Faire front en mémoire de toutes les femmes

Tant qu’il le faudra, nous aurons le devoir annuel de le rappeler : le 6 décembre 1989, un homme qui en voulait « à mort » aux féministes a tué 14 étudiantes à l’École Polytechnique de Montréal.

Depuis cette tragédie, de nombreuses initiatives ont été mises en place pour prévenir et combattre la violence faite aux femmes. Toutefois, force est de constater que le chemin à parcourir reste long. Malgré l’urgence et en dépit des 31 féminicides commis depuis 2023, le gouvernement de la CAQ ne répond pas à la demande croissante de soutien ni aux besoins des maisons d’aide aux femmes, ignorées dans les budgets de 2023 à 2025. C’est hallucinant de constater à quel point l’appui de ces services essentiels est négligé. Ces violences doivent être reconnues comme un problème systémique et cette reconnaissance doit se traduire par des actions concrètes, un financement durable et une volonté politique ferme pour les contrer.

La réalité est choquante : à ce jour, la CAQ accuse un retard considérable dans la livraison de maisons d’hébergement de deuxième étape pour les femmes et leurs enfants, victimes de violence conjugale. À 30 % en deçà des objectifs fixés en 2021, nous sommes loin du compte. Cet inquiétant retard n’est pas qu’un chiffre, c’est une injustice qui met des vies en danger. Le gouvernement doit agir maintenant et respecter ses promesses pour offrir un avenir sécuritaire à celles qui en ont le plus besoin.

La dernière mise à jour économique du Québec – tenue le 25 novembre, en pleine Journée internationale contre les violences faites aux femmes – a pris des allures d’acte manqué, alors qu’aucun investissement n’a été annoncé pour venir en aide aux victimes, malgré un engagement récent du premier ministre à cet effet.

Et ce n’est pas tout ! Faute de financement, un organisme qui aide les femmes victimes de violence à déménager de façon sécuritaire a dû interrompre ses services, laissant tomber des centaines de bénéficiaires. Ce n’est pas un caprice, que d’avoir recours à un tel service… une fois de plus, ça sauve des vies.

Dans ce contexte, il est d’autant plus préoccupant que le gouvernement veuille inscrire dans la Constitution québécoise la protection du recours à l’avortement. La CSN, comme tant d’autres groupes, estime que cette démarche risque de fragiliser ce droit en le rendant plus vulnérable à de futures restrictions. C’est très risqué, car ça ouvre la porte à une limitation de l’accès à l’avortement – qui est, et doit rester un soin de santé comme les autres soins offerts dans le système québécois. Ceci constituerait une forme de violence institutionnelle basée sur le genre et pourrait servir les mouvements anti-choix. Nous sommons donc la CAQ de reculer sur ce projet.

La lutte contre la violence faite aux femmes ne peut se limiter à des commémorations ou à des discours. Elle doit s’incarner dans des politiques publiques courageuses et dans une éducation qui favorise le respect, la diversité et la remise en question des stéréotypes.

Encore aujourd’hui, les inégalités femmes-hommes persistent et chaque recul en matière de droits des femmes nous rappelle l’importance de poursuivre le combat. C’est en agissant dès maintenant que nous pourrons bâtir une société qui ne tolère aucune forme de discrimination ou de haine envers les femmes.

Nous ferons front !

N’oublions jamais les 14 victimes de féminicides du 6 décembre 1989.
Le 6 décembre, portons le ruban blanc.

Succursale Monk : une fermeture qui ne passe pas pour le SEMB-SAQ

Réunis ce 4 décembre 2025 devant la succursale de la SAQ Monk à Montréal, les membres du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN et ses allié-es ont à nouveau dénoncé la fermeture imminente d’une autre succursale de la SAQ.

« Bien que la SAQ ait suspendu en octobre dernier son projet d’ouvrir une centaine d’agences privées en milieu urbain, cette décision ne remettait pas en question la fermeture de la succursale de la rue Monk. Nous poursuivons notre mobilisation car cette mesure va carrément à l’encontre des intérêts de la population, souligne le président du SEMB-SAQ–CSN, Martin Lachance. Alors que le plan initial visait la fermeture de huit succursales de la SAQ, l’ouverture de 34 nouvelles agences et d’une centaine de micro-agences, la Direction de la santé publique, préoccupée par son offre de services sur le territoire, a mis un frein sur ces projets. Nous invitons la SAQ à poursuivre sa prise de conscience en reconnaissant les liens entre l’ouverture de nouveaux points de vente privés et les questions de santé et de sécurité publique. »

Un autre rassemblement tenu le 28 juin dernier dénonçait la fermeture imminente de cette succursale le 31 août 2025. La SAQ avait toutefois revu ses plans, puisqu’à la suite d’une interpellation du syndicat, la direction a constaté que le bail de la succursale se terminait en réalité le 31 janvier 2026.

« Nous avons déjà vécu plusieurs fermetures sauvages de succursales, des points de vente très rentables que la SAQ a fermés afin de pousser la clientèle vers de plus gros magasins. Et chaque fois, le résultat a été désastreux : les rues se dévitalisent, la plupart des commerces ferment et les locaux commerciaux voisins se vident. À titre d’exemple, la fermeture de la succursale de la rue Centre à Pointe-Saint-Charles en 2012, a transformé une rue dynamique en désert commercial », dénonce la vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, Stéphanie Gratton. Pour nous, la fermeture prévue pour la mi-janvier ne passe pas du tout. »

Le syndicat va suivre de près la stratégie immobilière que la SAQ va présenter le 18 janvier 2026, à l’occasion du dévoilement des plans de gestion de ses succursales sur le territoire.

« Rappelons que la mission principale de la SAQ est la vente de produits de l’alcool de qualité, dans le respect des normes éthiques responsables et des lois encadrant ces activités. Malgré le récent recul, nous voyons d’un mauvais œil l’implantation de micro-agences dans les dépanneurs en milieu densément peuplé, comme Montréal et Laval, avec la commercialisation de petits formats de spiritueux, sans le même engagement législatif pour la vente de ces produits. Avec la multiplicité des micro-agences, dont certaines sont déjà en place, la vérification de l’âge et de la sobriété de la clientèle par des tiers non formés sur ces enjeux nous inquiète », conclut le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord.

À propos

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 69 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemble 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

L’échec de l’homme qui n’écoutait personne

Il y a un an, Santé Québec devenait l’employeur unique des quelque 300 000 salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux. En imposant sa réforme, par bâillon, à l’ensemble des Québécoises et des Québécois, le ministre de la Santé Christian Dubé réalisait un tour de force : créer la structure bureaucratique la plus éloignée possible de celles et ceux qui offrent les soins et services au quotidien comme de ceux qui les reçoivent, y compris leur famille.

Du haut de sa tour d’ivoire, un conseil d’administration formé de top guns veille désormais à verrouiller le système contre toute initiative locale qui pourrait améliorer les soins. Jusqu’ici, les nombreuses tentatives des organisations syndicales d’ouvrir un dialogue avec Santé Québec, qui permettrait de faire entendre les idées des travailleuses et des travailleurs, sont demeurés infructueuses. Dorénavant, c’est plus clair que jamais, toutes les décisions se prennent d’en haut. Et sur le terrain, les salarié-es vous diront qu’absolument rien n’a changé en matière de soins et services à la population.

Disparus, les états financiers des établissements régionaux, qui permettaient à la population de considérer les choix des dirigeantes et des dirigeants, voire de les remettre en cause lors de séances publiques des conseils d’administration… elles aussi disparues.

Quant à l’indépendance de Santé Québec par rapport au ministre, on constate déjà qu’elle servira davantage d’écran, qui permettra au gouvernement d’imposer des compressions budgétaires et d’accélérer la privatisation sans assumer complètement le coût politique de ses choix.

