CHSLD : Ce que ça prend, c’est un rehaussement des mesures de protection

Alors que la pandémie frappe de plein fouet les CHSLD, le gouvernement tenait une conférence de presse où peu de nouvelles mesures ont été annoncées. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), l’urgence est de rehausser les mesures de protection du personnel.

Le gouvernement forcé de répondre à plusieurs demandes de la FSSS-CSN
Les pressions menées par la FSSS-CSN et ses syndicats forcent le gouvernement à répondre à plusieurs de ses demandes pour aider le personnel. C’est le cas de l’augmentation du personnel dans les CHSLD, de l’intensification du dépistage, de la fin du transfert d’usagers et de l’accès aux équipements de protection individuelle. Ces mesures, si elles sont appliquées immédiatement, permettront d’améliorer la situation et seront les bienvenus sur le terrain.

Une annonce qui a tardé
L’annonce gouvernementale confirme le fossé important entre le discours public du gouvernement et ce qui est fait sur le terrain par les employeurs du réseau. « Si la mise en place d’une équipe de spécialistes peut permettre de s’assurer que les directives gouvernementales se répercutent enfin sur le terrain, tant mieux. Il y a urgence d’agir dès maintenant ! », lance Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

« Pour que les beaux jours reviennent, il va falloir tout faire pour assurer la protection du personnel. Les problèmes sont connus dans les CHSLD et les solutions le sont aussi. Cela fait des jours qu’on demande de rehausser les mesures de protection. Encore ce matin, avant cette annonce, le personnel des CHSLD n’avait pas accès aux masques N95. Il faut donner accès immédiatement aux équipements appropriés ! », explique Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.

Hier, l’INSPQ a mis en ligne un avis sur les mesures pour les CHSLD qui recommande des mesures nettement insuffisantes. Il est non seulement primordial que tous les membres du personnel portent des masques de procédure, mais il faut aussi que le personnel étant en présence d’une personne sous investigation ou d’un cas confirmé porte systématiquement des masques N95, ce qui les protège contre une contamination par voie aérienne.

5 solutions d’urgence pour rétablir la situation dans les CHSLD
Pour parvenir à améliorer davantage la situation dans les CHSLD, la FSSS-CSN propose cinq mesures à mettre en place de manière urgente :

  1. Rehausser immédiatement les mesures de protection dans les CHSLD, les soins à domicile et les centres d’hébergement privés au même niveau que dans les soins aigus. Nous savons que les décès liés à la COVID ont principalement lieu dans les CHSLD, à domicile et dans les résidences privées pour aîné-es, d’où l’urgence de rehausser les mesures de protection dans ces trois secteurs. À l’heure actuelle, non seulement il manque d’équipements de protection individuelle dans les CHSLD, mais les équipements disponibles ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation.
  2. Se mettre à l’écoute des travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans les CHSLD, les soins à domicile et les résidences privées pour aîné-es. De plus, les représentants patronaux doivent être plus à l’écoute aux tables de discussion pour offrir de meilleures conditions pour aider ceux et celles qui sont au front.
  3. Appliquer des mesures pour protéger les populations vulnérables en protégeant le personnel. Par exemple, l’employeur doit fournir les uniformes et procéder à leur entretien. Il faut suspendre les frais de stationnement pour l’ensemble des personnes salariées et mettre en place des alternatives de transport sécuritaire vers les milieux de travail.
  4. Transmettre les données des travailleuses et travailleurs de la santé infectées, ventilés par mission et titre d’emploi.
  5. Revoir les primes offertes au personnel. Les primes de 4 % et 8 % sont non seulement insuffisantes, mais elles sont aussi inéquitables et génèrent bien des préoccupations chez les anges gardiens. La CSN continue de demander une prime d’au moins 3 $ l’heure pour l’ensemble du personnel du réseau et 4 $ pour ceux et celles qui offrent une plus grande disponibilité.

Assister les injections malgré la crise

Lorie Weisthoff est intervenante chez Cactus Montréal, un organisme communautaire de prévention des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS), dont le syndicat est membre de la CSN. En cette période de COVID-19, elle et ses collègues de travail doivent se résigner à interagir avec les usagères et les usagers avec beaucoup plus de distance. Et elle s’en attriste pour eux.

Chez Cactus Montréal, plusieurs programmes et services sont offerts à des personnes dans le besoin. Parmi eux, le site fixe est l’endroit où des personnes peuvent se procurer du matériel de consommation sécuritaire pour les injections ou encore des préservatifs. Des tests de dépistage sont également disponibles sur place. En temps normal, certaines personnes passent au site fixe pour ramasser du matériel et repartent ; d’autres restent quelques minutes pour parler, c’est un peu leur lien social. Elles en profitent pour s’asseoir quelques instants, se réchauffer, voir des gens. D’autres encore ne consomment plus, mais viennent dire bonjour.

Or, en ce moment, il faut le plus possible limiter les déplacements à l’intérieur du centre. « Les gens doivent attendre dehors qu’on leur remette le matériel à travers une craque. C’est vraiment difficile pour eux quand ils voient que la porte est fermée et qu’ils ne peuvent entrer. Et pour nous aussi ! Pour créer des liens avec eux, c’est pas l’idéal », explique Lorie.

Salle d’injection revisitée
La salle d’injection supervisée de Cactus Montréal est ouverte depuis trois ans. En fait, elle a ouvert ses portes en même temps que les trois autres salles du même genre au Québec, toutes situées à Montréal. Mais celle de Cactus Montréal est la seule à maintenir ses services durant la pandémie.

Le but d’une salle du genre est de permettre aux usagères et aux usagers de procéder à leur injection avec du matériel propre et dans un lieu propre, en étant entourés de personnes pour les aider, au cas où il se produirait quelque chose. « On leur offre un lieu sécuritaire, accompagné d’infirmières, d’intervenantes et de pairs aidants, un lieu où les usagers ne se feront pas interpeller par la police, où il n’y a aucun jugement et où ils peuvent trouver de l’information s’ils le souhaitent », ajoute Lorie.

En temps normal, dix cubicules sont ouverts au site d’injection, mais en ce moment, ils sont réduits à cinq. À moins que ne se produisent une crise psychosociale ou une overdose, seules les infirmières, habillées de la tête au pied d’un équipement de protection et œuvrant derrière un plexiglas, peuvent demeurer du côté où se font les injections. « Ça réduit grandement les contacts humains et c’est beaucoup moins chaleureux, alors que c’est la base de notre métier d’être des accompagnants dans le non-jugement, d’égal à égal. Ces barrières rendent vraiment notre travail plus compliqué », renchérit l’intervenante.

