pour qu’ils risquent, au gré d’une faillite ou d’une mauvaise gestion financière, de perdre leurs soins », explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Pour la centrale syndicale, l’ensemble des soins de santé devrait être prodigué au public au Québec. En novembre, dans le cadre d’un plan d’urgence pour régler les problèmes d’accès au réseau, la CSN demandait au gouvernement de cesser dès maintenant l’octroi de permis aux cliniques à but lucratif.

Sachant que les médias rapportaient déjà la fermeture d’autres cliniques en 2022 et 2023, la présidente martèle : « Ce qu’on voit chez ELNA est le fruit d’une approche affairiste de la santé et ça ne peut pas continuer de se produire. »

Récemment, le Collège des médecins faisait également part de ses inquiétudes concernant la propriété des dossiers médicaux des patientes et des patients d’ELNA. Rappelant que les dossiers électroniques sont présentement hébergés chez un fournisseur externe.

Depuis deux ans, la CSN mène la campagne Pour un réseau vraiment public ! qui lutte contre la place croissante que le gouvernement laisse au privé dans le réseau de la santé et des services sociaux. Le 23 novembre dernier, près de 4000 personnes se sont notamment rassemblées à Trois-Rivières lors d’un événement syndical d’envergure nationale organisé par la CSN dans le cadre de cette campagne.

Les trois syndicats adoptent l’entente de principe

En assemblée générale ce vendredi 20 décembre, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Transcollin–CSN, le Syndicat des chauffeurs d’autobus de Brissette & Frères–CSN et le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus Gaudreault–CSN ont tous adopté respectivement à 88 %, à 100 % et à 89 % l’entente de principe obtenue hier avec leur employeur.

« Du fait que nous n’avions pas toutes et tous le même taux horaire, chez Brisette, l’augmentation à la signature atteint 19,85 %, chez Gaudreault, c’est 13,68 % et chez Transcollin, ça atteint 24,23 %. Les trois syndicats sont passés de 5 à 3 échelons salariaux et les taux incluent la prime 30911 de 2,40 $ l’heure travaillée. Chez Brissette, ce taux horaire passe de 23,57 $ à 28,25 $ l’heure, chez Gaudreault, de 24,85 $ à 28,25 $ l’heure et chez Transcollin, de 22,74 $ à 28,25 $ l’heure. Les trois contrats viennent à échéance en 2028. Nous sommes très satisfaits des résultats que nous avons obtenus », déclare Robert Beaudry, porte-parole des trois unités.

« Nous sommes aussi satisfaits de constater que les conductrices et les conducteurs reçoivent enfin une juste part des sommes versées par le gouvernement depuis l’automne 2022. Ces augmentations témoignent enfin d’une reconnaissance de leur métier et de leurs nombreuses responsabilités. Ce règlement, qui survient après une grève générale illimitée, démontre clairement la légitimité de leurs revendications », ajoute Josée Dubé, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Ces conductrices et conducteurs de véhicule scolaire ont obtenu d’importants gains parce qu’ils se sont mobilisés et se sont tenus debout en réclamant leur dû. Nous sommes fiers d’avoir soutenu leur lutte, et surtout, de constater ces gains qui améliorent grandement leurs conditions générales d’emploi, une reconnaissance attendue depuis très longtemps. Nous espérons que ces nouveaux taux horaires vont contribuer à attirer et à retenir la main-d’œuvre nécessaire pour garantir le service », souligne Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

« La CSN est très fière d’avoir soutenu la lutte de ces femmes et de ces hommes qui se sont mobilisés pour obtenir leur dû. Chaque combat dans le transport scolaire contribue à une hausse générale des salaires dans le secteur. Nous espérons vivement que ces hausses mettront éventuellement un terme aux nombreux bris de service, conséquence des trop bas salaires offerts durant des années aux conductrices et aux conducteurs de véhicules scolaires », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

Les trois syndicats regroupent environ 60 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés et 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central de Lanaudière–CSN regroupe 84 syndicats représentant plus de 14 000 membres sur l’ensemble du territoire de Lanaudière.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

GMF : le gouvernement facilite l’exode du personnel vers le secteur privé

La CSN dénonce la décision du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de permettre aux groupes de médecine familiale (GMF) d’embaucher leurs propres ressources humaines plutôt que de devoir recourir au personnel des CISSS et des CIUSSS.

