Coupes aveugles chez les techniciens et professionnels de la SAQ

Pour le Syndicat du personnel technique et professionnel de la SAQ (SPTP–SAQ), affilié à la CSN, la nouvelle vague de coupes de postes chez le personnel administratif ne permettra pas à la SAQ d’atteindre ses objectifs d’optimisation. Des membres du syndicat ont dénoncé les abolitions de postes ce midi, à l’occasion d’une manifestation devant le siège de l’entreprise, et ont été rejoints par des travailleuses et des travailleurs des magasins des bureaux et des entrepôts de la SAQ.

Depuis deux ans, la SAQ a coupé plus de 20 % des postes du personnel technique et professionnel. En supposant que la SAQ utilise entièrement la suppression d’une centaine de postes annoncée en janvier pour baisser encore ses prix, cela représenterait, au maximum, une baisse de 4 sous par bouteille vendue. Toutefois, la SAQ se prive par le fait même d’une expertise importante. De plus, ces coupes de postes entraîneront inévitablement une augmentation de la charge de travail de celles et ceux qui demeurent en poste, ainsi que des employé-es en succursale qui doivent pallier cette perte d’effectifs.

Une étude menée l’an dernier par le SPTP–SAQ auprès de ses membres montrait une augmentation importante de la charge de travail et des problèmes de santé psychologiques au travail, découlant en partie des précédentes compressions.

« Ce qu’on constate au quotidien, c’est que, à cause de ces décisions, l’organisation se trouve complètement déstabilisée. Plusieurs projets de développement sont carrément mis en veilleuse car il n’y a plus personne pour y travailler, explique la présidente de SPTP–SAQ, Sandrine Thériault. Ces coupes mettent à mal la capacité de la SAQ de maintenir ses très hauts standards. Nous sommes d’autant plus choqués que nous avions accepté, comme syndicat, de travailler avec la SAQ en entente de partenariat. En établissant des cibles conjointes quant à nos besoins organisationnels, je suis convaincue que nous aurions su dégager des orientations beaucoup plus créatives que de couper aveuglément 100 emplois pour réduire de 4 sous le prix d’une bouteille ! »

« C’est une bonne nouvelle pour personne, que la direction de la SAQ choisisse de se comparer à Couche-Tard ou à Dollarama dans la gestion de son personnel, déplore le président de la CSN, Jacques Létourneau. Pour améliorer son modèle d’affaires, la SAQ aurait avantage à miser sur sa véritables force : ses salarié-es qui ont contribué à bâtir la société d’État ».

 Un affaiblissement de la SAQ
« Laissons de côté un instant tout le discours fataliste et démagogique à l’égard de la SAQ, poursuit le trésorier de la Fédération des professionnèles (FP–CSN), Yvan Duceppe. La réalité, c’est que la SAQ est très performante, et elle continue de s’améliorer. Mais les compressions risquent de nuire grandement à ces progrès. En surchargeant le personnel, en le mettant de côté dans les grandes décisions, c’est le service à la clientèle et la qualité de l’expérience client qui finira par en souffrir. Comment croire que la SAQ en sortira vraiment gagnante ? On prétend vouloir répondre aux critiques contre le monopole public en tentant de l’aligner aux pratiques commerciales du secteur privé mais dans les faits, on l’affaiblit ! ».

 Enfin, la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain, Dominique Daigneault, a réitéré l’appui inébranlable de la CSN à l’égard des salarié-es de la SAQ qui vivent toujours dans l’incertitude. Ils ne voient pas le bout du tunnel de la réorganisation, en cours depuis plusieurs années. « Les dernières coupes sont clairement de trop. Si le résultat est une augmentation de la sous-traitance et une plus grande part de contrats avec des entreprises tierces, les économies espérées par l’employeur pourraient s’évaporer très rapidement. Et, par-dessus tout, l’employeur doit cesser de presser le citron des salarié-es de la SAQ qui ont fait plus que leur part ces dernières années ».

La CSN lance la première phase de son enquête sur les impacts des transferts du personnel des CLSC vers les GMF

Alors que les transferts du personnel des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF) battent leur plein, la CSN lance la première phase d’une vaste enquête à l’intention de ses membres afin de documenter les effets de ces transferts sur le personnel concerné ainsi que sur l’accessibilité aux services sociaux pour la population.

« Nous continuons à soutenir les professionnel-les ainsi que le personnel de bureau et de l’administration directement touchés par la situation, comme nous l’avons fait depuis l’annonce initiale des transferts par le ministre Barrette, souligne d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Il est important pour nous de connaître la réalité sur le terrain de ces travailleuses et travailleurs afin de pouvoir mesurer les répercussions des transferts et d’être en mesure d’agir en conséquence ».

La CSN a dénoncé à de nombreuses reprises la philosophie du ministre Barrette qui fait de plus en plus graviter tout le système de santé et de services sociaux autour des médecins. « Prenons le cas d’une personne qui éprouve des problèmes d’ordre psychosocial, comme des difficultés relationnelles importantes à la maison ou au travail. Si elle a un médecin de famille en GMF, elle devra d’abord le consulter. Le médecin va facturer la RAMQ pour ensuite la référer à un travailleur social du GMF ou du CLSC si son cas est urgent et nécessite un suivi de moyen ou long terme. Cette manière de procéder va augmenter les coûts du système et menacer sa pérennité. C’est complètement irresponsable de la part du gouvernement ».

La CSN craint également que ce drainage des ressources des CLSC vers les GMF entraîne non seulement une surcharge de travail et une pression accrue sur le personnel des CLSC, mais une réduction de l’accès aux services sociaux pour la population, particulièrement pour les personnes vulnérables ainsi que pour celles qui n’ont pas de médecin de famille.

« Notre enquête nous donnera l’heure juste concernant les pressions que fait subir le gouvernement sur les personnes concernées par les transferts. Elle s’inscrit dans une série d’actions menées par la CSN pour protester contre la réforme Barrette du système de santé et de services sociaux. Jamais nous ne laisserons tomber les travailleuses et travailleurs du réseau », conclut Jean Lacharité.

