Une année de congrès et de centenaire pour la CSN

C’est dans un monde du travail en pleines mutations que la CSN tiendra son 66e congrès, du 25 au 29 mai prochain. Ce rendez-vous triannuel marquera également le début de la commémoration du centenaire de la centrale syndicale, fondée en 1921.

« Nous constatons d’importantes transformations de nos milieux de travail », a indiqué d’emblée le président de la CSN, Jacques Létourneau, lors de la conférence de presse annuelle de la centrale syndicale. « L’évolution technologique, en particulier en matière d’informatisation et de robotisation, a un effet considérable sur les procédés de production. La crise climatique que nous traversons nous oblige également à réduire notre empreinte énergétique, tout en nous assurant que cette transition s’effectue de façon juste pour les travailleuses et les travailleurs. Enfin, ces transformations s’effectuent dans un contexte où les pénuries et la rareté de main-d’œuvre touchent l’ensemble de nos entreprises. Voilà pourquoi nous souhaitons profiter de notre 66e congrès pour réfléchir avec nos syndicats aux défis et aux perspectives offertes par ces importants changements, et ce, autant en matière de négociation que de mobilisation et de syndicalisation. »

Ce congrès marquera également le coup d’envoi des activités soulignant le centenaire de la CSN, qui s’échelonneront jusqu’en septembre 2021. « Peu d’organisations québécoises peuvent se targuer d’avoir traversé 100 ans d’histoire. Nous désirons profiter de cet anniversaire pour célébrer l’évolution du travail et des conditions dans lesquelles nous l’exerçons. Grâce aux luttes que nous avons menées, tant sur le plan du travail que sur le plan social, nous sommes loin des conditions dans lesquelles vivaient les allumetières de Hull, même si beaucoup d’améliorations sont encore nécessaires », a souligné Jacques Létourneau.

Négociations à venir
L’année 2020 sera bien sûr marquée par les négociations du secteur public. La CSN y représente 150 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux. Alors que les organisations syndicales demandent un important rattrapage salarial et une amélioration des conditions de travail et de pratique, le gouvernement Legault déposait, il y a quelques semaines, des offres qui condamneraient les travailleuses et les travailleurs du secteur public à un appauvrissement supplémentaire. « Le premier ministre et son président du Conseil du trésor doivent comprendre que pour attirer et maintenir la main-d’œuvre dont nos services publics ont cruellement besoin, un sérieux coup de barre s’impose, a mentionné le président de la CSN. Espérons que les négociations qui s’amorcent seront l’occasion de régler les problèmes récurrents que nous rencontrons, et ce, dans un souci d’améliorer la qualité et l’accessibilité aux services publics auxquels la population québécoise est en droit de s’attendre. »

Plusieurs renouvellements de conventions collectives sont également à prévoir du côté parapublic, notamment dans les secteurs universitaire, préhospitalier, de la petite enfance et des agents correctionnels. Le secteur privé n’est pas en reste : d’importantes négociations coordonnées auront lieu dans les milieux de l’hôtellerie et de l’alimentation, entre autres. Au total, plus des deux tiers des membres de la CSN seront en négociation au cours de l’année 2020.

Dossiers en cours
Plusieurs dossiers d’importance qui chemineront à l’Assemblée nationale auront une attention toute particulière de la centrale syndicale. C’est le cas de la réforme des lois en matière de santé et de sécurité du travail. « Nos lois n’ont pas été revues depuis une quarantaine d’années, a déploré M. Létourneau. Alors que le Québec était chef de file à l’époque en matière de santé et sécurité, il traine aujourd’hui en queue de peloton. Nous avons été clairs avec le ministre du Travail, Jean Boulet : nous devons impérativement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail et mettre à jour – pour la première fois depuis 1985! – la liste des maladies professionnelles reconnues, notamment en incluant les maladies d’ordre psychologique. » En plus de maintenir le programme de maternité sans danger continuellement remis en question par les employeurs, la CSN exigera des mesures pour déjudiciariser le régime d’indemnisation.

L’actualité des dernières semaines, avec la mise sous protection du Groupe Capitales Médias contre ses créanciers, a démontré le manque flagrant de protection des régimes de retraite lors de faillite. « Depuis l’automne, nous avons évalué plusieurs pistes pour tenter d’amoindrir les conséquences extrêmement malheureuses de cette situation sur les retraités du Groupe Capitales Médias ainsi que sur de nombreux travailleurs actifs, qui ont perdu près de 30 % de leur rente, a précisé Jacques Létourneau. Les transactions entre les administrations antérieures font évidemment partie des pistes que nous analysons. Mais, au risque de me répéter, jamais la CSN n’acceptera de prendre le blâme pour la terminaison des régimes de retraite du Groupe Capitales Médias. »

La CSN suivra de près la poursuite des travaux parlementaires entourant le projet de loi 40 portant sur les commissions scolaires. « Nous l’avons maintes fois répété : ce n’est pas d’un brassage de structures dont nous avons besoin, mais d’une réelle consultation sur la place qu’occupe l’école publique dans notre société et les ressources que nous devons y consacrer afin d’assurer la réussite scolaire de toutes et de tous. Dans le même ordre d’idées, nous attendons impatiemment des mesures concrètes pour augmenter le nombre de places en CPE et en milieu familial régi pour l’ensemble de nos tout-petits. »

Entre autres dossiers, la CSN s’intéressera de près au plan d’électrification et de lutte aux changements climatiques promis par le gouvernement Legault ainsi qu’aux travaux portant sur la réforme du mode de scrutin. La révision du programme de l’expérience québécoise, dont les débuts furent pour le moins cahoteux, sera également suivie de près.

Pour une éducation supérieure plus accessible

L’avis invite l’ensemble des acteurs du milieu universitaire à analyser et à revoir les mécanismes favorisant, entre autres, l’accessibilité aux études universi­taires, la qualité et l’adéqua­tion des for­ma­tions et des programmes d’études, ainsi que le lien avec le marché de l’emploi, et ce, dans le respect de la protection de la mission des universités, au bénéfice des étudiantes et des étudiants et de la population québécoise.

Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, retient l’importance d’une éducation supérieure accessible pour tous, principe démocratique que le Printemps érable de 2012 aura grandement contribué à inscrire dans le paysage québécois. Selon elle, il ressort cependant de la lecture de l’avis que beaucoup de travail reste encore à faire pour éliminer les iniquités en matière d’accès aux études universitaires.

Par ailleurs, bien que la Fédération soit d’accord qu’il faille étudier le développement des activités de formation universitaire sur l’ensemble du territoire du Québec, y compris la formation à distance, afin de réconcilier l’accessibilité, la qualité et le bon usage des ressources, elle s’inquiète des risques inhérents au développement désordonné de l’offre de cours et désire être consultée. « La notion de bon usage des ressources laisse craindre une vision de la formation à distance comme outil d’uniformisation de certaines formations à l’échelle du territoire québécois dans une logique purement pécuniaire. Nous sommes d’avis que le développe­ment de la formation à distance comme outil d’accessibilité aux études universitaires est incontournable et essen­tiel, mais qu’il ne doit en aucun temps se faire au détriment de l’enseigne­ment en présentiel », souligne Caroline Quesnel.

Sur l’encadrement de la formation universitaire
Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la FNEEQ-CSN, ne voit pas d’un bon œil l’implication d’une instance indépendante d’évaluation de la formation universitaire  qui évaluerait les programmes de formation. Il rappelle que la création d’un Conseil des universités – auquel seraient appelés à siéger des char­gées et chargés de cours – représente l’avenue la plus fiable pour évaluer les programmes d’études universi­taires.

« Nous sommes en désaccord avec la recommandation de la Commission qui accorderait le rôle d’arbitre à l’Office des professions du Québec en cas de litige entre un ordre professionnel et une université sur les contenus et conditions de prestation d’un pro­gram­me d’études. Cela irait à l’en­contre des principes d’autonomie de gestion et de liberté académique des universités », précise-t-il.

Richard Bousquet rappelle finalement au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ainsi qu’aux directions des universités québécoises que les chargées et chargés de cours sont des membres à part entière de la communauté universitaire ainsi que des acteurs essentiels du milieu. « Leur apport substan­tiel à la formation des étudiantes et des étudiants ainsi que leur expertise disciplinaire en font des intervenantes et des intervenants incontournables pour participer aux consultations, analyses et groupes de travail dont l’avis recommande la tenue ou la création », conclut-il.

L’Université McGill pratique l’art du double langage

Pour les représentants syndicaux, l’écart inexplicable entre le discours livré à la table de négociation et celui public nuit à la crédibilité de l’établissement universitaire et à la possibilité de parvenir à un règlement.

Tous les éléments étaient pourtant sur la table pour que les deux syndicats et l’université en arrivent à de bonnes ententes d’ici la fin de 2019. McGill prétend être la meilleure université au Canada, un chef de file mondial compétitif dans le recrutement d’étudiants et de professeurs, et un excellent lieu de travail équitable et sécuritaire. L’importance que l’Université accorde au bien-être de ses étudiantes et étudiants lui a également valu des éloges du magazine Maclean’s. Pourtant, ces louanges brandies avec fierté par l’Université McGill ne se reflètent pas dans la façon dont elle traite son personnel.

« Malgré plus de 30 séances de négociation, nos membres restent déterminés à lutter pour les meilleures conditions de travail et d’apprentissage et l’excellence dans l’enseignement », souligne Kiersten van Vliet, présidente de l’AEEDEM/AGSEM.

Les deux groupes espèrent toujours un retournement de la situation qui leur permettra de parvenir à une nouvelle convention collective au début de la prochaine année.

« Nous espérons que la pause des Fêtes sera suffisante pour que McGill fasse ses devoirs et revienne à la table avec des propositions qui reflètent une réelle volonté de trouver une solution équitable avec chaque syndicat », précise Raad Jassim, président du SCCIM/MCLIU.

Un retour aux sources pour les profs de l’ITHQ

Ils ont fait le choix collectif de quitter le Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ) pour se joindre à une fédération qui a une voix forte dans le milieu de l’éducation et qui défendra l’intérêt de ses membres et de leur spécificité.

« Il s’agit d’un retour aux sources pour ce syndicat, qui faisait partie des membres fondateurs de la Fédération en 1969, affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN. En cette année de célébration de notre 50e anniversaire, nous sommes heureux d’être à nouveau à leurs côtés. Ils seront dorénavant mieux outillés pour obtenir de meilleures conditions de travail ».

L’ITHQ dispense des programmes de niveau secondaire, collégial et universitaire et ces enseignantes et ces enseignants ont choisi d’être représentés et soutenus par une organisation qui possède une grande expertise dans la négociation des conventions collectives de tous les ordres d’enseignement. Une véritable reconnaissance de la valeur de leur travail ainsi qu’un salaire et des conditions à la hauteur de celle-ci sont les principaux motifs qui ont mené les membres à faire le choix de la FNEEQ.

Le syndicalisme pratiqué à la CSN et à la FNEEQ est basé sur l’autonomie et la solidarité des syndicats, ce qui favorise une meilleure vie syndicale, une plus grande compréhension des enjeux particuliers et l’amélioration des conditions de travail. « C’est ce qui a modelé le visage de la Fédération et de nos syndicats affiliés depuis cinquante ans et c’est ce qui façonnera celui du nouveau Syndicat des enseignantes et des enseignants de l’ITHQ, » conclut Caroline Quesnel.

Les offres de la CAQ : appauvrir et asphyxier les services publics

« Le gouvernement ne comprend pas la nécessité de donner un coup de barre dès maintenant. Dans les services publics, rien ne va plus. Il y a urgence d’agir. » Ce sont les premières paroles lancées par la CSN après avoir pris connaissance des propositions du gouvernement en vue du renouvellement des conventions collectives du secteur public.

