État de la situation – 1er avril 2020

Situation critique dans le réseau de la santé
La situation devient particulièrement préoccupante dans le réseau de la santé et des services sociaux. L’approvisionnement en matériel de protection est source de profondes inquiétudes parmi le personnel du réseau.

Alors que François Legault évoquait hier que certains équipements pourraient être en rupture de stock d’ici « trois à sept jours », le premier ministre Trudeau avouait aujourd’hui que, « dans cette situation, on ne peut rien garantir », même s’il indiquait qu’il allait « absolument » utiliser les réserves fédérales pour renflouer les réserves du Québec d’ici la fin de la semaine.

Par ailleurs, de nombreux syndicats CSN de la santé dénoncent le fait que certains salariés sont rappelés au travail à peine sept jours après avoir été en contact avec une personne infectée par la COVID-19 – une situation cautionnée aujourd’hui par la ministre de la Santé, Danielle McCann, lors du point de presse quotidien du gouvernement québécois.

Jacques Létourneau abordera ces enjeux en compagnie de Denis Lévesque ce soir, autour de 21 h 30 sur LCN, deux heures plus tard sur TVA.

Ottawa clarifie les modalités du programme de subvention salariale
Le ministre des Finances du Canada, Bill Morneau, a clarifié aujourd’hui les paramètres du programme de subvention salariale annoncé vendredi dernier par Justin Trudeau.

Ottawa comblera 75 % du salaire des employé-es, jusqu’à un maximum admissible de 58 700 $, soit 847 $ par semaine. Cette subvention, octroyée aux entreprises afin d’éviter qu’elles procèdent à des mises à pied, devra toutefois être entièrement accordée aux travailleuses et aux travailleurs – les compagnies fautives pouvant être lourdement sanctionnées, a averti Morneau. Cette mesure coûtera à elle seule 71 milliards à l’État canadien.

Les personnes ayant perdu leur emploi ou n’ayant plus de revenu ne pourront pas cumuler cette subvention salariale avec la Prestation canadienne d’urgence (PCU) de 2000 $ par mois, a indiqué Justin Trudeau, mais ils pourront bénéficier de cette dernière en attendant de toucher la subvention salariale.

Pour y être admissible, une entreprise devra avoir perdu au moins 30 pour cent de son revenu par rapport à la même période l’année dernière. La baisse devra être calculée pour chaque mois par rapport au même mois l’an dernier pour mars, avril ou mai.

Un portail en ligne développé par l’Agence du revenu du Canada sera dévoilé dans « trois à six semaines » afin que les entreprises puissent acheminer leur demande au gouvernement, qui les invite à combler l’écart salarial entraîné et à rembaucher les personnes ayant pu être mises à pied au cours des dernières semaines. L’aide sera rétroactive au 15 mars.

Bilan au Québec
4611 cas confirmés (+449)
33 décès (+2)
307 personnes hospitalisées (+21)
82 personnes aux soins intensifs (stable).

Les syndicats CSN du CHU Sainte-Justine obtiennent le retrait du personnel à risque

Les trois syndicats CSN, représentant l’ensemble des salarié-es du CHU Sainte-Justine annoncent aujourd’hui que l’établissement accepte de retirer les femmes enceintes avec pleine rémunération via le programme Pour une Maternité Sans Danger (PMSD). Les personnes immunosupprimées présentant un billet du médecin et celles âgées de 70 ans et plus qui en font la demande seront aussi retirées.

Les syndicats se réjouissent que le CHU Sainte-Justine fasse preuve de leadership en mettant en œuvre cette mesure nécessaire, afin de protéger adéquatement l’ensemble du personnel de l’établissement. Les syndicats demeureront extrêmement vigilants dans la suite des choses afin d’assurer la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs tout au long de la crise. Rappelons que les fédérations représentant ces syndicats, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) et la Fédération des professionnèles (FP–CSN) ont décidé de faire de la santé et de la sécurité du personnel leur priorité absolue. Elles tentent actuellement de convenir au niveau national, avec les représentants des employeurs du réseau, des mesures d’urgence à mettre en place immédiatement pour faire face à la crise de la COVID-19. Le retrait des femmes enceintes, celles qui allaitent ainsi que des personnes immunosupprimées ou d’autres personnes vulnérables des milieux non sécuritaires, avec pleine rémunération, fait partie de ces mesures.

« Le CHU Sainte-Justine a pour mission de se consacrer à la santé et au bien-être des mères et de leurs enfants. En ce sens, la direction devait montrer l’exemple en protégeant les travailleuses enceintes ainsi que le personnel le plus à risque. Nous pensons que cette mesure devrait être de mise dans tous les établissements du réseau », plaide le président du syndicat des professionnelles en soins infirmiers et cardiorespiratoires du CHU Sainte-Justine – CSN, Félix-Olivier Bonneville.

« C’est nous qui sommes au front au quotidien et nous le faisons avec cœur et engagement. Il est primordial d’agir rapidement pour protéger l’ensemble du personnel », poursuit la présidente du Syndicat des techniciens-nes et professionnels-les de la santé et des services sociaux du Québec – CSN, Jessica Goldschleger.

« C’est un cri du cœur au nom de tous nos collègues qui s’inquiètent pour leur santé et pour leur sécurité que nous avons lancé à la direction. Nous nous réjouissons qu’il ait été entendu par la direction et nous espérons que tous les établissements suivront la voie que nous traçons aujourd’hui, pour le bien de l’ensemble du personnel », conclut Simon Bouclin, président du syndicat national des employé-es du CHU Sainte-Justine – CSN.

Des mesures d’urgence pour l’ensemble du personnel, partout
Pour les fédérations CSN, ce problème ne concerne pas que le CHU Sainte-Justine, mais bien l’ensemble des établissements : c’est la responsabilité de l’ensemble du réseau et de la ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, qui est en cause. Outre le retrait de personnes à risque, les deux fédérations tentent depuis plusieurs jours de convenir d’autres mesures d’urgence liées à la crise de la COVID-19. Malgré l’urgence de la situation et les nombreuses heures de discussion, il n’y a toujours pas d’entente avec le ministère de la Santé et des Services sociaux afin de convenir des mesures ciblées essentielles dans ce contexte de crise, pour protéger les travailleuses et les travailleurs.

