Résidences privées pour aîné-es : la FTQ et la CSN revendiqueront un salaire minimum à 18 $ l’heure

La FTQ et la CSN coordonneront leurs négociations dans le secteur des résidences privées pour aîné-es afin d’y établir un salaire minimum à 18 $ l’heure pour l’ensemble du personnel qui y travaille.

Lors d’une conférence de presse tenue à Montréal ce matin, le président de la FTQ, Daniel Boyer, et le premier vice-président de la CSN, François Enault, ont expliqué la nécessité de ce rehaussement salarial en raison de l’état critique de trop nombreux centres d’hébergement privés et des conditions de pauvreté auxquelles y sont soumis les préposé-es aux bénéficiaires, à l’entretien et aux services alimentaires.

« Le gouvernement reconnait lui-même les problèmes criants entraînés par les faibles salaires des centres d’hébergement privés. Voilà pourquoi, en pleine pandémie, il a été forcé de verser une subvention salariale de 4 $ l’heure aux propriétaires de résidences afin de contrer l’exode du personnel, a rappelé Daniel Boyer. La fin progressive de cette aide financière, à compter du 31 décembre prochain, ne fera qu’accentuer les difficultés d’attirer et de retenir le personnel des résidences pour aîné-es, en plus d’aggraver les conséquences désastreuses sur le plan des services aux usagères et aux usagers. »

Pour François Enault, il est complètement indécent que les fortes marges de profit des principaux acteurs de ce secteur se fassent sur le dos des travailleuses et des travailleurs. « Les marges bénéficiaires d’exploitation du secteur de l’hébergement privé au Québec frisent les 14 %, l’un des plus hauts taux au Canada. À eux seuls, les groupes Chartwell, Sélection, Maurice, Savoie et Cogir possèdent 35 % des logements de l’ensemble des résidences pour aîné-es au Québec. On parle d’entreprises dont les actifs respectifs se chiffrent en milliards de dollars et qui ont certainement la capacité financière de payer leurs employé-es convenablement. »

La présidente du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES–FTQ), Sylvie Nelson, a pour sa part souligné la responsabilité du gouvernement de veiller à la qualité des services qui y sont livrés. « Seulement par l’entremise des crédits d’impôt, les résidences privées pour aîné-es grugent près du tiers du budget total du ministère de la Santé et des Services sociaux alloué aux services à domicile. Des salaires à 14,50 $ l’heure, ça entraîne du manque de personnel et des taux de roulement totalement inacceptables », a-t-elle martelé.

C’est pourquoi la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Lucie Longchamps, en appelle à l’intervention de la ministre déléguée à la Santé et aux Aînés, Sonia Bélanger. « Il est grand temps que la ministre convie à la même table l’ensemble des intervenants de ce secteur pour trouver des solutions durables à la rémunération du personnel des résidences pour aîné-es. Avec le vieillissement de la population auquel le Québec fait face, on ne peut plus se permettre d’attendre en laissant se dégrader de la sorte les conditions de travail du personnel et les conditions de vie des résidentes et des résidents. »

La FTQ représente 178 résidences privées pour aîné-es, dans toutes les régions du Québec, et plus de 11 000 salarié-es qui sont touchées par les négociations qui s’amorcent dans ce secteur. La CSN est présente dans 90 centres d’hébergement privés partout au Québec et rassemble plus de 3500 membres. Ensemble, la FTQ et la CSN représentent près d’un million de travailleuses et de travailleurs. Les deux centrales syndicales sont membres actifs de la Coalition Minimum 18, qui revendique l’établissement d’un salaire minimum à 18 $ l’heure au Québec.

La CSN salue les mesures d’aide aux moins nantis et attend toujours une réforme de l’assurance-emploi

La CSN souhaite souligner la présence de mesures d’aide ciblées dans l’énoncé économique de la ministre Chrystia Freeland présenté aujourd’hui. Du même coup, la centrale syndicale se doit de dénoncer l’absence de soutien nécessaire à ceux qui perdront leur emploi en cette période de resserrement économique causé par la hausse draconienne des taux d’intérêt.

« La CSN salue toutes les mesures d’aide aux citoyennes et citoyens les plus démunis pour faire face à l’inflation, alors même que cette dernière est nettement plus élevée que ce qui était anticipé dans le dernier budget fédéral. Par exemple, la bonification de l’Allocation canadienne pour les travailleurs, destinée aux salarié-es qui peinent à joindre les deux bouts, est une bonne nouvelle. Les mesures déjà annoncées au cours des dernières semaines pour aider les familles à faible revenu à affronter la hausse du coût de la vie, soit le doublement du crédit d’impôt pour la TPS et, surtout, le supplément de l’Allocation canadienne pour le logement, sont également des mesures qui vont dans le bon sens », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« En revanche, la réforme du programme d’assurance-emploi qu’on attend depuis trop longtemps n’est nulle part en vue, alors que le ralentissement économique actuel et la possible récession à venir accentueront inévitablement les pertes d’emplois. Puisque le gouvernement et la banque centrale provoquent sciemment le recul de la croissance pour casser l’inflation, il ne serait que normal qu’un programme d’assurance-emploi bonifié soit au rendez-vous pour soutenir celles et ceux qui perdront leur emploi. Malheureusement, c’est silence radio sur toute la ligne », déplore la présidente.

« Par ailleurs, il est prometteur de voir que le gouvernement fédéral mise sur un crédit d’impôt pour les technologies propres, une mesure intéressante tant du point de vue environnemental qu’industriel. Il encouragera notamment la création de bons emplois inclusifs, décents et propres pour les personnes qui rêvent de faire partie de la classe moyenne. »

La santé et la sécurité au travail seront de toutes les négociations de la CSN

Au cours des prochaines années, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) mettra de l’avant des revendications en matière de santé et de sécurité au travail dans toutes les négociations de convention collective, qu’elles soient dans le secteur public ou le secteur privé.

Deux des vice-présidents de la CSN, David Bergeron-Cyr et François Enault, en ont fait l’annonce jeudi dans le cadre du 14e colloque Bilan et perspectives qui a réuni cette semaine à Sherbrooke plus de 350 militantes et militants. Cette stratégie vise à obtenir des protections supérieures aux garanties réduites du nouveau régime de santé et de sécurité au travail (SST) imposé par le gouvernement Legault.

Dans son intervention, David Bergeron-Cyr, responsable du dossier SST à la CSN, a indiqué que « la lutte allait se poursuivre ». « Le gouvernement de la CAQ a fait un cadeau de plusieurs milliards de dollars au patronat. Mais on va se retrousser les manches. On va conscientiser nos membres à l’importance de la santé et de la sécurité au travail. Et on ne lâchera pas. La solidarité, c’est la force du mouvement syndical. »

Des conventions qui vont plus loin que la loi
« Les 170 000 travailleuses et travailleurs du secteur public ont déjà déposé cette année des revendications en SST, a expliqué de son côté son collègue François Enault. Et l’ensemble des fédérations du secteur privé se sont entendues pour faire de même au cours des cinq prochaines années. »

« Il faut se protéger quand les gouvernements décident de changer les lois et de nous enlever des droits, a-t-il plaidé. On va demander plus que ce que la loi nous donne. Et ça va se faire aux tables de négociation. On va s’assurer que tout le monde présente des demandes en santé et sécurité au travail. »

La CSN mettra ainsi en œuvre les résolutions adoptées lors de ses dernières instances. Les fédérations seront chargées d’ajuster les clauses aux problèmes vécus sur le terrain par les syndicats locaux et de coordonner les stratégies pour atteindre les objectifs.

Vers un sommet de la société civile
Parmi les clauses envisagées figurent l’établissement et le fonctionnement des comités paritaires, le renforcement des fonctions d’enquête et de prévention des agents ouvriers, le mécanisme de traitement des plaintes, le traitement des conditions dangereuses, les conditions sécuritaires de travail et la procédure à suivre lorsque survient un accident.