La CSN, qui représente plus de 150 000 travailleuses et travailleurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux, est insultée par les offres déposées ce matin par le Conseil du trésor. « Le gouvernement a raté l’occasion de reconnaître la valeur du travail accompli par le personnel des réseaux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour la CSN, il est clair que les offres salariales du gouvernement, qui sont de 1,75 % pour chacune des deux premières années, de 1,5 % pour la troisième année et de 1 % pour chacune des deux dernières années, sont nettement insuffisantes. « Les offres sur la table ne répondent absolument pas aux besoins. Pour bon nombre de travailleuses et de travailleurs des réseaux publics, le salaire actuel ne permet même pas de vivre décemment. Notre revendication d’une augmentation de 3 $ l’heure la première année vient répondre à ces besoins en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, tout en donnant un coup de barre pour toutes et tous. »

La CSN considère que le gouvernement caquiste, en tant que plus grand employeur du Québec, devrait montrer l’exemple plutôt que de poursuivre dans la même voie que ses prédécesseurs libéraux et d’appauvrir ses travailleuses et ses travailleurs. « Des hausses de salaire sous l’inflation, c’est inacceptable. Ne pas s’appauvrir en travaillant, s’assurer que la hausse des salaires couvre l’augmentation du coût de la vie, ça ne devrait même pas être un enjeu de négociation. C’est la base. Quant à la proposition du gouvernement de verser un montant de 1 000 $ non récurent, se limitant aux personnes étant au dernier échelon, c’est de la poudre aux yeux », ajoute Mme Senneville.

L’absence d’un engagement précis du gouvernement d’investir significativement pour apporter les changements qui s’imposent sur le terrain est aussi vivement dénoncée par la CSN. « Du côté des conditions de travail, nous sommes prêts depuis longtemps à mettre en œuvre des solutions pour améliorer la situation. Avec une augmentation de près de 25 % des absences pour maladie des travailleuses et des travailleurs du secteur public au cours des cinq dernières années, on se demande bien ce que ça prendra pour que le gouvernement réalise que la charge est devenue insoutenable et qu’il faut agir immédiatement. »

De plus, avec les coffres de l’État québécois qui débordent de surplus et une situation de rareté de main-d’œuvre qui entraîne déjà des pénuries dans divers emplois du secteur public, la CSN affirme que le gouvernement actuel a les moyens et le devoir de faire beaucoup mieux que ses prédécesseurs. « On dirait que M. Legault et ses ministres ne réalisent pas à quel point le manque de personnel affecte déjà les services. Il n’y a absolument rien dans ce qui a été déposé ce matin qui permet d’attirer et de retenir le personnel dans le secteur public. Ça devrait pourtant être la priorité du gouvernement », conclut Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Une révision n’est pas une abolition clament les profs de cégep

Les enseignantes et les enseignants des cégeps affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) manifesteront jeudi matin devant les locaux du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) à Québec et à Montréal. Ils dénoncent la fermeture annoncée de trois programmes techniques (Bureautique, Comptabilité et gestion, Gestion de commerces) et le processus bâclé qui y a mené.

La Fédération est estomaquée par le manque criant de rigueur et de transparence dont fait preuve le MEES à l’endroit de programmes d’enseignement supérieur. Elle serait favorable à une révision des programmes qui mettrait largement à contribution les enseignantes et les enseignants ainsi que l’ensemble des milieux de travail concernés. « Une révision n’est pas une abolition : fermer trois programmes est du jamais vu en 30 ans ; il s’agit d’une décision infondée et inacceptable qui s’est faite dans une opacité inadmissible, » dénonce Yves de Repentigny, vice-président et responsable du regroupement cégep de la FNEEQ-CSN.

Rappelons que cette fermeture touchera les cégeps partout au Québec et pourrait avoir un effet particulièrement dévastateur pour les régions éloignées des grands centres urbains dont l’offre serait réduite à un unique programme d’une « polyvalence » trop belle pour être vraie. Pourtant, les programmes actuels sont qualifiants et préparent adéquatement au milieu du travail. En 2018, le poste de secrétaire de direction arrivait en troisième position d’un palmarès des professions les plus prometteuses (lecegep.com). C’est le DEC en bureautique qui y donne accès avec un effectif étudiant féminin à environ 90 % et un taux de placement qui peut atteindre 100 %. « Nous ne pouvons cautionner la décision du MEES, qui précariserait notamment la situation d’un bon nombre de femmes auxquelles le cégep offre présentement des perspectives de carrière et de salaire intéressantes, » affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.

La FNEEQ-CSN suit de près la situation des révisions de programme. Sous le couvert des processus de révision, le MEES semble mener une opération de rationalisation des programmes collégiaux pour faire des économies de bout de chandelle. D’autres programmes sont menacés par les façons de faire actuelles à courte vue du MEES. « Il est crucial que les programmes collégiaux demeurent qualifiants et que les diplômé-es puissent faire reconnaître facilement leurs compétences aux employeurs. En ce moment, les décisions du MEES se prennent au détriment des Québécoises et des Québécois, » conclut Yves de Repentigny.

Entente de principe au Collège Marianopolis

Une entente de principe est intervenue aujourd’hui entre le Syndicat des professeurs du Collège Marianopolis et la direction du collège.

Il aura fallu quatorze rencontres de négociation pour parvenir à s’entendre sur des enjeux ayant un impact important sur les conditions de travail et la qualité de l’enseignement.

Le 23 janvier prochain, les membres du syndicat se réuniront pour en apprécier le résultat. Si elle est adoptée, la nouvelle convention collective entrera en vigueur au moment de sa signature.

Les représentantes et représentants du syndicat ne divulgueront aucune information sur le contenu de l’entente avant la présentation des derniers développements aux membres.

Le syndicat représente 185 enseignantes et enseignants. Il est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec et à la Confédération des syndicats nationaux. Le Collège Marianopolis est un établissement d’enseignement collégial privé anglophone de Montréal.

S’organiser pour susciter l’action collective

Le 30 octobre dernier, c’est par une manifestation créative à Québec que les travailleuses et les travailleurs du secteur public de la CSN ont marqué le coup du dépôt de leurs revendications pour la négociation 2020.