«Alors qu’on a déjà de la difficulté à recruter et à garder le personnel dans le réseau, le gouvernement vient encore faciliter l’exode de précieuses ressources du public vers le secteur privé», déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Jusqu’à présent, le personnel infirmier et les professionnel-les étaient des salarié-es du réseaupublic de santé que les CISSS et les CIUSSS attribuaient aux GMF. À la suite de cette décision – annoncée en catimini le 18 décembre dans le bas d’un communiqué du MSSS – les infirmières et les professionnel-les des GMF pourront sortir complètement du réseau public.

«On dirait que ce gouvernement prend plaisir à se tirer dans le pied en ouvrant de plus en plus notre réseau au secteur privé tout en favorisant l’exode du personnel essentiel, s’étonne Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociauxCSN. Comment le réseau public est-il censé pouvoir rivaliser avec le secteur privé? Plutôt que d’imposer des compressions budgétaires de 1,5 milliard, la CAQ et Santé Québec doivent réinvestir dans le réseau public pour améliorer les conditions de travail. Le réseau public de santé et de services sociaux doit avoir les moyens d’attirer et de retenir les travailleuses et les travailleurs.»

«On aurait pu se réjouir que le gouvernement se soit au moins rendu compte que les GMF ne remplissent pas leurs promesses en matière d’amélioration de l’accès aux services de première ligne, ironise Jessica Goldschleger, présidente de la Fédération des professionnèles–CSN. Malheureusement, plutôt que de faire le choix courageux et nécessaire de ramener les ressources au sein du réseau public pour améliorer l’accès, il se rallie aux arguments des médecins entrepreneurs et met en place un programme qui viendra exacerber les problèmes d’accessibilité.»

 À propos

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

 La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs public, parapublic et privé. Plus de 120 000 de ses membres travaillent dans le réseau public de la santé et des services sociaux, partout au Québec, et ce, dans toutes les catégories de personnel. Plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux, la FSSSCSN agit en faveur dune société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

Un énoncé économique qui oublie les travailleuses et les travailleurs

Le contenu de la mise à jour économique a été éclipsé par la démission fracassante de la ministre Freeland, mais nous croyons qu’il est utile et nécessaire d’y revenir. L’économie canadienne est plus importante que le jeu politique actuel. L’arrivée prochaine de Trump à la Maison-Blanche exige de ne négliger aucune mesure préventive pertinente.

L’énoncé, qui contient 21,1 milliards de dollars sur six ans de nouvelles dépenses, consacre pas moins de 17,4 milliards de dollars de celles-ci à un allégement fiscal pour les entreprises afin de leur permettre l’achat d’équipement en vue d’augmenter la productivité. Cette mesure a déjà été utilisée et n’a jamais fait ses preuves. Les investissements des entreprises dépendent beaucoup plus de la vigueur du marché que du soutien gouvernemental.

Pendant ce temps, le monde syndical demandait de maintenir les transferts pour soutenir la formation des travailleuses et des travailleurs. Absente de l’énoncé économique, cette mesure de 625 millions de dollars par an est pourtant beaucoup moins dispendieuse. S’assurer d’une main-d’œuvre qualifiée pour les nouvelles technologies est pourtant essentiel à la productivité du pays. Celle-ci ne passe pas seulement par les machines, mais aussi par des humains bien formés.

Autre abonnée absente de l’énoncé économique, la réforme de l’assurance-emploi qui était promise depuis 2015 et soutenue par un projet de loi du Bloc québécois. Pire, la mesure, qui permettait de prolonger de quatre semaines les prestations des travailleuses et des travailleurs saisonniers, n’a pas été renouvelée. Or, différents secteurs risquent de souffrir des tarifs douaniers annoncés par le nouveau président américain Donald Trump. On aurait souhaité une plus grande prévoyance du gouvernement du Canada.

