Il faut plus de moyens pour développer les maisons de naissance

Afin de souligner la Journée Mondiale de la sage-femme, la Coalition pour la pratique sage-femme lance officiellement sa plateforme et son logo et en profite pour réitérer l’importance de mieux développer l’accès à cette pratique au Québec.

Ainsi, les 14 regroupements et instances nationales de la Coalition célèbrent aujourd’hui l’apport majeur de cette approche pour les futurs parents et leur nouveau-né en rappelant tous les bénéfices de ce suivi axé sur la continuité relationnelle, l’accouchement physiologique et le choix du lieu de naissance (domicile, maison de naissance ou centre hospitalier). Ils se réjouissent en outre de l’ajout de ce service dans les soins offerts en périnatalité au Québec, mais déplorent toutefois le nombre encore trop élevé de femmes et de familles du Québec qui doivent y renoncer, faute d’y avoir accès.

« Nous sommes fières de cette plateforme qui confirme les valeurs et les principes de la Coalition ainsi que les actions qu’elle mène depuis sa création en 1988 pour l’accès aux services de sage-femme et aux maisons de naissance, dans toutes les régions du Québec », souligne la coordonnatrice de la Coalition, Lorraine Fontaine.

Du travail reste à faire
La Coalition salue par ailleurs les récentes avancées en faveur du développement de la pratique, mais estime qu’il reste encore bien du travail à faire dans ce sens. « L’ouverture de la maison de naissance Jeanne-Mance à Montréal, l’agrandissement de celle de Gatineau ou encore l’annonce de services de sage-femme en Beauce sont de bonnes nouvelles, souligne Lorraine Fontaine. Cela dit, on est encore loin de la coupe aux lèvres pour répondre aux objectifs que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) s’est lui-même fixés d’ici 2018 pour augmenter l’accès aux services sage-femme pour l’ensemble de la population québécoise ».

Rappelons à cet effet que la Politique de périnatalité 2008-2018 ainsi que le Cadre de référence pour le déploiement des services de sage-femme stipulent explicitement la volonté du gouvernement de confier aux sages-femmes les suivis de maternité complets de 10 % des femmes d’ici 2018.

« On a l’impression de toujours se répéter, mais la réalité est que le nombre de femmes et de familles qui ont accès aux services d’une sage-femme est d’à peine 3 % par année en 2017. Plusieurs maisons de naissance comme celle de Côte-des-Neiges ne dérougissent pas. Ainsi, dans les faits, seule une minorité de Québécoises peuvent choisir le lieu et le modèle de leur accouchement, alors que 25 % des femmes en âge de procréer souhaitent accoucher avec une sage-femme. Tant que le gouvernement ne prendra pas des moyens concrets pour pouvoir assurer aux femmes qui le souhaitent la possibilité d’accoucher en dehors de l’hôpital, nous manquerons la cible , et ces moyens incluent de dénouer les multiples obstacles. Nous serons au rendez-vous ! » affirme Lorraine Fontaine.

Coalition pour la pratique sage-femme
La Coalition pour la pratique sage-femme milite pour l’accès aux services de sage-femme et aux maisons de naissance, dans toutes les régions du Québec, au sein du système public de la santé et services sociaux. La Coalition travaille pour que les sages-femmes puissent soutenir et protéger l’accouchement naturel et physiologique, en reconnaissant que les processus liés à la maternité appartiennent aux femmes.

Intervention de Québec et d’Ottawa nécessaire

Environ 230 salarié-es des Pêcheries Marinard à Rivière-au-Renard et des Fruits de mer de l’Est du Québec à Matane, en plus des non-syndiqué-es de l’usine de l’Anse-au-Griffon, sont menacés de perdre leur revenu en raison d’un conflit persistant dans l’industrie de la pêche à la crevette. Profitant de leur passage à Percé, ces syndiqué-es membres de la CSN ont demandé au premier ministre Philippe Couillard et au ministre responsable de la Gaspésie, Sébastien Proulx, de trouver des solutions rapides à leurs problèmes.

Depuis le 1er avril, date d’ouverture de la pêche à la crevette, un litige persiste entre les propriétaires d’usines de transformation des crevettes et les pêcheurs qui n’ont pas réussi à s’entendre sur le prix d’achat des crevettes au débarquement. En guise de protestation, les pêcheurs ont choisi de laisser leur bateau à quai, laissant les travailleurs des usines de transformation sans travail plus d’un mois après le début de la période officielle de la pêche.

Pour Régis Turgeon, président du Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN), le syndicat a déjà consenti à abolir un quart de travail dans l’usine pour la saison 2017. Les solutions doivent maintenant venir du côté gouvernemental. Il ajoute que « ce conflit pénalise grandement les travailleurs et les travailleuses des usines qui vont très bientôt épuiser toutes leurs prestations d’assurance-emploi, en plus de ne pas se qualifier en prévision de l’après-saison de pêche de l’an prochain. Il faut que le premier ministre et le ministre responsable de la Gaspésie prennent la pleine mesure de la situation qui est intenable et s’assurent de trouver des solutions pour éviter non seulement leur appauvrissement, mais la répétition de ce triste scénario dans l’industrie de la pêche aux crevettes ».

Omer Ouellet, vice-président du Syndicat des pêcheries Marinard (CSN), constate que plusieurs travailleuses et travailleurs ont déjà cessé de toucher leurs prestations d’assurance-emploi. « On demande que Québec interpelle aussi le gouvernement fédéral pour éviter le fameux “trou noir”, soit la période correspondant à la fin des prestations de chômage. C’est non seulement les salarié-es qui vont en souffrir, mais aussi leur famille. Avec la crise qui perdure en Gaspésie, entre autres en raison des effets de la baisse des quotas de pêche de 15 %, cette intervention est plus que nécessaire. »

Jacques Mimault, président du Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN), à qui Nancy Legendre du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN) joint sa voix, est formel : « Des solutions existent bel et bien. À court terme, ces travailleurs ont besoin de revenus demain matin, pas dans plusieurs semaines. Il faut qu’Emploi-Québec s’implique rapidement pour les soutenir par différents programmes. À moyen terme, ces travailleurs doivent pouvoir se qualifier chaque année à l’assurance-emploi sans devoir ressentir la crainte de perdre leur revenu. À long terme, il faut prévoir de mettre en place un mécanisme pour s’assurer que le prix de la crevette au débarquement soit déjà négocié avant le début de la saison de la pêche, comme c’est le cas de la pêche au crabe. C’est entre autres sur cette avenue que les conseils centraux vont consacrer leurs énergies. »

À propos de la CSN

Le Syndicat des employés des Fruits de mer de Matane (CSN) regroupe 100 travailleurs et travailleuses, et le Syndicat des pêcheries Marinard compte environ 130 membres. Ils sont affiliés à la Fédération du commerce (FC–CSN), au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN) et au Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL–CSN). La CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

Dépôt de la revendication aux députés de l’Assemblée nationale

Ce matin, réunis en conseil fédéral à Chicoutimi, les délégué-es de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN) ont manifesté leur appui à la revendication du Secteur transport scolaire (STS) visant à obtenir des conditions minimales d’emploi, incluant un salaire de référence.