Optilab, ç’a pas d’bon sang!

Le président du Conseil central Côte-Nord (CSN), Guillaume Tremblay, le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier et la députée péquiste de la circonscription de Duplessis, Lorraine Richard, interpellent le gouvernement pour qu’il renonce au projet Optilab sur la Côte-Nord, comme il l’a fait pour le Grand Nord. Pour appuyer leur démarche, ils invitent les citoyennes et citoyens de la région à participer à l’action de visibilité : Optilab, ç’a pas d’bon sang! contre le controversé projet de centralisation des laboratoires médicaux du ministre Barrette.

« Nous signons aujourd’hui ces trois éprouvettes pour nous opposer au transfert de nos prélèvements hors de la région et nous invitons également toute la population à en faire autant. Plus nous serons nombreux à le faire, et plus le message sera clair ! Il faut mettre la pression nécessaire sur le ministre Barrette pour qu’il fasse marche arrière sur l’un des enjeux de santé de l’heure », ont déclaré Guillaume Tremblay, Lorraine Richard et Réjean Porlier. Une signature d’éprouvettes sur tout le territoire est prévue au cours des prochains jours pour amasser le plus d’éprouvettes possible dans la région.

Rappelons que les syndicats du Grand Nord affiliés à la CSN ont obtenu la confirmation à l’effet que les laboratoires médicaux et le personnel de ces laboratoires maintiendront leurs activités dans les établissements du Nunavik et des Terres-Cries-de-la-Baie-James. La CSN, la Régie régionale du Nunavik et le centre régional de la Baie-James sont intervenus à de nombreuses reprises pour dénoncer la volonté du gouvernement de retirer ces services essentiels à la région du Grand Nord. La CSN, le maire de Sept-Îles et le Parti Québécois entendent bien parvenir au même résultat sur la Côte-Nord.

« On apprenait récemment que le gouvernement ne compte pas réaliser d’économies avant la quatrième année d’implantation du projet Optilab. Or, selon les aveux mêmes du ministre Barrette lors d’une rencontre avec le Conseil central Côte-Nord (CSN), il n’y a aucune économie à réaliser dans la région, même après quatre ans, compte tenu de son faible bassin de population et de l’étendue du territoire! Aucune économie, moins de services et moins d’emplois, c’est ça le plan du gouvernement pour notre région. On s’y oppose fermement. Nous refusons aussi de perdre notre autonomie régionale et de dépendre du laboratoire de Chicoutimi, vers lequel seront transférés 80 emplois », a expliqué Guillaume Tremblay.

« À maintes reprises, des incidents ont démontré les risques associés à un tel projet pour la Côte-Nord. Il y a deux semaines à peine, un transporteur d’échantillons a dû rebrousser chemin en raison d’une forte tempête hivernale et n’a jamais pu se rendre à destination. Cela démontre bien la nécessité de garder nos laboratoires médicaux chez nous ! », a poursuivi Lorraine Richard.

« Faire transiter des échantillons de la Côte-Nord vers le Saguenay est complètement insensé. La centralisation tous azimuts proposée par le gouvernement nuit au développement de notre région. Nous interpellons toutes les citoyennes et tous les citoyens pour qu’ils fassent entendre concrètement leur refus du projet Optilab chez nous. Si le gouvernement a reculé pour le Grand Nord, il peut aussi reculer pour la Côte-Nord ! » a conclu Réjean Porlier, le maire de Sept-Îles.

 

 

 

La CSN revendique un soutien d’urgence aux médias écrits

Aujourd’hui, la CSN demande au gouvernement de Philippe Couillard de prévoir un soutien d’urgence aux médias écrits dans son prochain budget. Deux mesures sont avancées à cet égard : un crédit d’impôt sur la masse salariale et l’intégration de la presse écrite aux programmes existants de modernisation technologique.

« Lors du dernier congrès de la CSN, qui s’est tenu en mai 2014 à Québec, nous avions déjà interpellé le gouvernement au moment même où le Bureau de la concurrence du Canada acceptait l’acquisition par Transcontinental de 74 journaux hebdomadaires de Québecor Média, transaction qui a par la suite entraîné une vingtaine de fermetures et plus d’une centaine de pertes d’emplois dans des régions du Québec. Ce déclin de la presse écrite qui se poursuit n’est pas sans conséquence : selon le Bilan 2016 : État de la nouvelle, d’Influence Communication, les régions n’existent tout simplement plus dans l’univers médiatique québécois, de déplorer Jacques Létourneau président de la CSN. Il est inconcevable que 50 % de la population de notre province n’entend presque plus parler d’elle-même, de ce qui se passe dans leur région, de leur vie culturelle et de leur vie communautaire ».

À ce sujet, au début de la présente semaine, la FNC–CSN a fait parvenir aux 125 député-es de l’Assemblée Nationale une correspondance incluant un résumé de 14 recommandations visant à soutenir l’ensemble des médias dans la crise actuelle.

« Les médias écrits ont urgemment besoin de soutien pour faire face aux multiples transformations qu’ils vivent depuis plusieurs années. La Fédération nationale des communications–CSN se penche depuis plus d’un an sur les avenues prometteuses qui s’offrent aux pouvoirs publics afin d’aider la presse écrite à traverser cette crise. L’introduction d’un crédit d’impôt sur la masse salariale de 25 % dans les grands centres et de 35 % dans les régions coûterait annuellement entre 10 et 13 millions de dollars, de souligner Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Afin de soutenir le virage numérique de ces entreprises de presse, nous proposons d’inclure un volet presse écrite dans le Plan culturel numérique du Ministère de la culture ainsi que dans le volet Culture et numérique de la Stratégie numérique du Québec lancée par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation qui en est responsable. La firme MCE Conseils a évalué que ces deux mesures seraient compensées par le maintien des recettes fiscales dans ce secteur ».

