La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce les compressions budgétaires que doivent effectuer plusieurs centres de services scolaires pour pouvoir payer toutes les factures de frais extraordinaires liés à la pandémie.

Dans ce contexte, il est très difficile de concevoir que le gouvernement Legault puisse accorder des baisses d’impôt tout en réinvestissant suffisamment en santé et en éducation pour assurer à la population des services de qualité. « Il vaut mieux pour le gouvernement de revenir sur sa promesse que de compromettre l’avenir de milliers d’enfants. Ce serait la chose responsable à faire », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Comme le rapporte Radio-Canada aujourd’hui, des centres de services scolaires ont diminué leurs services de soutien aux élèves, comme les services en orthopédagogie et en psychologie ou encore ceux qui sont effectués par les techniciennes en éducation spécialisée. Au CSSC, dans la Capitale, c’est près de 1,5 M$ de manque à gagner qui doivent être récupérés dans le budget existant.

« C’est inadmissible de nuire aux enfants les plus vulnérables en provoquant une sorte d’austérité postpandémique. Il faut impérativement augmenter les budgets pour éponger tous les frais imprévus liés à la pandémie et pour permettre non seulement de maintenir, mais d’améliorer les services. La pandémie a eu des effets dévastateurs sur plusieurs élèves, ce n’est vraiment pas le moment de baisser les bras ; j’espère que le ministre Drainville va pouvoir défendre son ministère adéquatement », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN. La confédération estime en outre que le déficit scolaire des élèves vulnérables est majeur.

Notons que la facture pandémique est également très lourde dans les secteurs de la santé et des services sociaux ainsi que du transport en commun, pour ne nommer que ceux-là. Ne pas tenir compte de cela équivaut à plonger plusieurs administrations publiques en période d’austérité postpandémique.

Le Front commun revendique de meilleurs salaires pour les femmes dans les services publics

À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, une centaine de militantes du Front commun – dont 78 % des membres sont des femmes – se sont réunies devant le Secrétariat du Conseil du trésor afin de lancer un message fort au gouvernement Legault au moment même où les discussions s’amorcent à la table de négociation en ce qui concerne les augmentations de salaire pour les prochaines conventions collectives : « Nous, d’une seule voix, résistons pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail! »

Cette prise de parole publique dénonce l’appauvrissement impliqué par l’offre soumise aux femmes et aux hommes qui donnent des services à la population par la présidente du Conseil du trésor et ancienne ministre de la Condition féminine, Sonia LeBel. En effet, alors que le gouvernement prévoit une inflation de 16,6 % sur 5 ans dans sa dernière mise à jour économique, il n’offre que 9 % d’augmentations salariales pour la même période. Quand les salaires du secteur public ne suivent pas, ce sont en grande majorité des femmes qui s’appauvrissent.

« Quand on regarde les conditions dans lesquelles travaillent les femmes pour éduquer, soigner et offrir des services à la population, on doit faire le constat qu’il reste encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre une pleine reconnaissance en 2023. Quand on voit un gouvernement leur demander – encore une fois – de se serrer la ceinture alors que l’inflation les frappe de plein fouet, comme tout le monde, il y a de quoi s’insurger. Boucler le budget du Québec et réduire les impôts sur le dos des femmes du Front commun, ça ne passera pas! », dénoncent vivement les porte-parole du Front commun, Magali Picard, présidente de la FTQ, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour revaloriser les emplois du secteur public, le Front commun réclame un mécanisme permanent de protection contre l’inflation d’une part et, d’autre part, un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Ainsi, il revendique 100 $ par semaine pour l’année 2023 ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse), l’IPC +3 % pour 2024 et, finalement, l’IPC +4 % pour 2025.

Le compte à rebours est commencé

Cette action symbolique du Front commun a lieu alors que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs des services publics viendront à échéance le 31 mars prochain. Pour marquer le coup, le Front commun amorce un compte à rebours sur les réseaux sociaux afin de rappeler à la présidente du Conseil du trésor que l’heure est à la négociation. Un rassemblement de militantes et militants de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS se tiendra également le 30 mars prochain, à Québec, afin de faire le point sur la négociation en cours et d’échanger sur la mobilisation à venir pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public.

« Le temps file, nos réseaux publics ont besoin d’air. Les membres du Front commun se sont prononcés sur des propositions pour mettre fin à la pénurie de main-d’œuvre en éducation, en enseignement supérieur et dans la santé et les services sociaux. Nous demandons au gouvernement d’être actif aux tables de négociation, de travailler sérieusement et d’être à l’écoute des propositions qui viennent de celles et ceux qui sont les mieux placés pour savoir de quoi nos services ont besoin », concluent les porte-parole syndicaux.

Statistiques pour mieux comprendre les enjeux de cette négociation

  • Moyenne salariale des employées et employés du secteur public membres du Front commun : 43 916 $ ;
  • Retard salarial : -11,9 % ;
  • Retard de rémunération globale : -3,9 % ;
  • Proportion de femmes parmi les membres du Front commun : 78 %.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur.

Féminisme et syndicalisme, même combat

Il y a 15 jours, à l’Assemblée nationale, le gouvernement de la CAQ refusait de débattre d’une motion portant sur la Journée internationale des droits des femmes et sur les luttes féministes québécoises. À l’initiative du Collectif 8 mars, cette motion demandait au gouvernement de tenir compte des différentes formes de discriminations que peuvent vivre les femmes avant d’élaborer de nouvelles politiques publiques. Avec raison, le Collectif, dont font entre autres partie la CSN et la FTQ, s’est désolé de cette fermeture digne d’une autre époque.

Même si des plafonds de verre sont brisés tous les jours – nous sommes pour la première fois de l’histoire deux femmes à diriger les plus grandes centrales québécoises – cela ne signifie pas que tout est rose pour les femmes dans le monde du travail et dans la société québécoise. Tout comme les luttes syndicales sont encore nécessaires, l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas atteinte.

Résistances féministes
Année après année, le 8 mars est l’occasion, pour les femmes et ceux qui soutiennent leur combat, de prendre conscience à la fois des pas de géantes accomplis pour l’égalité, du long chemin qu’il reste à parcourir et des nouvelles menaces qui planent sur leurs droits. Rien ne peut être tenu pour acquis, surtout pas dans le contexte actuel où l’on observe la montée d’une droite qui remet en question les revendications féministes et la raison d’être du mouvement syndical.