Ensemble, la FSSS–CSN et la FP–CSN regroupent près de 100 000 salarié-es du réseau public de la santé et des services sociaux, et ce, dans toutes les catégories de personnel, partout au Québec.

Message aux syndicats du secteur public : Un gouvernement déconnecté qui veut couper les ailes des anges gardiens

Rappelons que le 23 mars, la CSN a présenté sa réponse au Conseil du trésor : une suspension de la négociation compensée par plusieurs mesures à mettre en place immédiatement, dont certaines de nature financière, permettant de mettre la négociation de côté pour une période allant jusqu’à 18 mois, afin de pouvoir se consacrer entièrement à la lutte contre la COVID-19, au bénéfice de toute la population.

Au cours de la dernière semaine, nous avons eu plusieurs échanges avec le Conseil du trésor et les représentants patronaux des différents réseaux, mais force est de constater que très peu d’avancées ont été réalisées. En résumé, le gouvernement propose essentiellement d’accepter sa proposition initiale du 12 décembre dernier, que toutes les organisations syndicales avaient jugée inacceptable. Aujourd’hui, en pleine crise, il nous demande d’accepter un statu quo sur les conditions de travail pour les trois prochaines années et il tient à boucler cet important exercice d’ici le 31 mars, alors qu’une telle opération s’étend généralement sur des mois, voire plus encore. Ces « offres » qui étaient déjà déconnectées des réalités vécues et des besoins dans les réseaux publics en décembre dernier le sont encore plus maintenant. Il s’agit d’un grand manque de respect pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public qui ont présentement plus que jamais besoin d’être soutenus.

Quel est le véritable intérêt du gouvernement à vouloir conclure en quelques jours des ententes qui maintiendront à peu de choses près les mêmes conditions de travail inadéquates pour l’ensemble des salarié-es bien au-delà de la crise sanitaire ? Voudrait-il ainsi passer le cap des prochaines élections sans se retrouver à négocier avec ses travailleuses et ses travailleurs juste avant celles-ci ? La crise sanitaire ne doit pas servir à occulter les problèmes réels de conditions de travail.

Une chose est certaine, l’entêtement du gouvernement à vouloir renouveler en vitesse l’ensemble des conventions collectives nuit aux discussions essentielles qui devraient se tenir maintenant afin de mettre en place des mesures d’urgence pour le personnel au front contre la COVID-19. On apprenait ce matin qu’on recense déjà, au Québec, 46 cas de COVID-19 chez le personnel du réseau de la santé et des services sociaux. Le gouvernement doit agir maintenant; il en va de la sécurité et de la santé, tant physique que psychologique, de centaines de milliers de travailleuses et de travailleurs des services publics. L’heure est grave, il faut consacrer toutes nos énergies à trouver des solutions à la crise et, par conséquent, suspendre la négociation.

Alors que dans le secteur privé de nombreux employeurs d’entreprises jugées essentielles en ces temps de crise valorisent leurs travailleuses et leurs travailleurs en offrant des majorations salariales significatives, le gouvernement, jusqu’à présent, semble plutôt d’avis que ses anges gardiens ne méritent pas tous une reconnaissance de leur contribution. Ce refus de souligner concrètement l’apport crucial de toutes celles et de tous ceux qui, pour les semaines et les mois à venir, maintiendront les services à la population, permettant ainsi de sauver des vies et de sortir le Québec de la crise, est inacceptable.

Dans ce contexte, les fédérations CSN maintiennent que les conventions collectives du secteur public ne doivent pas se négocier à la va-vite, sur un coin de table. Les besoins sont trop importants ; ils l’étaient avant la crise et le seront encore plus au sortir de la lutte contre la COVID-19. Aller de l’avant avec la proposition actuelle du gouvernement n’est pas la voie à suivre.

Nous le disons depuis longtemps déjà : les services publics sont les piliers de notre société. Sans vous toutes et vous tous, aujourd’hui, le Québec ne tiendrait plus debout. La population entière le réalise actuellement et le gouvernement doit aussi le reconnaître par des gestes concrets. C’est par ce message que nous avons terminé la rencontre d’hier avec le Conseil du trésor.

La CSN poursuivra activement les discussions avec le gouvernement au cours des prochains jours. Nous continuerons de vous tenir informés.

Solidarité !

Le gouvernement Trudeau élargit les paramètres du programme de subvention salariale

Le premier ministre Justin Trudeau a élargi, ce matin, les critères d’admissibilité de son programme de subvention salariale. Désormais, toute entreprise encaissant une perte de 30 % de ses revenus en raison de la crise du coronavirus pourra recevoir un financement couvrant jusqu’à 75 % du salaire de ses employés (pour un maximum salarial admissible de 58 700 $). Cette mesure, rétroactive au 15 mars, permettra aux entreprises de maintenir le lien d’emploi avec ses salarié-es. Le gouvernement les invite par ailleurs à réembaucher les employé-es qu’elles auraient pu mettre à pied au cours des derniers jours et à combler les 25 % restants. Rappelons que vendredi dernier, cette subvention n’était destinée qu’aux PME – la CSN avait alors demandé à ce qu’elle puisse être accessible à toute entreprise, peu importe sa taille.

Nouvelles CSN

Multi-Marques : mettre la main à la pâte
« Au début, les gars riaient sur le plancher en parlant des scènes de folie entourant le papier de toilette », lâche Stéphane Caissy, vice-président du syndicat de Multi-Marques. « Mais le lendemain, quand on a vu que c’était les tablettes de pain qui étaient vides dans les épiceries… »

« Quand quelqu’un appelle, c’est qu’il a besoin d’aide »
Marjorie Guay est répondante médicale d’urgence (RMU). Le centre d’appels où elle travaille dessert les régions de Québec, de Charlevoix, du Saguenay–Lac-St-Jean et d’une partie du Nord-du-Québec.

Télétravail et équilibre : ça se peut !
En cette période de crise sanitaire qui amène bien des gens à faire du télétravail, il est bon de se donner certains trucs et astuces pour parvenir à bien structurer son travail, à délimiter clairement les différents moments de la journée et à préserver sa santé. L’ergonome de la CSN, Patricia Richard, nous rappelle quelques points importants à ce sujet.