« Aujourd’hui, nous avons déposé notre revendication aux 125 député-es de l’Assemblée nationale, qui vise à ce que rapidement, le gouvernement fixe des conditions minimales d’emploi pour notre métier. Plusieurs autres domaines du travail sont ainsi couverts par différents décrets qui jettent les bases des conditions de travail dans un secteur donné, dont un salaire minimal de référence et c’est exactement ce que nous revendiquons », de souligner Stephen P. Gauley, président du Secteur transport scolaire.

« Lors du processus rigoureux d’évaluation de nos emplois de conducteur et de conductrice de véhicule scolaire, auquel le gouvernement et les associations des transporteurs ont participé, les conclusions du comité de travail fixaient notre taux horaire minimal à 19,14 $ l’heure en janvier 2015, ce qui représente actuellement un taux indexé de 19,74 $. Or, en ce moment même, certains conducteurs ne sont payés guère plus que le salaire minimum à 11,25 $ l’heure, d’où l’urgence et l’importance de notre revendication », d’ajouter monsieur Gauley.

Le piège des appels d’offre

« Lors des renouvellements de contrat, les commissions scolaires peuvent lancer des appels d’offres afin de retenir le transporteur qui chargera le moins cher pour le transport des élèves. Or, les employeurs qui chargent le moins cher sont aussi ceux qui payent le moins bien leurs conductrices et leurs conducteurs. Ce sont les plus bas soumissionnaires qui risquent d’obtenir les contrats que les employeurs détiennent actuellement, ce qui menace directement l’emploi et les conditions de travail des conductrices et des conducteurs de véhicule scolaire », de dénoncer Denis Marcoux, président de la FEESP.

« Depuis plus de 20 ans, les membres du secteur transport scolaire luttent pour la reconnaissance de leur emploi et pour l’obtention d’un traitement décent. À chaque nouvelle étape de leur lutte, elles et ils ont dû défendre l’importance de leur travail qu’ils accomplissent chaque jour avec fierté, et faire valoir la responsabilité importante que représente le fait de conduire en toute sécurité nos enfants vers leur milieu d’apprentissage. Depuis que nous avons un salaire de référence basé sur une évaluation solide, le gouvernement ne peut plus ignorer cette réalité, il doit prendre ses responsabilités et mettre en place les mécanismes législatifs pour que ce salaire soit versé, le plus rapidement possible, aux femmes et aux hommes qui accomplissent ce travail », de conclure Engelbert Cottenoir, président du Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay‒Lac-Saint-Jean.

Rappelons que plus de 575 000 écoliers, soit environ 60 % de tous les élèves du primaire et du secondaire, montent à bord des autobus scolaires chaque jour d’école.

Le Secteur transport scolaire regroupe environ 3000 travailleuses et travailleurs membres de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN. Celle-ci compte plus de 400 syndicats affiliés, représentant environ 55 000 syndiqué-es dans le domaine des services publics et parapublics.

Le Conseil central des syndicats nationaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CSN) réunit 16 600 membres dans plus de 160 syndicats affiliés à la CSN et provenant de différents secteurs d’activité dans la région.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

NON à la commercialisation des services de garde !

Plutôt que de poursuivre le saccage des services de garde à la petite enfance en misant davantage sur les garderies commerciales pour qui la recherche de profit se fait trop souvent au détriment des services dispensés aux enfants, le gouvernement ferait mieux de corriger son tir s’il veut que le Québec puisse maintenir son offre de services de garde de qualité. C’est l’un des messages qu’entend livrer aujourd’hui et demain la Confédération des syndicats nationaux (CSN) au Sommet sur l’éducation à la petite enfance organisé par l’Association québécoise des CPE et l’Institut du nouveau monde (INM).

L’heure est grave

Le réseau des services de garde régis et subventionnés a subi des compressions majeures d’environ 300 millions de dollars depuis 2014. Parallèlement, les gouvernements libéraux successifs ont mis en place des mesures pour favoriser le développement de garderies commerciales : pour certaines, en leur accordant davantage de places à contribution réduite et, pour d’autres, non subventionnées, par la bonification substantielle du crédit d’impôt versé aux parents pour frais de garde. Leur nombre s’est d’ailleurs rapidement multiplié au cours des récentes années pour atteindre 748 % depuis 2009 (http://bit.ly/2oWhfmO).

Pour Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN : « Bien qu’ils aient entraîné des ravages, les efforts du gouvernement pour créer à tout prix des occasions d’affaires sur le dos des enfants, en plus des impacts néfastes de la tarification modulée selon le revenu familial, n’ont pas tué la volonté de la population de lutter pour un réseau de services de garde éducatifs de très haute qualité conforme aux visées du système d’éducation au Québec. À dix-huit mois des élections provinciales, la tenue d’un tel sommet constitue un véritable pied de nez face aux politiques libérales, en plus de constituer une belle opportunité de ramener à l’avant-scène l’enjeu que représente pour la société la sauvegarde de ce réseau le plus envié au Canada et dans le monde. »

Dany Lacasse, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), rappelle que « plusieurs recherches ont confirmé que la fréquentation d’un service de garde éducatif améliore le développement global de l’enfant et son bien-être si les services sont de qualité. D’autres études ont démontré que la qualité des services en CPE et en milieu familial régi est supérieure à celle des services offerts dans les garderies commerciales. À contrario, le gouvernement n’a jamais produit une seule étude sérieuse pour justifier l’abandon de politiques d’avant-garde en matière de services de garde mis en place depuis plus de vingt ans. »

Un sommet nécessaire

Pour la centrale syndicale, le Sommet sur l’éducation à la petite enfance sera donc une occasion rêvée de discuter de cette question et des recommandations faites à la suite de consultations menées dans une quinzaine de villes au Québec par l’INM à l’automne dernier, à l’initiative de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). La CSN et plusieurs de ses syndicats en centres de la petite enfance et en milieu familial régi ont d’ailleurs participé à cet exercice.

Le rapport de la Commission itinérante sur l’éducation à la petite enfance établit clairement que la tarification en vigueur a des effets pervers sur la consolidation d’un réseau de qualité et sur l’accessibilité aux services. Il comporte 22 recommandations portant sur la qualité, l’accessibilité, l’universalité et la gouvernance des services éducatifs offerts aux tout-petits. La CSN accueille favorablement la grande majorité des recommandations du rapport.

Représentant plus de 22 000 travailleuses et travailleurs dans les services de garde, dont 11 000 en CPE et 3300 en milieu familial régi, de même qu’une forte proportion des enseignantes et enseignants de niveau collégial en techniques d’éducation à l’enfance, la CSN en profitera pour faire valoir ses positions sur les enjeux cruciaux qui façonneront le réseau québécois des services de garde éducatifs et le Québec de demain.

À propos de la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats qui regroupent plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Entente de principe adoptée!

L’entente de principe conclue entre le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Épiciers unis Metro-Richelieu Newton Québec et Metro-Richelieu Inc., a été adoptée tard dans la soirée du 29 avril dernier.

L’entente, d’une durée de sept ans, prévoit des augmentations de 7,5 % ainsi qu’un montant forfaitaire de 6 % réparti sur 7 ans. En outre, un bonus de 1,5 % sera versé à la signature de l’entente. Le syndicat a aussi obtenu une bonification de leur régime complémentaire de retraite.

