Voir loin, viser juste | 65e Congrès de la CSN

Bilan des mandats du 64e Congrès de la CSN

Introduction

Les congrès de la CSN sont l’occasion d’adopter des propositions qui orientent nos actions pour le mandat à venir. Ces propositions touchent des sujets et des enjeux jugés prioritaires.

Au terme du mandat du 64e Congrès, il est opportun de dresser un bilan de nos réalisations, tout en pointant, lorsque nécessaire, ce qui reste à faire. Cet exercice demeure, à maints égards, difficile. Les propositions adoptées couvrent plusieurs champs d’activité. Leur mise en œuvre implique l’engagement d’une multitude d’intervenants dans nos différentes organisations. Au fil des mois, certains enjeux sont laissés de côté, souvent parce que les circonstances ne sont pas favorables. Il arrive aussi que la conjoncture nous impose un ordre du jour imprévu lors des travaux du congrès. Ce fut le cas lors du dernier mandat.

Une conjoncture qui appelle une vaste mobilisation

Lorsque les travaux préparatoires au 64e Congrès ont débuté, le retour au pouvoir du Parti libéral du Québec, après à peine 18 mois dans l’opposition, apparaissait peu probable. Certes, le Parti québécois formait un gouvernement minoritaire. Mais l’usure du pouvoir et les scandales de corruption qui entachaient toujours le Parti libéral laissaient présager qu’il ne formerait pas aussi rapidement un nouveau gouvernement.

Alors qu’il en fut très peu question au cours de la campagne électorale – la Charte des valeurs et l’enjeu de la souveraineté occupant presque tout l’espace médiatique – le gouvernement de Philippe Couillard a, dès son arrivée au pouvoir, imposé une austérité budgétaire. Après une mise en scène visant à dresser un portrait catastrophique des finances publiques[1], il s’est employé à atteindre rapidement le déficit zéro et à réduire la dette en décrétant d’importantes compressions dans les dépenses. Notre réponse n’a pas tardé. La CSN s’est rapidement déployée et a été au cœur de la mobilisation sociale visant à contrer les visées du gouvernement et à défendre les services publics.

Nos actions ont été multiples :

  • Mise sur pied du collectif Refusons l’austérité regroupant des organisations syndicales, des associations étudiantes et des organismes communautaires;
  • Organisation d’actions d’envergure telles que la manifestation du 29 novembre 2014 et les perturbations du 1er mai 2015 ainsi que des mobilisations régionales et sectorielles liées à la conjoncture;
  • Actions de sensibilisation auprès de la population pilotées par les conseils centraux et les fédérations pour dénoncer les choix du gouvernement libéral et les impacts de l’austérité.

À l’automne 2015, le Front commun a pris le relais. Plusieurs actions ont été organisées, dont :

  • Une manifestation monstre le 3 octobre, à Montréal, rassemblant près de 150 000 personnes;
  • Trois jours de grève rotative en novembre;
  • Une journée de grève nationale le 9 décembre, impliquant plus de 400 000 salarié-es.

Les mois qui ont suivi n’ont pas mis un frein à notre lutte contre les mesures d’austérité du gouvernement de Philippe Couillard. Mais la négociation du secteur public tout comme le vote dans le réseau de la santé et des services sociaux découlant de la Loi 30 ont imposé un rythme différent.

Cela dit, notre mobilisation pour une autre vision des finances publiques et pour des réinvestissements substantiels dans les services publics devra se poursuivre dans les mois à venir. Le discours du gouvernement voulant que sa gestion serrée des finances publiques lui a permis de retrouver des marges de manœuvre ne doit pas faire illusion. Les services publics subiront pendant des années les effets de l’austérité. De plus, à ce jour, les annonces de réinvestissement ne compensent pas les compressions passées. Le gouvernement n’a pas écarté sa volonté d’utiliser ses marges de manœuvre pour abaisser les impôts et réduire la dette. Le retour au pouvoir des libéraux signifiera la poursuite de cette stratégie. Les services publics continueront d’écoper et la privatisation d’être envisagée.

C’est d’ailleurs dans cet esprit que nous avons amorcé les travaux en vue du 65e Congrès. 

Thème 1
Travail et emploi

Le 64e Congrès s’est longuement penché sur les enjeux touchant l’emploi et le travail. Quatre problématiques ont été traitées : la sécurité du revenu tout au long de la vie, la protection des emplois, la qualité du travail et l’écologisation des emplois.

Sécuriser le revenu tout au long de la vie

À l’heure actuelle, des milliers de personnes sont à la recherche d’un emploi. Dans plusieurs régions du Québec, le taux de chômage demeure élevé. De plus, près de quatre emplois sur dix sont atypiques (38 %), c’est-à-dire à temps partiel, temporaire, autonome ou obtenu par l’entremise d’une agence de placement.