Pour l’occasion, les militantes et les militants présents avaient été invités à faire leur propre pancarte en y inscrivant un message, soit pour le gouvernement Legault, soit pour la population québécoise. Dessins et slogans accrocheurs ont ainsi ponctué la manifestation dans les rues du Vieux-Québec. Une première action de mobilisation et de visibilité réussie.

C’est donc accompagnés de plus de 600 militantes et militants que les porte-parole à la négociation se sont présentés au Secrétariat du Conseil du trésor pour déposer les demandes communes des 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public de la CSN. Après une année de consultation et de débats sur les solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer les services à la population, les syndicats des quatre fédérations (FEESP, FNEEQ, FP et FSSS) réunies au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic (CCSPP) se sont solidarisés autour d’un ensemble de revendications répondant aux besoins du personnel des réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation, ainsi que des organismes gouvernementaux.

Un urgent coup de barre
Rien ne va plus dans nos services publics. Les années d’austérité ont fait mal, très mal ; les travailleuses et les travailleurs le savent mieux que quiconque puisqu’ils vivent la crise au quotidien dans leurs milieux de travail. Avec des charges de travail devenues insoutenables et des salaires insuffisants, le secteur public n’attire plus la relève et peine à retenir le personnel en place. Un redressement important s’impose dès maintenant. Avec des surplus budgétaires historiques en poche, le gouvernement Legault a pleinement les moyens de changer la donne.

Salaires
Pour répondre aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux, la CSN revendique, pour la première année de la convention collective, une augmentation de 3 $ l’heure pour tout le personnel. Ce montant fixe représente une augmentation considérable pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière, et donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale inclut aussi une clause de protection contre l’inflation afin de s’assurer que plus jamais personne ne s’appauvrisse en travaillant pour la population québécoise.

Conditions de travail et de pratique
Le projet de négociation déposé par la CSN évoque aussi clairement que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent nécessairement par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. En constante surcharge et, très souvent, en situation de précarité, les travailleuses et les travailleurs des services publics n’en peuvent plus. On le voit notamment par l’explosion des coûts liés à l’assurance salaire. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN revendique que des marges financières importantes soient dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes.

Revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi les demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Une autre demande à portée sociale touche les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population.

S’unir. Agir. Gagner.
La manifestation qui accompagnait le dépôt des demandes auprès du Conseil du trésor concluait un rassemblement de deux jours au cours duquel plus de 600 membres des syndicats du secteur public de la CSN se sont réunis pour débattre des moyens à déployer pour atteindre les objectifs de la négociation 2020. Des discussions avec des militantes et des militants qui ont vécu des luttes fructueuses, tant dans le milieu syndical que dans le milieu communautaire, sont venues alimenter les débats et offrir de nouvelles perspectives de mobilisation. C’est galvanisés et animés par la volonté de s’organiser, de susciter l’action collective et de penser en dehors de la boîte, que les militantes et les militants sont sortis de ce rassemblement.

Maintenant, l’heure est à l’action. C’est avec un projet solide qui répond aux besoins des travailleuses et des travailleurs des réseaux et fort de la cohésion de ses 150 000 membres que le secteur public de la CSN entame sa négociation.

Une nouvelle convention collective au Campus Notre-Dame-de-Foy

C’est à l’unanimité que les enseignantes et les enseignants du Campus Notre-Dame-de-Foy ont accepté l’entente de principe qui mène au renouvellement de leur convention collective. Le vote s’est tenu le 27 novembre.

Avec ce règlement, les membres du syndicat, en plus de certaines améliorations de leurs conditions de travail, retrouvent les droits qu’ils avaient concédés dans le passé. Ces enseignantes et ces enseignants retrouvent également la parité salariale avec le secteur public.

Durant les premiers mois de discussions à la table de négociation, les probabilités qu’un conflit éclate étaient palpables. L’employeur réclamait, à nouveau, une contribution financière, aux enseignantes et aux enseignants, sans accepter de soumettre ses livres comptables à une analyse financière indépendante par la firme MCE conseils. La ténacité du comité de négociation et de mobilisation ainsi que la solidarité des membres du syndicat ont permis le retrait de cette demande patronale.

Claudine Beaupré, présidente de l’Association des professeurs (es) du Campus Notre-Dame-de-Foy, se dit heureuse du dénouement : « À partir du moment où la direction a compris que nos membres exigeaient des justifications à leur demande financière et appuyaient leur comité de négociation, elle a laissé tomber cette demande. Par la suite, les pourparlers sur les demandes syndicales ont repris dans un esprit de dialogue et de recherche de solutions, ce qui a facilité la négociation pour trouver des terrains d’entente » affirme-t-elle.

Le Campus Notre-Dame-de-Foy, un collège privé de Québec, accueille des étudiantes et des étudiants avec des programmes préuniversitaires, professionnels et techniques. L’Association des professeurs (es) du Campus Notre-Dame-de-Foy regroupe une centaine d’enseignantes et d’enseignants. Ce syndicat est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du QuébecCSN.

Une contribution inestimable

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) souligne le 22 novembre la Journée nationale des chargées et chargés de cours universitaires en lançant la dix-neuvième édition d’une campagne de valorisation amorcée en 2010. Sous le thème J’enseigne à l’université et…, cette campagne souligne la grande diversité des profils des personnes chargées de cours et leur apport inestimable à la formation des étudiantes et des étudiants.

Qu’ils soient chargés de cours, tuteurs en formation à distance, superviseurs de stage, chargés d’enseignement, chargés de formation pratique, chargés de clinique, coach ou accompagnateur musical, leur contribution n’est pas étrangère à la qualité de l’enseignement universitaire. Ils assument plus de 50 % de l’enseignement au premier cycle et de plus en plus aux cycles supérieurs. Les multiples facettes de leur implication sociale sont cependant méconnues, ce à quoi veut remédier cette campagne.

