Les travailleurs et travailleuses d’IKEA de Montréal ont déclenché la grève cette nuit à minuit. Devant des offres salariales insuffisantes, le Syndicat d’Ikea de Montréal–CSN a décidé de débrayer afin de faire comprendre à l’employeur sa détermination à obtenir plus.
« L’employeur nous propose environ 5 % d’augmentation sur quatre ans. Les finances d’IKEA vont bien. La compagnie fait des centaines de millions de dollars en chiffre d’affaires par année, en grande partie grâce à notre travail, et elle n’est pas capable de nous offrir une protection contre l’inflation afin de maintenir notre pouvoir d’achat », déclare Nicole Aguilera, vice-présidente générale du syndicat.
Le syndicat demande un rattrapage par rapport à d’autres magasins comparables. Les membres du syndicat gagnent moins que les autres travailleuses et travailleurs de lieux de travail semblables. Alors que la partie patronale ne leur offre même pas un salaire indexé à l’inflation.
« Avec tous les profits que la compagnie fait, c’est la moindre des choses qu’elle accorde un salaire compétitif à ses employé-es. Il y a des employé-es qui ont fait le choix de faire carrière chez IKEA parce qu’elles et ils aiment l’entreprise. Ils aiment leur travail, c’est la moindre des choses qu’ils puissent vivre dignement », croit le président de la Fédération du commerce–CSN, Serge Monette.
Rappelons que les salarié-es d’IKEA sont sans contrat de travail depuis janvier 2025. « Nous serons solidairement aux côtés des syndiqué-es jusqu’à ce qu’ils obtiennent un salaire à la hauteur de ce qu’ils méritent », affirme Dominique Daigneault, la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.
À propos
La Fédération du commerce–CSN compte plus de 325 syndicats affiliés représentant 30 000 membres œuvrant dans le domaine privé.
Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN) rassemble tous les syndicats de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James. Il compte près de 400 syndicats représentant plus de 110 000 membres œuvrant dans tous les secteurs d’activités.
Réunis en assemblée générale spéciale vendredi soir, les membres du syndicat ont voté à 97 % pour l’utilisation d’une banque de dix jours de grève au moment jugé opportun.
Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2021, les 500 syndiqué-es ont tenté de s’entendre avec l’employeur depuis mars dernier. Une dizaine de séances de négociations ont eu lieu, sans succès.
Moins de 16,90 $ l’heure
IKEA, la multinationale suédoise, souhaite pouvoir faire appel à davantage de sous-traitance. En contrepartie, le syndicat veut préserver les emplois et bonifier les salaires. En effet, à l’entrée, une nouvelle recrue gagne 15,60 $ l’heure, et ce, pour une période de trois ans.
Vendredi, plus d’une cinquantaine d’employé-es ont décidé de se présenter au travail sans leurs uniformes pour augmenter la pression vis-à-vis la négociation. Dans un coup d’éclat inattendu, l’employeur les a tout simplement renvoyés à la maison.
En soirée, le syndicat a décidé de tenir une assemblée extraordinaire. À l’issue de cette réunion, les syndiqué-es ont décidé de débrayer pour deux jours.
C’est par une très forte majorité que les employé-es de IKEA Montréal ont rejeté les dernières offres patronales, lors d’une assemblée générale tenue dimanche dernier. Du même coup, les syndiqué-es se sont munis d’un mandat de moyens de pression, incluant une banque de 24 heures de grève à être déclenchée au moment jugé opportun. La grève a été votée dans une proportion de 92 %.
Le mécontentement des employé-es était manifeste lors de la réunion syndicale. Les offres patronales sont qualifiées d’insultantes. « L’employeur fait montre d’un mépris sans nom avec son offre salariale. Il veut nous faire régresser, rien de moins ! », s’indigne Carolina Caballero, présidente du Syndicat d’IKEA Montréal (CSN). La direction de la succursale montréalaise de la chaîne scandinave, située dans l’arrondissement Saint-Laurent, propose une offre salariale ni plus ni moins qu’offensante pour les salarié-es. Elle comprend des montants forfaitaires et non indexés pour les deux premières années de la convention collective. De plus, l’employeur veut intégrer une nouvelle méthode de calcul des échelons salariaux qui aurait pour effet de différer sensiblement les augmentations de salaire. On estime que les jeunes embauchés seraient davantage pénalisés par cette nouvelle façon de faire.
Des demandes légitimes
Parmi les demandes syndicales, on souhaite obtenir une meilleure protection des emplois, des horaires de travail décents, de saines relations de travail et de justes augmentations de salaire. La convention collective est échue depuis le 31 décembre 2015. Le Syndicat d’IKEA Montréal représente environ 350 travailleuses et travailleurs.
À propos
Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) est un organisme régional affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Il regroupe plus de 106 000 membres du secteur public et du secteur privé, répartis au sein d’environ 400 syndicats sur le territoire des régions administratives de Montréal, de Laval et du Grand Nord.