Nous réclamons depuis plusieurs années des changements majeurs aux législations du travail afin qu’elles protègent adéquatement l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, particulièrement celles et ceux qui occupent des emplois atypiques. Nous dénonçons la pauvreté au travail et réclamons un salaire minimum qui assure une vie décente. Nous revendiquons des programmes sociaux accessibles et qui assurent une réelle protection du revenu.

Au cours du dernier mandat, nous sommes intervenus sur plusieurs enjeux touchant la sécurité du revenu tout au long de la vie. Ces interventions, nous les avons menées le plus souvent possible en alliance avec d’autres organisations syndicales et des groupes de la société civile. Nous avons été particulièrement actifs sur les dossiers de l’assurance-emploi et des régimes de retraite, tant publics que privés. Soucieux de combattre la pauvreté sous toutes ses formes, nous avons revendiqué la reconnaissance du droit à une vie décente pour les personnes sans emploi qui dépendent de l’aide sociale. La consultation sur le 3e plan d’action gouvernemental en matière de lutte contre la pauvreté découlant de la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale (2002) a servi de tribune pour réclamer, entre autres, une bonification des prestations de l’aide sociale. Avec la CSD, la CSQ et la FTQ, nous avons déposé un mémoire et fait des représentations en commission parlementaire sur le projet de loi 70 portant sur l’adéquation formation-emploi. À cette occasion, nous avons fortement dénoncé l’approche punitive privilégiée par le gouvernement. Outre de ne pas avoir fait ses preuves en matière de participation au marché du travail, l’imposition de pénalités financières aux premiers demandeurs d’aide sociale qui refusent de participer à des mesures d’insertion va clairement à l’encontre du droit à un revenu décent.

Combattre la précarité en emploi et réduire les inégalités sur le marché du travail passe par une modernisation de la Loi sur les normes du travail (LNT). La dernière révision, bien incomplète, date de 2002. Cela passe aussi par un rehaussement du salaire minimum.

Nous sommes partie prenante de la campagne 5-10-15 qui porte trois revendications : connaître ses horaires 5 jours à l’avance; avoir 10 jours de congés payés pour maladie ou responsabilités familiales; fixer le salaire minimum à 15 $ l’heure.

La CSN est membre de la coalition pour la conciliation famille-travail-études qui réclame une loi-cadre sur la conciliation, mais aussi plusieurs modifications à la Loi sur les normes de travail pour faciliter les responsabilités familiales.

Avec d’autres organisations syndicales, nous revendiquons une bonification du Régime de rentes du Québec similaire à ce qui se fait dans le reste du Canada.

Dans tous ces dossiers, de nombreuses représentations politiques ont été faites : dépôt de mémoires et participation à des commissions parlementaires; rencontres avec le premier ministre ou avec des ministres dans le cadre du 1er mai, du 8 mars, des consultations prébudgétaires, etc.; travaux et échanges au Conseil consultatif sur le travail et la main-d’œuvre (CCTM).

Une réflexion sur le revenu minimum garanti comme solution au problème de la pauvreté est aussi amorcée. À l’heure où le gouvernement libéral envisage l’instauration de cette mesure au Québec, nous devons réfléchir à cette question et proposer des solutions progressistes.

Protéger les emplois en luttant contre la sous-traitance

Ces dernières années, les employeurs, du privé comme du public, ont accéléré le recours à la sous-traitance, à la privatisation et aux agences de placement de personnel. Cette tendance fragilise le lien d’emploi et contribue à la dégradation des conditions de travail de l’ensemble des travailleuses et des travailleurs, tant pour ceux qui sont employés par l’entreprise que ceux qui le sont par les compagnies sous-traitantes ou par les agences de placement.

Avec l’appui du Comité interfédération du secteur privé (CISP

), plusieurs fédérations du secteur privé ont abordé cet enjeu au cours du dernier mandat. Comité de travail, clause-type sur la sous-traitance, journée thématique, tournée d’assemblées générales, aide financière particulière pour des syndicats en conflit lié à la sous-traitance, sont autant d’exemples des actions entreprises et des avenues qui ont été explorées.

Agir sur la qualité du travail

Depuis des années, les employeurs procèdent à des restructurations et font des choix de gestion qui modifient l’organisation du travail et affectent la santé des travailleuses et des travailleurs sous prétexte d’accroître la productivité et leur compétitivité. Pas étonnant que dans plusieurs milieux de travail, les problèmes de stress et de santé psychologique soient en croissance.

Depuis des années, la CSN s’est investie dans la prévention en matière de santé et de sécurité au travail et a fait de la santé psychologique une priorité. Le 64e Congrès a réaffirmé l’importance de ce dossier et a entraîné l’adoption d’un deuxième plan d’action. Ce plan d’action ambitieux vise le développement d’une culture syndicale de prévention en offrant aux syndicats différents moyens et outils pour remédier au problème.

En 2014, la Semaine nationale de la santé et sécurité au travail s’est tenue sous le thème de la santé psychologique. Plusieurs syndicats ont tenu des kiosques ou organisé des conférences sur le sujet.