Même l’endroit qui permet aux usagers de prendre un répit après l’injection pour s’assurer que tout va bien n’est pas accessible. « Comme on doit respecter les deux mètres de distance et limiter les allées et venues pour freiner les risques de propagation, il faut maintenant que les usagers sortent directement après s’être injectés, excepté ceux qui ne vont vraiment pas bien », souligne Lorie. Elle ajoute : « Il y a deux semaines, un usager est arrivé en panique, il faisait une crise suicidaire. Ce n’est pas facile de calmer une personne dans un tel état à deux mètres de distance, mais on fait tout ce qu’on peut. »

Brise-cœur
Pour l’intervenante, le plus triste est de savoir que les usagers se sentent délaissés, que toutes leurs habitudes de vie sont en suspens, qu’ils n’ont plus accès au Tim Horton ou au McDonald, où ils aiment passer du temps, qu’ils n’ont plus d’endroit pour aller aux toilettes, prendre une douche, plus de centres de jour… « J’ai souvent une pensée pour eux et ça me fait de la peine », poursuit Lorie.

Les intervenants de Cactus Montréal effectuent toutefois des virées dans les rues environnantes, histoire de garder le lien et d’aviser les gens dans le besoin que l’organisme est bien ouvert malgré tout.

Même si certains usagers ne comprennent pas la situation et critiquent les mesures qui sont prises, la plupart, même déçus, sont reconnaissants. C’est le cas d’une femme qui s’est adressée à Lorie en ces mots : « La société est en train de nous abandonner, vous, vous restez là pour nous, merci. »

Une reconnaissance inestimable, pour la travailleuse. « Ça résume parfaitement, en quelques mots seulement, la raison pour laquelle je fais ce travail », conclut Lorie.

Paramédics : soigner sans propager

Sur le qui-vive en temps normal, les paramédics le sont encore plus ces jours-ci. Ce n’est pas tant une augmentation du nombre d’appels auxquels ils doivent répondre qui les rend à l’affût, mais plutôt d’importantes modifications aux protocoles d’intervention qu’ils doivent suivre méticuleusement. Et, surtout, cette crainte toute nouvelle : celle de devenir eux-mêmes… des vecteurs de propagation.

« On a peur d’être contaminés, c’est sûr. Mais les paramédics ont surtout peur de contaminer leurs enfants. Certains vivent en couple et ont pris la décision d’envoyer les enfants chez les grands-parents. Ils trouvent ça extrêmement difficile d’être séparés de leurs enfants », explique Nora Gagnon, paramédic dans la région de Montréal.

Alors que la population est invitée à rester à domicile, les paramédics n’ont d’autre choix que de pénétrer dans les demeures des personnes faisant appel à eux.

« Au début de la crise, certaines personnes ne nous disaient pas tout. “Pas de toux, pas de fièvre, pas de retour de voyage”… Puis, oups, quand on arrivait à l’hôpital avec eux, les symptômes commençaient à sortir ! Peut-être que les gens avaient peur qu’on ne fasse pas notre travail, mais il faut comprendre qu’on doit prendre les précautions appropriées ! »

« Il faut se protéger, mais il faut également éviter d’être nous-mêmes des vecteurs de contamination, poursuit Nora. En ce moment, peu importe la raison de l’appel, les gens auprès de qui nous intervenons sont considérés comme potentiellement infectés. On prend les précautions de base : masque souple, visière, gants. Si la personne tousse, a de la fièvre ou a été en contact avec la COVID, on met le kit au complet : masque réutilisable à cartouche ou N95, lunettes, double-gants, jaquette… On travaille toujours en équipe de deux, alors le premier paramédic va s’approcher de la personne, alors que le deuxième va lui passer les équipements d’intervention. »

Bien entendu, toutes ces précautions viennent accroître le temps consacré à chaque intervention.

« Ce qui est long, c’est tout le nettoyage supplémentaire. Il faut décontaminer tout notre équipement, tout laver, tout nettoyer… On est habitués à fonctionner comme des machines, il faut se calmer un peu ! », rigole Nora au bout de la ligne, avec un brin d’autodérision.

Les changements de protocole apportent eux aussi leur source de stress. « On est “drillés” comme des machines, on a été formés avec des séquences de gestes qu’on reproduit automatiquement… Quand il faut intégrer de nouvelles procédures, la charge mentale devient plus grande. »

Par chance, un vent de solidarité parmi la population réconforte Nora. « Sur la route, il y a beaucoup de gens qui nous soutiennent. On nous envoie des thumbs up. Des commerces nous offrent le café, des rabais sur la bouffe, on nous apporte des pizzas… Vraiment, c’est le fun de voir ça. »

Services de garde d’urgence en milieu familial : s’adapter pour aider

Au lendemain des premières annonces du gouvernement concernant les mesures de confinement, les parents de partout au Québec ont vite dû s’organiser, notamment ceux qui œuvrent dans les secteurs essentiels. Dans ce contexte difficile, plusieurs responsables d’un service de garde (RSG) ont décidé de demeurer ouvertes afin d’offrir un peu de stabilité à ces parents et à leurs tout-petits.

Selon Hélène Côté, RSG de la région de Portneuf qui accueille actuellement un enfant, « les parents ont été très soulagés de pouvoir le maintenir dans son milieu habituel. Ces parents nous aident collectivement par la nature de leur travail et je suis fière de pouvoir les aider. Pour notre sécurité, nous avons convenu d’un protocole de désinfection ainsi que d’un protocole d’arrivée et de départ qui nous permet de respecter les consignes sanitaires. Ça se passe très bien, on collabore et tout le monde y gagne ».

Pour les RSG offrant un service de garde d’urgence, l’essentiel, c’est de convenir de mesures permettant à toutes et à tous d’assurer un maximum de sécurité. « J’ai choisi de maintenir mon service ouvert, car si je me mets dans la peau de ces parents, moi aussi j’aimerais que mes enfants puissent être dans un milieu qu’ils connaissent et où ils sont à l’aise », explique Vanessa Savard, RSG de Beauport. « Pour que cela fonctionne, nous nous sommes mis d’accord sur les mesures à respecter. Par exemple, j’accueille les enfants dans l’entrée, les parents ne rentrent pas. Comme la mère travaille en milieu hospitalier, nous avons aussi convenu qu’elle changerait de vêtements avant de se présenter chez moi. En cette période difficile, on fait notre part », ajoute Vanessa Savard.

Il faut appuyer les travailleuses et travailleurs en situation de crise sanitaire

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs en intervention communautaire (STTICCSN) demande que 10 mesures immédiates s’appliquent pour appuyer le travail du personnel des organismes communautaires dans la crise de la COVID-19.

Pendant que la pandémie prend de l’ampleur, plusieurs travailleuses et travailleurs des organismes représentés par le STTICCSN œuvrent actuellement au front et prennent des risques en jouant un rôle prépondérant dans la crise sanitaire auprès des personnes les plus vulnérables. Ils et elles les accompagnent, écoutent, rassurent et répondent à leurs besoins de base. Dans la situation de crise actuelle, elles et ils font tout ce qui est possible pour offrir le soin que méritent ces personnes, mais sont laissés à eux-mêmes.

10 mesures pour assurer une prestation de service durant la crise
Le STTICCSN demande aux directions des organismes, à la direction régionale de la santé publique de Montréal et au gouvernement Legault de mettre en place dès maintenant des mesures visant à assurer la sécurité physique et psychologique des travailleuses et travailleurs tout en les protégeant d’une éventuelle précarité financière en cas d’infection.

