Un don de 25 000 $ dans le cadre du 25e anniversaire du Camp Vol d’été Leucan–CSN

L’année 2021 est importante pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN, puisqu’il s’agit du 25e anniversaire de l’association entre les deux partenaires. Un mariage d’amour et de générosité ! Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bridgestone Joliette (STTBJ) ont décidé de souligner le tout d’une façon exceptionnelle : en remettant un don extraordinaire de 25 000 $ à Leucan dans le cadre de l’actuelle campagne de financement de la CSN pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN !

« Depuis de nombreuses années, le STTBJ contribue au Camp Vol d’été Leucan–CSN avec la ferme conviction d’aider des familles qui doivent faire face de façon quotidienne à une vie entachée par le cancer. Pour la campagne 2021, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Bridgestone Joliette est fier de faire un don de 25 000 $ pour souligner la 25e édition. Si le cœur de chacun de nos membres peut être porteur de joie et d’espoir à tous ceux qui bénéficient du Camp Vol d’été Leucan–CSN, le syndicat aura le plaisir de perpétuer son appui aussi longtemps qu’il le faudra ! Solidarité, force et espoir ! » – Les membres du STTBJ

Ce sont les enfants atteints de cancer et leur famille qui bénéficieront de cette grande générosité. Merci à tous les membres du STTBJ de participer aussi activement à la campagne de financement de la CSN et d’avoir choisi Leucan. Pour plus de détails sur la campagne de financement de la CSN, visitez la page Web.

Déception face aux nouvelles demandes de reculs de l’employeur

Lors de la seconde rencontre de conciliation tenue ce matin, le comité de négociation du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) a reçu la contre-proposition d’Olymel sur les clauses normatives.

« Ce matin, nous avons reçu de nouvelles demandes de reculs qui n’étaient pas incluses dans leur premier dépôt. Pour nous, il s’agit donc d’une autre insulte, d’un nouveau manque flagrant de respect qui nous indique qu’Olymel n’a pas du tout l’intention de régler rapidement le conflit actuel, de déclarer Martin Maurice, président du STOVJ. Rappelons simplement que depuis 2007, les plus bas salarié-es de notre usine touchent, à ce jour, seulement 1,13 $ de plus l’heure, un appauvrissement qui cause un grave problème de rétention à Vallée-Jonction. Depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées chez Olymel Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi. Il y a donc un sérieux problème et seule une amélioration générale des conditions de travail pourra en venir à bout ».

Augmentation du nombre de porcs en attente à près de 74 000

« Bien entendu, nous sommes sensibles à la réalité des éleveurs de porcs qui doivent composer avec cette attitude intransigeante à notre égard. Nous ne pouvons leur dire simplement que nous sommes prêts à négocier et qu’actuellement, la balle est dans le camp de l’employeur s’il veut régler cette négociation rapidement », de conclure monsieur Maurice.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Des mesures qui ont enfin du mordant

La CSN applaudit le dépôt du projet de loi sur la réforme de la loi 101 attendue depuis des mois et se réjouit à première vue de voir le gouvernement se pencher enfin sur le sort des travailleuses et des travailleurs francophones du Québec. « Il était temps qu’on arrête de jouer à l’autruche en refusant d’admettre la lente anglicisation de l’ensemble du Québec, et du Grand Montréal en particulier. Des mesures s’imposaient et nous sommes soulagés aujourd’hui de constater les efforts notoires du ministre Jolin-Barrette en ce sens », a souligné d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Exigence de l’anglais
L’un des principaux indicateurs de l’anglicisation est l’omniprésence des exigences en anglais dans les critères d’embauche. Malheureusement, peu de moyens étaient disponibles pour faire respecter le droit de travailler en français contenu dans la loi 101. Avec le projet de loi déposé aujourd’hui, l’employeur aura l’obligation de démontrer que le bilinguisme est absolument nécessaire avant de pouvoir en faire un critère d’embauche. « La réécriture des articles portant sur l’exigence d’une autre langue est un message clair envers les employeurs et les tribunaux : l’exigence du bilinguisme lorsqu’elle n’est pas justifiée n’a tout simplement pas lieu d’être », soutient le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Malheureusement, depuis quelques années, nous constatons une dérive de différents ministères à bilinguiser les emplois, enchaîne-t-il. Le ministère de la Santé et des Services sociaux est particulièrement un mauvais élève à cet égard. En effet, il n’est pas rare que certaines directions exigent le bilinguisme tous azimuts sans en démontrer le besoin concret. Espérons que les ministères comprendront le message envoyé aujourd’hui et qu’ils prendront les mesures nécessaires pour faire respecter la loi. »

Francisation
Le président de la CSN souligne par ailleurs que la francisation des lieux de travail et des personnes, particulièrement dans le Grand Montréal, a été trop souvent mise de côté. « La simple traduction des affiches au travail ne suffit pas à franciser les milieux. Le gouvernement doit valoriser, promouvoir et soutenir la francisation des travailleurs et des travailleuses ainsi que des cadres dans les PME et les grandes entreprises. En ce sens, la création de l’organisme Francisation Québec est une excellente nouvelle », ajoute-t-il.

Jacques Létourneau est également satisfait de voir que le rôle des travailleuses et travailleurs sera enfin reconnu au sein des comités de francisation dans les grandes entreprises. « Ces comités, qui réunissent travailleurs et employeurs, aident les milieux de travail à trouver les meilleures solutions en matière de francisation. En y officialisant le rôle des travailleurs, ces comités deviendront de véritables mécanismes de valorisation de la langue française au travail. »

L’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ répondent publiquement à la campagne publicitaire trompeuse du gouvernement Legault

Représentant près de 400 000 travailleuses et travailleurs œuvrant quotidiennement en santé et services sociaux, en éducation et dans les organismes gouvernementaux, l’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ annoncent le déploiement d’une campagne publicitaire d’envergure interpellant le grand public sur l’insuffisance des offres du gouvernement de François Legault dans la présente négociation des conventions collectives touchant le secteur public.

Sur le thème « Sans nous, il n’y a plus de services publics », la campagne lancée aujourd’hui par les organisations syndicales dénonce les faussetés colportées par le gouvernement Legault à propos des syndicats et de ses offres, tout en invoquant l’insuffisance de la proposition salariale actuelle de 5 % d’augmentation, échelonnée sur trois ans, pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs qui se dévouent au quotidien pour la population du Québec. Les organisations syndicales considèrent que le gouvernement maquille la vérité dans l’objectif de cacher la faiblesse de ses offres à l’endroit du personnel œuvrant dans les services, composé d’une forte majorité de femmes. « Les travailleuses et les travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et des organismes gouvernementaux sont les piliers des services publics. Le gouvernement n’écoute pas les signaux d’alarme que nous lançons depuis plusieurs années. De toute évidence, le premier ministre François Legault ne prend pas la pleine mesure de la crise qui sévit dans les différents réseaux responsables d’offrir des services à la population, et nous n’avons d’autre choix que de lancer un cri du cœur pour les milliers de femmes et d’hommes qui portent nos établissements sur leurs épaules, chaque jour. Sans nous, tout s’écroule. Notre message au gouvernement est sans équivoque : la vraie reconnaissance de nos emplois passe par un salaire juste et équitable et de meilleures conditions de travail », clament les porte-parole de l’APTS, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ.