David Bergeron-Cyr a aussi estimé que « la CSN est à l’avant-garde du mouvement syndical dans ce dossier ». D’ailleurs, a-t-il annoncé, le prochain colloque Bilan et perspectives coïncidera en 2025 avec un « Sommet sur la santé et la sécurité au travail », un événement organisé par la CSN qui réunira « des membres de la société civile, les autres organisations syndicales et des groupes communautaires ».

Le gouvernement fait fi des solutions publiques à portée de main

Pour la Confédération des syndicats nationaux, les mesures annoncées aujourd’hui par le gouvernement pour répondre à l’engorgement des établissements de santé et de services sociaux n’ont rien de neuf. La CSN appelle à des changements en profondeur pour assurer la pérennité du réseau. Cela passe par des services 100% publics.

« Les annonces faites aujourd’hui ne changent rien aux problèmes de fond concernant la pénurie de main-d’œuvre, le retard du Québec en soutien à domicile, le manque de lits en milieu hospitalier, le manque de places en CHSLD ou le sous-financement de certains services », rappelle la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

« Pour renforcer l’accès à la première ligne et s’assurer que chaque patient voit le bon professionnel, il faut miser sur les CLSC, souligne-t-elle encore. Au fil des ans, les CLSC ont été charcutés dans leur mission. C’est pour cette raison qu’on a ces problèmes-là aujourd’hui. Les Groupes de médecine familiale sont des entreprises privées. Jamais ils ne pourront offrir des équipes multidisciplinaires, partout au Québec, 24 heures sur 24 et 7 jours par semaine. C’est pourtant ce qu’il faut faire pour diminuer la pression dans les établissements. »

La CSN ne croit pas que le gouvernement fait le bon choix en confiant encore davantage de places en hébergement au secteur privé. Au contraire, ces besoins devront convaincre le gouvernement de créer de nouvelles places en CHSLD publics.

Par ailleurs, la CSN déplore que le gouvernement repousse encore l’inévitable virage vers les soins à domicile. L’incapacité du réseau public à offrir les services nécessaires contribue sans aucun doute à l’engorgement du système auquel nous assistons actuellement. De plus, les services en soutien à domicile sont beaucoup moins dispendieux que l’hébergement de longue durée. La CSN croit aussi qu’il faut miser davantage sur la prévention et sur les services sociaux, notamment en ce qui a trait à la santé mentale.

Les protections qu’offre le nouveau régime de SST sont insuffisantes

« Déployés depuis le 6 octobre dernier, les mécanismes intérimaires de participation et de prévention en santé et sécurité du travail (SST) sont malheureusement insatisfaisants », a déclaré mardi la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Caroline Senneville.

La présidente a fait cette déclaration à la veille de l’ouverture du colloque Bilan et perspectives qui réunit, chaque trois ans, les militantes et militants ainsi que les conseillères et conseillers qui œuvrent en santé et en sécurité du travail. Cette année, l’événement se tient au Centre des congrès de l’hôtel Delta à Sherbrooke les 2 et 3 novembre et rassemble environ 350 personnes.

« Depuis plusieurs années, la CSN et les autres organisations syndicales exigeaient l’arrêt de la discrimination qui existe en matière de prévention, a expliqué Caroline Senneville. Jusqu’à maintenant, les mécanismes de participation et de prévention ne couvraient qu’environ 12 % des travailleuses et des travailleurs, ceux qu’on appelle les groupes prioritaires. »

« On a demandé d’étendre partout ces mécanismes afin de protéger adéquatement tout le monde, qu’importe le secteur professionnel, a-t-elle rappelé. Malheureusement, le gouvernement de la CAQ n’a pas écouté cette demande et nous a donné un régime qui couvre tout le monde, mais d’une manière insuffisante. »

La riposte s’organise
Au cours des cinq prochaines années, la CSN mènera une campagne nationale en santé et sécurité dans le but d’enraciner cet enjeu dans tous les milieux de travail et de le placer au sein des priorités de l’action syndicale. La campagne intitulée Pour vraiment protéger tout le monde dénonce les impacts des nouvelles lois en matière de santé et de sécurité du travail sur les syndiqué-es tout comme sur les non-syndiqué-es.

Selon le vice-président de la CSN responsable du dossier, David Bergeron-Cyr, « la centrale va s’assurer que les organisations patronales qui siègent à la Commission des normes de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) ne soient pas tentées d’imposer des reculs aux personnes couvertes par les mécanismes de prévention des groupes prioritaires. »

« Plus que jamais, a-t-il insisté, nous devrons revendiquer l’application uniforme des mêmes protections à toutes et à tous, et ce, peu importe le secteur d’activité dans lequel s’effectue le travail. »

Pour vraiment protéger tout le monde
C’est dans ce contexte que se tient cette année le colloque Bilan et perspectives. Avec l’appui de Jean-Pierre Brun, fondateur de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité au travail de l’Université Laval, les participantes et les participants pourront échanger mercredi et jeudi avec une bonne demi-douzaine de spécialistes.

Le militant et ancien président de la CSN, Marc Laviolette, ainsi que Ana Maria Seifert, ancienne conseillère syndicale et collaboratrice pendant près de 20 au collectif L’invisible qui fait mal, illustreront l’importance de l’implication syndicale dans les luttes en matière de SST. De plus, plusieurs professeures et chercheuses renommées exploreront différentes pistes d’action, dont Geneviève Baril-Gingras (Université Laval), Jessica Riel (UQAM), Estelle Morin (HEC) et Arina Grigorescu (Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale).

« Nous, d’une seule voix » | Le Front commun dépose ses revendications

Le Front commun a présenté aujourd’hui ses revendications au Conseil du trésor dans le cadre de la ronde de négociations pour le renouvellement des conventions collectives du secteur public qui s’amorce.

« Notre message au gouvernement est clair : nous, d’une seule voix, réclamons des conditions de travail et salariales à la hauteur des services que nous rendons à la population », ont fait valoir François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Daniel Boyer, président de la FTQ, à la sortie du Conseil du trésor, ce matin.

« Aujourd’hui, pour les quelque 420 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur que nous représentons, il s’agit d’une étape importante du processus de négociation qui s’enclenche. Parce qu’au fil des ans, les conditions de travail se sont largement dégradées et les salaires sont devenus nettement insuffisants. Offrir des services de qualité et œuvrer au bien-être de la population, c’est une priorité. Mais encore faut-il avoir les moyens de le faire… et assez de monde pour le faire! », d’ajouter les leaders syndicaux.

Les revendications portées par le Front commun sont issues d’un large processus de consultations auprès de ses membres et visent notamment un enrichissement et une protection permanente contre l’inflation qui garantit le maintien de leur pouvoir d’achat.

Concrètement, la revendication salariale se détaille comme suit :

  • Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU l’application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’indice des prix à la consommation (IPC), plus une hausse de 2 %, selon la formule la plus avantageuse.
  • Pour 2024 : application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’IPC, plus une hausse de 3 %.
  • Pour 2025 : application d’un mécanisme permanent d’indexation annuelle basé sur l’IPC, plus une hausse de 4 %.

Outre la revendication salariale, d’autres demandes sont également portées par le Front commun, notamment en ce qui concerne :

  • la retraite;
  • les droits parentaux;
  • les disparités régionales;
  • les assurances collectives.

Les organisations syndicales qui composent le Front commun rappellent que ces femmes et ces hommes qui œuvrent avec cœur et fierté chaque jour font partie du quotidien des Québécoises et des Québécois. Il ne se passe pas une semaine sans qu’il ne soit question, dans l’espace public, de leurs conditions de travail difficiles, de la pénurie de personnel et des conséquences majeures qui en découlent sur les services offerts à la population.

« Le moment est venu d’agir concrètement. Et ça passe nécessairement par la négociation. Il est urgent d’améliorer les conditions de travail et de rehausser les conditions salariales. Nous souhaitons que cette négociation se déroule avec le sérieux que commande le contexte actuel. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement », ont lancé les dirigeants syndicaux.

À propos du Front commun
Réunies en Front commun pour les négociations du secteur public 2023, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives viendront à échéance le 31 mars 2023.