Les secteurs de l’aluminium, de l’acier, de la forêt, de l’agroalimentaire et de la culture seront probablement aux premières loges du conflit commercial à venir. Où est le plan du gouvernement fédéral pour soutenir ces secteurs et leurs emplois ?

Plusieurs critiques de l’énoncé économique portaient sur le déficit important pour l’année dernière (61,9 milliards de dollars en 2023-2024). Or, ces nouvelles mesures budgétaires ne représentent pas la seule explication de ce déficit. Les revendications autochtones, tout à fait légitimes, ont eu un impact financier auquel aucun gouvernement, quel qu’il soit, n’aurait pu échapper. Pour les prochaines années, on dénote peu de changement lorsque l’on compare la taille du déficit ou celle de la dette à la taille de l’économie canadienne.

Il y aurait certes des économies à faire dans cet énoncé économique, comme de couper toutes les formes de soutien à l’industrie pétrolière. Il faut néanmoins conserver notre calme sur les finances publiques. La dette canadienne est la plus basse des pays du G7. Notre voisin américain, par exemple, se dirige vers un déficit budgétaire de plus de 7 % du produit intérieur brut alors que celui qui est prévu au Canada en 2024-2025 ne représente que 1,6 % du PIB. Les cadeaux fiscaux annoncés par Trump pour les plus riches et les entreprises risquent d’ailleurs d’accroître encore davantage le déficit américain.

Béton Provincial : les lock-outés manifestent devant les bureaux de l’entreprise

Mis en lock-out à quelques jours de Noël par leur nouvel employeur, les 50 travailleurs des sites de LaSalle et de Longueuil ont rendu visite au siège régional de Béton Provincial, aujourd’hui, afin de manifester leur mécontentement face aux exigences déraisonnables de leur patron, André Bélanger.

« Béton Provincial veut nous affamer juste avant les Fêtes, il n’y a pas d’autre façon de dire les choses », de déclarer Gilles Marleau, président du syndicat. « On nous propose d’abolir notre régime de retraite, de mettre fin à nos assurances et de geler nos salaires pendant quatre ans. Et pour être sûr de nous saigner bien comme il faut, l’employeur décrète un lock-out à trois semaines de Noël. C’est dur de faire pire ! »

L’industrie du béton fonctionnant au ralenti durant la saison froide, la vaste majorité des employés aurait reçu ce mois-ci des avis de mise à pied leur donnant droit à l’assurance-emploi jusqu’à la fin du gel, vers la fin-mars. Or, en décrétant un lock-out, l’entreprise d’André Bélanger s’assure de les priver de prestations de chômage au cours des prochaines semaines.

« Si André Bélanger pense pouvoir casser ses travailleurs, c’est très mal nous connaître », prévient la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Avec l’appui de la CSN, les travailleurs seront en mesure de résister aussi longtemps qu’il le faudra. Ce n’est pas vrai qu’on va laisser André Bélanger faire main basse sur le secteur du béton en nivelant par le bas les conditions de travail des employés. »

Quatre ans de gel salarial

Les employés de Béton Provincial demandent une augmentation de 18 % sur quatre ans et le statu quo en matière d’assurance collective et de régime de retraite.

Le 7 novembre dernier, Béton Provincial déposait une offre financière au syndicat : gel salarial jusqu’en 2027, puis 2 % d’augmentation annuelle en 2028 et 2029. L’employeur exigeait aussi la fin de sa contribution au régime de retraite, correspondant à 5,5 % du salaire gagné, pour la remplacer par une « prime » de 0,50 $ l’heure travaillée. Béton Provincial demandait également l’arrêt du régime d’assurance actuel afin de le remplacer par un nouveau régime modulable, dorénavant payé par les employés.

Après avoir unanimement rejeté ces offres en assemblée générale, les employés avaient adopté un mandat de 10 jours de grève. Aucune de ces journées n’avait été utilisée avant le déclenchement du lock-out le 5 décembre dernier.