Des offres insuffisantes
Malgré des négociations qui s’étirent depuis plus de 18 mois, l’APTS, la CSN, la CSQ et la FTQ constatent avec exaspération que le gouvernement reste campé sur ses positions de départ, sans donner de marge de manœuvre qui permettrait une véritable négociation. « Alors que la pandémie est venue mettre en lumière l’extrême fragilité des réseaux, monsieur Legault et ses ministres s’entêtent à vouloir imposer leurs seules priorités électorales; des priorités déconnectées de la crise qui sévit dans l’ensemble des secteurs des services publics. Pour défendre ses offres d’augmentation insuffisantes de 5 %, échelonnées sur trois ans, soit les mêmes offres présentées par Québec en décembre 2019, le gouvernement se rabat sur son argument ultime, celui que réitèrent les décideurs lors de chaque négociation : la capacité de payer des Québécoises et Québécois. Pourtant, la vraie question à se poser n’est-elle pas : le Québec a-t-il les moyens de se priver de services publics accessibles et de qualité? Parce que, sans nous, il n’y a plus de services publics », concluent les représentants des organisations syndicales.

Les publicités seront diffusées à partir du 12 mai sur les ondes radio, télé ainsi que dans les médias imprimés et numériques.

Pour plus de détails sur la campagne de l’APTS, de la CSN, de la CSQ et de la FTQ : https://sansnouspasde.quebec/.

Manifestation de respect au cimetière Notre-Dame-des-Neiges

En ce jour de la fête des Mères, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN ont manifesté leur respect à la clientèle de leur milieu de travail.

« Nous sommes venus aujourd’hui afin de manifester notre respect à la clientèle de notre cimetière en leur remettant une rose blanche. Nous savons très bien que si nous ne manifestons pas cette marque de reconnaissance à celles et ceux qui viennent honorer leurs défunts, notre employeur ne le fera pas. La preuve en est qu’aujourd’hui même, en cette fête des Mères fortement achalandée, la direction a décidé de ne garder qu’une seule porte d’accès au cimetière, de souligner Benoît Simard, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN. Parlant de respect, nous avons récemment appris que l’employeur n’avait pas l’intention de respecter le plancher d’emploi de 62 employé-es réguliers qui s’occupe de l’entretien du cimetière. En plus des 26 abolitions de postes du 17 mars dernier, la direction a annoncé jeudi dernier un important virage vert en vertu duquel notre joyau montréalais n’aurait tout simplement plus du tout besoin d’entretien. Nous avons bien compris que la Fabrique Notre-Dame qui gère le cimetière veut tout simplement envoyer nos emplois en sous-traitance. »

Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le syndicat est en négociation depuis le mois de novembre 2019. Les négociations étant au point mort, le 26 mars dernier, le syndicat s’est doté d’une banque de dix jours de grève.

« Lorsque les négociations arrivent, la haute direction invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses décisions irrationnelles et ses abolitions de postes. Nous aimerions bien connaître sa situation financière pour comprendre, mais l’employeur refuse toujours, après deux demandes, d’ouvrir ses livres comptables. Plusieurs épisodes d’intimidation de l’employeur envers les membres du syndicat s’ajoutent à ce portrait peu reluisant. Les derniers développements confirment cette volonté de briser les membres d’un syndicat qui devra à nouveau se battre pour se faire respecter. Et nous serons fièrement à leurs côtés », de déclarer Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Dans cette tradition de manque de respect, souvenons-nous qu’en 2007, les membres du STTCNDDN ont lutté férocement contre ce même employeur lors d’un lock-out cruel de 17 semaines. Et ils sont sortis debout de ce difficile conflit, la tête haute, obtenant satisfaction pour la majorité de leurs revendications. Pour sa part, l’employeur avait été forcé d’accepter une entente à l’amiable d’une valeur de 1,2 million intervenue entre les familles et les concessionnaires du cimetière et la Fabrique Notre-Dame, pour compenser la fermeture forcée du lieu de culte par l’employeur. Depuis toujours, les salarié-es mettent tout en œuvre pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées et cette journée est le reflet de cet engagement envers les familles qui sont ici aujourd’hui », de conclure Chantale Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Violence envers les femmes : il est grand temps d’agir

OPINIONS / Il y a quelques semaines, le gouvernement québécois a annoncé un investissement de 223 millions de dollars pour lutter contre la violence conjugale envers les femmes. Cette annonce est tout à fait louable, car une femme qui vit une telle violence en est une de trop. C’est tout de suite, alors que le mois de mai est désormais le mois de la sensibilisation et de la prévention des agressions à caractère sexuel, que nous devons donner aux victimes un véritable accès aux services et à la justice afin de mieux les accompagner dans ces moments difficiles de leur vie.

Nous, représentantes syndicales de la CSN qui sommes en contact avec beaucoup de travailleuses, constatons que l’actuelle succession de féminicides et la médiatisation du procès de Gilbert Rozon amènent plusieurs de nos membres à se confier à nous. Ces personnes nous racontent les violences vécues, que ce soit dans le cadre d’une relation intime ou au travail. Celles dont l’emploi n’est pas stable peinent encore plus à faire valoir leurs droits. Quand dénoncer peut rimer avec jeûner, elles y réfléchissent à deux fois avant de passer à l’acte.

Larguées par le système
Ces femmes qui nous interpellent nous disent souvent se sentir abandonnées par le système. Elles lui reprochent notamment de les laisser se débrouiller seules avec le cortège d’erreurs qui peut s’ensuivre ou de leur barrer tout simplement la route dans leur quête vers une véritable justice. Devant la difficulté de se faire entendre par cette justice trop imparfaite, plusieurs se tournent vers le tribunal du Web. Malheureusement, cette tribune qu’elles utilisent pour tenter de mettre un baume sur leurs plaies et faire la paix avec leur malheureuse expérience peut les plonger dans des situations périlleuses, comme le vivent actuellement les initiatrices de la page Facebook Dis Son Nom. Ces dénonciations sont toutefois pleines d’enseignement et traduisent une volonté de ces femmes de se libérer de leur boulet. Un vent de changement souffle! Ne fermons pas les yeux quand elles sortent de l’ombre pour dévoiler sur la place publique les préjudices qu’elles subissent. L’heure n’est plus aux études de toutes sortes : le gouvernement a le devoir d’agir et de leur offrir les moyens d’obtenir une vraie justice. Et il doit le faire maintenant.