Les 170 membres du syndicat ont adopté l’entente principe à 76 %. « Malgré une négociation longue et difficile, nous avons réussi à conserver nos acquis et à freiner en  grande partie les reculs que tentait de nous imposer l’employeur », explique Luc Lafond, président du Syndicat des travailleurs et travailleuses de Épiciers unis Metro-Richelieu Newton Québec.

Banque de temps pour les temps partiels
« Ce dont nous sommes particulièrement fiers, c’est la création de banques de temps pour les temps partiels », note Luc Lafond. « Ces travailleurs et travailleuses sont souvent très occupés entre juin et septembre, mais ont passablement moins d’heures le reste de l’année. Avec cette nouvelle banque, ils pourront dorénavant cumuler les heures travaillées, ce qui leur assurera un revenu plus équilibré tout au long de l’année », explique M. Lafond.

Une association patronale refuse de négocier avec 3500 syndiqué-es membres de la CSN

Près de 3500 travailleuses et travailleurs oeuvrant dans 133 CPE en l’Estrie, en Montérégie, à Montréal-Laval et en MauricieCentre-du-Québec diffuseront des tracts aux alentours de leurs CPE respectifs. Elles veulent sensibiliser la population au fait qu’elles sont sans convention collective depuis le 31 mars 2015 en raison du refus de l’Association patronale nationale des centres de la petite enfance (APNCPE) de joindre la table nationale de négociation à laquelle sont présents le ministère de la Famille et onze associations patronales.

Jusqu’à présent, l’APNCPE, qui regroupe le tiers des 400 CPE syndiqués à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), s’est refusé à engager des négociations avec la cette dernière qui regroupe le plus important contingent de travailleuses et de travailleurs en CPE au Québec. « Malgré que les négociations à la table nationale aient été enclenchées depuis le 8 décembre dernier, l’APNCPE cherche toujours à négocier seule, sans la présence du ministère, les matières d’ordre pécuniaire que sont les salaires, la retraite, les vacances et les fériés, les assurances collectives, en plus d’autres dispositions de portée nationale, le tout sans aucune garantie de financement. Et ça, il n’en est pas question ! »

De plus, l’APNCPE s’est enlisée à grands frais dans un recours judiciaire contre la FSSS–CSN et ses syndicats en déposant une plainte de négociation de mauvaise foi devant le Tribunal administratif du travail (TAT), à l’automne dernier. Elle a ainsi soutenu que la partie syndicale agissait de mauvaise foi en réclamant d’elle qu’elle réintègre la table nationale, comme cela est le cas depuis les débuts de la négociation regroupée il y a plus de vingt ans. La décision du TAT est toujours attendue dans les prochains jours.

Pour Louise Labrie, membre du comité national de négociation et responsable du secteur des CPE à la FSSS-CSN, cette action juridique de l’APNCPE est un véritable gaspillage d’énergie et d’argent qui aurait pu servir à d’autres fins, dont la négociation. « Il est à craindre que les 3500 salarié-es fassent injustement les frais de cette stratégie patronale en repoussant inutilement le règlement final de leurs conventions collectives. »

« Le véritable enjeu de cette ronde de négociation, ajoute Louise Labrie, c’est clairement le maintien, l’amélioration et l’uniformisation des conditions de travail qui contribuent à stabiliser la main-d’œuvre et à offrir un très haut niveau de compétence et de savoir-faire. C’est d’ailleurs ce qui a permis aux CPE de toutes les régions du Québec d’offrir une qualité de services inégalée jusqu’ici, comme plusieurs études l’ont reconnu. Voilà pourquoi nous refusons de revenir plus de vingt ans en arrière alors qu’il existait des disparités majeures entre les travailleuses et travailleurs des différents CPE et entre les régions même ! »

À propos des CPE et de la CSN

Environ 11 000 travailleuses et travailleurs syndiqués répartis dans les quelque 400 CPE sont regroupés dans 37 syndicats affiliés à la FSSS–CSN. Pour sa part, la CSN est composée de plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux.

1er mai : appauvrissement pour les travailleuses et travailleurs québécois de la construction

En cette journée internationale des travailleuses et des travailleurs, l’Alliance syndicale trouve malheureux de voir les travailleurs de la construction du Québec commencer à s’appauvrir. Les quatre conventions collectives des différents secteurs de la construction sont échues depuis le 30 avril et aucune entente de principe n’est en vue dans les quatre secteurs.

Augmentations de salaire rétroactives : illégal dans la construction !
Dans l’industrie de la construction, il est illégal de négocier des augmentations de salaire rétroactives. Les entrepreneurs ont donc tout intérêt à laisser traîner les négociations le plus longtemps possible.

Depuis des mois, on sait que les entrepreneurs soumissionnent en prenant compte d’une augmentation de salaire au 1er mai. « On estime que c’est 51 $ par semaine que les travailleurs perdent et qui va directement dans la marge de profit des employeurs. C’est un gros incitatif à ne pas négocier », dénonce Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale.

L’interdiction de négocier des clauses avec une application rétroactive n’a plus sa raison d’être en 2017. « On demande à la ministre responsable du Travail de changer la Loi sur les relations de travail dans l’industrie de la construction. Ce qu’on demande, c’est d’être traités comme les autres syndiqués québécois », précise Michel Trépanier.

Les équipes de négociation de l’Alliance syndicale ont l’intention de tout mettre en oeuvre pour que les négociations puissent se conclure rapidement sans que les travailleuses et les travailleurs ne subissent des reculs dans leurs conditions de travail.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Entente de principe historique mettant fin à un lock-out de près de dix ans

À l’issue d’un blitz de négociation qui a duré près de 24 heures, une entente de principe est intervenue dans la nuit du 12 au 13 avril dernier entre le Syndicat des travailleurs d’Olympia, affilié à la Confédération des syndicats nationaux (CSN), et l’entreprise Olymel, propriété de la Coop fédérée. Si elle est acceptée, cette entente mettrait fin à une saga juridique de près de dix ans.

L’entente demeurera confidentielle jusqu’à ce que l’ensemble des salariés puisse en disposer lors d’une assemblée générale spéciale prévue le dimanche 7 mai à Drummondville. En conséquence, aucun commentaire ne sera émis jusqu’au dévoilement du résultat du vote à scrutin secret portant sur cette entente.

Une invitation aux médias sera diffusée en prévision de la tenue de cette assemblée pour permettre aux médias de prendre connaissance de la décision des travailleurs d’Olymel de Saint-Simon.

À propos du syndicat et de la CSN

Le Syndicat des travailleurs d’Olympia est affilié à la Fédération du commerce, qui compte 30 000 membres réunis dans 340 syndicats provenant de tous les secteurs d’activité, ainsi qu’au Conseil central de la Montérégie (CCM-CSN), qui regroupe environ 35 000 syndiqué-es sur une base régionale. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 travailleuses et travailleurs issus des secteurs public et privé.

Le monde a besoin d’une augmentation salariale

Dans le cadre de la Journée internationale des travailleuses et des travailleurs, la Confédération syndicale internationale (CSI), dont est membre la CSN, lance cette déclaration.