Pour supporter les équipes, le STTICCSN a 10 demandes :

  1. Assurer un approvisionnement continu en équipement de protection individuelle et de la formation pour son utilisation.
  2. Support clinique et psychosocial aux équipes.
  3. Consultations des employé-es dans la mise en place des mesures préventives.
  4. Maintien du traitement en cas d’infection au COVID-19.
  5. Bonification de la banque de journées personnelles pour prévenir le burnout.
  6. Maintien des salaires pour les employé-e-s permanent-e-s et les occasionnel-le-s en cas de réduction ou de fermeture des services.
  7. Ajustement des salaires des pair-es aidant-es.
  8. Bonification de 15 % du salaire pour les risques encourus.
  9. Maintien des conventions collectives.
  10. Application de ces mesures aux ressources non représentées par le STTICCSN.

Le STTICCSN a transmis ces demandes aux directions des sept organismes communautaires où elle représente le personnel ainsi qu’à la Direction régionale de santé publique (DRSP) le lundi 30 mars. À ce jour, plusieurs organismes, comprenant la DRSP, n’ont toujours pas donné de réponse.

« Cette crise sanitaire réaffirme deux choses. Premièrement, que les travailleuses et travailleurs du communautaire sont essentiels pour le bien-être de milliers de personnes vulnérables. Deuxièmement, qu’encore une fois, ces travailleuses et travailleurs ne sont pas reconnus à juste titre pour leur travail. Nous sommes déterminés à nous faire entendre pour que plus jamais nous ne soyons délaissés par nos employeurs, la DRSP et le gouvernement », explique Yannick Gingras, président du STTICCSN.

Confinés dans la rue

Certains organismes qui viennent en aide aux gens dans la rue ont fermé leurs portes le temps que passe la COVID-19. Spectre de rue, lui, demeure ouvert. Nouvelles CSN s’est entretenu avec une travailleuse de rue qui a bien du pain sur la planche par les temps qui courent.

COVID pas COVID, le travail quotidien de Julie Laflamme-Desgroseilliers et de ses pairs consiste à arpenter les rues de Montréal, à pied, avec un sac à dos et un bac pour qu’ils soient reconnus par les personnes concernées, tout en demeurant discrets. Leur rôle vise à repérer les individus qui peuvent avoir besoin d’eux et à développer des stratégies pour qu’ils viennent les voir. « On se tient dans les parcs, dans les piaules, ces endroits fermés où il y a de la consommation, dans des squats, et on développe des stratégies pour que les gens viennent nous voir. Puis, lorsque la confiance est installée, on tente de leur donner le soutien dont ils ont besoin ». Ce soutien, nous explique Julie, peut se concrétiser par l’accompagnement chez le médecin, au palais de justice, ou chez un agent de probation. Il n’est pas rare non plus que les travailleuses ou les travailleurs de rue aident les gens qu’ils rejoignent à se trouver de la nourriture, un appartement ou des vêtements.

Le portrait a changé
La pandémie a changé bien des aspects du travail de Julie, qui remarque à quel point les gens qu’elle croise sur la rue se trouvent principalement parmi la clientèle cible. En raison du confinement, la majorité de la population travaille moins ou travaille à domicile. Les personnes dans la rue, elles, se font mettre en dehors des refuges durant le jour. Comme elles n’ont pas la possibilité d’aller dans les restaurants ouverts 24 heures ou dans les centres commerciaux comme en temps normal, elles demeurent dans les parcs et les espaces publics.

Bien entendu, le manque de ressources en temps de COVID donne lieu à des situations de stress plus intense. Les personnes dans le besoin peuvent en effet être plus à cran. Puisqu’elles reçoivent moins d’argent, elles ont plus de mal à se procurer la drogue à laquelle elles sont habituées. « On essaie de les aider comme on peut, mais ça reste de la survie, explique Julie. On fait aller nos contacts pour trouver de la bouffe, des endroits pour dormir. Mais ce n’est pas évident, quand les refuges fonctionnent à moitié de leur capacité en raison de la distanciation sociale. »

Être ultra-conscient de son environnement
Julie souligne également le côté paradoxal de son travail, en situation de pandémie. « On est là pour faire de l’intervention de proximité, mais il faut constamment rappeler aux gens de rester à deux mètres de nous. Il faut penser à tout moment à se mettre du Purell, pour éviter d’être contaminé ou de devenir un agent de contamination. Les gens qu’on accompagne sont maganés, vulnérables. C’est une population à risque de mourir si elle attrape la COVID-19, car les problèmes respiratoires causés par la cigarette ou la drogue sont fréquents. »

« Des fois, le sentiment d’impuissance est grand. Mais beaucoup de gens ont besoin de nous. Ça nous aide à tenir le coup », conclut Julie Laflamme-Desgroseilliers.

Québec doit intervenir pour autoriser les personnes accompagnantes

Le 3 avril dernier, l’Hôpital général juif de Montréal a émis une nouvelle directive stipulant qu’aucun partenaire ni autre accompagnant-e ne serait autorisé en salle d’accouchement laissant ainsi les femmes et les personnes enceintes seules pour accoucher. Nous souhaitons interpeller le gouvernement du Québec et lui demander de prendre une position claire contre cette mesure.

Nous comprenons que de telles directives soient motivées par la nécessité de protéger toute personne déambulant à l’hôpital, mais surtout le personnel soignant sur la ligne de front face à la COVID-19. Néanmoins, les groupes que nous représentons ont tous été interpellés par des femmes en détresse, de même que par des professionnel-les en désaccord profond avec cette mesure, certain-es allant jusqu’à envisager des démissions en bloc. Nous sonnons donc l’alarme : cette directive va trop loin. Elle ne sert ni la population ni les professionnel-es de la santé.

Protéger la santé de la personne qui accouche et de son nouveau-né passe par la prévention des complications, laquelle est intrinsèquement liée à la préservation des processus physiologiques. Les études le démontrent et toutes les instances de santé sont unanimes : la présence d’une personne significative est une condition essentielle au bon déroulement d’un accouchement.

De sérieux risques
D’autre part, nous sommes alarmés qu’un nombre croissant de femmes et de personnes qui accouchent envisagent in-extremis la possibilité d’accoucher chez elles sans assistance et de faire appel aux services ambulanciers lorsque la naissance sera imminente. Non seulement ce choix de dernière minute comporte de sérieux risques pour la sécurité des accouchements, mais il menace également d’engorger les services ambulanciers déjà sous tension. Il est évident qu’advenant l’adoption d’une telle directive par d’autres établissements de santé, ce mouvement serait amplifié.

Ceci étant dit, nous comprenons la crainte des professionnel-les de s’exposer à la COVID-19, en particulier lorsque des personnes mentent sur leur état de santé. Il nous paraît essentiel de continuer à enjoindre la population à suivre les directives tout en priorisant l’octroi d’équipement de protection pour les professionnel-les plutôt que d’opter pour des mesures aussi controversées et punitives. Soulignons que les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Société des obstétriciens-gynécologue du Canada (SOGC) stipulent que même les personnes diagnostiquées COVID-19 positif devraient être accompagnées durant leur accouchement.

