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La CSN demande l’intervention de Bruno Marchand

À la suite des récentes tensions entre la direction et les membres du Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN, la Confédération des syndicats nationaux demande à Bruno Marchand, maire de Québec, d’intervenir.

« Nous savons que les tensions entre le RTC et ses salarié-es durent depuis plusieurs années. Le syndicat a tenté à plusieurs reprises de remédier à ce climat malsain, mais malheureusement, ses tentatives se sont toutes soldées par des échecs. Or, dans tous les milieux de travail, quand il y a des tensions ou des conflits, le travail d’assainissement repose sur les épaules des deux parties, précise Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN. Voilà donc pourquoi nous demandons au maire de Québec d’intervenir afin de faire entendre raison à la direction du RTC. »

« Pour tenter de régler ces importants problèmes de relations de travail, le syndicat a présenté un énoncé de principe à l’employeur en 2014. Or, le RTC n’a finalement signé le document qu’en mai 2020, dans le cadre d’une médiation et depuis, la direction agit comme si cette lettre d’entente n’existait tout simplement pas, de dénoncer Simon Mathieu Malenfant, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Et depuis mai 2020, l’employeur n’a pas respecté sa signature et il allègue même que le syndicat n’avait rien à dire sur les questions disciplinaires, ce qui n’a tout simplement aucun bon sens. »

Pour donner une seconde chance au processus, au début de l’année 2020, le comité exécutif du syndicat a proposé à l’employeur la création de quatre tables visant à assainir les relations de travail. Malheureusement, les récents événements confirment que l’employeur préfère la confrontation et la judiciarisation des relations de travail.

« Malgré les récentes attaques de la direction du RTC à notre égard, le comité exécutif du syndicat réaffirme qu’il demeure toujours disponible et surtout prêt à s’assoir avec l’employeur pour chercher des solutions concrètes aux mauvaises relations de travail. Ces tensions et cette situation toxique ont assez duré et le tout doit impérativement se régler si nous voulons vraiment un milieu de travail sain », conclut Kevin Roy, président du SSERTC–CSN.

À propos

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Il est également affilié au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN qui a été fondé en 1918 et qui regroupe les syndicats CSN sur le territoire de la Capitale-Nationale et de la région de Chaudière-Appalaches. Il représente quelque 240 syndicats et près de 45 000 membres issus de tous les secteurs d’activité.

Le syndicat du RTC rectifie les faits

À la suite d’un article publié le 5 mars 2022 dans le Journal de Québec, le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN tient à rectifier les faits.

« Pour nous, il n’y a rien de nouveau sous le soleil : nous faisons face à un employeur qui ne fait absolument rien pour assainir les relations de travail et qui orchestre des sorties médiatiques pour faire porter le poids de sa mauvaise gestion à ses salarié-es, de dénoncer Kevin Roy, président du SSERTC. Pour tenter de régler ces importants problèmes de relations de travail, en 2014, nous avons présenté un énoncé de principe à l’employeur. Or, le RTC n’a finalement signé le document qu’en mai 2020, dans le cadre d’une médiation et depuis, il agit comme si cette lettre d’entente n’existait tout simplement pas. »

L’histoire se répète

« Non seulement l’employeur n’a pas respecté sa signature de mai 2020, mais il allègue maintenant que le syndicat n’a pas à se prononcer sur les questions disciplinaires. Pour donner une seconde chance au processus, au début de l’année 2020, le comité exécutif du syndicat a proposé à l’employeur la création de quatre tables visant à assainir les relations de travail. Malheureusement, nous en sommes encore témoins, l’employeur a préféré la confrontation et la judiciarisation des relations de travail. S’il y a une chose de vraie dans ce que dit l’employeur, c’est que les officiers syndicaux se font intimider et accuser de manœuvres illégales alors qu’aucun recours juridique n’a été déposé devant les tribunaux en lien avec ces accusations gratuites. Plus que jamais, nous croyons que derrière ces attaques non fondées, le RTC cherche à nous faire porter le poids de ses mauvaises décisions », de poursuivre le président du syndicat.