Au Québec comme ailleurs, les femmes doivent se battre contre les violences qu’elles subissent, que ce soit la violence conjugale ou à caractère sexuel, les féminicides, la cyberintimidation ou encore le cyberharcèlement. Certains droits qui semblaient acquis se trouvent menacés, dont celui à l’avortement aux États-Unis. Des femmes ne peuvent travailler, faute d’accès à des services de garde éducatifs à l’enfance. Aussi, les femmes demeurent surreprésentées dans les emplois à bas salaire et à temps partiel. Elles se trouvent ainsi plus touchées par la pauvreté.

Toujours d’actualité
Plus de 25 ans après l’adoption de la Loi sur l’équité salariale, la bataille n’est toujours pas gagnée. Selon l’Institut de la statistique du Québec, les femmes ont touché 91 % de la rémunération horaire des hommes en 2021. Au rythme où vont les choses, l’égalité salariale femmes-hommes ne sera pas atteinte avant une bonne cinquantaine d’années, selon l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques.

Ces inégalités touchent particulièrement les femmes immigrantes et les travailleuses non syndiquées, note pour sa part le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail. Voilà qui illustre le caractère essentiel et toujours pertinent des luttes syndicales féministes, alors que de nombreux combats doivent être menés, tant aux tables de négociation que dans la rue, pour la pleine reconnaissance sociale, professionnelle et politique des femmes.

Et maintenant…
Aujourd’hui, nous demandons à la CAQ de reconnaître que les femmes peuvent être discriminées non seulement en raison de leur genre, mais aussi, par exemple, de leur origine ethnoculturelle, de leur situation de handicap, du fait qu’elles sont autochtones ou racisées, ou encore qu’elles proviennent de la communauté LGBTQ+.

C’est au nom des femmes qui militent au sein de nos organisations respectives, mais également au nom de toutes les Québécoises, que nous réclamons la fin des inégalités. Nous revendiquons du même coup la valorisation et la pleine reconnaissance des métiers occupés majoritairement par des femmes.

Femmes du Québec, soyons vigilantes, solidarisons-nous !

Caroline Senneville, présidente de la CSN
Magali Picard, présidente de la FTQ

Mini-hôpitaux privés – Un choix idéologique qui minera le réseau public

Le gouvernement de la CAQ annonce ce matin l’ouverture d’appels d’intérêt auprès des entreprises privées pour construire et gérer deux nouveaux mini-hôpitaux. Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), il s’agit d’une décision idéologique qui fera mal au réseau public et qui ne va pas du tout dans le sens de l’intérêt des patientes et des patients.

« Ce n’est pas une addition du privé au secteur public, c’est une soustraction des ressources du secteur public qui seront dorénavant redirigées vers le secteur privé à but lucratif, dénonce la présidente CSN, Caroline Senneville. La grande majorité du personnel qui œuvrera dans ces nouveaux hôpitaux proviendra forcément du réseau public, déjà aux prises avec de sérieuses pénuries de main-d’œuvre. »

Pour la CSN, rien ne justifie qu’on ouvre davantage les soins de santé et les services sociaux au secteur privé à but lucratif. Le gouvernement se veut rassurant en promettant que les soins et les services continueront d’être pris en charge par l’assurance maladie universelle. « C’est de la poudre aux yeux, ajoute Caroline Senneville. D’une part, il faudra bien payer une marge de profit substantielle à ces entreprises, et ces coûts supplémentaires, ce sont tous les citoyens et les citoyennes qui les assumeront par leurs taxes et leurs impôts. En outre, rien ne garantit qu’un prochain gouvernement s’en tiendra à cet engagement, devant une explosion prévisible des coûts pour le trésor public. De plus, partout où le privé est présent dans le système de santé, on voit apparaître des frais accessoires et des contributions additionnelles. Cela ne doit pas nous étonner : c’est le but premier de toute entreprise privée à but lucratif de réaliser des profits. Mais la santé des Québécoises et des Québécois ne doit pas devenir une marchandise. Nous nous opposons catégoriquement à la création de nouveaux marchés privés. »

La CSN rappelle enfin les difficultés énormes que rencontre le gouvernement pour mettre un terme au coûteux recours aux agences de placement de personnel qui rend les établissements dépendants du secteur privé. Cela illustre parfaitement à quel point il est difficile de rapatrier les services au sein du secteur public après que le secteur privé s’est vu confier un rôle important dans la dispensation des soins et services.

Vraiment public
La CSN met de l’avant une foule de solutions afin d’assurer la pérennité du réseau public de la santé et des services sociaux. Pour la confédération, la clé est de décentraliser, de démocratiser et de déprivatiser les soins et les services. Pour plus d’information, visitez le csn.qc.ca/vraiment-public.

Entente de principe acceptée chez Autobus R. M.

Réunis en assemblée générale ce 3 mars au matin, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus R.M.–CSN ont adopté à 89 % par voie de scrutin secret l’entente de principe intervenue en fin de journée le 2 mars.

« Nos membres ont pris connaissance de l’entente de principe conclue hier et nous l’avons adoptée avec une grande satisfaction. Notre nouvelle convention collective de sept ans majore nos salaires de 2 % rétroactivement au début de septembre 2021 puis de 29 % en septembre 2022. À la signature de la nouvelle convention collective, ça se traduit par un taux horaire qui varie de 24,35 $ à 24,80 $ l’heure, selon les heures travaillées. En tout, les augmentations salariales représentent environ 45 % sur la durée du contrat de travail incluant la protection collée sur l’indice des prix à la consommation (IPC) pour toute la durée. Nous avons également obtenu des bonifications de nos congés de maladie, de nos vacances et de certaines autres dispositions », précise Robert Dubois, président du syndicat.