Écouter les femmes du terrain
En avril 2019, un comité formé de spécialistes des questions de violences conjugale et sexuelle a été mandaté pour réfléchir à la question et y apporter des pistes de solution. Dans son rapport final dévoilé en décembre dernier, ledit comité a proposé 190 recommandations toutes plus pertinentes les unes que les autres pour contrer le fléau des violences à l’endroit des femmes. Parmi celles-ci, notons la mise en place d’un tribunal spécialisé en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale qui aurait comme tâche de développer une expertise et une approche particulières concernant ces questions omniprésentes dans notre société. Lors de la mise sur pied d’un groupe de travail visant à évaluer la faisabilité de cette recommandation phare du rapport, le ministre de la Justice Jolin-Barrette n’a pas cru bon d’intégrer à l’exercice les intervenantes de première ligne. Ce faisant, il n’entend que d’une oreille les vœux des autrices du rapport et des groupes de femmes œuvrant sur le terrain. Erreur! On ne bâtit pas une maison en négligeant les fondations et en commençant par le toit: ces groupes sont les mieux placés pour connaître les écueils rencontrés par les victimes de violences. S’en tenir à la recommandation telle que formulée aurait démontré une réelle intention de répondre aux revendications des femmes. Le ministre attache manifestement une grande importance à la lutte qu’il souhaite mener contre les violences faites aux femmes et pour une justice plus humaine et équitable. La reconnaissance de l’apport incontournable de femmes du terrain serait un grand pas dans la mise en action de ce rapport.

Avec ces 190 recommandations, nous avons en main tous les outils pour que les femmes prises dans les filets de la violence sexuelle ou de la violence conjugale puissent emprunter la voie la mieux adaptée à leur situation. Grâce à une réelle volonté politique du gouvernement, elles pourront enfin bénéficier du grand principe du droit à l’égalité de traitement devant la loi.

Annick Charette
Secrétaire générale-trésorière de la Fédération nationale des communications et de la culture–CSN et plaignante dans le procès de Gilbert Rozon

Caroline Senneville
Vice-présidente de la CSN

Katia Lelièvre
Vice-présidente de la CSN

Sans négocier avec le syndicat, Olymel négocie sur la place publique

Depuis le déclenchement de la grève générale illimitée le 28 avril dernier, alors que des dates de négociation étaient déjà prévues aux agendas des deux parties, Olymel a décidé d’ignorer le syndicat et de diffuser des informations trompeuses liées à la négociation sur la place publique.

« Au lieu de négocier sur la place publique et de diffuser des informations trompeuses, l’employeur devrait revenir à la table de négociation en présence du conciliateur qu’il a lui-même demandé afin d’en arriver à une entente négociée, et ce, dans les plus brefs délais. Dans les médias, Olymel a déclaré qu’il y avait urgence, au même moment où il refuse de négocier avec diligence avec notre syndicat, de dénoncer Martin Maurice, président du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ). Aujourd’hui même, dans le cadre de notre première rencontre de conciliation, l’employeur nous a dit qu’il n’avait aucune intention de revenir sur notre dépôt monétaire alors qu’il s’était engagé à un retour global sur l’ensemble de nos demandes la semaine dernière. Pire encore, à l’issue du rendez-vous d’aujourd’hui, l’employeur ne s’est pas rendu disponible avant le 18 mai pour la prochaine rencontre, malgré deux autres dates proposées par le conciliateur ».

« Depuis le début de cette pandémie, la haute direction de Vallée-Jonction est demeurée enfermée à double tour dans leurs bureaux alors que plusieurs travailleuses et travailleurs qui rentraient à l’usine tombaient malades. Le travail est toujours aussi difficile dans un abattoir et la pandémie ajoute du stress à tout le monde, de renchérir monsieur Maurice. Olymel sait très bien que nous faisons face à un sérieux problème de rétention de la main-d’œuvre : depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées à Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi. L’employeur devra comprendre que pour retenir son monde, il doit bonifier les conditions de travail. En 15 ans, nos taux horaires ont simplement augmenté d’un peu plus d’un dollar, ce qui nous a appauvris chaque année durant cette période. Finalement, dans toutes nos négociations avec Olymel, qui se déroulent rarement sans qu’il y ait un conflit, nous sentons cette culture de mépris, ce manque de respect à notre égard. Voilà pourquoi nous en sommes encore rendus au stade de la confrontation avec eux ».

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce–CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Réforme des lois sur le statut de l’artiste: des engagements qui rassurent le secteur culturel

L’APASQ, l’AQAD, l’ARRQ, la FNCC–CSN, la GMMQ, la SARTEC, TRACE, l’UDA et l’UNEQ saluent l’engagement des parlementaires de l’Assemblée nationale qui ont adopté aujourd’hui à l’unanimité la motion reconnaissant que les artistes ont été durement touchés par la pandémie et que leur travail exceptionnel doit être mieux encadré par une réforme en profondeur des Lois sur le statut de l’artiste.

Constatant jour après jour, données concrètes à l’appui, que les deux lois actuelles ne parviennent pas à améliorer les conditions socio-économiques des artistes — alors que c’est leur raison d’être — les organisations réclament une révision majeure de ces lois depuis plusieurs décennies et ont déposé au ministère des Communications et de la Culture des mémoires détaillés allant tous dans ce sens, en février dernier.

La pandémie ayant subitement aggravé une situation déjà extrêmement précaire pour les artistes, créateurs et professionnels de la culture, il y a, plus que jamais, urgence d’agir afin d’assurer la pérennité de notre culture et de permettre à celles et ceux qui lui donnent une âme de gagner leur vie adéquatement. Ainsi, nous sommes rassurés par les déclarations de la ministre Nathalie Roy qui s’est engagée, encore aujourd’hui, à respecter les promesses de son gouvernement de déposer un projet de loi et de régler cet enjeu durant son mandat actuel.

En cette matière, notre regroupement, qui représente quelque 26 000 membres, réitère sans réserve son entière collaboration afin de mener à bien cette réforme essentielle dès maintenant. Les Lois sur le statut de l’artiste ont été conçues pour les artistes, qui sont les mieux placés pour connaître leurs réalités et leurs besoins.

Nous sommes impatients de discuter avec la ministre Roy afin d’accélérer les travaux de son ministère, malgré la pandémie, pour aboutir à un dépôt de son projet de loi dès la rentrée de l’Assemblée nationale l’automne prochain, et nous comptons sur l’appui de tous les députés afin qu’une nouvelle loi soit promulguée avant les prochaines élections.

Réforme de la DPJ : le gouvernement doit agir dès maintenant

La CSN se réjouit de l’accueil favorable qu’a réservé le gouvernement du Québec au rapport final de la commission Laurent, déposé lundi. « L’heure n’est plus à la réflexion, mais bien à l’action. Il faut agir rapidement pour le bien des enfants du Québec. Il doit y avoir un avant et un après commission Laurent », souligne d’emblée le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr.

La CSN salue au passage le travail d’enquête colossal abattu par l’équipe de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Plusieurs constats et recommandations détaillés par la commission Laurent sont en parfaite harmonie avec les demandes formulées par la CSN, à la suite d’une enquête menée auprès de ses membres et de ses organisations affiliées.