Des situations contraignantes similaires ont eu lieu en France et dans la ville de New York. Les autorités gouvernementales ont dû se rétracter après avoir imposé de telles mesures en constatant les conséquences gravissimes d’une telle directive sur la santé mère-enfant. Nous croyons qu’il est possible de concilier protection du personnel de la santé et du public d’un côté et respect des droits fondamentaux des femmes et des personnes qui accouchent de l’autre. Le gouvernement du Québec doit rétablir la présence d’une personne accompagnante lors d’accouchement.

Signataires
Regroupement Les Sages-femmes du Québec
Groupe MAMAN Mouvement pour l’autonomie dans la maternité et l’accouchement naturel
Regroupement Naissance Respectée
Association québécoise des accompagnantes à la naissance
Confédération des syndicats nationaux
Fédération des professionnèles (FP–CSN)
Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)
Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN)
Association canadienne des sages-femmes
Association québécoise des infirmières et infirmiers

Une prime insuffisante et inéquitable

« Pour le gouvernement, les travailleuses et les travailleurs du secteur public au front contre la COVID-19 n’ont pas toutes et tous la même valeur. C’est inacceptable. Ces femmes et ces hommes qui luttent pour nous méritent mieux », affirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

Après un premier arrêté ministériel en éducation, le 18 mars, qui venait suspendre certains droits des travailleuses et des travailleurs et un second le 21 mars, qui venait faire la même chose dans le secteur de la santé et des services sociaux, c’est à nouveau par une décision unilatérale que le gouvernement est venu fixer les modalités entourant la prime COVID-19, un geste fortement décrié par la CSN. « Les discussions avec le Conseil du trésor sur la prime COVID-19 étaient loin d’être terminées. Nous déplorons le manque d’écoute du gouvernement envers celles et ceux qu’il ne cesse d’appeler ses anges gardiens », ajoute Caroline Senneville.

Toutefois, au-delà de la façon de faire, la prime en elle-même est loin de satisfaire la CSN. Comme cela est libellé dans l’arrêté ministériel déposé hier, le Conseil du trésor choisit d’offrir à certains salariés du réseau de la santé et des services sociaux une prime de 8 %, et à d’autres, une prime de 4 %, alors que tous les salarié-es sont sous pression de façon continuelle durant cette crise. « La prime est nettement insuffisante; elle ignore complètement bon nombre de travailleuses et de travailleurs au front eux aussi, notamment le personnel des services de garde d’urgence et des services à domicile. »

Pour la CSN, il est clair que les iniquités qu’entraîne une prime exprimée en pourcentage sont injustifiables. « Que ce soit dans un établissement de santé, un centre de laboratoire, un domicile privé, un CHSLD ou une école, le danger est bien réel pour tout le monde et le travail de l’ensemble du personnel au front doit être reconnu et valorisé. Une prime en pourcentage, qui se traduit forcément par des montants plus bas pour les salaires les moins élevés, envoie le message aux travailleuses et aux travailleurs que de mettre sa vie en danger ne mérite pas la même reconnaissance pour toutes et tous », poursuit Caroline Senneville.

À l’instar de ce que le gouvernement a mis en place pour le secteur privé (prime de 4 $ l’heure en montant fixe et montant fixe de 100 $ par semaine), la CSN demande à nouveau au gouvernement d’établir la prime spéciale sous forme d’un montant fixe. Rappelons que la centrale syndicale a demandé, le 23 mars dernier, une série de mesures à mettre en place immédiatement pour passer à travers la crise, dont une prime de 3 $ à 4 $ l’heure pour le personnel du secteur public appelé à contribuer aux efforts des mesures d’urgence de lutte contre la COVID-19.

Depuis le début de la crise, la CSN se bat pour que la contribution de TOUS les anges gardiens soit reconnue à sa juste valeur et elle poursuivra les discussions en ce sens dans les prochains jours. « Dans le contexte actuel, le gouvernement doit faire mieux », conclut Caroline Senneville.

Des primes insultantes pour le secteur préhospitalier de la CSN

Les paramédics, répondantes et répondants médicaux d’urgence (RMU), et le personnel de soutien de la CSN réagissent avec vigueur à l’arrêté ministériel concernant le secteur préhospitalier et dénoncent les primes qu’ils jugent non seulement insuffisantes, mais insultantes.

« À nos yeux, il ne fait aucun sens que les primes accordées à notre secteur soient de 4 % tandis que le reste des corps de métiers qui sont en première ligne ont des primes de l’ordre de 8 % », s’est s’exclamé Jean Gagnon, paramédic et responsable du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). « Face à l’ampleur de la crise sanitaire dans laquelle nous nous trouvons, la reconnaissance de celles et de ceux qui sont confrontés quotidiennement à la pandémie est une nécessité. Une offre aussi basse, c’est un manque de respect envers notre travail et un affront considérant les risques qu’on prend au quotidien! » ajoute le représentant syndical.

Pour Lucie Longchamps, vice-présidente des secteurs privés de la FSSS–CSN, il est inconcevable que les primes accordées dans le secteur soient inférieures à celles de la première  ligne, quand on sait que l’élément sur lequel le gouvernement s’est basé pour les fixer est la fréquence des contacts. « Lorsqu’on voit que les paramédics portent directement secours et assistance à des personnes porteuses de la COVID-19, on ne comprend pas que le ministère choisit de leur donner des primes inférieures à celles qu’il a accordées au reste du réseau. Les conditions dans lesquelles les paramédics travaillent actuellement ont un impact sur leur santé et sur celle de leur famille, au même titre que les travailleuses et les travailleurs dans les établissements. »

Les syndicats du secteur préhospitalier dénoncent également le fait que les répartiteurs et répondants médicaux d’urgence ne soient pas considérés dans l’octroi des primes accordées aux travailleuses et aux travailleurs de la santé et des services sociaux alors qu’ils fournissent des services essentiels et nécessaires en ces temps de pandémie.

Le gouvernement tarde à agir pour assurer la protection du personnel

Au courant de la semaine, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) a ciblé 5 problèmes prioritaires à régler d’urgence pour assurer la protection du personnel. Le gouvernement Legault tarde toujours à envoyer des directives claires pour la santé et sécurité du personnel. La FSSSCSN continue de demander la mise en place de mesures immédiates pour appuyer le personnel, tant dans le public que dans le privé.

Les 5 problèmes identifiés par la FSSS-CSN :

  1. Le manque d’équipements de protection individuelle
  2. La protection du personnel dans les milieux de soins de longue durée (CHSLD et CHP)
  3. Le non-respect des règles d’isolement à domicile
  4. La perte de traitement du personnel en isolement
  5. Le dépistage du personnel

En plus de compromettre la santé et la sécurité du personnel, ces manquements entrainent des risques accrus pour la santé publique. « Chaque jour, des dizaines de travailleuses et travailleurs du réseau entrent en contact avec nous. Elles sont au front et elles sont inquiètes. On intervient sans cesse pour régler les préoccupations, mais force est de constater que le gouvernement ne fait pas tout le nécessaire pour assurer la protection du personnel. On remarque une distance importante entre le discours public du premier ministre et la réalité sur le terrain. Il faut agir vite pour éviter une éclosion de l’intérieur du réseau ! », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Il faut peser sur le gaz pour avoir plus d’équipements !
Plusieurs travailleuses et travailleurs du réseau s’inquiètent du manque d’équipement de protection individuelle. Pour la FSSSCSN, les gouvernements doivent rapidement prendre les moyens d’augmenter la quantité des équipements de protection individuelle. Plus la transmission communautaire s’accentuera, plus il sera important de s’assurer d’avoir les équipements pour veiller à la protection du personnel et de la population.