« En ciblant les salaires, le régime de retraite et les assurances, Béton Provincial veut s’attaquer au cœur de la rémunération des employés », déplore le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière, Jérémy Temes-Dubé. « L’inflation des dernières années a été très dure pour les travailleurs. Ce n’est pas vrai qu’on va laisser geler nos salaires sans se battre. »

Autrefois propriété de Demix Béton, les usines de Longueuil et de LaSalle ont été rachetées en avril 2024 par Béton Provincial, acteur de premier plan de l’industrie au Québec. Le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle-Longueuil)–CSN représente les 50 chauffeurs, mécaniciens et hommes de cour de ces deux sites. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Coupes de 200 millions en éducation : nos écoles en paieront le prix

La CSN et la FEESP réagissent aux nouvelles cibles budgétaires annoncées par le ministère de l’Éducation aux centres de services scolaires (CSS) ces derniers jours.  200 M$ devront être coupés d’ici le 31 mars.

« Le couperet tombe maintenant dans nos écoles. C’est impossible que ces nouvelles mesures d’austérité n’aient aucun impact sur les services aux élèves et sur le personnel en place, dont le personnel de soutien. Tout ceci sans compter l’enjeu du manque de main-d’oeuvre criant dans le réseau de l’éducation! Que s’est-il passé en santé quand le ministre de la Santé a dit que les services à la population n’écoperaient pas des coupes ces derniers mois? Il a dû admettre que ça serait impossible. Parce que ça l’est. C’est la même chose en éducation. Et nos écoles paieront la note longtemps », Caroline Senneville, présidente de la CSN et Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN, qui représente la majorité du personnel de soutien en éducation.

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) réunit plus de 425 syndicats représentant 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics, notamment en éducation. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Déclaration commune des organisations affiliées à la CSN

Lors d’une vigile qui s’est tenue ce vendredi 13 décembre 2024 à l’établissement de détention de Sorel-Tracy, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN), la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, le Conseil central de la Montérégie–CSN et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) se sont rassemblés afin de soutenir cette déclaration commune.

Par la présente, les organisations affiliées à la CSN tiennent à livrer un message de solidarité et de soutien à l’agent en services correctionnels Michel Junior Blanchet, à sa famille, à ses proches et à ses collègues. L’ASC Blanchet a été victime d’une agression d’une grande violence le dimanche 1er décembre 2024 à l’établissement de détention de Sorel.

En milieu carcéral, les enjeux de santé et de sécurité au travail sont nombreux et peuvent être très lourds de conséquences. Les nombreux problèmes auxquels les ASC sont confrontés dans les établissements de détention du Québec – que ce soit la violence extrême, la surpopulation ou le manque criants d’effectifs – sont largement documentés et connus des pouvoirs publics. Malgré cette connaissance des faits, depuis plusieurs années, la situation se détériore, l’insécurité est permanente et les lésions physiques et psychologiques touchent un nombre toujours plus élevé d’ASC.

Pour toutes les organisations affiliées à la CSN, tous les milieux de travail doivent offrir un soutien adapté aux besoins précis du terrain.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN et à la CSN depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

600 salarié-es du Reine Elizabeth en action à la Caisse de dépôt et placement

Les 600 lock-outé-es de l’hôtel Fairmont Le Reine Elizabeth ont exprimé leur colère par une action visant la Caisse de dépôt et placement du Québec. La Caisse, qui est propriétaire de l’hôtel, doit mettre fin aux pratiques illégales de recours à des briseurs de grève et arrêter le lock-out en accordant les gains de la négociation coordonnée de l’hôtellerie.

Une fermeture dénoncée

« Plutôt que de travailler à mettre fin au conflit, le Reine Elizabeth ne fait que mettre de l’huile sur le feu. La fermeture pendant la période des Fêtes en rajoute. L’employeur continue de raconter des mensonges en prétendant qu’il répond aux demandes de la négociation coordonnée de la CSN, ce qui n’est pas le cas, notamment sur l’enjeu important des agences », explique Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Des briseurs de grève et des revers judiciaires

La Caisse et le Reine Elizabeth cumulent les mauvaises décisions et les revers judiciaires. Un récent rapport d’enquête du ministère du Travail fait état de l’utilisation d’au moins trente briseurs de grève pendant la Coupe des présidents de la PGA. À cela s’ajoutent une mise en lock-out des employé-es le 20 novembre dernier et deux sanctions pour représailles antisyndicales plus tôt cette année. La première fois, pour avoir installé des caméras de surveillance devant le bureau du syndicat, la seconde pour avoir suspendu sans cause un vice-président du syndicat.