Bilan au Québec
3430 cas confirmés
25 décès
235 personnes hospitalisées
78 personnes aux soins intensifs

Multi-Marques : mettre la main à la pâte

« Au début, les gars riaient sur le plancher en parlant des scènes de folie entourant le papier de toilette », lâche Stéphane Caissy, vice-président à la santé-sécurité du syndicat de Multi-Marques. « Mais le lendemain, quand on a vu que c’était les tablettes de pain qui étaient vides dans les épiceries… »

Située à Laval, l’entreprise produit du pain. Beaucoup de pain : il s’agit de la plus grosse usine du secteur au Québec, qui alimente le Québec en Villagio, en Bon Matin 14 céréales et autres POM Moelleux.

« Normalement, c’est la saison morte ces temps-ci », explique Stéphane. « On devrait produire autour de 250 000 pains par jour. Mais c’est rendu qu’on fait des journées de 870 000 pains. On dirait que c’est la fin de semaine de la Saint-Jean-Baptiste tous les jours ! »

Bien entendu, l’usine a dû s’ajuster en fonction de la crise qui sévit. Une réelle collaboration s’est rapidement installée entre l’employeur et le syndicat. « Les patrons, en haut, étaient autant dans l’inconnu que nous. Personne n’était prêt à gérer tout ça. »

« Nous avons été partie prenante de toutes les mesures mises en place. On s’est assuré que tous les travailleurs pouvaient respecter les distances minimales entre eux. Tout est nettoyé aux demi-heures : les rampes, les poignées, les abreuvoirs… Des gants sont distribués à tout le monde. Le Purell, il y en a partout, partout, partout. Il a aussi fallu modifier les entrées et les sorties, on a instauré des mesures de déplacements pour éviter que les gens se croisent de trop près. »

La crise actuelle a forcé l’entreprise à revoir sa production. « La fermeture des restaurants nous affecte, du moins en ce qui a trait à certains produits. On a donc décidé de concentrer notre production sur nos huit principaux produits. » L’employeur, souligne Stéphane au passage, a également consenti à verser aux employé-es une prime de 15 % sur le salaire gagné, tout au long de la crise. Et cette prime s’applique également aux heures supplémentaires effectuées.

Au nombre de 110, les membres du syndicat sont responsables de monter les commandes et de les charger dans les camions de livraison. En distribuant les pains dans différents points de service, les camionneurs constituent un risque de propagation du virus et le syndicat en est bien conscient.

« À compter de demain, nous aurons une firme qui sera responsable de contrôler les allées et venues à la guérite. Ils vont filtrer tous les gens qui entrent, notamment les distributeurs indépendants qui viennent chercher leur livraison : questionnaire santé, identification, prise de température, etc. »

Attendu en comité de relations de travail, Stéphane doit rompre la communication. « On doit discuter d’un paquet de trucs pour aider les gens à traverser la crise. C’est bien, parce que tout le monde met la main à la pâte. »

Télétravail et équilibre : ça se peut !

En cette période de crise sanitaire qui amène bien des gens à faire du télétravail, il est bon de se donner certains trucs et astuces pour parvenir à bien structurer son travail, à délimiter clairement les différents moments de la journée et à préserver sa santé. L’ergonome de la CSN, Patricia Richard, nous rappelle quelques points importants à ce sujet.

Ça peut paraître évident, mais il est bon de le rappeler : quand on fait du télétravail, il faut circonscrire un espace strictement dédié à cette activité, estime-t-elle. Il peut s’agir d’une pièce entière ou d’une partie de cette pièce ; l’important est que l’endroit en question ne serve qu’au travail et que cette frontière soit respectée par les gens avec qui l’on vit. D’ailleurs, il est important d’établir avec les membres de sa famille les règles de base et de déterminer les interruptions qui sont appropriées, et celles qui ne le sont pas. Cela peut paraître poussé, mais l’utilisation d’affichettes Ne pas déranger, Au téléphone, Cogner avant d’entrer, peuvent être aidantes : ces règles permettent de rester concentré et facilite l’avancement du travail.

Découper sa journée
On sait également que le télétravail peut donner lieu à un changement de routine et à une variation d’horaire, mais Patricia Richard met en garde les travailleuses et les travailleurs à ce sujet : « Lorsqu’on travaille à domicile, il est bon de commencer et de terminer à la même heure chaque jour et d’avoir un rituel de début et de fin de journée. Comme il n’y a pas de pause entre le moment où l’on se lève et celui où l’on arrive au travail, certains télétravailleurs trouvent utile de quitter la maison et de marcher autour de l’immeuble avant d’entamer leur journée. Ils peuvent d’ailleurs la terminer de la même façon ! » Quoi qu’il en soit, rappelle encore l’ergonome, il faut savoir faire preuve de souplesse et prendre des pauses plus souvent.

À la maison, mais pas seuls
Pour Patricia Richard, il est essentiel, comme on le fait lorsqu’on se rend au bureau, d’établir un horaire et de s’en tenir à celui-ci. « Il peut être utile de dresser une liste des tâches “à faire” et de cocher, à la fin de la journée, celles qui ont été accomplies. Bien sûr, l’idée est de ne pas se mettre trop de pression, considérant la conciliation travail-famille. » De plus, les travailleuses et travailleurs autonomes et autres habitué-es du télétravail le disent souvent, l’une des difficultés avec le travail à domicile est le manque de liens sociaux. Il est donc tout à fait à propos de maintenir un contact avec les collègues du bureau. Ce contact peut se faire par Skype ou par conférence téléphonique, en établissant une sorte de routine avec eux. Celle-ci permet de sortir de l’isolement et de parler des réalités de ses dossiers ainsi que des difficultés rencontrées. Une bonne façon de garder l’équilibre!

« Quand quelqu’un appelle, c’est qu’il a besoin d’aide »

Marjorie Guay est répondante médicale d’urgence (RMU). Le centre d’appels où elle travaille dessert les régions de Québec, de Charlevoix, du Saguenay–Lac-St-Jean et d’une partie du nord du Québec.

