La CSN annonce que les prochaines journées de grève nationale se tiendront les 18 et 19 mars dans plus de 400 CPE. Au sortir d’une instance avec des travailleuses de toutes les régions, la CSN a pris la décision d’aller consulter les salarié-es pour obtenir un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.Lire la suite →
Fédération : Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Nous avons les moyens de notre État-providence
En réponse à un éditorial de Stéphanie Grammond, la présidente de la CSN estime que le Québec a les moyens de ses ambitions en matière de services publics et de programmes sociaux, à condition de faire les bons choix.
Dans un récent éditorial intitulé « Avons-nous encore les moyens de notre État-providence ? », Stéphanie Grammond remet en question notre capacité à nous offrir collectivement des services publics et des programmes sociaux adéquats et adaptés à nos besoins. Certes, les défis devant nous sont importants et il ne faut pas les nier. Le vieillissement de la population en est un. Cela dit, Mme Grammond exagère largement à nos yeux lorsqu’elle suggère que « Québec et Ottawa sont dans le rouge de façon chronique ».
Au sens comptable, le Québec a atteint l’équilibre budgétaire sur le cumul des 10 dernières années budgétaires (2015-2016 à 2024-2025). Le Québec est aussi l’un des rares États en Occident à consacrer une part des revenus de l’État au remboursement de la dette publique (par le Fonds des générations).
Ces sommes ne vont donc plus au financement des services publics, ce qui met sérieusement ces services sous pression et qui érode constamment leur capacité à remplir leur mission.
Dans ce contexte, pouvons-nous vraiment nous étonner de l’essoufflement de nos réseaux publics, qui vivent sur le respirateur artificiel depuis tout ce temps ? Surtout, est-il encore justifié de continuer sur la même voie ?
En 2023, le gouvernement a mis en œuvre son engagement électoral à réduire l’impôt des particuliers dans un contexte de ralentissement économique. Cette mesure a fait perdre au trésor public 1,7 milliard de dollars seulement pour l’année 2023-2024, une perte récurrente et surtout, croissante.
Le gouvernement s’est aussi lancé dans la mise en place de nouvelles structures coûteuses (maisons des aînés, maternelles 4 ans, troisième lien, agences de santé et de transport, etc.) plutôt que de consolider les services publics et les programmes sociaux existants.
N’en déplaise à Mme Grammond, nous avons bel et bien les moyens de notre État social. Encore faut-il faire les bons choix.
Derrière le miroirde la productivité
Mme Grammond souligne à juste titre que le Québec et le Canada ont un problème de productivité des entreprises, ce qui freine la croissance des revenus des contribuables (sociétés et particuliers) et donc de ceux de l’État.
Si le constat est clair, les solutions le sont moins. Depuis 40 ans, on met la faute de cette situation sur les politiques fiscales et l’environnement réglementaire.
Pourtant, le taux d’imposition des entreprises a été réduit de moitié depuis les années 1980, la taxe sur le capital abolie, le commerce international libéralisé et l’on ne compte plus le nombre de projets de loi visant à s’attaquer à la lourdeur réglementaire.
Si l’article de Mme Grammond semble indiquer que les syndicats suédois font bande à part en alliant défense des travailleurs et amélioration de la productivité, elle fait gravement erreur, car pour nous également, ces deux enjeux sont à la fois indissociables et névralgiques.
Cela faisait d’ailleurs partie des premiers sujets de discussion que j’ai abordés avec François Legault après son arrivée au pouvoir en 2018.
Que ce soit en mettant de l’avant des mesures pour réduire le roulement de la main-d’œuvre, en proposant des projets innovants de formation en emploi, en revendiquant des investissements au sein des entreprises, en proposant des démarches paritaires de redressement d’entreprises en difficulté, etc.
Autre exemple concret : réduire les accidents de travail se conjugue avec des gains en productivité.
Mme Grammond nous invite également à nous inspirer du modèle suédois pour renouveler la social-démocratie.
Alors que la profonde remise en question de nos relations commerciales avec les États-Unis et la nécessité d’entreprendre un grand chantier entourant notamment les enjeux de productivité et de transition environnementale pourraient être l’occasion de renouveler le modèle québécois de concertation, force est de constater que le gouvernement Legault mine son propre terrain en s’attaquant au droit de grève avec le projet de loi 89, créant plutôt un climat de confrontation sociale.
En terminant, soulignons que la question des inégalités sociales ne peut être passée sous silence lorsque l’on parle de productivité. Dans plusieurs pays, la croissance des salaires n’a pas suivi celle de la productivité, ce qui fait que les gains de productivité n’ont pas contribué à accroître le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.
Le rôle des syndicats est justement de s’assurer que ces gains de productivité soient adéquatement partagés, de sorte qu’il y ait une véritable redistribution de la richesse. C’est aussi ça, avoir les moyens d’un État-providence.
Urgence d’agir pour les personnes en RPA et pour les résidents de Mont-Carmel
Le 31 janvier 2025 marquait le troisième anniversaire de la lutte menée par les résidents de Mont-Carmel contre l’entreprise dirigée par Henry Zavriyev. Le bilan déposé à cette occasion par le Comité Sauvons le Mont-Carmel rappelle la résistance soutenue des résidents qui a dû être menée au quotidien, à l’interne de la résidence, pour préserver leurs droits. Autour de cette résistance, un vaste mouvement de solidarité et d’alliances s’est exprimé à l’échelle du Québec.