Pour répondre aux préoccupations du personnel, la FSSSCSN propose :

  • Que le gouvernement transmette au personnel un échéancier du déploiement des équipements par secteur.

Stabiliser les équipes pour freiner la pandémie dans les CHSLD et les CHP
Dans les derniers jours, plusieurs éclosions sont apparues dans des CHSLD et des centres d’hébergement privés (CHP). La FSSSCSN a remarqué certaines lacunes qui mettent à risque le personnel et les résident-es : mesures de protection insuffisantes (équipements et procédures), lenteur des communications, personnel déplacé dans plusieurs centres et sur plusieurs étages et difficulté à obtenir les équipements rapidement.

Pour régler ces problèmes, la FSSSCSN propose :

  • De stabiliser les équipes par CHSLD et CHP.
  • Former des équipes de volontaires dédiées aux zones de contamination.
  • Rehausser les mesures de protection applicables aux milieux d’hébergement de longue durée aux prises avec des cas de COVID au même niveau que pour les milieux de soins aigus.

« Les milieux de soins de longue durée prennent en charge des cas COVID de plus en plus lourds. Dans certains cas, on doit dédier des unités entières à ces cas. Il faut appliquer à ces milieux les mêmes mesures de protection qu’en centre hospitalier, où seraient normalement les cas COVID », souligne Judith Huot, vice-présidente de la FSSSCSN.

Une directive insensée : ramener du monde sur le plancher avant la fin des périodes d’isolement
« Si vous revenez de l’étranger et que vous sortez de votre isolement avant la fin des 14 jours, vous pouvez vous retrouver avec une amende salée. Mais si vous travaillez dans le réseau de la santé auprès des personnes les plus vulnérables et les plus susceptibles de décéder si elles sont infectées, votre employeur peut décider de vous ramener au travail. C’est une aberration totale », lance Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

  • Le personnel du réseau en isolement doit l’être pour toute la durée d’isolement recommandée par l’INSPQ

Maintenir le traitement pour le personnel en isolement
Certains employeurs mettent des travailleuses et travailleurs en isolement, selon les directives de l’INSPQ, sans les rémunérer. Le docteur Horacio Arruda a pourtant rappelé cette semaine que le personnel en isolement doit être rémunéré. Il faut maintenant que le gouvernement fasse le travail pour faire comprendre le message aux employeurs récalcitrants.

  • Le personnel en isolement doit être rémunéré.

Tester le personnel en contact avec des cas de COVID-19
Sur la question des tests, le gouvernement indique que la priorité est pour les patient-es et le personnel. Le gouvernement indique qu’il maintient sa décision que les tests sont seulement pour le personnel présentant un symptôme. Cela pose problème puisqu’une travailleuse ayant été en contact avec une personne infectée peut l’être elle-même et être asymptomatique. C’est pourquoi il faut tester davantage le personnel du réseau.

Pour régler ce problème, la FSSSCSN propose :

  • Que l’on teste en priorité le personnel en contact avec des cas de COVID-19, qu’ils soient symptomatiques ou non.

Il faut reconnaître de manière permanente le travail de l’ensemble du personnel

L’annonce d’une prime temporaire de 4 $ de l’heure pour les préposé-es aux bénéficiaires qui œuvrent dans les centres d’hébergement privés (CHP) est une manière de reconnaître leur travail essentiel auprès des aîné-es. Pour la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN), l’heure est venue de reconnaître de manière permanente les efforts de toutes les travailleuses et travailleurs du secteur.

La crise de la COVID-19 frappe de plein fouet les CHP et c’est sur les épaules du personnel que repose la lourde tâche de freiner la pandémie. Dans les derniers jours, la FSSSCSN est intervenue auprès de plusieurs employeurs et du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour faire appliquer les directives et veiller à la protection des résident-es et du personnel.

Mais avec cette annonce, nous craignons des divisions à l’intérieur des équipes. Autre exemple de préoccupation, depuis le début du confinement, le personnel de soutien qui travaille dans les salles à manger doit maintenant faire la livraison aux chambres et est ainsi exposé. L’épuisement des équipes est en progression.

« À première vue, cette annonce peut sembler extraordinaire. D’ailleurs, la FSSS-CSN reconnait le caractère spectaculaire de celle-ci. Mais en attendant plus de détails, nous avons plusieurs préoccupations. C’est certain qu’il est difficile de cracher sur une prime de 4 $ l’heure, aussi temporaire soit-elle. Mais cette manie de diviser les équipes alors que tout le monde est à pied d’œuvre pour traverser la crise est plus que fatigante », déclare Jeff Begley, président de la FSSSCSN.   

« La FSSSCSN réclame depuis des années une augmentation des salaires dans les résidences privées pour aîné-es et l’annonce gouvernementale répond en partie à cette préoccupation. Après la crise, il y aura toujours un problème de fond à régler : les salaires ne sont pas au rendez-vous dans ces résidences. C’est pourquoi il faut les hausser de manière permanente pour toutes les travailleuses et travailleurs ! », explique Gilles Gagné, représentant des CHP à la FSSSCSN.

Prime COVID-19 : réaction de la CSN

À la suite des revendications répétées de la CSN, le Conseil du trésor a modifié sa proposition pour la prime COVID-19.

Alors qu’il nous disait ce matin même (2 avril) que la prime COVID-19 qu’il envisageait ne s’appliquerait qu’à une partie du personnel de la santé et des services sociaux, il nous informe maintenant, et ce par un point de presse, qu’il propose une première prime de 8 % pour les travailleurs et les travailleuses qu’il considère de « première ligne », soit tous les professionnels de la santé œuvrant directement auprès de la clientèle, que ce soit aux urgences, aux soins intensifs, dans les centres de confinement, les cliniques de dépistage, ou les CHSLD. Il met aussi sur la table une autre prime de 4 % pour tout le reste du personnel du réseau public de la santé et des services sociaux. Ces primes seraient rétroactives au 13 mars et en vigueur jusqu’au 1er mai, et pourraient être renouvelées. Pour la CSN, il est clair que ces primes sont toujours nettement insuffisantes quant à leur hauteur et à leur application limitée à certains secteurs ou réseau.

Au moment d’écrire ces lignes, nous ne pouvons affirmer avec certitude quels titres d’emploi constituent la « première ligne » aux yeux du gouvernement. Le gouvernement a précisé que cette mesure serait incluse à un arrêté ministériel à paraître prochainement. Nous vous tiendrons informé-es de tout développement.

