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Une entente de cinq ans à l’usine de La Pocatière

Le Syndicat des employés de Bombardier à La Pocatière (CSN) vient d’adopter un nouveau contrat de travail de cinq ans qui assure de meilleures conditions de travail et pave la voie à l’obtention de nouveaux contrats. Les deux tiers des membres ont accepté la dernière offre patronale, qui prévoit des augmentations moyennes cumulatives de 13,95 % en cours de convention collective. Dans le cas précis des soudeurs, la hausse salariale totalise 23,56 %.

Selon le conseiller syndical au dossier, Christian Beaulieu, l’employeur cotisera davantage au régime de retraite et l’assurance collective continuera à être payée à 100 % par la compagnie. Autrefois propriété de la division ferroviaire de Bombardier, l’usine de la multinationale d’origine française Alstom emploie actuellement environ 150 des 300 employé-es qu’elle comptait durant ses belles années. « En l’absence de contrats d’importance, l’usine vivote depuis quelques années, admet le conseiller syndical. Mais avec de nouveaux contrats, le bon temps va revenir. »

« Le niveau d’emploi est à son plus bas et, chaque fois qu’il y a des mises à pied, il y a aussi des travailleurs qui partent et qui se replacent ailleurs », reconnaît aussi Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN.

En route pour le TGF
Mais l’optimisme reste de rigueur. « Toutes les planètes sont maintenant bien alignées, ajoute le président de la FIM. Toutes les bonnes cases sont cochées pour permettre à la compagnie de décrocher le contrat de fabrication du train à grande fréquence (TGF). » Il y a quelques semaines, Ottawa a lancé un appel de propositions pour le matériel roulant de ce lien ferroviaire projeté entre le Québec et l’Ontario. « La conclusion d’une nouvelle convention collective démontre la qualité des relations de travail chez Alstom. Elle est désormais bien positionnée pour obtenir cet important contrat fédéral. »

Fermeture de l’usine Alstom de Sorel – Déplorable !

La Fédération de l’Industrie manufacturière (FIM–CSN) déplore la décision d’Alstom de mettre la clé sous la porte de son usine de Sorel. Près de 90 travailleurs perdront officiellement leur emploi au cours des prochains mois. « Nos travailleurs sont frustrés et tristes de la décision d’Alstom. Il s’agit d’emplois de qualité pour notre région », a noté le président du Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada Inc. (CSN), Pierre-Luc Pigeon-Rivard. « L’annonce de la fermeture définitive du site de Sorel a été un choc pour certains. La majorité des travailleurs gardaient espoir qu’on allait s’en sortir, avec toutes les belles promesses des patrons. On leur faisait confiance et on croyait que ça débloquerait éventuellement », note le président du syndicat.

 

REM fabriqué en Inde

Pour la FIM–CSN, un tel gâchis aurait pu être évité si le gouvernement avait pris des décisions favorisant l’industrie locale québécoise. « Le rendez-vous manqué pour Alstom de Sorel, c’est le contrat du REM qui a été donné à l’Inde. À ce moment, le gouvernement aurait dû mettre son pied à terre pour que ces contrats nous soient octroyés », dénonce le président de la FIM–CSN, Louis Bégin.

 

Caisse de dépôt et placement du Québec

La fédération interpelle aussi le gouvernement à propos de l’engagement qui avait été pris au moment où l’on apprenait que la Caisse de dépôt et placement du Québec deviendrait l’actionnaire majoritaire d’Alstom. « Au moment de l’annonce en février 2020, on nous avait garanti que les trois sites d’Alstom, soit La Pocatière, Sorel et le siège social de Saint-Bruno seraient maintenus. Qu’en est-il de cette garantie ? Le gouvernement doit s’expliquer » demande M. Bégin.

Alstom : un investissement qui bénéficie à l’ensemble du Québec

La CSN se réjouit de l’annonce du gouvernement du Québec d’un prêt de 56 millions $ pour la modernisation de l’usine d’Alstom à La Pocatière. Pour la centrale syndicale, cet investissement représente un bénéfice pour l’ensemble du Québec, tant sur le plan environnemental que sur celui du maintien et de la création d’emplois de qualité au Québec.

« Lorsque la construction des trains du REM a été envoyée en Inde, la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ) avait le beau jeu de dire que l’usine de La Pocatière n’avait pas la “technologie appropriée” pour répondre à la demande, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le précédent gouvernement avait ignoré nos nombreuses demandes visant à appuyer la modernisation de l’usine afin, justement, de pouvoir répondre aux nombreux projets de transport en commun à venir au Québec. »

Ainsi, la CSN estime qu’avec cet investissement, l’usine de La Pocatière, cédée par Bombardier à l’entreprise Alstom l’an dernier, sera en bien meilleure position pour répondre aux nombreux projets de transport prévus pour Montréal, Québec et leurs banlieues.