Des victoires significatives ont été remportées sur le plan judiciaire. Parmi celles-ci, soulignons le tout récent jugement condamnant la compagnie du propriétaire à verser des amendes totalisant 216 000 $ pour outrage au tribunal, en violation de l’ordonnance de la Cour supérieure l’obligeant à maintenir l’exploitation et la certification de Mont-Carmel à titre de résidence privée pour aînés (RPA). La ténacité des résidents à faire valoir leurs droits a alors eu raison de la mauvaise foi du propriétaire des lieux.
Ces victoires confirment le bien-fondé des démarches des résidents visant à préserver un milieu de vie qui favorise le maintien de la santé et assure la sécurité des résidents, car le droit au logement ne se limite pas au seul droit d’avoir un toit au-dessus de la tête !
Le bilan rappelle toutefois qu’en dépit des gains obtenus, qu’en dépit également des multiples interventions faites auprès du propriétaire et des gestionnaires de l’immeuble, la vie au quotidien des résidents demeure difficile à plusieurs égards, notamment en ce qui a trait à la sécurité.
La situation à Mont-Carmel ainsi que les nombreuses fermetures de résidences privées pour aînés (RPA) survenues depuis les dernières années ont aussi permis de mettre en lumière les lacunes dont fait preuve l’actuel régime des RPA. Ces lacunes d’ordre législatif et réglementaire n’offrent en fait aucune protection efficace aux personnes vivant dans une RPA en cas de réaffectation de l’immeuble par le propriétaire. Tout au plus, les CISSS ou CIUSSS « accompagneront » les personnes dans leur déménagement.
Durant ces trois dernières années, certes, votre gouvernement a adopté quelques mesures qui assurent une protection, quoique limitée, aux locataires aînés contre les évictions. On pense ici au renforcement de la « loi Françoise David » ainsi que l’imposition d’un moratoire de trois ans, lequel prendra fin en juin 2027, sur les évictions pour subdivision, agrandissement substantiel ou changement d’affectation. Cependant, aucune modification n’a été apportée au régime des RPA.
Aussi, en dépit des représentations qui vous ont été faites par les résidents de Mont-Carmel en vue d’une sortie de crise, votre gouvernement n’y a démontré aucun intérêt palpable.
Or, vous avez en main le pouvoir d’agir pour changer la donne.
En ce qui concerne plus spécifiquement le cas de Mont-Carmel, vous n’êtes pas sans savoir que la Ville de Montréal a récemment assujetti l’immeuble de la Résidence Mont-Carmel à un droit de préemption qui donne à Montréal la priorité sur tout autre acheteur, et ce pour une période de 10 ans. Dès lors, voici le bon moment pour le gouvernement du Québec de soutenir concrètement les démarches en cours visant à soustraire cette résidence du marché privé, faciliter sa prise en charge par le milieu communautaire et assurer ainsi une sortie de crise où les résidents seraient associés aux décisions concernant leur milieu de vie.
Par ailleurs, il est grand temps que votre gouvernement use de son pouvoir d’intervention pour mettre un terme au déni de droit des personnes aînées demeurant en RPA. En ce sens, nous vous pressons d’instaurer des obligations liées à la certification des RPA, notamment pour maintenir le statut, les services offerts et réguler les coûts des loyers ainsi que faciliter l’appropriation et la gestion communautaire ou publique de toute RPA à risque de fermeture ou en défaut face à ses obligations.
Monsieur le Premier Ministre Legault, et Mesdames les Ministres Bélanger et Duranceau, faut-il rappeler que Mont-Carmel n’est malheureusement pas un cas isolé ? Nous pensons ici tout particulièrement à chacun des résidents du Manoir Louisiane, à ceux et celles de la résidence du Jardin botanique, à ceux et celles de la Seigneurie de Salaberry, qui se sont retrouvés du jour au lendemain évincés de leur lieu de résidence afin de satisfaire la recherche de profits de propriétaires sans états d’âme. Chaque fois, ce sont des personnes dont la moyenne d’âge est très élevée (à Mont-Carmel, actuellement l’âge de la majorité des résidents oscille entre 75 et au-delà de 85 ans), souvent très isolées et en situation de vulnérabilité, à revenu modeste.
Le contexte politique et économique actuel, exacerbé par le retour en piste de Donald Trump, ne doit pas occulter les problématiques sociales qui nécessitent une intervention gouvernementale, et celle du droit au logement des personnes aînées en fait éminemment partie.
Trois ans plus tard, les résidents de Mont-Carmel ne cessent de démontrer leur détermination à faire valoir leurs droits et le mouvement de solidarité qui s’est formé autour de ce noyau de résistance, dont nous sommes partie prenante, n’est pas près non plus de lâcher prise !
Projet de loi 89 – Un projet de loi pour faire plaisir aux patrons
Le projet de loi 89 du ministre du Travail Jean Boulet a été présenté pour faire plaisir aux patrons et affaiblir les travailleuses et les travailleurs. C’est l’essentiel du message livré ce midi devant les bureaux du ministre à Trois-Rivières par Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec, et François Enault, premier vice-président de la CSN.