Dans le but de recenser les modèles d’organisation du travail favorables à la santé psychologique et pour réfléchir aux façons d’en faire la promotion, une brochure destinée aux syndicats, Agir en organisation du travail, a été produite. Celle-ci présente les différents modes d’organisation du travail et les facteurs favorables à la santé psychologique.

Des lignes directrices de négociation de clauses de conventions collectives favorables à la santé psychologique ont été développées. Des formations dans les équipes de travail pour soutenir les conseillères et les conseillers syndicaux ont aussi été données.

Les militantes et les militants peuvent aussi bénéficier d’une formation sur la santé psychologique et l’organisation du travail (SPOT). Le guide de la formation ainsi qu’un diaporama est d’ailleurs disponible sur le site Web de la CSN.

Nous avons aussi produit un guide de sensibilisation sur la santé psychologique ainsi qu’une brochure intitulée : Comment convaincre votre employeur de prévenir les troubles de santé psychologique sans trop vous fatiguer. Tout ce que vous avez toujours voulu savoir et que votre employeur n’a jamais osé calculer. Des grilles électroniques à remplir viennent compléter le guide et la brochure.

Nous sommes aussi particulièrement actifs sur les questions de surcharge de travail et d’intensification du travail. Nous accompagnons les syndicats dans des démarches d’analyse et d’observation de leur milieu de travail et nous les appuyons lors d’interventions auprès de leur employeur. De plus, un guide de négociation sur la charge de travail est en cours de production.

Un document portant sur les étapes essentielles d’un retour au travail durable à la suite d’un problème de santé psychologique et sur des lignes directrices de négociation était aussi en production au moment d’écrire ces lignes.

Au printemps 2017, les membres des comités de condition féminine et de santé et sécurité du travail ont pu explorer les enjeux relatifs au travail émotionnellement exigeant et réfléchir sur le sens du travail. Ces réflexions feront l’objet de suivis et ont conduit à dresser les jalons des interventions à venir.

La violence et le harcèlement psychologique au travail demeurent au cœur de nos préoccupations. Formation des militantes et des militants, diffusion d’un guide de sensibilisation, rencontres avec les conseillères et les conseillers syndicaux, font partie de nos interventions. Des capsules d’information sur le harcèlement psychologique à l’intention des conseillères et des conseillers syndicaux sont en cours d’élaboration et seront disponibles d’ici la fin de l’année 2017.

La prise en charge de la santé et sécurité du travail par les syndicats

La CSN, de concert avec la Fédération du commerce, a mené un projet-pilote sur la prise en charge de la santé et de la sécurité par les syndicats. Cette intervention terrain a favorisé la formation des responsables syndicaux en santé-sécurité du travail. Elle a aussi permis d’appuyer des syndicats dans l’implantation d’une démarche systématique d’identification et de résolution de problèmes. Les syndicats concernés ont, à terme, construit un agenda syndical en lien avec la santé et la sécurité du travail. Ils se sont dotés de plans d’action à moyen et à long terme. Ils ont développé des stratégies pour faire valoir leurs revendications. Ces projets ont aussi favorisé la visibilité du travail syndical en santé et sécurité auprès des membres.

Les réseaux d’entraide

Les réseaux d’entraide sont sans contredit des ressources déterminantes qui agissent sur la santé psychologique au travail. Les différents milieux qui ont la chance de pouvoir compter sur des entraidantes et des entraidants voient leur action syndicale enrichie par des réalisations qui visent l’amélioration de la qualité de vie au travail. La CSN soutient le développement des réseaux d’entraide dans les régions du Québec de différentes manières : formations, rencontre des responsables régionaux au développement de l’entraide, animation de la journée nationale de l’entraide (2 février), production d’outils, etc. Une recherche en cours actuellement nous permettra de cibler les conditions favorables à la mise en place de ces réseaux ainsi qu’à leur maintien.

Écologiser les emplois

La protection de l’environnement est certainement l’un des grands défis du 21e siècle. La victoire contre les changements climatiques est loin d’être acquise. L’écologisation des emplois est une réponse aux défis posés par la lutte contre les changements climatiques, la réduction de la pollution et la protection des écosystèmes. La CSN a la volonté d’agir sur ces enjeux dans les milieux de travail en visant la réduction de l’empreinte écologique des activités des travailleuses et des travailleurs dans les établissements et les entreprises.

C’est en ce sens qu’elle a mené une campagne d’information : Vert la solidarité, laquelle s’est échelonnée sur trois ans. Celle-ci avait pour objectif d’informer et d’outiller les syndicats, les fédérations et les conseils centraux sur les pratiques environnementales à adopter en milieu de travail. Plusieurs capsules vidéos ont été produites, une affiche ainsi qu’une brochure intitulée Écologiser les milieux de travail.