Le rapport de la commission insiste notamment sur la nécessité d’agir en amont pour le bien-être des enfants. Parmi les recommandations émises, on y retrouve en outre celles qui visent à favoriser la prévention, à revoir la gouvernance et la structure des services aux jeunes en difficulté, à rehausser et à protéger les budgets dédiés aux services aux jeunes, et à s’attaquer impérativement au problème de surreprésentation des enfants noirs et des enfants autochtones en protection de la jeunesse. Le volumineux rapport énonce également la nécessité d’améliorer l’organisation du travail, de reconnaître la pratique spécialisée en protection de la jeunesse, de revoir la charge de travail des intervenantes et intervenants et d’assurer leur sécurité physique et psychologique.

Des promesses à tenir

La CSN va s’assurer que les promesses faites par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, ne soient pas que des paroles et que le groupe d’action interministériel soit efficace. La qualité et la stabilité des services aux jeunes en difficulté passent impérativement par la qualité des conditions de pratique et de travail des intervenantes et des intervenants du milieu.

« Les enfants du Québec méritent mieux que le sous-investissement et la désorganisation qui gangrènent notre système, depuis des décennies d’austérité. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont épuisés, mais certainement pas désabusés. Le gouvernement doit leur donner les moyens de mieux protéger nos enfants, comme ils y ont droit », conclut David Bergeron-Cyr.

Vaccination de tous les travailleurs et travailleuses actifs

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réclament que le gouvernement du Québec assure à tous les travailleurs et les travailleuses le droit de s’absenter du travail pour se faire vacciner à la première occasion, sans perte de rémunération ni d’autres avantages, et ce, tant que cela sera nécessaire pour lutter contre la pandémie de Covid-19.

« Pour nous, la vaccination de masse est un élément clé pour passer à travers la pandémie causée par la Covid-19. Il est impératif d’accélérer les efforts de vaccination actuels afin de protéger les travailleuses et travailleurs ainsi que les citoyennes et citoyens du Québec », explique Daniel Boyer, président de la FTQ.

« Considérant que tous les employeurs n’offrent pas la vaccination sur les lieux de travail ou n’accordent pas aux travailleurs et aux travailleuses un congé rémunéré pour aller se faire vacciner à la première plage horaire disponible, nous demandons au gouvernement du Québec d’assurer à tous les travailleurs et travailleuses le droit de s’absenter du travail pour se faire vacciner, sans perte de rémunération », réaffirme Caroline Senneville, vice-présidente de la CSN.

En fait, le gouvernement doit s’assurer que les conditions soient facilitantes et que l’on modifie les lois pour y arriver, si nécessaire.

Les agents correctionnels du Québec exigent davantage de reconnaissance

Les agents de services correctionnels ont manifesté devant les établissements de détention de Québec et de Laval mardi matin pour exprimer leur frustration envers le gouvernement au moment où les représentants patronaux et syndicaux reprenaient les négociations en vue du renouvellement de la convention collective.

« Ça fait un an que le gouvernement reste campé sur ses positions et qu’il ne démontre aucune volonté de faire avancer les négociations, s’insurge Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). Il est temps de lui faire comprendre qu’il doit faire des offres sérieuses et reconnaître le travail des agentes et agents de la paix qui maintiennent le réseau correctionnel du Québec à bout de bras. »

Après avoir observé le refus du gouvernement de négocier de bonne foi lors de la négociation soi-disant accélérée du printemps 2020 et de la tentative avortée de reprise de la négociation « normale » l’automne dernier, le syndicat a été insulté de voir que les offres patronales étaient restées essentiellement inchangées le 31 mars dernier.

« Le gouvernement et le Conseil du trésor sont complètement déconnectés de la réalité, déplore M. Lavoie. On est aux prises avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre depuis plusieurs années, mais l’employeur continue de jouer à l’autruche et ne propose absolument rien pour améliorer la situation. »

« En public, le gouvernement dit vouloir régler au plus vite, mais arrivé aux tables de négociation, il se traîne les pieds, affirme la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Les agentes et agents des services correctionnels mettent leur santé et leur sécurité à risque chaque jour au service du gouvernement et de la société québécoise. Il est impératif que ces sacrifices soient enfin reconnus. Et cela passe par une convention collective et des conditions dignes du travail périlleux que le personnel des services correctionnels du Québec effectue au quotidien. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

M. Legault, la patience des travailleuses et des travailleurs du secteur public a ses limites

« M. Legault nous a conviés, encore aujourd’hui, à une autre déplorable opération médiatique aux dépens des travailleuses et des travailleurs des services publics. Depuis plus de 18 mois, nous sommes présents aux tables de négociation et on nous sert encore le même message, la même offre. Notre patience aussi a ses limites. » C’est le constat que fait la CSN au sortir de la rencontre qui s’est tenue cet après-midi, à Montréal, entre les organisations syndicales et le premier ministre du Québec.

La CSN, qui représente 160 000 travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux, celui de l’éducation et des organismes gouvernementaux, déplore l’entêtement du gouvernement qui refuse toujours de bonifier ses offres pour répondre aux besoins réels des réseaux. « Ce qui est sur la table présentement, on l’a déjà rejeté, deux fois plutôt qu’une. Si M. Legault veut que les choses aillent plus vite, c’est très simple, il suffit que l’argent et les mandats soient au rendez-vous pour améliorer les salaires et les conditions de travail », lance Caroline Senneville, 1re vice-présidente de la CSN.

L’organisation syndicale affirme que les travailleuses et les travailleurs des réseaux ne sont pas dupes et qu’ils ne se laisseront pas berner par les beaux discours du gouvernement. « Sur les salaires, le premier ministre et la présidente du Conseil du trésor ont beau essayer de maquiller les chiffres, dans les faits, ce sont, encore et toujours depuis décembre 2019, les mêmes augmentations qu’ils proposent. Ce qu’il y a sur la table, ce n’est pas 8 % d’augmentation, mais plutôt des augmentations de salaire de 5 % sur 3 ans et des montants forfaitaires qui sont des mesures éphémères et qui n’améliorent pas les salaires », ajoute Mme Senneville.

Alors qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre et que la rémunération du personnel des services publics accuse un retard de plus de 9 % par rapport à l’ensemble des autres salarié-es du Québec, la vice-présidente de la CSN réitère qu’il faut poursuivre les négociations pour mettre en place des mesures pérennes. « Si on veut réussir à régler les graves problèmes d’attraction et de rétention qui frappent tous les secteurs et qui plombent les services publics, il n’y a pas 36 000 solutions : ça prend de meilleurs salaires pour toutes et tous et des investissements significatifs pour améliorer les conditions de travail. »

En attendant que le gouvernement montre qu’il est prêt lui aussi à négocier, il est clair pour la CSN que la mobilisation se poursuit. La centrale syndicale consulte actuellement ses membres sur un mandat de grève à exercer au cours des prochaines semaines, si le gouvernement reste campé sur ses positions. « Les mandats de grève s’accumulent, tant en santé et services sociaux qu’en éducation et dans les organismes gouvernementaux; nous en sommes déjà à plus de 100 syndicats dont les membres ont voté pour la grève. Nous avons d’ailleurs annoncé jeudi dernier que les 15 000 enseignantes et enseignants de cégep affiliés à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) débrayeront du 11 au 13 mai, si le gouvernement continue à faire la sourde oreille », ajoute Mme Senneville.