Sous prétexte d’éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment celle des personnes en situation de vulnérabilité, le ministre du Travail veut se donner le droit d’intervenir dans les conflits de travail, au public comme au privé. « Le ministre a déjà tous les outils pour intervenir lors de conflits et forcer les partis à en arriver à un règlement. Pourquoi venir briser cet équilibre et faire pencher la balance du côté des employeurs ? Pour nous, c’est ni plus ni moins une déclaration de guerre et nous ne nous laisserons pas faire », a averti le premier vice-président de la CSN, François Enault.
« Si le gouvernement a tant à cœur le sort des plus vulnérables, pourquoi s’oppose-t-il depuis des années à une augmentation décente du salaire minimum permettant de mieux vivre ? Pourquoi impose-t-il des coupes sauvages dans nos secteurs publics ? Ce sont nous, les travailleuses et les travailleurs en CPE, en santé et services sociaux, en éducation et à bien d’autres endroits, qui nous occupons quotidiennement des plus vulnérables. Qu’on ne vienne pas nous accuser de les abandonner. Le vrai irresponsable, c’est le gouvernement », a renchéri de son côté Pascal Bastarache.
La CSN entend se faire voir et entendre dans sa lutte contre ce projet de loi. « M. Boulet rencontrera la CSN sur son chemin », a conclu François Enault.
Manifestation éclair pour dénoncer l’octroi de permis aux cliniques privées en santé
Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN) et la CSN dénoncent une concrétisation de la privatisation du système de santé au Centre médical Synase, un grand complexe médical privé situé devant l’Hôpital de l’Enfant-Jésus.
Il est souligné que les cliniques privées font compétition au réseau public et qu’elles nuisent à l’efficience du système de santé pour les Québécoises et les Québécois dans leur ensemble.
« À chaque fois qu’on ouvre une clinique privée, on dédouble les infrastructures, mais on n’a pas plus de médecins ou de salarié-es du milieu de la santé, donc collectivement ça ne fait aucun sens. On réduit peut-être l’attente pour des chirurgies pour les mieux nanties, mais on l’allonge pour les autres et c’est tout le monde qui paye la facture. C’est pourquoi on demande au gouvernement du Québec de cesser immédiatement d’octroyer des permis pour des cliniques privées à but lucratif. » dit David Bergeron-Cyr, 2e vice-président de la CSN.
Les cliniques privées à but lucratif comparées à des sangsues
Les organisatrices et organisateurs de la manifestation critiquent la dépendance des cliniques privées à but lucratif au réseau public en les comparant à des sangsues.
« Quand on voit les cliniques privées vampiriser les médecins et les salariés du public, dépendre du public, s’installer directement devant les hôpitaux publics et nous refiler la facture, ce n’est pas un gain pour la population, c’est comme une sangsue qui s’est accrochée à nous et qui se nourrit de nous. » conclut Barbara Poirier, présidente du CCQCA–CSN.
Depuis plusieurs mois, la CSN se déploie partout au Québec à travers la campagne Pas de profit sur la maladie. Par cette opération massive, elle invite les Québécoises et les Québécois à joindre leur voix à la lutte pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics.
À propos
Depuis plusieurs mois, la CSN se déploie partout au Québec à travers la campagne Pas de profit sur la maladie. Par cette opération massive, elle invite les Québécoises et les Québécois à joindre leur voix à la lutte pour un réseau de la santé et des services sociaux vraiment publics. Le Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches regroupe 240 syndicats représentant plus de 45 000 membres, tant dans le secteur public que privé.
Amazon : un arbitre du travail sera saisi de la négociation à l’entrepôt syndiqué de Laval
En dépit de l’intention d’Amazon de fermer ses entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance, un arbitre du travail aura à trancher une première convention collective pour les 287 employé-es syndiqués de l’entrepôt DXT4 de Laval.
En effet, le ministère du Travail a déféré cette négociation à l’arbitrage de première convention vendredi dernier, après avoir reçu du conciliateur un rapport concluant à l’impasse entre les parties négociantes. Ce rapport faisait suite à une requête du syndicat demandant à se prévaloir de ce mécanisme prévu par le Code du travail lors de la négociation d’une première convention collective.
« N’en déplaise à Amazon, il y aura bel et bien une convention collective pour les employé-es de l’entrepôt de Laval », a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Si Amazon pensait qu’elle pouvait tout simplement fermer ses entrepôts et faire exécuter le travail par des sous-traitants plutôt que d’avoir à respecter une convention collective, elle se trompe. »
En plus d’avoir à imposer une convention collective complète, l’arbitre nommé au dossier devra notamment trancher sur les augmentations salariales qui devront être versées aux employé-es licenciés pour toutes les heures travaillées depuis le début des négociations. Il aura aussi à statuer sur le droit de rappel au travail des employé-es licenciés – une clause de la convention collective qui prendrait tout son sens dans l’éventualité où le Tribunal administratif du travail ordonnait la réouverture des entrepôts.
Rappelons que, dans un recours juridique distinct auprès du TAT, intenté jeudi dernier au nom de nombreux plaignants, la CSN demande au tribunal d’ordonner à Amazon de cesser ses entraves à l’endroit du syndicat, de reprendre ses activités aux sept entrepôts visés par la plainte et de verser à chaque employé plus d’un an de salaire en guise d’indemnité, en plus de dommages moraux et exemplaires.
Pour plus d’information sur la campagne de boycottage d’Amazon, consultez www.csn.qc.ca/amazon
À propos
Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les
230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, un grand nombre de salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré.
La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet. Le 22 janvier dernier, Amazon annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance.