« On avait travaillé en amont, tout était prévu, notamment les plans de contingence. Ça a bien été, les relations avec l’employeur sont bonnes », explique-t-elle peu après la fin de son quart de travail.

Assiste-t-on à une augmentation du nombre d’appels en raison de la crise? « Au début, c’était plutôt le contraire, on a vu une diminution du nombre d’appels, surtout la nuit et en début de journée. On ne sait pas à quoi c’est lié. Peut-être que les gens ont peur d’aller à l’hôpital. » La normale a toutefois rapidement repris le dessus.

Lorsque quelqu’un compose le 911, un premier triage, le « primaire », est effectué. S’il s’agit d’un problème médical, l’appel est aussitôt transféré à un répondant médical d’urgence. En temps normal, au centre de Québec, leur nombre s’élève à sept le jour et le soir, puis à cinq la nuit.

« Depuis la mise en place du protocole 36 lié à la pandémie, on doit poser plus de questions, précise-t-elle. On passe à travers tous les symptômes possibles, ça alourdit notre travail. C’est pourquoi on ajoute du personnel dès cette nuit. Alors que le temps moyen d’un appel tourne autour de trois minutes, on ajoute maintenant une minute et demie, voire deux minutes de plus. » Cette procédure permet de mieux cerner le problème médical de la personne à l’origine de l’appel. Les paramédics affectés peuvent suivre en temps réel les réponses de l’usager depuis leur véhicule, ce qui leur permet de prendre les mesures de protection nécessaires en cas de COVID-19.

Bien entendu, des mesures particulières ont été prises pour protéger les RMU eux-mêmes. « On est en pénurie de personnel, on ne peut pas se permettre de tomber malade. On travaille en milieu fermé, alors tout doit être désinfecté régulièrement. »

Constate-t-elle un changement dans l’attitude des gens qui appellent, une certaine détresse ? Pas vraiment. « À partir du moment où tu appelles le 911, c’est que tu as besoin d’aide… »

Le syndicat du transport de Montréal dénonce le non-respect des directives de la santé publique

Le Syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) dénonce de graves lacunes dans l’application des consignes de la direction de la santé publique, notamment en ce qui a trait aux mesures sanitaires et aux travailleurs considérés comme essentiels. Celui-ci invite la STM à mettre en place dès maintenant des mesures de rotation des employé-es jugés essentiels dans les quarts de travail et des directives sanitaires plus strictes.

« Pour l’instant, aucune réduction des effectifs n’a été mise en place, alors que comme le stipulent les directives gouvernementales, nous devrions nous en tenir strictement aux services dits essentiels, d’autant plus que l’achalandage a baissé de plus de 80 %. La STM profite donc de cette situation pour effectuer des tâches non essentielles afin de rattraper les retards accumulés dans certains travaux, comme l’entretien sur des véhicules immobiles », s’est exclamé le président du syndicat, Gleason Frenette. « En demandant à des dizaines d’employé-es non essentiels de se déplacer au travail, la STM augmente les risques de contamination et met à risque la sécurité des travailleuses et des travailleurs de la STM » de déclarer Nathalie Arguin, présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). « L’état d’urgence sanitaire a été déclaré à Montréal hier, nous nous attendons à ce que la STM ajuste ses opérations en conséquence », a ajouté Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal-métropolitain – CSN.

Parmi les 2485 membres que compte le syndicat, une soixantaine de cantonniers ont obtenu gain de cause en exerçant leur droit de refus auprès de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). Un inspecteur qui s’est déplacé sur les lieux a émis une liste de recommandations et de dérogations à l’attention de la STM. « Ce n’est pas le temps d’engorger les services de la CNESST. On ne va tout de même pas régler les problèmes de l’entretien à la STM à coup de droits de refus, 60 personnes à la fois ! On s’attend donc à ce que la STM applique les recommandations de l’inspecteur et celles de la Santé publique à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de l’entretien et des mécaniciens », a renchéri M. Frenette.

Par ailleurs, le syndicat déplore le laxisme des gestionnaires quant à l’application des procédures de nettoyage des espaces publics. Il déplore également l’absence de mesures de contrôle dans les espaces communs tels que les cafétérias et les vestiaires ainsi que le refus de la STM d’appliquer à tous les secteurs de la STM les dérogations de la CNESST accordées aux cantonniers. Considérant que Montréal est actuellement la ville au Québec où il y a le plus de cas de COVID-19 et que le transport en commun est un environnement à haut risque, le syndicat estime que la STM se doit d’être proactive dans la prévention et l’application de mesures concrètes afin que tous ensemble, nous puissions ralentir au maximum la propagation du coronavirus.

À propos

Le syndicat du transport de Montréal (STM–CSN) compte 2485 membres, dont les services d’entretien et les mécaniciens. Il est affilié à la FEESP–CSN, qui compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 60 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

État de la situation, 27 mars 2020

Subvention salariale : un maximum d’entreprises doivent y avoir accès, plaide la CSN
« Le gouvernement Trudeau se rend enfin à l’évidence : le meilleur moyen pour s’assurer que les travailleuses et les travailleurs ne manquent pas de liquidités au cours des prochains jours, c’est de faire en sorte que les entreprises puissent continuer à payer leurs employé-es », a déclaré aujourd’hui le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Nouvelles CSN

Descendre sous terre, à deux par cage
À la mine Seleine, aux Îles-de-la-Madeleine, on produit du sel pour le déglaçage des routes. « À la sécherie, c’est maximum six personnes à la fois pour garder nos distances. Dans les cages pour descendre, on pouvait auparavant être 15 personnes en même temps. La semaine dernière, c’était quatre : chacun dans son coin. Maintenant, ce n’est jamais plus que deux par cage. »

Caméraman en temps de crise
Rien ne court plus vite qu’une nouvelle… dans une salle de nouvelles. L’information selon laquelle une personne travaillant au Centre de l’information (CDI) de Radio-Canada a été infectée par la COVID-19 a évidemment circulé rapidement.

Un premier cas de COVID-19 dans un pénitencier fédéral
La nouvelle redoutée est tombée le 25 mars dernier : un premier cas de Covid-19 a été confirmé dans un pénitencier fédéral. L’agent correctionnel de l’établissement Port-Cartier, pénitencier à sécurité maximale, a immédiatement été placé en quarantaine.