L’expertise et la passion de ces enseignantes et ces enseignants contractuels contrastent avec la précarité de leur statut. « C’est plutôt révoltant de voir des femmes et des hommes aussi qualifiés et socialement impliqués, être aussi peu reconnus, s’indigne Richard Bousquet, vice-président et responsable du regroupement université de la Fédération. Qu’attend le ministre Jean-François Roberge pour financer la stabilisation de leur emploi ? » questionne-t-il.

Pour souligner cette journée, la FNEEQ-CSN lance deux nouvelles capsules vidéos qui illustrent la diversité de ce corps d’emploi. Cette année, Selvin Cortez, chargé de cours en arts et design à l’Université Concordia, et Garrfield Du Couturier-Nichol, chargé de cours en psychologie industrielle à l’Université McGill, ont généreusement accepté de se prêter à l’exercice.

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 35 000 membres, notamment, les membres des syndicats dans une douzaine d’institutions universitaires, dont 10 syndicats de chargées et chargés de cours, le Syndicat des tutrices et des tuteurs de la Télé-Université, l’Association des étudiants salariés diplômés de l’Université McGill et les chargées et chargés d’enseignement de l’ÉTS. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Programme d’expérience québécoise : une réforme incohérente

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) dénonce la décision du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Inclusion (MIFI) de restreindre l’accès au Programme d’expérience québécoise (PEQ) à une liste de programmes d’études ciblés. Pour la Fédération, l’adéquation très étroite avec le marché de l’emploi que l’on retrouve en filigrane de cette décision est symptomatique d’une vision biaisée de l’enseignement supérieur au Québec.

Le ministre Jolin-Barrette instrumentalise l’enseignement supérieur pour le mettre au service des entreprises, au mépris des valeurs humanistes et émancipatrices à la base de notre système d’éducation. Sa réforme alimentera assurément la compétition entre les établissements et en défavorisera certains dans les programmes d’études visés. En accroissant ainsi les iniquités entre les établissements, le ministre compromet la vitalité de plusieurs cégeps ou établissements universitaires.

De plus, cette réforme s’attaque injustement à des milliers d’étudiantes et d’étudiants étrangers déjà aux études. Elle pénalise particulièrement celles et ceux en région en mettant en péril certains programmes qui demeuraient jusqu’ici ouverts grâce à leur présence.

« Le ministre aurait dû consulter le milieu de l’enseignement. Il aurait pu ainsi mieux comprendre les enjeux et les impacts de sa réforme sur l’accessibilité à l’enseignement supérieur. De surcroît, c’est totalement incohérent avec son objectif. L’intégration à la société québécoise des étudiantes et des étudiants étrangers se concentrera encore davantage dans les grands centres urbains alors que la pénurie de main-d’œuvre, que souhaite régler le ministre, se fait davantage sentir en région », remarque Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN.

Pour la Fédération, le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Jean-François Roberge, doit se ressaisir et empêcher le ministre Simon Jolin-Barrette de lui dicter la voie que devra prendre l’enseignement supérieur durant les prochaines années.

Les demandes de la CSN: des services publics plus humains pour toutes les Québécoises et tous les Québécois

Aujourd’hui, les fédérations du secteur public de la CSN, qui représentent 150 000 personnes travaillant dans les réseaux de la santé et des services sociaux et de l’éducation ainsi que dans les organismes gouvernementaux déposent leurs demandes communes auprès du Conseil du trésor. Après avoir passé une année à consulter les membres et à débattre des solutions à proposer au gouvernement afin d’améliorer la situation dans les services publics, la CSN se présente à la table de négociation avec des revendications qui répondent aux besoins des travailleuses et des travailleurs, de même qu’à ceux de la population québécoise.

La négociation 2020 s’inscrit dans une conjoncture unique de crise sans précédent dans les réseaux après des années de compressions massives et d’une importante rareté de main-d’œuvre. La CSN considère que le gouvernement, avec des surplus budgétaires historiques, a pleinement les moyens de changer la donne en investissant substantiellement dans les services à la population. « Les surplus ne sont pas pour la CAQ. Ils doivent servir à améliorer la vie de l’ensemble des Québécoises et des Québécois, dont font partie les 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics qui ont subi de plein fouet, et subissent encore, les conséquences désastreuses des mesures d’austérité des dernières années », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable de la négociation du secteur public.

Pour le personnel des réseaux, membre de la CSN, la crise qui sévit dans les services publics et la problématique d’attraction et de rétention de la main-d’oeuvre font en sorte qu’un important coup de barre s’impose de façon urgente. « La pénurie est bien réelle et elle ne touche pas seulement deux ou trois titres d’emploi, comme le prétend M. Legault. On a de la difficulté à recruter du personnel dans les écoles, les cégeps, les centres de santé et de services sociaux, les centres administratifs, les organismes gouvernementaux. Il manque de monde dans tous les secteurs », ajoute Mme Senneville.

Le nécessaire coup de barre revendiqué par la CSN est de 3 $ l’heure dès la première année de la convention collective pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs des réseaux. Ce montant fixe représente une augmentation significative pour toutes et tous, tout en ayant un plus grand impact pour celles et ceux qui gagnent le moins dans le secteur public, soit parce qu’ils sont dans des emplois moins bien rémunérés, soit parce qu’ils sont en début de carrière et, donc, au bas de leur échelle salariale. Pour la deuxième et la troisième année de la convention collective, la CSN revendique une augmentation de 1 $ l’heure ou de 3 %, selon ce qui est le plus avantageux pour chaque salarié-e. La revendication salariale de la CSN inclut aussi une clause de protection contre l’inflation. « Plus jamais personne ne doit s’appauvrir en travaillant pour la population québécoise », poursuit Mme Senneville.