Soulignons que ces primes présentées aujourd’hui par le gouvernement n’ont pas fait l’objet d’une entente à aucune table de négociation. Il en va de même des mesures particulières à la COVID-19, pour assurer la santé et la sécurité du personnel.

Maisons d’hébergement pour femmes : se protéger de l’homme et du virus

Maisons d’hébergement pour femmes : se protéger de l’homme et du virus

Kathleen Grenon travaille à la Maison Latraverse dans Lanaudière, qui vient en aide aux femmes victimes de violence conjugale. Depuis le début de la crise de la COVID-19, son quotidien a radicalement changé, tout comme celui de ses collègues de travail.

La travailleuse, qui est également présidente de son syndicat, le dit sans détour : « L’une de nos grandes inquiétudes, c’est la difficulté des femmes à entrer en contact avec nous dans une situation de confinement comme celle que nous vivons. » Pour cette raison, le Regroupement des maisons d’hébergement travaille à établir une entente avec les pharmacies. En cas de besoin, les femmes qui vivent de la violence pourront s’adresser au pharmacien ou à la pharmacienne pour que cette personne appelle la police ou contacte une maison d’hébergement. L’obligation de distanciation sociale donnera un peu de latitude à la femme, dans les cas où son conjoint lui collera aux baskets. Car à la pharmacie, les clients passent une personne à la fois. Il s’agit d’une exigence des pharmaciens. L’homme devra donc attendre plus loin. « On est en train d’officialiser ce système-là dans notre région, mais toutes les femmes, partout au Québec, sont invitées à procéder de la sorte, que ce soit dans une pharmacie ou une épicerie », souligne Kathleen Grenon.

C’est ici toute la question de la communication entre les usagères des maisons et les travailleuses qui est revue. « On travaille sur des moyens de communiquer via les nouvelles technologiques afin que les femmes n’aient pas à nous parler de vive voix, ajoute-t-elle. Hier, une femme nous a appelées et a raccroché en disant qu’elle s’était trompée de numéro de téléphone. Ce genre de situation peut être causée par le contrôle accru de l’homme sur sa conjointe en temps de COVID-19. On veut éviter que ça se produise. »

Maison en quarantaine
Pour voir à la préservation de la santé des intervenantes, une deuxième maison d’hébergement ouvrira ses portes. Les femmes y seront d’abord hébergées pendant 14 jours de quarantaine avant de pouvoir être accueillies à la Maison Latraverse, à la condition de n’avoir présenté aucun symptôme durant leur isolement. Si une femme teste positif à la COVID-19, le ministère de la Santé et des Services sociaux interviendra auprès d’elle et de ses enfants. « Nous ne sommes pas en mesure d’accompagner une femme qui serait atteinte du coronavirus, on ne peut pas aller jusque-là », précise Kathleen Grenon.

Pour la travailleuse, les nouvelles façons de faire sont difficiles puisqu’elles impliquent un contrôle qui va à l’encontre des valeurs d’accompagnement et d’accueil de la maison. « Les femmes ont le droit de sortir deux fois durant la journée pour aller prendre l’air 30 minutes. Celles qui ne veulent pas collaborer ne peuvent pas rester. C’est une question de santé et de sécurité pour toutes. »

On garde le cap
Étant placés sur la liste des secteurs essentiels, ces établissements doivent rester ouverts. Or, bien que le flot de travail ait diminué et que certaines personnes immunosupprimées doivent s’absenter, toutes conservent leur salaire. « Une prime de 0,50 $ a aussi été accordée aux travailleuses sur le terrain », souligne Kathleen Grenon.

L’établissement a également eu la confirmation que les coûts reliés à l’ouverture de l’autre maison seront remboursés, comme l’épicerie ou la sécurisation des lieux. « Les femmes qui arrivent dans cette autre maison viennent de quitter leur conjoint violent ; la fenêtre de risques est donc plus grande. Il faut organiser les lieux pour préserver leur sécurité. »

Plusieurs mesures de protection ont bien sûr été mises en place pour la protection des travailleuses. À cet effet, les réunions d’équipe se déroulent par visioconférence. Le nombre de personnes autorisées à s’asseoir à la table a diminué durant les heures de repas. Les travailleuses sont bien informées des gestes à poser pour se prémunir contre le virus, comme le lavage systématique des vêtements au retour du travail. « On n’est pas en priorité pour l’accès au matériel médical, il faut donc déployer d’autres formes de protection », explique la présidente du syndicat. Comme on les connaît, les travailleuses dévouées des maisons d’hébergement pour femmes violentées ne baissent pas la garde devant la menace du coronavirus. Elles en ont vu d’autres.

Sentiment d’impuissance parmi les employé-es de la Maison Jean Lapointe

« Bien sûr qu’on se sent impuissant. Notre travail, c’est aider les gens… », regrette Raynald Moreau, conseiller clinique au programme alcool et drogues et président du syndicat de l’organisme, où travaillent environ 70 employé-es. « Mais d’un autre côté, on est toujours inquiets de l’état de santé dans lequel les personnes entrent en thérapie. On devenait anxieux, c’est sûr. »

Située dans le Vieux-Montréal, la Maison Jean Lapointe accueille généralement, dans son programme de thérapie interne, de 30 à 40 résidentes et résidents pour une période allant de 21 à 28 jours. Ils ne sont que huit actuellement. Lundi prochain, ils ne seront plus que quatre, jusqu’à ce que la dernière personne rentre chez elle.

« On est un milieu fermé. Les personnes aux prises avec une dépendance dorment ici, mangent ici, se côtoient tous les jours. On n’a eu aucun cas parmi les résidents ou les employé-es, mais mettons qu’on ne pouvait pas se le permettre », explique Raynald. Bien entendu, le personnel a pris les mesures d’hygiène adéquates pour éviter que le virus ne pénètre dans le centre de thérapie.

Les résidents sont-ils plus angoissés, compte tenu des circonstances actuelles ? « Pas vraiment. Ils sont complètement coupés du monde : pas de cellulaire, pas d’ordinateur, pas de journaux, pas de télévision — sauf les soirs de fin de semaine. Quand ils vont faire leur promenade quotidienne dans le quartier, accompagnés d’un bénévole, il n’y a personne dans les rues. Ils vont faire un méchant saut quand ils vont sortir… »

Le premier programme affecté fut celui de la prévention. Une quinzaine de salarié-es travaillent habituellement à sensibiliser les jeunes dans les écoles primaires et secondaires. Ils sont actuellement en mise à pied et, compte tenu de l’incertitude générale, le programme ne reverra le jour qu’à l’automne.

Dès la mi-mars, la direction de l’établissement décidait de ne plus accueillir de résidents pendant une période de deux semaines. La décision fut prise par la suite de ne plus offrir de thérapie interne jusqu’à nouvel ordre. La totalité des employé-es se verra donc mise à pied, à l’exception de quelques salarié-es du programme de jeu pathologique, qui offre des consultations externes.