Plus d’informations disponibles à frontcommun.org

Pour un programme de régularisation véritablement inclusif

Vingt organisations communautaires et syndicales, appuyées par de nombreux groupes et individus des milieux académiques, religieux et patronaux, se réunissent pour réclamer la mise en place d’un programme véritablement inclusif visant la régularisation des personnes sans statut migratoire. Ces organisations demandent aux gouvernements du Canada et du Québec de s’engager concrètement dans ce processus, et ce, en collaboration avec la société civile.

Un programme en cours d’élaboration
À la suite de la lettre du premier ministre Justin Trudeau qui demande au ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté (IRCC) de créer un programme de régularisation, le gouvernement fédéral prépare un programme de régularisation des personnes sans statut migratoire. Bien que les détails du programme ne soient pas encore précisés, le gouvernement envisage de régulariser les quelque 500 000 personnes sans statut au Canada.

Qui sont les personnes sans statut migratoire ?
Selon les expériences des organisations œuvrant auprès de personnes sans statut, celles-ci sont généralement les personnes qui sont entrées au Canada avec un statut et qui l’ont perdu à un certain moment. Les raisons de la perte d’un statut varient, mais on constate que dans la majorité des cas, un statut est perdu soit parce qu’une demande d’asile a été déboutée, soit parce que la personne n’était pas en mesure de renouveler son permis de travail ou d’études. De même, si une personne titulaire d’un permis de travail associé à un employeur unique (permis de travail dit fermé) quitte son emploi pour fuir les abus de l’employeur, elle devient sans statut si elle n’arrive pas à trouver un autre employeur lui permettant d’obtenir un nouveau permis de travail. La perte d’un statut n’est pas un acte criminel, mais consiste en une situation administrative non anticipée qui se produit pour beaucoup de personnes migrantes.

Pourquoi une régularisation ?
C’est d’abord et avant tout pour des considérations humanitaires et de respect du droit international que les organisations signataires réclament la régularisation des personnes sans statut. Ces personnes, qui sont venues au Canada après avoir fui la persécution et l’insécurité sociale ou financière, vivent depuis avec nous. Alors qu’elles contribuent à notre société, elles vivent souvent des abus et de la discrimination en raison de leur absence de statut. Ces personnes n’ont pas accès aux services publics répondant aux droits fondamentaux de tout être humain (santé et minimum vital notamment) et vivent dans la peur de la déportation.

Tout se passe comme si elles avaient été sanctionnées pour ne pas avoir de statut. Or, comme le stipule la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies, « le droit de quitter tout pays » et « le droit à une nationalité » sont des droits fondamentaux censés être garantis à toutes les personnes. Dans l’esprit de cette déclaration, de nombreux pays, dont la majorité des pays membres de l’Union européenne, ont mis en place des programmes de régularisation au cours des dernières décennies, et, dans bien des cas, de manière récurrente.

C’est par ces considérations humanitaires et de respect du droit international que la demande de régularisation est justifiée. Il serait pourtant nécessaire de mentionner d’autres aspects positifs et importants que la régularisation peut apporter à notre société. Soulignons enfin que la majorité des personnes sans statut en sol québécois ont déjà accumulé des années d’expérience de travail au Québec. Un grand nombre d’entre elles ont continué à travailler même pendant la période de confinement (pandémie de la COVID-19) au risque d’être infectées. Leur contribution à l’économie de notre société est ainsi essentielle. Il faut la reconnaître, d’autant plus que leur apport est incontestable dans cette période de pénurie de main-d’œuvre. Sur le plan linguistique et culturel, ces personnes ont déjà commencé à s’adapter aux us et coutumes du Québec, à apprendre la langue française et à tisser leur réseau social en dépit des obstacles.

L’obtention d’un statut permanent leur permettra de faire valoir leurs droits, d’améliorer leurs conditions de travail et de vie dans la santé, la sécurité et la dignité et de participer à la vie sociale plus harmonieuse.

Revendications
Considérant tous les aspects mentionnés, les organisations signataires revendiquent :

  • Que le programme en élaboration soit véritablement inclusif ;

Afin d’inclure ces personnes se trouvant dans des situations variées, le programme de régularisation doit être inclusif, notamment en minimisant les exigences et en simplifiant le processus de demande. Il faut éviter, entre autres, le précédent créé par le programme de régularisation, dit « le programme d’anges gardiens », qui a exclu la majorité des personnes initialement visées, et par le fait même, qui est allé à l’encontre de « la reconnaissance de leur contribution essentielle ». De plus, il est nécessaire de revisiter l’ensemble du système d’immigration afin de mettre sur pied des programmes plus humains et plus inclusifs, permettant de protéger les droits de toutes les personnes.

  • Que le gouvernement du Québec s’engage dans sa mise en place.

Afin que ce programme soit mis en place au Québec, le gouvernement québécois doit s’engager dans le processus, et ce, en collaboration avec la société civile du Québec.

Les luttes communes
Les luttes seront poursuivies par toutes les organisations signataires ainsi que par d’autres groupes et individus appuyant la cause. La prochaine action commune est prévue en date du 6 novembre dans différentes régions du Québec, et d’autres activités suivront au cours des prochains mois.

Citations
« Nous sommes devenus sans statut, parce que le système d’immigration est complexe et restreint et ne nous protège pas des abus des employeurs, des recruteurs et d’autres personnes malhonnêtes. Ne pas avoir un statut migratoire, ce n’est pas un acte criminel, c’est un problème administratif. Nombreux pays dans le monde, comme l’Espagne, l’Italie, le Portugal ou l’Irlande ont mis sur pied des programmes de régularisation. Pourquoi pas au Canada et au Québec, dans notre pays, censé respecter les droits de la personne ? » 

  • Nina Gonzalez, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)

« On réclame un programme de régularisation sans exception ni discrimination et l’arrêt des déportations. Nous sommes un pilier fondamental pour la société québécoise et on devrait être soutenu inconditionnellement ! » 

• Samira Jasmin, Solidarité sans frontières (SSF) 

« Les personnes sans statut sont vulnérables face aux abus de toutes sortes de la part d’agences et d’employeurs sans scrupules. Nous avons le devoir d’assurer le respect de leurs droits. Régulariser leur situation permet également de mieux faire face à la pénurie de personnel et de protéger l’évolution des salaires et des conditions de travail de toute la population. Il faut favoriser l’immigration permanente et lutter contre la précarisation rampante à laquelle nous assistons depuis plusieurs années. C’est une question d’égalité et de justice sociale, mais aussi un enjeu de préservation des acquis sociaux pour lesquels plusieurs générations de travailleuses et de travailleurs se sont battues. » 

  • Katia Lelièvre, 3evice-présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)

« Il est essentiel que le Québec s’associe au gouvernement fédéral pour le succès d’un programme de régularisation à l’intention des personnes sans statut du Québec. » 

  • Stephan Reichhold, directeur, Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

« Les droits humains des personnes sans statut et à statut précaire sont constamment bafoués : leurs droits au travail, leur droit à la santé, et parfois même leur droit à la vie. La régularisation de leur statut migratoire est un moyen efficace pour protéger les droits de ces personnes. Ainsi, Amnistie internationale Canada francophone soutient la demande pour un programme de régularisation large et inclusif, au Québec et au Canada. » 

  • Marisa Berry Méndez, responsable des campagnes, Amnistie internationale Canada francophone

À propos

Cette prise de position est notamment soutenue par

  • Amnistie internationale Canada francophone
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
  • Centre justice et foi (CJF)
  • Clinique pour la justice migrante (CJM)
  • Comité d’action de Parc-Extension (CAPE)
  • Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN)
  • Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Debout pour la dignité
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Illusion Emploi de l’Estrie
  • Le Québec c’est nous aussi
  • Ligue des droits et libertés (LDL)
  • Médecins du Monde Canada
  • PINAY
  • Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  • Solidarité sans frontières (SSF)
  • Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

Novago et Sollio ont perdu leur esprit coopératif

Après plus d’un an de conflit de travail, l’ensemble de la CSN est de nouveau venu en appui au Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière-CSN, qui est en grève depuis le 30 septembre 2021.