« Le gouvernement de François Legault pose un geste important aujourd’hui, souligne Jacques Létourneau. Maintenant, s’il veut être cohérent avec lui-même, il doit enclencher rapidement les mécanismes d’appels d’offres pour les projets de transport en commun tant attendus et, surtout, y inclure l’ensemble des dispositions permises par les accords de libre-échange afin de favoriser le maximum de retombées économiques au Québec. Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de La Pocatière ont démontré toute la qualité de leur savoir-faire au fil des ans. Les commandes du métro Azur venant à échéance très prochainement, le Québec ne peut se permettre de risquer une perte d’expertise entraînée par un arrêt des activités de l’usine de La Pocatière, de l’autre usine québécoise d’Alstom à Sorel et de nombreux sous-traitants. »

La centrale syndicale demande également au gouvernement du Québec de rappeler à l’ordre la CDPQ afin de favoriser un maximum de contenu local dans ses projets.

« Le gouvernement ne peut se cacher derrière l’indépendance de la Caisse pour justifier que des contrats aussi importants soient envoyés en Inde, comme cela a été le cas pour la première phase du REM. Cette institution québécoise, largement constituée de l’épargne-retraite des salarié-es du secteur public, a une énorme responsabilité envers les Québécoises et les Québécois. Il tombe sous le sens que le gouvernement doit leur rappeler leurs obligations sociales envers la population du Québec.

Le gouvernement doit contribuer à la relance de l’industrie ferroviaire au Québec

En affirmant la semaine dernière que l’octroi de la construction du matériel roulant du REM en Inde par la Caisse de dépôt et placement du Québec constituait une « erreur libérale », le premier ministre reconnaissait que tous les leviers favorisant le secteur ferroviaire québécois n’avaient pas correctement été appelés à contribution. La récente transaction entre Alstom et Bombardier Transport met en lumière l’importance de cette industrie dans l’essor du Québec et de l’emploi en région.

À travers l’histoire, par le biais du financement du transport collectif, le gouvernement du Québec a contribué au soutien de l’usine de La Pocatière et de ses centaines d’emplois. Qu’on pense aux voitures du métro de Montréal ou aux wagons des agences régionales de transport, de grands projets collectifs ont été réalisés grâce à l’expertise et au savoir-faire des travailleuses et des travailleurs du Bas-Saint-Laurent.

Alors que nous assistons malgré nous à la déstructuration de l’entreprise Bombardier, la question du maintien des emplois au Québec se retrouve encore une fois soulevée par l’acquisition d’Alstom. En affirmant la semaine dernière que cette question relevait d’un « concept politique », Pierre Fitzgibbon reconnaissait, impuissant, que le niveau d’emploi d’une usine est intrinsèquement lié… à son carnet de commandes.

Or, ces commandes seront aussi nombreuses que les différents projets de transport collectif qui sont actuellement à l’étude au Québec.

Au plus avancé d’entre eux, le tramway de Québec, s’ajoutent les projets de Gatineau, de Longueuil et de l’est de Montréal, en plus des prolongements du REM qui sont envisagés. À la sortie de sa rencontre avec Justin Trudeau en décembre dernier, François Legault avait affirmé qu’un « accord » avait été convenu quant au financement de ces projets, malgré quelques détails devant être « finalisés ».

Alors qu’à l’usine de La Pocatière, la construction des nouvelles voitures du métro de Montréal prendra fin en juin 2021, le gouvernement du Québec doit prendre dès maintenant les mesures nécessaires pour accélérer les démarches entourant la conduite de ces projets. Ce n’est certainement pas la hauteur de nos besoins en matière de transport collectif qui l’en empêchera.

Nous sommes bien sûr conscients des réalités que nous imposent les accords de libre-échange signés par le fédéral au nom du Québec. Nous savons aussi pertinemment que tous les leviers n’ont pas toujours été utilisés, que ce soit dans le cas des wagons du REM ou dans celui des trains de VIA Rail pour l’axe Québec-Windsor, qui seront construits par Siemens en Californie.

Dans l’appel à propositions lancé pour la construction du tramway de Québec, certains verront d’un bon œil l’utilisation de l’exigence d’une proportion de 25 % de contenu local – une disposition qui n’aurait pas été exploitée à pleine capacité dans le cas du REM. Pour la CSN, il s’agit d’un seuil minimal. Le gouvernement peut exiger plus, notamment quant aux opérations d’assemblage en sol québécois et à l’entretien nécessaire des véhicules à court et à long terme.