« Je ne peux pas croire que la Caisse de dépôt et placement laisse le Reine Elizabeth mettre ses salarié-es en lock-out. Encore pire, la Caisse se fait pincer à ne pas respecter les lois du travail alors que le Reine Elizabeth utilise des scabs. Il est temps que le gouvernement s’en mêle et qu’il exige une intervention de la Caisse pour faire le ménage au Reine Elizabeth. Ça prend une entente au plus vite pour relancer les relations de travail du bon pied », poursuit Alexandre Laviolette.

Un lock-out qui coûte plus de 40 millions de dollars au bas de laine des Québécoises et des Québécois

« Selon nos estimations, le lock-out a coûté plus de 40 millions de dollars au Reine Elizabeth. Cette perte touche tous les Québécois et les Québécoises. La Caisse de dépôt et placement, c’est notre bas de laine collectif. Ça n’a pas de sens de perdre autant d’argent alors que la solution saute aux yeux : obtenir une entente qui respecte les gains de la négociation coordonnée de l’hôtellerie », ajoute François Houle, vice-président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de l’Hôtel Reine Elizabeth–CSN.

Les salarié-es tiendront le coup tant qu’il le faudra

Rappelons que les 600 salarié-es se sont fait mettre en lock-out après avoir rejeté massivement une offre insuffisante de l’employeur. Tout cela alors que plus de la moitié des syndicats participant à la ronde de négociation coordonnée de l’hôtellerie ont maintenant une entente. Le recours aux agences privées et la charge de travail sont des enjeux cruciaux dans cette négociation.

« Le Reine Elizabeth doit comprendre que ses 600 salarié-es tiendront aussi longtemps qu’il le faudra. Le mépris et les stratégies antisyndicales mènent l’employeur dans un cul-de-sac. La mobilisation d’aujourd’hui montre que les travailleuses et les travailleurs veulent se faire respecter », de conclure Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

À propos du secteur de l’hôtellerie de la CSN

La 11e ronde de négociation coordonnée regroupe plus de 3500 travailleuses et travailleurs issus de 29 syndicats de l’hôtellerie des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et du Grand Montréal. Ces syndicats portent une plateforme de demandes communes, qu’ils ont le mandat de négocier avec leur employeur respectif.

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de plus de 1600 syndicats, elle défend près de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis dans 8 fédérations ainsi que dans 13 conseils centraux régionaux, principalement sur le territoire du Québec. La CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise.

Manifestation à la Société des traversiers du Québec

Ce jeudi 12 décembre, le Syndicat des employés de la Société des Traversiers Québec-Lévis (CSN), le Syndicat des employés de la Traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout (CSN) et le Syndicat des employées et employés de la STQ de Matane–Baie-Comeau–Godbout (CSN), tous en grève aujourd’hui et demain, ont manifesté devant les bureaux de la Société des traversiers du Québec.

« Nos négociations piétinent inutilement du fait que nous attendons toujours que le Secrétariat du Conseil du trésor (SCT) donne des mandats sur les clauses à incidences salariales à la Société des traversiers du Québec (STQ), précise Patrick Saint-Laurent, porte-parole des trois syndicats. Alors que les autres organismes gouvernementaux sont en train de régler un à un leur négociation avant les fêtes, à notre table, nous sommes au beau fixe. Nos attentes sont très élevées pour les deux rencontres de négociation prévues la semaine prochaine. »

En mai dernier, les trois syndicats ont adopté une banque illimitée de jours de grève à exercer au moment jugé opportun.

