« Négocier, obtenir des droits pour les salarié-es, c’était ça l’objectif »

Délégué représentant au congrès de la CSN, le plus grand syndicat français, la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Pascal Catto, nous raconte son parcours professionnel et syndical et livre des clés pour comprendre la crise des retraites dans l’hexagone.

Originaire du nord de la France, Pascal Catto vient aussi de l’industrie du transport de devises. « L’employeur était un ancien militaire qui ne nous respectait pas, alors on est allés voir un syndicat. Mon grand-père était un cheminot membre de la CFTC (une majorité issue de la CFTC a créé la CFDT en 1964). Négocier, obtenir des droits pour les salarié-es, c’était ça l’objectif ».

Enjeux de sécurité au travail
Une épidémie de « braquages » violents touche alors la France au début des années 2000. Plusieurs camarades la paieront de leur vie, assassinés au travail. Pour être enfin respectés, les « convoyeurs » entament 15 jours de grève pour améliorer leur sécurité. « On a beaucoup travaillé pour renforcer la sécurité des blindages, de l’armement, on a négocié des primes de risque, créé des certificats de qualification professionnelle avec formation au tir et augmenté les salaires. » Nicolas Sarkozy – alors ministre de l’Intérieur – est à l’écoute. La CFDT obtient que des technologies (comme la « valise intelligente » qui asperge les billets d’encre en cas de vol) soient développées et financées par les banques. Vingt ans plus tard, la sécurité dans l’industrie est telle que les vols à main armée de fourgons de transport ont presque disparu.

Secrétaire général local dans la commune de Boulogne-sur-Mer pendant sept ans, Pascal devient représentant régional dans le nord de la France en 2002 avant d’intégrer le Bureau national confédéral en 2010. « Le nord a connu beaucoup de fermetures du jour au lendemain comme celle de MetalEurop Nord (filiale de Glencore, propriétaire de la Fonderie Horne au Québec) ». Par le dialogue social et la consultation, la CFDT élabore alors avec les gouvernements successifs des plans de reclassement économique et d’aide aux chômeuses et aux chômeurs qui sont désormais la norme.

Du nord de la France aux îles du Pacifique
Pascal est actuellement chargé du dialogue avec neuf espaces français d’outre-mer, dont le plus proche de nous est Saint-Pierre-et-Miquelon, dans le golfe du Saint-Laurent. L’outre-mer désigne une mosaïque de cultures, sur les deux hémisphères et sur quatre océans, héritées de l’empire colonial français. Là-bas vivent 2,8 millions d’habitants, soit 4 % de la population française. « Les réponses ne peuvent pas venir de Paris. Mon travail, c’est de construire avec les habitants de ces territoires un peu abandonnés, de les former et de les aider, de faire remonter leurs problèmes ». Ces territoires sont marqués par des enjeux rappelant parfois les territoires autochtones canadiens : des taux de chômage extrêmement élevés, la vie chère, des enjeux de dialogue social entre cultures, des défiscalisations qui ne profitent qu’aux riches, des problèmes environnementaux et d’accès à l’eau.

Retraites et crise démocratique
Analysant la mobilisation record contre la réforme des retraites françaises, Pascal déplore que le gouvernement ait choisi de financer d’autres budgets avec les régimes de retraite en faisant fi des sujets de société comme l’emploi des aîné-es. « Le gouvernement a pris le problème à l’envers, avec son totem de l’âge qui est un non-sens, car il pénalise les emplois pénibles commencés jeunes, malgré une durée de cotisation réalisée. Aujourd’hui, différents régimes coexistent et les salarié-es ne travaillent plus dans la même entreprise pendant 40 ans. Ce qui fait que des tas de salarié-es passés d’un régime à l’autre se voient pénaliser pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Pour ces raisons, la CFDT demande un régime universel par points. Passée en force par un pouvoir plus impopulaire que jamais malgré une mobilisation “jamais vue de mémoire de syndicaliste”, la loi retraite (refusée par 90 % des salarié-es) est validée par le Conseil constitutionnel. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, parle de “grave crise démocratique”. La CFDT est régalienne, nous prenons acte de la décision. Mais on se rend compte que le gouvernement est en train de sortir des décrets en corrigeant ses erreurs, donc on est en train de gagner des choses sur ces questions ».

Promettant de rouvrir des discussions sur des sujets négligés comme l’usure au travail, la CFDT souhaite revoir le dialogue social. « On veut un accord de méthode avec le gouvernement sur les discussions qui vont s’ouvrir. La CFDT travaille toujours en intersyndicale à la mobilisation du 6 juin pour appuyer l’initiative de parlementaires visant à annuler la réforme ».

« On a enregistré un nombre d’adhésions record depuis le début du mouvement en France ! »

Spécialiste des relations internationales et invité au congrès de la CSN, Pierre Coutaz est permanent syndical à la Confédération générale du travail (CGT), la deuxième plus grande organisation syndicale de France. Il a accepté de répondre à quelques questions.

Bonjour camarade, pourrais-tu stp nous décrire ton mandat ?

J’anime avec 12 camarades l’espace international chargé des relations bilatérales — comme le congrès de la CSN — et multilatérales dans le cadre de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de la Confédération européennes des syndicats (CES). Je suis chargé de la solidarité concrète dans les zones du monde souffrant d’attaques aux droits sociaux et humains et de catastrophes. J’ai également travaillé avec la CSN et la FTQ sur des dossiers comme le rôle du français au travail.

La nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, est une femme, cadre, écologiste. Que t’inspire cette première en 130 ans de CGT ?

Nous avons eu un congrès tendu, marqué par des oppositions fortes. C’est un signe d’intelligence collective remarquable d’avoir su surmonter des divisions en trouvant une camarade charismatique et investie qui incarne le changement !

On l’a vue refuser des entrevues à des chaines de télévision très antisyndicales et conservatrices, c’est une stratégie personnelle ?

Non, c’est une décision collective qui date des élections de 2022, compte tenu de l’orientation de ces chaines sanctionnées pour incitation à la haine et leur participation active aux campagnes de candidates et de candidats d’extrême droite. Sophie l’a exprimé de façon très forte en tête de cortège.

Dans une France réputée pour ses grèves, la très forte mobilisation (jusqu’à 3,5 millions de manifestantes et de manifestants) contre la réforme des retraites a surpris. Pourquoi ?

Il y a le sentiment d’une réforme injuste et inutile qui légitime totalement la lutte. On nous dit qu’il faut reculer de deux ans l’âge de départ. Mais les experts ne signalent pas de problème de financement. Et une travailleuse/un travailleur sur deux termine sa vie active sans travail, car les employeurs ne veulent pas des ainé-es. L’espérance de vie en bonne santé en France est de 64 ans, donc on prend les deux seules années de retraite en bonne santé. Il y a aussi l’obligation de cotiser 43 ans pour espérer bénéficier d’une retraite à taux pleins. Là où d’autres pays permettent de partir plus tôt, la France impose une « double peine ».

Est-ce que la mobilisation s’est traduite par une hausse des adhésions ?

On a enregistré un nombre d’adhésions record depuis le début du mouvement, avec 31 000 cartes supplémentaires, soit +5 %. Et ça continue !

La CGT a renoué avec une très vieille pratique de grève : les interruptions d’électricité ciblées. Et les Françaises et les Français font du « charivari » lors des déplacements de ministres. Comment expliquer ces réappropriations ? As-tu d’autres exemples ?

Quand un pouvoir est sourd, aveugle et muet, on n’a pas d’autres solutions que de se faire entendre en tapant sur des casseroles ou en « coupant le jus ». Nos camarades de la Guyane (Amérique du Sud) ont même empêché en avril le décollage de la fusée spatiale Ariane ! Et à Paris, l’orchestre symphonique est venu jouer pour les manifestantes et les manifestants.

Parfois, le mécontentement social général, par exemple des « gilets jaunes », se mêle avec des problématiques liées au monde du travail. Comment la CGT traite-t-elle cette « convergence des luttes » ?

Depuis six ans, Emmanuel Macron piétine la démocratie dans un « libéral -autoritarisme » permanent. Il a asséché l’hôpital, l’école, les transports publics, bref le ciment social. Il y a un mécontentement général contre les politiques libérales qui ont mis à sac notre patrimoine social. On est en lutte sur de multiples fronts, par-delà l’intersyndicale historique sur les retraites, par exemple les luttes sectorielles. Il y a aussi les inquiétudes de la jeunesse concernant son intégration au marché du travail, le changement climatique et l’eau comme on l’a vu lors des manifestations contre les méga-bassines à Sainte-Soline.

Quels enseignements la CSN peut-elle tirer de la situation française ?

J’ai regardé avec envie votre Printemps érable (rires). On s’intéresse aussi à ce qui se passe chez vous. Un mouvement social est une alchimie un peu magique qui transforme une énergie populaire en source de progrès sociaux. Personne n’a la recette et je n’ai pas de conseils même si l’internationalisme adresse des enjeux similaires avec une temporalité différente.

Envoi de l’avis de grève pour Transco, division berlines

À la suite du vote de grève de ce samedi 13 mai, le syndicat de Transco, division berlines, a envoyé son avis de grève au ministère du Travail afin de déclencher un arrêt de travail le 26 mai prochain.

Le transporteur par berlines dessert environ 500 élèves handicapés des centres de services scolaire de Montréal et Marguerite-Bourgeoys.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus/Berline–CSN regroupe environ 135 membres affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Entente de principe à Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des travailleuses et travailleurs unis de Bibliothèque et Archives nationales du Québec–CSN et l’employeur.

Le contenu de l’entente sera présenté sous peu aux membres en assemblée générale. Aucune entrevue ne sera accordée d’ici là.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs unis de BAnQ–CSN rassemble 350 salarié-es œuvrant dans 13 établissements de BAnQ.

Entente de principe acceptée à l’unanimité dans le transport scolaire à Charlevoix-Est

Réunis en assemblée générale le 13 mai au matin, les membres du Syndicat du transport scolaire de Charlevoix-Est–CSN a adopté à l’unanimité, par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue le 11 mai. La grève qui était prévue le 15 mai prochain est donc annulée.

« À partir du 1er juillet 2023, c’est 800 $ que les conductrices et les conducteurs vont obtenir par paie au dernier échelon. C’est une différence majeure et de gros gains qui vont améliorer les conditions de vie de nos membres. Cela représente une augmentation de 24 % à la signature. Par la suite, le salaire sera ajusté au même niveau que l’indexation reçue des centres de service scolaire. Les membres sont très fiers du résultat obtenu aujourd’hui ! », déclare le président du syndicat, Jean-Albert Gaudreault.