La CSN a tenu à conclure avec une mise en garde pour le premier ministre : « un règlement rapide passe par une réelle volonté du gouvernement d’améliorer les services à la population, à défaut de quoi, il y aura d’autres mouvements de grève, dans plusieurs secteurs. Ça ne peut plus continuer comme ça. Nous allons agir pour toutes les Québécoises et tous les Québécois, pour qu’ils aient accès aux services auxquels ils ont droit. »

Salaire minimum à 15$ l’heure : qu’attend le Québec ?

Alors que le gouvernement canadien annonce son intention d’établir un salaire minimum fédéral de 15 $ l’heure, le gouvernement du Québec continue de traîner de la patte dans le dossier avec une hausse ridicule de 40 cents du salaire minimum. La campagne 5-10-15 s’explique mal ce refus d’aider les travailleuses et travailleurs à bas salaire à sortir de la pauvreté.

Rappelons que l’augmentation du salaire minimum à 15 $ l’heure fait partie des mesures annoncées dans le dernier budget du gouvernement canadien pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs sous sa juridiction de « gagner leur vie décemment ». Il s’est engagé à déposer un projet de loi en ce sens. Pendant ce temps, au Québec, le salaire minimum passera de 13,10 $ à 13,50 $ l’heure le 1er mai.

La co-porte-parole de la campagne 5-10-15, Virginie Larivière, ne comprend pas cette différence d’approche. « Le discours du gouvernement du Québec veut que l’emploi soit la voie la plus sûre pour sortir de la pauvreté. Pourtant, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, refuse d’offrir un salaire minimum en conséquence ! Une augmentation de 40 cents du salaire minimum représente tout juste une augmentation de 14 $ par semaine pour une personne qui travaille 35 heures ! C’est nettement insuffisant pour permettre aux gens de sortir de la pauvreté ! »

Mélanie Gauvin, également porte-parole de la campagne 5-10-15, ajoute : « Ce sont environ 446 000 personnes qui gagnent moins de 15 $ l’heure au Québec. Comme la majorité n’est pas syndiquée, ces travailleuses et travailleurs dépendent du gouvernement pour voir leur situation s’améliorer. Il est plus que temps que le salaire minimum passe à 15 $ l’heure. »

Voilà maintenant cinq ans que la campagne 5-10-15 porte cette revendication d’un salaire minimum à 15 $ l’heure. Plus que jamais, ce taux horaire représente le seuil minimal à atteindre, un seuil qui aurait dû être franchi il y a longtemps. Pour les membres de la campagne 5-10-15, il est évident que le gouvernement devrait d’ores et déjà s’intéresser à des études comme celle publiée le 28 avril par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), qui fait la démonstration que le salaire minimum devrait dépasser les 15 $ l’heure pour permettre aux travailleuses et travailleurs de sortir de la pauvreté.

À de nombreuses reprises pendant la crise sanitaire, le gouvernement a chanté les louanges des travailleuses et travailleurs à bas salaire comme les préposé∙e∙s aux bénéficiaires, le personnel d’entretien, les commis d’épicerie, etc. Plusieurs ont pu obtenir des primes temporaires au plus fort de la crise. Mais cela ne saurait remplacer un salaire régulier qui permette de vivre dignement, un salaire d’au moins 15 $ l’heure.

Quelques données sur le salaire minimum
En 2019, l’Institut de la statistique du Québec indiquait que 74 % des personnes rémunérées au salaire minimum occupaient un emploi permanent et 58 % étaient des femmes. Selon le gouvernement, 287 000 personnes gagnent 13,50 $ l’heure ou moins.

À propos de la campagne 5-10-15
La campagne 5-10-15 mise sur trois grandes revendications : connaître son horaire cinq jours à l’avance, avoir 10 jours de congé payé en cas de maladie ou de responsabilités familiales et un salaire minimum de 15 $ l’heure.

Les sept organisations membres de la campagne sont : le Front de défense des non-syndiquéEs, le Collectif pour un Québec sans pauvreté, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Les autobus Transco ou le labyrinthe de l’équité salariale

Lyne Lacerte est conductrice d’autobus scolaire depuis 36 ans pour l’entreprise de transport scolaire Transco à Terrebonne, anciennement Autobus Terremont. Cela fait des décennies qu’elle s’assure avec ses collègues conductrices, car elles sont une majorité de femmes, que les enfants qu’elles transportent soient en sécurité et à l’école à temps tous les matins. Cela fait aussi des décennies que son employeur multiplie les démarches administratives et judiciaires pour ne pas remplir son obligation d’appliquer la Loi sur l’équité salariale (LES).

« Sur mes 36 années de services, ça fait plus de vingt ans que je me bats avec mes collègues pour que l’employeur fasse un réel exercice d’équité salariale. Et qu’il l’applique ! », raconte Lyne Lacerte.

La compagnie de transport Terremont était une entreprise de juridiction provinciale de plus de 10 employé-es, donc tenue d’appliquer la LES, entrée en vigueur au Québec en 1996. Le processus d’évaluation nécessaire des diverses catégories d’emplois avait été entamé par le syndicat et Terremont à l’époque, mais était arrivé à une impasse. Pendant plus de 10 ans se sont succédé les rencontres avec l’employeur et les séances de conciliation à la Commission sur l’équité salariale. Durant cette période, deux différends ont été déposés par la partie syndicale auprès de la Commission. En 2008, alors qu’une entente était à portée de main, l’employeur a mis abruptement fin aux discussions et délégué à la Commission le soin de décider. « Terremont a reculé quand ses représentants se sont rendu compte de ce que leur coûterait l’application de l’équité salariale. Ils voyaient bien qu’il y avait un redressement important à faire et que ça influencerait aussi l’échelle salariale lors des négociations de la prochaine convention collective », se souvient Mme Lacerte.

En 2013, l’entreprise Terremont a été vendue à Transco, une filière de l’entreprise multinationale anglaise First Group, dont les profits nets en 2019 étaient évalués à 300 millions de dollars canadiens. Transco a toujours prétendu être de compétence fédérale et, par conséquent, ne pas être assujettie à la Loi sur l’équité salariale.

« Il n’y a rien qui n’a pas été fait pour ne pas appliquer le principe pourtant simple de l’équité salariale : corriger les écarts salariaux causés par la discrimination envers les femmes. Transco prétendait que nous étions maintenant une entreprise de compétence fédérale. C’était pratique ! Or, en 2015, la Commission des relations du travail a confirmé que Transco est bel et bien une entreprise de juridiction provinciale. La compagnie a contesté cette décision jusque devant la Cour d’appel. Cette dernière a finalement confirmé en 2021 que Transco était de juridiction provinciale », continue-t-elle.

La saga de juridiction provinciale ou fédérale étant derrière eux, le syndicat représentant les employé-es de Transco sera devant le Tribunal administratif du travail en mai prochain, car l’employeur conteste des cotes attribuées à certains types d’emploi pour l’application de l’équité salariale. L’employeur affirme aussi qu’il faut retirer, pour les fins de comparaison des salaires, le coût d’un coffre à outils fourni par les mécaniciens.