Rappelons qu’Amazon a été condamnée par le TAT pour ingérence et entraves antisyndicales à l’entrepôt YUL2 à Lachine et qu’elle subit présentement un procès du même type pour des actions similaires menées à l’entrepôt DXT4 de Laval.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
Le privé est tout, sauf santé!
Depuis plusieurs mois, des dizaines d’organisations issues des milieux communautaire autonome, de défense des droits de la personne, syndical et médical dénoncent la place grandissante du privé dans le réseau de la santé et des services sociaux québécois. Au-delà des nombreuses promesses faites par les gouvernements successifs, des faits alarmants persistent : augmentation des délais d’attente, précarisation des organismes communautaires, centralisation excessive, etc. Du même souffle, on assiste à une augmentation de la place occupée par le secteur privé à but lucratif.
C’est dans cet esprit que des centaines de personnes des quatre coins du Québec se sont donné rendez-vous les 21 et 22 février derniers au Collège de Maisonneuve à Montréal. À l’agenda? Une quinzaine de conférencier-ière-s du Québec, du Canada et de l’international réuni-e-s pour parler de privatisation, pour s’inspirer des expériences d’ailleurs et proposer des leviers possibles pour faire barrière à cette privatisation galopante. « Nous n’allons pas rester les bras croisés devant la dérive du réseau de la santé public. Nous refusons d’abdiquer. Nous sommes déterminé-e-s, ensemble, à faire obstruction à cette nouvelle offensive de privatisation incluse dans le plan santé caquiste. Nous croyons profondément que le bien commun de la population passe par un accès universel aux soins et aux services dont elle a besoin, sans égard à l’épaisseur de son portefeuille », de déclarer Sophie Verdon, coordonnatrice à la Coalition solidarité-santé et porte-parole de l’ensemble des organisations présentes à l’événement.
L’apport inestimable des organisations communautaires
Au terme de ces deux jours riches en présentations et en discussions, les organisations présentes ont scellé l’événement par la lecture d’une déclaration commune visant à réaffirmer leur volonté de faire un contrepoids au plan santé du gouvernement de François Legault. Cette déclaration a déjà été signée par plus de 300 organisations provenant des quatre coins du Québec. « La très grande majorité de la population tient au réseau public de santé et des services sociaux et nous devons dès maintenant travailler à la consolidation de ce joyau. Il est également capital de respecter le rôle distinct du secteur communautaire et de reconnaître sa contribution sociale. Tous ces organismes ont une fonction cruciale sur les déterminants de la santé et ainsi, sur l’état de santé générale de la population. Leur apport est immense! », d’ajouter madame Verdon.
Le grand rendez-vous qui vient de se conclure s’inscrit dans une série d’actions déjà en marche depuis quelques mois. Ce mouvement large de contestation continuera de se faire entendre au cours des prochains mois. D’ailleurs, la Coalition Solidarité-Santé et de nombreux partenaires préparent une semaine nationale d’actions régionales du 31 mars au 5 avril 2025. Au cœur des réflexions de cette mobilisation importante : bâtir un mouvement citoyen capable de s’opposer à la privatisation et ainsi, mieux protéger le réseau de santé et des services sociaux publics. « Les Québécoises et Québécois méritent mieux! Ils et elles méritent un vrai réseau public, accessible sur tout le territoire et qui offre des soins et des services de qualité », de conclure madame Verdon.
Vote de grève chez Cascades Viau
Réunis en assemblée générale ce 22 février, les membres du Syndicat des Employés Cascades Emballage Carton Caisse Viau–CSN (SECECCV–CSN) ont rejeté à 89 % l’offre dite finale de l’employeur et ont adopté à 97 %, par voie de scrutin secret, une banque de 10 jours de grève à déclencher au moment jugé opportun.
« Pour nous, l’offre finale de Cascades à la table de négociation n’est vraiment pas à la hauteur. Plusieurs autres divisions de Cascades situées au Québec offrent des salaires horaires plus élevés de 5 $ l’heure, ce qui représente une disparité salariale de près de 10 000 $ annuellement. Or, nous faisons exactement le même travail, nous produisons sensiblement les mêmes emballages et surtout, nous avons des dépenses courantes similaires aux autres travailleuses et travailleurs de l’entreprise. L’inflation nous a toutes et tous touchés de plein fouet et nous voulons des salaires conséquents », souligne Manon Lajeunesse, présidente du syndicat.
« Cascades vient tout juste de dévoiler ses derniers résultats financiers non vérifiés pour 2024 avec un bénéfice net de 101 millions $ pour sa division carton-caisse. Il s’agit d’une entreprise québécoise rentable qui a intérêt à bien payer ses salarié-es si elle veut attirer sa main-d’œuvre et surtout, la garder à son emploi », ajoute Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
« Après seulement 11 rencontres de négociation, nous avions réglé les clauses normatives et il ne restait que celles à incidence financière. Nous sommes d’avis que la négociation pouvait se poursuivre et qu’une offre finale était clairement prématurée à ce stade. Le rejet de cette offre et le vote de la banque de jours de grève nous indiquent que l’employeur devra refaire ses calculs autrement s’il veut s’entendre avec ses salarié-es », conclut Kevin Gagnon, président de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN.
