L’urgence, c’est de compléter le réseau et de valoriser les emplois

Si la CSN est favorable au principe de favoriser l’équité dans l’accès aux services de garde éducatifs, elle considère que la ministre de la Famille Suzanne Roy devrait surtout consacrer ses énergies à compléter le réseau et à valoriser les emplois. Dans un mémoire présenté en Commission des relations avec les citoyens, la CSN propose six recommandations pour bonifier le projet de loi.

Compléter le réseau pour une réelle équité

Ce projet de loi intervient au même moment que l’échéance fixée par le gouvernement pour compléter le réseau de services de garde éducatifs à l’enfance. Pourtant, il manque toujours au moins 27 000 places et le gouvernement a la fâcheuse tendance à miser sur la création de places dans les garderies privées où la qualité des services est moindre. Pour la CSN, il y a lieu de bonifier le projet de loi, notamment en l’appliquant à l’ensemble des milieux de garde et en élargissant les modalités selon lesquelles les enfants vivant dans un contexte de précarité socioéconomique doivent être priorisés. La CSN salue la volonté du gouvernement d’administrer le guichet unique et de revoir les critères de priorisation pour l’admission des enfants pour mettre fin aux pratiques discriminatoires.

« Si la ministre de la Famille et le gouvernement Legault souhaitent vraiment veiller à l’équité de l’accès aux services de garde éducatifs et à une plus grande mixité sociale dans ces services, ils doivent présenter un plan clair pour compléter le réseau en misant que sur les CPE et les responsables en services de garde éducatifs en milieu familial (RSGE) », explique Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

Valoriser les emplois dans le réseau des services de garde éducatifs

Le gouvernement met de l’avant ce projet de loi alors qu’une autre carte maitresse pour l’avenir du réseau est entre ses mains : la valorisation des emplois des travailleuses et des travailleurs.

« Si on veut être plus équitable dans l’accès aux services et si on veut continuer de créer des places, il faut d’abord et avant tout régler la négociation des 13 000 travailleuses en CPE de la CSN. Ce n’est qu’en accordant de meilleures conditions de travail qu’on va convaincre la relève de venir dans notre réseau et celles qui travaillent dans les CPE d’y rester », de conclure Lucie Longchamp, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

« Une réforme que nous revendiquons depuis longtemps »

La CSN accueille positivement le projet de loi 100 de la ministre Sonia LeBel, qui vient abroger la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs public et parapublic (loi 37). Pour la centrale, trois éléments du projet de loi constituent des avancées importantes : la confirmation qu’il n’y aura pas de fusion des accréditations, le retrait des entraves au droit de négociation de certaines matières, que nous contestions depuis plusieurs années, et, enfin, la modernisation de la loi afin de mieux refléter les réalités d’aujourd’hui.

« Nous contribuerons à l’étude du projet de loi, mais resterons vigilants ; les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux ainsi que du réseau de l’éducation pourront compter sur nous pour faire les représentations nécessaires afin de veiller à leurs intérêts », a précisé le premier vice-président de la CSN, François Enault, en ajoutant que la CSN va prendre le temps d’analyser plus amplement ce vaste projet de loi.

Pas de fusion d’accréditations

La confirmation par la ministre qu’aucune fusion des accréditations ne sera imposée constitue une bonne nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs qui œuvrent dans les réseaux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. « Nos gens ont autre chose à faire de pas mal plus important que de se marauder : s’occuper de la population », a lancé pour sa part la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « La ministre a fait un choix responsable, pour le bien-être de tout le monde. »

Négocier plus librement

Le projet de loi 100 vient aussi redonner aux employé-es de l’État leur droit de négocier sur les matières locales. « La loi 37 privait les travailleuses et les travailleurs de leur droit de porter des revendications lors des négociations nationales pour le renouvellement des conventions collectives. Si l’employeur refusait de rouvrir la négociation sur les matières locales ou régionales, la loi empêchait alors toute renégociation. Dorénavant, nous pourrons négocier à tous les coups, n’en déplaise aux employeurs », a expliqué la présidente de la CSN. De plus, les employé-es du secteur public pourront maintenant exercer des moyens de pression dans le cadre de ces pourparlers locaux. « c’est une bonne nouvelle pour nos membres, qui pourront enfin avoir un rapport de force pour améliorer leurs conditions de travail locales ». Bien sûr, souligne également Caroline Senneville, nous demeurerons aux aguets durant la transition, car les conditions de travail et de pratique ne doivent pas être revues à la baisse.

Une modernisation revendiquée depuis longtemps

Finalement, la CSN, qui revendique depuis plus de 30 ans la nécessité de réformer le régime de négociation pour qu’il soit respectueux des droits fondamentaux et accepté par toutes les parties, se réjouit de cette modernisation. « Enfin, la loi qui régit la négociation va refléter ce qui se passe vraiment sur le terrain. Nous le demandions depuis longtemps; le gouvernement nous a finalement écoutés », note François Enault. En effet, plusieurs éléments de la pratique actuelle ne sont pas inscrits dans le cadre légal, qu’on pense à la présence constante du palier central depuis les années 70 ou encore à la négociation des salaires pour l’ensemble de la convention plutôt que pour la première année seulement. En somme, nous saluons l’approche fondée sur le dialogue adoptée par la ministre LeBel dans les travaux ayant mené à l’élaboration du présent projet de loi, une démarche qui contraste de manière marquée avec celle du ministre Boulet dans le cadre du projet de loi no 89.

Bilan et perspectives 2025

Pour faire suite au Sommet santé et sécurité du travail 2025, la Confédération de syndicats nationaux (CSN) tient sa rencontre Bilan et perspectives 2025 à Québec, le 17 avril 2025.

Cette édition de Bilan et perspectives se place juste après un grand événement intersyndical qui visait à couronner le processus de cinq années de mobilisation suivant la réforme des régimes de santé et de sécurité du travail (SST). Ces deux derniers jours, nous avons partagé la juste mesure des changements et des défis en SST et avons échangé entre travailleuses et travailleurs sur les meilleures stratégies à adopter pour prendre en charge la SST dans les milieux de travail. Cette troisième journée sera l’occasion d’entrevoir nos perspectives politiques, propres à la CSN, qui guideront nos actions à venir.

Un rappel du chemin parcouru

Le 30 septembre 2021, le projet de loi no 59 modernisant le régime de santé et de sécurité du travail a été adopté. Cette mesure législative est venue créer la nouvelle loi 27 qui a ajouté plusieurs articles à la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et de la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP) ou qui en a modifié plusieurs articles.

Cette réforme prévoyait également une échéance pour adopter au sein de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) un règlement afin de mettre en vigueur le nouveau régime de prévention. Durant cette période, les organisations syndicales présentes au conseil d’administration de la CNESST ont mis tous leurs efforts afin de négocier le règlement le plus favorable possible pour les travailleuses et les travailleurs.

La prévention en milieu de travail a toujours été au cœur des revendications de la CSN. Conséquemment, en marge de ces négociations, la confédération et les autres organisations syndicales et sociales actives en SST se sont mobilisées pour dénoncer les nombreux contrecoups que doivent encaisser les syndiqué-es et les non-syndiqué-es, suivant l’adoption de la loi 27. De plus, durant les négociations, les organisations syndicales siégeant à la CNESST ont maintenu la pression pour empêcher que les groupes prioritaires perdent certaines protections en matière de prévention. Elles ont défendu des revendications essentielles face aux représentants patronaux, qui cherchaient à affaiblir ces protections. Ensemble, nous avons également milité pour que les mêmes protections soient applicables de façon intégrale à toutes et à tous, et ce, peu importe le secteur d’activité.