Le virage numérique est une autre belle illustration de cette indépendance de façade. Santé Québec reproduit exactement les mêmes erreurs qui ont mené à un fiasco comme celui de SAAQClic… une stratégie reposant sur des cabinets de consultants externe et de la sous-traitance vers des multinationales. Santé Québec est certainement parmi les employeurs québécois comptant le plus de personnel spécialisé en informatique parmi ses équipes. Et pourtant, l’expertise interne est complètement ignorée.

Le privé : la véritable obsession

On en vient à se demander si, au fond, la CAQ ne cherche pas à mettre en place des conditions garantissant que le réseau public ne soit jamais capable de répondre adéquatement aux besoins de la population. Pour que la privatisation apparaisse comme la seule voie possible d’amélioration. Il faut reconnaître que ça marche ! Jamais, les Québécoises et les Québécois n’ont autant critiqué le réseau public que sous la gestion de la CAQ. En même temps, la CAQ pave la voie au développement de la marchandisation des soins, en normalisant le passage des médecins au privé après cinq années d’exercice au public ou en confiant au privé un nombre croissant de chirurgies. Au lieu d’investir dans le réseau public pour réduire les listes d’attente, elle fait le choix de payer une marge bénéficiaire à des acteurs privés pour qui la maladie est source de profits.

Dans la même veine, il faut craindre que la prochaine politique du gouvernement en matière de soutien à domicile fasse la part belle au secteur privé.

On voit bien que les cliniques privées poussent comme des champignons partout au Québec pendant que les établissements publics sont laissés à l’abandon. C’est l’accès essentiel des citoyennes et citoyens aux soins et services dans le secteur public qui en souffre.

Bref, c’est un constat d’échec. La CAQ et Christian Dubé ont assez fait de dommage au réseau public. C’est assez ! Vous avez eu votre chance. La seule manière d’améliorer le réseau c’est d’écouter les travailleuses et les travailleurs ainsi que les usagère et les usagers. C’est eux qui les ont, les solutions. C’est par cette approche que n’importe quel gouvernement souhaitant vraiment améliorer les choses devra commencer.

C’est entre autres pour cette raison que la CSN mène la campagne Faire front en faveur d’un Québec qui s’occupe de son monde et qui mise sur nos services publics en cessant de nourrir la bête de la privatisation.

Un an de Santé Québec : un constat d’échec lamentable

Douze mois après l’entrée en force de l’agence Santé Québec comme employeur du réseau de la santé et des services sociaux, cette dernière présente un bilan catastrophique, aux antipodes des promesses faites à la population par le ministre de la Santé. La CSN, qui mène la campagne Faire front pour le Québec, réclame un réseau public de santé et de services sociaux plus décentralisé pour bien répondre aux besoins de la population.

Santé Québec et ses « top guns du privé » devaient améliorer la performance et l’efficacité du réseau, assurait Christian Dubé. Un an plus tard, force est de constater que sa réforme bureaucratique n’a eu aucun des bénéfices promis. Pire encore, l’arrivée de Santé Québec a réduit l’imputabilité du gouvernement et l’a déconnecté davantage des besoins de la population.

La liste des ratés est longue : retards de paiements de la rétroactivité et de plusieurs primes, pénurie de personnel, gel d’embauches, infrastructures vieillissantes, explosion des coûts d’entretien et de rénovation, déshumanisation des soins par le recours à des applications de surveillance du personnel, surcharges de travail qui persistent, etc. Sans oublier les nombreuses erreurs et irrégularités des chantiers informatiques (Dossier santé numérique et SIFA), dignes du scandale SAAQclic.

Gaspillage de fonds public
Santé Québec s’est fait le maître d’œuvre des compressions dans les soins et les services à la population, de la multiplication des bris de services et de l’allongement des listes d’attente.

« Depuis l’arrivée de Santé Québec, nous avons assisté à la prolifération des postes-cadres, entre autres pour le recrutement de “talents” et l’octroi de contrats lucratifs à des firmes privées. Santé Québec a dilapidé l’argent des contribuables en salaires et avantages sociaux pour une poignée de bureaucrates grassement payés », dénonce le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc.

 

« Sur le plancher, les travailleuses et les travailleurs manquent de tout. Plutôt que d’investir dans les soins et les services à la population, ce gouvernement a préféré dépenser, à grands frais, dans une nouvelle couche de bureaucratie inefficace. C’est un vrai gâchis », déplore Carole Duperré, vice-présidente responsable du secteur public à la FSSS–CSN.

« Le personnel sur le terrain le constate chaque jour : Santé Québec a augmenté leur surcharge et détérioré le climat de travail, tout en n’améliorant aucunement l’accès de la population aux soins et aux services dont elle a besoin », ajoute la présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Jessica Goldschleger.

En fait, la réforme Dubé et Santé Québec ont précipité le réseau dans une crise sans précédent. « M. Dubé se targuait de vouloir ébranler les colonnes du temple. Il l’a plutôt jeté à terre. Le réseau n’a jamais subi autant d’attaques de la part d’un gouvernement et celles-ci profitent aux entrepreneurs privés comme ceux que M. Dubé est allé recruter pour la mise sur pied de Santé Québec. Pour la CSN, il n’y a pas de profit à faire avec la maladie, c’est pourquoi on continue de faire front pour un réseau vraiment public », termine la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Faire front pour le Québec
La CSN mène la campagne Faire front pour le Québec pour inviter la population à se mobiliser face au bilan désastreux du gouvernement Legault. La CSN fait front pour un meilleur partage de la richesse, pour des services publics aptes à s’occuper de la population et pour une transition juste.

À propos
La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux et services de garde éducatifs à l’enfance. Force reconnue du syndicalisme au Québec, elle compte plus de 140 000 membres, dont 80 % sont des femmes, répartis dans plus de 250 syndicats se trouvant sur l’ensemble du Québec.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN), représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens de partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Entrée en vigueur de la Loi no 14 – Contestations déposées par les organisations syndicales

À peine entrée en vigueur le 30 novembre 2025, la Loi no 14, Loi visant à considérer davantage les besoins de la population en cas de grève ou de lock-out qui a été adoptée par le gouvernement de François Legault le printemps dernier, est déjà contestée devant les tribunaux. La FTQ, la CSN, la CSQ, la CSD et l’APTS, qui représentent ensemble plus d’un million de travailleuses et de travailleurs, annoncent le dépôt de contestations juridiques coordonnées.

« La Loi no 14 brime le droit de grève des travailleuses et des travailleurs, brise l’équilibre des relations de travail et remet trop de pouvoirs entre les mains du ministre du Travail. Dès le départ, nous avions prévenu que la Loi no 14 conforterait les employeurs à laisser traîner les négociations dans l’attente de l’intervention du ministre, qu’elle envenimerait les relations de travail et aurait une incidence importante sur les conflits de travail. Non seulement la Loi no 14 compromet gravement, à notre avis, les droits des travailleuses et des travailleurs, mais elle est aussi inconstitutionnelle, en plus d’être un élément toxique pour le climat social au Québec, dénoncent d’une voix commune les porte-paroles syndicaux Magali Picard (FTQ), Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ), Luc Vachon (CSD) et Robert Comeau (APTS).

« Nous l’avons signifié à maintes reprises : la Loi no 14 est une atteinte à l’action collective des travailleuses et des travailleurs. Elle modifie les règles du jeu unilatéralement sur de fausses prémisses. À vouloir faire taire, ce gouvernement attise la grogne. La voix que nous portons, c’est celle des membres que nous représentons. Et que le gouvernement se le tienne pour dit : ça fait pas mal de monde! »

Dans la rue pour le Québec

C’est aujourd’hui que les neuf principales organisations syndicales, de multiples organismes communautaires ainsi que la population prennent la rue pour le Québec.