Sans parler du fait que la Caisse de dépôt se retrouve aujourd’hui dans une position envieuse au sein d’Alstom, position obtenue en contrepartie de ses parts dans Bombardier Transport. Il serait surprenant qu’Alstom ne tente d’obtenir sa part des contrats qui sont prévus au Québec. Espérons que la Caisse saura corriger les erreurs du REM.

L’expertise, les infrastructures et la technologie nécessaires aux grands projets de transport du Québec se situent à La Pocatière, sans l’ombre d’un doute. Une main-d’œuvre qualifiée dans un secteur de pointe qui cadre très bien avec le projet que François Legault ambitionne pour la vallée du Saint-Laurent : un pôle d’innovation créateur d’emplois qui nous permette de répondre aux défis du 21e siècle.

La lutte contre les changements climatiques nous impose de changer nos façons de faire. En ce sens, les projets de transport collectif se multiplieront au cours des prochaines années. Par un effort soutenu, le gouvernement peut poser les balises de l’essor du développement ferroviaire au Québec. Avec la contribution d’Investissement Québec, objet d’une récente refonte, et de la Caisse de dépôt, le gouvernement doit contribuer positivement au développement de ce secteur de pointe.

En ce sens, M. Fitzgibbon a bien raison : le maintien d’emplois au Québec renvoie à une conception bien politique des choses. Au gouvernement de François Legault d’en saisir l’occasion.

 

Wagons Azur : Une confirmation bienvenue

Deux syndicats de la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN — le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière et le Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada — ont reçu, le 12 novembre dernier, la confirmation de la commande de 153 nouvelles voitures Azur conçues spécifiquement pour la Société de transport de Montréal.

Le contrat pour la production de la première série des 468 voitures Azur, commandée en 2010 et qui se terminera à la fin de 2018, a été prolongé en avril 2018 pour une seconde commande de ces wagons qui desserviront le réseau montréalais. Après avoir terminé la production et l’assemblage de la première commande, les salarié-es des deux usines attendaient impatiemment l’octroi des sommes promises par le gouvernement fédéral qui confirmerait la seconde commande.

À La Pocatière, les travailleuses et les travailleurs de Bombardier attendaient la confirmation de cette commande depuis le mois d’août dernier. Celle-ci vient consolider 170 emplois à l’usine du Bas-Saint-Laurent. Il s’agit donc d’une excellente nouvelle à court et moyen terme pour l’économie locale de cette région qui bénéficie toujours des retombées économiques de ces contrats publics.

Chez Alstom à Sorel, comme les travailleuses et les travailleurs arrivaient à la toute fin de la production de la première série de voitures Azur à la fin du mois de novembre 2018, ils étaient prêts à relancer la production des bogies, des moteurs et des systèmes de contrôle, de communication, d’information et de vidéosurveillance de ces nouveaux trains.

La confirmation de cette commande renforce la reconnaissance de l’expertise développée par ces deux entreprises liées en consortium qui produisent fièrement des véhicules voués au transport collectif. Plus largement, partout au Québec, chaque consolidation d’emplois locaux de qualité maintient plusieurs autres emplois indirects bénéfiques pour l’économie de nos régions.

Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière–CSN regroupe plus de 380 membres alors que le Syndicat des travailleurs de Alstom Transport Canada–CSN compte environ 75 membres.


Peinturés dans le coin
Au moment d’écrire ces lignes, le Syndicat des employés de Sico (SES—CSN) et le Syndicat des employé-es de Sico de Longueuil (SESL—CSN) demeuraient toujours en attente d’une rencontre avec leur employeur à la suite de l’annonce de la cessation des activités de l’entreprise au Québec le 14 novembre dernier.

« Plusieurs précisions sur la situation restent à venir et de nombreuses questions sur ce qui s’en vient demeurent sans réponse puisque la fermeture ne sera annoncée qu’en septembre 2019 et l’échéancier précis n’est pas encore connu pour le moment », de préciser Sylvain Charbonneau, président du SES—CSN.

« Nous trouvons désolant qu’une entreprise fondée au Québec et enracinée de la sorte, qui détenait historiquement une solide réputation, se comporte de la sorte avec ses salarié-es. Malgré l’affection de la clientèle à cette grande marque, PPG, dont le siège social est à Pittsburgh, a choisi de mettre cavalièrement un terme à ses opérations au Québec, ce que nous déplorons vigoureusement », de renchérir Normand Dubé, président du SESL—CSN depuis 1990.

Le Syndicat des employé-es de Sico Longueuil—CSN regroupe 45 salarié-es alors que le Syndicat des employés de Sico—CSN compte environ 70 travailleuses et travailleurs.