Un comité pandémie en mode solutions chez Jean Coutu
Pour répondre aux multiples ajustements nécessaires en temps de COVID-19, une équipe pandémie rencontre les représentants de l’employeur tous les jours pour trouver des façons d’appliquer les mesures de sécurité.

L’importance d’une bonne ergonomie
Pour éviter la propagation de la COVID-19, bien des organisations et des entreprises québécoises se sont mises au télétravail. Ergonome à la CSN, Patricia Richard rappelle aux travailleuses et aux travailleurs peu habitués au travail à domicile les principes à respecter pour aménager leur poste à la maison.

Bilan au Québec
18 décès
2021 cas confirmés
141 personnes hospitalisées
50 personnes aux soins intensifs

Caméraman en temps de crise

Rien ne court plus vite qu’une nouvelle… dans une salle de nouvelles. L’information selon laquelle une personne travaillant au Centre de l’information (CDI) de Radio-Canada a été infectée par la COVID-19 a évidemment circulé rapidement.

Caméraman pour la société publique, Adrien* a été avisé par son employeur avant que la nouvelle ne soit rendue publique. Il a effectivement travaillé avec la personne contaminée il y quelques jours à peine. Il se retrouve aujourd’hui en isolement et se porte bien.

Bien entendu, différentes mesures avaient été mises en place pour réduire les risques de propagation. « Toutes les procédures reliées à la numérisation des disques avaient été revues », explique Adrien, une étape essentielle afin que les images puissent être déposées sur les serveurs informatiques et être ainsi accessibles aux différentes équipes.

« On devait échanger les disques avec le médiaman, il y avait beaucoup de manipulation. Maintenant, chaque caméraman fait ça dans un petit espace aménagé dans le garage, où les camions sont nettoyés et désinfectés par des gens habillés avec des scaphandriers. On nettoie constamment la souris et le clavier avec des lingettes. Nos caméras, nos micros, tout notre équipement doivent aussi être nettoyés. »

Les accès au CDI, où les bulletins d’information de Radio-Canada et de RDI sont produits, ont été fortement restreints. « Les caméramans ne rentrent même plus dans le Centre de l’information. On joint les journalistes par téléphone, il faut s’adapter. Les monteurs travaillent en ghost, ils peuvent accéder aux serveurs à partir de leur domicile. »

Les préoccupations à prendre en cette période de pandémie viennent changer substantiellement le travail des journalistes et des cameramans sur le terrain. « Les micros-cravates, c’est terminé. On prend de longues perches pour les entrevues, qu’on fait à l’extérieur le plus souvent possible. On le constate, l’anxiété des gens augmente. Pour réaliser nos reportages, ça va être de plus en plus difficile de se faire recevoir par les gens chez eux, surtout quand le nombre de malades va augmenter de façon exponentielle. »

Malgré tout, Adrien compte les jours avant de pouvoir reprendre du service. Sur le terrain, armé de sa caméra.

* Pour des raisons de confidentialité, nous avons tenu à préserver son anonymat. Depuis cette entrevue, un deuxième cas de COVID-19 à Radio-Canada a été confirmé.

L’importance d’une bonne ergonomie

Du jour au lendemain, pour éviter la propagation de la COVID-19, bien des organisations et des entreprises québécoises se sont mises au télétravail. Dans ce premier d’une série d’articles sur le sujet, l’ergonome de la CSN, Patricia Richard, rappelle aux travailleuses et aux travailleurs peu habitués au travail à domicile les principes à respecter pour aménager leur poste à la maison.

Plusieurs personnes disposent déjà d’un endroit dédié au travail à la maison, mais encore faut-il qu’elles trouvent les postures les plus favorables afin de réduire la fatigue et d’éviter le développement de douleurs musculaires, souligne Patricia Richard.

Voici les principes à respecter pour aménager votre poste de travail existant :

  • Gardez vos épaules relâchées près du corps ; elles ne pas doivent pas être rehaussées par la hauteur de la surface de travail. Dans ce cas, rehaussez la hauteur de votre fauteuil.
  • Gardez les poignets et les coudes à la même hauteur. Si vos coudes ne sont pas égaux à vos poignets, ajustez la hauteur de votre chaise pour obtenir un angle droit au niveau des poignets.
  • Si vous avez des appuis-bras, ajustez-les pour pouvoir déposer les coudes et les avant-bras sans écart ou élévation des épaules. Si cela est impossible, ou si vous n’avez pas d’appui-bras, déposez vos avant-bras directement sur la table.
  • Le cou ne doit pas être trop fléchi vers l’avant, ajustez la hauteur de l’écran afin de conserver la tête droite. La ligne de regard doit être vis-à-vis le haut de votre écran.
  • Si vous portez des verres à foyer progressif ou à double foyer, la trajectoire de votre regard à l’écran doit être à la même hauteur que votre foyer. Ainsi, votre écran sera plus bas.
  • Si vous ne touchez pas au sol avec vos pieds, placez un repose-pied afin de déposer les pieds sur une surface solide. Un repose-pied de fortune peut très bien faire l’affaire (boîte, poubelle, valise, etc.).

Travailler sur un ordinateur portable, une autre histoire
Il est difficile de suivre les principes d’ergonomie cités précédemment lorsqu’on travaille avec un ordinateur portable. « Si on veut placer le clavier à une hauteur convenable pour les poignets, la tête doit être penchée pour consulter l’écran. Si on veut positionner l’écran à une hauteur permettant une posture droite du cou, les poignets, les bras et le dos se retrouvent dans une posture très inconfortable. Des douleurs apparaissent alors après peu de temps », explique Patricia Richard.

Il faut donc aménager son environnement de travail pour adopter des postures plus favorables, sans quoi c’est la douleur quasi assurée. On peut, par exemple, relier son portable à un écran externe ou encore utiliser un clavier et une souris externes et rehausser son écran. Si vous n’avez d’autre choix que de travailler sur la table de la cuisine, pensez à élever la hauteur de votre chaise avec des coussins. Vous pouvez aussi utiliser un coussin au niveau de votre dos pour plus de confort ainsi qu’un livre, un plat, ou un autre objet pour surélever votre écran.