Clément Allard

Nous vous invitons à prendre connaissance de l’étude complète de MCE Conseils commandée par la FNC–CSN et dévoilée en mai 2016. Plusieurs directions de médias écrits revendiquent également un soutien financier gouvernemental pour faire face aux bouleversements actuels.

« Nous assistons à un déclin général des médias, en grande partie à cause de l’instabilité économique créée par la perte des recettes publicitaires qui sont redirigées vers les géants du Web, tels Google et Facebook. Les entreprises qui produisent des contenus au Québec se retrouvent donc à financer les profits de multinationales qui ne contribuent pas à la vitalité de nos médias. En attendant des mesures concrètes pour contrer cette dynamique malsaine, le gouvernement doit garantir le droit du public à l’information et la diversité des voix, qui sont présentement fragilisés par des choix économiques. Voilà pourquoi nous demandons une action immédiate visant à stabiliser et renforcer une des bases incontournables de notre démocratie », de conclure madame St-Onge.

 

Un colloque de la CSN sous le signe de la santé et de la sécurité au travail

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient aujourd’hui un colloque sur le cadenassage et autres méthodes de contrôle des énergies, au Best Western Hotel Universel à Drummondville. Initié par la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), la Fédération du commerce (FC) et la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP), l’événement vise à faire le point sur l’état de la réglementation en matière de méthode de contrôle des énergies et ses impacts sur la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs.

Entre 2010 et 2014, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a recensé 4643 accidents de travail, soit une moyenne de 928 événements liés à l’absence ou à l’usage défaillant du cadenassage dans différents secteurs d’activités, tant industriel, commercial, municipal que scolaire. Chaque année, quatre personnes meurent d’un accident du travail faute d’un cadenassage sécuritaire de la machinerie en cas de démarrage accidentel ou volontaire.

Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN : « Il est absolument inconcevable qu’en 2017, des travailleurs et des travailleuses laissent leur santé et même leur vie en raison de l’inefficience des mesures de cadenassage. Les entreprises doivent prendre conscience qu’elles peuvent et doivent agir rapidement pour réduire, voire enrayer le nombre d’accidents du travail. De leur côté, les syndicats et leurs membres doivent être sensibilisés à la nécessité de mettre en place et de respecter les conditions entourant l’usage sécuritaire de la machinerie, peu importe le secteur d’activité. »

Le colloque porte sur la présentation de la réglementation sur le contrôle des différentes énergies, notamment mécanique, électrique, pneumatique, hydraulique, chimique, thermique. À cet effet, les participants pourront discuter avec un conseille-expert en prévention-inspection de la CNESST. La deuxième partie est axée sur la judiciarisation croissante par l’entremise de mesures disciplinaires en lien avec le cadenassage. Enfin, les délégué-es syndiqués présents au colloque vont faire état de l’application de la réglementation dans leur milieu de travail dans une perspective de prévention en santé et sécurité du travail.

Quelque 160 personnes issues notamment des secteurs de l’industrie manufacturière, du commerce, des municipalités et du réseau scolaire participent à cet événement avec le concours du service des relations du travail de la CSN et de la CNESST.

 

La bulle de Pierre-Yves McSween : une vision comptable des CPE

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) veut ici rectifier les faits rapportés dans la chronique de l’économiste Pierre-Yves McSween intitulée « La bulle financière des CPE », diffusée dans La Presse du 8 février. D’entrée de jeu, l’auteur pose la question de la pertinence des CPE strictement en termes comptables et financiers. C’est ignorer le fait que les services éducatifs de qualité offerts en CPE, tout comme en milieu familial régi d’ailleurs, ont un impact positif sur le développement des enfants et sur leur bien-être. L’impact est d’autant plus important pour les enfants de milieux défavorisés.

La CSN a souvent dénoncé et continue de décrier le choix du gouvernement qui, par ses mesures fiscales et tarifaires récurrentes, encourage ouvertement les parents à recourir aux garderies commerciales pour des motifs strictement financiers plutôt qu’au réseau des services de garde régi et subventionné. La qualité des services éducatifs devrait être leur critère le plus important. La plus récente enquête Grandir en qualité a démontré, une fois de plus, que les services offerts en CPE sont de meilleure qualité que ceux offerts en garderies commerciales.

Bien que les CPE ne fassent pas partie du réseau public de l’éducation, nous considérons à la CSN qu’ils ne doivent pas pour autant être considérés comme de simples PME fabriquant des produits de consommation. L’éducation des enfants ne doit donc pas être traitée comme une marchandise. L’impact de services de piètre qualité peut entraîner des effets négatifs à long terme sur le développement d’un enfant. Plusieurs études convergent en ce sens.

Par ailleurs, l’article de Pierre-Yves McSween suggère que les conventions collectives des travailleuses et des travailleurs empêchent des CPE d’optimiser leur gestion des ressources. Or, les conventions collectives respectent en tout point la Loi sur les services de garde éducatifs à l’enfance et son règlement. D’ailleurs, sans ces conventions collectives, les travailleuses seraient maintenues dans des conditions de travail indécentes, ce qui génèrerait dans les CPE un roulement élevé de personnel contraire aux intérêts des enfants, comme c’est le cas dans les garderies commerciales.

Actuellement, plusieurs CPE regroupent les enfants en début et en fin de journée alors qu’ils sont moins nombreux. Par contre, on ne peut pas trimballer les enfants d’un groupe à l’autre tout au long de la journée pour s’assurer du ratio maximal. C’est faire preuve d’une méconnaissance des services éducatifs et des liens d’attachement que de penser ainsi.

Les CPE sont le prolongement des garderies communautaires créées et gérées par les parents et les travailleuses. Ce modèle a fait ses preuves. Y a-t-il  place à amélioration ? Bien sûr ! La formation aux nouveaux administrateurs devrait être largement offerte et promue. Des formations sur les enjeux spécifiques de certains CPE devraient aussi être disponibles. La présence de travailleuses au CA devrait être obligatoire, en raison de leur connaissance fine et complémentaire à celle des parents.