À propos
Le SECECCV–CSN compte environ 100 membres sans contrat de travail depuis le 1er novembre 2024. La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN regroupe plus de 320 syndicats affiliés représentant environ 25 000 membres qui œuvrent dans le secteur industriel québécois. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Vivre et travailler dans l’ombre: la difficile coexistence dans le métro de Montréal
Cette lettre est cosignée par la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN), le Syndicat du transport de Montréal (STM-CSN), la Fraternité des constables et agents de la paix de la STM (FCAP-STM-CSN) et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la STM – CSN (STTSTM-CSN).
Dans les couloirs du métro de la métropole, un drame prend de l’ampleur. Cet organe vital pour la mobilité des Montréalaises et des Montréalais est devenu le théâtre d’une tragédie dans laquelle les acteurs impuissants espèrent collectivement qu’une aide opportune permettra de ramener la lumière dans ces souterrains devenus trop obscurs.
Si la situation ne date pas d’hier, depuis quelques jours, les témoignages abondent. Pour beaucoup, le métro est devenu un refuge non par choix, mais par nécessité. La crise du logement, amplifiée par des loyers toujours plus élevés et une pénurie criante de logements abordables, se conjugue à l’insuffisance des ressources allouées aux organismes communautaires et aux services sociaux.
C’est aux enjeux de dépendance, de santé mentale, de solitude et de faim que font face les travailleuses et les travailleurs du métro. Constables spéciaux, personnel d’entretien et d’opération, toutes et tous se retrouvent malgré leur volonté et leur empathie à jouer un rôle qui n’est pas le leur, celui d’intervenants de première ligne pour ces personnes aux parcours semés d’obstacles, pour les plus vulnérables de la société.
Pour les voyageurs impuissants et craintifs, le métro –symbole d’unité urbaine – se transforme en scène de confrontations silencieuses. Pour les salarié-es, la fierté de travailler pour une institution symbolique du Québec fait place à la peur et à la fatigue. Leur mission quotidienne, allant de l’entretien et de l’opération à l’intervention, accomplie avec compassion, vise à préserver autant que possible la qualité du service et la sécurité dans un environnement en constante évolution. Ce défi titanesque, ils le relèvent quotidiennement, mais pour combien de temps encore et à quel prix pour leur propre santé?
Sur le terrain, les professionnels de la santé et des services sociaux, tout comme les intervenantes et les intervenants communautaires, se démènent sans ressources pour supporter une marée humaine qui semble dépasser leurs moyens. Entre nuits sans sommeil, appels d’urgence et rencontres chargées d’émotions, chaque interaction provoque une lueur d’espoir. Ces rencontres rappellent que derrière chacune des statistiques se cache une histoire individuelle, une vie qui mérite d’être traitée avec dignité.
Devant cette tragédie collective, des pistes de solutions doivent voir le jour. Les organisations syndicales de la CSN représentant des travailleuses et des travailleurs œuvrant dans le métro de Montréal joignent leur voix à celle des villes, des sociétés de transport, des organismes communautaires et des usagères et usagers pour plaider en faveur d’un renouveau social : il faut augmenter le nombre de places en hébergement d’urgence, multiplier les initiatives de logements sociaux et renforcer les partenariats entre la STM, la police, les services de santé et les organismes communautaires. Il faut des équipes mobiles d’intervention qui pourraient rapprocher les services des besoins des personnes les plus fragiles, créant des ponts entre le métro et un système de soutien adapté. Il faut investir dans la santé mentale et dans des programmes d’aide à la dépendance. Il faut agir pour que la reconnaissance du logement comme droit fondamental soit soutenue par des actions concrètes.
Et pour y arriver, les multiples acteurs sur le terrain ont besoin d’un État qui intervient réellement dans la crise. Si leurs bureaux à l’Assemblée nationale les préservent de voir la réalité qui se cache sous terre à Montréal, les élu-es ont le devoir d’écouter, de venir constater et d’agir. Le gouvernement doit en faire plus.
Le métro de Montréal est le reflet d’une société en profond bouleversement, une société qui, sans vouloir se l’avouer, ne s’est pas encore complètement remise du choc collectif de la pandémie. Le gouvernement doit prendre acte de ce mal de vivre qui gruge les entrailles de la métropole et transformer cette douleur en solidarité. Chaque action compte pour relever ce défi, restaurer l’équilibre, et redonner un peu de dignité à toutes celles et à tous ceux qui en ont grand besoin.
Amazon : la CSN demande au tribunal d’ordonner la réouverture des entrepôts
L’intention d’Amazon de fermer ses entrepôts au Québec n’est qu’un « vaste subterfuge » visant à se soustraire de ses obligations prévues à la loi et à éradiquer toute présence syndicale au sein de l’entreprise, soutient la CSN dans une plainte déposée hier après-midi auprès du Tribunal administratif du travail (TAT).
« La multinationale ne cesse pas ses activités de vente en ligne sur le territoire. Elle choisit de réorganiser ses activités dans le but d’éluder ses obligations d’employeur en vertu du Code du travail », précise la requête déposée en vertu des articles 12, 13, 14 et 53 du Code du travail.
« Illégale à plusieurs égards », la décision d’Amazon doit être infirmée par le Tribunal, demande la CSN au nom de nombreux plaignants.
Puisque « les agissements d’Amazon s’attaquent à l’ordre juridique québécois [et] parce que cet employeur n’hésite pas à licencier des milliers de personnes afin de donner l’exemple », la CSN demande au tribunal d’ordonner la reprise des activités aux sept entrepôts visés par la plainte et de verser à chaque employé plus d’un an de salaire en guise d’indemnité, en plus de dommages moraux et exemplaires.