Varier, ça fait du bien
Quand on bosse à la maison, il peut être intéressant de modifier nos positions de travail, tout respectant, bien sûr, les principes d’ergonomie. Vous avez un comptoir haut ? Pourquoi ne pas en profiter pour travailler en position debout à l’occasion ? Vous pouvez aussi travailler dans le salon de temps à autre ! L’utilisation d’un coussin ou d’un plateau-repas peut être utile pour déposer votre portable afin d’obtenir une posture confortable pour les bras. Pensez à ajuster l’angle et la distance de votre écran afin d’optimiser la posture du cou.

Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas de prendre régulièrement des pauses. Après 30 à 60 minutes de travail sur un ordinateur portable, prenez quelques minutes de repos actifs. Levez-vous, étirez-vous et faites quelques exercices.

Bon télétravail !

Subvention salariale : un maximum d’entreprises doivent y avoir accès, plaident la CSN et la FTQ

La CSN et la FTQ se réjouissent de la décision du gouvernement fédéral d’accorder une subvention aux salaires des PME afin que celles-ci puissent maintenir la rémunération de leurs employé-es ainsi que leur lien d’emploi pendant la crise du coronavirus. Les centrales syndicales demandent toutefois que l’accès à cette subvention soit élargi à l’ensemble des entreprises canadiennes et que des mécanismes soient mis en place pour s’assurer que la totalité de ces subventions soient reçues par les travailleuses et les travailleurs.

« Le gouvernement Trudeau se rend enfin à l’évidence : le meilleur moyen pour s’assurer que les travailleuses et les travailleurs ne manquent pas de liquidités au cours des prochains jours, c’est de faire en sorte que les entreprises puissent continuer à payer leurs employé-es, se réjouit le président de la CSN, Jacques Létourneau. Quand on constate les délais beaucoup trop longs à l’assurance-emploi et ceux qui se profilent pour la Prestation canadienne d’urgence, le gouvernement fédéral se devait d’ajuster le tir. C’est une très bonne nouvelle. »

Pour le président de la FTQ, Daniel Boyer, des mécanismes très rigides doivent être mis en place pour s’assurer que ces subventions soient entièrement consacrées à la rémunération des employé-es. « Il n’est pas question pour nous que cet argent se retrouve dans les poches des actionnaires, souligne-t-il. La subvention des salaires est un mécanisme qui permet aux salarié-es de continuer à recevoir leur revenu tout en maintenant leur lien d’emploi. Ça sécurise tout le monde et ça va nous permettre de mieux redémarrer l’économie une fois que cette crise sera passée. »

Les porte-parole syndicaux demandent maintenant à Ottawa d’élargir les modalités d’accès à cette subvention. « Par souci d’équité, on ne comprend pas pourquoi certains travailleurs devraient se tourner vers l’assurance-emploi alors que d’autres auraient droit à 75 % de leur revenu, et ce, selon le seul critère de la taille de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Restreindre cette aide aux seules PME ne nous apparaît pas judicieux, compte tenu de l’ampleur de la crise et du nombre phénoménal de mises à pied à travers le pays », ont-ils indiqué.

Ensemble, la FTQ et la CSN représentent près d’un million de travailleuses et de travailleurs du Québec, dans tous les secteurs d’activités.

Les banques alimentaires… en attendant Ottawa

Les banques alimentaires… en attendant Ottawa
Alors que les voix s’élèvent à l’endroit des longs délais envisagés avant que les prestations canadiennes d’urgence ne soient reçues – autour du 16 avril, de l’aveu même de Justin Trudeau –, le premier ministre du Québec a tenté de calmer le jeu aujourd’hui en assurant que son gouvernement allait prendre les dispositions nécessaires… pour renflouer les banques alimentaires. Cette mesure vous apparaît-elle suffisante ? Jacques Létourneau en discutera en compagnie de Denis Lévesque ce soir. Autour de 21 h 35 sur LCN, en reprise vers 23 h 35 à TVA.

La FEESP–CSN invite certaines municipalités à se montrer conciliantes
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) invite certaines municipalités à se montrer conciliantes avec leur personnel en ces temps difficiles. Considérant la situation exceptionnelle à laquelle nous sommes toutes et tous confrontés, la FEESP–CSN demande donc aux municipalités qui ne l’ont pas encore fait de mettre en place des mesures tout aussi exceptionnelles pour leurs employé-es.

Nouvelles CSN

Des rouleaux en Cascades
Les images ont fait le tour du Québec : des magasins pris d’assaut, des gens inquiets, affolés, obnubilés par l’angoisse suprême. La peur de manquer de papier-cul. « Ça va toujours rester un mystère pour moi », lâche au bout du fil Robert Deshaies, président du syndicat de l’usine Cascades à Candiac, qui fournit la chaîne Costco en papier hygiénique.

Centres d’hébergement privés : la santé et la sécurité avant tout
Au premier rang des préoccupations du secteur des centres d’hébergement privés : la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs. « Nous n’avons pas attendu que le gouvernement émette des recommandations », explique le représentant de ce secteur, Gilles Gagné.

La confusion règne chez IKEA
IKEA Canada a fait volte-face cette semaine, après s’être fait critiquer pour sa décision d’obliger ses employé-es à rentrer au travail même s’ils craignaient de contracter la COVID-19.

Services de garde d’urgence : des éducatrices qui se portent volontaires
Les éducatrices qui travaillent dans les services de garde d’urgence en milieu scolaire le font en majorité sur une base volontaire et sans aucun avantage financier. « On est vraiment fiers de notre monde », affirme Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

Bilan au Québec
1629 cas confirmés (+290)
8 décès (+2)
106 personnes hospitalisées (+28)
43 personnes aux soins intensifs (+8)

Des rouleaux en Cascades

La peur de manquer de papier-cul.

Employé de l’entreprise depuis 33 ans, Robert Deshaies demeure confiné à domicile depuis son retour de vacances le 13 mars dernier. Lorsqu’on lui demande si l’usine a augmenté sa cadence depuis le début de la pandémie, M. Deshaies nous répond franchement. « Je ne vois pas comment on pourrait augmenter la production, nos trois lignes de production fonctionnent 24 heures sur 24, 365 jours par année! »

En plus de Costco, l’entreprise distribue ses produits (papier de toilette et essuie-tout) dans la plupart des grandes surfaces du Québec.