Pour la CSN, il est clair que l’attraction et la rétention du personnel des réseaux publics passent aussi par l’amélioration des conditions de travail et de pratique. « La surcharge est maintenant la norme pour le personnel des services publics. La situation est devenue insoutenable dans tous les secteurs. On le voit par l’explosion des coûts liés à l’assurance-salaire », déclare Mme Senneville. Pour remédier à cette situation de crise, la CSN a choisi d’inclure une revendication sur les conditions de travail dans son cahier de table centrale, et ce, même si ces enjeux se négocieront généralement aux tables sectorielles. « Nous tenons à indiquer au Conseil du trésor que des marges financières importantes doivent être dégagées pour améliorer les conditions de travail et de pratique, notamment pour permettre la création de postes. »

Des revendications à portée sociale
Dans son cahier de demandes déposé aujourd’hui, la CSN formule aussi des revendications sur d’autres matières négociées avec le Conseil du trésor. Certaines de ces revendications ont une portée au-delà du secteur public. Par exemple, parmi ses demandes concernant le régime de retraite (RREGOP), la CSN revendique que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), qui assume la gestion des fonds du RREGOP, procède rapidement au désinvestissement dans les énergies fossiles.

Un autre exemple d’une demande à portée sociale est celle sur les lanceurs d’alerte : la CSN revendique une clause garantissant aux travailleuses et aux travailleurs du secteur public la liberté de dénoncer une situation problématique qui surviendrait sur leur lieu de travail et qui nuirait au bien-être de la population. La loi du silence n’est pas une option, comme l’affirmait récemment Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

« Le projet de négociation de la CSN est solide. Il est à la hauteur des besoins du personnel des services publics et bénéficiera à l’ensemble de la population québécoise », conclut Caroline Senneville.

À propos
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) réunit plus de 300 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d’activité. Avec plus de 150 000 membres travaillant dans les réseaux de l’éducation et de la santé et des services sociaux ainsi que dans les organismes gouvernementaux, la CSN est la centrale la plus représentative dans le secteur public au Québec.

Les profs de cégep déposent leurs demandes pour la prochaine négociation

Sous le thème de la valorisation de la profession, les membres du comité de négociation et de mobilisation de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), qui représente 85 % du personnel enseignant des cégeps, ont déposé aujourd’hui leur cahier de demandes sectorielles au Comité patronal de négociation des collèges (CPNC).

Pour Yves de Repentigny, vice-président de la Fédération, cette négociation sera l’occasion de remédier au problème de la précarité enseignante et d’améliorer les conditions de travail ainsi que la rémunération des enseignantes et des enseignants de la formation continue.

« À chaque début de session, plusieurs profs ne savent pas s’ils enseigneront. Ils doivent préparer des plans de cours entier à la dernière minute, parfois la veille de leur premier cours. À la formation continue, les enseignantes et les enseignants gagnent souvent la moitié du salaire de quelqu’un qui œuvre au régulier. Il n’est pas normal qu’une personne qui fait le même travail que sa ou son collègue n’ait pas le droit à la même rémunération. Nous voulons discuter de ces problèmes dans leur globalité avec la partie patronale et surtout trouver rapidement des solutions. », affirme-t-il.

Contrer le sous-financement du réseau collégial
Le réseau des cégeps a été frappé par des compressions et un sous-financement depuis plusieurs années sans avoir profité d’un réel réinvestissement. La FNEEQ-CSN estime que le manque de ressources crée des problèmes dans les salles de cours et menace à terme la pérennité du réseau collégial.

« Alors que notre tâche s’alourdit année après année, le nombre d’étudiantes et d’étudiants en situation de handicap et avec des besoins particuliers augmente de manière considérable. On nous demande constamment de faire plus avec moins. Il n’existe pas des milliers de solutions : ça prend un réinvestissement dans le réseau collégial pour donner aux profs les ressources nécessaires afin de répondre aux besoins de cette population étudiante. Ce réinvestissement doit se faire sentir directement dans la classe », ajoute M. de Repentigny.

Une préoccupation pour l’environnement
La FNEEQ-CSN revendique aussi une diminution de l’empreinte carbone du réseau collégial. « Comme organisation syndicale, nous avons mobilisé nos membres pour la lutte contre les réchauffements climatiques. Nous l’avons fait dans la rue le 27 septembre dernier, mais nous croyons que ça passe aussi par des clauses dans nos conventions collectives touchant notamment l’incitation à l’utilisation de transports durables », conclut-il.

Les demandes sectorielles de la FNEEQ-CSN visent aussi à régler des problèmes concernant la tâche d’enseignement et son aménagement, l’organisation du travail, l’autonomie professionnelle, la rémunération de même que la consolidation et la transformation du réseau collégial.

En terminant, la FNEEQ-CSN s’est dite déçue du refus de la partie patronale de déposer ses demandes en même temps que les siennes, comme elle l’avait proposé au mois de juin dernier, ce qui aurait permis de commencer plus rapidement la négociation.

Entente de principe adoptée au Collège Jean de la Mennais

Après plus d’une année de négociation et 11 rencontres de conciliation, les enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais ont accepté hier, à 92 %, l’entente de principe convenue avec le collège le 8 octobre dernier. « La partie patronale a décidé de donner suite aux demandes légitimes des syndiqué-es, souligne le vice-président de la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), Léandre Lapointe. Nous sommes très heureux pour nos membres ainsi que pour les élèves du collège, qui, nous l’espérons, pourront bénéficier d’un encadrement pédagogique bonifié par les mesures à mettre en place. »

Les gains
« Notre demande principale portait sur la réduction de la tâche éducative au secondaire afin de nous permettre de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage. Nous avons obtenu une réduction de cette tâche, qui pourra passer graduellement de 1800 à 1720 minutes par cycle de huit jours pour les trois prochaines années scolaires. Nous en sommes satisfaits, même si notre objectif de départ était d’atteindre 1680 minutes », a d’abord souligné avec enthousiasme le président du syndicat, Mathieu Boutin.

Parmi les autres gains de cette négociation, notons la refonte du comité pédagogique, l’amélioration de la compensation d’un enseignant lorsqu’il participe à des activités autres que l’enseignement, l’augmentation du temps alloué aux professeurs du primaire pour corriger les épreuves ministérielles, la création d’un comité pour améliorer le soutien aux enseignantes et enseignants du primaire et faciliter l’aide aux élèves qui éprouvent des besoins particuliers, la bonification du budget de perfectionnement, des montants alloués pour les frais de déplacement, la participation du collège au paiement des frais de scolarité des enfants des enseignants du collège qui étudient au secondaire ainsi que l’amélioration des droits parentaux.