Bilan et perspectives 2025 sera donc l’occasion pour la CSN de partager nos bilans tout en explorant les nombreuses implications des nouveaux régimes en SST pour nos milieux de travail.

Les paramédics du Québec se préparent à la grève

Bien que les conventions collectives des paramédics membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) soient échues depuis deux ans, le gouvernement de la CAQ n’a encore envoyé aucun signal permettant de croire que ces négociations sont une priorité pour lui. Au contraire, s’ils acceptaient ce qui leur est offert actuellement, les paramédics se retrouveraient avec une rémunération et des conditions de travail inférieures. C’est dans ce contexte que tous les syndicats CSN tiendront prochainement des assemblées générales pour se prononcer sur la grève. Si les mandats sont accordés, les élu-es du secteur préhospitalier de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) assureront une coordination pour que la grève soit déclenchée au moment opportun.

« Dans le secteur préhospitalier, nous travaillons constamment sur la corde raide, à sauver des vies, à porter secours aux Québécoises et aux Québécois, rappelle le représentant du secteur à la FSSS–CSN, Jean Gagnon. On a le sentiment qu’il n’y a que le gouvernement qui ne reconnaît pas pleinement la valeur de notre travail. C’est vraiment méprisant de le voir, en 2025, nous dire : je ne vous donnerai rien tant que vous ne ferez pas la grève. La CAQ n’aura qu’elle-même à blâmer si on se retrouve en conflit de travail, elle en sera entièrement responsable. »

Pour la vice-présidente de la FSSS–CSN, Lucie Longchamp, le gouvernement prouve encore son incapacité à s’engager dans des négociations sérieuses avec les salarié-es tant qu’ils n’exercent pas leur rapport de force.

« Deux ans sans convention collective. Seulement trois rencontres de négociation pour les matières communes. Non seulement le gouvernement n’a même pas encore su offrir aux paramédics ce qu’il a négocié dans le secteur public, il leur demande, en plus, de nombreux reculs. C’est complètement inacceptable, dénonce-t-elle. Chaque jour, les paramédics prennent soin de nous. Les Québécoises et les Québécois savent à quel point leur travail est important. Les paramédics sont régulièrement nommés comme étant la profession envers laquelle la population a le plus confiance. Comment le gouvernement peut-il les mépriser à ce point ? »

Revendications

En plus d’une amélioration de leur rémunération pour refléter pleinement leurs responsabilités et compétences, les paramédics revendiquent, entre autres, le respect des horaires de travail pour lutter contre l’explosion des heures supplémentaires et la bonification du régime de retraite pour tenir compte de la réalité de cette profession exigeante physiquement et mentalement.

 

À propos

Le secteur préhospitalier de la FSSS–CSN regroupe du personnel dans tout le Québec notamment près de 3400 paramédics. Ceux-ci travaillent pour la société d’État Urgences-santé, dans le Grand-Montréal, pour une coopérative ou encore pour une entreprise privée, tant dans les grandes villes que dans les secteurs ruraux.

 

Une réflexion collective essentielle pour une prise en charge adéquate de la santé et sécurité du travail

Les centrales syndicales du Québec – la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) –, en collaboration avec l’Union des travailleurs et travailleuses accidenté(e)s de Montréal (UTTAM) et leurs alliés, ont émis la déclaration commune suivante à l’occasion du lancement du Sommet SST 2025 au Centre des congrès de Québec.

« Le Sommet SST 2025 est un événement historique, qui rassemble durant deux jours plus de 1500 participants et participantes, issus des milieux syndicaux et communautaires, pour dresser un bilan approfondi des récents changements législatifs en santé et sécurité du travail (SST) et établir les stratégies nécessaires pour relever les défis actuels auxquels les travailleurs et les travailleuses sont confrontés au quotidien. Il offre également l’occasion d’évaluer les impacts concrets de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail (loi 27), qui a modifié en profondeur la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) ainsi que la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP).

« La programmation comprend une conférence d’ouverture portant sur les nouveaux régimes de la LSST ainsi qu’une rétrospective des avancées et des reculs vécus ces dernières années. Plusieurs ateliers et panels permettront d’approfondir des enjeux essentiels, tels que les défis particuliers liés au retour au travail, la judiciarisation croissante des dossiers de SST, la prévention dans les milieux de travail, incluant les milieux à prédominance féminine longtemps exclus de l’application effective de la LSST de 1979. Un grand panel clôturera l’événement en abordant les stratégies d’action collective et de mobilisation nécessaires pour faire progresser ces dossiers.

« La santé et la sécurité au travail doivent être au cœur du dialogue social au Québec. Nous attendons avec impatience le règlement sur les mécanismes de prévention et de participation en établissement (RMPPE), qui est actuellement retenu par le gouvernement du Québec. Pourtant, les discussions entre les syndicats et les associations patronales dans le cadre des travaux à la CNESST avaient permis d’arriver à un règlement satisfaisant pour les deux parties, qui permettrait enfin à l’ensemble des milieux de travail d’agir concrètement sur les conditions de travail néfastes pour les travailleurs et travailleuses. »

 

Les 13 000 travailleuses en grève alors que la négociation s’intensifie

Les 13 000 travailleuses et travailleurs en CPE syndiqués à la CSN sont en grève du 14 au 16 avril, alors que la négociation s’intensifie avec le gouvernement. La grève est maintenue afin de parvenir à une entente le plus rapidement possible.

La négociation s’est poursuivie toute la fin de semaine et les échanges continuent de façon intensive. L’objectif est de parvenir à une entente bonifiant les conditions de travail des travailleuses en CPE dans les meilleurs délais. Pour la CSN, qui représente 80 % des travailleuses syndiquées en CPE, il est important que le gouvernement accepte de bonifier ses offres pour répondre aux préoccupations des travailleuses quant à l’avenir des CPE.

Afin de laisser la place à la négociation, aucune entrevue ne sera accordée pour le moment.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Prolongation de l’entente sur l’équipe volante publique : une réponse nécessaire aux besoins criants de main-d’œuvre

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP–FTQ) se sont entendus cette semaine avec le Comité patronal de négociation du secteur de la santé et des services sociaux (CPNSSS) pour la prolongation d’un an de l’entente sur le déploiement de l’équipe volante publique, soit jusqu’au 30 mars 2026.

La prolongation permet d’assurer la continuité des efforts visant à répondre aux besoins urgents de main-d’œuvre dans plusieurs établissements du réseau de la santé et des services sociaux, notamment dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, de l’Outaouais, de Chaudière-Appalaches et de la Côte-Nord.

Des ajustements ont été apportés à l’entente afin d’améliorer l’accès au temps supplémentaire et de mieux encadrer le remboursement des indemnités kilométriques, en veillant à respecter le lieu de résidence des personnes salariées déployées dans les régions bénéficiaires.

« Nous réitérons notre appui à ce projet novateur qui permet de stabiliser les équipes sur le terrain et d’assurer l’accessibilité des soins et des services à la population, tout en respectant les droits des travailleuses et travailleurs syndiqués », affirme Fanny Demontigny, présidente du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP).

« L’Équipe volante publique représente une alternative concrète à la dépendance aux agences privées de personnel. C’est l’un des outils de transition essentiels pour reprendre le contrôle sur notre réseau public et reconstruire des équipes stables, compétentes et engagées dans le long terme », ajoute Réjean Leclerc, président de la FSSS–CSN.