Mauvaise gestion au RTC ?

« Au contraire de ce qu’affirme l’employeur, nous tentons de tout mettre en œuvre afin d’offrir un service impeccable aux usagers du RTC. Nous sommes conscients qu’un mauvais service éloignerait la clientèle du réseau et que cette désertion nuirait grandement à nos emplois. Malgré nos efforts en ce sens, nous contestons grandement plusieurs décisions sous la responsabilité du RTC qui nuisent à notre travail », de souligner monsieur Roy.

Des exemples concrets

« Depuis le jeudi 3 mars dernier, au centre Métrobus, les dix vérins qui nous servent à lever les autobus pour leur entretien sont verrouillés et inutilisables à cause d’un manque d’entretien. Or, en mai 2019, nous avions déjà signalé de graves problèmes menaçant notre santé-sécurité en lien avec au moins un de ces vérins qui montrait des signes de défaillance lorsqu’un autobus y était monté. Il va sans dire que dans les prochains jours et les prochaines semaines, ce problème majeur aura des impacts sur notre capacité à entretenir les véhicules. Aussi, 40 % des 64 véhicules de type Midibus – qui ne sont pas reconnus pour leur fiabilité – sont continuellement à l’arrêt, ce qui affecte le service offert par le RTC. Ajoutons qu’il y a un manque de formation sur les nouvelles technologies. Même si plus de la moitié de la flotte du RTC comprend désormais des véhicules hybrides, à ce jour, les mécaniciens ne sont pas tous formés sur les systèmes d’hybridation, ce qui nuit à notre productivité. Finalement, comme dans tous les milieux de travail, la rareté de main-d’œuvre pose plusieurs problèmes, au point où l’employeur nous a rencontrés le 10 février dernier pour nous préciser qu’il prévoyait des coupures de service l’été prochain dû au manque de personnel d’entretien. Tous ces faits sont connus par les salarié-es du RTC et les nombreux départs et arrêts de travail du personnel nous démontrent que la toxicité de ces relations de travail est néfaste pour tout le monde », de conclure Kevin Roy.

Bien que le RTC semble vouloir continuer à jeter de l’huile sur le feu, le Syndicat de l’entretien demeure toujours prêt et est résolu à s’assoir avec l’employeur pour chercher des solutions aux enjeux liés aux relations de travail. Il ne donnera cependant pas d’entrevues sur le sujet, car il croit que cette situation doit se régler avec l’employeur et non dans les médias, sur la place publique.

À propos

Le Syndicat des salariés(ées) d’entretien du RTC–CSN regroupe 350 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

Une expertise interne moins chère et plus verte

Plusieurs syndicats n’hésitent pas à sauter dans la mêlée afin de défendre leur expertise dans le but de protéger la qualité du service qu’ils offrent à la population, tout en sauvegardant des emplois névralgiques essentiels au maintien de ce service. Le Syndicat des salarié-es d’entretien du Réseau de transport de la Capitale–CSN fait partie de ceux-ci.

Le Point syndical a rencontré Éric Desjar­dins, mécanicien au RTC depuis 2004 et trésorier du syndicat ; ses propos ont été recueillis par Martin Petit.


« Nous avons mené une lutte à l’interne pour qu’on puisse procéder nous-mêmes à l’entretien des ACTM (AC induction traction motor), une pièce indispensable aux autobus hybrides qui permet la transition entre le moteur électrique et le moteur diesel. Quand des bris survenaient, l’employeur – prétextant l’application de la garantie – suivait la consigne de la compagnie BAE qui défendait qu’on ouvre les pièces pour les réparer dans nos ateliers à Québec. Ils nous ont donné plusieurs raisons foireuses pour bloquer notre demande : c’est dangereux, il y a des champs magnétiques, ça prend de l’outillage spécial, etc. On a finalement compris que BAE voulait se protéger et que notre employeur acceptait cette situation.