Avec la multiplication des compressions dans les services publics, le sous-financement des programmes sociaux ainsi que les nombreux ratés économiques et les attaques aux contre-pouvoirs, le gouvernement Legault s’engage dans un virage à droite qui met en péril le Québec que des générations ont bâti ensemble. Depuis des mois, les scandales économiques et les annonces de compressions se succèdent. Pendant que les établissements scolaires manquent de personnel, que les hôpitaux débordent, que les délais d’accès aux services s’allongent, que les travailleuses et travailleurs des industries subissent des contrecoups économiques, de plus en plus de familles fréquentent les banques alimentaires et peinent à se loger.

La prospérité d’une société se mesure à la qualité de ses services publics, à la vitalité de son économie et des conditions de travail dans l’ensemble des secteurs d’activité, à sa capacité de s’occuper de l’ensemble des personnes qui la composent et au respect des droits de celles et ceux qui y travaillent. Soyons clairs : en voulant restreindre le champ d’action des organisations syndicales, c’est l’ensemble de la société civile qui se retrouve attaquée de front. Ce samedi, c’est un message fort que nous envoyons au gouvernement par la voie de la réplique collective.

Nous marchons pour affirmer que la justice sociale n’est pas négociable et qu’on ne bâtit pas une société forte en rétrécissant le débat. Ensemble, faisons entendre la voix d’un Québec fier, solidaire et résolument tourné vers l’avenir.

Nous marchons pour dire non à la voie du repli, des coupes, de la confrontation, ainsi qu’à l’ingérence de l’État dans le fonctionnement des syndicats et du déni de la démocratie que choisit de prendre le gouvernement.

 

 

Vendredi fou : le CTI et la CSN appellent la population à boycotter Amazon

Alors que plusieurs des 4500 personnes mises à pied à la suite de la fermeture des centres de distribution d’Amazon n’ont toujours pas retrouvé d’emploi, le Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI) et la CSN appellent la population à boycotter la multinationale à l’approche de la période des Fêtes.

Plusieurs militantes et militants du CTI et de la CSN ont investi les rues du centre-ville de Montréal ce matin pour distribuer des tracts à la population, les invitant à faire leurs achats du Vendredi fou auprès des commerçants locaux plutôt que sur une Amazon.

« Plusieurs de nos collègues de travail n’ont toujours pas réussi à se trouver un emploi », déplore le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs d’Amazon Laval–CSN, Félix Trudeau. « Avec la complicité du gouvernement de la CAQ, Amazon n’a pas mis en place les mesures d’aide à la recherche d’emploi pourtant prévues à la loi lors de licenciement collectif. »

« Le droit de se syndiquer pour améliorer ses conditions de travail, c’est fondamental au pays », rappelle Mostafa Henaway, organisateur communautaire du CTI. « Plutôt que de respecter ce droit, Amazon a fermé ses entrepôts et transféré ses opérations auprès de sous-traitants, où les conditions de travail sont encore pires. Personne ne devrait encourager cette multinationale antisyndicale, anti-travailleurs. »

Le président du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, Bertrand Guibord, appelle la population à continuer de boycotter Amazon. « Les audiences du procès d’Amazon démontrent clairement la concomitance entre la syndicalisation de l’entrepôt DXT4, une première au Canada, et la décision d’Amazon de fermer ses entrepôts. C’est tout le plan d’expansion d’Amazon au Québec qui a été interrompu. De telles représailles, qui intimident tout employé qui voudrait se syndiquer, ici ou ailleurs, sont illégales. Et une compagne qui brime nos lois aussi impunément qu’Amazon ne devrait pas avoir le droit de faire des affaires ici. »

Le cyberharcèlement toujours absent des politiques d’entreprise

Le cyberharcèlement frappe un journaliste sur deux, mais les médias québécois tardent à l’intégrer dans leurs politiques de prévention. C’est ce que conclut un second rapport du partenariat FNCC-UQAM portant sur le phénomène du cyberharcèlement à l’endroit des travailleuses et des travailleurs de l’information, lequel a été rendu public aujourd’hui par la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN).

« Les lois du travail, tant au provincial qu’au fédéral, obligent l’employeur à mettre en place des politiques en matière de harcèlement psychologique et de la violence à caractère sexuel. Ce que l’étude nous démontre, c’est que les médias n’ont pas inclus le cyberharcèlement dans leur politique de prévention », dénonce la présidente de la FNCC–CSN, Annick Charette.
L’organisation syndicale a dévoilé cet après-midi une seconde étude, qui a été menée auprès de 12 gestionnaires de 8 médias québécois de différentes tailles par le professeur Stéphane Villeneuve et le doctorant Jérémie Bisaillon, tous deux chercheurs au département de didactique de l’Université du Québec à Montréal.

« Comme la première étude, publiée en 2022, a mis en lumière que plus de la moitié des journalistes était victimes de cyberharcèlement, nous avons voulu pousser plus loin la recherche. Devant l’augmentation de la méfiance envers les médias dans les dernières années, il nous est aussi apparu nécessaire de documenter les stratégies des organisations médiatiques pour prévenir et gérer les situations de cyberharcèlement », poursuit Annick Charette.

Pour un meilleur encadrement et plus de prévention
Dans leur étude, les chercheurs ont énoncé quatre recommandations afin de mieux encadrer les journalistes victimes de cyberharcèlement.
– Intégrer explicitement le cyberharcèlement aux politiques sur le harcèlement en milieu de travail ;
– Proposer des mesures en prévention du phénomène (formation, mise en place d’un registre des cas) ;
– Poursuivre les efforts pour offrir un soutien individualisé et rapide aux victimes, incluant un suivi ;
– Légiférer pour offrir davantage de moyens aux entreprises afin de prévenir et gérer le cyberharcèlement.

Face à ces résultats, la FNCC–CSN sollicitera, dans les prochaines semaines, ses syndicats affiliés, les entreprises de presse ainsi que les principaux représentants gouvernementaux afin de mettre en application les recommandations formulées dans ce rapport.

À propos :
Réalisée conjointement par la FNCC–CSN, le Service aux collectivités de l’UQAM et la Faculté des sciences de l’éducation de l’UQAM, l’étude intitulée Cyberharcèlement dans le milieu de l’information : de la prévention à l’action a été réalisée par les chercheurs Stéphane Villeneuve, Jérémie Bisaillon et Clara Lhotellier, respectivement professeur, chargé de cours et étudiante à la maîtrise au Département de didactique de l’UQAM, auprès de 12 gestionnaires de 8 médias de différentes tailles du Québec.
La FNCC–CSN regroupe 6000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture.

Dans la rue pour le Québec le 29 novembre : debout contre les dérives autoritaires de la CAQ

Le gouvernement de la Coalition avenir Québec a choisi la voie du repli, des coupes, de la confrontation et du déni de la démocratie.

Avec la multiplication des compressions dans les services publics, avec le sous-financement des programmes sociaux ainsi que les nombreux ratés économiques et les attaques aux contre-pouvoirs, le gouvernement Legault s’engage dans un virage à droite qui met en péril le Québec que des générations ont bâti ensemble. 

Les principales organisations syndicales du Québec, de nombreux organismes communautaires et de la société civile tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Ce gouvernement, élu pour servir la population, semble avoir oublié que la prospérité d’une société se mesure à la qualité de ses services publics, à la vitalité de son économie, à sa capacité de s’occuper de l’ensemble de personnes qui la composent, et au respect des droits de celles et ceux qui y travaillent. 