« Nous sommes aussi satisfaits de constater que les conductrices et les conducteurs reçoivent enfin leur juste part. Ces augmentations considérables témoignent de la reconnaissance de leur métier et de leurs nombreuses responsabilités. Ce règlement qui survient après une grève générale illimitée démontre clairement la légitimité de leurs revendications. Nous le disions depuis longtemps, le gouvernement devait obligatoirement bonifier les enveloppes budgétaires versées aux transporteurs afin de régler la question des faibles salaires dans le secteur », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Ces conductrices et conducteurs de véhicule scolaire ont obtenu des gains hors de l’ordinaire parce qu’ils se sont mobilisés et se sont tenus debout en réclamant leur dû. Nous sommes fiers d’avoir soutenu leur lutte, et surtout, de constater leurs gains qui améliorent grandement leurs conditions générales d’emploi, une reconnaissance qui était attendue depuis très longtemps. Encore une fois, il s’agit selon nous d’un message très clair envoyé à tous les autres employeurs qui veulent régler leurs problèmes d’attraction et de rétention de leurs salarié-es », conclut Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs des autobus R.M.–CSN regroupe 62 membres.

 

Vote de grève dans le transport scolaire à Lotbinière

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN a adopté une banque de 14 jours de grève à 77 % par voie de scrutin secret lors d’une assemblée générale qui s’est tenue ce mercredi 1er mars au soir.

« Les salaires qui nous sont versés dans le transport scolaire ne sont pas à la hauteur de nos responsabilités. Notre métier doit être valorisé et nos salaires doivent reconnaître le fait que nous conduisons un véhicule lourd, que nous avons des horaires coupés qui nous font travailler de très tôt le matin à tard en fin de journée, sans compter que nous avons jusqu’à 72 élèves derrière nous selon le type de véhicule, avec tout ce que ça implique. Nous nous sommes serré la ceinture depuis trop longtemps et nous voulons notre part des nouveaux budgets qui viennent d’être octroyés à notre employeur », déclare Serge Robitaille, président du syndicat.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Dans le transport scolaire, les boss ont très longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde sans bonifier leurs conditions de travail de manière à bien rémunérer les salarié-es. Ils ont fait beaucoup d’argent sur leur dos et, actuellement, on voit très bien que cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Pour régler le problème, c’est simple : payez bien votre monde et vous allez en avoir, des candidatures », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos
Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres qui sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Baisses d’impôt: le gouvernement du Québec fait fausse route

Les présidentes et présidents des quatre centrales syndicales, Magali Picard (FTQ), Caroline Senneville(CSN), Éric Gingras (CSQ) et Luc Vachon (CSD), rencontrent ce matin, à 10 h 30, le ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des consultations prébudgétaires.

Si 2022 devait être l’année au cours de laquelle les Québécoises et les Québécois pouvaient s’attendre à renouer avec une certaine normalité, c’est surtout le retour de l’inflation qui aura marqué leur esprit. Cette conjoncture économique teinte inévitablement les orientations budgétaires et fiscales du gouvernement, qui voit clairement un gain politique à faire en mettant de l’avant des baisses d’impôt. « Il est clair pour nous que le gouvernement fait fausse route en privant le trésor public de ressources essentielles pour soulager la pression dans les services publics, diminuer les tensions qui résultent de la pénurie de main-d’œuvre et relever les nombreux défis du Québec, notamment en matière de lutte aux changements climatiques et de développement économique. Se priver de 2 milliards de dollars dans le contexte où les services publics craquent de partout et où ils atteignent plusieurs points de rupture, c’est incompréhensible et irresponsable! », soutiennent d’emblée les leaders syndicaux.

Dans un mémoire conjoint, les centrales présentent, au total, 21 recommandations déployées autour de quatre grands axes, soit les finances publiques du Québec et la fiscalité, l’état des services publics et les difficultés qui sont vécues par les femmes et les hommes qui y œuvrent, les nombreux enjeux de développement économique et les défis actuels du marché du travail et les attentes des travailleuses et des travailleurs pour une formation qualifiante et accessible.

Le gouvernement justifie sa proposition de baisses d’impôt des particuliers par le fait qu’elles n’impliqueraient pas de compressions budgétaires, étant financées par le Fonds des générations. Or, pour les centrales syndicales, un des moyens les plus sûrs de garantir l’équité intergénérationnelle est d’investir dans le Québec de demain par un financement adéquat en santé et en services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur, dans les services de garde éducatifs à la petite enfance et dans les infrastructures publiques, par exemple.

« L’an passé, nous avions demandé la tenue de consultations larges sur la gestion de la dette publique et sur le retour à l’équilibre. Malheureusement, nous n’avons pas été entendus. Nous réitérons notre demande. Les finances publiques sont saines. Le gouvernement en a assez fait pour accélérer le remboursement de la dette, qui est sous contrôle. Il est grand temps qu’il s’attaque au réinvestissement dans les services publics, plutôt que de promettre des baisses d’impôt », soutiennent les présidences.

Les centrales syndicales soutiennent la décarbonation du Québec d’ici 2050, mais précisent que l’atteinte de cet objectif n’autorise pas le gouvernement à agir dans le désordre. Le Québec a besoin d’une stratégie de transition énergétique cohérente, claire et réfléchie. « Nous demandons au gouvernement de tenir une vaste consultation publique sur l’avenir énergétique du Québec et portant notamment sur les orientations que le gouvernement entend mettre de l’avant. Il devra mobiliser tous les groupes de la société civile pour assurer le succès de cette transition énergétique. Ici comme ailleurs, le dialogue social sera donc essentiel », insistent Magali Picard, Caroline Senneville, Éric Gingras et Luc Vachon.

Les quatre centrales syndicales rappellent aussi au gouvernement l’importance d’accroître ses efforts pour réduire la dépendance du secteur manufacturier aux importations pour ainsi maintenir et accroître la diversité du tissu économique québécois.

Finalement, elles s’accordent aussi à l’effet que les pénuries de main-d’œuvre maintiendront les pressions sur le marché du travail et que, dans ce contexte, le gouvernement doit poursuivre ses efforts pour protéger l’employabilité et la mobilité de la main-d’œuvre en lui offrant les formations adéquates.

« La Loi favorisant le développement et la reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre – appelée loi du 1 % – est plus importante que jamais. Nous exigeons qu’elle soit maintenue, malgré les pressions patronales qui s’exercent aujourd’hui. »

Consulter le mémoire de la FTQ, la CSN, la CSQ et la CSD déposé auprès du ministre des Finances en cliquant ici.

Les leaders syndicaux sont également disponibles pour commenter le mémoire et la rencontre avec le ministre.