Des conditions d’hébergement qui demeurent préoccupantes

Malgré cette prolongation, plusieurs obstacles à la bonne réussite de ce projet persistent, notamment le manque de logement et, par conséquent, les conditions d’hébergement dans les régions bénéficiaires. Cette réalité pousse souvent les travailleuses et travailleurs de l’équipe volante à vivre en colocation, ce qui est loin d’être idéal étant donné la grande variation dans les horaires de travail.

« Ce phénomène nuit grandement à l’attractivité de l’équipe volante, souligne Jessica Goldschleger, présidente de la FP–CSN. Il sera très difficile pour celle-ci de remplir ses promesses tant que ce problème ne sera pas réglé. »

Dans les mois à venir, les trois organisations syndicales poursuivront les discussions avec la partie patronale en vue d’aboutir à une entente définitive sur le fonctionnement et les conditions de travail des personnes salariées de l’équipe volante publique.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux ainsi qu’en services de garde éducatifs à l’enfance. Force reconnue du syndicalisme au Québec, elle compte plus de 140 000 membres, dont 80 % sont des femmes.

La Fédération des professionnèles (FP–CSN) représente quelque 10 500 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans les secteurs de la santé et des services sociaux, de l’éducation, des organismes gouvernementaux, de l’économie sociale et de l’action communautaire, ainsi que dans le secteur privé.

Comptant 143 000 membres au Québec, le SCFP représente près de 30 700 membres dans le secteur de la santé et des services sociaux au Québec. Le SCFP est de plus présent dans les secteurs suivants : les communications, l’éducation, les universités, l’énergie, les municipalités, les sociétés d’État et organismes publics, les transports aérien et terrestre, le secteur mixte, le transport maritime ainsi que le secteur incendie. Il est le plus grand syndicat affilié à la FTQ.

Le gel de recrutement et les coupes budgétaires fragilisent le réseau

Depuis le 1er novembre 2024, le gouvernement de la CAQ a instauré un gel de recrutement d’une durée indéterminée dans l’ensemble du secteur public, incluant les cégeps. Cette mesure s’ajoute à des coupes sévères dans les budgets de fonctionnement et du MAOB (mobilier, appareillage, outillage et bibliothèque), ainsi qu’au frein des investissements immobiliers, tous annoncés plus tôt la même année. La situation suscite la colère et l’inquiétude du personnel de soutien du réseau collégial membre de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), des professionnel·les des collèges de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), qui ont profité d’une rencontre du Secteur soutien cégeps de la FEESP le jeudi 10 avril 2025 pour aller manifester devant des bureaux du gouvernement à Montréal.

Cette politique budgétaire s’inscrit dans une logique contestée par la CSN, qui rappelle que le gouvernement de la CAQ s’est privé de 3,9 milliards $ en baisses d’impôts en 2023, alors que la population québécoise demande explicitement des investissements dans les réseaux de la santé et de l’éducation. À cela s’ajoute l’annonce récente d’un déficit annoncé de 13,6 milliards $, qui sert désormais de prétexte à une nouvelle période d’austérité.

Le gel de recrutement, imposé unilatéralement par le Secrétariat du Conseil du trésor sans évaluer les impacts potentiels sur les services, prévoit que seuls les emplois en « service direct à l’élève » seraient préservés, reléguant au second plan le personnel administratif et les ouvrières et ouvriers qui ne répondent pas à ce critère, bien qu’ils et elles soient indispensables au bon fonctionnement des établissements, mettant ainsi en péril leur vocation, soit l’éducation de la population. Résultat : de nombreux postes vacants non comblés, une surcharge de travail pour les équipes en place et une précarisation des services offerts aux étudiantes et aux étudiants.

Du côté des professionnel·les de cégeps affilié·e·s à la FP–CSN, on dénonce une gestion cavalière : « Quoi qu’en dise le gouvernement, ces mesures d’austérité auront inévitablement des conséquences sur la qualité des services éducatifs offerts à la communauté étudiante, dont le nombre, faut-il le rappeler, ne cesse d’augmenter », avertit Ryan Moon, vice-président de la FP–CSN.

Pour le personnel de soutien, représenté par la FEESP–CSN, on craint pour la capacité à maintenir des services de base : accueil, bibliothèques, entretien des locaux et soutien pédagogique. Par ailleurs, « les budgets d’investissement et le MAOB ont subi des coupes draconiennes, retardant des travaux d’amélioration des établissements, privant les bibliothèques de nouveaux ouvrages et gelant l’achat d’équipement de laboratoire et de matériel pédagogique essentiels à la formation technique et scientifique » dénonce Marie-Noël Bouffard, présidente du Secteur soutien cégeps de la FEESP–CSN.

Rappelons que ces compressions s’ajoutent à un contexte de dégradation accélérée des infrastructures. L’indice d’état gouvernemental révèle une dégradation croissante, passant de 24 % de bâtiments en mauvais état en 2019‑2020 à 65 % en 2024‑2025. De plus, dans son audit de performance publié en mai 2024, le Vérificateur général du Québec déplore que deux tiers des bâtiments des cégeps soient jugés en mauvais ou très mauvais état, et que les investissements prévus de 608,6 M$ pour 2023‑2024 à 2027‑2028, couvrent moins de la moitié des besoins réels estimés à 1,7 G$. Le VGQ pointe aussi l’inefficacité de l’attribution des budgets de maintien d’actifs, jusqu’au risque de fermeture d’infrastructures faute d’entretien adéquat, et le manque d’accompagnement du ministère pour soutenir les équipes de gestion de projets. Pour Bertrand Guibord, secrétaire général du CCMM–CSN, « On ne peut pas continuer comme ça. L’ensemble de ces coupes porte atteinte aux droits de la population à une éducation de qualité dans un environnement sain. »

Ces mesures conjuguées — gel de recrutement, coupes budgétaires et dégradation des infrastructures — menacent directement l’offre de programmes, entrainant une raréfaction de certains cours, le report ou l’annulation d’activités pédagogiques, et fragilisant la réussite étudiante. Les organisations CSN représentant du personnel du réseau collégial sonnent l’alerte : sous la pression de l’austérité imposée par le gouvernement de la CAQ, nos collèges sont près du point de rupture. Le gouvernement doit agir pour redresser la situation.

Négos 2025-2029 : les travailleurs et travailleuses de la construction acceptent avec fierté les offres sectorielles proposées pour l’IC-I et le GCV

Les membres de l’Alliance syndicale de la construction – regroupant les cinq syndicats de l’industrie – ont voté en faveur des ententes conclues dans les secteurs Institutionnel-Commercial et Industriel (IC-I) ainsi que du Génie civil et Voirie (GCV). Ces secteurs représentent environ 80% des heures déclarées dans l’industrie de la construction. Les votes effectués auprès des membres de chaque syndicat confirment les ententes sectorielles conclues avec l’Association de la construction du Québec (ACQ) le 5 mars dernier, ainsi qu’avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) le 12 mars dernier.

Le bon déroulement des négociations des clauses particulières pour chacun des métiers et occupations dans les secteurs concernés a permis de conclure des ententes de principe complètes. Celles-ci ont ensuite été soumises aux membres pour fins de ratification. Des votes ont été organisés par les cinq syndicats, et l’ensemble des membres de l’Alliance syndicale a entériné les ententes.

Pourcentages obtenus en faveur de l’entente :
Institutionnel-Commercial : 84,5%
Industriel : 84,6%
Génie civil et Voirie : 85%

« À la suite des ratifications, l’Alliance syndicale tourne une page d’histoire dans l’industrie de la construction. Pour la première fois depuis plusieurs années, les salarié.e.s de trois secteurs d’activité vont recevoir des augmentations salariales à l’échéance des conventions collectives. Les travailleurs et travailleuses obtiendront celles-ci à partir du 27 avril prochain » affirme Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale.