La CSN a développé un projet qui consiste à accompagner quatre syndicats membres de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP) et de la Fédération du commerce (FC) afin d’écologiser ou de verdir leur milieu de travail. Pour ce faire, les syndicats devaient identifier les enjeux environnementaux et les conséquences sur l’environnement de leurs activités. Au cours de cette expérience, nous souhaitions qu’ils développent leur autonomie quant aux questions environnementales afin d’amorcer et de perpétuer des comportements écoresponsables dans les milieux de travail. Le travail de ce projet est bien amorcé, un bilan et des suites sont à prévoir.

Le suivi de la réglementation

Trop souvent, des employeurs contreviennent à la réglementation en environnement sans que les syndicats, les travailleuses et les travailleurs en soient informés. Pourtant, cette connaissance de la réglementation pourrait leur permettre de mieux faire respecter leur droit et de protéger l’environnement.

Quatre syndicats de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM) ont été ciblés afin de les soutenir pour qu’ils connaissent mieux les réglementations environnementales qui les concernent et qu’ils puissent agir syndicalement. Nous souhaitons, par ces projets-pilotes, que les syndicats soient mieux outillés pour faire leur travail syndical de prise en charge des différentes réglementations. Ils pourront aussi constater que celles-ci ne sont pas nécessairement signe de perte ou de transfert d’emplois si le syndicat travaille en amont, prévoit leurs répercussions et agit en conséquence. Encore ici, le travail est bien amorcé et le bilan que nous ferons déterminera la suite des choses.

Thème 2
Syndicalisme et rapport de force

Contrer l’offensive anti-ouvrière et antisyndicale au Canada

Sous le règne du Parti conservateur de Stephen Harper, le gouvernement fédéral a multiplié les attaques contre les droits des travailleuses et des travailleurs et a lancé une véritable offensive antisyndicale. Dans ce contexte, il fallait se préoccuper des agissements du gouvernement fédéral et construire une riposte aux politiques de droite. La CSN a travaillé activement à forger des alliances pancanadiennes.

Nous avons été impliqués dans le Forum social des peuples qui s’est tenu à Ottawa en août 2014. Outre de dénoncer les politiques de droite, ce forum avait pour objectif de renforcer les liens entre les organisations de la société civile ainsi qu’avec les militantes et les militants autochtones du Québec et du reste du Canada. À ce titre, on peut parler d’un succès. La CSN a coordonné l’assemblée de convergence des mouvements sociaux qui a clos le forum. Cette assemblée a adopté une déclaration visant à battre les conservateurs. Si le Forum n’a pas permis de bâtir des alliances pancanadiennes à la hauteur des attentes, il n’en demeure pas moins que la mobilisation des groupes canadiens a été remarquable et a permis de battre les conservateurs.

À compter de novembre 2014, des discussions ont eu lieu au sein de la coalition Pas de démocratie sans voix pour agir en commun contre les conservateurs. Un site web a été mis en place et une campagne de lettres publiques a été lancée.

Nous avons aussi été engagés dans les semaines précédant le déclenchement de la campagne électorale fédérale. Plusieurs outils de sensibilisation ont été développés : brochure sur le bilan du gouvernement Harper et sur ses positions anti-ouvrières et antisyndicales; numéro spécial de Perspectives CSN, affiches et autre matériel, questions aux différents partis politiques avec publication des réponses. Ces outils ont été accompagnés d’actions sur le terrain portant sur des enjeux spécifiques : porte-à-porte de militantes et militants UCCO-SACC-CSN dans cinq circonscriptions; campagne sur la qualité de l’information et la défense de Radio-Canada, lettres d’opinion dans les médias, débats, etc. Sans s’attribuer le mérite de la défaite des conservateurs, il est probable que nos interventions ont contribué à les chasser du pouvoir.

Améliorer notre rapport de force en négociation

La mondialisation et la financiarisation de l’économie ont profondément transformé la gestion des entreprises et l’organisation de la production. Les exigences de rendement pour les actionnaires favorisent le recentrage des activités vers les plus lucratives, et la quête de flexibilité.

Ces transformations ont des conséquences indéniables sur notre rapport de force en négociation. Elles montrent également les limites de notre système décentralisé de négociation collective. Sous le prétexte de la mondialisation, les entreprises multiplient les menaces de délocalisation ou de fermeture et mettent en concurrence leurs propres établissements pour obtenir des concessions salariales.

Le 64e Congrès s’est penché sur l’importance d’une analyse rigoureuse du rapport de force avant d’entreprendre une négociation. Nous avons aussi discuté des alliés potentiels et des alliances possibles avec d’autres syndicats ou organisations, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la CSN. Au cours du mandat, les fédérations du secteur privé ont poursuivi les réflexions au sein du CISP. La FIM et la FC ont profité de leur congrès en mai 2015 pour adopter une résolution portant sur les alliances nationales et internationales.

Les fédérations ont aussi initié des contacts avec plusieurs syndicats canadiens dans leurs domaines d’activités respectifs.