Centres d’hébergement privés : une 11e entente à atteindre le 18 $ l’heure

Le 27 février 2023, les membres de la section Domaine Parc des Braves du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec–CSN ont adopté à 100 % une entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective.

La nouvelle convention, qui prendra fin le 31 mars 2025, rejoint toutes les demandes de la plateforme commune de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP), dont le salaire de 18 $ l’heure dès l’embauche. Cette revendication constitue un élément phare pour la négociation coordonnée ainsi que pour la CSN.

Cette entente constitue la 11e de la négociation coordonnée des CHP.

Les Autobus Matanais en grève bientôt

Réunis en assemblée générale ce lundi 27 février au soir, l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc.–CSN a décidé d’envoyer leur avis de grève au ministère du Travail dans le but de déclencher une grève générale illimitée le 13 mars prochain.

« Le respect se retrouve au centre de notre négociation : nous faisons face à un manque flagrant de volonté de négocier de la part de l’employeur et les membres sont excédés. Comme tous les autres transporteurs scolaires au Québec, notre employeur a reçu un rehaussement important de la valeur de ses contrats et nous voulons une bonification de nos salaires selon ces nouveaux paramètres budgétaires. Nous voulons aussi toucher le même salaire pour toutes et tous, selon le nombre de circuits que nous effectuons. Nous demandons également une augmentation du nombre de journées de maladies », souligne Maryse Boulay, porte-parole du syndicat.

« Dans le contexte actuel d’inflation et de rareté de main-d’œuvre, les salaires qui sont versés sont clairement insuffisants. Il faut que leur métier soit valorisé et que les salaires suivent les responsabilités qui sont les leurs. Ces salarié-es ont des horaires coupés qui les font travailler de très tôt le matin à tard en fin de journée, sans compter qu’il n’est pas de tout repos de conduire jusqu’à 72 élèves de leur demeure à l’école. Ces femmes et ces hommes veulent simplement avoir la juste part des sommes qui ont récemment été octroyées aux transporteurs, et c’est maintenant qu’ils la veulent », déclare Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN.

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », conclut Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

 

 

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud accepte l’entente à 72 %

Le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) a accepté à 72 % l’entente de principe présentée en assemblée générale. La présente convention collective se terminera le 31 décembre 2027. Elle inclut des modalités encadrant la fin de la sous-traitance sur le territoire ainsi qu’une augmentation du nombre de postes permanents.

« Nos demandes ont toujours été claires, mettre fin à la sous-traitance et l’augmentation du nombre de postes permanents. Aujourd’hui on est fiers d’avoir obtenu les gains recherchés. On a 15 postes permanents de plus et une confirmation que le contrat de sous-traitance a une date d’expiration prévue à la convention » se félicite Alain Audet, président du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud.

« La ville de Lévis fait un premier pas dans la bonne direction pour redresser son réseau de transport en commun. La situation actuelle au Québec traçait déjà la voie pour des investissements importants en transport. On espère que la ville de Lévis gardera le cap et augmentera substantiellement le financement de son réseau de transport. Les citoyennes et les citoyens de Lévis le méritent! », souligne Barbara Poirier, présidente du Conseil central de QuébecChaudière-Appalaches.

Un rattrapage salarial aura aussi lieu pour éviter un trop grand appauvrissement des chauffeurs. « On a une hausse salariale la première année qui permet un rattrapage, suivi de hausses qui offrent une protection contre l’inflation à nos membres si elle devait rester aussi élevée qu’actuellement. Dans l’environnement économique actuel, ces augmentations étaient essentielles pour s’assurer que les chauffeurs ne s’appauvrissent pas aujourd’hui ni dans le futur », indique Simon Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics.

Pour le syndicat, moins de postes occasionnels aura des effets positifs sur l’attractivité de nouvelles et de nouveaux employés. Le président du syndicat, Alain Audet termine d’ailleurs en indiquant : « Rares sont les personnes qui acceptent aujourd’hui des postes occasionnels sans aucune garantie d’heures en situation de pénurie de main-d’œuvre. Pour être de nouveau attractif, modifier cette condition de travail était indispensable! La survie de notre réseau de transport en dépendait. »

La signature de cette entente met donc fin à la grève générale illimitée. Le service reprendra donc dès demain, samedi 24 février. Toutes les lignes normalement assurées par la StLévis reprendront leur service selon l’horaire habituel.

Les tramways de Québec seront-ils vraiment fabriqués au Québec ?

La CSN salue la mise en pratique d’un certain nationalisme économique qui permettra de concevoir et d’assembler au Québec les voitures du futur tramway de Québec. Il n’est cependant pas clair pour le syndicat que les pièces seront fabriquées localement.

« Le nationalisme économique du premier ministre Legault doit vouloir dire quelque chose quand ça compte vraiment. Il faudra donc s’assurer que le maximum de composantes soit fabriqué au Québec. Il faut aussi que l’attribution de contrats à des usines de chez nous continue lorsqu’il y aura plus qu’un soumissionnaire dans les prochains projets de transport en commun », insiste Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Les Américains ne se gênent pas pour favoriser leurs constructeurs avec le Buy American Act. Nous pouvons faire plus et mieux et appuyer notre industrie tant pour la fabrication que pour l’assemblage des voitures », ajoute Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN qui se réjouit par ailleurs du contrat pour La Pocatière annoncé hier.

« Il était temps que ce soit notre tour ! Nous sommes très contents de pouvoir assurer un avenir à notre usine pour les prochaines années, et surtout, de développer une expertise qui pourra servir à nouveau », affirme Marco Lévesque, président du Syndicat des employé-es de Bombardier La Pocatière–CSN. Ce dernier reproche toutefois à Alstom de ne pas avoir informé le syndicat de la sortie de cette nouvelle avant que les médias en parlent.

Plusieurs projets de transport en commun ont échappé aux constructeurs québécois et canadiens ces dernières années, et pas moins de cinq projets de transport en commun sur rail sont en préparation au Québec. Il faudrait éviter que ces contrats soient envoyés à l’étranger comme pour le projet de REM de Montréal.