L’Alliance syndicale se réjouit d’avoir des contrats de travail pour les quatre prochaines années. « Les travailleurs et travailleuses apportent une contribution significative à la construction du Québec de demain et il était important pour nous que ces ententes en soient le reflet. Elles permettront à nos membres de regagner le pouvoir d’achat perdu depuis quatre ans, et d’obtenir une qualité de vie plus saine pour leur famille » rajoute M. Ricard. Les ententes ont été acceptées par les travailleurs et travailleuses, qui agissent fièrement comme moteur économique important pour le Québec.

À venir aux tables de négociations
Quant au secteur Résidentiel (notamment, les constructions neuves de six étages et moins), il reste beaucoup de chemin à faire, puisque aucune entente n’a encore été conclue avec l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ). L’Alliance syndicale tiendra ses membres informé.e.s des développements à cet égard.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction
L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Chargé-es de cours universitaires : les conséquences multiples de la précarité sur la santé psychologique

Selon les données recueillies, 56 % des chargé-es de cours universitaires se situent au niveau élevé de détresse psychologique. Ce résultat est nettement supérieur au 41 % de l’indice de référence de l’Enquête québécoise sur la santé de la population (EQSP 2020-2021), mais similaire à celui mesuré dans une récente enquête menée par l’Institut national de santé publique chez le personnel de l’enseignement (2025). Également, 95 % des personnes chargées de cours associent leur détresse psychologique partiellement ou totalement en lien avec leur travail.

Autres conséquences sur la santé des personnes chargées de cours

La détresse psychologique n’est pas la seule conséquence observée. En effet, il ressort de l’étude que 30 % des personnes sondées se retrouvent à un niveau élevé d’épuisement émotionnel alors que d’autres (23 %) ont des symptômes de surinvestissement qui peuvent prendre la forme d’hostilité, d’impatience, de compétitivité excessive ou de difficultés à s’éloigner du travail. Il n’est pas surprenant que 54 % des personnes participantes à l’étude se présentent au travail malgré le fait qu’elles devraient s’absenter parce qu’elles éprouvent un problème de santé. Ce phénomène, appelé présentéisme, peut même dépasser la dizaine de jours par session, selon 41 % des personnes répondantes.

« Quand tu ignores si tu vas travailler d’une session à l’autre, tu te rends en classe que tu sois malade ou pas et tu évites d’exposer des failles qui pourraient nuire à l’obtention de futurs contrats », illustre Christine Gauthier vice-présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN), responsable du regroupement université. « Aussi, de nombreux membres souffrent des effets directs de la précarité sur leur vie personnelle. C’est dramatique pour ces piliers des universités d’être incapables de se projeter ou de planifier des dépenses importantes comme l’achat d’une maison. Beaucoup hésitent aussi à fonder une famille ou songent carrément à quitter leur emploi. »

En outre, 55 % des répondants sont constamment pressés par le temps, 64 % ont une charge de travail élevée, 46 % rapportent que cette charge de travail ne leur permet pas d’offrir aux étudiant•es l’attention qu’ils méritent et 59 % considèrent que la charge de travail s’est alourdie au cours des dernières années. Bref, les conditions d’emploi et la santé psychologique des personnes chargées de cours sont préoccupantes.

Des pistes de solution

De nouvelles dispositions législatives en santé et sécurité au travail imposent aux établissements des mécanismes de prévention qui tiennent compte des risques psychosociaux dans l’analyse de l’environnement de travail et des impacts potentiels sur la santé psychique. La FNEEQ juge donc important de soutenir des mesures visant à réduire l’instabilité et la précarité de l’emploi ainsi que de soutenir une plus grande reconnaissance du travail des chargé•es de cours et de leur place à l’université.

Quelques données

Taux (%) Données recueillies (413 répondant•es)
55 % Constamment pressés par le temps (charge de travail)
46 % La charge de travail ne permet pas d’offrir aux étudiants l’attention qu’ils méritent
59 % La charge de travail s’est alourdie au cours des dernières années
80 % La sécurité d’emploi est faible
74 % Le travail est émotionnellement exigeant
52 % En situation de déséquilibre effort/reconnaissance

L’enquête a été menée en 2022-2023 auprès de 431 participant•es dont les contrats de charges de cours sont leur revenu principal. Ceux-ci ont répondu à un questionnaire standardisé visant à mesurer les risques psychosociaux de leur travail à l’université et les impacts sur leur santé psychologique.

 

À propos

Fondée en 1969, la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec-CSN parle au nom de 80 % des chargées et chargés de cours des universités québécoises (11 000 membres) et de près de 85 % des profs de cégep. Elle regroupe quelque 40 000 membres dans 45 cégeps, 47 établissements privés et 12 universités. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec et constitue l’une des huit fédérations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Les avocats de l’aide juridique grandement préoccupés par le projet de loi 91 du ministre Jolin-Barrette

Alors que le projet de loi 91 est sur le point d’être adopté, les avocates et avocats de l’aide juridique sont grandement préoccupés par l’instauration d’un tribunal « unifié » de la famille au sein de la Cour du Québec, du moins tel que présenté par le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette.

Aux yeux des avocates et avocats de l’aide juridique, principal groupe d’avocats pratiquant le droit de la famille au Québec, le projet de loi 91 viendrait au contraire dédoubler les tribunaux ayant compétence pour juger les causes de divorce et de séparation, tout dépendamment si les conjoints étaient mariés ou conjoints de fait ayant eu des enfants après le 30 juin 2025.

« Le projet de loi viendrait créer deux classes de famille, avec leurs tribunaux distincts », déplore Me Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocats et avocates de l’aide juridique de Montréal et Laval–CSN. « Ce n’est pas en dédoublant les tribunaux et en multipliant les règles de procédure que l’accès à la justice sera amélioré. On risque plutôt d’engorger la charge des avocates et des avocats de l’aide juridique, au détriment de la défense des droits de celles et ceux que nous devons représenter. »

Une conception erronée de la médiation et de conciliation

Les avocates et avocats de l’aide juridique craignent de voir leur charge de travail alourdie par cette nouvelle réforme judiciaire, mais aussi de voir reculer les droits de leur clientèle – les femmes en particulier, notamment celles aux prises avec un ex-conjoint violent.

« Pour plusieurs de ces femmes, forcer une médiation n’est manifestement pas une démarche souhaitée, d’autant plus qu’elles ne pourront bénéficier de tout le soutien juridique ou psychologique approprié », souligne Me Lambert-Boulianne.

Selon le projet de loi, la seule façon de se soustraire à cette médiation est d’invoquer la violence de l’ex-conjoint. « Mais pour toutes sortes de raisons légitimes, ce n’est pas nécessairement l’objectif souhaité par les femmes que nous représentons, et ça nous éloigne de l’objectif du processus judiciaire qui est ici engagé, à savoir la garde des enfants, le partage des biens et la pension alimentaire », poursuit l’avocate.

En cas d’échec en conciliation, le projet de loi 91 prévoit un processus de conciliation en présence d’un seul et même juge qui, après avoir tenté de rapprocher les parties, sera appelé à entendre la cause par la suite en cas d’échec de la discussion.

« C’est l’ensemble de la communauté juridique qui est estomaquée d’une telle chose. On ne peut pas demander au juge de faire semblant qu’il n’a rien entendu pendant la conciliation avant de rendre une décision strictement basée sur la preuve admise lors de l’audition. Personne ne peut diviser son cerveau de la sorte », indique la porte-parole syndicale.