Le Forum social mondial qui s’est tenu en août 2016 à Montréal a permis d’approfondir la problématique des alliances intersyndicales. Plusieurs activités ont été organisées, dont :

  • Un atelier sur les alliances syndicales internationales avec la CSC belge;
  • Une activité sur la bouteille brune avec la FC, les Métallos et les TUAC;
  • Des discussions et des échanges avec des délégations syndicales de la Belgique.

Finalement, le projet de tenir des États généraux sur le syndicalisme, en association avec les autres organisations syndicales, n’a pu se concrétiser au cours de dernier mandat. Toutefois, ce projet est toujours en discussion et pourrait très bien aboutir au cours du prochain mandat.

Moderniser les dispositions anti-briseurs de grève

S’il y a un dossier qui n’a pas cheminé comme nous l’aurions souhaité, c’est bien celui de la modernisation de la Loi anti-briseurs de grève.   Cette revendication demeure toutefois prioritaire pour la CSN. Dans les mois à venir, nous devrons examiner les meilleures façons de la remettre à l’ordre du jour. Cela dit, dans un contexte où le gouvernement est peu favorable aux demandes syndicales, une discussion sur le Code du travail demeure un sujet particulièrement sensible.

Prendre l’offensive en syndicalisation

Si le mouvement syndical québécois a bien résisté à la vague néolibérale, les prochaines années risquent d’être plus incertaines. L’année 2016 affiche un léger recul du taux de syndicalisation. Il est trop tôt pour dire si cela marque le début d’une tendance à la baisse. Toutefois, les changements attendus sur le marché de l’emploi avec, entre autres, une croissance plutôt faible de la création d’emplois et la prévalence de petites entreprises, laissent présager une progression modeste du nombre d’emplois syndiqués. Dans ce contexte, l’importance de redoubler d’efforts en syndicalisation n’aura jamais été aussi cruciale.

Le 64e Congrès souhaitait donc envoyer un signal clair sur le front de la syndicalisation. Le développement d’un plan stratégique sur six ans – deux mandats – a été adopté. Un premier rapport d’étape a été présenté au Conseil confédéral de mars 2016 et un rapport de mi-mandat sera présenté au 65e congrès.

Sans reprendre le détail de ces rapports, soulignons ici certaines réalisations : déconcentration des ressources du service de syndicalisation afin de mieux intervenir dans certaines zones géographiques où se concentre une masse critique d’entreprises privées; élaboration d’un plan stratégique qui donne priorité aux champs de juridiction couverts par la Fédération manufacturière (FIM) et la Fédération du commerce (FC); développement d’un réseau de militantes et de militants agissant à titre d’agents multiplicateurs en syndicalisation et d’un groupe de militants déployés sur le terrain dans les secteurs prioritaires identifiés par la FIM et la FC; campagne de visibilité, etc.

Défendre et soutenir les travailleuses
et les travailleurs atypiques et précaires

L’une des premières façons de soutenir et de défendre les travailleuses et les travailleurs qui occupent des emplois atypiques, souvent précaires, est de les informer. Trop souvent, les personnes en situation de vulnérabilité sur le marché du travail ne connaissent même pas leurs droits.

Depuis plus de deux ans, la CSN a développé un partenariat avec le Centre des travailleurs immigrants (CTI). Notre collaboration se concentre auprès de deux groupes : l’Association des travailleuses et travailleurs d’agences de placement (ATTAP) et l’Association des travailleuses et des travailleurs étrangers temporaires.

Le CTI favorise ouvertement la syndicalisation et tente d’organiser les travailleuses et travailleurs non syndiqués, dont plusieurs d’entre eux proviennent de milieux de travail traditionnellement ouverts à la syndicalisation, comme les entrepôts ou la production alimentaire. Les travailleurs d’agences de placement représentent la quasi-totalité de la main-d’œuvre des entrepôts et des centres de distribution d’entreprises commerciales.

Les interventions du Service de syndicalisation visent à soutenir l’organisation de ces deux associations. Nous les appuyons par notre solidarité et notre soutien financier, tout en respectant leur indépendance et leur culture militante.

Le CTI est un carrefour essentiel pour les travailleuses et travailleurs atypiques et précaires. Ces derniers sont présents dans des milieux où l’organisation du travail rend difficile l’application du Code du travail en matière de syndicalisation. Il est important de les appuyer dans les milieux où nous croyons qu’un rapport de force peut se développer. Toutes les conditions sont réunies pour que nous puissions envisager une lutte pour la syndicalisation, et le CTI est l’une des clés pour ce défi. Notre relation avec le CTI repose sur notre présence sur le terrain et notre travail conjoint.

Élargir l’adhésion à la CSN

La fragmentation du marché du travail est manifestement l’une des causes principales de la difficulté à susciter l’adhésion syndicale. Trop de personnes occupant des emplois à temps partiel, temporaires (contractuels ou sur une base saisonnière), recrutées par l’entremise d’agences de placement ou qui ont un statut de travailleuse ou de travailleur autonome, sont présentement exclues de la syndicalisation.