Depuis plus de cinquante ans, faut-il le rappeler, le Québec a choisi une voie singulière. Là où d’autres administrations nord-américaines ont privilégié la confrontation, la dérégulation ou le rapport de force unilatéral, nous avons bâti un modèle fondé sur la concertation et le paritarisme. Ce choix n’a jamais été un accident : il découle d’une vision et d’une réflexion commune. Cette réflexion qui considère que l’économie ne s’oppose pas à la justice sociale, mais qu’elles se renforcent mutuellement.

Or, depuis des mois, les scandales économiques et les annonces de compressions se succèdent. Pendant que les écoles manquent de personnel, que les hôpitaux débordent, que les délais d’accès aux services s’allongent, que les travailleuses et travailleurs des industries subissent des contrecoups économiques, de plus en plus de familles fréquentent les banques alimentaires et peinent à se loger. Que fait le gouvernement? Il brandit le spectre d’une austérité qu’il refuse de nommer, mais dont les effets sont déjà bien réels. 

Le gouvernement en rajoute en s’attaquant, d’une part aux droits fondamentaux des travailleuses et travailleurs, et de l’autre en voulant forcer une transparence prétendument inexistante, mais dont l’objectif est de torpiller la capacité d’action des syndicats.

Soyons clairs : en voulant restreindre le champ d’action des organisations syndicales, c’est l’ensemble de la société civile qui se retrouve attaquée de front. Le Barreau du Québec réagissait il y a quelques jours à cette dérive, déplorant « … que plusieurs projets de loi récemment présentés à l’Assemblée nationale du Québec incluent des dispositions qui entravent significativement la capacité des citoyens et des citoyennes à faire valoir leurs droits et leurs opinions ».

En s’attaquant ainsi aux syndicats et aux organismes de la société civile, le gouvernement s’en prend aux principaux contrepoids démocratiques du Québec. Parce que l’histoire le prouve : là où les syndicats et leurs allié-es sont muselés, les inégalités explosent, les droits régressent et la démocratie sociale recule.

Face aux dérives autoritaires et liberticides du gouvernement, nous appelons à une réplique collective. Le 29 novembre prochain, un grand rassemblement se tiendra à Montréal sous le thème « Dans la rue pour le Québec ». 

Ce rassemblement sera l’occasion de rappeler au gouvernement que le Québec n’est pas à vendre, qu’il ne se gère pas comme une entreprise, et que la démocratie sociale ne se négocie pas au rabais. Et surtout, que ce n’est pas à celui qui porte le bonnet d’âne en matière de gestion de projets informatiques de nous tracer la voie. Nous rappellerons haut et fort que la population mérite mieux que les politiques d’austérité et de division d’un gouvernement qui méprise la démocratie en multipliant les lois adoptées sous bâillon. 

Nous invitons donc l’ensemble de la société civile – les groupes communautaires, les associations étudiantes, les organismes féministes, environnementaux et culturels et tous les autres – à se joindre à nous. Nous marcherons pour affirmer que la justice sociale n’est pas négociable, et qu’on ne bâtit pas une société forte en rétrécissant le débat. Ensemble, faisons entendre la voix d’un Québec fier, solidaire et résolument tourné vers l’avenir. 

Signée par les principales organisations syndicales et de nombreux organismes de la société civile : 

  • Robert Comeau, président de l’APTS
  • Luc Vachon, président de la CSD
  • Caroline Senneville, présidente de la CSN
  • Éric Gingras, président de la CSQ
  • Mélanie Hubert, présidente de la FAE
  • Julie Bouchard, présidente de la FIQ
  • Magali Picard, présidente de la FTQ
  • Christian Daigle, président du SFPQ
  • Guillaume Bouvrette, président du SPGQ
  • Yasmina Moudda, directrice générale par intérim d’Alternatives
  • France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale
  • Claude Vaillancourt, président d’Attac Québec
  • Vincent Chevarie, porte-parole d’Au bas de l’échelle
  • Carole Yerochewski, de la Campagne québécoise pour la régularisation et la justice migrante
  • Amélie Nguyen, coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
  • Cheolki Yoon, président du conseil d’administration du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
  • Philippe Crevier, de la Coalition Main Rouge
  • Daniel Cayley-Daoust, de la Coalition des Tables Régionales d’Organismes Communautaires (CTROC)
  • Geneviève Lamarche, coordonnatrice de la Coalition Solidarité Santé
  • Serge Petitclerc, coordonnateur, volet associatif et politique du Collectif pour un Québec sans pauvreté
  • Sheba Akpokli du Conseil Québécois LGBT
  • Christopher Zéphyr, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)
  • Sara Arsenault, de la Fédération des femmes du Québec (FFQ)
  • Véronique Laflamme, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
  • Laurence Guénette, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés
  • Gabrielle Renaud, coordonnatrice à la vie associative et à l’éducation populaire autonome du Mouvement d’éducation populaire et d’action communautaire du Québec (MÉPACQ)
  • Amel Zaza, directrice de l’Observatoire pour la justice migrante
  • Marie-Gervaise Pilon, vice-présidente de Québec Réunifié
  • Sylvain Lafrenière, du Regroupement des organismes en défense collective des droits (RODCD)
  • Mélanie Gauvin, directrice du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  • Claudia Fiore-Leduc, du Réseau québécois de l’action communautaire autonome (RQ-ACA)
  • Stephan Reichhold, directeur général de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)
  • Stéphanie Vallée, présidente de la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TTRPOCB)
  • Adam Pétrin, Uni-es pour l’école
  • Caroline Laberge, Uni-es pour la santé
  • Flora Dommanget, présidente de l’Union étudiante du Québec (UEQ)
  • Maxime Dorais, codirecteur général de l’Union des consommateurs
  • Félix Lapan, de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades
  • Cymry Gomery, coordonnatrice de World beyond war

Le gouvernement veut nous mettre sous tutelle avec son projet de loi 3

Le 25 novembre dernier, la CSN témoignait en commission parlementaire au sujet du projet de loi 3, sournoisement intitulée Loi visant à améliorer la transparence, la gouvernance et le processus démocratique de diverses associations en milieu de travail.

La CSN réclame le retrait pur et simple du projet de loi. Pour la centrale syndicale, les mesures proposées par le ministre du Travail – à savoir la transparence, la gouvernance et le processus démocratique des syndicats qui la composent – sont, au mieux, déjà couvertes par les lois, les statuts et les règlements qui nous gouvernent ; au pire, elles contreviennent directement aux droits des travailleurs et des travailleurs tels que reconnus par nos chartes et nos plus hauts tribunaux et s’inscrivent dans un plan « d’affaiblissement des organisations qui sont en mesure de jouer un rôle de contre-pouvoir ».

Sur le caractère « facultatif » de certaines activités syndicales

Les conditions de travail et les conditions de vie des travailleuses et des travailleurs sont « indissociables », fait valoir la CSN, qui rappelle à juste titre que les lois régissant les associations de salarié-es prévoient que celles-ci poursuivent « le développement des intérêts économiques, sociaux et éducatifs » de leurs membres. La Cour suprême du Canada a d’ailleurs reconnu, à plus d’une reprise, la légitimité de l’action politique des syndicats tout comme leur contribution au débat politique et social.

Malgré cela, le gouvernement s’entête : certaines activités devraient être financées exclusivement par des cotisations dites facultatives. Parmi celles-ci, on retrouve :

  • La contestation d’une loi, d’un règlement, d’un décret ou d’un arrêté ministériel, que le litige touche ou non au droit du travail, la négociation ou l’application d’une convention collective
  • Les campagnes de publicité
  • Toute participation à un mouvement social

Pour ce qui est de la contestation d’une loi, la CSN rappelle que plusieurs législations en ont fait l’objet au fil des ans par les organisations syndicales : la Loi sur l’équité salariale, les lois restreignant le droit à la syndicalisation des ressources de type familial ou des responsables de services de garde, tout comme la loi 15 sur les régimes de retraite du secteur municipal. Toutes des lois qui avaient une incidence directe sur les conditions de travail des personnes concernées. « Il nous apparaît antidémocratique de limiter la portion des ressources des organisations de travailleurs qui pourront être consacrées à défendre des droits reconnus légalement ou constitutionnellement », souligne la CSN.