Mais pour bien fonctionner, les CPE ont également besoin d’un financement adéquat. Les CPE font partie d’un programme national de services éducatifs à la petite enfance, mis en place depuis une vingtaine d’années, dont le financement est versé aux prestataires de services et non aux parents. D’ailleurs, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) recommande ce type de financement pour les services de garde. Pourtant, le gouvernement a imposé depuis 2014 des compressions budgétaires de plus de 300 millions de dollars dans le réseau des services de garde en raison de ses politiques d’austérité. Il a en outre mis fin au tarif universel et décrété des hausses récurrentes variant en fonction du revenu familial, forçant les familles à assumer davantage pour les services de garde éducatifs.

Monsieur Pierre-Yves McSween, vous vous inquiétez pour les services de garde en CPE ? Il serait peut-être temps de jeter un coup d’œil sur les impacts des politiques d’austérité du gouvernement.

– Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN

Le gouvernement se prépare sciemment à sacrifier la santé de ses employés

La CSN condamne l’improvisation et la précipitation du ministre Barrette qui fonce tête baissée pour implanter le projet Optilab alors qu’il sait pertinemment que ce projet risque d’avoir des impacts sur la santé du personnel. La centrale exhorte le gouvernement libéral à imposer un moratoire au projet Optilab, une demande soutenue de toutes parts. Il doit reculer comme il l’a fait pour les établissements de santé du Grand Nord.

« Mais que va-t-il falloir au gouvernement pour renoncer à ce projet bâclé ? s’est exclamé le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Les documents obtenus en vertu de la loi d’accès à l’information et dont TVA faisait état hier nous apprennent que le ministre compte faire ses économies grâce à la réduction d’effectifs et donc sur le dos du personnel. Tout cela est inacceptable. »

Bloquer la privatisation
« Les répercussions d’Optilab sur la santé de la population ont été dénoncées à maintes reprises. Ce projet présente aussi des risques sérieux pour la santé des techniciennes et techniciens en laboratoire qui devront encaisser la surcharge de travail causée par les suppressions de postes. Et le gouvernement le sait. Au final, la population est perdante, les employé-es sont perdants et le gouvernement lui-même dit qu’il sera difficile d’évaluer la performance des laboratoires. À qui servira le projet Optilab ? », poursuit-il.

« On apprend aussi que le ministre aurait mis en place des scénarios d’optimisation au cas où l’efficacité de son projet ne serait pas au rendez-vous, poursuit Jean Lacharité. Le détail concernant ces plans B n’a malheureusement pu être obtenu par la loi d’accès à l’information. S’agit-il de projets de privatisation des laboratoires publics, une fois ceux-ci centralisés ? Si c’est ce que le ministre a en tête, qu’il sache que nous nous opposerons à toute privatisation complète ou partielle des laboratoires médicaux et de tous les services qui y sont associés, comme le transport des échantillons», conclut-il.

 

 

Toujours vivant

L’édition 2017 du concours Chapeau les filles! Excelle Science est lancée! Organisé par le ministère de l’Éducation du Québec, ce concours vise à reconnaître la volonté et le travail des femmes inscrites à un programme de formation professionnelle ou technique conduisant vers un métier traditionnellement masculin. Il encourage les jeunes femmes à poursuivre leurs études dans des disciplines offrant généralement de bonnes conditions salariales et contribue à créer des modèles de réussite féminins dans des secteurs d’emploi majoritairement masculins.

En 2014, la CSN avait dénoncé la suspension en douce du concours par le gouvernement libéral, pour cause d’austérité. L’annonce avait été si mal accueillie au sein de l’opinion publique, que le gouvernement avait dû rétablir à tout le moins le volet national du concours Chapeau les filles! Excelle science.

Pour connaître les modalités du concours, cliquez ici.

La CSN exhorte le gouvernement à rejeter le renouvellement de l’entente

La CSN revient sur les révélations de l’émission Enquête diffusée hier et qualifie de scandaleuses les deux ententes conclues dans le cadre d’un partenariat public-privé entre le CISSS des Laurentides et l’Institut de l’œil des Laurentides lors de la rénovation de l’hôpital de Saint-Jérôme. Elle exhorte le ministre Barrette à annoncer dès aujourd’hui la fin de toute négociation pour renouveler et même étendre une entente qui s’est avérée coûteuse pour le CISSS de Saint-Jérôme.

« Le reportage d’Enquête démontre clairement ce qu’on dénonce depuis des années : les partenariats public-privé sont dangereux pour la qualité des soins à la population et mettent sérieusement en péril les finances publiques. Le ministre Barrette a le devoir, aujourd’hui même, de s’engager à ce qu’aucune entente de la sorte ne soit reconduite pour l’avenir », souligne d’entrée de jeu le vice-président de la CSN, Jean Lacharité.

Selon Enquête, les médecins propriétaires de la clinique auraient facturé plus de 3 millions en frais accessoires et auraient empoché, seulement pour l’année 2011, des profits nets de 4,9 millions de dollars. « Le CISSS se retrouve aujourd’hui placé devant un problème qu’il a lui-même créé en recourant à un partenariat public-privé qui vient appauvrir le réseau public, dénonce pour sa part la présidente du Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CSN), Chantal Maillé. Le reportage illustre aussi les effets pervers du mode de rémunération à l’acte des médecins, et de leur statut d’entrepreneur. Un débat public s’impose sur cette question. »

« Depuis que le ministre Barrette est au pouvoir, le privé a gagné une place inquiétante dans les soins de santé et de services sociaux qui sont dispensés au Québec, renchérit Jean Lacharité en énumérant quelques exemples comme les groupes de médecine familiale, le projet Optilab ou les soins de santé à domicile. Aujourd’hui, on voit ce à quoi nous conduit la privatisation des services publics de santé et ce n’est pas beau du tout. Pour une énième fois, nous demandons au gouvernement de mettre un terme à la privatisation en douce du système de santé et de services sociaux. Les services doivent être assurés à l’intérieur du réseau public », conclut-il.