À la veille de l’Halloween, l’événement a pris la forme d’un cortège funèbre pour enterrer l’esprit coopératif de Novago et du grand groupe coopératif québécois Sollio, dont la coopérative de Joliette fait partie.

« Ce fut un dur combat depuis plus d’un an maintenant, mais il n’est pas question pour nous de laisser tomber notre syndicat ni les gains que nos membres ont réalisés depuis 50 ans. Il est grand temps que notre employeur comprenne ce message et évite de nous laisser dehors pour un deuxième hiver de suite », affirme Nicole Lambert, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la COOP Lanaudière-CSN. Rappelons sur ce point que Novago a exigé dès le début d’importants reculs salariaux, alors que nous sommes en pleine période d’inflation élevée et de pénurie de main-d’œuvre ! Le syndicat est maintenant convoqué devant le conciliateur pour une négociation le 24 octobre prochain.

« Scabs » en télétravail

Une des raisons qui permet à Novago de faire perdurer le conflit est l’utilisation de scabs en télétravail. Ce fait a été reconnu par le Tribunal administratif du travail, le 25 mars dernier. « Il faut maintenant que la jurisprudence s’adapte à notre siècle, d’autant plus que le télétravail est devenu une réalité encore plus présente depuis la pandémie. La possibilité d’utiliser des briseurs de grève en télétravail sans réelles conséquences déséquilibre notre rapport de force avec les employeurs du Québec et avec Novago en particulier. Il va falloir que Jean Boulet, ministre du Travail, en tienne compte s’il s’intéresse au sort des travailleuses et des travailleurs », a soutenu Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Bons résultats financiers

Les travailleuses et les travailleurs de Novago sont d’autant plus en colère en raison de cette situation que l’entreprise a dégagé des ristournes de 3,1 millions de dollars dans son dernier exercice financier, en plus d’investir 200 000 $ dans la communauté. Les travailleurs demandent seulement une augmentation raisonnable en cette période d’inflation élevée. « C’est complètement contre-productif, surtout lorsque l’on sait que certains employeurs, comme Olymel qui fait également partie de grand groupe coopératif Sollio, rouvrent les conventions collectives pour améliorer les salaires de départ et s’assurer de retenir et d’attirer la main-d’œuvre », indique Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce-CSN).

Solidarité nationale

« Malgré la difficulté de cette grève, je suis fière de nos syndicats de Lanaudière et de partout au Québec qui ont appuyé le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Coop Lanaudière-CSN depuis le début. En fait, c’est l’ensemble de la CSN qui est derrière vous », a lancé Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière-CSN.

Santé et services sociaux : les solutions résident dans un réseau public fort

La CSN invite le ministre de la Santé, Christian Dubé, celui des Services sociaux, Lionel Carmant, tous deux nouvellement reconduits dans leurs fonctions, et plus largement le gouvernement de la CAQ, à faire preuve d’écoute et d’ouverture à l’égard des travailleuses et des travailleurs, qui proposent de multiples pistes de solutions afin de corriger les lacunes du système de santé et de services sociaux.

 « Après plus de deux ans de pandémie, force est de constater que les services dans la santé et les services sociaux peuvent et doivent être renforcés, explique la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Des années d’austérité budgétaire et de réformes centralisatrices ont laissé notre réseau en bien mauvais état pour faire face à la crise. Certains seront tentés de profiter de cet état de fait pour promouvoir encore plus la privatisation. Bien au contraire, nous sommes d’avis que ce qu’il faut prescrire pour le réseau, c’est la déprivatisation, la décentralisation et la démocratisation. Nous ne ferons pas que le clamer, nous en ferons la démonstration. »

Dès les prochaines semaines, la CSN mettra de l’avant de nouvelles initiatives afin d’insuffler un vent de changement positif dans le réseau. La CSN entend nouer des alliances avec d’autres partenaires qui ont à cœur l’avenir des services publics. Elle continuera à prendre part à toute discussion avec le gouvernement concernant l’avenir du réseau. Rappelons que la CSN et d’autres acteurs du réseau mènent actuellement des discussions avec des représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux pour dégager des voies de solution, suivant l’annonce du plan santé par le gouvernement en avril. De plus, la CAQ a récemment annoncé son intention de favoriser l’émergence de mini-hôpitaux complètement privés qui viendraient notamment exacerber l’exode de la main-d’œuvre hors du secteur public.

Vraiment public
Or, contrairement à ce qui est parfois véhiculé, la place occupée par le privé dans nos services de santé et nos services sociaux est déjà beaucoup plus importante qu’ailleurs dans les pays industrialisés. « Évidemment, les tenants de la privatisation nous la présentent comme un ajout se greffant au système existant, mais dans les faits, on constate que le privé coûte globalement plus cher et qu’il est plus inégalitaire et plus complexe à encadrer pour les pouvoirs publics. L’avenir du réseau public concerne l’ensemble des travailleurs et travailleuses de tous les secteurs d’activité et, plus largement, tous les citoyens et citoyennes. Nous devons avoir une voix au chapitre. On ne veut plus de réformes imaginées dans des bureaux feutrés. Les solutions viendront du terrain », de conclure Caroline Senneville.

Un rôle accru pour les CLSC
« Le débat sur la privatisation des services n’a rien de nouveau, poursuit le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Réjean Leclerc. Un vieux dicton dit que la meilleure façon de noyer un chien est de crier qu’il a la rage, mais le réseau public doit vivre, car il n’a pas la rage. Par exemple, 20 ans après leur création, force est de constater que les groupes de médecine familiale (GMF), qui relèvent du privé, ont échoué tant en ce qui a trait à l’accès de la population aux services qu’au désengorgement des urgences. Les CLSC, qui devraient être la porte d’entrée de première ligne, ont plutôt vu une partie de leur personnel être transférée dans les GMF. Au contraire, nous croyons que les CLSC doivent jouer un rôle accru. »

Déterminants sociaux de la santé
« La santé physique et mentale de la population, ça ne se limite pas à ce qui se fait dans les établissements, enchaîne le président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Danny Roy. Il faut avoir une approche globale prenant par exemple en compte les déterminants sociaux de la santé tels que le logement, l’accès à l’éducation et aux services de garde éducatifs, l’amélioration des conditions de travail ou encore les moyens à mettre en place pour assurer à toutes et à tous un niveau de revenu décent. Par ailleurs, bien du travail doit être fait à plusieurs égards, notamment pour assurer une offre adéquate en soutien à domicile, pour renforcer les services à la jeunesse, pour relever les énormes défis auxquels nous faisons face en santé mentale ou encore pour contrer les pénuries de main-d’œuvre. Ce ne sont que quelques-uns des chantiers qui nous attendent. »

L’éducation et l’enseignement supérieur seront-ils vraiment la « priorité des priorités » ?

La CSN accueille avec prudence la nomination de Bernard Drainville au ministère de l’Éducation et de Pascale Déry à l’Enseignement supérieur. Leur tâche sera colossale et devra être accomplie avec, en tête, les premiers mots prononcés par le premier ministre François Legault le soir de sa victoire : « La priorité des priorités, ça doit rester l’éducation. »

Malheureusement, le dernier mandat n’a pas permis d’avancer de manière significative pour régler les problèmes récurrents en éducation et en enseignement supérieur. La pandémie n’a certainement pas aidé, mais les deux ministres qui étaient en place ont aussi leur responsabilité, parce qu’ils n’ont pas été à l’écoute des solutions en provenance de celles et de ceux qui travaillent dans les écoles, dans les cégeps et dans les universités. La CSN estime qu’il faut absolument les consulter pour mettre en place des solutions qui auront une véritable chance de fonctionner.

Dans les dernières semaines, la campagne électorale a fait très peu de place à l’éducation et aucunement à l’enseignement supérieur. Il s’agit d’une autre occasion ratée.