« Transco prétend que ce coffre à outils vaut environ 6000 $ par année et que cela devrait, pour les fins de comparaison, être retranché de la rémunération annuelle des mécaniciens, un titre d’emploi à prédominance masculine. Ce coffre à outils n’est pas une dépense de l’employeur, car ce sont des outils que les mécaniciens ont payés eux-mêmes et dont ils se servent au travail. Ils reçoivent d’ailleurs une compensation financière de 300 $ par année pour cela. Cette contestation est encore une façon de diminuer la valeur de nos emplois de conductrices, car plus on diminue la valeur de la rémunération de l’emploi à prédominance masculine, plus cela a un effet à la baisse sur les réajustements pour les emplois à prédominance féminine dans l’entreprise. Tout pour ne pas reconnaître notre travail à sa juste valeur ! De même, l’employeur veut ajouter à notre rémunération de conductrices la valeur de l’avantage d’avoir l’autobus à la maison. Il veut donc réduire l’écart entre les diverses catégories d’emplois. Quand on sait que plusieurs conductrices cumulent deux emplois pour arriver, cette comédie est ridicule », déplore la conductrice d’expérience.

Lyne Lacerte espère bien que les audiences en mai régleront le dossier une bonne fois pour toutes. « Cela fait des décennies qu’on se bat pour cela. J’ai des collègues qui sont morts depuis que ce combat est commencé. Ils n’en verront jamais le dénouement. Ce n’est pas normal qu’on ait à se battre autant pour un principe d’équité. Notre travail est important, on transporte l’avenir tous les jours. Ce travail a une valeur qui doit être reconnue », conclut-elle.

Les membres du syndicat d’Olymel Vallée-Jonction déclenchent la grève générale illimitée

Excédés par le manque de respect à leur égard de la part de leur employeur, les membres du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN (STOVJ) ont déclenché la grève générale illimitée hier matin, à 9 h.

« Ce n’est pas nouveau, tout ceci est connu du public, les relations avec notre employeur sont tendues depuis très longtemps. Les travailleuses et les travailleurs de Vallée-Jonction sont demeurés au front tout au long de la pandémie actuelle et ont maintenu la production, parfois même au péril de leur santé. Alors que nous avions déposé nos demandes salariales le 19 avril dernier, l’employeur s’était engagé à nous revenir cette semaine avec un dépôt global, incluant les clauses normatives et celles à incidences financières. Non seulement il a demandé la conciliation avant même que nous ayons eu un retour sur notre dépôt du 19 avril dernier, mais il refuse maintenant de nous rencontrer aux dates qui étaient prévues et, surtout, de respecter sa parole de nous revenir globalement sur nos demandes tel que promis », de déplorer Martin Maurice, président du STOVJ.

Depuis 2015, plus de 1800 personnes ont été engagées chez Olymel Vallée-Jonction et près de 1700 salarié-es ont quitté leur emploi.

« Malgré l’important engagement des salarié-es en ces temps de pandémie, l’employeur ne démontre pas la moindre reconnaissance envers eux. Fidèles à leurs habitudes, les représentants d’Olymel ont déposé des demandes normatives imprécises, ce qui fut reçu comme une gifle en plein visage pour le syndicat. Or, l’employeur sait très bien qu’il fait face à un important problème de rétention de la main-d’œuvre dans ses usines ; pour le syndicat, il faut améliorer les conditions générales d’emploi pour corriger ce problème récurrent. Dans un sondage réalisé auprès des membres, plusieurs salarié-es ont déjà signifié leur désir de quitter l’usine si la négociation actuelle n’améliore pas substantiellement leurs conditions de travail. Nous souhaitons vivement que le message du syndicat se rende au siège social de l’entreprise afin que la haute direction en prenne acte », de conclure Alexandre Boileau-Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction représente environ 1050 membres. Il est affilié à la Fédération du commerce-CSN, qui compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Malgré 173 morts, le gouvernement s’entête à faire reculer le Québec

En cette Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail, le Québec pleure les 173 personnes qui ont perdu la vie en 2020 en tentant de la gagner. La province se souvient aussi de tous ceux et celles qui se sont blessés en travaillant. En cette année de pandémie, la CSN exprime également sa solidarité avec les victimes de la COVID-19, virus souvent propagé au travail.

« Ayons une pensée pour les 40 000 personnes des secteurs de la santé et des services sociaux, et tout le personnel qui participe à l’éducation de nos enfants, bien souvent des femmes, qui ont contracté le virus. N’oublions pas, non plus, les milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé qui ont souffert de la maladie », rappelle David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN. Pour l’ensemble de ces gens, la CSN encourage ses membres, ses syndicats et ses organisations affiliées à observer une minute de silence à 10 heures, aujourd’hui, dans tous les milieux de travail.

«C’est quand même ironique qu’au cœur de cette funeste tragédie sanitaire, le gouvernement ne profite pas de l’occasion pour aller plus loin en matière de protection avec sa réforme en santé-sécurité. Le PL-59 fait reculer les droits des travailleuses et des travailleurs en limitant l’indemnisation et en reculant sur des acquis en prévention pour certains secteurs », s’indigne David Bergeron-Cyr.

En effet, la réforme va compliquer et judiciariser la réadaptation des victimes en échange de trop maigres avancées en prévention. Pire encore, l’abolition des groupes prioritaires prévus par la loi actuelle privera les milieux de travail industriels des mécanismes éprouvés depuis les 40 dernières années.

« La prévention, c’est non négociable. Ce qu’il faut, pour que le Québec cesse d’être le cancre en matière de santé-sécurité au Canada, est plutôt de ne pas seulement étendre les mécanismes de prévention à l’ensemble des milieux de travail, mais également leur donner tous les outils nécessaires à leur prise en charge. Les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas devenir les victimes de la réforme qui semble plutôt vouloir économiser sur leur dos », déplore le vice-président de la centrale.

Des conséquences pour longtemps  

Il est minuit moins une pour bonifier le projet de loi 59, toujours à l’étude. À quand, par exemple, une vraie reconnaissance des problèmes d’épuisement au travail ? Quand va-t-on répandre les mécanismes de prévention efficaces, décentralisés avec des moyens encadrés pour les faire fonctionner ? Quand va-t-on admettre que lorsque le travail nous blesse, physiquement et psychologiquement, il faut le reconnaitre, sans tracasseries administratives ?

« Il aura fallu 40 ans pour accoucher d’une nécessaire réforme en santé-sécurité au travail. Nous sommes en train de rater un rendez-vous historique. Les conséquences du PL-59 risquent de nous affliger collectivement pour longtemps. Cette réforme ne doit pas être un affront à la mémoire des disparu-es dont nous nous souvenons en ce 28 avril », conclut-il.