« On a un grave problème de pénurie de main-d’œuvre dans le secteur et des ententes comme aujourd’hui sont les premières étapes pour venir contrer le problème. Ça fait des années que la fédération le scande sur tous les toits. Il faut réinvestir dans le salaire des conductrices et des conducteurs pour enfin reconnaître leur travail à sa juste valeur et s’assurer d’être attractif. Les gains majeurs réalisés dans les dernières semaines donnent le ton aux autres transporteurs de la province », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Encore un autre message clair dans la région pour le transport scolaire. Les travailleuses et les travailleurs ont assez payé. C’est à leur tour de récolter les fruits de leur dur labeur. Ils n’hésiteront pas à se faire entendre pour être reconnus. Aujourd’hui, on a un groupe qui peut crier victoire haut et fort et qui peut être fier de s’être tenu debout », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Le Syndicat du transport scolaire de Charlevoix-Est–CSN regroupe une quinzaine de membres.

Vote de grève chez Transco, division des berlines

Réunis en assemblée générale le samedi 13 mai au matin, les membres du syndicat de Transco, division berlines, ont adopté à 92 % une banque de sept jours de grève à exercer au moment jugé opportun.

« Alors qu’actuellement, nous touchons à peu près le salaire minimum, nous revendiquons une bonification notable de nos salaires. Notre employeur a reçu des sommes du gouvernement et nous voulons donc une garantie de recevoir ces sommes qui proviennent de fonds public et qui pourraient être injectées en cours de convention. Nous voulons également une garantie d’heures et de jours afin de pouvoir compter sur un revenu stable assuré. Nous ne demandons pas la lune, mais l’employeur a simplement décidé de garder entièrement la bonification des budgets qu’il a reçue du gouvernement », déclare Aline Roy, présidente du syndicat.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Celles et ceux qui conduisent des berlines sont les moins bien payés du transport scolaire et ça doit changer. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre, ce qui menace le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. La seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », souligne la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, Stéphanie Gratton.

« La question des salaires est au cœur de toutes les négociations actuelles dans le transport scolaire. Les boss ont très longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde pour pas cher sans bonifier leurs conditions de travail. Les transporteurs ont fait beaucoup d’argent sur le dos des conductrices et des conducteurs et actuellement, on voit très bien que cette vision à court terme nous a menés à des salaires dérisoires, à de la rareté de main-d’œuvre et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Or, il y a une solution et c’est de bonifier les salaires », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des Autobus/Berline–CSN regroupe environ 135 membres affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Indigné, le Front commun intensifie les moyens de pression

Plus d’un millier de personnes se sont réunies samedi pour manifester lors du congrès de la Coalition Avenir Québec (CAQ), réclamant de meilleurs salaires et une amélioration des conditions de travail dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur, alors que le gouvernement s’apprête lui-même à rehausser immédiatement de près de 30 % la rémunération des parlementaires. Pour la même année, l’offre qu’il fait à ses travailleuses et travailleurs des services publics est dix fois moindre, soit 3 % au 1er avril 2023.

Devant ces offres méprisantes, le Front commun a obtenu le mandat d’intensifier la pression sur le gouvernement du Québec et se prépare à franchir les différentes étapes menant à l’acquisition du droit de grève. L’objectif est de s’assurer d’avoir en mains toutes les cartes et les leviers nécessaires si le gouvernement nous force à y avoir recours.

« Jeudi matin, le gouvernement caquiste rajoutait une couche d’insultes en présentant un projet de loi afin d’augmenter ses propres salaires. Ce qui est bon pour pitou doit être bon pour minou. La hausse du coût de la vie pèse lourdement sur l’ensemble des 420 000 membres du Front commun, dont le salaire annuel moyen est de 43 916 $. Devant les offres insultantes et l’intransigeance du gouvernement aux tables de négociation, nos membres nous ont confié un message très clair : nous appauvrir, pas question! La dévalorisation des réseaux publics, c’est terminé », ont déclaré les porte-paroles du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

« Plus d’un mois après l’échéance des conventions collectives, le gouvernement doit mettre des offres sérieuses sur la table. En ce moment on ne sent pas le leadership de la part de François Legault. Le gouvernement doit arrêter de vouloir imposer obstinément ses priorités et ses solutions et se mettre en mode écoute » ont ajouté les porte-paroles syndicaux alors que le premier ministre sera soumis à un vote de confiance des membres de la CAQ.

Vers une grande manifestation nationale

Fort de son mandat d’intensification des moyens de pression le Front commun tiendra, au cours des prochaines semaines, des actions dans les établissements des réseaux et dans l’espace public aux quatre coins du Québec. Une grande manifestation nationale se prépare pour le mois de septembre dans le cas où les travaux aux tables de négociation ne permettront pas d’arriver à une entente d’ici là.

Rappelons que, pour résoudre la pénurie de main-d’œuvre dans les services publics, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique une augmentation de 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

La Cour d’appel reconnaît le caractère antisyndical de la Loi 15

La Cour d’appel a confirmé le 10 mai que le gouvernement du Québec a « compromis de façon substantielle la liberté des employé-es du secteur municipal de négocier collectivement » en adoptant la Loi 15 en décembre 2014.

La Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur municipal (Loi 15) avait alors modifié unilatéralement les régimes de retraite du secteur municipal. Plus précisément, la Loi 15 avait notamment fixé la répartition des charges entre employeurs et employé-es à 50/50, pour tous les régimes de retraite municipaux, même si des travailleuses et des travailleurs avaient négocié une autre répartition plus avantageuse pour eux en échange de concessions sur d’autres points dans les négociations antérieures.

Les juges estiment en effet qu’il s’agissait d’une entrave substantielle pour les syndicats, mais que cette entrave était justifiée dans les circonstances de l’époque. « Même si le jugement ne permettra pas de corriger rétroactivement les régimes de retraite, au moins les trois juges reconnaissent que le gouvernement était allé trop loin et cela a créé un précédent sur lequel s’appuyer si jamais d’autres lois similaires étaient débattues à l’Assemblée nationale dans le futur », souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Notons par ailleurs que le jugement confirme le droit des retraité-es aux bénéfices d’une indexation automatique de leurs rentes.

La CSN analysera rigoureusement le jugement et déterminera les actions à prendre dans ce dossier dans les prochaines semaines.

Le STTuBAnQ–CSN déclenche à nouveau la grève

Ce jeudi 11 mai, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs unis de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (STTuBAnQ–CSN) déclenchent une seconde séquence de grève de 5 jours, et ce, dans les 13 points de service de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

« Nous sommes en négociation depuis octobre 2021 et toujours sans contrat de travail depuis le mois de mars 2020. Nous sommes rendus à cinq ans sans augmentation salariale, nos salaires sont parmi les plus bas dans notre domaine et l’inflation actuelle touche durement la majorité de nos membres. Notre négociation traîne inutilement depuis plus d’un an et la colère des salarié-es de BAnQ nous pousse à déclencher cette seconde séquence de cinq jours de grève. Nous envisageons même la grève générale illimitée si nos demandes demeurent sans réponse satisfaisante. Pour en arriver à une entente, le Conseil du trésor devra bonifier ses offres à incidence financière, puisque celles-ci ne comblent toujours pas nos attentes, souligne la présidente du syndicat, Sylviane Cossette. Nous revendiquons toujours un rehaussement salarial conséquent qui reconnaîtra enfin notre travail à sa juste valeur. »

Le 16 janvier dernier, les membres du STTUBAnQ–CSN ont voté à 94 % en faveur d’une banque de 10 jours de grève à déclencher au moment jugé opportun. Un premier bloc de cinq jours a été exercé à partir du 14 février dernier.

« Les budgets de BAnQ ne sont pas indexés et dans le contexte de rareté de main-d’œuvre et d’inflation, l’établissement doit assumer un déficit constant qui augmente chaque année et qui affecte directement ses opérations. Le Conseil du trésor doit donc obligatoirement bonifier les budgets de BAnQ afin de favoriser l’attraction et la rétention de ses salarié-es, ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Rappelons que les demandes du syndicat sont basées sur des comparatifs d’emplois rédigés de concert avec la direction de BAnQ, elles sont donc plus que légitimes, réalistes et nécessaires pour la viabilité de l’organisation. Nous interpellons donc à nouveau Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, afin qu’elle comprenne cet enjeu majeur pour la survie de BAnQ. »

« Le sous-financement de BAnQ est tout simplement scandaleux. Il cause des problèmes de stabilité de la main-d’œuvre et provoque des vagues de mises à pied à chaque augmentation salariale, puisque l’employeur ne peut plus soutenir ses coûts de main-d’œuvre. Le gouvernement ne peut pas traiter nos institutions culturelles de la sorte et prétendre qu’il défend la culture québécoise. Alors que l’établissement se positionne comme LA référence en bibliothéconomie et en archivistique, le Conseil du trésor ignore volontairement la réalité du marché de l’emploi dans ce secteur, les villes et les universités offrant à leur personnel qualifié de bien meilleures conditions salariales », conclut Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs unis de BAnQ–CSN rassemble 350 salarié-es œuvrant dans 13 établissements de BAnQ.

Comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire : des constats accablants qui nécessitent une réponse urgente

Devant les constats accablants du rapport Mettre fin au harcèlement sexuel dans le cadre du travail : se donner les moyens pour agir, la CSN en appelle à une réforme législative majeure et urgente pour mettre fin à la banalisation des abus et à la souffrance des victimes.

Le portrait brossé par le comité d’expertes indépendantes donne froid dans le dos. On apprend qu’en 2020, au Québec, presque une personne sur deux (49 %) a observé ou subi un comportement sexualisé inapproprié ou discriminatoire en milieu de travail au cours des 12 mois précédant le sondage. De plus, les femmes ont été deux fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi de tels comportements (26 % et 13 % respectivement).

Ces chiffres déjà alarmants ne constituent que la pointe de l’iceberg puisque seule une proportion minime des victimes fait une dénonciation formelle. « Prévenir et contrer la violence et le harcèlement au travail représente une responsabilité collective et le devoir de tout le monde », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.