Malgré son isolement forcé, Robert Deshaies assure le suivi des nombreux enjeux entraînés par la pandémie, notamment en matière de prévention pour les 180 mécaniciens, électromécaniciens et autres opérateurs de machine.

« C’est sûr qu’il y en a qui ont peur, d’autres qui trouvent que l’employeur n’en fait pas assez. Mais oui, il y a des mesures qui ont été prises. On s’ajuste de jour en jour, pour ne pas dire d’heure en heure. On va manger un département à la fois pour avoir plus d’espace. Au lieu de quatre chaises, il n’en reste plus qu’une par table. Les portes restent ouvertes en tout temps pour éviter que les gens ne touchent aux poignées. Il y a du Purell partout, nos postes de travail ont tous des produits désinfectants et on garde nos distances de deux mètres dans les salles de contrôle. »

Des mesures particulières ont également dû être prises pour éviter la propagation du virus… autour du punch.

« Toutes les cartes de temps ont été retirées du mur, souligne le président du syndicat. Le boss a demandé aux superviseurs de noter les horaires de travail du monde. On reçoit nos relevés par courriel, ça fonctionne bien. »

Par ailleurs, plusieurs travailleurs ont dû revoir leurs plans de vacances, ne pouvant se rendre à la destination envisagée. « On se retrouve bizarrement avec beaucoup de monde disponible. Le boss est flexible, les gens qui ont peur ou qui doivent s’occuper de leurs enfants peuvent rester à la maison… Mais ils ne sont pas payés. »

Services de garde d’urgence : des éducatrices qui se portent volontaires

Les éducatrices qui travaillent dans les services de garde d’urgence en milieu scolaire le font en majorité sur une base volontaire et sans aucun avantage financier. « On est vraiment fiers de notre monde », affirme Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP–CSN.

De façon générale, une rotation s’effectue entre les employé-es et chaque personne accomplit son nombre d’heures habituel. À certains endroits, il y avait même plus de volontaires que nécessaire et il a fallu désigner les personnes en fonction de l’ancienneté.

Annie Charland souligne cependant qu’en raison de directives du ministère de l’Éducation qui manquent de clarté, certains services de garde scolaires d’urgence (une minorité) ont toutefois forcé le personnel qui travaillait déjà dans un service choisi par le gouvernement à se présenter. Il faut savoir que beaucoup moins de la moitié des services de garde scolaires sont ouverts en ce moment. Il s’agit souvent de ceux qui sont près des hôpitaux.

Primes demandées
Dans le cadre de la négociation du secteur public, la FEESP–CSN demande que l’effort des employé-es des services de garde scolaires soit reconnu et qu’une prime soit prévue.

Cette prime est d’autant plus justifiée que certaines éducatrices, dont le salaire fluctue entre 20,98 $ et 24,02 $ l’heure, gagnent en deçà de la prestation canadienne d’urgence, qui s’élève à 2000 $ par mois. La majorité d’entre elles travaillent en effet moins de 26 heures par semaine et certaines effectuent aussi peu que 15 ou 20 heures.

Centres d’hébergement privés : la santé et la sécurité avant tout

L’ampleur de la crise de la COVID-19 a plongé l’ensemble du Québec dans une dynamique où toutes et tous doivent s’adapter rapidement. En quelques jours, le quotidien de chacun s’est complètement transformé et les milieux de travail ont été confrontés à la nécessité d’agir rapidement en tenant compte des multiples facteurs de risque liés à la pandémie.

Le secteur des centres d’hébergement privés (CHP) de la FSSS–CSN n’a pas tardé à s’organiser et a été très proactif dès le début de la crise. Au premier rang des préoccupations, la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs. « Nous n’avons pas attendu que le gouvernement émette des recommandations, car dès le départ, nous avons interpellé les différents propriétaires de résidences à propos d’une série d’enjeux. Nous les avons invités à établir un canal de collaboration efficace avec nos représentants syndicaux », explique le représentant du secteur des CHP, Gilles Gagné.

L’objectif de l’opération : s’assurer que la situation soit prise au sérieux afin de ne pas compromettre la sécurité de celles et de ceux qui s’occupent des aîné-es.

L’intervention aura notamment permis d’accroître le nombre d’employe-és dans différents secteurs comme en salle à manger, et ce, afin de pouvoir assurer les services requis à la suite de l’ajout de plages horaires pour les repas. Le nombre d’employé-es a également augmenté dans les cuisines, notamment à la réception des commandes et des livraisons.

Les employeurs ont aussi été sollicités afin de faire en sorte que les produits désinfectants respectent les normes en matière de santé et de sécurité au travail. Enfin, des discussions sont en cours pour permettre aux employé-es de laisser leurs uniformes sur le lieu de travail pour qu’ils y soient lavés, lorsque les installations le permettent.

La FEESP–CSN invite certaines municipalités à se montrer conciliantes

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) invite certaines municipalités à se montrer conciliantes avec leur personnel en ces temps difficiles. Considérant la situation exceptionnelle à laquelle nous sommes toutes et tous confrontés, la FEESP–CSN demande donc aux municipalités qui ne l’ont pas encore fait de mettre sur pied des mesures tout aussi exceptionnelles pour leurs employé-es. Ces mesures devraient leur permettre de conserver leur rémunération et ainsi d’éviter des mises à pied, à l’instar des mesures prises par le gouvernement et de plusieurs autres municipalités du Québec.

« Ces employeurs du secteur public ont une responsabilité sociale et économique importante et doivent donner l’exemple », a mentionné Denis Savard, président du secteur municipal de la FEESP–CSN. « Les revenus de ces employeurs ne subiront pas les impacts de la présente crise de la même façon que ceux d’une entreprise privée. Ils ont donc les moyens de trouver des solutions qui seront gagnantes pour l’économie et les services qu’ils donnent à la population », a-t-il ajouté.

