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Usine de papier de Clermont : des prouesses mécaniques et humaines pour se protéger

« À la bobineuse, il y avait un gars de trop dans l’habitacle climatisé. On a pris l’habitacle d’une autre machine inactive et on l’a installé sur celle qui est encore en production. Ensuite, nous avons posé un plexiglas dans le premier habitacle et les trois travailleurs peuvent maintenant diriger les opérations sans risquer de se contaminer l’un l’autre », explique le président du syndicat, Claude Rouleau. Cette demande syndicale a été acceptée par l’employeur et réalisée par des mécaniciens retraités de l’usine, qui travaillent maintenant pour de petites compagnies qui ont signé des contrats avec l’usine.

Cet exemple est l’un des nombreux moyens mis en place dans les derniers jours à l’usine de papier Résolu de Clermont à la suite des demandes syndicales. Le nouveau comité paritaire de crise ajoute des mesures de jour en jour, comme des équipes de nettoyage et de désinfection, l’ouverture d’une ancienne sortie d’urgence pour éviter les croisements à l’entrée des vestiaires et des douches, le maintien de certaines portes ouvertes, la réallocation des casiers pour augmenter la distanciation, le décalage des heures pour diminuer les croisements de personnes, l’installation de murs de distanciation pour les opérateurs, l’installation d’un bonhomme en bois à l’entrée de l’usine pour rappeler la nécessaire distanciation de deux mètres, la pose prochaine d’un autocollant humoristique sur les casques pour faire un rappel constant de cette règle, etc. Cela dit, certains problèmes persistent, comme le manque de visières de protection. Avec les demandes du secteur de la santé pour cet équipement, le syndicat est toutefois conscient que ça ne va pas se régler du jour au lendemain. Une prise de température des travailleurs et des travailleuses qui entrent à l’usine est par ailleurs prévue dès lundi prochain.

Le groupe Facebook du syndicat sert plus que jamais. Quelque 91 syndiqué-es, sur un total de 120, suivent maintenant le groupe. C’est une quarantaine de plus qu’avant, en deux jours ! Toutes les nouvelles règles sont diffusées sur ce groupe et plusieurs commentaires servent à alimenter le comité avec des arguments crédibles. Le manque de communication était l’un des principaux problèmes au début de la crise.

Un comité paritaire devenu très efficace
« On est à la guerre pis on ne voit pas l’ennemi. On a décidé de s’arrêter à ce qu’on peut faire tout de suite, au jour le jour », explique Éric Marinoff, vice-président santé-sécurité du syndicat et membre du comité qui se réunit tous les jours à 9 h, par téléphone. Ce comité est composé du président et du vice-président ainsi que du gérant de l’usine, de la directrice des ressources humaines et du responsable patronal de la santé-sécurité. Au début, Éric Marinoff explique que le comité comprenait tous les membres de l’exécutif. Il devenait toutefois difficile de faire avancer rapidement les demandes des membres, comme la crise actuelle l’exige.

La collaboration avec l’employeur n’était pas parfaite au début de la crise, alors que les patrons voulaient imposer les directives corporatives et celles du gouvernement sans tenir compte de l’apport des employé-es. « J’ai dit au patron, si tu veux que ça marche, tu vas faire ça avec nous autres. Ce sont peut-être les petits détails amenés par tous les travailleurs qui vont faire la différence à l’autre bout et faire en sorte que l’usine reste ouverte », insiste Claude Rouleau, qui souligne l’excellence du travail d’équipe depuis cette prise de position.

Le vice-président de Marinoff a par la suite effectué une tournée d’audit, partout dans l’usine et en restant sur le pas de la porte, afin de répertorier les mesures en places et celles que les travailleuses et les travailleurs demandaient. Un gros travail a ensuite été réalisé, en particulier du 25 au 31 mars, pour mettre en place tout ce qui pouvait l’être. Environ 80 % des mesures souhaitées sont réalisées à ce jour.

« Il faut prendre le temps d’écouter », ajoute Éric Marinoff en précisant qu’il n’est pas toujours simple de rassurer certains membres, surtout lorsque quelqu’un de leur famille est immunodéprimé, plus vulnérable ou encore hypocondriaque. Il s’est régulièrement levé à 5 h du matin pour peaufiner des solutions dont il parlait au président vers 6 h et qu’il présentait ensuite au comité, à 9 h, pour régler ça au plus vite. Malgré des discussions avec quelques membres où le ton a monté, le climat est maintenant relativement bon pour un temps de crise. Le vice-président salue notamment le travail du comité santé-sécurité et en particulier celui de Christina Dallaire qui a fait de nombreuses suggestions. Le conseiller de la CSN, Dominic Demers, a également joué un rôle, dès le départ, pour que le syndicat se place « en mode prévention ».

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