Annonce de Jacques Létourneau concernant son départ de la CSN

Mes camarades,

Aujourd’hui je vous annonce que je quitte mes fonctions de président de la CSN pour m’impliquer en politique municipale. En effet, l’automne prochain, j’ai l’intention de me présenter comme candidat à la mairie de Longueuil. J’habite cette ville depuis quelques années maintenant et je constate qu’elle est un milieu de vie formidable. Cependant, elle a aussi des besoins immenses et c’est pourquoi j’ai décidé de mettre toutes mes énergies à améliorer la vie de mes concitoyennes et de mes concitoyens.

Cette décision n’a pas été simple à prendre. Depuis plus de 30 ans maintenant, j’évolue dans le monde syndical et fais tout ce qui est en mon pouvoir pour améliorer les conditions des travailleuses et des travailleurs de la CSN. D’abord, en 1991, comme président du syndicat de l’hôpital Charles-LeMoyne ; puis de 1993 à 2004 en tant que secrétaire général du Conseil central du Montréal métropolitain ; j’ai ensuite fait le saut au comité exécutif de la CSN en tant que responsable des affaires internationales pour ensuite être élu au poste de vice-président de la CSN en 2011 et au poste de président, que j’ai eu le privilège d’occuper de 2012 jusqu’à ce jour.

Honnêtement, jamais je n’aurais pensé faire le saut en politique municipale. Cela dit, cette implication m’apparaît comme le prolongement naturel de l’action syndicale. À la CSN, on intervient pour améliorer les conditions de vie et de travail de nos membres du secteur public et du secteur privé. On se bat par exemple pour qu’ils aient accès à des réseaux de transport collectifs dignes de ce nom. On agit pour une société plus verte et un environnement mieux protégé, on se démène pour que le développement économique et social leur soit profitable. Si je suis élu à la mairie de Longueuil, j’entends bien poursuivre mon action de ce côté, entre autres domaines.

J’espère donc vivement avoir la chance de pouvoir me relever les manches pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de Longueuil. Qu’on parle des employé-es des écoles, des usines, ou du secteur des services. Qu’on parle encore des travailleuses et travailleurs dans les services de garde, dans les hôpitaux, dans les commerces de proximité. Je pense être qualifié pour pouvoir améliorer la vie de toutes les classes de la société de Longueuil, particulièrement les personnes de la classe moyenne et des personnes les plus défavorisées de cette ville. Les enjeux de mixité sociale et du logement me tiennent aussi beaucoup à cœur et j’ai l’intention de les suivre de près.

C’est donc à compter de la mi-juin que je vais entreprendre cette campagne. D’ici là, tous les syndiqué-es de la CSN peuvent compter sur mon entière disponibilité et ma plus grande détermination à les soutenir comme président. Au-delà de mon mandat qui se termine, sachez que je continuerai toujours à défendre la classe ouvrière et tous les travailleurs de la société en général, quels que soient la fonction que j’occuperai ou le rôle que je jouerai au cours des prochaines années. J’ai réellement apprécié toutes ces années que j’ai passées auprès de vous, chères militantes, chers militants et chers salarié-es, pour notre lutte commune. Je tiens à vous remercier de la confiance que vous m’avez témoignée au cours de mes divers mandats. Dans toutes mes actions, j’ai toujours cherché à respecter les exigences de notre mouvement avec dignité, moralité et loyauté. Ce fut pour moi à la fois un grand honneur et une responsabilité de tous les instants que j’ai assumée au meilleur de mes capacités et de mes connaissances.

La CSN n’est pas l’histoire d’une seule personne, c’est celle de tout un mouvement. Elle souligne d’ailleurs cette année son 100e anniversaire. La CSN est là pour de bon, car elle a toujours su s’adapter aux nouvelles réalités du monde du travail. Avec la fougue et la ténacité de ses membres, il n’y a nul doute qu’elle saura relever les défis du syndicalisme dans les années à venir.

Le mouvement syndical du Québec n’oublie pas la crise climatique

À l’occasion du Jour de la Terre, le mouvement syndical québécois lance le Réseau intersyndical pour le climat, qui a pour objectif d’unir nos efforts vers une transition énergétique juste pour les Québécoises et les Québécois. La crise sanitaire dans laquelle nous sommes plongés depuis plus d’un an ne doit pas nous faire perdre de vue l’urgence climatique. Toutes deux sont d’ailleurs liées. Sans surprise, les mêmes phénomènes causent les changements climatiques et augmentent les risques de pandémie. Des scientifiques mandatés par l’ONU en pleine pandémie mondiale nous avertissent d’ailleurs que des crises sanitaires encore plus graves sont à prévoir si la dégradation de la nature se poursuit. Alors que la crise de la COVID-19 devrait avoir une durée limitée, les dérèglements climatiques, eux, vont se poursuivre longtemps encore et risquent de s’aggraver : il n’y aura pas de vaccin contre la crise climatique… Le remède est connu, il faudra toutefois l’appliquer avec autant d’énergie et de diligence que la lutte contre la pandémie pour atténuer les effets de la catastrophe annoncée.

Pour contrer la menace des changements climatiques à l’échelle mondiale, des transitions vers des économies sobres en carbone doivent s’opérer. Au Québec, nous avons la chance d’être dans une position particulièrement choyée pour réussir rapidement une telle transition énergétique.

Au-delà du secteur de l’énergie, la crise climatique entraînera des transformations majeures dans l’ensemble de l’économie et dans le monde du travail. Faisons alors en sorte que la transition soit juste pour les travailleuses et travailleurs de même que pour la santé des écosystèmes.

Partout, nos organisations syndicales veilleront à ce que les transformations dans les milieux de travail n’entraînent pas de précarisation, mais bien une amélioration des conditions de vie des travailleuses et des travailleurs, ainsi que de leurs communautés. Nous visons une transition juste.

Dans les secteurs où il y a aujourd’hui la plus haute intensité d’émissions de gaz à effet de serre, il faut permettre aux travailleuses et aux travailleurs de participer avec d’autres acteurs de leur communauté à la recherche et à la mise en place de solutions locales concrètes ; la transition deviendra alors préventive et non seulement réactive. Nos modèles de travail seront à repenser pour ouvrir des perspectives de diversification économique pour nos régions. Il faudra évidemment prévoir des programmes de formation pour la requalification des travailleuses et des travailleurs qui verront leur emploi se transformer. Les travailleuses et les travailleurs ne doivent pas être laissés à eux-mêmes en raison de nos choix collectifs de transition. Il en va de notre responsabilité commune.

Pour rendre l’économie du Québec viable au regard du défi climatique, il faudra de plus favoriser les emplois d’utilité sociale et environnementale, dont les emplois du secteur public. Non seulement ils ont en général une empreinte carbone faible, mais ils ont aussi pour effet de renforcer l’accessibilité et la qualité des services publics permettant ainsi de rendre le Québec plus résilient quant aux crises, tout en favorisant une transition juste. Nous refusons en ce sens toute politique d’austérité et de privatisation des services publics. Pour soutenir une transition énergétique juste, nous revendiquons une politique fiscale plus progressiste qui redistribue mieux les richesses et qui finance adéquatement les services publics en privilégiant des initiatives porteuses pour relever le défi climatique.