Une décision qui défie toute logique
La plainte fait valoir que la décision de fermer ses entrepôts québécois est en contradiction directe avec le plan d’affaires mis de l’avant par la multinationale au cours des dernières années. Les quatre derniers centres de livraison au Québec, dont l’entrepôt syndiqué DXT4 à Laval, n’ont été établis que depuis trois ans, rappelle la CSN, à l’image des investissements massifs de la compagnie dans la stratégie du « dernier mile ».
Ces entrepôts de proximité, nécessaires à la livraison en un jour, « ne constituent pas seulement la façon la plus rapide de livrer les produits aux consommateurs, mais aussi la façon la plus économique de le faire », déclarait en octobre dernier le PDG d’Amazon, Andrew Jassy, après avoir annoncé un an plus tôt son intention de doubler le nombre de stations capables de livrer les colis le jour même.
« Rien ne laissait présager qu’Amazon choisirait, à peine trois mois plus tard, de faire un retour à un modèle de livraison par des tiers », affirme la CSN dans sa requête. Pour la centrale syndicale, « Amazon n’hésite pas à avoir recours aux mesures les plus extrêmes et à sacrifier sa rentabilité afin d’éviter l’imposition d’une première convention collective », véritable objectif d’une décision aussi draconienne.
Dans sa plainte, la CSN dresse le portrait de l’antisyndicalisme pratiqué par Amazon depuis le début, au printemps 2022, d’une campagne de syndicalisation menée dans ses entrepôts de Lachine, de Laval et de Saint-Hubert.
Rappelant que le TAT a déjà condamné Amazon, en juillet 2024, pour ses campagnes de propagande destinées à susciter les craintes des salariés face à la signature de cartes d’adhésion, la requête cible également le refus de toute forme de négociation de la part de la multinationale, qui n’a pas hésité à se draper derrière le « gel des conditions de travail » prévu au Code du travail après une syndicalisation pour éviter d’octroyer aux syndiqués de Laval les augmentations annuelles de 1,50 $ l’heure consenties aux employé-es des entrepôts non syndiqués à l’automne dernier.
La présentation, le 16 janvier 2025, d’une offre salariale de 0 % d’augmentation aux salarié-es syndiqués de Laval « démontre une rare arrogance face au processus de négociation véritable auquel un syndicat est en droit de s’attendre, un droit constitutionnel », précise la CSN.
Pour la présidente de la CSN, Caroline Senneville, « la fermeture des entrepôts d’Amazon ne répond qu’à un seul objectif : empêcher la conclusion d’une convention collective et éradiquer toute présence syndicale en Amérique du Nord. Cette décision ne peut s’expliquer autrement. Il s’agit d’une violation brutale de nos lois et des droits fondamentaux prévus à nos Chartes. Le tribunal doit annuler cette décision et ordonner la réintégration des 1900 employé-es d’Amazon illégalement licenciés. »
Pour plus d’information sur la campagne de boycottage d’Amazon, consultez www.csn.qc.ca/amazon
À propos
Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les
230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, un grand nombre de salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré.
La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet. Le 22 janvier dernier, Amazon annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance.
Rappelons qu’ Amazon a été condamnée par le TAT pour ingérence et entraves antisyndicales à l’entrepôt YUL2 à Lachine et qu’elle subit présentement un procès du même type pour des actions similaires menées à l’entrepôt DXT4 de Laval.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.
32 syndicats des Centres de la petite enfance (FSSS–CSN)
La CSN tourne le dos à X
La CSN est une organisation syndicale qui lutte pour la justice sociale, pour l’égalité sur tous les fronts. La CSN est aussi une organisation syndicale qui représente des travailleuses et des travailleurs de l’information et qui œuvre pour un réel droit à l’information et pour une société égalitaire et démocratique. La plateforme X ne loge plus à cette enseigne. La toxicité de cette dernière a atteint des sommets.
Depuis le rachat par Elon Musk, X, anciennement Twitter, a muté en un espace clairement biaisé à l’égard des contenus de droite, d’extrême-droite et d’austérité économique, en plus d’être devenu un outil facilitant la prise de pouvoir de son propriétaire aux côtés de Trump. Des communautés féroces et décomplexées y dominent, favorisées par un algorithme sur les stéroïdes, empêchant tout débat public équilibré et serein.
Si certains doutaient encore des accointances de Musk avec les nébuleuses de droite et d’extrême-droite, la présomption d’innocence est tombée devant le triste de spectacle des deux saluts nazis enthousiastes auxquels il s’est livré pendant la cérémonie d’investiture du président Trump.
Les fermetures de comptes se sont multipliées au lendemain de l’investiture et elle se sont encore accélérées après le 25 janvier dernier, à la suite de l’allocution de Musk devant les membres du parti allemand d’extrême-droite Alternative für Deutschland (AfD), qu’il a encouragé à oublier la « culpabilité passée ».
C’est avec ce lourd passif que Musk est maintenant aux commandes aux États-Unis, puisqu’il est maintenant l’architecte principal du démantèlement de l’État social et des minces politiques publiques américaines depuis son entrée en fonction à la tête du département de l’Efficience gouvernementale – Department of Government efficiency (DOGE). Un poste pour lequel il n’a pas été élu et qui relève uniquement du président Trump.