La CSN, par l’entremise des services de syndicalisation et des communications et de la FC, a aussi préparé un projet d’association basé sur l’adhésion individuelle des travailleuses et des travailleurs. Ce dernier, style « clé en main », pourra être adapté à une majorité de secteurs d’activité pour lesquels la syndicalisation traditionnelle peine à obtenir des résultats convaincants. Le rôle de ce type d’association est essentiellement :

  • De défendre et de promouvoir les intérêts de ses membres et de les encourager à se regrouper afin de partager leur expérience;
  • D’être le porte-parole de ses membres pour tout ce qui a trait à la protection de leurs intérêts et de leurs droits individuels;
  • De favoriser la mise en commun des services-conseils de défense des droits des membres de la corporation;
  • De faire connaître aux différents décideurs municipaux, provinciaux et fédéraux, les difficultés d’exercice de la profession des membres de la corporation;
  • D’informer les membres sur les avantages d’être syndiqués.

Il ne s’agit pas d’une campagne de syndicalisation à proprement parler. L’adhésion individuelle par des travailleuses et des travailleurs sur une base régionale, sectorielle ou professionnelle, ne permet pas de créer une association de salarié-es accréditée au sens du Code du travail. Cependant, si la démarche suscite de l’enthousiasme chez les personnes visées, elle permettra éventuellement de créer de nouveaux contacts et de cibler des établis­se­ments où une démarche de syndicalisation serait envisageable à court, moyen ou long termes.

Il faut souligner les initiatives de la FIM pour favoriser la syndicalisation de petits groupes. Le projet de création du Syndicat des travailleuses et travailleurs des industries manufacturières–CSN (SSTTIM–CSN) permettant le regroupement de petits groupes au sein d’une seule structure administrative devrait permettre de rejoindre des gens qui souhaitent se syndiquer, mais qui travaillent dans de petites unités qui manquent souvent de ressources pour s’investir dans une structure plus conventionnelle.

Redynamiser la démocratie syndicale

Depuis plusieurs années maintenant, la vie syndicale est au centre des priorités de l’ensemble des organisations de la CSN.

Le 64e Congrès a réaffirmé la centralité d’une vie syndicale et démocratique forte pour la vitalité de notre mouvement.

Nous avons souligné certaines lacunes en matière de démocratie syndicale. Les manifestations d’un manque de dynamisme syndical sont variées : distance entre les membres d’une part et les élu-es et les salarié-es d’autre part, faible participation aux différentes instances, difficulté à représenter la diversité et à intégrer les nouvelles générations ainsi que les personnes des communautés culturelles, etc.

Le 64e Congrès a appelé non seulement à poursuivre les efforts pour améliorer l’adhésion et la participation des membres, mais à aller encore plus loin. L’édition 2015 de l’Université syndicale d’hiver de la CSN[2] a d’ailleurs fait de la démocratie et de l’exercice du leadership son thème central. Cette activité, qui réunit les dirigeants élus de notre organisation, a permis d’échanger sur différents moyens pour améliorer nos pratiques démocratiques.

Chaque année, la CSN met en place des campagnes de mobilisation sur des enjeux importants pour ceux et celles que nous représentons et pour l’ensemble de la société. Nous oublions trop souvent que ces campagnes sont l’occasion de générer des échanges et des débats avec les syndicats et avec les membres. À cet égard, la campagne Refusons l’austérité, qui s’est échelonnée sur l’ensemble du dernier mandat, a permis de rejoindre et d’entendre le point de vue de milliers de personnes membres de notre organisation. Assemblées syndicales, tournée de syndicats, conférences, actions de visibilité sont autant d’exemples d’activités réalisées.

La démarche de consultation en préparation du 65e Congrès s’inscrit aussi dans cette volonté de renouveler nos pratiques et de favoriser une plus grande implication des membres. Il faut rappeler que près du quart des syndicats ont répondu à l’appel.

Cela dit, il faut admettre que cette priorité n’a pas reçu l’attention que nous aurions souhaitée au départ. Le comité de travail qui devait se pencher sur notre fonctionnement et nos pratiques n’a pas vu le jour. Le comité d’orientation de la CSN évaluera la meilleure façon de donner suite à cette proposition qui demeure tout à fait pertinente. Nous sommes aussi conscients que plusieurs syndicats ont des attentes à cet égard. Nous devrons y répondre.

Le comité d’orientation se penchera aussi sur la problématique des médias de gauche. Il faut toutefois souligner que la CSN soutient déjà financièrement des publications progressistes. Nous intervenons aussi souvent dans les médias pour faire valoir un point de vue progressiste. À l’heure où les médias traditionnels peinent à survivre, la question d’un investissement important dans les médias est loin d’être anodin. Elle se pose aussi en regard de la place de plus en plus grande prise par les médias sociaux.