La CSN prendra le temps d’analyser en profondeur le rapport et ses 82 recommandations, mais déjà des constats se dessinent. « Il est impératif que ce rapport ne soit pas tabletté. Il faut que la santé psychologique soit traitée au même niveau que la santé physique, souligne Mme Senneville. Pour paraphraser les auteures de ce rapport coup de poing : le harcèlement sexuel produit des effets corrosifs sur le bien-être physique et psychologique des personnes victimes et infléchit indûment le parcours professionnel de celles-ci. »

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) doit aussi offrir plus de soutien. « Il faut de la proactivité de la part de la CNESST et de ses inspectrices et inspecteurs afin que les différents milieux de travail agissent en prévention en obligeant par exemple de la formation sur le sujet. La CSN invite le ministre du Travail, Jean Boulet, à agir rapidement. Le ministre peut compter sur l’entière collaboration de tout le mouvement pour faire changer les choses, une fois pour toutes », conclut la dirigeante.

Agir pour que ça cesse
En tant qu’organisation syndicale soucieuse du bien-être au travail, la CSN a développé la campagne Agis pour que ça cesse dans le but d’accroître les connaissances générales de ses membres. La campagne vise à les outiller et leur permettre de reconnaître les manifestations de harcèlement et de violence au travail et d’intervenir pour y mettre fin. Elle rejoint ainsi les objectifs des recommandations du rapport du comité d’expertes. La campagne peut être consultée ici :

https://www.csn.qc.ca/agir/

Réforme Drainville : un autre brassage de structure sans consultation, selon la CSN

Selon les premières informations disponibles, la réforme Drainville (projet de loi 23) du réseau de l’éducation vise avant tout à donner plus de pouvoir au ministre et à centraliser plusieurs décisions, ce qui préoccupe la CSN et ses syndicats du milieu de l’éducation.

« Est-ce que cette énième réforme viendra régler les importants problèmes que vivent les élèves et le personnel du réseau de l’éducation ? La réponse est non », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN, qui reproche au ministre de l’Éducation de ne pas avoir consulté les employé-es ou plus largement, les parents, avant de ficeler son projet de loi. « Ça sent encore une fois l’improvisation », ajoute la présidente.

Tenir davantage compte des études et obtenir des données probantes en éducation est une bonne idée à la base. On pourrait, par exemple, clarifier le nombre d’écoles vétustes. « Il faut toutefois se méfier de l’uniformisation des directives strictes qui ne font pas toujours consensus dans la communauté scientifique et qui pourraient aussi donner l’impression au personnel du réseau de ne pas avoir de voix au chapitre », ajoute Caroline Senneville, qui craint la démotivation de plusieurs si tout est dicté à partir de Québec, sans consultation et sans discussion préalable.

« Vouloir garder le contrôle à Québec peut sembler rassurant pour les hauts fonctionnaires ou le ministre, mais c’est un mode de gestion dépassé qui ne tient pas compte de l’apport des travailleuses et des travailleurs du réseau, notamment du personnel de soutien. Par ailleurs, toutes les régions ne sont pas identiques et il n’est pas rare que des adaptations soient nécessaires », conclut la présidente.

Le Conseil supérieur de l’éducation a fait ses preuves
Le ministre enlève l’éducation primaire et secondaire au conseil supérieur de l’éducation. « Ce n’est pas une bonne idée de mettre fin aux travaux du Conseil supérieur de l’éducation en matière d’éducation primaire et secondaire. Il existe depuis 1964 et a fait ses preuves avec le primaire et le secondaire », estime Caroline Senneville.

La CSN va étudier le projet de loi en profondeur et commentera plus en détail par la suite.

On ne profite pas de l’inflation, nous!

Journée internationale des travailleuses et des travailleurs

Nous le savons, l’augmentation du coût de la vie a des impacts importants et multiples sur une grande partie de la population. De fait, de plus en plus de travailleuses et de travailleurs se retrouvent dans une situation financière précaire. Ainsi, non seulement un grand nombre de femmes et d’hommes peinent à joindre les deux bouts, mais elles et ils n’arrivent même plus à combler des besoins de base pour eux -mêmes et leurs proches.

Dans ce contexte, se loger, se nourrir et se déplacer deviennent des défis de tous les jours pour un nombre grandissant de travailleuses et de travailleurs. Pendant ce temps, ce sont encore les mêmes personnes, les riches et les grandes corporations, notamment les chaînes d’alimentation et pétrolières, qui en profitent allègrement et se remplissent les poches sans scrupules.

Ne pas profiter de l’inflation… et avoir de la difficulté à se loger

Nous ne le dirons jamais assez, avoir accès à un toit est un droit et non un privilège. Or, la crise du logement perdure depuis plusieurs années et rien n’a été fait pour la contenir, si bien que l’accès au logement est de plus en plus difficile. Malheureusement, nous assistons à une flambée du prix des logements, à de la surenchère, aux méthodes douteuses de certains propriétaires, dont la réno-éviction, à une hausse des taux hypothécaires ainsi qu’à l’absence quasi totale de logements sociaux. Toutes ces problématiques finissent par porter atteinte au droit de se loger comme jamais. Pour nous, il est impératif que nos gouvernements réagissent enfin.