Son équipe a récemment pris le contrôle du système de paiement du Trésor américain, qui gère le flux des fonds fédéraux, notamment les quelque 6000 milliards de dollars destinés annuellement aux fonds de retraite public, aux salaires des fonctionnaires fédéraux et au programme d’assurance maladie Medicare, entre autres. Il possède ainsi des informations personnelles sur des millions de citoyennes et de citoyens américains…
Pour toutes ces raisons, la CSN tourne le dos à X. Depuis quelques semaines, de plus en plus de voix s’élèvent pour annoncer qu’elles quittent cette plateforme et la CSN est fière de se joindre à elles.
Nous savons qu’aucune plateforme numérique n’est parfaite. La CSN revendique d’ailleurs depuis longtemps que les géants du Web rendent compte de leurs décisions. Il nous apparaît toutefois évident que le climat sur X ne fera que dégénérer dans les prochains mois. Pour interagir avec la population, la CSN se concentrera désormais sur ses autres plateformes. Nous vous invitons à faire de même et à nous rejoindre sur Bluesky : @lacsn.bsky.social.
Projet de loi du ministre Boulet: le gouvernement déclare la guerre aux travailleuses et aux travailleurs
Alors que les travailleuses et les travailleurs sont inquiets face à l’incertitude économique, le gouvernement en rajoute une couche en voulant restreindre le droit de grève. Avec son projet de loi, le gouvernement s’en prend encore une fois aux droits des salarié-es.
« C’est ni plus ni moins une déclaration de guerre aux travailleuses et aux travailleurs que le gouvernement vient de faire avec le dépôt de ce projet de loi. D’un côté, le gouvernement impose l’austérité dans nos services publics, ce qui a des conséquences directes sur les plus vulnérables de notre société. Il refuse de jouer son rôle au quotidien pour bien les protéger, mais tout d’un coup, quand il y a une grève, il s’en préoccupe beaucoup. Le jupon dépasse pas mal. Ce que le gouvernement veut faire, ce n’est pas protéger les vulnérables, c’est attaquer les travailleuses et les travailleurs », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.
Pour la CSN, si les conflits de travail perdurent, c’est parce que nos lois du travail n’ont pas assez de mordant et que les employeurs n’ont pas d’incitatif à régler. Dans les derniers mois, de nombreux lock-out ont été décrétés et les employeurs ont de plus en plus recours à des briseurs de grève, en toute impunité. Pour la CSN, il n’y a pas de doute: « le projet de loi du ministre Boulet favorise les employeurs et ne sert pas la négociation », continue Mme Senneville. Cela fera en sorte que ces derniers ne sentiront pas la nécessité d’en arriver à une entente négociée lors d’un conflit de travail. Ils n’auront qu’à invoquer les menaces à « la sécurité économique, sociale et environnementale » afin de tenter de forcer l’intervention du Tribunal administratif du travail, soit pour réduire la portée de la grève ou bien pour imposer un arbitrage, qui mettra fin au conflit. Bien sûr, les perdants dans ces deux scénarios sont les travailleuses et les travailleurs qui luttent pour de meilleures conditions. Pendant ce temps, les patrons sont morts de rire. Le gouvernement travaille pour eux ! ».
Avec son projet de loi, le gouvernement tente aussi d’élargir par la bande la notion de services essentiels. « Que veut-dire exactement “services à maintenir” ? Ou bien “la sécurité économique, sociale et environnementale” ? Alors que les récentes interventions du ministre du Travail à Ottawa sont actuellement contestées devant les tribunaux, il est très hasardeux d’aller sur ce terrain maintenant », souligne la présidente.
« Plus tôt cette semaine, on apprenait que la ministre Pascale Déry était intervenue directement afin de faire modifier le contenu d’un cours au cégep Dawson. Aujourd’hui, on voit le ministre Jean Boulet qui veut intervenir directement dans des conflits de travail. La CAQ prend une direction dangereuse », conclut Caroline Senneville.
À propos
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Syndicat des employés de Dynaco
STT des autobus la Montréalais – CSN (division Montréal)
La FEESP-CSN dénonce l’attaque du gouvernement Legault contre le droit de grève
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) dénonce avec force le projet de loi que s’apprête à déposer le ministre du Travail, Jean Boulet, visant à modifier le Code du travail pour limiter le droit de grève. Cette initiative du gouvernement caquiste de M. Legault constitue une attaque frontale contre un droit fondamental des travailleuses et des travailleurs du Québec.
Plus tôt aujourd’hui, le ministre Boulet a tenté de justifier cette attaque en référant à de prétendues répercussions des conflits de travail sur certaines populations vulnérables. Or, Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN, lui rappelle que « ce sont précisément ces travailleuses et ces travailleurs évoqués par le ministre, dans le transport scolaire, le transport collectif, les écoles, les cimetières et une multitude d’autres services publics et privés qui, par leur engagement quotidien, assurent le bien-être de la population. Plutôt que de reconnaître les conditions de travail souvent précaires et le rôle indispensable de celles et ceux qui octroient des services aux Québécoises et aux Québécois, le gouvernement choisit de leur arracher le peu de leviers dont ils disposent pour négocier des améliorations. » En s’attaquant ainsi à leur droit de grève, le gouvernement cherche à museler celles et ceux qui revendiquent de meilleures conditions de travail, tout en évitant d’assumer sa responsabilité dans le sous-financement des services publics. Par cette mesure, le gouvernement illustre également son incapacité à influencer les employeurs privés à offrir des conditions de travail et des salaires compétitifs et avantageux.
