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La ministre Lebouthillier incapable de rassurer les travailleuses et les travailleurs des usines de crevettes

Quelques jours après avoir interpellé la députée fédérale de Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine et ministre du Revenu, Diane Lebouthillier, au sujet de la situation précaire dans laquelle se trouvent les salarié-es des usines de transformation de crevettes, la Fédération du commerce (FC–CSN) et les Conseils centraux du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) et de la Gaspésie — Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) se montrent déçus de sa réponse et exhortent le gouvernement fédéral à assurer un revenu aux travailleuses et aux travailleurs.

« Le gouvernement fédéral doit offrir aux employé-es des usines les mêmes conditions qu’il a offertes aux pêcheurs en leur garantissant le même niveau de prestations d’assurance-emploi que ce à quoi ils ont eu droit l’année dernière, argue le président de la FC–CSN, David Bergeron-Cyr. Comme les pêcheurs, ces employé-es sont vulnérables aux aléas du même marché, il est donc naturel qu’ils bénéficient des mêmes protections. »

Rappelons que les activités de transformation de crevettes ont été paralysées pendant plus de deux mois, alors que les transformateurs ont décidé de ne pas ouvrir les usines parce qu’ils estimaient que le prix fixé par la Régie des marchés agricoles était trop élevé.

« Les employé-es arrivent ou sont déjà arrivés au bout de leurs prestations d’assurance-emploi. La prestation canadienne d’urgence (PCU) donne un répit à certains d’entre eux pendant un petit bout, mais ils se demandent ce qui va leur arriver après, puisqu’ils n’auront pas accumulé assez d’heures de travail pour accéder à l’assurance-emploi, explique Pauline Bélanger, présidente par intérim du CCBSL–CSN. À ce jour, la ministre Lebouthilier ne nous a fourni aucune réponse concrète à ce sujet. »

« Cette précarité n’est pas seulement difficile à vivre pour les salarié-es, renchérit Serge St-Pierre, président du CCGIM–CSN. Des villages entiers dépendent de l’industrie de la pêche. Si le gouvernement n’assure pas un revenu décent à ses travailleuses et à ses travailleurs, c’est la santé économique de toute la région qui sera en péril. »

Fin de la crise de la crevette : le mal est fait pour les travailleurs

La conclusion d’une entente entre les pêcheurs de crevettes et les usines est une bonne nouvelle car elle permet de mettre fin à la crise. Mais le mal est fait pour les travailleuses et les travailleurs des usines de Matane et de Gaspé, car avec ce retard de sept semaines, ils pourraient se retrouver encore une fois sans aucun revenu, au printemps prochain, voire être incapables d’accumuler suffisamment d’heures de travail pour avoir droit à des prestations après la saison, à cause des règles actuelles de l’assurance-emploi.

« Nous espérons que les élu-es de la région soutiendront nos démarches et travailleront avec nous à trouver une solution qui nous évitera de vivre de nouveau un tel drame dans un an », souhaite la présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN, Nancy Legendre.

« C’est profondément injuste pour ces travailleuses et ces travailleurs. Nous attendons toujours une rencontre avec le ministre fédéral responsable de l’assurance-emploi, Jean-Yves Duclos. Quant aux député-es régionaux Diane Lebouthillier et Rémi Massé, ils n’ont même pas daigné répondre à nos demandes. Nous nous attendions à plus de sensibilité de leur part ! » ajoute le président par intérim du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, Anatole Chiasson.


Plus de stabilité

De son côté, le vice-président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr, réaffirme la nécessité d’établir un mécanisme de fixation des prix avant le début de la pêche, une revendication que porte la CSN depuis longtemps. « Au sortir du conflit, tant les usines que les pêcheurs ont dit rechercher une solution pour éviter les retards récurrents dans le début de la saison de la pêche. Nous allons nous assurer que des actions seront prises en ce sens et que la voix des travailleuses et des travailleurs des usines sera entendue dans ce processus. »

À propos
Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 120 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au CCBSL–CSN et au CCGIM–CSN. La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Intervention de Québec et d’Ottawa nécessaire

Environ 230 salarié-es des Pêcheries Marinard à Rivière-au-Renard et des Fruits de mer de l’Est du Québec à Matane, en plus des non-syndiqué-es de l’usine de l’Anse-au-Griffon, sont menacés de perdre leur revenu en raison d’un conflit persistant dans l’industrie de la pêche à la crevette. Profitant de leur passage à Percé, ces syndiqué-es membres de la CSN ont demandé au premier ministre Philippe Couillard et au ministre responsable de la Gaspésie, Sébastien Proulx, de trouver des solutions rapides à leurs problèmes.