Ne pas profiter de l’inflation… et avoir de la difficulté à se nourrir

Il va sans dire que la hausse des prix des aliments est un enjeu de tous les jours pour plusieurs travailleuses et travailleurs. Le coût du panier d’épicerie ne cesse d’augmenter alors que les grandes chaînes d’alimentation engrangent sans cesse des profits faramineux. Du même souffle, les banques alimentaires n’arrivent plus à répondre aux besoins grandissants et font face à un achalandage inégalé. D’ailleurs, de plus en plus de travailleuses et travailleurs doivent avoir recours aux banques alimentaires pour se nourrir. Mais est-il normal de devoir faire appel à une banque alimentaire lorsque l’on travaille? Poser la question, c’est y répondre. Subséquemment, nos élus doivent cesser de se complaire dans l’aveuglement volontaire et plutôt gouverner dans l’intérêt du bien commun.

Ne pas profiter de l’inflation… et avoir de la difficulté à se déplacer

Pouvoir se déplacer librement sur le territoire est un gage important permettant l’épanouissement individuel et collectif. De fait, la mobilité permet d’exercer des droits fondamentaux comme le droit au travail, le droit à l’éducation et bien d’autres. Or, l’augmentation du prix des voitures, la flambée du coût de l’essence, de même que les transports collectifs déficients et de plus en plus chers ont des impacts réels sur la mobilité des travailleuses et travailleurs.

Pour nous, plus que jamais, il est grand temps que nos élus gouvernent dans l’intérêt du plus grand nombre!

Manifestation

Ce lundi 1er mai aura lieu à Montréal une marche à compter de 17 h 30 au parc du Souvenir, à quelques pas de la station de métro Verdun. La marche se terminera au parc Madeleine-Parent. Toutes et tous sont les bienvenus à se joindre à la marche.

Outils et matériel promo

Pour les outils et matériel promo du 1er mai, incluant affiches, bandeaux Facebook, gif animé, et autre, visitez la page du 1er mai sur le site de la CSN.

Signataires

Catherine Beauvais-St-Pierre, Alliance des professeures et professeurs de Montréal
Jérémie Dhavernas, Mouvement Action-Chômage (MAC) de Montréal

*Les auteurs agissent à titre de porte-parole de la Coalition montréalaise du 1er mai, qui regroupe les organisations suivantes : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), l’organisme Au bas de l’échelle, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI), le Conseil central du Montréal métropolitain – CSN, le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), le Mouvement Action-Chômage (MAC), la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaire de Montréal (TROVEP), l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM) et l’Union étudiante du Québec (UEQ).

Entente de principe acceptée à l’unanimité dans le transport scolaire à Lotbinière

Réuni en assemblée générale ce 30 avril au matin, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN a adopté à l’unanimité, par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue le 29 avril. La grève prévue le 1er mai prochain est donc annulée.

« Nous allons toucher des augmentations salariales de 24 % dès maintenant, pleinement rétroactives au 1er septembre 2022. Nous aurons une hausse de 2 % en 2023-2024 et des augmentations liées à l’indice des prix à la consommation (IPC) les autres années. Au total, ça représente 35 % d’augmentation sur les salaires et de 0,5 à 1 % sur nos échelles de vacances sur les 6 années que durera notre nouveau contrat de travail. Notre salaire passera donc de 523 à 650 $ en moyenne par semaine à la signature, peu importe le véhicule que nous conduisons. Nous avons également obtenu diverses bonifications concernant les voyages spéciaux et les congés sociaux ainsi qu’une augmentation des barèmes de remboursement », déclare le président du syndicat, Serge Robitaille.

« Nous sommes vraiment satisfaits pour les conductrices et les conducteurs de ce syndicat qui, comme d’autres actuellement, ont enfin reçu leur juste part du gâteau. Ces augmentations importantes témoignent de la reconnaissance de leur métier et de leurs nombreuses responsabilités. Nous le disions depuis longtemps, le gouvernement devait obligatoirement bonifier les enveloppes budgétaires versées aux transporteurs afin de régler la question des faibles salaires dans le secteur et celle de la rareté de main-d’œuvre », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« À l’image des autres syndicats actuellement en lutte, ces conductrices et conducteurs de véhicule scolaire ont fait des avancées hors de l’ordinaire, parce qu’ils se sont tenus debout et ont réclamé leur dû. L’équipe du conseil central est fière d’avoir soutenu la lutte à leurs côtés, et surtout, de constater leurs gains qui améliorent grandement leurs conditions générales d’emploi. Avec ce nouveau règlement, les autres employeurs de notre région qui veulent régler leurs problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre n’auront pas le choix d’ajuster leurs offres salariales en conséquence », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres qui sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Un 28 avril qui marque un désolant record

Le 28 avril, la Confédération des syndicats nationaux souligne chaque année la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs décédés ou blessés au travail. Les données de 2022 marquent un sommet inégalé qui doit impérativement induire une prise de conscience collective en ce jour de mémoire.