Limiter le recours à la publicité par les organisations syndicales viendrait brimer leur liberté d’expression et leur liberté d’association, défend le mémoire. Tout cela alors que les gouvernements et les entreprises privées dépensent sans compter en publicité.

Quant à la participation à un mouvement social, le mémoire présenté par la CSN est riche en rappels historiques : les premiers bureaux d’accès à l’emploi ont été créés dès 1921 par des syndicats catholiques. Les premières organisations en défense des consommateurs émanent du Service du budget familial de la CSN, pavant la voie à la création des premières associations coopératives d’économie familiale, les ACEF. En plus de revendiquer la construction de logements sociaux dès 1936, notre mouvement diffusa dès 1971 une proposition de projet de bail type – il faudra attendre 1996 afin qu’il devienne obligatoire au Québec. Le mémoire souligne également l’implication indéniable de la CSN dans la création du réseau des CPE et du Régime québécois d’assurance parentale.

Forcée de rappeler que la liberté d’association et la liberté d’expression des associations accréditées sont protégées par les chartes canadienne et québécoise, la CSN est d’avis que les activités énumérées ci-haut « sont essentielles à l’accomplissement des buts et des objectifs des syndicats et sont bien loin d’être facultatives […] Le droit de s’exprimer politiquement est un aspect fondamental à la liberté d’expression et requiert un haut degré de protection ».

Le projet de loi va plus loin : il impose que les cotisations facultatives soient soumises au vote secret de l’ensemble des salarié-es visés, même si certains ne sont pas membres du syndicat. Pour la CSN, « il s’agit d’une brèche majeure dans le principe mis de l’avant par la formule Rand voulant que ce ne soit que les membres du syndicat qui ont le pouvoir sur la régie interne de leur association. L’équilibre difficilement tracé par le juge Rand s’en trouve grandement fragilisé, ce qui n’est pas de bon augure pour la paix industrielle à moyen terme », précise le mémoire déposé cette semaine.

Sur les procédures de vote

Le projet de loi imposerait également de nouvelles contraintes en matière de vote secret portant sur les élections, la cotisation principale, le vote de grève et la signature de conventions collectives : qui devraient se dérouler sur une période de 24 heures.

Le mémoire présenté par la CSN illustre l’ensemble des complications inutiles et des coûts supplémentaires engendrés : les membres devront-ils revenir 23 heures plus tard pour reprendre leurs délibérations ? Par qui seront surveillées les boites de scrutin scellées ? Les employeurs accepteront-ils de libérer ces personnes si longtemps ?

« Le gouvernement ne semble pas comprendre comment fonctionne une assemblée générale lorsqu’un vote à scrutin secret y est tenu », martèle la CSN.

De tels votes devront être précédés par la transmission d’avis à tous les salarié-es, dicte le projet de loi. Si les syndicats tiennent à jour les coordonnées de leurs membres, il en va autrement des employé-es qui n’ont jamais voulu y adhérer. « Comment un syndicat pourra-t-il s’assurer de rejoindre des salarié-es dont il n’a pas les coordonnées ? Le gouvernement envisage-t-il d’obliger les employeurs à fournir au syndicat l’ensemble des informations requises ? », s’interroge la CSN dans son mémoire.

« La vérité est que ce projet de loi est hypocritement présenté comme de simples mesures d’encadrement des pratiques syndicales alors qu’il s’agit d’une frappe planifiée et mesurée qui s’inscrit dans un programme gradualiste et réfléchi de neutralisation des syndicats. L’objectif réel de ce projet de loi est de limiter le plus possible la fonction de contre-pouvoir et la capacité d’action collective des syndicats au Québec », conclut le mémoire présenté par la CSN au sujet du projet de loi 3.

Pour consulter le mémoire, visiter le :
https://www.csn.qc.ca/wp-content/uploads/2025/11/20251121_memoire_pl-3-1.pdf

Rapport de l’ISQ sur la rémunération des salariés – La vigilance est de mise

Le rapport de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) confirme encore une fois que l’écart salarial et de rémunération globale persiste entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et les autres salarié-es du Québec.

Sur le plan de la rémunération globale (qui tient compte à la fois des salaires, des avantages sociaux, de la semaine normale de travail et des congés), le retard des travailleuses et des travailleurs des services publics comparativement aux autres salarié-es du Québec est de 3,2 %, alors qu’il était de 2,1 % l’an dernier. Le retard des salaires est quant à lui de 12,1 % comparativement à 11,4 % en 2024.

« Nos luttes des dernières années, dont la dernière négociation du secteur public marquée par une mobilisation historique, ont permis de diminuer l’écart au fil des ans. Nous sommes passés d’un retard de 9,4 % en 2021 à 3,2 % cette année pour la rémunération globale. Sur le plan des salaires, l’écart était de 17,6 % en 2021, alors qu’il est à 12,1 % aujourd’hui. Or, nous constatons un glissement dans la tendance pour 2025. Dans ce contexte, nous serons vigilants », ont expliqué François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

 

Une conjoncture inquiétante

D’autre part, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS ne peuvent que déplorer les récents gestes posés par la CAQ et par le ministre du Travail en matière de relations de travail et d’autonomie syndicale. « Alors que le gouvernement Legault et son ministre du Travail Jean Boulet s’évertuent à mettre des obstacles à l’action syndicale, le rapport de l’ISQ fait ressortir que, pour des emplois comparables, tant le salaire que la rémunération globale des travailleuses et travailleurs syndiqués du secteur privé sont largement supérieurs à ceux des non syndiqués. Une preuve de plus de l’avantage que procure le fait de s’organiser collectivement et d’être membre d’un syndicat », ont renchéri les porte-paroles.

Avec ses projets de loi récents qui attaquent le droit de grève, le droit de contester, en plus de s’ingérer dans les processus démocratiques syndicaux, le gouvernement s’attaque frontalement à la capacité des organisations syndicales d’exercer pleinement leur rôle de contre-pouvoir. « Ces projets de loi visent à affaiblir la capacité des travailleuses et travailleurs des services publics à poursuivre les avancées importantes que leurs luttes ont rendues possibles au fil des dernières années : amélioration des salaires, de la rémunération globale et des conditions de travail et de pratique. En réduisant notre marge de manœuvre collective, le gouvernement cherche à limiter notre capacité d’obtenir des progrès réels pour l’ensemble du personnel des services publics, mais également pour l’ensemble de la population », ont rappelé François Enault, Éric Gingras, Magali Picard et Robert Comeau.

Le gouvernement avantage les patrons et affaiblit l’État de droit

La CSN réclame le retrait du projet de loi 3 du ministre du Travail. En commission parlementaire, la confédération déplore cette nouvelle attaque du gouvernement Legault aux droits des travailleuses et des travailleurs. Elle invite le gouvernement à se débarrasser de ce projet de loi antisyndical pour plutôt se concentrer sur des mesures permettant d’aider les travailleuses et les travailleurs à faire face à la crise du coût de la vie.

Pour la CSN, chaque nouvelle attaque aux droits des travailleuses et des travailleurs affaiblit la classe moyenne et nuit à une meilleure redistribution de la richesse. Le gouvernement mène une offensive persistante contre les syndiqué-es. Sa loi 14 vient limiter le droit de grève, tout en invitant les patrons à allonger inutilement les négociations. Le projet de loi 3 s’inscrit pour sa part dans une atteinte préoccupante à l’État de droit, comme le dénonçait récemment le Barreau du Québec.