En raison de cette contradiction, la preuve à administrer lors de la conciliation devra donc être soupesée avec soin, ajoutant un fardeau supplémentaire sur les épaules de l’avocat en matière de responsabilité professionnelle, avec la crainte que ce qui est divulgué en conciliation ne soit utilisé lors de l’audience.

« Cela pourrait permettre à une partie d’utiliser de l’information qui n’aurait pas été admissible en preuve autrement. Ce serait dramatique pour certaines des clientes vulnérables que nous avons à représenter », d’affirmer Me Lambert-Boulianne.

Les syndicats de l’aide juridique affiliés à la CSN représentent les 325 avocates et avocats de Montréal, de Laval, de la Montérégie, de l’Abitibi-Témiscamingue, des Laurentides, de Lanaudière, de la Mauricie–Centre-du-Québec, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine. Ils sont affiliés à la Fédération des professionnèles–CSN. Fondée en 1921, la CSN regroupe quelque 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Des milliers de travailleuses réclament que le gouvernement en fasse plus pour les CPE

Des milliers de travailleuses et de travailleurs des CPE de la CSN ont participé à la manifestation nationale pour réclamer que le gouvernement Legault écoute leurs solutions pour freiner la pénurie de personnel et valoriser les emplois en CPE. La CSN annonce de plus que la prochaine séquence de grève sera les 7 et 8 avril prochain.

Les travailleuses et travailleurs des CPE qui participent à la manifestation nationale proviennent de toutes les régions du Québec. Depuis des décennies, les travailleuses des CPE et la CSN luttent sans cesse pour faire des gains pour bonifier les conditions de travail afin de maintenir ce réseau qui est un joyau collectif depuis sa création. Malheureusement, la convention collective est échue depuis plus de deux ans et le gouvernement tarde toujours à donner des conditions qui permettraient de s’assurer d’avoir une relève dans le secteur. Alors que les travailleuses sont à bout de souffle, sa préoccupation principale est d’augmenter la force de travail.

« En prenant la rue aujourd’hui, les travailleuses des CPE veulent que le gouvernement comprenne qu’elles sont déterminées à bonifier leurs conditions de travail. Pendant qu’on lui parle de la pénurie qui frappe notre secteur et des cohortes qui sont vides dans les cégeps, le gouvernement veut nous faire travailler encore plus. Le problème dans les CPE, ce n’est certainement pas qu’on n’en fait pas assez pour les enfants, c’est qu’on ne nous donne pas toutes les conditions pour faire notre travail. Comment expliquer que le gouvernement continue d’accepter une disparité de traitement entre le secteur des CPE et le secteur public? », demande Stéphanie Vachon, représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

En grève les 7 et 8 avril

Si les pourparlers ne sont pas rompus, la négociation ne progresse pas suffisamment pour espérer arriver à une entente de principe rapidement. Les employeurs et le gouvernement restent campés sur leur position et refusent surtout d’en faire davantage pour aider un réseau qui en a grand besoin. Chaque journée de grève supplémentaire met la pression nécessaire pour que la négociation chemine avant de se rendre à la grève générale illimitée. C’est pourquoi la CSN indique dès maintenant que deux nouvelles journées de grève s’ajoutent, soit les 7 et 8 avril.

« Les CPE sont un réseau créé par et pour les femmes. Ce que les travailleuses et les parents veulent, c’est que les services reprennent dans les CPE avec de meilleures conditions de travail. Le gouvernement aura grand besoin d’être plus attractif s’il veut réussir à créer les milliers de places que les parents attendent tellement. Comme le gouvernement bouge trop peu, les travailleuses accentuent la pression avec deux nouvelles journées de grève », lance Lucie Longchamp, vice-présidente responsable des secteurs privés de la FSSS–CSN.

« La détermination des travailleuses des CPE est remarquable. Depuis toujours elles se battent pour améliorer leurs conditions de travail et les services aux enfants. Les conditions qu’elles ont aujourd’hui, ce n’est pas un cadeau des gouvernements, c’est le fruit de leurs luttes. Cette bataille des 13 000 travailleuses des CPE de la CSN bénéficie à l’ensemble des enfants qui fréquentent un service de garde. Que ça plaise ou non aux employeurs et aux gouvernements, la grève est l’ultime moyen qui permet à des milliers de travailleuses et de travailleurs d’améliorer leur sort. C’est pourquoi le gouvernement doit retirer le projet de loi 89 », de conclure Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Une grève partout au Québec

La CSN représente plus de 80 % des travailleuses syndiquées dans les CPE. La grève touche l’ensemble des régions du Québec, alors que la CSN est présente dans plus de 400 CPE. Voici le nombre de centres affiliés à la CSN par région :

  • 7 CPE en Abitibi-Témiscamingue
  • 11 CPE au Bas-Saint-Laurent
  • 10 CPE sur la Côte-Nord
  • 22 CPE dans le Centre-du-Québec et la Mauricie
  • 36 CPE en Estrie
  • 12 CPE en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine
  • 11 CPE dans Lanaudière
  • 25 CPE dans les Laurentides
  • 51 CPE en Montérégie
  • 112 CPE à Montréal et à Laval
  • 23 CPE en Outaouais
  • 64 CPE à Québec et dans Chaudière-Appalaches
  • 31 CPE au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Revue de presse du 2 au 4 avril CPE

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) constitue l’organisation syndicale la plus importante dans le secteur des centres de la petite enfance (CPE) au Québec. Elle regroupe 80 % des CPE syndiqués, soit près de 13 000 travailleuses et travailleurs.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Résidences privées pour aîné-es : lancement de la négociation coordonnée

Plusieurs dizaines de travailleuses et travailleurs provenant de différentes résidences privées pour aîné-es (RPA) se sont rassemblées aujourd’hui devant les bureaux du ministre du Travail, M. Boulet. Leur message : nous méritons plus que ce que nos employeurs nous offrent en ce moment.

Des besoins urgents

Avec l’ensemble des conventions collectives échues le 31 mars dernier, les travailleuses et travailleurs des RPA dénoncent un besoin urgent d’amélioration de leurs conditions de travail, de rattrapage salarial et d’enrichissement afin de pouvoir faire face au coût exorbitant de la vie. « Nos membres font un travail essentiel », lance Marlène Ross, représentante du secteur des résidences privées pour aîné-es. « Elles, oui elles parce que nos membres sont majoritairement des femmes, prennent soin de nos aîné-es, nos grands-parents et nos parents quand leurs familles ne sont plus en mesure de le faire. Le moins que l’on puisse faire comme société, c’est de reconnaître l’énorme service qu’elles nous rendent en les payant adéquatement et en leur offrant de bonnes conditions de travail », a conclu Mme Ross.

Il est important de rappeler qu’un nombre conséquent des travailleuses et travailleurs des RPA gagne des salaires qui frôlent le salaire minimum. « Quand on connait le rôle crucial que nos membres jouent dans notre société, on n’a pas d’autre choix que d’exiger qu’ils soient rémunérés de manière adéquate. En cette ronde de négociation, on se battra pour que les travailleuses et travailleurs des RPA reçoivent ce qui leur est dû » affirme Lucie Longchamps, vice-présidente responsable des secteurs parapublics et privés à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN). « Comme beaucoup d’autres secteurs de la santé, les RPA font face à d’énormes difficultés de recrutement et de rétention. Ce n’est pas en offrant des miettes que les employeurs vont pouvoir faire face à cette pénurie », a conclu Mme Longchamps.