La FIM–CSN demande donc que les gouvernements continuent d’exiger 25 % de contenu local, tout en revendiquant un assemblage réalisé au Québec ou au Canada. Québec pourrait également exiger que le contrat d’entretien soit local. Le but est de faire en sorte que les projets payés par les contribuables du Québec aient des retombées économiques au Québec. On s’assure également d’une meilleure qualité et d’une plus grande conscience de notre climat difficile dans la conception et la fabrication.

Résistances féministes et urgences climatiques

Lettre ouverte

De génération en génération, dans la rue ou dans l’espace privé, des féministes luttent tous les jours pour faire respecter leurs droits. D’une riche diversité, alimentées par leur colère et nourries par leur sororité, elles s’unissent – ne veulent plus négocier – et ne resteront certainement pas silencieuses. L’urgence climatique fait partie des enjeux actuels qui interpellent les féministes dans la pluralité des résistances qui les animent.

De par leurs impacts environnementaux néfastes, certains projets accentuent la crise climatique et creusent les fossés entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les femmes elles-mêmes. Des liens existent entre la pauvreté chez les femmes – plus grande que chez les hommes – et l’augmentation de leur vulnérabilité face aux changements climatiques, notamment les canicules.

Les catastrophes naturelles diminuent leur espérance de vie et augmentent leur stress en raison de leur statut socioéconomique, de la division genrée du travail et de leur rôle traditionnel de dispensatrices de soins. Plusieurs études de cas à l’occasion d’épisodes climatiques extrêmes ont aussi démontré une augmentation de la violence envers les femmes, notamment en milieu familial.

L’écoféminisme
Les impacts des changements climatiques sont encore plus grands sur les groupes de femmes exposées à un croisement de discriminations. Elles sont en effet plus susceptibles d’avoir une situation d’emploi précaire, de rencontrer des embûches dans l’accès aux soins de santé et aux services sociaux ainsi qu’à une alimentation saine, basée sur des produits de qualité et accessibles à proximité. Fondamentalement, il faut reconnaître l’existence de liens entre la domination sur les femmes, les peuples colonisés ou racisés et celle sur la nature. La résistance apparaît comme une évidence face au duo capitalisme-patriarcat qui prend toute la place: politique, économique, médiatique, etc. L’écoféminisme nous invite à repenser nos relations avec la Terre et sa population. Mais encore faut-il prendre conscience des changements systémiques nécessaires à implanter.

Cette analyse de l’impact des enjeux climatiques sur l’ensemble des femmes n’est malheureusement pas faite systématiquement par le gouvernement du Québec. Elle est pourtant nécessaire à la mise en place de mesures d’atténuation des inégalités à toutes les étapes d’un projet, de sa préparation à son évaluation. Nos gouvernements ont tous les outils pour mener une analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+), mais leur volonté politique reste à prouver.

Engagement
Le gouvernement du Québec doit également respecter l’engagement pris lors de la signature de la Déclaration et du Programme d’action de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995. En refusant d’adopter une motion dans le cadre du 8 mars, l’Assemblée nationale a rejeté une occasion de reconnaître la multiplicité et la diversité des luttes féministes au Québec. Nous ne comprenons pas pourquoi le gouvernement choisit sciemment de continuer d’ignorer les luttes féministes.

M. Legault, Mme Biron, nous vous interpellons pour que l’ADS+ soit appliquée en amont dans tous les ministères et organismes gouvernementaux.

Nous défendons les droits de toutes les femmes, ici et ailleurs. Puisque le Québec fait partie des responsables de la crise climatique, il doit assumer ses responsabilités envers les populations les plus durement touchées, dont les femmes à la croisée d’oppressions. Il est temps d’agir.

Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

Signataires

  • Marie-Andrée Gauthier, coordonnatrice générale, RTRGFQ
  • Nathalie Arguin, secrétaire générale, CSN
  • Jessica Bourque, 2e vice-présidente, SPGQ
  • Maryève Boyer, vice-présidente représentant les femmes, FTQ
  • Line Camerlain, 1re vice-présidente, CSQ
  • Karine Drolet, présidente, RTRGFQ
  • Johanie Dupras-Renaud, responsable provinciale à la condition féminine, CSD
  • Sandra Etienne, 4e vice-présidente, APTS
  • Femmes de diverses origines (FDO)
  • Fédération des femmes du Québec (FFQ)
  • Nathalie Garvin, vice-présidente condition féminine, SFPQ
  • Mélanie Hubert, présidente, FAE
  • Françoise Ramel, vice-présidente, FIQ

COVID-19 : la transmission en milieu de travail existe encore

La pandémie mondiale de la COVID-19 a bouleversé l’ensemble de la société et ses pratiques. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) s’est heureusement ajustée à cette nouvelle réalité afin de faciliter la reconnaissance de la COVID-19 comme lésion professionnelle. Par la même occasion, elle a contribué à limiter la pression sur notre système de santé.

Or, nous apprenons que la CNESST s’apprête dès le 1er mars prochain à revenir à un cadre plus conventionnel qui rendra beaucoup plus difficile la reconnaissance d’une lésion professionnelle en ce qui concerne la COVID-19. Nos organisations s’inquiètent des répercussions directes et immédiates de cette décision sur l’engorgement de notre réseau de la santé et des services sociaux.

La pandémie avait poussé la CNESST à modifier ses critères afin d’évaluer la reconnaissance des lésions professionnelles résultant de la COVID-19. En effet, l’utilisation d’un résultat positif à un test COVID faisait office d’attestation médicale et n’obligeait pas les travailleuses et les travailleurs à consulter un professionnel de la santé.

Or, la CNESST annonce désormais qu’elle changera cette pratique à compter du 1er mars 2023. Pour toutes réclamations liées à la COVID-19, elle exigera que les travailleuses et les travailleurs consultent un professionnel de la santé afin de fournir une attestation médicale.

Nous croyons fermement que prendre cette avenue est néfaste et prématuré. Le taux d’occupation de nos services d’urgence et de nos cliniques médicales n’a certainement pas besoin d’accueillir des patients supplémentaires dont la visite aura pour seul et unique but d’interpréter le résultat d’un test COVID. Tout cela au moment où les médecins lancent un appel demandant la réduction de la paperasse.[1]

On exigera des travailleuses et des travailleurs malades d’exposer le personnel de la santé afin d’obtenir une attestation médicale leur permettant de déposer un formulaire de réclamation à la CNESST. Nous sommes d’avis qu’il s’agit d’un mélange explosif qui mettra une pression supplémentaire sur le réseau de la santé et qui poussera indéniablement les absences pour maladie à la hausse.