Alors que les employé-es du milieu de l’éducation et les élèves font face à des défis encore jamais vus dans le réseau avant la pandémie, la CSN demande aux deux nouveaux ministres de peser de tout leur poids pour que l’ensemble du réseau de l’éducation, du CPE à l’université, redevienne « la priorité des priorités » et que l’avenir de tous les enfants soit pris au sérieux.

Le ministre Bernard Drainville aura beaucoup à apprendre. Il devra s’occuper des humains qui travaillent dans le réseau de l’éducation s’il veut bien le faire fonctionner. La ministre Pascale Déry devra faire de même, puisque le domaine des communications est bien différent de celui de l’enseignement supérieur.

Consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur

CITATIONS 

–   CAROLINE SENNEVILLE, présidente de la CSN

« La CSN s’inquiète que le gouvernement n’ait bientôt plus la marge de manœuvre nécessaire pour apporter les correctifs urgents qui s’imposent en éducation et en enseignement supérieur. La promesse de baisse d’impôt et le ralentissement économique qui s’amorce pourraient couper l’élan de François Legault si le secteur baisse dans la liste des priorités. Le premier ministre affirme que les enfants sont notre avenir. Pour être cohérent avec ce beau discours, il va falloir réinvestir massivement dans les écoles, les cégeps et les universités. Il va falloir redonner le goût à une nouvelle génération de s’occuper d’éducation. »

– BENOÎT MALENFANT, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN)

« Tant et aussi longtemps que les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur ne reconnaîtront pas concrètement l’apport essentiel du personnel de soutien, les problèmes de fonctionnement des réseaux subsisteront et le cheminement éducatif des élèves ainsi que des étudiantes et étudiants sera mis à mal. Mme Déry et M. Drainville, ne commettez pas les mêmes erreurs que vos prédécesseurs : donnez aux employé-es de soutien la place qui leur revient et considérez leur voix comme nécessaire dans l’élaboration des politiques publiques qui permettront de relever notre système d’éducation, une fois pour toutes. »

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN)

« Parce que les étudiantes et les étudiants à besoins particuliers sont en augmentation exponentielle dans nos classes, parce que les profils étudiants sont plus que jamais diversifiés et parce que nos enseignantes et nos enseignants côtoient la détresse étudiante au quotidien de la maternelle à l’université, il y a urgence d’ajouter des ressources. Nous avons, à cet égard, des idées et des pistes de solutions, c’est la raison pour laquelle nous sollicitons une rencontre rapidement avec les deux nouveaux ministres. »  

– DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN)

Dans un contexte généralisé de pénurie de main-d’œuvre où la population étudiante doit souvent choisir entre travailler sans formation ou s’endetter, le nouveau gouvernement se doit de revoir le mode de financement des programmes d’enseignement supérieur actuellement tributaire du nombre d’inscriptions et des besoins du marché du travail. C’est pourquoi nous réitérons que ce financement se doit d’être stable, prévisible, équitable entre les différents programmes, et surtout, étatique.

Les personnes qui font tourner le Québec veulent être entendues

Au Conseil des ministres présenté aujourd’hui, composé de nouveaux visages comme de vétérans et qui aurait dû être paritaire, la CSN exprime la même demande pressante : les besoins des travailleuses et des travailleurs doivent venir en tête de liste, quel que soit le ministère touché. Et la centrale syndicale s’attend à être interpellée pour tout dossier relié au monde du travail.

« En effet, toutes les personnes qui donnent des services, éduquent, soignent, construisent et produisent le nécessaire pour répondre aux besoins de la population, méritent qu’on prenne mieux soin d’elles, surtout en période de pénuries de main-d’œuvre, d’inflation, de crise du logement. Nos services publics, véritable richesse du Québec, font peine à voir. Du côté du secteur privé, les mesures d’aide vers une transition juste tardent à se concrétiser, malgré l’urgence climatique », déplore Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Partout, la reconnaissance du personnel est primordiale, tout comme l’amélioration des conditions de travail. On y pense particulièrement en cette Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail : le nouveau gouvernement Legault doit écouter réellement ce que les travailleuses et les travailleurs du Québec ont à dire », affirme la présidente.

AUTRES CITATIONS DE CAROLINE SENNEVILLE :

 Sur la reconduction de Jean Boulet au ministère du Travail et la nomination de Kateri Champagne Jourdan à l’Emploi
« La CSN souhaite la bienvenue à Mme Champagne Jourdan au Conseil des ministres et voit d’un bon œil la poursuite des travaux en cours avec le ministre Boulet, lui qui nous a habitués à un canal de communication ouvert et fluide. Surtout que les enjeux ne manquent pas : pénurie de main‑d’œuvre, travail des enfants, salaire minimum, pour ne nommer que ceux-là. Ces ministres ont un rôle extrêmement important : ils s’occupent de ce qui fait véritablement tourner le Québec, soit le travail des Québécoises et des Québécois. »

 Sur la reconduction de Sonia LeBel au Trésor
« La reconduction de Sonia LeBel dans un poste névralgique comme au Conseil du trésor est importante, surtout en ce qui a trait aux négociations à venir des 170 000 membres représentés par la CSN dans le secteur public. Souhaitons que Mme LeBel se mette rapidement en mode écoute, et comprenne que nos membres sont en droit d’obtenir des conditions de travail et salariales à la hauteur des services qu’ils rendent à la population. Ce qui avait tardé lors de la négociation avec les travailleuses des CPE. »

Sur la reconduction de Christian Dubé à la Santé
« Le ministre Dubé reconnaît lui-même les énormes enjeux du réseau de la santé et des services sociaux, lui qui s’est engagé à en faire un employeur de choix – ce que nous n’oublierons pas. Espérons qu’il sera à même de mettre en chantier ses engagements afin de rendre le réseau attrayant et sécuritaire, à la fois pour celles et ceux qui y travaillent et pour toutes les personnes qui y sont soignées. Ça doit commencer par un réinvestissement majeur dans le réseau, et la CSN s’attend à continuer à faire partie des réflexions et des travaux qui en découleront. »

Sur les nominations de Bernard Drainville à l’Éducation et Pascale Déry à l’Enseignement supérieur
« En éducation et en enseignement supérieur, les défis sont immenses et prioritaires, à la hauteur de l’importance de ces dossiers pour la société québécoise. M. Drainville et Mme Déry auront beaucoup à apprendre et devront faire bien mieux que leurs prédécesseurs. S’ils veulent bien faire fonctionner le réseau, ils devront s’occuper des êtres humains qui y travaillent. Aussi, la CSN en profite pour saluer la décision de maintenir ces deux ministères séparés et s’attend à être consultée régulièrement par ceux-ci. »

 Sur la reconduction de Benoit Charette à l’Environnement, la Faune et les Parcs 
« La CSN demande à Benoit Charette que la mise en place de mesures de transition juste s’accélère, comme l’a fait le gouvernement fédéral la semaine dernière quand il a annoncé un investissement majeur pour décarboner Rio Tinto à Sorel. L’environnement et l’économie y gagnent, les travailleuses et travailleurs aussi. Des mesures d’aide pour une transition énergétique respectueuse de celles et de ceux qui y œuvrent est requise au plus vite, sinon on manquera le train et il sera trop tard. Et il n’y a pas d’emplois sur une planète morte. »

À propos de l’Énergie, maintenant sous le ministère de l’Économie
« Attention à la concentration de pouvoir : un ministère de l’Énergie à vocation un peu plus économique n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais un “virage vert” avec une multitude de projets énergivores, comme souhaité par le gouvernement, serait une erreur pour le Québec, tant que ne sont pas priorisés les objectifs climatiques. »

À noter : réaction CSN plus élaborée à venir sous peu pour les dossiers éducation et santé.

Grève générale illimitée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

À la suite de l’adoption d’un mandat de grève générale illimité (GGI) le 13 octobre dernier, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges a déclenché la GGI à minuit ce matin.

À propos

En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte 17 membres. Fondée en 1947 et célébrant son 75e anniversaire, la Fédération des employées et employés de services publics–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.