On a besoin de plus que de simples remerciements

Comme plusieurs autres catégories d’emplois dans le secteur de la santé, les travailleuses et travailleurs des RPA sont souvent tenus pour acquis. Nos politiciennes et politiciens ont souvent tendance à les remercier devant les médias, mais ce sentiment de gratitude ne se manifeste que très rarement à la table des négociations. « Ces employé-es font déjà beaucoup et travaillent dans un environnement très précaire. Pour ne rien arranger, le ministre Boulet veut réduire leur pouvoir de négociation en s’attaquant à leur droit de grève avec le PL 89. Nous avons une chose claire à dire à ce sujet : La CSN est derrière les travailleuses et travailleurs des RPA et nous le resterons tant et aussi longtemps qu’ils n’ont pas reçu leur juste part », a déclaré Caroline Senneville, présidente de la CSN.

À propos
La FSSS-CSN est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux. Elle compte des milliers de syndiqué-es travaillant dans les résidences privées pour aîné-es (RPA) au Québec. Les priorités de ce secteur portent, entre autres, sur l’application d’une plateforme salariale, la création d’une mutuelle de formation, l’élaboration d’un régime de retraite et la coordination des négociations de conventions collectives.

Pour que la gratuité, l’accessibilité et l’universalité ne soient pas qu’un poisson d’avril

Si la réforme Dubé est bel et bien engagée, ses promesses semblent avoir été avalées par les flots de cet immense rebrassage de structures. Créature de la CAQ, l’agence de gestion Santé Québec nous montre déjà, après à peine quatre mois, qu’elle est beaucoup plus intéressée à privatiser le réseau public qu’à le décentraliser et en assurer la pérennité. Le cuisinier a beau porter un nouveau chapeau, la recette suivie par l’agence demeure la même : couper dans les budgets des établissements publics pour mieux justifier le détournement des fonds publics vers des soins et services privatisés, avec une marge de profit à la clé.

La Coalition Solidarité Santé (CSS) profite de la période entourant le 1er avril pour alerter les Québécoises et les Québécois à l’urgence d’agir et elle dénonce les fausses promesses faites par le ministre Dubé quant à la réforme en santé et services sociaux. Dans la région, la CSS a fait des visites dans l’ensemble des bureaux des député-es de la région pour dénoncer cette réforme.

« Les décisions de la CAQ en santé et services sociaux n’ont pas amélioré le réseau public, déplorent les porte-paroles de la CSS lors des visites des bureaux des député-es. Force est plutôt de constater une explosion de l’offre de soins et services à but lucratif pendant que le réseau public peine plus que jamais à accomplir sa mission. Après avoir centralisé tous les établissements publics au sein d’une seule entité, Santé Québec, le gouvernement lui donne comme première mission de couper 1,5 milliard $. La réforme Dubé promettait d’améliorer l’accessibilité aux services pour la population : n’était-ce qu’un leurre ? ». Pendant que l’on coupe dans le réseau public, on ouvre les vannes au secteur privé à but lucratif : un non-sens!

« Au coeur de ces services, on trouve des centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs dévoués au quotidien qui n’ont aucun mot à dire sur des décisions prises à Québec par une équipe de “top-guns” qui ne connaissent rien à la réalité sur le plancher », enchaîne Véronique Verreault de Solidarité populaire 02 et porte-parole de l’évènement. « Nous pensons que le gouvernement fait fausse route : au contraire, il faut décentraliser la gestion du réseau et fermer la porte à l’expansion du secteur privé ».

« La privatisation du réseau de la santé est la conséquence du désengagement grandissant de l’État envers son filet social. Cela nous fait craindre un délestage supplémentaire vers les organismes communautaires autonomes qui seront encore malheureusement considérés comme de simples prestataires de services, mettant au passage en péril leur autonomie », ajoute Véronique Verreault.

La privatisation et la centralisation accrues du réseau de la santé et des services sociaux pavent la voie à un système de soins inéquitable, coûteux et inefficace, mettant du même coup en péril la gratuité, l’accessibilité et l’universalité des soins et services.

Le Québec appelle à la résistance et à la solidarité face aux menaces de l’administration Trump

Un collectif de citoyennes et de citoyens québécois de toutes allégeances lance aujourd’hui un appel à la résistance et à la solidarité afin de faire front commun contre les récentes menaces économiques, culturelles et politiques provenant de l’administration Trump.

Face aux tarifs douaniers injustifiés imposés par les États-Unis et au chantage politique visant à affaiblir la souveraineté économique, numérique, démocratique et culturelle du Québec et du Canada, ce collectif affirme haut et fort qu’il est hors de question de céder aux pressions américaines ou d’envisager toute forme d’annexion aux États-Unis.

Un grand rassemblement aura lieu le 6 avril à 13 h 30 au pied du Mont-Royal, près de la statue de Georges-Étienne Cartier, afin d’exprimer notre solidarité et notre résistance face aux menaces de l’administration Trump.

« Nous sommes profondément attachés aux valeurs démocratiques, culturelles et sociales développées par notre société au fil du temps », souligne le collectif dans une déclaration qui a été signée par plusieurs centaines de personnalités publiques québécoises. « Il est impensable pour nous de reculer sur des enjeux aussi fondamentaux que l’égalité des sexes, les droits des femmes, le droit à l’avortement, l’équité salariale, les droits des personnes LGBTQ+, la lutte contre la discrimination raciale ou encore la préservation de notre système universel de santé et de nos services éducatifs accessibles », rappelle Alain Saulnier, porte-parole du collectif.

Le collectif dénonce vivement l’idée d’importer au Québec et au Canada un modèle américain qui aggrave les inégalités économiques et sociales, compromet les acquis sociaux essentiels, encourage le port d’armes, envisage la réinstauration de la peine de mort ou néglige la lutte contre les changements climatiques.

La protection de la langue française, de la culture québécoise ainsi que des cultures autochtones constitue également une priorité essentielle. Le collectif réaffirme ainsi la nécessité de résister aux géants américains du web et à leur influence croissante.

« Nous lançons un appel à nous unir et à résister face aux pressions exercées par le président Trump et son administration », poursuit Alain Saulnier. « Nous invitons la société civile, les représentants patronaux, syndicaux, communautaires, féministes, environnementaux et culturels à faire front commun pour défendre notre autonomie, notre diversité culturelle et nos acquis sociaux. »

Cette solidarité dépasse les frontières du Québec. Le collectif appelle aussi les Canadiennes et Canadiens des autres provinces à manifester la même détermination. Finalement, nous devrons, au courant des mois et années à venir, approfondir nos liens avec les citoyennes et citoyens américains qui subissent eux aussi les conséquences néfastes des politiques de l’administration Trump et travailler ensemble pour mettre en échec les visées autoritaires de cette administration.