« En 2022, ce sont 216 travailleuses et travailleurs, des sœurs, des frères, des pères, des mères, des ami-es et des collègues, qui sont décédés et qui ont laissé dans le deuil leurs proches à cause du travail. L’exposition à l’amiante et à la silice cristalline représente encore une fois les causes principales des maladies professionnelles meurtrières au Québec. Si on veut changer cette triste statistique, on doit constamment agir en prévention auprès d’équipements et de machines dangereuses, on doit assainir l’organisation du travail afin de corriger les climats toxiques et on doit encourager et soutenir les bonnes pratiques en matière de santé et sécurité du travail (SST) », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Chaque année, c’est environ 300 000 blessures et lésions professionnelles qui entrent dans les statistiques canadiennes. Au Québec en 2022, c’était près de 162 000 accidents du travail et lésions professionnelles, une augmentation de près de 57 000 accidents du travail, soit 61 % de plus qu’en 2021. Ce désolant record nous invite à redoubler d’ardeur dans notre prise de conscience et dans nos actes concrets qui changent la donne en matière de SST. Le 28 avril, nous invitons tous les milieux de travail à tenir une minute de silence, à porter un ruban noir ou à tenir des activités de sensibilisation afin que l’on se souvienne de toutes ces travailleuses et ces travailleurs décédés ou blessés au travail », poursuit madame Senneville.

« Après un an du début de l’application de la Loi 27, des mécanismes de prévention et de participation intérimaires sont déployés davantage dans plusieurs milieux de travail qui ne bénéficiaient d’aucune couverture en matière de prévention. Malheureusement, au lieu d’étendre les mécanismes éprouvés dont bénéficiaient les groupes prioritaires I et II – présence de comités paritaires en santé et sécurité du travail, de représentantes et représentants à la prévention et de programmes de prévention et de santé –, des mécanismes insuffisants et décevants ont été déployés dans les autres milieux de travail. Or, les données de 2022 nous indiquent clairement qu’il nous faut plus de prévention partout pour arriver à renverser cette tendance », conclut Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain-CSN et responsable politique du dossier SST.

À propos

Affilié à la Confédération des syndicats nationaux, le Conseil Central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de 360 syndicats de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et du territoire Eeyou Istchee Baie-James.

Entente de principe acceptée à l’unanimité chez Groupe Le Mistral

Réunis en assemblée générale ce 27 avril au soir, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Groupe Le Mistral–CSN a adopté à l’unanimité par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue le 26 avril. La grève générale illimitée qui était prévue le 1er mai prochain est donc annulée.

« Nous allons toucher des augmentations salariales qui varient de 16 à 38 % dès maintenant, rétroactives au 1er septembre 2022 et nous aurons des augmentations liées à l’indice des prix à la consommation (IPC) les autres années. Au total, ça représente de 29 à 51 % d’augmentation sur les six ans de notre nouveau contrat de travail. Notre salaire sera donc de 725 $ par semaine pour la conduite d’un grand autobus et de 633 $ pour un minibus. Nous avons également mis fin aux échelles salariales sur trois ans que nous avions dans notre dernier contrat de travail », déclare Sylvie Giroux, présidente du syndicat.

« Encore une fois, il était temps pour nous que les conductrices et les conducteurs reçoivent enfin leur juste part. Ces importantes augmentations témoignent de la reconnaissance de leur métier et des nombreuses responsabilités qui sont les leurs. Ce règlement nous démontre clairement que leurs revendications ont toujours été fondées et que la solution passait obligatoirement par la bonification des enveloppes budgétaires versées aux transporteurs, ce que la FEESP–CSN réclamait depuis très longtemps », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

« Comme d’autres syndicats de notre région, ces conductrices et conducteurs ont obtenu des gains hors de l’ordinaire parce qu’ils se sont mobilisés et se sont tenus debout en revendiquant leur dû. Nous avons soutenu leur lutte, et nous pouvons être fiers de leurs gains qui améliorent grandement leurs conditions générales d’emploi, une reconnaissance qui était attendue depuis fort longtemps. Encore une fois, ce règlement nous démontre clairement qu’il y a une nouvelle norme salariale dans le transport scolaire et que les transporteurs devront s’y adapter », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 31 août 2022, le Syndicat des travailleuses et travailleurs du Groupe Le Mistral–CSN regroupe environ 15 membres qui sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Menace de fermeture chez Autobus Matanais

En ce 27 avril 2023, à la suite d’un vote tenu à scrutin secret en assemblée générale cet après-midi, les membres de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. ont rejeté à 93 % les « offres » dites finales de l’employeur, déposées sous la menace de fermeture de l’entreprise.

« Il y a quelque chose d’odieux et de violent dans le comportement totalement méprisant de notre employeur : il dépose des offres ridicules qui imposent même des baisses de salaires de 1 à 6 % à près de la moitié d’entre nous et il nous dit en pleine face qui si on n’accepte pas ça, il ferme l’entreprise. Nous savions très bien qu’il est antisyndical et maintenant, nous savons très bien qu’il se fout de nous, des parents et qu’il n’est là que pour s’en mettre plein les poches sur notre dos. Si Autobus Matanais refuse de négocier de bonne foi et met sa menace de fermeture à exécution, les parents n’auront pas de transport scolaire pendant des mois », dénonce Maryse Boulay, porte-parole du syndicat.