Parce que des sociétés multinationales puissantes et une poignée de personnes immensément riches dictent les règles de l’économie mondiale, les progrès que des générations de travailleuses et de travailleurs ont obtenus, célébrés le 1er mai de chaque année, subissent continuellement et systématiquement des attaques. Les gouvernements battent en retraite, se pliant aux volontés des grandes richesses et ne remplissant pas leur devoir de garantir un travail décent pour tous et d’en finir avec la pauvreté. Le nationalisme et la xénophobie érodent la solidarité à une époque où le monde est confronté à la plus grande crise de réfugiés depuis 70 ans et que les travailleurs migrants sont privés de la dignité de l’égalité de traitement.

Des dizaines de millions de femmes et d’hommes sont pris au piège dans des formes modernes d’esclavage et un nombre bien supérieur encore forment la main-d’œuvre cachée des chaînes d’approvisionnement mondiales, sans droits de créer de syndicats ou d’obtenir un salaire minimum vital, souvent coincés dans des emplois dangereux et dégradants. Quarante pour cent de la main-d’œuvre mondiale est piégée dans l’économie informelle, sans droits et ayant tout juste de quoi subsister. Le dogme toxique de l’austérité, destiné à acheminer encore plus de richesses vers les « 1 % », touche plus gravement les femmes et ôte toutes chances de progresser sur les grands enjeux de notre époque.

Alors que plus d’un milliard de personnes sont touchées par la violence ou par l’insécurité, et que des centaines de milliers d’individus vivent au milieu de conflits armés, la menace de voir se développer de nouvelles guerres n’est jamais loin. Il ne peut y avoir de paix sans droits humains et c’est la garantie des droits humains, y compris les droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs, qui est le fondement de la prospérité et de la paix.

Le système économique est cassé et la réécriture des règles doit se faire par et pour le plus grand nombre, plutôt que par et pour une poignée d’individus. Selon un sondage de la CSI, pas moins de 78 % des personnes interrogées souhaitent que les entreprises endossent la responsabilité de leurs chaînes d’approvisionnement et 79 % des personnes interrogées estiment que le salaire minimum est trop faible pour mener une vie décente

Partout, les travailleurs ripostent, en créant des syndicats face à une violente intimidation, en faisant campagne pour le travail décent et en faisant grève, même là où le droit de grève n’existe pas. Dans les usines d’Asie de l’Est et dans les plantations d’Amérique centrale, dans les villes et les villages d’Afrique, et partout dans le monde entier, les travailleuses et les travailleurs se dressent contre les tyrans et exigent le respect de leurs droits de créer des syndicats, de négocier collectivement, de bénéficier d’une protection sociale et de disposer d’emplois sûrs et sans danger. Les travailleuses rappellent qu’il faut « Comptez avec nous » au niveau de l’égalité au travail, des investissements dans l’économie des soins, pour en finir avec l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes et pour obtenir leur place légitime au sein de la direction des organisations syndicales.

Pendant 130 ans, cette journée a été l’occasion de célébrer la solidarité et de rendre hommage à celles et ceux qui ont tant sacrifié pour la justice sociale. En 2017, le 1er mai sera encore l’occasion de montrer la puissance et la détermination des travailleurs en vue de combattre l’oppression, de manifester leur solidarité chez eux et par-delà les frontières, et de faire avancer la construction d’un monde meilleur.

De nouveaux défis émergent : les technologies transforment le monde du travail, les émissions de carbone risquent de nuire encore davantage au climat et le populisme et les dogmes d’extrême droite deviennent de plus en plus la norme. Nous invitons tous les gouvernements à résister aux menaces et aux intimidations de l’élite qui contrôle aujourd’hui les leviers du pouvoir, et de résister aux côtés des travailleurs. Nous réaffirmons notre élan de solidarité envers toutes celles et tous ceux qui sont victimes de la répression, connaissent la pauvreté et subissent l’exploitation, et nous ne renoncerons jamais à notre mission visant à établir la prospérité, l’égalité et la dignité pour toutes et tous.

La CSI représente 181 millions de travailleuses et de travailleurs au sein de 340 organisations affiliées nationales dans 163 pays et territoires.

La FSSS-CSN réagit fortement aux propos d’Yves Desjardins et de Gaétan Barrette

Gilles Gagné n’en revient tout simplement pas des propos tenus par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, et par le président du Regroupement québécois des résidences pour aîné-es (RQRA), Yves Desjardins, concernant le manque de personnel dans les résidences privées pour personnes âgées. Le représentant du secteur des centres d’hébergement privés pour aîné-es de la FSSS-CSN juge les commentaires diffusés sur les ondes de RDI d’autant plus ironiques qu’ils ont été exprimés la veille de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs du 1er mai, dont la revendication cette année porte sur le salaire minimum à 15 $.

« Je suis resté bouche bée en les entendant parler de belles opportunités de carrières pour les préposées aux bénéficiaires, affirme-t-il. Tous deux connaissent très bien les raisons du manque de personnel dans les centres pour aînés : le salaire moyen y gravite autour de 12,80 $ l’heure. Celui des préposés aux bénéficiaires se situe très souvent sous les 11 $. À partir de ces simples données, pas besoin de chercher de midi à quatorze heures les raisons pour lesquelles le taux de roulement est aussi élevé. »

À ce sujet, Gilles Gagné souligne que les centres d’hébergement affiliés à la FSSS-CSN sont nombreux à connaître des taux de roulement annuel extrêmement élevés. « On estime que ça tourne, bon an mal an, autour de 50 % du personnel, et souvent même davantage. Dans une résidence de la région de Québec, plus de 90 % des employé-es ont quitté leur emploi au cours de la dernière année ! »

Des grèves multiples
Des négociations battent leur plein depuis des mois dans plusieurs centres d’hébergement affiliés à la FSSS-CSN. « Nous demandons une augmentation de 1,50 $ l’heure sur trois ans. Quand on sait que les propriétaires de la majorité des résidences s’appellent Chartwell, Groupe Savoie, Réseau Sélection ou Cogir, on ne peut pas dire que ce soit exagéré. N’oublions pas qu’il s’agit de favoriser la rétention et d’assurer le bien-être et la sécurité des résident-es ! Pourtant, nous avons dû nous battre et même déclencher la grève dans plusieurs cas. Ce n’est pas normal. »

Le vice-président de la FSSS-CSN, Dany Lacasse, rappelle pour sa part que les travailleuses et travailleurs de la résidence Dollard-des-Ormeaux, qui appartient au Groupe Savoie, ont déposé un avis de grève qu’ils entendent déclencher le 9 mai prochain. « Le propriétaire Eddy Savoie leur refuse l’augmentation de 1,50 $ l’heure demandée. Inutile ici de rappeler la façon odieuse avec laquelle ce milliardaire avait traité la soixantaine d’employés du Manoir Sherbrooke en Estrie, en refusant de leur rembourser les quelque 80 000 $ en primes de soins dentaires qui avaient été retenues sur leur paye. Bien sûr, la CSN avait contesté et obtenu gain de cause dans cette affaire, mais le comportement de l’homme d’affaires est inadmissible. J’invite monsieur Desjardins à rappeler ses membres à l’ordre avant de se présenter en ondes et de faire de telles affirmations. Le ministre Barrette pourrait bien lui aussi prendre une part de responsabilité face à cette situation », conclut Dany Lacasse.

 

 

Convention collective adoptée à l’unanimité!