À propos
La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Toutes et tous unis pour mettre fin aux paradis fiscaux 

Les milieux de la santé, de l’éducation, de l’environnement, de la recherche, des affaires, de la coopération internationale, des arts et de la culture, de la lutte à la pauvreté, de la jeunesse, de la défense des droits de la personne et des organisations syndicales, dont la CSN, s’unissent pour demander à nos gouvernements de mettre fin à l’ère des paradis fiscaux. L’impôt est un pilier essentiel de notre société démocratique, mais nous devons changer les règles de ce système fiscal afin de nous assurer que tous paient leur juste part. Pour y arriver, une forte mobilisation de la société civile est nécessaire.

Il y a quelques jours, Oxfam annonçait que 8 hommes possèdent autant que la moitié de la population mondiale. Alors que les inégalités économiques n’ont jamais été aussi grandes, un réseau international de paradis fiscaux permet aux multinationales et aux détenteurs de grandes fortunes de contourner l’impôt et prive ainsi les Trésors publics du financement qui leur est dû.

Au Canada et au Québec, c’est à coup de milliards de dollars que les gouvernements pourraient réinvestir dans les services publics s’ils luttaient efficacement contre les paradis fiscaux. En privant les gouvernements de ressources importantes, les paradis fiscaux nuisent directement à la capacité des États à financer les infrastructures publiques et les services sociaux dont la population a besoin et dont les entreprises profitent elles-mêmes.

C’est pour rallier l’ensemble des acteurs touchés par les paradis fiscaux qu’Oxfam-Québec, en collaboration avec le collectif Échec aux paradis fiscaux, a lancé en avril 2016 la campagne À la recherche des milliards perdus. Dans le cadre de cette campagne, des hommes, des femmes et des jeunes ainsi que des organisations et autres acteurs de la société demandent aux gouvernements fédéral et provincial d’agir pour mettre fin à l’ère des paradis fiscaux.

Les résultats concrets de cette campagne sont :

  1. Une déclaration signée par plus de 100 organisations et personnalités publiques.
  2. Une pétition signée par plus de 24 000 citoyennes et citoyens.
  3. Une consultation citoyenne, menée auprès de 2500 personnes, qui porte sur le coût social des paradis fiscaux.

 Précisément, nous demandons aux gouvernements québécois et canadien de :

  • Faire de la lutte aux paradis fiscaux une priorité absolue et s’attaquer fermement au recours qu’en ont les grandes entreprises et les particuliers fortunés.
  • User de tous les pouvoirs que leur confère leur champ de compétences afin de renforcer les lois et règlements pour que ces pratiques inadmissibles deviennent illégales.
  • Jouer un rôle de chef de file dans le cadre des discussions et des initiatives internationales visant à endiguer le phénomène du recours aux paradis fiscaux.

Nous invitons les organisations, les entreprises et les personnalités qui n’ont pas signé, mais souhaiteraient le faire à communiquer avec nous jusqu’au vendredi 10 février 2017.

« À quelques semaines du dépôt des budgets, plus de cent organisations et personnalités publiques joignent leur voix pour demander à nos gouvernements de rendre illégaux des mécanismes qui sont aujourd’hui parfaitement légaux et qui facilitent le recours aux paradis fiscaux. Les solutions sont à leur portée. Il s’agit d’en faire une priorité ».
Denise Byrnes, directrice générale d’Oxfam-Québec.

Un an après les attentats, les mouvements sociaux sont toujours mobilisés

Un reportage d’Amélie Nguyen, coordonnatrice du Centre international de solidarité ouvrière (CISO)

Loin de s’être affaiblis suite au coup d’État de 2015 ou à l’attentat du 12 janvier 2016, les groupes de la société civile au Burkina Faso demeurent organisés, forts et mobilisés pour favoriser une amélioration des conditions de vie de la population et faire face à la « vie chère » ensemble. Nous les avons rencontrés en décembre 2016 pour faire le point sur l’action du CISO, dont est membre la CSN.

En 2014, malgré les coupures de financement imposées par le gouvernement Harper, le CISO et ses membres décident de financer un projet d’appui aux travailleuses et travailleurs de l’économie informelle au Burkina Faso, d’une durée de deux ans. C’est alors que se consolide une collaboration entre deux intersyndicales : le CISO au Québec et au Burkina, l’Unité d’action syndicale (U.A.S.), deux syndicats autonomes d’enseignants  ainsi que la coordination locale de la Marche mondiale des femmes. Les préoccupations de genre sont au coeur du projet, puisque 74% des travailleuses et travailleurs de l’économie informelle sont des femmes.

L’austérité en cause

L’économie informelle, en marge du contrôle de l’État, est caractérisée par des salaires extrêmement bas, des heures de travail illimitées, une absence de protection sociale (pension de vieillesse, assurance santé, congés de maternité, etc.), de piètres conditions de santé et sécurité au travail et une grande insécurité financière et psychologique. Ce sont souvent les secteurs les plus pauvres et les plus vulnérables de la société qui y sont confinés et dans le cas du Burkina Faso, des travailleuses et travailleurs souvent peu alphabétisé.e.s.

Cette « économie de la débrouille », fruit de la résilience de populations marginalisées par le capitalisme mondialisé, occupe plus de 80% de la main d’œuvre burkinabé. L’austérité si chère à nos gouvernants y est pour quelque chose ; en effet, les mesures d’ajustement structurel imposées dans les années 80 et 90 par les grandes institutions financières internationales (Banque mondiale, Fonds monétaire international) à l’État burkinabé ont gonflé les rangs de l’économie informelle, repoussant des travailleuses et travailleurs qualifié.e.s du secteur public vers la précarité et l’informalité  et affaiblissant du même coup le mouvement syndical burkinabé. Le produit intérieur brut par habitant.e (en dollars constants de 2005) était de 630 $US au Burkina Faso en 2015, l’un des plus faibles au monde ; à titre de comparaison, il était de 50 000$US au Canada.