Depuis le 1er avril, date d’ouverture de la pêche à la crevette, un litige persiste entre les propriétaires d’usines de transformation des crevettes et les pêcheurs qui n’ont pas réussi à s’entendre sur le prix d’achat des crevettes au débarquement. En guise de protestation, les pêcheurs ont choisi de laisser leur bateau à quai, laissant les travailleurs des usines de transformation sans travail plus d’un mois après le début de la période officielle de la pêche.

Pour Régis Turgeon, président du Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN), le syndicat a déjà consenti à abolir un quart de travail dans l’usine pour la saison 2017. Les solutions doivent maintenant venir du côté gouvernemental. Il ajoute que « ce conflit pénalise grandement les travailleurs et les travailleuses des usines qui vont très bientôt épuiser toutes leurs prestations d’assurance-emploi, en plus de ne pas se qualifier en prévision de l’après-saison de pêche de l’an prochain. Il faut que le premier ministre et le ministre responsable de la Gaspésie prennent la pleine mesure de la situation qui est intenable et s’assurent de trouver des solutions pour éviter non seulement leur appauvrissement, mais la répétition de ce triste scénario dans l’industrie de la pêche aux crevettes ».

Omer Ouellet, vice-président du Syndicat des pêcheries Marinard (CSN), constate que plusieurs travailleuses et travailleurs ont déjà cessé de toucher leurs prestations d’assurance-emploi. « On demande que Québec interpelle aussi le gouvernement fédéral pour éviter le fameux “trou noir”, soit la période correspondant à la fin des prestations de chômage. C’est non seulement les salarié-es qui vont en souffrir, mais aussi leur famille. Avec la crise qui perdure en Gaspésie, entre autres en raison des effets de la baisse des quotas de pêche de 15 %, cette intervention est plus que nécessaire. »

Jacques Mimault, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN), à qui Nancy Legendre du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) joint sa voix, est formel : « Des solutions existent bel et bien. À court terme, ces travailleurs ont besoin de revenus demain matin, pas dans plusieurs semaines. Il faut qu’Emploi-Québec s’implique rapidement pour les soutenir par différents programmes. À moyen terme, ces travailleurs doivent pouvoir se qualifier chaque année à l’assurance-emploi sans devoir ressentir la crainte de perdre leur revenu. À long terme, il faut prévoir de mettre en place un mécanisme pour s’assurer que le prix de la crevette au débarquement soit déjà négocié avant le début de la saison de la pêche, comme c’est le cas de la pêche au crabe. C’est entre autres sur cette avenue que les conseils centraux vont consacrer leurs énergies. »

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Entente de principe chez les Pêcheries Marinard

C’est le samedi 11 avril dernier, lors de leur assemblée générale, que les membres du Syndicat des Pêcheries Marinard (CSN) ont approuvé à 65 % l’entente de principe survenue avec la direction de l’entreprise.

La nouvelle convention collective prévoit des augmentations moyennes de 6,2 % pour la première année. Puis pour les quatre années suivantes, les hausses seront d’au minimum 2,5 % selon l’évolution du coût de la vie. Il s’agit là d’une bonification salariale de plus de 15 % en moyenne en 5 ans.

À cela s’ajoute une prime de fin de semaine d’un dollar l’heure qui a été instaurée pour deux départements. De plus, les salarié-es qui travaillent plus de 8 heures dans une journée seront maintenant rémunérés à temps et demi. Notons également que certains salarié-es soumis à des normes d’hygiène plus élevées voient leurs pauses prolongées. Finalement, les pauses-repas des personnes devant être disponibles au travail seront maintenant rémunérées.

Selon Jacques Mimeault, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine, « ces gains sont considérables compte tenu du climat d’austérité qui règne au Québec. Nous sommes très heureux d’avoir contribué à améliorer les conditions de ces travailleuses et travailleurs, ce qui prouve que la négociation est une formule gagnante pour les deux parties. La CSN est toujours prête à aider les gens du secteur de la transformation des fruits de mer à s’organiser pour de meilleurs salaires et des conditions de travail plus intéressantes. »

À propos

Le Syndicat des Pêcheries Marinard représente 150 membres. Il est affilié au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CSN) qui regroupe plus de 4500 membres dans ses 80 syndicats et à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.