Réunis en assemblée générale le jeudi 27 avril, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des métiers de Concordia ont entériné à l’unanimité, par vote secret, l’entente de principe intervenue avec leur employeur le 13 avril dernier, près de deux ans après l’échéance de leur dernière convention collective.

« Nous sommes satisfaits de cette entente. Nous avons fait des gains intéressants, notamment l’ajout et la bonification de certaines primes et l’amélioration de la clause sur les heures supplémentaires », a lancé Daniel Rodrigues, président du syndicat affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Parmi les enjeux importants de cette négociation, on retrouvait aussi une préoccupation des travailleuses et des travailleurs quant à la présence grandissante de sous-traitants à l’intérieur des murs de Concordia. Les discussions à cet égard à la table de négociation ont mené à la création d’un comité conventionné sur l’organisation du travail. Ce comité paritaire, qui sera mis sur pied dans les 30 jours de la signature de la convention collective aura, entre autres, le mandat d’étudier les moyens de limiter le recours à la sous-traitance et examinera les différentes façons de développer les compétences à l’interne.

« Nous croyons que dans un contexte de forte croissance de l’Université Concordia, ce comité a toute sa pertinence. Cela permettra au syndicat d’évaluer les impacts de l’élargissement de l’immobilier sur les besoins de main-d’œuvre et d’être à l’avant-plan pour proposer des ajustements. Les employé-es se positionnent ainsi avantageusement, en période d’expansion de l’établissement », conclut Nathalie Arguin, secrétaire générale de la FEESP.

217 décès en 2016 : l’État doit agir rapidement !

La CSN soulignera dans la dignité et le recueillement la Journée internationale de commémoration des travailleuses et des travailleurs morts ou blessés au travail. En ce vendredi, partout au Québec, dans de nombreux milieux de travail, une minute de silence sera observée à 10 h précises afin d’honorer leur mémoire.

Les statistiques 2016 dévoilées par la CNESST sont non seulement inquiétantes, elles sont les pires enregistrées depuis les dix dernières années. On déplore 80 morts à la suite d’un accident (11 de plus qu’en 2015) et 137 décès à la suite d’une maladie professionnelle (10 de plus qu’en 2015). « Comment expliquer cette tendance à la hausse si ce n’est par la déficience de la prévention dans bien des milieux de travail, analyse Jean Lacharité, vice-président de la CSN. La réalité cruelle contredit les discours rassurants du patronat et du gouvernement. L’État doit en prendre acte et agir au plus vite. »

Nos dirigeants politiques doivent faire en sorte que les mécanismes de prévention prévus à la Loi sur la santé et la sécurité du travail s’appliquent à l’ensemble des travailleuses et des travailleurs québécois. Rappelons-nous qu’actuellement, ces mécanismes ne s’appliquent qu’à près de 20 % d’entre eux. C’est dire qu’une forte majorité en sont toujours exclus.

L’importance de la lutte syndicale

Le 28 avril nous rappelle également qu’il faut poursuivre sans relâche l’action syndicale pour la prévention des accidents et des maladies du travail. Malheureusement, la CSN a été interpellée à plusieurs reprises l’an dernier afin de guider et épauler des syndicats qui ont fait face à des tragédies mortelles. Chaque mort en est une de trop !

« Les améliorations des lois au Québec sont le résultat de longues luttes acharnées des travailleuses et des travailleurs de toutes les régions. Mourir en gagnant sa vie, c’est l’ultime violence que le travail puisse infliger ! » de conclure Jean Lacharité.

Les salarié-es de Multi-Marques adoptent l’entente de principe

Réunis en assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de distribution Multi-Marques–Laval (FCCSN) ont voté en faveur d’une entente de principe intervenue durant la nuit du 26 au 27 avril. Rappelons que la compagnie avait mis ses 120 salarié-es de l’établissement de Laval en lock-out, le 1er avril.

Parmi les gains obtenus par le syndicat, notons diverses améliorations pour les travailleurs temporaires, la création de postes réguliers, de meilleures dispositions concernant l’affichage et l’accès aux postes ainsi que des bonifications aux assurances collectives et au régime de retraite. Les dispositions en santé et sécurité au travail ont été renforcées et des améliorations ont été apportées à l’organisation du travail et aux articles couvrant les changements technologiques.

En ce qui a trait aux salaires, la convention collective d’une durée de cinq ans prévoit des augmentations annuelles variant de 1,5 % à 2 % par année pour un total de près de 9 %. L’augmentation de 1,5 % la première année sera rétroactive à la date d’échéance de la précédente convention collective, soit le 23 septembre 2016.

« Nous sommes heureux d’en être arrivés à cette entente dans un contexte difficile. Nous croyons encore qu’il aurait été possible de la négocier sans conflit de travail, réagit le président du syndicat, Pascal René-De Cotret. Je suis extrêmement fier de la détermination dont ont fait preuve nos membres. Ils ont su tenir la minute de plus, c’est ce qui nous a permis de régler ce conflit de manière satisfaisante ».

Le syndicat est affilié à la Fédération du commerce (FC–CSN) au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) ainsi qu’à la Confédération des syndicats nationaux.

Bénévolat dans les travaux de construction – Un projet de règlement inacceptable

La Confédération des syndicats nationaux encourage les citoyennes et les citoyens à s’impliquer bénévolement dans leur communauté. Or, le projet de règlement présenté par la ministre du Travail, Dominique Vien, prend prétexte du manque de personnel dans les services publics et de l’état de délabrement des bâtiments publics, causé par les politiques d’austérité et le sous-financement récurrent, pour imposer une très large dérèglementation des travaux de construction avec des conséquences importantes sur l’industrie de la construction comme sur la santé et la sécurité de la population. C’est bien à cause du sous-financement des réseaux que des édifices doivent aujourd’hui faire l’objet de travaux majeurs, voire être carrément démolis puis reconstruits et pour la CSN c’est sur le volet du financement qu’il faut agir afin d’assurer la pérennité de nos bâtiments publics.

« Nous appelons le gouvernement à être transparent et à se mettre en mode écoute lors des consultations à venir, auxquelles nous participerons. Si l’objectif du règlement est de favoriser l’engagement bénévole, nous pensons que le gouvernement ne s’y prend pas de la bonne façon et qu’il créera beaucoup plus de problèmes qu’il n’en solutionnera », réagit le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Cela fait des décennies que nous prévenons le gouvernement comme les gestionnaires des réseaux publics des dangers de ne pas financer adéquatement l’entretien des édifices. La réponse à des années de compressions ne peut pas être de se délester collectivement de nos responsabilités à cet égard », souligne le vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux, Guy Laurion.

Le projet de règlement ne fait pas que permettre le recours à des bénévoles pour de menus travaux de rafraîchissement des bâtiments publics. Il ouvre la porte à la réalisation de travaux importants qui nécessitent une expertise et une imputabilité. « Par exemple, l’amiante est omniprésent dans nos écoles. Des travaux mal faits favorisent les infestations de moisissures. Les ouvriers spécialisés des établissements sont formés et dotés d’équipements particuliers. Ils doivent respecter des protocoles rigoureux. Ce qui est en cause, c’est la santé et la sécurité de la population et du personnel œuvrant dans nos écoles, nos cégeps, nos établissements de santé et de services sociaux. C’est aussi celle des parents et des bénévoles qui n’ont pas l’expertise pour effectuer des travaux majeurs dans les bâtiments publics », explique le président de la Fédération des employées et employés de services publics, Denis Marcoux.