Un partenariat novateur

En décembre dernier, des membres de l’équipe du CISO se sont rendus au Burkina Faso à l’occasion du démarrage d’un nouveau projet : « Coordination Intersectorielle Burkinabè pour L’Emploi – CIBLE travail décent ».  Ce projet, qui s’échelonnera sur les 3 prochaines années, sera mis en œuvre en collaboration avec une coalition d’organisations de la société civile burkinabé avec l’appui financier du ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec. Il constitue en quelque sorte une seconde phase du « Projet d’appui au secteur de l’économie informelle » entrepris par le CISO en 2014  et vise à faire valoir et reconnaître les revendications des travailleuses et travailleurs de l’économie informelle dans le cadre du dialogue entre le gouvernement et les syndicats, par un appui à leur organisation, ainsi que par des formations sur le travail décent et des formations techniques liées à leur métier.

Si des formations sur les droits de la personne, la santé et la sécurité, la gestion de petites entreprises seront notamment données, l’intérêt du projet est qu’il rassemble les travailleuses et travailleurs afin qu’ils s’organisent ensemble et soient mieux à même de mieux faire valoir leurs revendications au sein des organisations syndicales et leurs droits auprès du gouvernement du Burkina Faso. Le groupe-cible est composé de femmes à  plus de 60% et le projet vise également les jeunes de l’économie informelle.

Le projet a été lancé officiellement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso par les partenaires du projet et le CISO, en présence des médias et avec la participation active d’un nombre important de travailleuses et travailleurs de l’économie informelle.

Le partenariat novateur entre la Marche mondiale des femmes et les syndicats semble particulièrement porteur. Les croisements entre ces cultures organisationnelles et ces mandats différents engendrent un apprentissage mutuel qui teintera l’action des groupes de femmes et des syndicats au terme des 3 années de collaboration. Nous souhaitons ainsi que la lutte pour l’égalité des genres soit portée par les femmes de l’économie informelle, qui seront des actrices-clé du projet en tant qu’éducatrices et que mobilisatrices dans leur milieu.

Reste à dire que l’Unité d’action syndicale de Bobo-Dioulasso a chaleureusement remercié les syndicats québécois pour leur appui solidaire suite au coup d’État, qu’une mobilisation populaire exemplaire et rapide est parvenue à tuer dans l’œuf, limitant les violences fratricides.

Souhaitons que cette solidarité entre les travailleuses et travailleurs du Québec et du Burkina Faso se poursuive et s’accroisse dans les années à venir, à travers la richesse des échanges et des apprentissages réciproques ; d’un côté ou l’autre de la planète, nos luttes ont beaucoup plus en commun qu’on pourrait le croire.

La CSN invite ses membres et la population à se serrer les coudes

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est extrêmement choquée par l’attentat islamophobe survenu hier au Centre culturel islamique du Québec à Sainte-Foy, qui a enlevé la vie à six personnes et blessé huit autres. Elle offre toute sa sympathie et sa solidarité aux familles et aux proches des victimes de cette épouvantable tuerie.

La montée des mouvements xénophobes, tant au Québec qu’ailleurs dans le monde, doit être catégoriquement condamnée. « Le Québec se doit d’œuvrer vers une société juste, accueillante et inclusive, ouverte à l’ensemble de sa population, a réagi le président de la CSN, Jacques Létourneau. Les musulmans québécois sont une partie intégrante du tissu social au Québec et nous invitons la population à être solidaire avec eux afin de contrer la violence, la haine et le terrorisme qui frappe aujourd’hui le Québec. Ensemble, nous devons intervenir et dénoncer les gestes et propos racistes dès qu’ils se manifestent. »

La CSN invite ses membres et la population à participer aux vigiles de solidarité qui se tiendront aujourd’hui à l’Église Notre-Dame-de-Foy à Québec , à 18 heures, au métro du Parc, à Montréal, à la même heure, et ailleurs au Québec.

The CSN calls on its members and the general population to stand united

The Confédération des syndicats nationaux (CSN) is extremely shocked by the Islamophobic attack that took place yesterday at the Centre culturel islamique du Québec in Sainte-Foy, which claimed the lives of six people and injured eight others. The CSN offers its deepest condolences and stands in solidarity with the families and loved ones affected by this horrible act.

The increase in xenophobic incidents both in Québec and around the world must be categorically condemned. “Québec must work towards being a just, welcoming and inclusive society, open to the entire population,” said CSN President, Jacques Létourneau. Muslim Québeckers are an integral part of the social fabric of Québec, and we encourage the population to stand together with them to fight against the violence, hatred and terrorism that have struck today. Together, we need to take action and denounce racist acts and statements the moment they rear their ugly heads.

To demonstrate our solidarity, the CSN invites its members and the general population to participate in the vigils to be held today at the Église Notre-Dame-de-Foy in Québec City and at the Parc subway station in Montréal,  both starting at 6:00 p.m, and in other locations in Québec.

La CSN, un choix incontournable

 Dès demain et jusqu’au 24 février, près de 200 000 travailleuses et travailleurs des établissements de santé et de services sociaux sont appelés à voter pour l’organisation syndicale qui les représentera et négociera leurs conditions de travail pour les prochaines années. Pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN), l’organisation syndicale la plus représentative dans le réseau avec 47 % des syndiqué-es, l’un des enjeux de ce vote touche le type de syndicalisme à pratiquer pour améliorer les conditions de travail des salarié-es, tout en mettant de l’avant la lutte pour le maintien des services publics de qualité et accessibles à la population. Les travailleuses et les travailleurs du réseau sont donc invités à choisir la CSN lorsqu’ils rempliront le bulletin de vote postal transmis par le Tribunal administratif du travail (TAT) à compter du 30 janvier.

Jocelyn Riendeau

Ce vote d’allégeance a été imposé par le gouvernement libéral dans la foulée de la loi 10 régissant les mégafusions et la création des CIUSSS et des CISSS, le 1er avril 2015. Cette opération a fait passer de 182 à 34 le nombre d’établissements multivocationnels. Pour la CSN, il s’agit d’une concentration jamais égalée du nombre d’employeurs du réseau de la santé et des services sociaux, dont plusieurs emploient jusqu’à 20 000 salarié-es de toutes les catégories de personnel. La CSN s’était opposée à ce processus de fusions, l’une des multiples manifestations des mesures d’austérité imposées par le gouvernement libéral, qui vise à favoriser la privatisation des services.