« La direction est actuellement en train d’étudier la possibilité d’offrir un programme de consultations externes pour le programme de dépendance à l’alcool et aux drogues. Mais on ne sait pas quand, ni comment ça serait offert. Moi, je suis le plus vieux ici. Je vais laisser ça aux plus jeunes. »

Raynald s’en voudrait de raccrocher sans demander une faveur. « Peux-tu remercier notre conseillère syndicale ? Elle a vraiment été formidable au cours des derniers jours. »

Elle saura se reconnaître…

STT en petite enfance de la Montérégie – CSN | Garderie Les Dinos Rigolos

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie – CSN a été accrédité le 2 mars pour représenter :
« Tous les salariés au sens du Code du travail » de la Garderie Les Dinos Rigolos.

Ces travailleuses ont décidé de rejoindre la CSN afin d’acquérir la reconnaissance de leur expertise et de leur expérience alors que leurs conditions sont moindres que les centres à la petite enfance bien que cet établissement soit largement subventionné par l’État québécois.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs en petite enfance de la Montérégie – CSN est affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux, au Conseil central de la Montérégie et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.

Les syndicats CSN du CHU Sainte-Justine obtiennent le retrait du personnel à risque

Les trois syndicats CSN, représentant l’ensemble des salarié-es du CHU Sainte-Justine annoncent aujourd’hui que l’établissement accepte de retirer les femmes enceintes avec pleine rémunération via le programme Pour une Maternité Sans Danger (PMSD). Les personnes immunosupprimées présentant un billet du médecin et celles âgées de 70 ans et plus qui en font la demande seront aussi retirées.

Les syndicats se réjouissent que le CHU Sainte-Justine fasse preuve de leadership en mettant en œuvre cette mesure nécessaire, afin de protéger adéquatement l’ensemble du personnel de l’établissement. Les syndicats demeureront extrêmement vigilants dans la suite des choses afin d’assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs tout au long de la crise. Rappelons que les fédérations représentant ces syndicats, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont décidé de faire de la santé et de la sécurité du personnel leur priorité absolue. Elles tentent actuellement de convenir au niveau national, avec les représentants des employeurs du réseau, des mesures d’urgence à mettre en place immédiatement pour faire face à la crise de la COVID-19. Le retrait des femmes enceintes, celles qui allaitent ainsi que des personnes immunosupprimées ou d’autres personnes vulnérables des milieux non sécuritaires, avec pleine rémunération, fait partie de ces mesures.

« Le CHU Sainte-Justine a pour mission de se consacrer à la santé et au bien-être des mères et de leurs enfants. En ce sens, la direction devait montrer l’exemple en protégeant les travailleuses enceintes ainsi que le personnel le plus à risque. Nous pensons que cette mesure devrait être de mise dans tous les établissements du réseau », plaide le président du syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine – CSN, Félix-Olivier Bonneville.

« C’est nous qui sommes au front au quotidien et nous le faisons avec cœur et engagement. Il est primordial d’agir rapidement pour protéger l’ensemble du personnel », poursuit la présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec – CSN, Jessica Goldschleger.

« C’est un cri du cœur au nom de tous nos collègues qui s’inquiètent pour leur santé et pour leur sécurité que nous avons lancé à la direction. Nous nous réjouissons qu’il ait été entendu par la direction et nous espérons que tous les établissements suivront la voie que nous traçons aujourd’hui, pour le bien de l’ensemble du personnel », conclut Simon Bouclin, président du syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine – CSN.

Des mesures d’urgence pour l’ensemble du personnel, partout
Pour les fédérations CSN, ce problème ne concerne pas que le CHU Sainte-Justine, mais bien l’ensemble des établissements : c’est la responsabilité de l’ensemble du réseau et de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, qui est en cause. Outre le retrait de personnes à risque, les deux fédérations tentent depuis plusieurs jours de convenir d’autres mesures d’urgence liées à la crise de la COVID-19. Malgré l’urgence de la situation et les nombreuses heures de discussion, il n’y a toujours pas d’entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux afin de convenir des mesures ciblées essentielles dans ce contexte de crise, pour protéger les travailleuses et les travailleurs.

Ensemble, la FSSS–CSN et la FP–CSN regroupent près de 100 000 salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel, partout au Québec.

Message aux syndicats du secteur public : Un gouvernement déconnecté qui veut couper les ailes des anges gardiens

Rappelons que le 23 mars, la CSN a présenté sa réponse au Conseil du trésor : une suspension de la négociation compensée par plusieurs mesures à mettre en place immédiatement, dont certaines de nature financière, permettant de mettre la négociation de côté pour une période allant jusqu’à 18 mois, afin de pouvoir se consacrer entièrement à la lutte contre la COVID-19, au bénéfice de toute la population.

Au cours de la dernière semaine, nous avons eu plusieurs échanges avec le Conseil du trésor et les représentants patronaux des différents réseaux, mais force est de constater que très peu d’avancées ont été réalisées. En résumé, le gouvernement propose essentiellement d’accepter sa proposition initiale du 12 décembre dernier, que toutes les organisations syndicales avaient jugée inacceptable. Aujourd’hui, en pleine crise, il nous demande d’accepter un statu quo sur les conditions de travail pour les trois prochaines années et il tient à boucler cet important exercice d’ici le 31 mars, alors qu’une telle opération s’étend généralement sur des mois, voire plus encore. Ces « offres » qui étaient déjà déconnectées des réalités vécues et des besoins dans les réseaux publics en décembre dernier le sont encore plus maintenant. Il s’agit d’un grand manque de respect pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public qui ont présentement plus que jamais besoin d’être soutenus.

Quel est le véritable intérêt du gouvernement à vouloir conclure en quelques jours des ententes qui maintiendront à peu de choses près les mêmes conditions de travail inadéquates pour l’ensemble des salarié-es bien au-delà de la crise sanitaire ? Voudrait-il ainsi passer le cap des prochaines élections sans se retrouver à négocier avec ses travailleuses et ses travailleurs juste avant celles-ci ? La crise sanitaire ne doit pas servir à occulter les problèmes réels de conditions de travail.

Une chose est certaine, l’entêtement du gouvernement à vouloir renouveler en vitesse l’ensemble des conventions collectives nuit aux discussions essentielles qui devraient se tenir maintenant afin de mettre en place des mesures d’urgence pour le personnel au front contre la COVID-19. On apprenait ce matin qu’on recense déjà, au Québec, 46 cas de COVID-19 chez le personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Le gouvernement doit agir maintenant; il en va de la sécurité et de la santé, tant physique que psychologique, de centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics. L’heure est grave, il faut consacrer toutes nos énergies à trouver des solutions à la crise et, par conséquent, suspendre la négociation.

Alors que dans le secteur privé de nombreux employeurs d’entreprises jugées essentielles en ces temps de crise valorisent leurs travailleuses et leurs travailleurs en offrant des majorations salariales significatives, le gouvernement, jusqu’à présent, semble plutôt d’avis que ses anges gardiens ne méritent pas tous une reconnaissance de leur contribution. Ce refus de souligner concrètement l’apport crucial de toutes celles et de tous ceux qui, pour les semaines et les mois à venir, maintiendront les services à la population, permettant ainsi de sauver des vies et de sortir le Québec de la crise, est inacceptable.