La CSN dénonce par ailleurs le fait que par l’entremise de ce règlement, le gouvernement exclut des travaux aux règles normalement applicables à l’industrie de la construction. « Ce règlement n’est pas un assouplissement de certaines règles trop rigides, c’est la concrétisation d’un fantasme patronal de dérèglementation tous azimuts. On parle de « bénévolat », mais il s’agit ici de désassujettissement du secteur de la construction sans débat. C’est troublant ! », ajoute le président de la CSN–Construction, Pierre Brassard.

Le géant de la boulangerie contourne la loi anti-briseurs de grève du Québec

Multi-Marques, reconnue pour ses pains Pom, Bon matin et Villaggio, contrevient au Code du travail du Québec en confiant une part de sa distribution à des briseurs de grève à la place des 120 syndiqué-es mis en lock-out le 1er avril dernier, selon un rapport du ministère du Travail. La Confédération des syndicats nationaux (CSN) soutient que Canada Bread contourne aussi la loi québécoise en transférant plus de la moitié de sa distribution à un centre de distribution de Cornwall, en Ontario. Elle demande au ministère du Travail de rappeler à l’ordre l’entreprise, propriété de Grupo Bimbo, en plus de réclamer du Consulat général du Mexique à Montréal une intervention auprès de la multinationale pour mettre fin à ce conflit inutile et coûteux au plan humain.

En route vers Cornwall

Un rapport de l’enquêteur du ministère émis le 18 avril montre que onze personnes ont exécuté ou exécutent encore du travail accompli habituellement par des syndiqué-es et ce, en dépit du lock-out décrété le 1er avril dernier à minuit. Jusqu’à cette date, explique David Bergeron-Cyr, de la Fédération du commerce (FC–CSN) auquel est affilié le Syndicat des travailleuses et travailleurs de distribution Multi-Marques (CSN), les négociations pour le renouvellement de la convention collective échue depuis le 22 septembre dernier, allaient bon train. Mais un ultimatum servi à la partie syndicale quelques minutes avant le lock-out a mis fin à la vingt-troisième et dernière séance de négociation alors que plusieurs sujets restaient à régler, dont les salaires, le régime de retraite et l’assurance collective.

Près d’une centaine de travailleuses et de travailleurs ont manifesté à Cornwall devant un entrepôt qu’utilise Multi-Marques pour faire faire le travail normalement dévolu aux lock-outé-es de Laval.

Beaucoup de choses sont réglées !

« Au moment où on se parle, la plupart des points en litige ont été réglés au cours des quatre séances de conciliation qui se sont tenues au ministère du Travail au cours des deux dernières semaines, lance David Bergeron-Cyr. Il nous reste également à nous entendre sur certains détails ainsi que sur un protocole de retour au travail que la compagnie refuse de régler. C’est pourquoi nous demandons à la ministre du Travail, madame Dominique Vien, de prendre ses responsabilités et de rappeler à l’ordre Canada Bread pour se conformer aux lois, mettre fin au conflit et ainsi redonner aux travailleuses et travailleurs leur gagne-pain quotidien. »

Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN : « Nous espérons ardemment que la multinationale Grupo Bimbo et sa filiale Canada Bread sauront respecter les us et coutumes ainsi que les lois du Québec, dont les dispositions anti-briseurs de grève que l’on s’est données il y a plus de 40 ans. Nous invitons d’ailleurs Grupo Bimbo à respecter son propre code de déontologie qui affirme « traiter tous les associés (salariés) avec respect dans un environnement favorable au développement personnel et professionnel ». Or, le fait de maintenir à la rue et sans revenus ses 120 salarié-es n’a rien de bien reluisant pour ce groupe qui dit être « fièrement tout acquis aux principes et aux valeurs de la collectivité dans laquelle nous œuvrons et [à laquelle] nous offrons notre soutien. » Grupo Bimbo peut faire beaucoup mieux en envoyant un signe positif et surtout constructif à l’égard de tous ses salarié-es », conclut monsieur Lacharité.

Tenir la minute de plus, on connaît ça !

Grupo Bimbo a réalisé en 2016 des ventes de près de 7 milliards de dollars américains. Présent dans 22 pays, il emploie 127 000 personnes dans 144 usines et plus de 1600 centres de distribution. Pour sa part, Canada Bread emploie plus de 4200 personnes au Canada dans 18 usines et 19 centres de distribution. Outre les pains Pom, Bon matin et Villaggio, l’entreprise offre des marques comme Dempster’s, Ben’s, McGavins et Vachon.

À propos de la CSN
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de distribution Multi-Marques est affilié à la FC–CSN, un chef de fil de la négociation qui regroupe environ 30 000 syndiqué-es présents dans le secteur agroalimentaire, le tourisme, l’hôtellerie, les finances et les commerces de détails, de gros et de services divers. Le syndicat est aussi affilié au Conseil central du Montréal métropolitain, qui regroupe près de 95 000 syndiqué-es tant privés que publics. Pour sa part, la CSN compte plus de 325 000 membres syndiqués issus tant des secteurs privé que public.

La CSN demande au gouvernement fédéral une action immédiate concernant la taxe sur le bois d’œuvre canadien

La CSN réagit fortement à la décision imminente du gouvernement américain d’imposer des tarifs punitifs sur le bois d’œuvre canadien et incite le premier ministre canadien à prendre dès maintenant les mesures qui s’imposent pour soutenir l’industrie forestière.

« Lors d’une rencontre récente avec des représentants de Justin Trudeau concernant cette épineuse question, nous avons obtenu l’assurance selon laquelle une forme de soutien adéquat allait être apportée dès que la teneur de la décision serait connue. Nous enjoignons le bureau du premier ministre à joindre la parole aux actes et à réagir aujourd’hui même, dès que l’annonce inadmissible tombera », affirme d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« L’industrie forestière constitue un élément crucial de la structure économique du Québec et du Canada, a enchaîné le vice-président de la Fédération de l’industrie manufacturière-CSN (FIM-CSN), Mathieu Lafleur. Nous ne tarderons pas à être durement touchés par les taxes américaines lorsqu’elles commenceront à être prélevées. Le premier ministre du Canada doit développer une stratégie viable pour le bois d’œuvre canadien et tout faire pour réduire les impacts dévastateurs de cette annonce sur les travailleuses et les travailleurs concernés. »

« La décision américaine ne respecte pas l’accord de l’ALENA et doit être contestée, insiste Jacques Létourneau qui poursuit : « Nous n’avons pas manqué de plaider en faveur de la spécificité du nouveau régime forestier du Québec auprès des porte-parole ministériels que nous avons rencontrés. Ceux-ci sont d’accord avec nous : ce régime avant-gardiste doit être défendu fermement. Les acteurs qui gravitent autour de l’industrie forestière du Québec s’attendent à des gestes concrets en ce sens de la part du premier ministre. »

Craignant la multiplication des fermetures de scieries et les mises à pied massives en raison de la hausse des coûts d’exportation, la CSN estime crucial la mise en place de programmes d’aide spécifique aux communautés touchées. « Cela pourrait notamment passer par un accès à des cotisations d’assurance-emploi qui permettraient aux travailleurs affectés de subsister durant leur période de réorientation », ajoute Jacques Létourneau.