« Face à une menace commune, nous devons nous tenir debout ensemble », conclut le collectif. « Le temps presse, c’est maintenant à nous de jouer. »

Plusieurs centaines de personnes ont déjà signé la déclaration. Notamment : Alain Saulnier, Christine Beaulieu, Christine St-Pierre, Liza Frulla, Louise Beaudoin, Yvon Deschamps, Jacques Godbout, Caroline Senneville (Présidente de la CSN), Éric Gingras (Président de la Centrale des syndicats du Québec / CSQ), Tania Kontoyanni (Présidente de l’Union des Artistes), Alain Saladzius, Alain Vadeboncoeur, Alex Norris, Anaïs Barbeau-Lavalette, Anaïs Larocque, Anne-Marie Cadieux, Ariane Charbonneau, Catherine Durand, Clément Duhaime, Deneault Alain, Destiny Tchehouali, Dominique Legault, Françoise David, Fred Pellerin, Guylaine Tremblay, Jean-Robert Bisaillon, Jean-Robert Choquet, Joanne Liu, Jonathan Durand Folco, Laure Waridel, Lorraine Pintal, Louise Caouette Laberge, Louise Sicuro, Maka Koto, Mariana Gianelli, Michel Lacombe, Michel Rivard, Michelle Chanonat, Monique Simard, Normand Baillargeon, Pierre Trudel, Ségolène Roederer, Simon Brault, Agnès Gruda, André Bélisle, André Noël, Annick Charette, Ariane Roy, Benoit McGinnis, Boucar Diouf, Camil Bouchard, Céline Bonnier, Christian Bégin, Christian Vanasse, Claude Desrosiers, Claude Legault, Claude Meunier, Dominic Champagne, Edith Butler, Édith Cochrane, Emmanuel Bilodeau, Ève Déziel, François Avard, François Delorme, François Girard, Geneviève Rochette, Geoffrey Gaquère (Directeur artistique et codirecteur général du TNM), Isabelle Vincent, Jacqueline Lemay, Janine Krieber, Jean-François Lépine, Jean-François Nadeau, Jean-Sébastien Fournier, Julie Le Breton, Lana Carbonneau, Léa Clermont-Dion, Lise Aubut, Lizann Demers, Lou Vincent Desrosiers, Louise Harel, Louise Richer, Luc Ferrandez, Mani Soleymanlou, Manon Barbeau, Marie Malavoy, Marie-Josée Lacroix, Marie-Pier Boisvert, Marion Dove, Martin Viau, Mélissa Dion, Michel Désautels, Mireille Elchacar (Mères au front), Mona Greenbaum (Fondatrice de la Coalition des familles LGBT+), Monique Savoie, Morgane Gelly, Myriam Perraton Lambert, Pascale Cormier, Patrice Michaud, Paule Baillargeon, Philippe Poullaouec-Gonidec, Pier Paquette, Pierre Curzi, Pierre Martin, Pierre-Michel Tremblay, Rachida Azdouz, Rémi Bourget, René Richard Cyr, Robin Aubert, Salam Yazbeck, Vincent Graton.

Pour apposer sa signature à l’appel à la résistance : https://bit.ly/APPEL_RESISTANCE

Le collectif pour un appel à la résistance et à solidarité face aux menaces de l’administration Trump rassemble plus de 300 signataires.

États généraux du syndicalisme: l’union fait l’avenir!

Moteur de progrès social, le mouvement syndical québécois a largement contribué à l’amélioration des conditions de travail, à la reconnaissance des droits des travailleuses et travailleurs ainsi qu’au renforcement du filet social de l’ensemble de la population québécoise. Les victoires obtenues ont façonné le Québec moderne et montré la force de la solidarité syndicale et sociale.

Le monde du travail change à une vitesse fulgurante et les défis qui se dressent devant nous sont plus grands que jamais. Dans plusieurs secteurs, la précarisation s’accentue, le taux de syndicalisation stagne ou diminue. La judiciarisation croissante des relations de travail, les attaques politiques face aux lois encadrant le droit d’association — dont le projet de loi 89 est un exemple probant — et la polarisation des discours fragilisent notre capacité à défendre efficacement les intérêts des travailleuses et travailleurs, qu’ils soient syndiqués ou non. Le mouvement syndical québécois est à un tournant important.

Devant ces défis, les neuf principales organisations syndicales québécoises, — l’APTS, la CSD, la CSN, la CSQ, la FAE, la FIQ, la FTQ, le SFPQ et le SPGQ — unissent leurs forces pour amorcer une réflexion commune dans le cadre des États généraux du syndicalisme, une démarche sans précédent au Québec.

Sur une période de deux ans, à travers différentes étapes de consultation, nos organisations iront à la rencontre des militantes et des militants, des travailleuses et des travailleurs, des spécialistes du monde du travail et de la société civile pour dresser un portrait juste et lucide de l’état du syndicalisme québécois et identifier les pistes de solutions pour le renforcer.

Au cœur de cette démarche: une conversation profonde et honnête sur notre avenir collectif, des discussions sur la modernisation des approches syndicales pour mieux répondre aux attentes des travailleuses et des travailleurs et pour renforcer leur pouvoir d’action face aux nouvelles réalités du monde du travail.

Le syndicalisme, ce sont des visages, des voix et des réalités qui méritent d’être entendus. Cette démarche proactive cherche à revitaliser le mouvement syndical, assurer une plus grande justice sociale et bâtir un avenir où les travailleuses et les travailleurs pourront collectivement prendre leur place.

Le 31 mars, nous marquerons le coup d’envoi de cette grande démarche collective qui met en lumière nos forces, notre solidarité et notre engagement. Une démarche que nous portons avec fierté et qui se déploie bien au-delà des différentes bannières syndicales.

C’est un projet ambitieux, à la hauteur des aspirations que nous portons pour le Québec de demain. Nous appelons les travailleuses et travailleurs ainsi que les actrices et acteurs du monde du travail à se mobiliser et à participer activement aux travaux des États généraux du syndicalisme.

Notre mouvement est toujours porté par une volonté commune de regarder vers l’avant. Aujourd’hui, nous prenons les choses en mains pour réfléchir à l’avenir du syndicalisme et renforcer les liens de solidarité entre nos organisations syndicales, pour faire plus et mieux ensemble. Il s’agit des intérêts des travailleuses et des travailleurs et de la société québécoise. Nous leur devons l’audace de cette démarche et nous y croyons.

Ensemble, nous nous donnerons les moyens d’être plus fortes et forts, plus efficaces, plus solidaires! Parce qu’une chose est certaine: l’union fait l’avenir!

L’Union fait l’avenir : Lancement des États généraux du syndicalisme

C’est avec grande fierté que le coup d’envoi a été donné aux États généraux du syndicalisme. Avec pour thème « L’union fait l’avenir », les neuf principales organisations syndicales québécoises – l’APTS, la CSN, la CSD, la CSQ, la FAE, la FIQ, la FTQ, le SFPQ et le SPGQ – se réunissent afin de réfléchir ensemble aux défis qui attendent les travailleuses et les travailleurs pour les prochaines années, avec en trame de fond un climat social, économique et politique en ébullition, notamment des attaques au droit de grève avec le projet de loi n° 89.

Le mouvement syndical québécois est à un tournant décisif. Les neuf principales organisations syndicales québécoises unissent leurs forces pour amorcer une réflexion collective dans le cadre des États généraux
du syndicalisme, une démarche sans précédent au Québec.

Au cœur de cette démarche : une conversation profonde et honnête sur notre avenir collectif, des discussions
sur la modernisation des approches syndicales pour mieux répondre aux attentes des travailleuses et des travailleurs et pour renforcer leur pouvoir d’action face aux nouvelles réalités du monde du travail.

Le syndicalisme, ce sont des visages, des voix et des réalités qui méritent d’être entendus. Cette démarche proactive cherche à revitaliser le mouvement syndical, assurer une plus grande justice sociale et bâtir un avenir
où les travailleuses et les travailleurs pourront collectivement prendre leur place.