Par ailleurs, la décision de la CNESST se fait dans un contexte où l’on commence seulement à comprendre l’importance des conséquences du syndrome post-COVID (ou COVID longue) sur le plan des problèmes de santé et des importantes absences qu’ils peuvent entraîner.

La CNESST soutient que cette décision est basée sur la science et que la contamination à la COVID-19 se fait sur base communautaire et non dans les milieux de travail. Or, depuis plusieurs mois, nous avons demandé à plusieurs reprises à voir les études qui documentent cette décision, sans jamais les obtenir. Il est facile de douter de leur existence, puisqu’il ne se tient plus d’enquête épidémiologique systématique et qu’il y a, de toute évidence, des enfants dans les écoles, des patients dans les hôpitaux et des clients dans les commerces. Et tout ce beau monde ne crie pas à qui veut l’entendre avoir la COVID-19 lorsque c’est le cas. Dans ces circonstances, quelle est vraiment la différence entre transmission communautaire et transmission dans un contexte de travail ?

À notre avis, la CNESST a simplement décidé de revenir à une gestion en mode conventionnel sans s’assurer que les milieux de travail ne sont plus des vecteurs de transmission de la maladie.

Caroline Senneville, présidente de la CSN

Magali Picard, présidente de la FTQ

Éric Gingras, président de la CSQ

Kaven Bissonnette, vice-président de la CSD

[1] https://www.ledevoir.com/societe/779761/sante-appel-a-reduire-la-paperasse-pour-les-medecins-au-pays

 

Journée internationale des droits des femmes: la CAQ doit cesser d’avoir peur de son ombre

Le Collectif 8 mars dénonce fermement le refus de la Coalition avenir Québec (CAQ) de débattre d’une motion portant sur la Journée internationale des droits des femmes et sur les luttes féministes québécoises. La motion, qui était appuyée par tous les partis d’opposition, proposait d’encourager l’usage de l’analyse différenciée selon les sexes dans une perspective intersectionnelle (ADS+). Cette analyse est nécessaire à la mise en place de mesures d’atténuation des inégalités à toutes les étapes d’un projet, de sa préparation à son évaluation

« Ce refus du gouvernement est incompréhensible et décevant. Le premier ministre répète sans cesse qu’il veut être jugé sur les résultats. Et pourtant, la CAQ refuse d’envisager le meilleur outil possible pour évaluer les impacts de ses politiques. Personne du gouvernement n’a même daigné venir nous expliquer leur refus de discuter de cette motion. La CAQ doit cesser d’avoir peur de son ombre et doit agir pour qu’on accepte enfin d’appliquer l’ADS+ dans tous les ministères et organismes gouvernementaux », tonne Marie-Andrée Gauthier, porte-parole du Collectif 8 mars.

« Nous sommes confrontées à l’urgence climatique, aux polarisations et aux privatisations. Nous faisons face à l’effritement des droits des femmes, à l’augmentation des violences à nos égards et à l’exacerbation des inégalités. Nous luttons contre la montée du racisme, le sexisme décomplexé et la haine assumée. C’est pourquoi le slogan Résistances féministes est apparu comme une évidence. Cette année particulièrement, il vise à donner la voix aux groupes qui ne sont pas entendus », explique Mme Gauthier.

Les représentantes du Collectif 8 mars rencontreront la ministre responsable de la Condition féminine le 16 mars prochain.

À propos
Le Collectif 8 mars est composé d’organisations syndicales et d’organisations féministes d’action communautaire autonome représentant près de 800 000 femmes, 17 tables régionales de concertation en condition féminine et plus de 450 groupes de femmes et mixtes.

Vote d’une banque de 14 jours de grève chez Autobus Gérald Séguin

Réunis en assemblée générale le mardi 21 février au soir, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport scolaire Gérald Séguin–CSN ont adopté à 97 %, par voie de scrutin secret, une banque de 14 jours de grève à exercer au moment jugé opportun.

« Nous réclamons de meilleurs salaires et surtout, nous voulons que cesse la discrimination entre les conductrices et les conducteurs de minibus qui touchent un salaire moins élevé que celles et ceux qui conduisent des autobus courants. Peu importe le véhicule, on a des horaires coupés qui nous font travailler de très tôt le matin à tard en fin de journée, sans compter qu’on prend en charge jusqu’à 72 élèves dans nos véhicules, des enfants handicapés dans les minibus, de leur demeure à l’école. On veut tout simplement notre juste part des montants qui ont récemment été octroyés à notre employeur et que tout notre monde soit équitablement payé », déclare Lynne Beauvais, vice-présidente, trésorière et porte-parole du syndicat.

« La question des salaires est au cœur de toutes les négociations actuelles dans le transport scolaire. Les boss ont très longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde pour pas cher sans bonifier leurs conditions de travail. Les transporteurs ont fait beaucoup d’argent sur le dos des conductrices et des conducteurs et, actuellement, on voit très bien que cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Or, il y a une solution et c’est de bonifier les salaires. Les récents règlements dans le transport scolaire, ce sont des augmentations de 30 à 40 % sur la durée de la convention collective », précise Josée Dubé, présidente du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services (FEESP–CSN).

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », souligne la vice-présidente de la FEESP–CSN, Stéphanie Gratton.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs du transport scolaire Gérald Séguin–CSN regroupe environ 120 personnes qui sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Des appuis majeurs pour les grévistes du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges

Ce mardi 21 février sur l’heure du midi, les membres du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEECNDDN–CSN) et du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges (STTCNDDN–CSN) ont reçu des appuis de taille aujourd’hui sur leur ligne de piquetage.

« Après 24 semaines de grève, les familles et leurs proches cumulent des frustrations et de la colère envers la Fabrique Notre-Dame, à un point tel que nous recevons désormais leur appui afin de mettre un terme à notre conflit. Plus que jamais, nous sommes donc déterminés à obtenir une entente de principe à la hauteur de nos attentes qui nous permettront de soutenir adéquatement les familles endeuillées qui choisissent le cimetière Notre-Dame-des-Neiges », déclare Éric Dufault, président du SEECNDDN–CSN.