Toward a Truly Inclusive Regularization Program

Twenty community and labour organizations, supported by numerous groups and individuals from academic, faith, and business communities, have joined forces to call for implementation of a truly inclusive program aimed at regularizing the situations of persons lacking immigration status. These organizations are urging the governments of Canada and Quebec to demonstrate a concrete commitment to this process, in collaboration with civil society.

Program under development
Following a letter from Prime Minister Justin Trudeau asking the Minister of Immigration, Refugees and Citizenship (IRCC) to take action, the federal government is now preparing a program to regularize people without migrant status. Although the details of the program remain unclear, the government is looking at regularizing an estimated 500,000 non-status persons within Canada.

Who are non-status migrants?
According to organizations that work with persons lacking status, such non-status persons are generally people who entered Canada with status but then lost it at some point. Reasons for loss of status vary, but, in the majority of cases, status is lost either because a refugee claim was rejected or because the person was unable to renew their work or study permit. Similarly, if a person with a work permit associated with a single employer (a so-called “closed” work permit) leaves their job to escape abuse by that employer, they will lose status if they are unable to find another employer to obtain a new work permit. Loss of status is not a criminal act. Nonetheless, it results in an unanticipated administrative situation for many migrants.

Why regularization?
It is, first and foremost, for humanitarian considerations and out of respect for international law that the signatory organizations are calling for regularization of non-status persons. Since coming to Canada, having fled persecution and/or social or financial insecurity, these people have been living next to us and contributing to our society. Despite this, due to their lack of status, they often experience discrimination and abuse. Moreover, non-status persons cannot access public services to meet even their essential human rights requirements (in particular, basic health and living standards) and they live in constant fear of deportation.

This is like being punished for not having status. Yet, as stated in the United Nations Universal Declaration of Human Rights, the “right to leave any country” and the “right to a nationality” are fundamental rights, which are to be guaranteed to all people. In the spirit of the Declaration, many countries, including the majority of EU member states, have implemented regularization programs over the past decades – in many cases, on a recurring basis.

In view of humanitarian considerations and the requirements of international law, regularization is a reasonable demand. But it is also necessary to acknowledge the important, positive aspects of regularization for our society. And it ought to be noted that the majority of non-status persons in Quebec have already accumulated years of work experience, while working in Quebec. Many of them even continued to work through the COVID-19 pandemic restrictions, at substantial personal risk of infection. As such, their contributions to our economy and society have been essential. Their undeniable contributions during the current period of labour shortages must also be acknowledged. In terms of language and culture, these people have already begun to adapt to the customs and traditions of Quebec, to learn the French language, and to build new social networks, despite all the obstacles they face. Obtaining permanent status will permit them to assert their rights and improve their working and living conditions in health, safety, and dignity, and thus to participate fully in the social life of our society.

Declaration

In consideration of the factors listed above, the signatory organizations hereby declare:

  • That the program currently under development be truly inclusive.

To accommodate these individuals’ diverse needs and contexts, a regularization program has to be inclusive. This must include keeping requirements to a minimum and simplifying the application process. Among other things, the precedent set by the so-called “Guardian Angel” regularization program – which, in the end, excluded the majority of those it originally targeted and thus worked against the “recognition of their essential contribution” – must be avoided. Further, there is great need for a comprehensive revision of the entire immigration system, in order to create more humane and inclusive programs that protect the rights of all people.

  • That the Government of Quebec commit to implementing the program.

For this program to be implemented in Quebec, the Quebec government must commit itself to the process fully and in collaboration with Quebec civil society.

Struggles in common
The signatory organizations are committed to advancing this campaign together with other supportive organizations and individuals. Our next joint action is scheduled for November 6, in various locations throughout Quebec. Further activities will follow in the coming months.

Relevant Quotes

“We have lost status because the immigration system is complicated and restrictive, and does not protect us from abuses by employers, recruiters, and other underhanded persons. Not holding immigration status is not a criminal act, it is an administrative problem. Many countries in the world, such as Spain, Italy, Portugal, and Ireland, have set up regularization programs. So why not in Canada and in Quebec, in our own country, which is supposed to respect human rights?”

—Nina Gonzalez, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI – Immigrant Workers’ Centre)

“We demand a regularization program without exceptions or discrimination, and an end to deportations. We are a fundamental pillar of Quebec society and ought to be supported unconditionally!”

—Samira Jasmin, Solidarité sans frontières/Solidarity Across Borders

“Non-status people are vulnerable to all sorts of abuse by unscrupulous agencies and employers. It is our duty to ensure that their rights are respected. Regularizing their situation will also help us to address labour shortages and ensure the betterment of salaries and working conditions of the entire population. We must support permanent immigration and fight the rampant casualization that we have been witnessing now for several years. This is a question of equality and of social justice, but it is also a matter of preserving the social gains fought for by multiple generations of workers.”

—Katia Lelièvre, 3rd Vice-President, Confédération des syndicats nationaux (CSN)

“It is essential that Quebec partner with the federal government to ensure a successful program of regularization for non-status persons in Quebec.”

—Stephan Reichhold, Director, Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI – Roundtable of Organizations Supporting Refugees and Immigrants

“The human rights of non-status persons and persons of precarious status are constantly violated: their right to work, their right to health, and sometimes even their right to life. Regularization of immigration status is an effective way to protect the rights of these persons. Amnesty International Canada supports the demand for a broad, inclusive regularization program in Quebec and in Canada.”

—Marisa Berry Méndez, Campaigns Manager, Amnesty International Canada (Francophone)

About

This position paper is supported by:

  • Amnistie internationale Canada francophone
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
  • Centre justice et foi (CJF)
  • Clinique pour la justice migrante (CJM)
  • Comité d’action de Parc-Extension (CAPE)
  • Conseil central du Montréal métropolitain–CSN (CCMM–CSN)
  • Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Debout pour la dignité
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Illusion Emploi de l’Estrie
  • Le Québec c’est nous aussi
  • Ligue des droits et libertés (LDL)
  • Médecins du Monde Canada
  • PINAY
  • Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  • Solidarité sans frontières (SSF)
  • Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI)

Pour vraiment protéger tout le monde, chaque jour

C’est sous le thème Pour vraiment protéger tout le monde, chaque jour que se déroulera du 16 au 22 octobre 2022 la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail de la CSN.

« Malgré le fait que la nouvelle loi 27 offre certaines avancées qui touchent positivement tous les milieux de travail, les nombreux reculs qui affectent les groupes prioritaires nous incitent à déployer toutes nos énergies afin d’intégrer les questions relatives à la santé et à la sécurité du travail (SST) à chaque nouvelle négociation. C’est dans ce contexte que la confédération convie ses militantes et militants ainsi que ses syndicats à poursuivre les luttes quotidiennes en santé et en sécurité au travail », de déclarer David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et responsable politique de la SST.

« Bien que les lois en matière de santé et de sécurité du travail aient été modifiées à l’automne 2021, les réels changements structurants ont débuté le 6 avril dernier et vont se poursuivre au cours des prochains mois et des prochaines années. La semaine nationale 2022 sera l’occasion d’inviter les travailleuses et les travailleurs à exercer leur pouvoir d’action et de négociation en matière de santé et sécurité du travail et à leur rappeler leurs responsabilités et obligations dans ce domaine. Depuis 1921, nous luttons pour les travailleuses et les travailleurs et, plus que jamais, il est primordial de poursuivre la défense de notre droit de travailler sans risquer nos vies et notre santé », de conclure Chantal Ide, 1re vice-présidente et responsable politique du dossier SST du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Du 16 au 22 octobre 2022, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail (https://www.csn.qc.ca/sst), la CSN réitère l’importance de revendiquer des mécanismes de prévention, de les intégrer dans les conventions collectives et d’agir rapidement afin d’éliminer les dangers à la source.

À propos

Le CCMM–CSN rassemble tous les membres de la CSN de la région du Montréal métropolitain, de Laval, du Nunavik et d’Eeyou Istchee Baie-James.