Le gouvernement du Québec également interpelé
La FIM-CSN demande également au gouvernement du Québec de maintenir la pression sur son homologue fédéral pour la défense des entreprises et des travailleurs forestiers du Québec. « Il est du devoir de Philippe Couillard d’insister sans relâche auprès de Justin Trudeau pour qu’il défende bec et ongle le régime forestier du Québec face à l’administration américaine. De concert avec les représentants de l’industrie forestière québécoise, le gouvernement Couillard doit également explorer toutes les avenues possibles qui pourraient permettre à ce secteur névralgique de se renouveler dans un cadre tarifaire moins restrictif, soit par la création de produits à valeurs ajoutés non régis par la taxation américaine ou encore par de l’innovation. La FIM-CSN, en tant qu’organisation syndicale, est prête à participer activement à cet exercice. Il faut absolument tout envisager pour évoluer en fonction de la conjoncture sans y perdre de plumes », conclut Mathieu Lafleur.

L’Alliance syndicale demande au gouvernement de ne pas renouveler les mandats des médiateurs

L’Alliance syndicale de la construction a demandé, par écrit, à la ministre du Travail de ne pas renouveler les mandats des médiateurs afin d’éviter un prolongement inutile et couteux de la négociation pour les travailleurs et travailleuses.

« À partir 30 avril prochain, les travailleurs perdront 51 $ par semaine en augmentation de salaire, lesquels iront directement dans les poches des employeurs, et ce, à cause de l’absence de rétroactivité dans la loi qui régit l’industrie », a indiqué Michel Trépanier, porte-parole de l’Alliance syndicale de l’industrie de la construction. « Dans ces circonstances, un renouvellement des mandats des médiateurs aux différentes tables entrainerait une période de négociation supplémentaire de 30 jours durant lesquels les travailleurs et travailleuses laisseraient plus de 35 millions de dollars sur la table », a poursuivi le porte-parole de l’Alliance syndicale.

En effet, l’industrie de la construction ne possède pas de clause de rétroactivité dans la loi qui la régit. Par conséquent, l’augmentation de salaire prévue à partir du 1er mai dans les soumissions des entrepreneurs ne sera pas versée avant qu’une nouvelle entente ne rentre en vigueur.

Par ailleurs, la loi prévoit une période de 21 jours après la fin de la médiation avant que des moyens de pression ne puissent être exercés. « Nous considérons que cette période de 21 jours est amplement suffisante pour que les employeurs entendent raison et laissent tomber leurs demandes abusives qui affecteraient considérablement la vie de famille de tous nos travailleurs », a ajouté monsieur Trépanier.

Parmi ces demandes, nous retrouvons la diminution de la rémunération des heures supplémentaires travaillées dans tous les secteurs de l’industrie. Dans les secteurs institutionnel, commercial et industriel, la partie patronale demande aussi la reprise obligatoire des heures perdues pour intempérie durant la semaine le samedi à taux simple, l’abolition de l’horaire de travail fixe et la disponibilité obligatoire des travailleurs de 5 h à 20 h.

« Nos membres méritent une négociation qui se réalise sur un pied d’égalité. À partir du 30 avril, chaque journée de négociation supplémentaire entraine un gain monétaire pour les entrepreneurs et une perte pour les travailleurs. Ce déséquilibre ralentit la négociation et nous empêche de réaliser notre objectif ultime : obtenir une entente négociée dans les meilleurs délais pour le bien des travailleurs et de leur famille » a expliqué Michel Trépanier.

L’Alliance syndicale pense que le gouvernement peut envoyer un signal fort en décidant de ne pas renouveler le mandat des médiateurs pour l’ensemble des secteurs de l’industrie de la construction. « Ne pas renouveler le mandat des médiateurs augmentera la pression sur toutes les parties pour obtenir une entente négociée. C’est ce que nos membres nous demandent de faire », a conclu le porte-parole de l’Alliance syndicale.

À propos de l’Alliance syndicale

L’Alliance syndicale représente les 175 000 travailleurs et travailleuses de la construction dans le cadre des négociations de la construction. Elle regroupe les 5 syndicats représentatifs de la construction, soit la FTQ-Construction, le Conseil provincial (International), le Syndicat québécois de la construction (SQC), la CSD Construction et la CSN-Construction.

Des mécanismes efficaces de protection de l’information régionale s’imposent

La Fédération nationale des communications (CSN) est inquiète de l’annonce par Transcontinental de la vente d’hebdos au Québec et en Ontario, et s’active pour que le droit du public à l’information et l’intérêt des travailleuses et des travailleurs concernés soient préservés.

« De telles ventes entraînent toujours leur lot de restructurations et participent à l’érosion de l’information régionale qui est déjà mal en point. Le gouvernement aurait dû agir davantage pour protéger la qualité de l’information et ainsi soutenir les médias régionaux. Ce qui a été annoncé à cet effet dans le dernier budget est nettement insuffisant puisqu’une bonne partie de l’argent prévu est réservée aux médias indépendants et communautaires, et donc exclut de facto les médias de Transcontinental. C’est trop peu trop tard pour protéger le droit du public à l’information, et c’est d’autant plus étonnant que le ministre de la Culture et des Communications, Luc Fortin, s’est récemment dit très préoccupé par la « montréalisation » de l’information. Il va de soi que nous allons l’interpeller à nouveau », souligne la présidente de la Fédération nationale des communications, Pascale St-Onge.

Menaces réelles
Selon une récente étude d’Influence communication, moins de 1 % de tout le contenu médiatique quotidien au Québec porte sur les régions, alors que ce pourcentage s’élevait à 8 % au début des années 2000. « Les contenus diffusés à Montréal, Québec ou à Gaspé sont à peu près les mêmes ! déplore Pascale St-Onge. Or, chaque fois qu’un hebdo ferme, des gens perdent leur emploi et des voix s’éteignent, faisant en sorte que plusieurs enjeux ne sont jamais portés à la connaissance de la population. Il s’agit d’une atteinte directe à la démocratie dans notre société, dont le droit du public d’accéder à une information de qualité représente justement l’un des piliers fondamentaux. N’oublions jamais que sans elle, les personnes en position de pouvoir n’ont pas à rendre de comptes à la population. La menace est réelle et inquiétante. »

La présidente de la FNC–CSN juge qu’il faut arrêter de voir l’information comme une marchandise et que les propriétaires d’entreprises de presse ont eux aussi des responsabilités importantes en matière de protection de l’information. « Ils doivent avoir comme premier objectif la pérennité de l’information régionale, défend-elle, et elle ajoute pour conclure : « À la Fédération nationale des communications, nous estimons que des solutions existent pour assurer cette pérennité. En ce sens, nous avons proposé depuis déjà plusieurs mois une série de recommandations dont le but est d’assurer une information de qualité pour le maintien d’une vie démocratique saine. Nous allons tout mettre en œuvre pour que ces recommandations soient entendues et mises en application ».

 

Engagement du gouvernement exigé

Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), le gouvernement doit, plus que jamais, s’engager à développer les services de soutien à domicile du secteur public afin de répondre à l’augmentation des besoins en soins et services chez les aîné-es, et  demande à la Protectrice du citoyen de faire toute la lumière sur cette question.

