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La direction réduit la formation offerte aux éducatrices en services de garde 

Le Syndicat du personnel de soutien de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSN) dénonce la décision du Centre de services scolaire des Mille-Îles de réduire considérablement la formation offerte aux éducatrices de services de garde, passant de 390 heures à seulement 90 heures, la limitant à deux exigences au lieu de onze. Ceci, dans un contexte critique où la violence et les crises se multiplient dans les écoles du territoire desservi par le CSSMI. 

Une décision locale 

Pour Josée Dufort, présidente du Syndicat du personnel de soutien, « il est d’autant plus étonnant que la direction choisisse cette avenue en regard des derniers évènements qui démontrent, au contraire, que la qualification du personnel pour répondre aux besoins est plus que jamais primordiale, il en va de la sécurité des enfants et du personnel ». De plus, le syndicat ne s’explique pas cette initiative puisque celle-ci ne serait reconnue que par le Centre de services des Mille-Îles. Il y a là incohérence puisque l’AEP (attestation d’études professionnelles) pour les services de garde offerte par le centre dans un de ses établissements scolaires ne reconnaît pas cette formation tronquée à 90 heures. 

La pénurie de main-d’oeuvre comme paravent 

Bien que le syndicat ait proposé d’autres alternatives, notamment la prolongation de la période de qualification afin de s’assurer de la qualité des services et le maintien du personnel à l’emploi, il s’est buté à un refus de l’employeur. Les conséquences risquent fort probablement de surtaxer le personnel pleinement qualifié qui devra prendre en charge les interventions auprès des enfants qui ne pourront être assumées par le personnel insuffisamment qualifié. 

Soutien de la CSN 

Le syndicat prendra tous les moyens nécessaires pour faire entendre raison à la direction. « Le Conseil central des Laurentides appuiera le syndicat dans ses démarches, car si des aménagements sont nécessaires, ceux-ci ne peuvent pas prendre la forme d’une recette maison, ils doivent répondre aux normes reconnues par le ministère de l’Éducation », affirme Chantal Maillé, présidente du CCSNL. « La FEESP–CSN revendique depuis 2003 la reconnaissance de l’apport des éducatrices en services de garde dans les services éducatifs, ce qui passe par la reconnaissance de leurs qualifications pour des services de qualité », mentionne Frédéric Brun, vice-président de la FEESP. 

Le réseau de l’éducation craque

Ce n’est pas seulement l’enseignante Kathya Dufault qui est au bout du rouleau dans notre réseau de l’éducation.

Dans la commission scolaire qui l’emploie, celle de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), où elle enseignait jusqu’au 27 septembre dernier, une autre enseignante a été remplacée par huit personnes différentes en huit jours !

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) estime que la pénurie actuelle de personnel produit des aberrations qui nuisent grandement aux élèves. « Dans la même école de la CSSMI, un technicien en éducation spécialisée a été remplacé par cinq personnes différentes dans la même semaine », déplore Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP–CSN. Elle se demande d’ailleurs comment certains élèves en difficulté d’apprentissage peuvent réussir dans un tel maelstrom, qui touche notamment les techniciennes et techniciens en éducation spécialisée.

Violence
Dans ce contexte déjà difficile, le personnel de soutien qui reste en place doit aussi faire face à de plus en plus de violence. Selon les rapports d’incidents, toujours dans la même commission scolaire, quelque 471 membres du personnel de soutien ont rapporté un acte de violence de septembre 2017 à mai 2018. On sait par ailleurs que ces incidents ne sont pas rapportés de façon systématique.

Les techniciennes et techniciens en éducation spécialisée, les préposé-es aux élèves handicapé-es, le personnel en service de garde et les surveillantes et surveillants d’élèves sont au premier front de ce climat tendu. Ces travailleuses et travailleurs se font régulièrement griffer, mordre, cracher dessus, insulter et lancer des objets.

« Le nouveau ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, doit prendre acte de la situation vécue par le personnel de soutien du réseau et agir sans tarder. Sans écoles en santé, les enfants du Québec ne pourront pas développer leur plein potentiel », insiste Stéphanie Gratton, vice-présidente de la FEESP–CSN. Elle interpelle également le premier ministre François Legault, qui a fait de l’éducation l’une de ses priorités et a promis de réinvestir pour le bien des élèves.