Dans ce contexte, les fédérations CSN maintiennent que les conventions collectives du secteur public ne doivent pas se négocier à la va-vite, sur un coin de table. Les besoins sont trop importants ; ils l’étaient avant la crise et le seront encore plus au sortir de la lutte contre la COVID-19. Aller de l’avant avec la proposition actuelle du gouvernement n’est pas la voie à suivre.

Nous le disons depuis longtemps déjà : les services publics sont les piliers de notre société. Sans vous toutes et vous tous, aujourd’hui, le Québec ne tiendrait plus debout. La population entière le réalise actuellement et le gouvernement doit aussi le reconnaître par des gestes concrets. C’est par ce message que nous avons terminé la rencontre d’hier avec le Conseil du trésor.

La CSN poursuivra activement les discussions avec le gouvernement au cours des prochains jours. Nous continuerons de vous tenir informés.

Solidarité !

Services de garde d’urgence : des éducatrices qui se portent volontaires

Les éducatrices qui travaillent dans les services de garde d’urgence en milieu scolaire le font en majorité sur une base volontaire et sans aucun avantage financier. « On est vraiment fiers de notre monde », affirme Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

De façon générale, une rotation s’effectue entre les employé-es et chaque personne accomplit son nombre d’heures habituel. À certains endroits, il y avait même plus de volontaires que nécessaire et il a fallu désigner les personnes en fonction de l’ancienneté.

Annie Charland souligne cependant qu’en raison de directives du ministère de l’Éducation qui manquent de clarté, certains services de garde scolaires d’urgence (une minorité) ont toutefois forcé le personnel qui travaillait déjà dans un service choisi par le gouvernement à se présenter. Il faut savoir que beaucoup moins de la moitié des services de garde scolaires sont ouverts en ce moment. Il s’agit souvent de ceux qui sont près des hôpitaux.

Primes demandées
Dans le cadre de la négociation du secteur public, la FEESP–CSN demande que l’effort des employé-es des services de garde scolaires soit reconnu et qu’une prime soit prévue.

Cette prime est d’autant plus justifiée que certaines éducatrices, dont le salaire fluctue entre 20,98 $ et 24,02 $ l’heure, gagnent en deçà de la prestation canadienne d’urgence, qui s’élève à 2000 $ par mois. La majorité d’entre elles travaillent en effet moins de 26 heures par semaine et certaines effectuent aussi peu que 15 ou 20 heures.

Centres d’hébergement privés : la santé et la sécurité avant tout

L’ampleur de la crise de la COVID-19 a plongé l’ensemble du Québec dans une dynamique où toutes et tous doivent s’adapter rapidement. En quelques jours, le quotidien de chacun s’est complètement transformé et les milieux de travail ont été confrontés à la nécessité d’agir rapidement en tenant compte des multiples facteurs de risque liés à la pandémie.

Le secteur des centres d’hébergement privés (CHP) de la FSSS–CSN n’a pas tardé à s’organiser et a été très proactif dès le début de la crise. Au premier rang des préoccupations, la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs. « Nous n’avons pas attendu que le gouvernement émette des recommandations, car dès le départ, nous avons interpellé les différents propriétaires de résidences à propos d’une série d’enjeux. Nous les avons invités à établir un canal de collaboration efficace avec nos représentants syndicaux », explique le représentant du secteur des CHP, Gilles Gagné.

L’objectif de l’opération : s’assurer que la situation soit prise au sérieux afin de ne pas compromettre la sécurité de celles et de ceux qui s’occupent des aîné-es.

L’intervention aura notamment permis d’accroître le nombre d’employe-és dans différents secteurs comme en salle à manger, et ce, afin de pouvoir assurer les services requis à la suite de l’ajout de plages horaires pour les repas. Le nombre d’employé-es a également augmenté dans les cuisines, notamment à la réception des commandes et des livraisons.

Les employeurs ont aussi été sollicités afin de faire en sorte que les produits désinfectants respectent les normes en matière de santé et de sécurité au travail. Enfin, des discussions sont en cours pour permettre aux employé-es de laisser leurs uniformes sur le lieu de travail pour qu’ils y soient lavés, lorsque les installations le permettent.

Tout faire pour protéger le personnel en santé et services sociaux et dans les services de garde

Alors que la transmission communautaire de la COVID-19 se confirme, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande que tout soit fait pour protéger le personnel qui œuvre en santé et services sociaux et dans les services de garde éducatifs.

« Les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux sont au front pour nous aider à traverser cette crise. Elles doivent rapidement sentir que les mesures de prévention sont déployées. Même chose pour celles qui œuvrent dans les services de garde et qui donnent tout un coup de main au personnel des services essentiels. Leur santé et sécurité doit être une priorité si on veut réussir à faire face à la COVID-19 », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Les employeurs doivent respecter les directives de la santé publique
Des employeurs ne mettent actuellement pas tout en œuvre pour appliquer les directives de la santé publique, lesquelles doivent par ailleurs être renforcées, vu la multiplication des cas et la montée de la transmission communautaire. Ces décisions mettent à risque le personnel et la population. Un manque de communication est un des problèmes les plus mentionnés dans les établissements. Un autre problème est au niveau des fit test. Ceux-ci doivent être faits dans les règles de l’art pour bien protéger le personnel. La FSSSCSN demande de plus qu’on s’assure d’avoir des tests et des équipements en nombre suffisant pour le personnel du réseau pour toute la durée de la crise.

Pour parvenir à bien informer le personnel et à rapidement ajuster le tir au besoin, nous invitons les employeurs à mettre les syndicats locaux de la FSSSCSN dans le coup pour agir en prévention.

Protéger le personnel à risque
Plusieurs travailleuses et travailleurs se questionnent sur les mesures de protection pour faire face à la COVID-19. La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes à risque. « Dans les derniers jours, nous avons fait des interventions à plusieurs niveaux, aussi bien auprès du gouvernement que de la CNESST et de la santé publique. Il faut protéger les travailleuses et travailleurs ayant des maladies chroniques, étant immunosupprimées ou ayant 70 ans et plus. Ces personnes doivent être placées en isolement du travail, sans perte de traitement. La priorité doit être de protéger ces personnes pour assurer aussi bien leur sécurité que celle de l’ensemble de la population et actuellement, on joue avec la vie de ces gens », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSSCSN.

Des mesures pour les travailleuses enceintes
La FSSSCSN est aussi préoccupée pour les travailleuses enceintes. Les femmes enceintes devraient immédiatement être retirées du travail.

Une obligation de diligence raisonnable
La FSSSCSN rappelle aux employeurs, tant dans les services de garde que dans le réseau de la santé et des services sociaux, que ce soit dans les établissements publics ou privés, qu’ils doivent faire preuve de diligence raisonnable en prenant toutes les précautions requises pour prévenir les accidents et protéger la santé et la sécurité des travail­leurs. « Un établissement de santé en période de pandémie, ce n’est pas un environnement sécuritaire pour une femme enceinte ni pour une personne à risque », conclut Jeff Begley.