Autre fait important à noter : l’employeur a finalement reculé et maintient telle quelle sa participation au régime d’assurance collective.

En outre, malgré une négociation difficile, les parties pourront poursuivre le travail afin de consolider les relations de travail ainsi que le soutien aux enseignants et d’améliorer le service aux élèves.

« Le collège bénéficie d’une réputation enviable grâce aux syndiqué-es du collège. Ceux-ci se sont battus pour le mieux-être des élèves, ont décroché des gains en ce sens, et c’est tout à leur honneur », a conclu la présidente du Conseil central de Montérégie (CSN), Annette Herbeuval.

 

 

Le MAPAQ rate la note de passage

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN (FNEEQ-CSN) est solidaire des revendications des professeur-es de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) – Campus de La Pocatière qui, à l’instar des étudiantes et des étudiants, demandent que les conditions d’enseignement et d’apprentissage soient à l’image des principes de santé et de sécurité et des normes environnementales qui sont enseignés en classe, comme c’est aussi le cas au campus de Saint-Hyacinthe. Les bâtiments de la ferme-école et les mesures de soutien à l’apprentissage se sont sérieusement dégradés durant les dernières années en raison d’un sous-financement chronique. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) doit assumer ses responsabilités à l’égard de l’ITA et faire en sorte que la ferme-école soit un lieu propice à l’enseignement supérieur. Il est grand temps de rectifier le tir.

« La désinvolture avec laquelle le ministère gère cet établissement d’enseignement de niveau collégial est aberrante. Si le MAPAQ pense régler la situation simplement en payant les amendes infligées, il se trompe. S’il ne souhaite pas réellement assumer la pérennité de l’établissement, qu’il passe le flambeau à son collègue du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. C’est de l’avenir de l’établissement qu’il est ici question », de préciser Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ.

L’Institut est l’un des rares établissements d’enseignement de niveau collégial qui ne relèvent pas du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Pour Caroline Quesnel, ce ne devrait pas être une raison suffisante pour justifier qu’un établissement de formation des futurs spécialistes du milieu agroalimentaire québécois soit en si mauvais état que les étudiant-es et les professeur-es craignent pour la sécurité et pour le bien-être des animaux.

Crédit photo : CIMT-CHAU

Entente de principe entre les enseignantes et enseignants et leur employeur

Après une rencontre de conciliation qui s’est terminée tard hier soir, une entente de principe a été conclue entre les enseignantes et enseignants et leur employeur, le Collège Jean de la Mennais. Le contenu de l’entente ne sera pas divulgué avant que les membres ne puissent se prononcer à ce sujet dans les prochains jours, en assemblée générale.

Rappelons que la négociation achoppait principalement sur la question de la tâche éducative et du maintien de la contribution de l’employeur au régime d’assurance collective. Les enseignants demandaient notamment une réduction de la tâche afin d’être en mesure de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage.

 

 

Les jeunes enseignantes et enseignants : l’avenir de la profession

C’est sur le thème des jeunes enseignantes et enseignants que s’inscrit cette année la Journée mondiale des enseignantes et des enseignants célébrée annuellement le 5 octobre. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) saisit l’occasion pour souligner le professionnalisme des enseignantes et des enseignants et pour rappeler un des plus importants défis pour l’avenir de la profession : contrer le manque d’enseignantes et d’enseignants au Québec.

Selon la Fédération, cette pénurie est exacerbée par le décrochage enseignant, particulièrement considérable dans les premières années d’exercice. Certaines études parlent même d’un taux de décrochage se situant entre 25 % et 30 % après la première année et entre 40 % et 50 % après cinq ans. C’est considérable ! On peut reconnaitre, sans faire d’erreur, que l’entrée dans la profession présente des embûches importantes.

Les solutions sont pourtant bien connues. Pour contrer le décrochage enseignant, il importe d’offrir des conditions qui permettent d’en réduire les facteurs de risque, comme la taille importante des groupes, le manque de personnel professionnel et de soutien ainsi que des conditions de travail laissant à désirer.

Pour Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN, la solution réside aussi dans l’accompagnement et dans la mise en place d’un processus d’insertion professionnelle. «Nous croyons que la pleine intégration d’une jeune enseignante ou d’un jeune enseignant dans son milieu est un facteur qui favorise le succès de l’entrée dans la profession. Un environnement axé sur la collégialité, la reconnaissance et le respect du personnel enseignant est un avantage indéniable», souligne-t-elle.

La Journée mondiale des enseignantes et enseignants a été instaurée conjointement par l’Internationale de l’éducation (IÉ) et l’UNESCO. Elle vise à reconnaitre et à valoriser le rôle déterminant joué par les enseignantes et les enseignants à travers le monde entier.

La vérité sur le secteur public

Alors que s’achève la consultation des 150 000 membres du secteur public de la CSN sur les demandes à formuler en vue des prochaines négociations, et à quelques semaines du dépôt des cahiers de revendications auprès du gouvernement, les fédérations réunies au sein du Comité de coordination des secteurs public et parapublic (CCSPP), soit la FEESP, la FNEEQ, la FP et la FSSS, lancent une campagne de sensibilisation aux réalités des travailleuses et des travailleurs des services publics.

La campagne Ben voyons !, développée sous la forme d’un jeu-questionnaire, se déploiera sur plusieurs semaines par un affichage massif dans l’espace public, par une opération de visibilité via le microsite www.benvoyons.quebec, ainsi que par une offensive sur les médias sociaux. Elle vise principalement à poursuivre l’opération de démystification du travail fait quotidiennement par les employé-es de l’État, une opération menée par la CSN depuis plusieurs années. « Les mythes sur le secteur public ont la vie dure. Ils font partie des sujets de prédilection de plusieurs chroniqueurs et sont encore propagés par certains politiciens. Nous devons encore, malheureusement, remettre les pendules à l’heure quant aux réelles conditions de vie de celles et ceux qui soignent, éduquent et accompagnent la population, et qui répondent à ses besoins », explique Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN et responsable des négociations du secteur public.