L’aura terriblement ternie de la Fabrique Notre-Dame

Lors d’une manifestation tenue ce soir devant la Basilique Notre-Dame également gérée par l’employeur, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEBCNDDN–CSN) et ses alliés a de nouveau dénoncé les agissements de la Fabrique Notre-Dame qui persiste à bloquer la négociation et à intimider ses membres. Plus tôt aujourd’hui en assemblée générale, les membres du SEBCNDDN–CSN ont adopté à l’unanimité un mandat de grève générale illimitée à déclencher au moment jugé opportun.

« Malgré toute la lumière que la Basilique Notre-Dame déploie dans son spectacle Aura, la part d’ombre et l’ambiance ténébreuse que la Fabrique impose à ses salarié-es viennent ternir cette apparence de sainteté qu’elle affiche. Encore cette semaine, l’employeur nous a envoyé une lettre d’intimidation visant à brimer nos droits syndicaux. Si nous sommes ici, c’est pour dénoncer à nouveau cette attitude de mépris et de condescendance à notre égard et envers nos collègues qui travaillent à l’entretien du cimetière. Il faut donc le redire haut et fort : la Fabrique Notre-Dame se comporte en très mauvais employeur et c’est la clientèle qui en paie le prix », dénonce Éric Dufault, président du SEBCNDDN–CSN.

Rappelons que la négociation du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN qui œuvre à l’entretien extérieur des lieux traîne également depuis près de quatre ans.

« Ces femmes et ces hommes sont sans contrat de travail depuis près de cinq ans et l’inflation actuelle leur rentre dedans et les appauvrit. La Fabrique Notre-Dame fait traîner les négociations et prétend encore et toujours ne pas détenir les ressources financières et les mandats nécessaires de son conseil d’administration afin d’en arriver à une entente avec ses salarié-es. Les hauts dirigeants se comportent de manière cavalière, les salarié-es se font littéralement niaiser par leur employeur et il est grand temps que ça cesse. Pour régler un conflit de travail, il n’y a qu’une recette bien simple : on propose dès maintenant un nombre suffisant de dates de négociation afin d’en arriver à une entente, on s’assoit à la table de négociation, on y met sa bonne foi et on règle », souligne Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« L’arrogance de la Fabrique Notre-Dame cadre très mal avec la foi chrétienne qui est censée être la leur. Contre vents et marées, nous allons soutenir ces travailleuses et ces travailleurs jusqu’au bout de leur lutte. Ces salarié-es ont droit au même respect que les familles qu’ils accompagnent dans leur processus de deuil. La Fabrique Notre-Dame cache le réel état de ses finances, elle ne veut pas ouvrir ses livres comptables parce qu’elle sait très bien que nous serions en mesure de constater qu’elle dispose des sommes pour bien rémunérer son monde. Le syndicat revendique toujours l’octroi d’une enveloppe budgétaire permettant de convenir de hausses salariales pour l’ensemble des employé-es du cimetière Notre-Dame-des-Neiges et nous sommes à 200 % avec ces personnes », conclut Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte 17 membres.

Entente de principe à l’usine TLD de Sherbrooke

Les travailleuses et travailleurs de l’usine TLD de Sherbrooke ont entériné une nouvelle convention collective, après une grève de neuf jours, lors d’une assemblée générale le 8 octobre 2022. Le nouveau contrat de travail prévoit des augmentations salariales d’un minimum de 20,5 % au cours des quatre prochaines années en fonction de l’IPC (« indice des prix à la consommation ») et selon le titre d’emploi. Les employé.es obtiennent également une journée additionnelle de congé personnel ainsi qu’une sixième semaine de vacances après 20 ans de service. Finalement, le régime de retraite sera bonifié de 1 % pendant la durée de la convention. 93 % des membres du syndicat ont voté en faveur de l’entente.

Sans contrat de travail depuis avril 2022, rappelons que les travailleuses et les travailleurs de l’usine TLD, spécialisée dans la fabrication d’équipement aéroportuaire, avaient entrepris leur débrayage le 19 septembre dernier.

« Sans la solidarité des travailleuses et des travailleurs, il aurait été impossible pour le comité de négociation syndical d’obtenir une entente aussi satisfaisante », affirme M. Jamieson Savard, président du syndicat des travailleuses et des travailleurs de TLD–CSN. M. Savard rappelle que « les premières propositions patronales ne permettaient pas à tous les syndiqué.es d’obtenir un rattrapage salarial. En constatant la détermination de nos membres durant les neuf jours de grève, la partie patronale n’a eu d’autre choix que de bonifier son offre ! »

« Dans un contexte d’inflation et de pénurie de main-d’œuvre, il était temps que l’employeur hausse les salaires et améliore le régime de retraite et les congés personnels », déclare Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie. « Les gains obtenus, notamment la hausse salariale d’au moins 9 % dès la première année, démontrent, selon M. Beaudin, que la solidarité syndicale est toujours le moyen le plus efficace pour les travailleuses et les travailleurs d’améliorer leurs conditions. La CSN-Estrie félicite les syndiqué.es de l’usine TLD pour leur mobilisation exemplaire ! »

La patience des salarié-es du cimetière Notre-Dame-des-Neiges a ses limites

En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employé-es de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEBCNDDN–CSN) a clairement signifié la limite de sa patience dans la négociation visant à en arriver à une entente avec l’employeur, lors d’une manifestation qui s’est tenue ce mercredi 5 octobre.

« Quand vous êtes sans contrat de travail depuis près de cinq ans, que l’inflation actuelle vous le rappelle aussitôt qu’une facture arrive à la maison et que chaque paiement vous appauvrit, ce n’est plus de la patience qu’il faut cultiver, c’est de l’impatience qu’il nous faut contenir, chaque jour. En plus de cet impact sur nos finances personnelles, notre employeur nourrit un climat toxique qui envenime chaque jour de travail. En clair, la Fabrique Notre-Dame se contrefout de nous et c’est la clientèle qui en paie le fort prix », dénonce Éric Dufault, président du SEBCNDDN–CSN.

« Malgré près de cinq ans depuis la fin du contrat de travail, l’employeur fait traîner la négociation et prétend encore et toujours ne pas détenir les mandats nécessaires de son conseil d’administration afin d’en arriver à une entente avec le syndicat. Ce n’est pas comme si les hauts dirigeants ignoraient que deux négociations traînent actuellement : les salarié-es se font littéralement niaiser par la Fabrique Notre-Dame », souligne Benoit Malenfant, président de la Fédération des employées et employés de services publics.

Rappelons que la négociation du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN qui œuvre à l’entretien extérieur des lieux traîne également depuis près de quatre ans.

« Il n’y a pas 25 solutions pour régler ce conflit de travail : l’employeur doit démontrer qu’il veut le régler en proposant dès maintenant un nombre suffisant de dates de négociation afin de la conclure, et ce, dès que possible. Nous allons soutenir ces femmes et ces hommes jusqu’au bout de leur lutte afin qu’ils obtiennent le respect d’un employeur qui agit de manière honteuse envers celles et ceux qui accompagnent respectueusement des familles dans leur processus de deuil », déclare Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Il est tout simplement indécent que la Fabrique Notre-Dame ait osé proposer un gel des salaires rétroactifs au 1er janvier 2018. Même si elle allègue toujours ne pas avoir les ressources financières pour bonifier ses salaires – sans jamais ouvrir ses livres comptables pour nous le démontrer clairement – la Fabrique a récemment entrouvert la porte à de maigres augmentations qui demeurent nettement insuffisantes à l’heure actuelle. Voilà pourquoi le syndicat revendique toujours l’octroi d’une enveloppe budgétaire permettant de convenir de hausses salariales pour l’ensemble des employé-es du cimetière Notre-Dame-des-Neiges », de conclure Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN.

À propos

Le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges compte 17 membres.