Par contre, nous avons été particulièrement actifs au chapitre de l’information et de l’utilisation des nouvelles technologies. Le 64e Congrès a été l’occasion de discuter des possibilités offertes par Internet et les médias sociaux pour stimuler les échanges et la participation des membres en dehors des instances officielles. Ni solution miracle, ni substitut aux contacts directs ou à la tenue d’assemblées syndicales, ces outils méritent d’être mis à profit. D’ailleurs, des syndicats les ont déjà intégrés à leur fonctionnement.

Diversifier les moyens de communication et les sources d’information

Première organisation non gouvernementale québécoise présente sur le Web, la CSN a un site Internet depuis 1995. Pour réaliser le mandat du dernier congrès, un nouveau site Internet, plus convivial et pratique, était indispensable. Ce nouveau site a été mis en ligne à la fin du printemps 2016. Il a été entièrement conçu par le Service des communications qui le gère sans ressources externes. En raison de son volume, le contenu de l’ancien site n’a pas encore été complètement transféré vers le nouveau site. Cette opération est en cours. Cependant, les pages les plus consultées ont migré.

Depuis son lancement en avril 2016, la nouvelle plateforme nous a permis d’assurer la production de microsites et d’autres outils Web sans avoir besoin de ressources externes. On trouve parmi ces sites et ces outils :

  • des sites permanents pour le 28 avril (28avril.org) et la Semaine nationale de la santé et de la sécurité au travail (semainesst.org);
  • des microsites pour les campagnes confédérales. Citons, entre autres, Cher Stephen, Bye bye Harper, site pour les élections fédérales, incontournable.info, sesyndiquer.quebec, vertlasolidarite.org;
  • d’autres outils Web comme un site et un système d’inscription électronique pour l’École de la relève syndicale, un système de distribution en ligne pour SGS+, un système d’inscription électronique pour le colloque FNC–CSN, une communauté Web de soutien à la négociation, le site travaux.csn.info pour suivre les travaux au 1601, un formulaire de demande d’emploi électronique pour le Service des ressources humaines (disponible sous peu), un calendrier de formation en ligne pour le SRT (en développement).

Nous avons également encouragé la migration des sites vers les serveurs du Service des communications, non seulement pour les organisations affiliées, mais aussi pour d’autres projets Internet existants. Le portail de formation en santé-sécurité du travail et le site d’UCCO-SACC-CSN sont maintenant hébergés chez nous.

La mise en œuvre du nouveau site a été quelque peu retardée par l’importante mobilisation confédérale Refusons l’austérité. Pour répondre aux exigences de cette campagne, et s’assurer de bien informer nos membres sur les enjeux de ce démantèlement de l’État social québécois, un microsite Internet a été conçu par le Service des communications : refusons.org. Ce site, le plus complet au Québec pour illustrer les effets de l’austérité, est même devenu une référence. Une infolettre, nommée Info-austérité, a été diffusée hebdomadairement à quelques milliers de personnes durant plus d’une année. On y retrouvait des exemples des effets de l’austérité, les sorties publiques, des portraits, des images infographiques et des vidéos. Bref, ce qu’allait devenir éventuellement la nouvelle infolettre de la CSN.

Vidéos et autres plateformes

La CSN est aussi devenue un exemple dans le monde syndical dans la production de vidéos. D’une durée de quelques secondes à deux minutes, ces clips d’animation ou d’actualité syndicale sont un moyen très efficace de transmettre de l’information sur une mobilisation ou pour expliquer une position. Plusieurs campagnes de la CSN rayonnent grâce à ce moyen : Refusons l’austérité, semaine santé-sécurité, négo du secteur public, lutte des employé-es municipaux et des sociétés de transport, Ma place en santé, Un réseau qui fait grandir, Notre SAQ, etc. Ces clips ont aussi permis de faire connaître des revendications ou des luttes lors des conflits de travail notamment.

Certaines vidéos ont été vues plus de 400 000 fois sur les réseaux sociaux.

Des images infographiques vulgarisant et démystifiant certains contenus ont aussi été réalisées. L’une d’elles a même été vue à plus de 1,5 million de reprises sur les médias sociaux.

En plus de son site Internet, la CSN est présente sur Facebook. D’ailleurs, notre page est l’une des plus visitées parmi les pages des organisations syndicales et populaires. Elle compte plus de 20 700 abonné-es. Elle permet de diffuser de l’information du mouvement, des articles de médias, mais aussi des galeries de photos et des vidéos sur les positions et les mobilisations de la CSN et de ses organisations affiliées.

La CSN a aussi un compte Twitter, suivi par plusieurs médias et journalistes, pour communiquer rapidement nos positions. Nous avons aussi un compte YouTube et Vimeo pour diffuser nos vidéos, et un compte Instagram pour nos photos et vidéos.

Finalement, quatre membres du comité exécutif de la CSN tiennent un blogue dans le Huffington Post Québec. Le président et la 3e vice-présidente ont aussi leur compte Twitter.