La campagne vise aussi à outiller les membres, afin qu’ils puissent répliquer aux propos erronés et parfois désobligeants qui peuvent être tenus par des personnes de leur entourage. L’opération Ben voyons !, en parlant entre autres de surcharge et de précarité, s’attaque notamment aux mythes des salaires supposément exorbitants du secteur public et de la fameuse sécurité d’emploi. Avec des questions simples et des réponses surprenantes qui mettent de l’avant des faits encore méconnus sur les conditions de travail et les conditions salariales du personnel des services publics, la CSN jette donc ainsi, dès maintenant, les bases de son argumentaire pour la négociation qui s’amorce.

Le gouvernement du changement, vraiment ?
Bien que certains aient pu espérer que les troupes de François Legault, après avoir été élues en promettant du changement, s’inscrivent dans un réel exercice de restauration et de mise en valeur des services à la population, il n’en est rien. À peine un an après son élection, voilà que le gouvernement caquiste semble vouloir jouer dans le même film que son prédécesseur libéral. En septembre dernier, malgré des surplus budgétaires historiques de près de huit milliards, François Legault a tenu à informer les quelque 500 000 travailleuses et travailleurs des services publics que les coffres de l’État seraient vides lorsque viendrait le temps d’injecter de l’argent dans les réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et dans les organismes gouvernementaux. Alors qu’il disait vouloir réparer les dégâts causés par des années de compressions budgétaires, il semble bien que ses lubies (maternelles 4 ans, troisième lien à Québec, etc.) l’aient emporté sur les autres considérations.

« Les surplus appartiennent aux Québécois ; ils n’appartiennent pas aux groupes de pression ; ils n’appartiennent pas aux syndicats », répète le premier ministre depuis quelques semaines. C’est aussi à cette ligne de communication que la campagne Ben voyons ! répond ; une ligne des troupes caquistes qui, tout en étant méprisante pour le personnel des réseaux, semble être l’argument phare du gouvernement en vue des prochaines négociations. « Que dit monsieur Legault lorsqu’il s’exprime ainsi ? Que ses propres employé-es ne sont pas des citoyennes et des citoyens à part entière ? Pourtant ils paient des impôts, comme tout le monde, et ils contribuent grandement à la vie économique du Québec, particulièrement dans les régions, où ils forment une part importante de la population active », ajoute Caroline Senneville.

La question du nécessaire réinvestissement est aussi abordée par la campagne, sous l’angle de la crise dans les réseaux. Les travailleuses et les travailleurs des établissements de santé et de services sociaux, d’éducation et des organismes gouvernementaux sont, encore aujourd’hui, les personnes les plus touchées par les conséquences désastreuses de la gouvernance libérale. Ils ont vécu doublement les effets de l’austérité : d’abord en subissant, comme l’ensemble de la population, la diminution de l’accessibilité à divers services et, ensuite, en voyant leurs conditions de travail se détériorer gravement.

Le secteur public étant le plus important secteur d’emploi au Québec, les conditions de travail et les salaires qui y seront négociés au cours des prochains mois influenceront l’ensemble du marché du travail québécois. C’est pourquoi les fédérations du CCSPP mettent dès maintenant leurs énergies à convaincre la population du bien-fondé de leurs revendications et invitent l’ensemble des membres de la CSN à prendre part à la campagne Ben voyons !

50 ans à faire école

La FNEEQ–CSN souligne cette année le 50e anniversaire de sa fondation. Fière du syndicalisme engagé et humaniste qu’elle pratique, la fédération a choisi de célébrer cet important événement en rendant accessibles son histoire ou, plus précisément, ses histoires. Une équipe de militantes, de militants et de salarié-es ont recueilli souvenirs et écrits afin de faire connaître les luttes, les bons coups et les moments marquants qui ont fait de la fédération ce qu’elle est devenue. La fédération procédera au lancement de ce livre – qui dépeint sans complaisance certains pans méconnus de son histoire – à son conseil fédéral de décembre.

Une révision bâclée

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) déplore la fermeture annoncée de trois programmes techniques (bureautique, comptabilité et de gestion, gestion de commerce) par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Elle touchera des cégeps partout au Québec et pourrait avoir un effet particulièrement dévastateur pour les régions éloignées des grands centres urbains, puisque l’offre sera réduite à un unique programme qui, sous prétexte de polyvalence, risque de rater la cible.

Cette fermeture, du jamais vu en 30 ans, est d’autant plus inacceptable qu’elle résulte d’un processus bâclé de révision de programme qui manque de transparence et de rigueur. « Le MEES a maintenu les enseignantes et les enseignants du réseau dans la plus grande opacité tout au long du processus de révision alors qu’elles et ils ont une connaissance de proximité du milieu du travail ainsi qu’une expertise disciplinaire et pédagogique incontournable. », explique Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la FNEEQ.

Fait troublant, l’analyse de profession conduite par le MESS, qui sert à valider les compétences enseignées et celles recherchées en emploi et dont le rapport est rendu public sur son site Internet, semble avoir sciemment omis d’inclure des entreprises de comptabilité, de gestion de commerce et des entreprises publicitaires, alors que du personnel du MEES a fait partie de l’échantillonnage. « Il est pour le moins étonnant que le MEES ait écarté du processus de révision les employeurs reliés précisément aux trois programmes fermés, alors qu’il consulte sans gêne son propre personnel pour étayer son analyse. », dénonce Yves de Repentigny.

Il faut noter que ce sont en grande majorité des femmes qui étudient en Bureautique et qui y enseignent. Une fois ce programme fermé, les étudiantes seront confinées au diplôme d’études professionnelles du secondaire, qui les limitera tant sur le plan de l’avancement professionnel que sur celui du salaire. « Les cégeps offrent un enseignement supérieur qualifiant et accessible sur le plan financier, ce qui n’est pas le cas des études universitaires. Le gouvernement précarise la situation d’un bon nombre de femmes en limitant une offre de programmes qui les qualifie largement et nous le dénonçons », affirme Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQ-CSN.