« Pendant que le gouvernement s’acharne sur les travailleuses et les travailleurs, que fait-il pour freiner la hausse de la rémunération des plus riches ? Que fait-il pour réglementer le lobbyisme des grandes entreprises ? Quand va-t-il s’intéresser à la transparence des entreprises privées ? Le gouvernement réclame plus de transparence pour les syndicats alors qu’il est embourbé dans les scandales économiques. La CAQ est mal placée pour donner des leçons », lance la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Le gouvernement Legault doit jouer franc jeu. Qu’il arrête de nous faire croire qu’il fait ce projet de loi pour favoriser les salarié-es. En s’attaquant aux organisations syndicales, il s’en prend au meilleur véhicule pour améliorer le sort des travailleuses et des travailleurs. Si son projet de loi avait été en place par le passé, nous n’aurions pas pu nous battre pour gagner l’équité salariale, pour lutter contre Amazon qui bafoue nos lois du travail ou encore pour développer notre filet social, depuis les CPE jusqu’au réseau public de santé et de services sociaux et à notre réseau d’éducation. Le Québec d’aujourd’hui est marqué par l’action syndicale », poursuit le premier vice-président de la CSN, François Enault.

Alourdir inutilement la bureaucratie

Le gouvernement Legault prétend vouloir alléger la bureaucratie. Pourtant, son projet de loi 3 viendrait alourdir le fardeau administratif des organisations syndicales, à tel point que certaines d’entre elles n’auraient d’autre choix que d’augmenter leurs cotisations syndicales pour payer des comptables. L’obligation de vérification comptable qu’il veut imposer aux organisations syndicales, il ne l’exige pas aux entreprises privées. La CSN rappelle d’ailleurs que ses états financiers sont disponibles et que les budgets des syndicats sont déjà adoptés par les membres en assemblée générale.

« N’en déplaise au gouvernement, les syndicats ont des droits prévus aux chartes canadienne et québécoise. Il va sans dire que nous n’attendrons pas pour les défendre et les faire valoir devant les tribunaux, en temps opportun. Et faut-il rappeler que le gouvernement s’attaque ici au droit d’association ainsi qu’à la liberté d’expression ? », a poursuivi Caroline Senneville.

Pour lire le Mémoire de la CSN.

Grand rassemblement le 29 novembre

Des milliers de personnes de partout au Québec sont attendues le samedi 29 novembre à Montréal pour un grand rassemblement afin de dénoncer le bilan désastreux du gouvernement Legault. Ce rassemblement, tenu à la veille de l’entrée en vigueur de la loi 14 limitant le droit de grève, vise aussi à réclamer la fin des attaques aux droits des salarié-es.

« La seule option possible, c’est de mettre le projet de loi 3 aux poubelles. Le gouvernement n’a que quelques mois avant les prochaines élections. La priorité de la population, c’est de voir les élu-es de la CAQ améliorer nos services publics et aider les gens à joindre les deux bouts. Nous avions prédit que la loi 14 allait inciter les employeurs à s’asseoir sur leurs mains plutôt que de négocier. On voit déjà qu’on avait raison. Il n’est pas trop tard pour éviter une nouvelle erreur. Le 29 novembre, nous serons des milliers dans la rue pour exiger un autre Québec », de conclure Caroline Senneville.

Faire front pour le Québec

La CSN mène la campagne Faire front pour le Québec pour inviter la population à se mobiliser face au bilan désastreux du gouvernement Legault. La CSN fait front pour un Québec qui agit pour un meilleur partage de la richesse, pour des services publics qui permettent de s’occuper de la population et pour enclencher la transition juste.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Fermetures d’Amazon : Oxfam et la CSN déposent une plainte à l’OCDE

En fermant l’ensemble de ses centres de distribution au Québec à la suite de la syndicalisation de l’entrepôt DXT4 à Laval, Amazon a enfreint plusieurs éléments contenus dans les Principes directeurs de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) à l’intention des entreprises multinationales sur la conduite responsable des entreprises. C’est le sens d’une plainte déposée aujourd’hui par Oxfam America, soutenue par Oxfam-Québec et la Confédération des syndicats nationaux (CSN), représentant les employé-es syndiqués d’Amazon à Laval.

« La CSN et Oxfam souhaitent demander un examen de la conformité d’Amazon aux principes directeurs de l’OCDE à la lumière des efforts de répression syndicale de l’entreprise, de son refus de participer à des négociations collectives et des licenciements massifs de travailleurs peu après la création du premier syndicat canadien de l’entreprise », indique la plainte déposée aujourd’hui auprès de l’OCDE.

La plainte rappelle le fil des événements ayant précédé la fermeture, le 22 janvier 2025, des sept entrepôts d’Amazon au Québec. Déjà, en 2024, la multinationale, basée aux États-Unis, avait été condamnée par le Tribunal administratif du travail pour s’être activement opposée à une tentative de syndicalisation à l’établissement YUL2 de Lachine. Une campagne antisyndicale a également été menée à l’entrepôt DXT4 au moment de sa syndicalisation. Par la suite, plutôt que de s’astreindre à son obligation de négocier avec les employé-es syndiqués de DXT4, Amazon a préféré fermer l’ensemble de ses installations québécoises, licenciant ainsi 1 700 employé-es et provoquant la perte de plus de 4500 emplois.

Pour Oxfam et la CSN, de tels agissements contreviennent aux chapitres II, IV et V des Principes directeurs de l’OCDE, notamment en violant le droit à la syndicalisation, le droit à la négociation collective ainsi que le droit de ne pas subir de menaces ou de représailles après avoir exercé de tels droits.

Les plaignants demandent à l’OCDE de faire appliquer ses principes directeurs auprès de la multinationale en exigeant de celle-ci qu’elle s’engage dans un processus de médiation visant, entre autres, la réintégration des 1 700 salarié-es des sept entrepôts, une indemnité d’un an de salaire pour chacun de ceux-ci et une garantie qu’Amazon exercera son devoir de diligence en matière de droits humains, comme prévu au chapitre IV des Principes directeurs de l’OCDE.

Elles ont déclaré :

« Les principes directeurs de l’OCDE ont été mis en place afin que les multinationales puissent être rappelées à l’ordre lorsqu’elles contreviennent aux droits des travailleuses et des travailleurs. C’est exactement le cas d’Amazon, qui a fermé ses entrepôts et licencié 1 700 employé-es pour éviter d’avoir à respecter leur droit à la syndicalisation et à la négociation collective », de déclarer la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Les fermetures soudaines d’entrepôts et les licenciements massifs chez Amazon reflètent les préoccupations de longue date que nos collègues d’Oxfam America ont soulevées pendant des années à l’encontre d’Amazon : bas salaires, restriction de la liberté d’expression des travailleurs et pratiques de surveillance préjudiciables. Ces récentes décisions aggravent les inégalités et nuisent aux travailleurs du Québec et d’ailleurs. Une économie canadienne et québécoise forte ne peut exister qu’avec le respect des droits fondamentaux des travailleurs à s’organiser. Cette plainte est une étape nécessaire vers la redevabilité », selon la directrice générale d’Oxfam-Québec, Béatrice Vaugrante.

Oxfam est une organisation mondiale qui combat les inégalités pour mettre un terme à la pauvreté et aux injustices. Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Une situation potentiellement explosive dans les détentions du Québec

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN tient à faire le point en lien avec les coups de feu survenus samedi dernier aux abords de l’établissement de détention (ED) de Rivière-des-Prairies.

« Nous sommes fortement préoccupés par cet événement majeur et sans précédent qui vient directement affecter la sécurité de nos membres et plus largement, celle du public. L’actuelle hausse des frappes policières au Québec a un impact direct sur la population carcérale, ce qui porte à l’intérieur des murs une instabilité constante liée à la guerre entre gangs criminalisés. Il est clair que la hausse du nombre de criminels de haut niveau à l’intérieur des détentions impose un climat de tensions explosives dans le système carcéral », précise Mathieu Lavoie, président national du syndicat.