« Après avoir réglé avec la majeure partie des salarié-es de l’État, il serait temps que le Secrétariat du Conseil du trésor donne des mandats clairs à la STQ et à son équipe de négociateurs pour en arriver à une entente, et ce, dans les plus brefs délais. L’importante inflation à laquelle tout le monde fait face frappe de plein fouet les salarié-es de la STQ, qui sont sans contrat de travail depuis près de deux ans », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Leur contrat échu depuis le 1er avril 2023, les membres des trois syndicats sont mobilisés et déterminés. En constatant les autres règlements qui déboulent, nous comprenons que les salarié-es de la STQ ne figurent pas dans les priorités du gouvernement. À l’arrivée des fêtes, être sans contrat de travail depuis près de 20 mois et toucher des salaires de 2022 durant tout ce temps, ça n’a pas de maudit bon sens », poursuit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Après plus d’une vingtaine de rencontres, la Société des traversiers du Québec (STQ) ne semble toujours pas pressée de régler les négociations et la patience des travailleuses et travailleurs s’amenuise de jour en jour. Comparativement à plusieurs autres employé-es de l’État, ils accusent un retard salarial historique et s’attendent donc à une bonification substantielle. Les demandes à incidences salariales des syndicats sont connues de la STQ, mais nous attendons toujours les offres patronales qui arriveront du SCT », conclut Pauline Bélanger, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

À propos

Le Syndicat des employés de la Société des Traversiers Québec-Lévis (CSN) regroupe 120 membres, le Syndicat des employés de la traverse de Matane–Baie-Comeau–Godbout (CSN) en rassemble 39 qui travaillent à Matane et le Syndicat des employées et employés de la STQ de Matane–Baie-Comeau–Godbout (CSN) en compte 66 qui travaillent sur le traversier. Ils sont tous trois affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) et au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN).

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La violence envers les femmes persiste, 35 ans après Polytechnique

Cette année, la commémoration de la tragédie survenue à l’École polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989, revêt un caractère particulier. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. À ce jour, 25 féminicides ont été commis au Québec en 2024[1]. Un chiffre effarant, preuve que la violence envers les femmes ne s’atténue pas.

Il y a 35 ans, devant la terrible tragédie, les médias n’ont pas parlé d’acte antiféministe ; ils ont plutôt brossé le portrait d’un tueur brisé psychologiquement. En 1989, le terme féminicide tenait alors du jargon universitaire. Pourtant, quelques heures avant les meurtres de ses 14 victimes, Marc Lépine avait rédigé un manifeste dans lequel il racontait qu’il en voulait aux féministes d’avoir gâché sa vie. Dans la liste rouge qui concluait sa lettre, 15 noms de femmes apparaissaient, dont celui de Monique Simard, alors vice-présidente de la CSN.

C’est seulement en 2019 que la Ville de Montréal a modifié la plaque commémorative de l’événement, pour enfin y inscrire : « 14 femmes assassinées lors d’un attentat antiféministe ». Trente ans se sont écoulés avant qu’il soit admis que ces victimes de la tragédie étaient mortes précisément parce qu’elles étaient des femmes.

Féminicides et influences idéologiques

Le succès de certains influenceurs masculinistes prônant différentes formes de contrôle sur les femmes n’est pas à prendre à la légère. Cette idéologie antiféministe aurait la mission de défendre les droits des hommes dans une société maintenant dominée par les femmes. Ce mouvement, qui se cristallise particulièrement à travers les médias sociaux, nuit sans contredit à l’égalité entre les femmes et les hommes, ce qui n’est pas rassurant. La lutte contre les stéréotypes sexistes et sexuels constitue pourtant le premier pas vers cette égalité. Pour éliminer la violence envers les femmes, il faut à tout prix défendre les principes et les rapports égalitaires.

Avec Donald Trump qui prendra la tête de la superpuissance voisine, la misogynie politique dans nos sociétés ne semble pas près de s’estomper. Pour plusieurs adhérents à l’antiféminisme, les femmes deviennent les boucs émissaires de tous les maux, individuels comme sociaux.