« On va replacer les faits dès maintenant : les conductrices et les conducteurs touchent entre 16 000 et 20 000 $ annuellement. Au bout de 4 ans, le salaire hebdomadaire actuel pour les grands autobus est de 521 $ et l’offre finale de l’employeur est de 540 $. C’est ça, les pinottes qu’il offre aux gens qui lui font faire de l’argent. Il est vrai que son offre permet d’aller chercher 580 $ par semaine, mais seulement après 15 ans de travail, ce qui est totalement inacceptable. Les échelles salariales sur 4 ans sont rares, mais une échelle sur 15 ans, c’est du jamais vu dans le secteur. Hallucinant ! Je n’ai pas d’autres mots pour décrire les manœuvres de cet employeur qui ne mérite pas la confiance de la population matanaise. Il ment sur la place publique et tente de faire passer ses salarié-es pour des gens déraisonnables qui demandent la lune », renchérit Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN.

« Comme tous les autres employeurs au Québec, Autobus Matanais a reçu environ 12 000 $ de plus par circuit de la part du gouvernement, via le centre de services scolaire. Cet argent doit aller en partie dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les véhicules scolaires, même Bernard Drainville, ministre de l’Éducation l’a dit aux transporteurs le 1er février dernier. Et il faut dire que, pour corriger une injustice salariale qui dure depuis plus 20 ans, en ce moment même, ce qui se négocie chez les autres employeurs, ce sont des augmentations entre 23 et 40 % dès la première année, selon le niveau des salaires versés par les employeurs. Or, ici, les salarié-es se font rire au nez par un boss qui utilise la menace pour leur imposer des conditions de travail dépassées qui ne règleront pas la rareté de main-d’œuvre dans le secteur, ce qui menace le service aux parents », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Les membres du syndicat ont déclenché la grève générale illimitée le lundi 13 mars dernier. Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Les avocates et avocats de l’aide juridique maintiennent la parité et font reconnaître leur spécificité

Les syndicats CSN représentant les avocates et avocats de l’aide juridique ont accepté à très vaste majorité les termes de l’entente de principe présentée par leur comité de négociation. Ce dernier avait conclu avec la Commission des services juridiques et le Conseil du trésor, le 14 avril dernier, une entente de principe permettant aux avocates et aux avocats de maintenir leur parité salariale avec les procureur-es de la Couronne.

Les avocates et avocats de l’aide juridique verront donc leur salaire annuel être augmenté de 14,9 % rétroactivement au 1er janvier dernier. Pour les trois années antérieures, les salaires verront à être corrigés de 2 % en 2020, de 2 % en 2021 et de 2 % en 2022. De plus, une enveloppe supplémentaire de 1,5 % sera attribuée aux échelles de salaire pour mieux répondre aux enjeux d’attraction et de rétention touchant l’aide juridique. En comparaison, les procureur-es avaient bénéficié d’augmentations totalisant 10 % sur quatre ans.

Les avocates et avocats bénéficieront également de montants forfaitaires pour ces trois années afin de corriger d’autres écarts passés. Enfin, afin de mieux tenir compte de la spécificité de l’aide juridique ainsi que de son volet communautaire, notamment auprès de clientèles vulnérables, la rémunération sera dorénavant établie sur la base de 40 heures, en reconnaissance de l’implication qu’elles et ils effectuent déjà.

« Il s’agit d’une grande victoire pour l’aide juridique », a réagi Me Justine Lambert-Boulianne, membre du comité de négociation et présidente du syndicat de Montréal et Laval. « Nous avons pu obtenir une meilleure reconnaissance de l’ensemble du travail effectué par les avocates et les avocats de l’aide juridique, tout en maintenant la parité avec nos vis-à-vis de la Couronne. Le combat aura été long, mais les résultats sont au rendez-vous. »

« Nos arguments à la table de négociation étaient clairs : il s’agissait de maintenir l’équilibre entre la défense et la poursuite, assurer des services de qualité pour les nombreuses personnes desservies par l’aide juridique, et maintenir des conditions d’emploi intéressantes pour cette relève dont nous avons tant besoin, partout au Québec », a souligné Me Hugo Caissy, avocat criminaliste et président du Syndicat des avocats et avocates de l’aide juridique du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Pour Me Sandrine Malo, présidente du syndicat des Laurentides et de Lanaudière, il est clair que la forte mobilisation des avocates et avocats aura été déterminante. « Nos membres se sont battus jusqu’au bout, multipliant les journées de grève pour défendre un principe d’équité inébranlable. C’est tout à leur honneur et ils ont amplement raison de se réjouir aujourd’hui. »

La nouvelle convention, qui couvre la période du 1er janvier 2020 au 31 mars 2023, s’appliquera également aux membres des nouveaux syndicats de la Mauricie–Centre-du-Québec et du Saguenay–Lac-Saint-Jean, qui ont repris la négociation après avoir rejoint les rangs de la Fédération des professionnèles de la CSN. « Nous avons démontré toute la force de notre centrale syndicale à défendre nos membres jusqu’au bout et à obtenir des règlements à leur satisfaction », s’est réjoui le président de la FP–CSN, Danny Roy. L’entente s’appliquera également au Syndicat des avocats et avocates du centre communautaire juridique de la Rive-Sud, dont les membres ont également entériné l’entente de principe négociée avec la CSN.

Les syndicats de l’aide juridique affiliés à la CSN représentent 250 avocates et avocats de Montréal, de Laval, des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie–Centre-du-Québec, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Ils sont affiliés à la Fédération des professionnèles–CSN. Pour sa part, le Syndicat des avocats et avocates du centre communautaire juridique de la Rive-Sud représente 65 membres. Fondée en 1921, la CSN regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.