« Le travail des agentes et agents de la paix en services correctionnels est aussi important que celui de ceux qui patrouillent dans les rues du Québec. Le SAPSCQ représente le troisième plus gros corps d’agents de la paix de la province et, en ce sens, il doit obtenir la reconnaissance au même titre que celle obtenue par les plus gros corps policiers du Québec. La protection de la sécurité du public est une responsabilité partagée entre les agents de la paix en services correctionnels et les forces policières. Pour cette raison, le gouvernement doit prendre les moyens nécessaires et poser des gestes concrets afin de reconnaitre ce métier essentiel à la protection de la sécurité publique. Dans le contexte actuel où le gouvernement de la CAQ a récemment annoncé des compressions au ministère de la Sécurité publique (MSP) de l’ordre de 40 millions $, nous voyons mal comment nous pourrons continuer à faire face à ces tensions incontrôlables », ajoute monsieur Lavoie.

« Les dirigeantes et dirigeants du MSP doivent agir en leader devant cet événement majeur et potentiellement traumatique en mettant en place les outils nécessaires pour le soutien psychologique adéquat aux membres du syndicat ayant vécu cet incident inégalé », conclut le président.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN de la Confédération des syndicats nationaux depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 17 établissements de détention partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Entente de principe pour le personnel technique et professionnel de la SAQ

Réunis en assemblée générale aujourd’hui, les membres du Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ–CSN se sont prononcés, par scrutin secret, en faveur d’une entente de principe dans une proportion de 79,6 %.

L’entente conclue dans les heures précédant l’assemblée permet aux salarié-es de récupérer en grande partie leur pouvoir d’achat, lequel s’est érodé au cours des dernières années, et de le protéger jusqu’au 31 mars 2031. La convention collective prévoit notamment des augmentations de salaire de 4,5 % au 1er avril 2025, 2,9 % au 1er avril 2026 et de 2 % pour chacune des quatre années suivantes.

Rappelons que la protection du pouvoir d’achat était au cœur des revendications du syndicat. Le syndicat a réalisé quelques autres gains, notamment en ce qui a trait aux vacances et aux horaires de travail.

« Nous sommes fiers du travail accompli, réagit le président du syndicat, Steve D’Agostino. C’était la première fois de son histoire que notre syndicat exerçait la grève. Nous étions fin prêts à mener cette bataille, avec le soutien de toute la CSN. Cette entente n’aurait pas été possible sans la mobilisation ni la détermination de tous les membres. Il faut espérer que la SAQ a pris des notes : le personnel technicien et professionnel n’acceptera jamais des conditions de travail au rabais. Nous continuerons d’exiger le respect. Nous avons hâte de retrouver nos collègues et de reprendre notre travail essentiel à la mission de la SAQ » !

Le retour au travail s’effectuera progressivement à compter de demain matin.

 

À propos

Le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ–CSN regroupe quelque 500 techniciennes, techniciens et professionnel-les de la SAQ. Ils œuvrent, entre autres, à l’évolution constante du site transactionnel SAQ.com et des outils informatiques, à l’approvisionnement et à l’aménagement des magasins, à la commercialisation des produits, au contrôle de la qualité, aux communications, au marketing, à la paie et aux finances.

Il est affilié au Conseil central du Montréal métropolitain–CSN rassemblant 110 000 membres dans 400 syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

Il fait également partie de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), représentant quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens de partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

À quoi servent 14 cents ou le b-a-ba des cotisations syndicales à la CSN

Ces dernières semaines, en raison des mauvaises priorités établies par les ministres de la CAQ, on a beaucoup entendu parler de cotisations syndicales et du fait qu’elles seraient utilisées pour « autres choses que la défense des droits des travailleuses et des travailleurs ». Eh bien, nous avons des petites nouvelles pour le gouvernement : la loi qui régit les syndicats stipule que « les syndicats professionnels ont exclusivement pour objet l’étude, la défense et le développement des intérêts économiques, sociaux et moraux de leurs membres. » Autrement dit, si nous ne nous préoccupions pas des enjeux politiques, on ne serait pas conforme à la loi !

Allant plus loin, le gouvernement a même décidé de déposer un projet de loi pour rendre facultative une partie du montant de la cotisation syndicale. Le problème, c’est qu’il n’a aucune idée de la méthode de calcul utilisée pour fixer une telle cotisation et surtout, comment elle est utilisée concrètement. En tant que trésorier de la CSN, je trouve important d’expliquer tout cela.

Comment établit-on la cotisation syndicale ?

Premièrement, le pourcentage de la cotisation est décidé démocratiquement par les membres lors d’un vote dans une assemblée générale, soit à la constitution du syndicat ou dans une assemblée générale ultérieure. À la CSN, le pourcentage moyen est de 1,8 %.

Si on applique ce 1,8 % sur le salaire annuel moyen des travailleuses et travailleurs affiliés à la CSN, qui est de 48 350 $, cela équivaut à une cotisation syndicale annuelle de 870,30 $. Quand on ramène cela sur une semaine, ça donne 16,74 $.

De cette cotisation, une partie demeure dans la caisse du syndicat local. Cela permet aux représentantes et représentants élus du syndicat de réaliser tous les mandats qui leur sont confiés par les membres en assemblée, tels que l’accueil des membres, l’application des droits prévus à l’entente collective, le règlement de mésententes, la négociation de la convention collective, la prévention et la défense en santé et en sécurité du travail et la gestion des activités du syndicat.

D’autres parties de la cotisation vont à la CSN, au palier régional ainsi qu’au secteur d’emploi, soit à la fédération à laquelle le syndicat est affilié.

Tout cet argent sert à la défense des droits des travailleuses et des travailleurs. Sur le 1,8 %, 0,72 % revient à la CSN. À quoi sert ce 0,72 % ? Encore à défendre les droits. Par exemple, nous avons un service juridique. Ce dernier sert à défendre les travailleuses et travailleurs et peut même aller jusqu’à les représenter au Tribunal administratif du travail. Nous avons aussi un service de santé-sécurité et d’environnement. Ce service accompagne les travailleuses et les travailleurs qui vivent des problématiques en matière de santé et de sécurité, notamment à la défense des accidenté-es.

14 sous pour les campagnes

Si l’on observe le budget triennal de 322 millions $ de la CSN, on constate que la proportion qui sert au financement des campagnes se chiffre à 7,4 millions $. Concrètement, qu’est-ce que ça signifie quand on applique ce montant à la cotisation syndicale moyenne d’un membre ? Du 16,74 $ de tout à l’heure, ça correspond à 14 sous par semaine. 14 sous. Eh oui, vous lisez bien 14 sous. C’est ce montant que le gouvernement veut rendre facultatif. Pour nous museler.

Ce montant cotisé par membre, tout de même minime en proportion de tout le reste, nous permet cependant de faire de grandes choses. Notamment, de mener des luttes pour les travailleuses et les travailleurs, comme celle livrée pour l’équité salariale. Il nous permet aussi de défendre le système de santé vraiment public et de lutter pour l’augmentation du salaire minimum. Ces luttes, nous les menons pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs.

Leçon de transparence

On parle aussi du manque de transparence des syndicats quant à leur budget. Les états financiers de la CSN ne sont pas uniquement produits par le trésorier et ensuite rendus publics. Il existe un comité de surveillance, comme dans tous les syndicats d’ailleurs, dont les membres sont élus en assemblée générale, qui s’assurent que tout est bien en règle. Et, en plus de tout ça, tous les trois ans, la firme Deloitte vérifie nos états financiers.