Jamais, dans l’histoire des relations de travail, autant de travailleuses et de travailleurs n’ont été appelés à choisir en même temps leur syndicat. Jacques Létourneau, président de la CSN, estime que « dès le lendemain du dévoilement des résultats du vote, les syndicats accrédités devront être en mesure d’établir rapidement leur plan d’action et de s’organiser en prévision des négociations locales prévues à la Loi sur le régime de négociation des conventions collectives dans les secteurs publics et parapublics, mais ils devront aussi poursuivre les batailles contre l’arbitraire patronal et le démantèlement et la privatisation des services publics promus par le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette ». Or, la CSN, dont certains syndicats ont été fondés il y a plus de 70 ans, est présente dans tous les types d’établissements et représente des travailleuses et des travailleurs dans toutes les catégories d’emplois, ce qui en fait une force incontournable dans le réseau de la santé et des services sociaux!

L’austérité dans la santé et les services sociaux

Jacques Létourneau ajoute que « le projet Optilab sur la régionalisation des laboratoires médicaux et les pertes d’emplois qui y sont associées, le transfert unilatéral de ressources humaines des CLSC vers les groupes de médecine familiale (GMF) sans les remplacer, le sous-financement et les surcharges de travail qui en résultent, ainsi que leurs conséquences sur la santé du personnel en soins dans les CHSLD, les centres de réadaptation, les centres hospitaliers, les centres jeunesse et les services auxiliaires, sont autant d’enjeux résultant des mesures d’austérité imposées par les libéraux depuis 2014. Il est nécessaire que les travailleuses et les travailleurs puissent se donner une organisation qui saura réunir et déployer les forces nécessaires pour relever les défis actuels et à venir ».

Ma place en santé, j’y tiens!

Au printemps dernier, la CSN a lancé une campagne nationale d’information et de sensibilisation ayant pour thème Ma place en santé, j’y tiens! Cette opération vise à dénoncer et à contrer les politiques austères du gouvernement Couillard qui cherche à affaiblir les services de santé et les services sociaux pour mieux les privatiser. Le retrait récent des frais accessoires par le ministre Gaétan Barrette n’est pas étranger à l’apport de la CSN dans ce débat social crucial.

« Il nous apparaît que la meilleure façon d’assurer les intérêts et la défense des travailleuses et travailleurs du réseau, c’est de le faire avec une centrale syndicale comme la CSN. Notre organisation est non seulement la plus représentative du fait qu’elle est présente depuis des décennies dans tous les types d’établissements du réseau, mais surtout en raison de sa combativité, de sa connaissance exhaustive du réseau et de son savoir-faire », renchérit Jacques Létourneau.

Toutefois, le président de la CSN constate que depuis des semaines, il se mène des campagnes d’allégeance très différentes d’une organisation à l’autre. Il y a celles et ceux qui présentent le syndicalisme comme un business ne se résumant qu’à une assurance collective ou qui s’apparentent à un ordre professionnel. Et à l’opposé, des militantes et des militants syndicaux qui s’activent pour défendre le syndicalisme propre à la CSN : c’est-à-dire inclusif, combatif et qui place la solidarité entre tous les syndiqué-es au cœur même de son action, dans le respect des particularités propres à chacune des catégories de personnel. La CSN est une force syndicale et sociale qui ne peut être ignorée, d’où le thème de la présente campagne de changement d’allégeance syndicale : La CSN, une force incontournable.

 

À propos de la CSN

La CSN représente près de 325 000 travailleuses et travailleurs regroupés dans quelque 2000 syndicats présents dans tous les secteurs d’activités. Elle est la plus grande organisation dans le secteur de la santé et des services sociaux avec plus de 120 000 membres.

La CSN demande un réinvestissement massif dans les services publics

De passage en Estrie, le président de la CSN, Jacques Létourneau, a réitéré que le gouvernement Couillard doit profiter du prochain budget pour réinvestir massivement dans la santé et les services sociaux, notamment dans la région de l’Estrie.

« Considérant des surplus de cinq milliards pour 2015-2016, la CSN réclame la fin de l’érosion du réseau public et un réinvestissement massif pour redonner l’oxygène nécessaire à son bon fonctionnement », a affirmé son président Jacques Létourneau.

De concert avec Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicaux nationaux de l’Estrie (CCSNE), ils ont demandé que ce réinvestissement se traduise par des embauches. « Les mesures d’austérité ont eu pour effet de détériorer les services tout en dégradant les conditions de travail des travailleuses et travailleurs. Par exemple, à Magog, on ajoute normalement 30 préposé-es aux bénéficiaires sur la liste de rappel durant l’été. Cette année, ce nombre est passé à 8. Il est donc difficile de remplir tous les quarts de travail. Ce réinvestissement est d’autant plus nécessaire qu’on apprenait récemment que le CIUSSS de l’Estrie aurait un déficit anticipé de 5 millions de dollars », affirme M. Beaudin.

Jacques Létourneau a dénoncé les surplus budgétaires qui ont été faits sur le dos des usagers et du personnel en santé et services sociaux. « Avec le surplus de 1,7 milliard de dollars constaté par le ministre Leitão, au début décembre, sans compter celui de 3,7 milliards atteint l’an dernier, il est maintenant temps de réinvestir massivement dans les services à la population qui ont été décimés par les mesures d’austérité, » affirme-t-il.

La région de l’Estrie a subi la réforme du ministre Barrette qui a centralisé à outrance le réseau, le faisant passer de 185 à 34 établissements pour tout le Québec. Cette centralisation s’accompagne du transfert des travailleurs sociaux vers les Groupes de médecine de famille (GMF) et de la régionalisation des laboratoires avec le déploiement du projet Optilab. Deux mesures que le CCSNE-CSN a vivement contestées sur toutes les tribunes.