« La CSN tient à saluer la sortie du député de Mercier et médecin Amir Khadir et de Me Jean-Pierre Ménard qui, dimanche dernier, ont demandé à la Protectrice du citoyen d’enquêter sur la question des soins à domicile. Nous partageons entièrement leur avis indiquant que la multiplication des coupes dans les services à domicile porte une atteinte grave à l’intégrité et à la sécurité des personnes vulnérables qui en bénéficient, de déclarer Jean Lacharité, vice-président de la CSN. Ils ont judicieusement remis en lumière le fait qu’entre 8000 et 10 000 personnes sont toujours en attente de recevoir des soins à domicile et, pour nous, cette situation est tout simplement inacceptable. »

« Nous savons déjà que les services à domicile coûtent beaucoup moins cher que les infrastructures d’hébergement. Ajoutons le fait que la grande majorité des aîné-es souhaitent demeurer dans leur foyer le plus longtemps possible, il va de soi que nous réclamions un engagement du gouvernement à rehausser le financement de ces services publics. La CSN demande également au CISSS de Lanaudière de mettre fin à la privatisation des services et d’embaucher des auxiliaires aux services de santé et sociaux (ASSS), un personnel dûment formé pour assurer ces services au quotidien », de revendiquer Guy Laurion, vice-président et responsable du personnel paratechnique, des services auxiliaires et de métiers de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN.

De passage à Joliette à l’occasion d’un rassemblement des ASSS de la région, monsieur Laurion a souligné que le Canada fait piètre figure en ce qui a trait au financement des services aux aîné-es et, en particulier, des soins à domicile, lorsqu’on le compare aux autres économies développées. Quant au Québec, il investit moins que les autres provinces.

« Le Québec affiche toujours un grand retard à combler, explique-t-il. Actuellement, moins de 10 % des besoins en soutien à domicile sont couverts par les services publics. Des besoins non comblés causent une surcharge intenable pour les proches aidants, occasionnent des recours croissants à des entreprises privées qui chargent trop cher ou à des groupes communautaires dont le personnel est moins stable et n’a pas la même formation que les ASSS, ou encore entraînent une détérioration de l’état de santé des personnes, nécessitant un transfert en centre hospitalier ou en CHSLD. Collectivement, nous sommes toutes et tous perdants quand nous en arrivons à cette étape. »

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Lanaudière–CSN a rencontré les ASSS de tous les points de service de la région au cours des dernières semaines afin de faire le point sur la situation.

« La privatisation est toujours en croissance et les ASSS déplorent que leur rôle soit méconnu du public, explique René Gougeon, vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de Lanaudière–CSN. Les ASSS et les professionnel-les sur le terrain constatent que le recours accru à des ressources externes non qualifiées ne nous permet plus de suivre l’évolution de la condition des aîné-es à domicile, contrairement aux CLSC, où la pratique interdisciplinaire permet un travail d’équipe et un suivi personnalisé. »

Ces dernières années, plusieurs tâches ont été retirées aux ASSS et confiées à des travailleuses et des travailleurs du secteur privé, même si celles-ci demandent des qualifications précises.

« Notre rôle est de donner un service de proximité et de qualité tout en respectant la confidentialité. Les ASSS offrent des soins d’hygiène, de l’aide à l’alimentation, de l’aide à l’habillement, de l’aide à la mobilité et bien plus, afin de permettre aux personnes en perte d’autonomie de rester le plus longtemps possible à la maison. Les ASSS sont essentiels et nous devons être reconnus. Nos conditions de travail ne sont pas toujours sécuritaires. Nous devons parfois offrir des soins dans des milieux insalubres et dangereux, tant pour nous que pour les personnes en perte d’autonomie qui y vivent. Actuellement, il n’existe aucun protocole clair concernant la sécurité minimale des milieux de travail. Nous avons multiplié les actions auprès du conseil d’administration de notre CISSS et nous allons maintenir la pression afin de nous faire entendre », ajoute Isabelle Desmarais, vice-présidente à l’information et ASSS du CISSS de Lanaudière.

Pour le vice-président de la FSSS–CSN, Guy Laurion, il y a urgence de revaloriser la profession d’ASSS. « Dans les soins à domicile, ils sont les yeux et les oreilles de tout le réseau. Grâce à leur formation et à leur intégration dans les équipes multidisciplinaires des CLSC, elles et ils sont en mesure de détecter toute évolution non souhaitable de la situation de santé des aîné-es. Ils créent également un lien de confiance précieux dans un contexte d’intimité. La dernière chose que veulent les aîné-es, c’est que la personne qui leur donne des soins d’hygiène change à tout bout de champ. »

Quant à la vice-présidente du Conseil central de Lanaudière (CSN), Patricia Rivest, elle estime que la population de Lanaudière est en droit de s’attendre à des services de qualité. « C’est la responsabilité du gouvernement d’assurer ces services essentiels. La privatisation ne nous amène rien de bon. J’invite le CISSS de Lanaudière à mettre les salarié-es à contribution dans la recherche de solutions durables pour améliorer l’offre de services à la population. »

La lutte contre la privatisation des soins à domicile est un des volets de la campagne Ma place en santé, j’y tiens que mène la CSN depuis près de deux ans. Plus d’information à maplaceensante.com

 

Le syndicat adopte l’entente de principe à 81 %

Aujourd’hui, lors d’une assemblée générale, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel des Gouverneurs Place Dupuis (CSN) (STTHGPD) ont adopté à 81 % par voie de scrutin secret l’entente de principe intervenue avec leur employeur au matin du 6 avril dernier.

« Nous pouvons retourner au travail la tête haute. Nous avons préservé tous nos acquis et nous avons obtenu des augmentations salariales de 3 %, 3 %, 3 %, 4 % et 3 % pour les cinq premières années de notre contrat de travail de huit ans. Les augmentations des trois dernières années seront rattachées à celles de cinq grands hôtels de la région montréalaise qui participeront à la prochaine ronde de négociations coordonnées, de souligner Yvon Therrien, président du STTHGPD. Nous avons également obtenu des indemnités de départ importantes, ce qui constitue une protection pour nos membres contre les aléas venant de l’employeur, et nous pourrons rejoindre la ronde de négociations coordonnées de l’hôtellerie à l’échéance de notre nouvelle convention collective. Dans le contexte d’un lock-out auquel nous avons fièrement résisté, nous considérons que nous avons été chercher le maximum. »

Le retour au travail débutera dans les cinq jours suivant la signature du nouveau contrat de travail entre les deux parties.

« Après un conflit de près de 17 semaines débuté le 14 décembre dernier et durant lequel l’employeur a brandi des menaces de fermeture, de changement de vocation, d’envoi d’avis de licenciement massif, et le Tribunal administratif du travail a reconnu l’utilisation de briseurs de grève par leur employeur, il est clair qu’une amertume persiste chez les membres du syndicat, de déplorer Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie. Les travailleuses et les travailleurs peuvent être fiers de cette lutte exemplaire. Pour le bien de toutes et de tous, nous souhaitons maintenant que le retour à des relations de travail respectueuses et saines se fasse le plus rapidement possible. »

Affilié à la FC–CSN, le STTHGPD compte environ 100 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.