« Envers ses salarié-es, ça fait longtemps que notre employeur a dépassé les bornes. Et maintenant, notre clientèle reconnaît hors de tout doute qu’elle vit le même mépris que nous, allant même jusqu’à tenir responsable la direction de notre établissement de ce gâchis, ajoute Patrick Chartrand, président du STTCNDDN–CSN. Nous avons toujours soutenu les familles et maintenu de bonnes relations avec elles, et aujourd’hui, recevoir leur appui nous réchauffe le cœur. »

Respectivement sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2017 et depuis le 31 décembre 2018, les négociations du SEEBCNDDN et du STTCNDDN n’avancent plus.

« Les travailleuses et les travailleurs du cimetière le savent depuis toujours : ce sont bien évidemment les familles qui paient le fort prix de l’obstination de la Fabrique Notre-Dame à ne pas régler cette négociation. Il n’y a aucune raison valable pour cet employeur de maintenir un tel chaos dans un des plus beaux cimetières en Amérique du Nord. L’employeur doit régler, dès que possible », précise Linda Tavolaro, secrétaire générale de la FEESP–CSN.

« Les deux syndicats se battent pour un plancher d’emploi et pour des salaires qui vont assurer un avenir viable pour le cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Sans ces deux éléments essentiels, les travailleurs et les travailleuses ne seront jamais en mesure de bien répondre aux demandes des familles endeuillées. Et nous allons être à leurs côtés tant et aussi longtemps qu’il le faudra », poursuit Bertrand Guibord, secrétaire général du CCMM–CSN.

« Aujourd’hui, je m’adresse directement à Miguel Castellanos, président du conseil d’administration de la Fabrique Notre-Dame : vous êtes le plus haut dirigeant d’une institution qui veille à soutenir des gens qui traversent des moments difficiles, des moments qui nécessitent un engagement entier, sincère et solidaire envers celles et ceux qui vous ont choisi pour honorer leurs défuntes et défunts. Vous avez le pouvoir de régler ce conflit et je vous invite à le faire le plus rapidement possible pour qu’enfin, les familles puissent vivre leur deuil paisiblement et respectueusement », conclut Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos

En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte 17 membres. Pour sa part, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN, responsable de l’entretien, rassemble environ 100 membres qui sont en grève depuis le jeudi 12 janvier 2023.

Des emplois durables, oui, mais pas sans une transition juste

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) se réjouit du lancement aujourd’hui par le gouvernement fédéral du Programme pour des emplois durables, qui conjugue finalement environnement et emploi, mais se questionne sur l’absence de mesures touchant à la transition juste. En rappel, la transition juste, économique et écologique, consiste à assurer que les travailleuses et les travailleurs œuvrant dans les secteurs touchés par les changements climatiques aient une place à la table pour élaborer des solutions durables quand il est question de leur travail.

Pour la CSN, bien que les objectifs du programme soient tout à fait louables et qu’elle accueille favorablement l’approche tripartite des ministères concernés, la décision d’écarter la transition juste met en péril son succès.

« Ça fait maintenant plus de vingt ans que les syndicats parlent de la transition juste, économique et écologique. Le gouvernement Trudeau ne peut pas faire l’autruche sur ces enjeux, déplore Caroline Senneville, présidente de la CSN. Il sait très bien qu’il est primordial que les travailleuses et les travailleurs aient une place à la table pour décider de l’avenir des secteurs d’activités touchés par les bouleversements climatiques, en plus de leur offrir des formations et des garanties de revenus adéquats pour les aider à faire la transition vers de nouveaux secteurs plus écologiques. »

La confédération applaudit le programme qui vise la création de milliers d’emplois durables dans les prochaines années et qui ouvre la porte à un dialogue constructif entre les gouvernements, les employeurs, et le mouvement syndical. La CSN insiste pour que le gouvernement, dès le lancement du programme, mette en place des mesures qui impliqueront directement le personnel des secteurs visés.

« Le gouvernement Trudeau est doué pour fixer des objectifs ambitieux qui semblent bien beaux sur papier, mais il oublie souvent de nous donner les moyens de les atteindre. Il nous paraît irréaliste de promettre la création d’autant d’emplois durables sans passer par une transition juste des travailleuses et des travailleurs des secteurs qui sont affectés par les changements climatiques, » conclut la présidente.

Une rencontre constructive avec la ministre de la Famille

La vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre et celle de la FSSS–CSN, Lucie Longchamps, rencontraient hier la nouvelle ministre de la Famille, Suzanne Roy.

Lucie Longchamps souligne que ce type de rencontres peut avoir des effets positifs et constructifs tant pour les travailleuses des CPE que pour les responsables en services de garde éducatifs en milieu familial (RSGE). « Ce qui est important, c’est qu’on puisse faire avancer le réseau même si on n’est pas tout le temps d’accord sur tout ! ».

La rencontre était cordiale. Nous avons le sentiment que la ministre était, tout comme nous, en mode solutions. « Pour nous le modèle des services de garde au Québec est une richesse qui a permis de sortir des milliers de femmes de la pauvreté et de la dépendance économique, rappelle Katia Lelièvre. Nous avons dit à la ministre que nous souhaitions être des partenaires pour travailler à leur maintien et à leur élargissement ».

Pour la FSSS et la CSN, ce fut l’occasion de faire le point sur quelques chantiers des plus urgents. Notamment, il faut trouver des solutions pour stabiliser les services de garde régis. L’inflation a des impacts sur les coûts des opérations en CPE. Dans les RSGE, cela se fait sentir très lourdement, puisque cela a un impact direct et immédiat sur leurs revenus. C’est un appauvrissement total pour ces travailleuses qui assure la continuité alors que le réseau a déjà perdu plus de 24 000 places au cours des dernières années.

De plus, il a été question de l’éviction de 14 CPE annoncée par le Centre de services scolaires de Montréal et des mesures à mettre en place pour pallier les nombreux problèmes que cela engendre pour le personnel des CPE comme pour les tout petits et leur famille.

Lucie Longchamps a profité de l’occasion pour remettre à la ministre une copie du rapport final du Comité consultatif paritaire national portant sur les enfants en services de garde éducatifs à l’enfance et présentant des besoins de soutien particulier. Il en ressort un consensus sur l’urgence d’agir, notamment sur la charge de travail du personnel. Il faut proposer rapidement des solutions, car de nombreuses travailleuses en petite enfance vivent des surcharges de travail et de l’épuisement. Pour qu’elles continuent à offrir ces services si importants pour la population, il faut qu’elles sentent l’appui de tous, y compris de leur direction.