« Un trop grand nombre de mises à pied pourrait avoir des conséquences néfastes sur l’économie québécoise. N’oublions pas que les prestations d’assurance-emploi équivalent à seulement 55 % du salaire, ce qui pourrait causer une baisse importante de la consommation en ces temps où il est crucial de supporter nos PME et nos entreprises québécoises », s’est pour sa part exclamé André Lajoie, secrétaire général de la FEESP–CSN.

 

État de la situation – 25 mars 2020

Aide d’urgence du fédéral : des préoccupations demeurent
Critiqué en raison de différentes failles dans ses programmes d’allocations de soins et de soutien d’urgence, le gouvernement Trudeau a cru bon de corriger le tir : les allocations en question seront remplacées par une prestation canadienne d’urgence, accessible à compter du 6 avril prochain pour les travailleuses et les travailleurs touchés par la crise. Néanmoins, de nombreuses préoccupations demeurent. Jacques Létourneau en discutait aujourd’hui au micro de Bernard Drainville. Écoutez l’entrevue.

Tout faire pour protéger le personnel en santé et services sociaux et dans les services de garde

Alors que la transmission communautaire de la COVID-19 se confirme, la FSSS–CSN demande que tout soit fait pour protéger le personnel qui œuvre en santé et services sociaux et dans les services de garde éducatifs.

Version anglaise de notre foire aux questions
Notre foire aux questions est maintenant disponible en anglais. N’hésitez pas à la partager largement auprès de vos membres anglophones.

Nouvelles CSN

Secteur industriel : certaines usines pourront continuer leur production
Après la frousse qu’a provoquée l’annonce du gouvernement du 23 mars, certaines usines d’importance pourront continuer à fonctionner sur une base limitée, notamment dans le secteur de la métallurgie.

Des primes pour les employé-es de la chaîne alimentaire
Alors que nombre de travailleuses et travailleurs œuvrant dans les services jugés essentiels doivent rentrer au boulot, plusieurs syndicats de la CSN sont parvenus à négocier des bonifications salariales pour leurs membres. Lire la nouvelle.

Primes et protections additionnelles dans les quincailleries
Les travailleuses et les travailleurs des quincailleries Rona et Réno-Dépôt ont accueilli avec un certain soulagement l’annonce de Lowe’s Canada, qui s’engage à leur verser une prime salariale et à mettre en œuvre de nouvelles mesures de sécurité pour les protéger contre la COVID-19.

Bilan au Québec
7 décès (+3)
1339 cas confirmés (+326)
78 personnes hospitalisées (+11)
35 personnes aux soins intensifs (+4)
3000 personnes en attente de résultats

Tout faire pour protéger le personnel en santé et services sociaux et dans les services de garde

Alors que la transmission communautaire de la COVID-19 se confirme, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) demande que tout soit fait pour protéger le personnel qui œuvre en santé et services sociaux et dans les services de garde éducatifs.

« Les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux sont au front pour nous aider à traverser cette crise. Elles doivent rapidement sentir que les mesures de prévention sont déployées. Même chose pour celles qui œuvrent dans les services de garde et qui donnent tout un coup de main au personnel des services essentiels. Leur santé et sécurité doit être une priorité si on veut réussir à faire face à la COVID-19 », explique Jeff Begley, président de la FSSSCSN.

Les employeurs doivent respecter les directives de la santé publique
Des employeurs ne mettent actuellement pas tout en œuvre pour appliquer les directives de la santé publique, lesquelles doivent par ailleurs être renforcées, vu la multiplication des cas et la montée de la transmission communautaire. Ces décisions mettent à risque le personnel et la population. Un manque de communication est un des problèmes les plus mentionnés dans les établissements. Un autre problème est au niveau des fit test. Ceux-ci doivent être faits dans les règles de l’art pour bien protéger le personnel. La FSSSCSN demande de plus qu’on s’assure d’avoir des tests et des équipements en nombre suffisant pour le personnel du réseau pour toute la durée de la crise.

Pour parvenir à bien informer le personnel et à rapidement ajuster le tir au besoin, nous invitons les employeurs à mettre les syndicats locaux de la FSSSCSN dans le coup pour agir en prévention.

Protéger le personnel à risque
Plusieurs travailleuses et travailleurs se questionnent sur les mesures de protection pour faire face à la COVID-19. La situation est particulièrement préoccupante pour les personnes à risque. « Dans les derniers jours, nous avons fait des interventions à plusieurs niveaux, aussi bien auprès du gouvernement que de la CNESST et de la santé publique. Il faut protéger les travailleuses et travailleurs ayant des maladies chroniques, étant immunosupprimées ou ayant 70 ans et plus. Ces personnes doivent être placées en isolement du travail, sans perte de traitement. La priorité doit être de protéger ces personnes pour assurer aussi bien leur sécurité que celle de l’ensemble de la population et actuellement, on joue avec la vie de ces gens », explique Judith Huot, vice-présidente de la FSSSCSN.

Des mesures pour les travailleuses enceintes
La FSSSCSN est aussi préoccupée pour les travailleuses enceintes. Les femmes enceintes devraient immédiatement être retirées du travail.

Une obligation de diligence raisonnable
La FSSSCSN rappelle aux employeurs, tant dans les services de garde que dans le réseau de la santé et des services sociaux, que ce soit dans les établissements publics ou privés, qu’ils doivent faire preuve de diligence raisonnable en prenant toutes les précautions requises pour prévenir les accidents et protéger la santé et la sécurité des travail­leurs. « Un établissement de santé en période de pandémie, ce n’est pas un environnement sécuritaire pour une femme enceinte ni pour une personne à risque », conclut Jeff Begley.

État de la situation, 24 mars 2020

Le président de la CSN, Jacques Létourneau, s’adresse à l’ensemble des membres pour les assurer du soutien de toute la centrale en cette période de crise sans précédent.

Foire aux questions
La foire aux questions de la CSN est régulièrement mise à jour. Nouveautés récentes : les notions de force majeure et de harcèlement en période de coronavirus. Si vous ne trouvez pas réponse à votre interrogation, vous pouvez également nous écrire à coronavirus@csn.qc.ca.

Bilan au Québec

  • 1013 cas (+385)
  • 67 personnes hospitalisées (+22)
  • 31 personnes soins intensifs (+11)
  • 4 décès
  • 2500 personnes en attente de résultats
  • 12 200 résultats négatifs