Résultats des élections québécoises : le travail ne fait que commencer

Alors que le gouvernement de la CAQ vient d’être porté au pouvoir avec 40 % des votes – un taux modeste si on le compare au nombre de sièges obtenus – la CSN félicite les personnes élues, assure qu’elle collaborera avec le gouvernement, mais insiste sur le fait que le travail ne fait que commencer.

« Le nouveau gouvernement Legault doit écouter réellement ce que les travailleuses et les travailleurs du Québec ont à dire. La plupart des cafouillages du premier mandat de la CAQ ont été le résultat d’une déconnexion entre les décideurs et la réalité quotidienne de la majorité de la population. On ne se contentera pas d’un gouvernement qui veut ‘continuer’. Continuer avec des ruptures de services en santé? Des écoles sans personnel? Des hôpitaux et des écoles vétustes, du personnel soignant, enseignant et de soutien dans un état plus qu’inquiétant? », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Et ce, sans parler des pénuries de main-d’œuvre, tant au public qu’au privé. « Toutes celles et ceux qui donnent des services, éduquent, soignent, construisent, produisent le nécessaire pour répondre aux besoins de la population, méritent qu’on s’occupe enfin d’elles et d’eux. Le gouvernement, à titre de plus grand employeur au Québec, doit donner l’exemple. Il aura l’occasion de le faire avec la négociation du secteur public qui s’amorce dans quelques semaines », croit la présidente.

Santé et services sociaux : pour un réseau public décentralisé à l’écoute de ses travailleurs
La priorité du nouveau gouvernement devrait être de remettre sur pied les réseaux publics qui sont malmenés depuis trop longtemps. Ce qui veut dire réinvestir massivement, mais également résister à l’attrait du privé : la santé, les services sociaux, mais aussi les services de garde éducatifs doivent redevenir 100 % publics, un gage de services de qualité, où les personnes passent avant les profits. « Le réseau de la santé doit être repensé dans sa globalité : décentralisé et réhumanisé. La reconnaissance du personnel est primordiale, tout comme l’amélioration des conditions de travail », ajoute Mme Senneville.

En éducation et enseignement supérieur
Malgré les slogans maintes fois répétés par le gouvernement nouvellement réélu de « faire de l’éducation sa priorité absolue », force est de constater que les enjeux qui touchent à l’enseignement supérieur, notamment son mode de financement, figurent parmi les grands absents de cette campagne électorale. « On a besoin de deux ministres investis, engagés, ouverts au réel dialogue et qui auront à cœur la réussite éducative. On demande aussi des ressources pour améliorer les conditions de travail au profit des étudiantes et des étudiants », affirme Caroline Senneville.

Environnement et transition juste
Sans oublier l’enjeu primordial qui est sur toutes les lèvres : l’environnement. Pour les travailleuses et les travailleurs, il est urgent que le gouvernement mette en place une transition environnementale juste, c’est-à-dire l’accompagnement des entreprises ainsi que de ceux et celles qui y œuvrent qui verront leur emploi changer ou disparaître à cause de la crise climatique. Parce qu’il n’y aura pas d’emplois sur une planète morte », de conclure la présidente.

Baisses d’impôts : le chant des sirènes

Lettre ouverte de Caroline Senneville, présidente de la CSN

Chaque campagne électorale apporte son lot de promesses ; certaines sont structurantes, d’autres plus électoralistes. Malheureusement, comme celle qui s’achève et d’autres avant elle, les campagnes ont un autre point en commun : celui de promettre des baisses d’impôts, sous prétexte que les finances du gouvernement sont en bonne santé. Tel un chant de sirène qui piège celui ou celle qui l’écoute, baisser les impôts est une fausse bonne idée, une illusion d’opulence bien éphémère, alors que le Québec a tant besoin que soient investies des sommes pour une population en meilleure santé, que ce soit du point de vue physique, psychologique, social ou même économique. Alors que le jour du vote approche à grands pas, il est nécessaire, encore une fois, de tirer la sonnette d’alarme.

Si les finances québécoises se portent bien, il en va tout autrement des réseaux comme ceux de la santé et de l’éducation. C’est répété ad nauseam sur toutes les tribunes depuis des années : les hôpitaux et les écoles sont vétustes, le personnel soignant et enseignant est dans un état plus qu’inquiétant, et dans tous les milieux, le personnel manque à l’appel. La pénurie de main-d’œuvre est immense et les services se détériorent chaque jour un peu plus. Cette situation est aussi choquante qu’irresponsable. Avons-nous oublié qu’il y a quelques mois à peine, nous avons eu besoin de l’armée dans nos CHSLD ? Que les gens y mouraient de soif, faute de personnel ?

Après des années à sabrer les services publics, et à quelques jours des élections, on nous promet quelques centaines de dollars dans nos poches alors que mis ensemble, ces montants pourraient servir à former du personnel qualifié dans les milieux qui en ont le plus besoin, qu’ils soient publics ou privés. Nous pourrions aussi nous offrir la gratuité scolaire aux cycles supérieurs, des mesures d’aide pour le milieu culturel et une transition environnementale juste, c’est-à-dire l’accompagnement des entreprises ainsi que des travailleuses et des travailleurs qui verront leur emploi changer ou disparaître à cause de la crise climatique. Et bien sûr, nous pourrions réinvestir massivement dans nos réseaux publics, de la petite enfance à la fin de la vie.

Entendons-nous bien : la CSN n’est absolument pas contre les mesures d’aide, mais encore faut-il que celles-ci visent celles et ceux qui en ont le plus besoin. Quand le tiers des Québécoises et Québécois ne paie pas d’impôts faute de revenus suffisants, celles et ceux qui en bénéficieraient le plus ne profiteront pas de la mesure. C’est le monde à l’envers !

En tant qu’organisation syndicale, nous devons nous mobiliser pour demander des mesures qui tiendront compte des différents enjeux pour les travailleuses et les travailleurs. Ce que nous demandons, c’est de rendre nos services publics plus attractifs, avec des conditions donnant aux personnes qui y œuvrent jour après jour le goût d’y rester, ou le goût de s’y joindre. Il faut prendre soin du monde qui prend soin du monde. Afin que ces personnes puissent continuer à offrir les meilleurs services à une population qui en a tant besoin.

En tant que première grande centrale syndicale centenaire au Canada, nous osons dire qu’il est loufoque d’entendre des promesses de baisses d’impôts au moment où l’on place quatre personnes par chambre en CHSLD, où il faut patienter un minimum de deux ans au public pour voir un psychologue, où la rentrée scolaire est synonyme de manque de profs, d’orthopédagogues, de chauffeurs d’autobus, d’éducatrices, d’adjointes et j’en passe.

Ce dont la grande majorité de la population a besoin en ce moment, c’est de services publics viables et accessibles. Mais aussi de conditions de travail dignes et satisfaisantes et d’une planète dont on se soucie. C’est ce que veulent les personnes en attente d’une chirurgie reportée, et ce que souhaitent les parents qui courent depuis des années après des services professionnels pour leur enfant. Pas de quelques dollars de plus.

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

En cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, la CSN tient à saluer les 11 nations autochtones du Québec. Cette journée est consacrée à la commémoration des milliers d’enfants disparus et vise à rendre hommage aux survivants des pensionnats, à leur famille et à leur communauté.

L’occasion nous permet de réfléchir au rôle qu’a joué notre société dans la vie des enfants autochtones et à ce que nous voulons changer pour leur assurer un avenir meilleur.

La CSN a d’ailleurs réaffirmé ses demandes concernant l’éducation des enfants autochtones lors de la récente adoption de sa nouvelle plateforme en éducation. Nous réclamons, entre autres, une augmentation importante du financement des écoles de bande, lesquelles sont largement sous-financées par rapport aux écoles québécoises. Le groupe de travail sur les réalités autochtones présentera aussi, en décembre prochain, un plan d’action syndicale en appui au plan d’action contre le racisme systémique de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

Dans le cadre de la dernière ronde de négociation, la CSN et le STT–CSN ont choisi d’inclure la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation dans la convention collective des salarié-es et dans le calendrier officiel des journées fériées de la CSN. Il s’agit d’un geste politique.