En décembre 2016, la CSN a repris la diffusion de son infolettre, En mouvement. Celle-ci permet de communiquer aux militantes et militants du mouvement les dernières nouveautés qui apparaissent sur notre site Internet, en plus de faire la promotion des positions confédérales, des luttes de nos membres, etc., par des vidéos, des images infographiques, des nouvelles, des galeries de photos… Les syndicats sont invités à s’abonner à partir du site Web et à la transmettre à leurs membres.

Le site de la CSN contiendra bientôt des balados. Ce sera alors l’occasion de faire connaître des présentations, ou des conférenciers qui interviennent lors des instances de la CSN.

L’ensemble des plateformes utilisées par la CSN permet beaucoup plus d’autonomie et d’indépendance quand vient le temps de diffuser une position auprès des membres, mais aussi auprès des médias et de la population. Ces plateformes favorisent aussi une diffusion rapide de contenu plus spécialisé sur différentes campagnes sans qu’il soit toujours nécessaire d’imprimer des dépliants, comme à une certaine époque. En outre, elles permettent de comptabiliser des statistiques sur le nombre de consultations, d’ouvertures de pages, de partages de liens, etc., ce qui est impossible à faire avec les versions imprimées.

Sites pour les fédérations, les conseils centraux et les syndicats

Jusqu’à maintenant, le Service des communications a procédé aux refontes des sites de la FIM–CSN, de la FP–CSN et de la FC–CSN. Des travaux sont en cours avec les conseils centraux de Montréal, de la Montérégie, de l’Abitibi-Témiscamingue et du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il est dorénavant possible que des actualités du site de la CSN apparaissent sur ces sites; présentement nous testons le prototype et la version finale sera une partie intégrale

des refontes en cours. Lorsque les sites des fédérations et des conseils centraux qui le désirent seront complétés, des gabarits seront aussi offerts aux syndicats. Ces sites seront conçus de telle manière qu’ils présenteront en temps réel les nouveautés qui apparaîtront sur celui de la CSN, de leur fédération et de leur conseil central. Bref, même si peu de contenu est ajouté aux sites des syndicats, il y aura toujours du nouveau sur leurs sites Internet. De plus, les membres pourront s’abonner à des infolettres de leur propre syndicat par un simple clic sur leur site Web. Les exécutifs des syndicats pourront donc rejoindre rapidement leurs membres pour les informer, distribuer des tracts ou des journaux syndicaux.

Évidemment, le contenu et la gestion des mises à jour leur appartiendront. Ces nouveaux sites Internet, bien que simples et conviviaux, nécessiteront une formation qui sera donnée par les conseils centraux. Ces formations comprendront aussi un volet médias sociaux (Facebook). Cette formation et les différents outils qui appuieront les syndicats dans l’utilisation du site Internet et des médias sociaux seront disponibles en 2018.

Conclusion

Le 64e Congrès de la CSN nous a permis d’aborder des sujets d’actualité pour notre mouvement et pour la société québécoise dans son ensemble. L’amélioration des conditions de travail, la lutte contre les inégalités, la prise en compte de la question environnementale, le renforcement de notre rapport de force en négociation, le renouvellement de nos pratiques syndicales sont autant d’enjeux qui ont été débattus. L’ensemble de ceux-ci demeure tout aussi pertinent, sinon plus, dans le contexte actuel. La situation politique demeure dominée par la vision néolibérale du rôle de l’État et du développement économique, où la logique des marchés et de la concurrence s’impose dans toutes les sphères d’activité. La montée du populisme et du repli identitaire témoigne aussi d’un désarroi, mais aussi d’une colère à l’égard des politiciens et autres membres de « l’élite ». À l’interne, nous vivons aussi des moments difficiles qui nous imposent de revoir nos façons de faire. Notre engagement pour le renouvellement de notre action syndicale prendra plus que jamais tout son sens. Loin d’être terminé, le travail amorcé avec le 64e Congrès est à poursuivre avec plus de détermination que jamais.

[1] À son arrivée au pouvoir le gouvernement libéral a mandaté deux économistes, Luc Godbout et Claude Montmarquette pour dresser un portrait des finances publiques du Québec. Dans leur rapport, ceux-ci ont estimé un déficit pour 2014-2015 de 3,2 G$. Ce chiffre a été obtenu en posant l’hypothèse que l’intégralité des coûts de programmes est reconduite d’une année à l’autre. Or, dans la réalité ce n’est pas le cas, puisque plusieurs programmes qui arrivent à échéance ne sont pas reconduits. Ce que reconnaissent d’ailleurs les auteurs puisqu’ils mentionnent que les dépenses réellement engagées au cours des trois années précédant leur rapport étaient sous les coûts de reconduction. Cette façon de faire a donc eu comme effet de noircir artificiellement la situation financière du gouvernement.

[2] L’Université syndicale d’hiver de la CSN est issue du Projet de formation intégrée pour les dirigeantes et les dirigeants des organisations affiliées adopté par le bureau confédéral de la CSN, au mois de février 2008.