« Quand le ministre parle de “prise d’otage” pour qualifier des moyens de pression légitimes, c’est une insulte à l’intelligence. Ce gouvernement oublie que le droit de grève est reconnu comme un droit fondamental dans une société démocratique. Si exercer ce droit constitue une “prise d’otage” à ses yeux, nous nous permettrons de qualifier son approche d’être “féodale”. En se donnant des pouvoirs de “petit roi”, Jean Boulet semble vouloir imiter les pratiques déplorables de nos voisins au sud de la frontière », ajoute Frédéric Brun.
« Modifier ainsi le Code du travail en prétendant vouloir “considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out”, c’est ouvrir la porte à des ingérences politiques dans les rapports de force entre employeurs et salarié-es. Loin d’assurer un équilibre, cette réforme risque de déséquilibrer encore davantage un système qui pénalisera uniquement les travailleuses et travailleurs, sans compter que le droit de grève est un droit fondamental reconnu tant au Québec qu’au niveau international », conclut le président de la FEESP-CSN.
La fédération joint donc sa voix aux nombreuses organisations syndicales qui se sont exprimées depuis ce matin en exigeant que le gouvernement Legault fasse marche arrière sur cette réforme et qu’il concentre ses efforts sur l’amélioration des conditions de travail des travailleuses et des travailleurs des services publics, ainsi que sur un meilleur encadrement des responsabilités des employeurs face aux salarié-es dans le secteur privé. Devant cette attaque contre les droits syndicaux, la FEESP-CSN se tient prête à répondre avec FORCE ET CONVICTION.
À propos
La FEESP-CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics. La fédération est membre de la CSN, une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable qui regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
Réforme du Code du travail pour limiter le droit de grève : terrain glissant
Le ministre du Travail, Jean Boulet, déposera aujourd’hui un projet de loi « visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out». Au-delà des belles intentions du ministre Boulet, il faut appeler un chat un chat : en voulant modifier ainsi le Code du travail, le ministre veut se servir de l’appareil gouvernemental comme paravent afin d’avoir la possibilité de faire essentiellement la même chose que son homologue fédéral : intervenir dans les conflits de travail.
Or, les interventions récentes du ministre du Travail à Ottawa en vertu de l’article 107 du Code du travail canadien sont actuellement contestées devant les tribunaux.
Alors que dans le contexte actuel d’incertitude politique et économique, le gouvernement Legault nous appelle à unir nos forces, il fait précisément le contraire en s’engageant sur un terrain très glissant avec ce projet de loi, favorisant par le fait même la division. En clair, il s’agit d’une mauvaise décision au mauvais moment.
Les paramédics d’Urgences-santé dénoncent la mauvaise gestion de leur employeur
Les paramédics d’Urgences-santé dénoncent la gestion « chaotique » de leur employeur à la suite des importantes chutes de neige sur le territoire qu’ils desservent. Cette tempête était largement anticipée, mais Urgences-santé n’a pas cru bon prévoir un nombre suffisant d’ambulances sur le terrain. « Ce sont les paramédics qui payent le prix de cette mauvaise planification; leurs pauses et leurs repas sont annulés depuis ce matin et ils se font imposer des heures supplémentaires obligatoires, pouvant aller jusqu’à 16 heures d’affilées », dénonce Claude Lamarche, président du Syndicat du préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).
À la suite de sa mauvaise gestion de la situation, Urgences-santé a déclenché ce matin le niveau d’urgence 3, le plus élevé, lui permettant d’imposer des conditions particulièrement pénibles aux paramédics. « Est-ce qu’un lendemain de tempête de neige est vraiment la situation la plus critique qu’on doive gérer ? Pourquoi on exige une répartition des patients qui allonge inutilement le temps de transport? Pourquoi on nous demande aussi de répondre aux appels non urgents ? Tout cela vient ajouter à la situation complètement chaotique dans laquelle on se trouve », explique le président.
Une négociation qui s’en va nulle part
Cette situation survient alors que le syndicat négocie avec Urgences-santé depuis plusieurs mois. « On tente de proposer des solutions pour retenir et attirer des paramédics chez Urgences-santé, mais c’est à cause de décisions comme celles-là que les gens ne veulent pas venir travailler chez nous », déplore Claude Lamarche. « Après 24 rencontres de négociation, Urgences-santé doit absolument y mettre du sien pour nous permettre d’avancer ».
À propos
Le Syndicat du préhospitalier représente 1000 paramédics sur le territoire de Montréal et de Laval. Le secteur préhospitalier FSSS–CSN regroupe plus de 3500 salarié-es du secteur préhospitalier tels que les paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence, personnel de bureau et employé-es de soutien, partout au Québec.
Vers un nouveau mandat de grève dans les CPE
Si le gouvernement ne met pas d’offres intéressantes sur la table pour faire débloquer la négociation, la CSN annonce qu’elle ira consulter ses syndicats à la recherche d’un nouveau mandat de grève.Lire la suite →
Mandat de grève adopté à 97% à la STM
Les quelque 2400 employé-es d’entretien de la STM ont voté à 97% en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.Lire la suite →