« Après environ deux ans à faire pression sur l’employeur, il a été convenu avec BAE que nous allions leur retourner les ACTM brisés, en échange d’une visite de l’usine qui les fabrique, question d’apprendre comment les entretenir nous-mêmes. Lors de cette visite, nous avons compris qu’il s’agissait simplement d’un gros alternateur et que l’entreprise vendait même des kits d’entretien pour les reconditionner.

« Si nous n’avions pas tenu tête à l’employeur, les pièces brisées seraient retournées chez BAE, au New Jersey, avec tous les problèmes de délais et de transport que ça implique, en plus de nous empêcher d’être autonomes dans l’entretien des équipements du RTC.

« L’employeur voulait prendre le chemin le plus facile en suivant les consignes de BAE plutôt que de miser sur nous. Pour tous les services publics, développer une expertise à l’interne devient une force, permet des économies majeures et réduit l’empreinte écologique de nos activités.

Une formation inexistante à l’externe
« Depuis 2015, le RTC a acheté des autobus hybrides sans prévoir des équipes de mécaniciens pour cette technologie. Il faut dire qu’il n’existe pas de formation à l’externe pour développer ces compétences. Les cours de mécanique diesel ou de mécanique de véhicules lourds routiers n’offrent aucune portion de leur formation sur les véhicules hybrides.

« Nous avons donc développé nous-mêmes toute la formation nécessaire à l’interne. Nous avons un responsable de la formation générale qui a inclus une portion de cours sur les systèmes hybrides et électriques. Nous devons toutefois pousser sur l’employeur pour que nos gens soient tous formés sur ces systèmes. Depuis plusieurs années, nous avons même une clause dans notre convention collective qui nous garantit l’accès aux outils spécialisés pour nous permettre de réparer toutes les composantes des véhicules que nous entretenons.

Bris de climatisation
« Nous entretenons également les Midibus Van Hool qui, comme bien des véhicules européens, offrent de la climatisation.

« Récemment, la climatisation s’est brisée dans un des autobus dont l’équipement était encore garanti. L’employeur a demandé au fournisseur de réparer la climatisation ; un travailleur de l’entreprise Thermo King s’est déplacé de Montréal et a travaillé deux jours sur l’équipement. Selon une source interne, les frais se seraient élevés à 10 000 $ en tout. Le tout était sous garantie, mais peu importe qui a payé la facture, le déplacement d’une personne de Montréal pendant ces deux jours a engendré des coûts inutiles. Si nous avions procédé à la réparation à l’interne, la facture aurait été coupée de plus des deux tiers et l’empreinte écologique, réduite. »

Nouvelle convention pour les employés d’entretien du RTC

C’est dans une proportion de 93% que les quelque 206 membres présents du Syndicat des salariés (ées) d’entretien du Réseau de transport de la capitale (CSN) ont entériné les 30 et 31 mai dernier, l’entente de principe intervenue avec le RTC, le 24 mai dernier. Cela met fin à une ronde de négociation d’une quarantaine de séances qui ont débuté le 10 février 2017.

Dès sa signature prévue dans quelques semaines, la nouvelle convention collective sera en vigueur jusqu’au 30 septembre 2023. Des améliorations ont été obtenues au régime de retraite ainsi qu’au chapitre de la protection des emplois. De plus, un mécanisme de médiation et de traitement accéléré des griefs a été convenu entre les parties.  

Le syndicat se dit satisfait de l’entente intervenue, particulièrement avec les lois 15 et 24 que le gouvernement Couillard, sous la pression notamment de son acolyte le maire Labeaume, a adopté injustement afin de réduire les conditions de travail des travailleuses et des travailleurs des sociétés de transport collectif et des municipalités.