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Les professeur-es à la défense de leur liberté académique

Le Syndicat des professeur-es du Collège François-Xavier-Garneau dénonce la mise en demeure transmise au Cégep Garneau par le Séminaire des Pères Maristes en lien avec l’affaire qui a défrayé les manchettes au cours des derniers mois. Dans cette mise en demeure, le Séminaire accuse deux professeur-es d’avoir porté atteinte à la réputation du Séminaire et demande au Cégep de prendre les dispositions pour que cesse toute atteinte à la réputation du Séminaire de la part de ses professeur-es. Le Syndicat interprète cette mise en demeure comme une tentative d’amener l’employeur à poser des gestes de nature à porter atteinte à la liberté académique de ses membres.

La première personne visée par la mise en demeure est professeure de psychologie. Elle est intervenue publiquement l’été dernier pour dénoncer la volonté du Séminaire des Pères Maristes qui envisageait alors de réintégrer certains des élèves ayant diffusé des images à caractère sexuel mettant en scène d’autres élèves du Séminaire. La seconde personne visée est professeur de philosophie. Dans le cadre d’un cours d’Éthique et politique, il a demandé à ses étudiantes et étudiants de rédiger une dissertation où ils devaient prendre position à savoir si, d’un point de vue éthique, le Séminaire des Pères Maristes devrait ou non réintégrer les élèves visés par l’enquête policière menée dans cette affaire. Dans les deux cas, le Séminaire allègue que la démarche des professeur-es a porté atteinte à sa réputation.

Or, du point de vue du Syndicat des professeur-es, les deux professeur-es visés n’ont fait qu’exercer leur liberté académique. En tant que membres du personnel enseignant d’un établissement d’enseignement supérieur, les professeur-es de cégep ont le droit d’exprimer librement leur opinion sur des questions d’intérêt public, de même que le droit à la liberté d’enseignement et de discussion. Ces droits doivent pouvoir s’exercer sans crainte de représailles ni de répression de la part de l’employeur, de l’État ou de quelque autre personne physique ou morale.

Le Syndicat des professeur-es tient à souligner que, jusqu’ici, la réaction du Cégep Garneau à la mise en demeure a été exemplaire : celui-ci n’a posé aucune action qui aurait pu constituer une atteinte à la liberté académique. Cependant, le Syndicat tient à affirmer haut et fort qu’il soutiendra ses membres face à toute atteinte ou tentative d’atteindre à leur liberté académique.

Au moins 51 M$ de coupes dans le réseau de l’éducation

L’austérité libérale frappe toutes les missions de l’État. On a parlé des coupes de 35 M$ dans le secteur de la santé de la région la semaine dernière, mais l’éducation est loin d’être épargnée avec au minimum 51 M$ de compressions budgétaires seulement dans les régions de Québec et de Chaudière-Appalaches et seulement pour l’année en cours (2014-2015).

« Avec de telles coupes, il est certain que nous hypothéquons l’avenir de nos jeunes en leur offrant moins d’options de formation et un moins bon appui pédagogique », affirme Yves Fortin, secrétaire général du Conseil central de Québec Chaudière-Appalaches (CSN).

Il faut préciser que le montant réel des compressions exigées cette année en éducation est en fait beaucoup plus élevé dans les deux régions représentées par le Conseil central. Le montant de 51 M$ comprend en effet seulement quatre commissions scolaires sur six et trois cégeps sur cinq en plus de l’Université Laval.

«L’Université Laval, une institution phare pour Québec, doit réduire ses dépenses de pas moins de 42 M$ cette année. C’est la plus grosse compression en une année jamais effectuée et ça représente 1200 $ par étudiant à temps plein. C’est une erreur monumentale qui met en danger la qualité de l’enseignement et la mission de l’université », insiste Puma Freytag, président du Syndicat des chargés et des chargées de cours de l’Université Laval. Ce dernier trouve d’ailleurs illogique que le gouvernement justifie l’austérité en disant vouloir préserver l’équité intergénérationnelle, alors qu’il s’en prend au service public le plus important pour leur avenir. Il était pourtant possible de retarder certains investissements en infrastructure pour minimiser l’impact sur les étudiants, mais le Conseil du Trésor a refusé.

Certains cégeps ont augmenté les frais afférents et ont réduit certains services comme les centres d’aide. « Au Cégep Garneau, ça fait maintenant 2,3 M$ de compressions en quatre ans et, malgré les efforts qui ont été faits pour limiter les impacts sur les services offerts aux étudiants, ce serait se leurrer que de penser que ces services ne sont pas affectés », soutient Pierre Mercure, président du Syndicat des professeur-e-s du Collège François-Xavier-Garneau.

Pour la Commission scolaire des Découvreurs, à Québec, des coupes de 2,8 M$ s’ajoutent à celles des quatre années précédentes. Concrètement, cela se traduit notamment par un temps moindre alloué aux élèves par le personnel en éducation et en adaptation scolaire. On constate aussi un dépassement, parfois important, du ratio d’un éducateur ou d’une éducatrice par 20 enfants au service de garde. Un surcroit de travail généralisé compromet les services directs aux élèves. « Encore une fois, c’est le service aux élèves qui écope », dénonce Isabelle Larouche, présidente du Syndicat du personnel de soutien scolaire des Découvreurs.

À la Commission scolaire des Navigateurs, dans la région de Lévis, des coupes de 2,3 M$ cette année se traduisent notamment par un gel des heures des techniciens en éducation spécialisée dans un contexte de hausse des besoins des élèves. À la Commission scolaire de la Côte-du-Sud, dans la région de Montmagny, le financement était déjà en baisse à cause de la diminution du nombre d’élèves et les coupes actuelles ne font qu’accentuer le sous-financement. La survie d’au moins neuf écoles est en jeu. On note aussi le retrait de l’éducation physique et de la musique pour les classes de maternelle. À la Commission scolaire des Appalaches, on baisse de 60 % le budget parascolaire au secondaire et on coupe de 100 % le budget d’interventions pour la prévention de l’intimidation et de la violence à l’école. On élimine également tout le budget de l’aide aux devoirs!

« Ce n’est là qu’une partie des effets, les commissions scolaires cherchent aussi à récupérer une portion des sommes retranchées par le gouvernement en augmentant les taxes scolaires », déplore par ailleurs Yves Fortin.

Plusieurs représentants des syndicats CSN du secteur de l’éducation étaient présents à Québec aujourd’hui pour expliquer les conséquences de l’austérité dans leurs établissements d’enseignement. Ils provenaient de quatre commissions scolaires (Découvreurs, Navigateurs, Côte-du-Sud et des Appalaches), de trois Cégeps (Lévis-Lauzon, Sainte-Foy et François-Xavier Garneau) ainsi que de l’Université Laval.

Le 29 novembre, refusons l’austérité

Devant ces décisions gouvernementales à courte vue, les syndicats CSN de nos deux régions ne resteront pas les bras croisés.

Le conseil central lance une invitation à se joindre à une importante manifestation pour refuser l’austérité qui se tiendra le 29 novembre, à 13 h. Le rassemblement aura lieu devant le Musée national des beaux-arts situé sur les Plaines d’Abraham.

À propos de la CSN et du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Fondé en 1918, le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la capitale nationale et de la région Chaudière-Appalaches. Il représente 240 syndicats et plus de 45 000 membres dans tous les secteurs d’activité.