Ne baissons pas les bras

Pour que la violence cesse, la Confédération des syndicats nationaux déploie diverses campagnes de prévention et de sensibilisation auprès de ses membres. Le Comité de la condition féminine–CSN célèbre ces jours-ci son 50e anniversaire de fondation. Cinquante ans à se battre pour les droits des femmes et contre toutes les formes de violence commises envers elles.

À quand une société où hommes, femmes et toutes personnes de la diversité de genres pourront collectivement questionner nos modèles politiques et économiques pour qu’enfin, nous cessions de reproduire des inégalités ?

 

Le 6 décembre prochain, portons le ruban blanc.

Lettre publiée dans Le Devoir

Cent ans d’histoire en 215 pages

À l’occasion du Conseil confédéral de la CSN, la CSN-Construction souligne son centenaire en publiant un ouvrage historique relatant plusieurs moments marquants de l’histoire du syndicalisme dans la construction au Québec. Le livre nous fait revivre l’histoire de celles et ceux qui construisent le Québec depuis plus d’un siècle.

C’est en 1924 que des syndicats de métiers régionaux se regroupent pour former la Fédération catholique des métiers du bâtiment. Leur principal objectif à l’époque est de se donner un syndicat dont ils contrôleront complètement la destinée contrairement aux règles en vigueur dans les unions provenant des États-Unis également présentes sur les chantiers. Rapidement, ils obtiennent de premiers gains tels qu’une assurance maladie et une compensation financière dès le premier jour d’un accident de travail.

« L’histoire de la CSN est indissociable de celle de la CSN-Construction, rappelle la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Profondément ancrée au sein de la société québécoise, la CSN-Construction s’est nourrie des valeurs de démocratie, d’intégrité et de solidarité qui ont toujours caractérisé notre mouvement. Ce que la CSN est aujourd’hui est issu directement de la volonté des ouvriers, notamment ceux de l’industrie de la construction, de se donner une centrale à leur image, capable de les appuyer dans l’atteinte de leurs objectifs. »

Président de la CSN-Construction depuis 2012, Pierre Brassard souligne que l’organisation a dû braver la tempête très souvent tout au long de son histoire… et se réinventer. Par exemple, la CSN-Construction est récemment devenue le premier syndicat de l’industrie à ouvrir l’élection de ses dirigeants au suffrage universel de l’ensemble des membres. Alors qu’une nouvelle ronde de négociation collective débute dans l’industrie, les travailleuses et les travailleurs peuvent s’inspirer des grandes victoires du passé.

« Nous sommes une organisation particulièrement revendicatrice et combative, explique-t-il. Cela prend racine dans notre fonctionnement démocratique, dans le fait que toutes les décisions sont prises par les membres. C’est avec cette détermination que nous relèverons les défis auxquels nous faisons face, qu’on pense à la protection du pouvoir d’achat, à de meilleures indemnités de repas et de déplacement, à la bonification des jours fériés et à l’amélioration de la sécurité d’emploi par le biais du droit de rappel. La négociation 2025 n’est pas notre première ! Cela fait 100 ans qu’on avance à chaque négociation! »

C’est le vice-président de la CSN-Construction, Félix Ferland, qui a piloté ce projet de livre avec l’appui d’un conseiller syndical de la CSN aujourd’hui retraité, Louis-Serge Houle. « L’histoire du syndicalisme dans la construction est relativement méconnue, explique Félix Ferland, et il m’apparaissait essentiel que la CSN-Construction saisisse l’occasion de son centième anniversaire pour remonter le cours de notre histoire et en tirer des enseignements. Au cours de ces 100 ans, la CSN-Construction s’est engagée à défendre tous les travailleurs du secteur de la construction. Elle a su prôner et défendre un syndicalisme de combat, ce qui a façonné les conditions de travail que nous connaissons aujourd’hui. Cet ouvrage nous rappelle qu’aucun gain ne s’est concrétisé sans lutte, rien n’est tombé du ciel. Les conditions dans lesquelles nous évoluons aujourd’hui ont été arrachées par des combats, et ce livre en témoigne avec éloquence. »

Le livre « Cent ans de syndicalisme québécois dans la construction » sera disponible prochainement auprès de PôleDoc, au Service de la documentation de la CSN.