Finalement, qu’importe le secteur d’emploi, les travailleuses et les travailleurs devront être informés des transformations nécessaires à la transition et prendre part activement aux décisions quant à ces changements. Du petit comité dans le milieu de travail jusqu’à celui à l’échelle québécoise et au-delà, les syndicats auront un rôle clé à jouer dans la transition.

C’est pourquoi nous avons décidé de former une alliance pour unir nos efforts en ce sens : le Réseau intersyndical pour le climat. Forts de cette alliance, nous allons partager nos expériences et déployer des initiatives conjointes pour favoriser une transition écologique juste pour le Québec. Nous souhaitons vivement que l’après-crise sanitaire soit l’occasion de refonder notre économie sur des bases plus justes et plus viables. La portée du plan de relance devrait être fondée sur cet objectif.

La planète mérite mieux. Les travailleuses et les travailleurs du Québec méritent mieux. Le Québec mérite mieux.

Andrée Poirier, présidente de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Sonia Ethier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
Jacques Létourneau, président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain — CSN (CCMM-CSN)
Marc-Édouard Joubert, président du Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
Daniel Boyer, président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Line Lamarre, présidente du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

Un budget intéressant, mais qui ne va pas assez loin

La CSN voit d’un assez bon œil certaines mesures annoncées aujourd’hui dans le budget fédéral attendu depuis deux ans. Elle estime toutefois que plusieurs de ces mesures ne vont pas assez loin et qu’elles empiètent sur les champs de compétence du Québec.

« Nous sommes soulagés de constater que le gouvernement entend continuer de soutenir les ménages et les entreprises en prolongeant les programmes d’aide. Le contraire aurait contribué de façon inacceptable à l’accroissement des inégalités au pays. De plus, le contexte de la COVID nous a mis en pleine figure les lacunes du régime d’assurance-emploi, le gouvernement doit réformer ce programme en profondeur », a souligné le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Transferts en santé et dans les services de garde
La CSN salue par ailleurs les sommes annoncées pour les services de garde à l’enfance qui viendront en aide aux familles du Québec et du Canada. « Cet investissement aidera les femmes à investir le marché du travail et donnera la chance aux ménages en attente d’une place en CPE, notamment aux ménages à faible revenu, de se prévaloir de services de garde de qualité. Cependant, le gouvernement du Québec devra recevoir sa part de ce nouveau transfert fédéral et l’utiliser pour parachever son réseau de services de garde subventionnés. Il faut arrêter d’ajouter des places au compte-gouttes », précise Jacques Létourneau.

Le président de la CSN souligne en outre que les transferts en santé sont encore bien en deçà du 35 % demandé récemment par le Conseil de la confédération pour permettre aux provinces d’améliorer la performance de leur réseau public. « Les besoins créés par la pandémie et par le vieillissement de la population sont énormes. Le gouvernement fédéral a une grande responsabilité à cet égard, mais avec son annonce d’aujourd’hui, les provinces peineront encore à répondre à la demande au cours des prochaines années. Bien entendu, c’est la population tout entière qui va en écoper. »

Relance économique
Le gouvernement aurait dû profiter du budget pour s’attaquer résolument à une autre crise tout aussi inquiétante que la COVID : celle des changements climatiques. « L’annonce d’aujourd’hui concernant les investissements dans les transports collectifs et les nouvelles technologies est une bonne nouvelle en soi, mais l’urgence climatique nécessite des interventions beaucoup plus musclées de la part du gouvernement. En ce sens, l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta qui continue d’être au cœur de la stratégie de développement économique du gouvernement fédéral est un réel problème. »

Le président de la CSN reproche également au gouvernement de ne pas avoir annoncé officiellement l’intégration du chantier Davie à la Stratégie nationale de construction navale (SNCN). « Avec ses huit sites de production, le chantier Davie est le plus grand au Canada. Or, depuis 2011, il n’a eu droit qu’à des contrats de conversion et d’entretien ponctuels de la part du fédéral. Il est grand temps qu’il reçoive sa part des contrats fédéraux dans le cadre de la SNCN, d’autant plus que les chantiers Irving à Halifax et Seaspan à Vancouver n’arrivent pas à respecter l’échéancier de livraison des navires. »

Finalement, la CSN regrette que la stratégie de relance économique du gouvernement fasse l’impasse sur des mesures importantes qui auraient eu le mérite de rapporter de nouveaux revenus dans les coffres de l’État. « On ne peut pas s’en remettre uniquement à la croissance économique pour générer de nouveaux revenus. Les multinationales du numérique exercent une concurrence déloyale depuis trop longtemps aux entreprises canadiennes et québécoises. Avec la COVID, leur chiffre d’affaires a explosé. Le gouvernement aurait dû profiter de la situation pour les contraindre enfin à assumer leurs charges fiscales. »

Jacques Létourneau salue néanmoins la limitation de la possibilité de déduire les options d’achat d’action, mais estime que Justin Trudeau aurait également pu choisir d’aller chercher une source de revenus intéressante en augmentant les impôts des contribuables à haut revenu et en empêchant les entreprises d’échapper à leurs obligations fiscales. « Le FMI lui-même recommande aux pays d’augmenter l’impôt des plus riches. Pourquoi les libéraux refusent-ils d’y voir ? Le gouvernement pourrait aussi trouver une source de revenus non négligeable en mettant fin à la possibilité, pour les entreprises, de rapatrier des dividendes en franchise d’impôt à partir de paradis fiscaux. Il n’a malheureusement pas démontré le courage politique nécessaire pour aller en ce sens. »

 

Un couvre-visage pour appuyer les enfants malades

2021 marque le 25e anniversaire de partenariat entre la CSN et Leucan. Depuis 25 ans, les membres de la CSN collectent des fonds pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN, un camp unique pour les enfants atteints de cancer et leur famille. Malgré l’annulation du Camp en 2021, la CSN reste présente pour les enfants atteints de cancer. Une partie des montants recueillis en 2020 et en 2021 sera mise de côté pour le financement du prochain Camp en 2022 ; le reste financera des activités qui se tiendront en 2021 pour permettre aux familles avec un enfant malade d’y participer pour briser leur isolement.

Une des façons d’appuyer la cause est de vous procurer le couvre-visage festif spécial de cette 25e campagne de financement. Offert au coût de 12 $ (taxes et transport inclus), plus de 5 $ par masque sera remis à Leucan.

Quelques détails sur le couvre-visage : composé de deux épaisseurs, fait de 50 % polyester et 50 % coton, ajustable aux oreilles, format de 23 cm x 15 cm, possibilité d’y insérer un filtre et fait au Québec.

Qui peut s’en procurer un ? Tout le monde ! Que ce soit un individu, un syndicat ou une organisation.

Pour vous en procurer un ou plusieurs, visitez la page Web de la campagne pour avoir tous les détails et le lien pour passer une commande.

Merci à tous les membres de la CSN de faire encore une différence auprès des familles dont un enfant est atteint de cancer. La solidarité légendaire des membres de la CSN fait toute une différence.