De plus, par souci de transparence, deux fois par année – et une fois approuvée en instance –, nos états financiers sont déposés sur notre site web, pour que tous puissent les consulter.

Peut-on en dire autant des finances du gouvernement de la CAQ ?

Les établissements de détention au bord du gouffre

Alors que leurs négociations avec le gouvernement piétinent, le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN a interpellé Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia, au sujet des problèmes qui sont le quotidien des agentes et agents en service correctionnel du Québec, et qui perdurent non seulement à Rimouski, mais dans tous les établissements de détention (ED) de la province.

« Au centre de tous ces problèmes, soulignons d’abord la nécessité d’avoir les effectifs nécessaires et suffisants pour assurer la sécurité publique. Même si le ministère de la Sécurité publique (MSP) répète souvent qu’il souhaite être un employeur de choix pour attirer du personnel et le retenir, dans les faits, nous comptons environ 250 postes vacants, plus de 300 agentes et agents en arrêt de travail pour diverses raisons – soit 20 % de nos effectifs –, et une centaine de démissions en moyenne chaque année. Pour arrêter cet exode, le gouvernement doit impérativement offrir des conditions à la hauteur des exigences de notre travail et, pour nous, la négociation actuelle est le moment propice pour y parvenir », souligne le président national du syndicat, Mathieu Lavoie.

« Aussi, malgré des investissements en matériel promis de 36 millions de dollars sur trois ans, sur le terrain, les nouveaux équipements n’arrivent pas assez rapidement. Dans un contexte où le gouvernement de la CAQ a récemment annoncé des compressions au MSP de l’ordre de 40 millions $, on comprend que le MSP tient un double langage. Cette nouvelle tuile nous apparaît totalement à l’opposé des priorités gouvernementales visant la loi et l’ordre. Pire encore, les récentes suppressions de postes affectés à la sécurité des ED compromettent les bases de la sécurité de nos milieux de travail », renchérit le président national.

« Pendant ce temps, nous constatons des hausses des livraisons par drones qui sont directement liées à ces suppressions de poste, des livraisons de drogues, d’armes blanches et d’objets interdits en milieu carcéral. Rappelons que contrer ces livraisons par drone, rôle assujetti à tous les ED, c’est couper à la base le financement du crime organisé et des activités criminelles dans la population, à l’extérieur des murs », conclut monsieur Lavoie.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN de la Confédération des syndicats nationaux depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 17 établissements de détention partout au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Le gouvernement déconnecté des milieux de travail

La CSN déplore que le gouvernement ait choisi de réduire le seuil d’immigration permanente pour les quatre prochaines années tout en maintenant un nombre élevé de travailleuses et travailleurs étrangers temporaires.

Les milieux de travail ont besoin de prévisibilité à long terme et ça passe par de la main-d’œuvre permanente. Et par respect pour les travailleurs étrangers temporaires présents sur le territoire québécois, à qui les recruteurs ont fait miroiter la possibilité de s’installer durablement, nous leur devons cette prévisibilité-là. Le gouvernement a choisi de maintenir dans la précarité des milliers de gens.

« Nous sommes d’accord avec la diminution de l’immigration temporaire, mais réduire ce nombre n’a de sens que si l’on hausse le seuil et facilite l’accès à l’immigration permanente, pour permettre aux travailleurs qui sont déjà ici de rester. Or, le gouvernement baisse le nombre de personnes admises à la résidence permanente et élimine le Programme de l’expérience québécoise », dénonce la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« De plus, nos syndicats, qui comptent des travailleuses et travailleurs étrangers temporaires dans leurs rangs, sont très inquiets de ce que cela signifie pour la surcharge des autres membres et pour l’avenir de leurs emplois », affirme Caroline Senneville.

« Si ce ne sont que des chiffres pour le gouvernement, ce sont les projets personnels d’un bon nombre d’êtres humains qui s’arrêtent ici. À Laval et Montréal, le gouvernement du Québec refuse de prolonger les permis des travailleurs étrangers à bas salaire, même dans des secteurs essentiels. Et ailleurs au Québec, ce ne sont pas tous les travailleurs étrangers temporaires qui désirent demeurer ici qui pourront prolonger leur permis », ajoute-t-elle.

Tout ça, sans compter les 142 000 personnes déjà sélectionnées qui ne pourront pas obtenir la résidence permanente dans un avenir prévisible, vu la forte réduction des admissions permanentes. Enfin, alors qu’il promet de la prévisibilité aux personnes immigrantes et aux employeurs, le gouvernement du Québec se réserve la possibilité d’ajuster avant le terme de la présente planification pluriannuelle les seuils d’immigration permanente.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Des baisses d’impôts qui plombent le premier budget Carney

C’est avec beaucoup de réserve que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) accueille le premier budget du gouvernement Carney. La centrale syndicale salue d’une part l’accroissement de l’investissement public en réponse à la guerre commerciale qui ébranle l’économie canadienne. Elle considère néanmoins que certains choix budgétaires, tels que des baisses d’impôts et une augmentation démesurée du budget alloué à la défense, minent la capacité du gouvernement à appuyer des secteurs stratégiques et à améliorer les conditions de vie de la population.

Si certains programmes fédéraux comme Maisons Canada ou l’appui à l’industrie du bois ou de l’acier ont toute leur raison d’être, la CSN déplore que le gouvernement se prive de revenus importants en abaissant d’un point le premier palier d’impôt sur le revenu des particuliers et en faisant une croix sur la hausse d’imposition sur les gains en capital, tout en abandonnant la taxe sur les services numériques. Au total, ces trois mesures auraient renfloué les coffres publics d’environ 10 milliards par année, selon les chiffres publiés par le Directeur parlementaire du budget. Et ce, sans compter les 300 millions en réduction fiscale additionnelle accordée aux entreprises par l’entremise de la superdéduction à la productivité.

Des compressions injustifiées

« À la lumière de l’ampleur de ce manque à gagner, les compressions demandées aux ministères et aux organismes publics – de 15 % sur trois ans – nous apparaissent totalement injustifiées », affirme la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

La dirigeante syndicale pointe en particulier les compressions apportées au financement de Services correctionnels Canada. « Ces coupes ne peuvent qu’exacerber une situation déjà tendue dans les pénitenciers fédéraux, aux prises avec un problème de surpopulation et de manque d’effectifs », fait-elle remarquer.

La CSN se réjouit toutefois que Radio-Canada ait été épargnée par les mesures d’austérité du gouvernement Carney : son budget sera bonifié de 150 M$ cette année.

Alors que les transferts fédéraux en matière de formation de la main-d’œuvre sont augmentés dans le présent budget, la CSN rappelle qu’ils ne compensent toujours pas les coupes effectuées l’an dernier. « De nombreux travailleurs et travailleurs subissent déjà les effets de cette guerre commerciale. Plusieurs d’entre eux auront besoin d’appui pour se réorienter professionnellement. Le minimum aurait été de compenser entièrement ces compressions budgétaires en matière de formation de la main-d’œuvre », soutient Caroline Senneville.

Dans un tel contexte d’incertitude, la bonification du programme d’assurance-emploi aurait été des plus pertinentes : pourtant, si certaines mesures ont été prolongées, le gouvernement Carney continue d’ignorer la réalité des travailleuses et travailleurs saisonniers, particulièrement dans le secteur forestier.

Enfin, la CSN déplore que, sans objectifs précis, la nouvelle stratégie de compétitivité climatique du Canada ne fasse qu’accroître l’incertitude quant à l’atteinte de cibles de réduction d’émission de gaz à effet de serre. « Les impacts du réchauffement climatique sont déjà ressentis par la population canadienne. La guerre commerciale actuelle ne peut servir de prétexte pour renoncer aux balises environnementales dont le Canada s’est doté », de conclure la présidente de la CSN.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.