Par ailleurs, durant cette rencontre, nos représentantes CSN et FSSS ont eu l’occasion de revenir sur des propos récents de la ministre qui rappelaient que les dernières négociations avaient entraîné des hausses de salaire importantes. Nous tenions à rappeler à la ministre que ces sommes constituaient un rattrapage et que selon nous, il reste encore du chemin à faire pour la pleine reconnaissance de la valeur du travail dans les services de garde à l’enfance.

Enfin, elles ont abordé le problème des fiches d’assiduité qui doivent être remplies toutes les deux semaines dans les RSGE. La ministre a indiqué qu’elle était prête à se pencher sur cet aspect.

Les syndicats des autobus B. R. et Tremblay et Paradis déclenchent une grève générale illimitée

En ce matin du 16 février à 6 h, les membres du Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN et du Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN ont déclenché la grève générale illimitée. Le 3 février dernier, les deux syndicats ont respectivement voté à 100 % et à 96 %, par voie de scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun.

« Nous rappelons qu’au début du mois de février, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, est lui-même intervenu sur la place publique afin d’appuyer les revendications du secteur du transport scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN en soulignant que les chauffeurs doivent avoir leur juste part, précise Josée Dubé, présidente de ce secteur. Les salarié-es de chez B.R. et de Tremblay et Paradis font partie d’un mouvement de travailleuses et de travailleurs qui n’ont pas hésité à recourir à la grève pour justement aller chercher leur juste part et nous allons être à leurs côtés jusqu’à ce qu’ils l’obtiennent. »

« L’employeur ne peut ignorer les nouvelles données salariales qui sont en vigueur depuis peu dans le secteur du transport scolaire. Celles-ci reconnaissent enfin le difficile travail des conductrices et des conducteurs. Tous les employeurs ont reçu une bonification variant entre 15 et 30 % de la valeur de leurs contrats et cet argent doit se rendre dans les poches de celles et de ceux qui conduisent les autobus, ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Si l’employeur veut régler l’actuel conflit, il sait très bien ce qu’il a à faire. Et j’ai de bonnes nouvelles pour lui : en donnant plus à son monde, il va également régler ses problèmes d’attraction et de rétention de ses travailleuses et de ses travailleurs et ça aussi, il le sait très bien. »

« En moins de 48 heures, nous avons deux syndicats de la CSN de la région de Lanaudière qui ont obtenu des majorations salariales de plus de 40 % sur la durée de leur nouveau contrat de travail. Il y a donc un mouvement clair, net et précis dont nous faisons aussi partie qui vise à bonifier substantiellement les salaires dans le secteur. Malgré cette évidence, l’employeur tient actuellement tête au syndicat. Vu le contexte de rareté de main-d’œuvre, il met en péril sa propre capacité à garder ses salarié-es à son emploi et donc, à respecter les contrats qu’il a signés avec ses clients », conclut Pierre Émond, vice-président du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, partageant le même établissement et les mêmes propriétaires, le Syndicat des employé-es de transport Autobus B.R.–CSN regroupe une quinzaine de membres alors que le Syndicat des employé-es du transport scolaire Tremblay et Paradis–CSN en compte 70. Les deux unités sont affiliées à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La StLévis cherche la confrontation par son inaction!

Les membres du Syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud (CSN) s’indignent face à la perte de temps orchestrée par la StLévis dans les négociations. La nouvelle journée de négociation d’aujourd’hui n’aura pas permis de faire avancer le dossier d’un centimètre.

Le président du syndicat des chauffeurs d’autobus de la Rive-Sud, Alain Audet, dénonce cette attitude. « L’employeur arrive continuellement sans mandat pour négocier et aucune idée d’où se diriger. On s’assoit avec lui et on perd notre temps. C’est comme ça depuis trop longtemps maintenant. »

Le syndicat a soumis à l’employeur la semaine dernière des propositions pour continuer de négocier. L’employeur a demandé plusieurs jours pour se pencher sur la situation, car le jour même, le directeur général n’était pas présent et le reste du comité de négociation patronale n’avait pas le mandat pour se pencher sur les propositions. Le syndicat a attendu jusqu’à samedi avant d’avoir un retour. Au moment de se rejoindre samedi, l’employeur a fait savoir au syndicat qu’il n’était pas disponible pour négocier plus de 2 heures.

« On n’arrête pas de nous dire du côté de la ville qu’on fait confiance au comité de négociation et que les choses vont bien se dérouler. Comment on peut croire ça quand on a un comité de négociation qui ne planifie que deux heures dans son horaire pour essayer de régler un dossier 2 jours avant une grève? », scande Barbara Poirier, présidente du Conseil centrale de Québec–Chaudière-Appalaches CSN.

À la suite de la rencontre de samedi, l’employeur a de nouveau demandé quelques jours au syndicat pour planifier son retour. Malheureusement, le retour aujourd’hui était pitoyable. « L’employeur nous demande 4 jours pour faire ses devoirs, et quand on se revoit on n’a encore rien de fait, et on n’a rien à proposer. Rendu là, on pourrait leur laisser encore 1 an et on n’aurait pas avancé. Le maire dit garder confiance, mais je suis désolé de lui apprendre que son comité de négociation ne travaille pas. Il ne fait pas ses devoirs et perd son temps même quand on est tous à table », s’indigne Simon-Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics.

« On a été de bonne foi depuis la première journée de négociation. On laisse la chance aux négociations et on reste sympathique envers notre interlocuteur. Malheureusement, aujourd’hui, c’était la goûte de trop. On ne peut plus faire comme si tout allait bien, ça ne va pas bien, car ça ne travaille pas, et c’est comme ça depuis des semaines! », déplore Alain Audet.

Le syndicat continuera de se présenter à la table de négociation avec des propositions et fera ses devoirs entre les rencontres pour essayer de mettre fin au conflit de travail actuel. Rappelons que le syndicat a déclenché une grève générale illimitée le lundi 13 février dernier après 13 mois de négociations infructueuses.