Un engagement pour l’avenir du syndicalisme

« Nos organisations veulent moderniser leurs approches pour mieux répondre aux attentes variées des travailleuses et travailleurs. Depuis toujours, le syndicalisme est une force de changement. À travers luttes et revendications, nous avons façonné le Québec et obtenu des acquis précieux pour l’ensemble de la société. Aujourd’hui, les défis s’accumulent, mais nos valeurs demeurent solides. Avec cette démarche inédite, nous voulons renforcer notre action collective et bâtir un avenir plus juste et solidaire », ont déclaré conjointement les présidences des neuf organisations syndicales : Robert Comeau (APTS), Luc Vachon (CSD), Caroline Senneville (CSN), Éric Gingras (CSQ), Mélanie Hubert (FAE), Julie Bouchard (FIQ), Magali Picard (FTQ), Christian Daigle (SFPQ) et Guillaume Bouvrette (SPGQ).

Un dialogue ouvert sur des enjeux majeurs

Les États généraux permettront d’examiner plusieurs questions essentielles liées à l’avenir du syndicalisme québécois. Ils porteront sur la place du syndicalisme dans la société et son rôle dans l’amélioration du bien-être collectif, ainsi que sur la capacité des syndicats à mobiliser leurs membres et à accroître leur rapport de force. L’évolution des relations intersyndicales sera également abordée, de même que le modèle québécois en relations de travail ainsi que la représentativité et le sentiment d’appartenance des membres. Enfin, les discussions porteront sur les façons de lever les obstacles à la participation des groupes historiquement discriminés afin d’assurer une plus grande inclusion au sein du mouvement syndical.

Un processus en trois grandes étapes

Cette initiative intersyndicale s’étendra sur plus d’un an et demi et comprendra :

  1. une période de consultation des travailleuses et travailleurs, ainsi que de spécialistes du monde du travail et de la société civile, en 2025 pour recueillir leurs perspectives ;
  2. un colloque au printemps 2026 pour discuter des résultats des consultations et identifier des pistes de solution;
  3. un grand événement au début de 2027 pour clore les États généraux et présenter les conclusions de cette démarche collective.

En engageant un dialogue sans précédent, ces neuf organisations syndicales québécoises souhaitent poser les fondations d’un syndicalisme solide, plus inclusif et adapté aux réalités de demain.

La scierie de Rivière-aux-Rats ferme et son avenir reste incertain

L’employeur a annoncé la fermeture pour une durée indéterminée de la scierie de Rivière-aux-Rats, soit cette semaine ou la semaine prochaine, quand l’inventaire de bois dans la cour sera épuisé.

Notre inquiétude remonte à la fin de l’été 2024 et nous convoquions les médias, ici même, le 12 septembre dernier, alors que l’avenir de la scierie de Rivière-aux-Rats ne tenait déjà qu’à un fil. La cessation d’emploi avait ensuite été amorcée le 20 décembre, à la suite de quoi la scierie n’employait plus qu’un tiers de la centaine de travailleuses et de travailleurs, jusqu’à maintenant.

« Comme l’employeur ne nous confirme pas la vente de l’usine à Arbec ni à un autre acheteur, nous lui demandons d’enfin clarifier ses intentions quant à l’avenir de l’usine. Nos membres n’en peuvent plus d’être maintenus dans l’incertitude à savoir si notre usine serait démantelée ou si elle pourrait encore rouvrir lorsque le marché reprendra », soutient Herman Martel, vice-président du Syndicat des employé-es de la scierie de Rivière-aux-Rats–CSN.

Rappelons que Produits forestiers Résolu, le propriétaire de la scierie, est maintenant contrôlé par un homme d’affaires indonésien, Jackson Wijaya, lequel a cédé 26 % de sa garantie d’approvisionnement en bois de la forêt publique à une autre scierie l’an dernier. Wijaya possède aussi Domtar et Paper Excellence. Il est devenu en peu de temps un géant du secteur forestier canadien.

« Le gouvernement du Québec doit se servir des leviers dont il dispose pour empêcher le saccage d’une industrie qui a bâti et qui continue à bâtir le Québec. Il faut cesser la fermeture d’usines comme celle de Rivière-aux-Rats. Nous devons développer une vision d’avenir pour notre forêt. J’en appelle au premier ministre Legault », affirme François Enault, 1er vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Pas de transferts des garanties

« Il est capital que le ministère des Forêts du Québec mette un frein au transferts de garanties d’approvisionnement, sans quoi il deviendra impossible de rouvrir l’usine. Les travailleurs et les travailleuses ne doivent pas être de simples pions dont les compagnies peuvent disposer comme bon leur semble. Contrairement à d’autres dossiers du secteur privé, notre gouvernement peut intervenir en demandant des comptes et des garanties avant de donner le bois de la forêt publique à un nouvel exploitant », affirme Dominic Tourigny, vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN).

Le maire et la députée interpelés

« Le maire de La Tuque, Luc Martel, et la députée Marie-Louise Tardif de la CAQ ont voulu nous rassurer sur l’avenir de la scierie de Rivière-aux-Rat, mais rien ne bouge et nous sommes encore dans le noir. Il est temps de faire la lumière sur cette saga qui dure depuis trop longtemps », ajoute Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec–CSN.

À propos

La Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 338 syndicats, partout au Québec. Elle représente notamment des travailleuses et travailleurs de l’industrie forestière.

Le Conseil central du Cœur du Québec–CSN regroupe plus de 19 000 membres réunis au sein de 130 syndicats issus de tous les secteurs d’activité. Le territoire du conseil central couvre les deux régions administratives de la Mauricie et du Centre-du-Québec.

 

La FTQ, la CSN et la CSQ interpellent le premier ministre François Legault

Après avoir réclamé tour à tour, en commission parlementaire la semaine dernière, le retrait du projet de loi 89 du ministre du Travail, Jean Boulet, la FTQ, la CSN et la CSQ demandent aujourd’hui une rencontre avec le premier ministre François Legault à ce sujet, et ce, dans les meilleurs délais.

« Dans le contexte de grande incertitude et d’imprévisibilité que l’on connaît actuellement sur le plan économique, nous sommes extrêmement inquiètes, comme organisations syndicales qui représentent près d’un million de travailleuses et de travailleurs québécois, de constater que le ministre Boulet continue à faire fi de nos appels répétés au retrait du projet de loi», ont insisté Magali Picard, présidente de la FTQ, Caroline Senneville, présidente de la CSN et Éric Gingras, président de la CSQ.

« Nous souhaitons rencontrer dès que possible M. Legault à ce sujet, car l’heure est grave. Nous voulons discuter avec lui des enjeux, puisque la paix sociale est actuellement compromise par ce projet de loi qui vient brimer les travailleuses et les travailleurs dans leur capacité à améliorer leurs conditions de travail », ont poursuivi les porte-parole.

« S’il est adopté, ce projet de loi appauvrira l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du Québec. C’est tout simplement inacceptable. Il s’agit d’une provocation inutile, au moment même où le gouvernement appelle à la plus grande cohésion sociale pour faire face aux menaces tarifaires de l’administration Trump. Pourquoi alors choisir la voie de la confrontation plutôt que de miser sur le dialogue social si cher au ministre Boulet ? », ont renchéri les porte-parole.

 

Actions à venir

De nombreuses actions sont à prévoir à travers le Québec au cours des prochaines semaines si le projet de loi est maintenu. « Nos travailleuses et nos travailleurs sont en colère. Tant et aussi longtemps que le projet de loi 89 sera sur la table, nous serons sur le terrain. Un tel bouleversement dans le fragile équilibre patronal-syndical ne se fera pas sans heurts. Penser le contraire relève de l’insouciance », ont conclu Magali Picard, Caroline Senneville et Éric Gingras.