La FNC salue la publication d’une étude du FPP portant sur les médias

La Fédération nationale des communications–CSN salue la publication d’une étude du Forum des politiques publiques (FPP) portant sur les médias. Intitulé Le miroir éclaté : Nouvelles, démocratie et confiance dans l’ère numérique, le document diffusé hier pose un regard lucide sur la crise qui traverse actuellement l’univers des médias. Il contient une douzaine de recommandations pour soutenir les entreprises médiatiques et le journalisme.

« La publication de cette étude arrive justement au moment où nous rencontrons les membres de la FNC–CSN dans le cadre d’une tournée dans le but de partager les propositions que nous avons formulées afin de faire face aux nombreux bouleversements qui traversent actuellement les médias, de souligner Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Depuis plus d’un an, nous nous sommes penchés sur les nombreux enjeux qui sont énumérés dans le document du FPP et nous avons participé à plusieurs consultations publiques sur l’avenir des médias. À cet égard, nous avons également proposé 14 avenues prometteuses qui peuvent concrètement contrebalancer les effets négatifs de ces changements radicaux. »

« Nous partageons plusieurs observations quant aux bouleversements des médias traditionnels, à la fragmentation des auditoires et à la multiplication des fausses nouvelles qui minent notre démocratie. Plusieurs autres constats du FPP convergent avec les nôtres, dont l’importance de préserver la diversité des voix, l’idée d’un centre de recherche ou d’un observatoire sur les médias et la problématique des géants du Web que sont Google et Facebook qui ne créent pas de contenus mais qui les utilisent sans contrepartie », de poursuivre la présidente de la FNC.

« Nous sommes en accord avec la plupart des recommandations du FPP, mais nous sommes d’avis que le rejet de la piste des crédits d’impôt nous priverait d’une possible source importante de soutien aux médias que nous réclamons de toute urgence et ce depuis plus d’un an. Nous sommes sensibles à leur argument qui soutient qu’il est facile pour un gouvernement de retirer ces crédits d’impôt en guise de représailles ; nous pensons toutefois que les pouvoirs publics doivent légiférer afin de protéger l’intérêt public, tout en protégeant l’indépendance de la presse. Nous veillerons à ce que ce soit le cas. Aussi, la proposition d’ouvrir le financement des médias à la philanthropie nous paraît peu avantageuse à cause de son instabilité financière et du traitement spécial que certains généreux donateurs pourraient espérer en contrepartie de leur contribution. Les pistes de financement durables seront toujours préférables à celles qui peuvent s’effriter au gré des événements. Nous pensons que l’ampleur de la crise nous invite tout de même à considérer toutes les pistes de solutions de façon à ce que les plus rassembleuses et les plus efficaces soient mises en application dans les meilleurs délais, de préciser madame St-Onge. Les actualités récentes nous démontrent que le phénomène des fausses nouvelles et des faits alternatifs, les atteintes à la liberté de presse par la surveillance des sources journalistiques, les efforts pour faire taire les sonneurs d’alertes et les difficultés économiques de nos médias qui affectent la qualité et la diversité de l’information, mettent en péril notre tissu social, notre culture, et notre vie démocratique. Le temps est venu pour nos gouvernements d’agir afin de protéger le droit du public à l’information ».

Deux nouvelles ententes de principe entérinées par les syndicats

Hier, en début de soirée, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Comfort Inn Pointe-Claire–CSN (STTCIPC) et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Comfort Inn Dorval–CSN (STTCID) ont tous deux entériné l’entente de principe conclue le 16 janvier dernier avec leur employeur. Celles-ci ont été adoptées à 100 % par les deux syndicats, par voie de deux scrutins secrets distincts.

« Les travailleuses et les travailleurs de ces deux établissements ont atteint la plateforme de notre négociation coordonnée. Ils ont obtenu des clauses d’abolition de postes et d’indemnités de départ, tout en bonifiant leurs indemnités de vacances. Leurs augmentations salariales seront de 3 % pour les trois premières années et de 4 % pour la dernière année de leurs nouveaux contrats de travail », de souligner Michel Valiquette, trésorier de la Fédération du commerce–CSN et responsable politique de la négociation coordonnée de l’hôtellerie.

À ce jour, sur les 25 syndicats qui ont accepté de participer à cette 9e ronde de négociations coordonnées, 19 ententes de principe ont été conclues avec autant d’employeurs.

Affiliés à la FC–CSN, le STTCIPC et le STTCID comptent respectivement environ 20 et 15 membres. Le secteur de l’hôtellerie de la FC–CSN regroupe près de 5000 membres dans 57 syndicats. La Fédération du commerce–CSN compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

La CSN réclame l’arrêt de l’érosion du réseau public et un réinvestissement massif

À quelques semaines du deuxième anniversaire de la réforme de la santé imposée par le gouvernement libéral, le 1er avril 2015, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’inquiète de la dégradation des services à la population et des conditions de travail du personnel des établissements de santé. Considérant les surplus budgétaires de près de cinq milliards de dollars réalisés en 2015 et 2016, la centrale réclame la fin de l’érosion du réseau public et un réinvestissement massif pour redonner l’oxygène nécessaire à son bon fonctionnement, notamment dans la région du Bas-Saint-Laurent.

De passage à Rimouski, Jacques Létourneau, président de la CSN, a fustigé la réforme du ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui a centralisé à outrance le réseau, le faisant passer de 185 à 34 établissements pour tout le Québec, « sans jamais prendre en considération les besoins des communautés locales, ni de celles et de ceux qui tiennent à bout de bras le réseau, soit les travailleuses et les travailleurs », a-t-il affirmé. Dans le Bas-Saint-Laurent, huit centres de santé et de services sociaux (CSSS) ont été fusionnés avec le Centre de réadaptation et le Centre jeunesse pour former le Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSSBSL), lequel s’étend le long du littoral sur 313 kilomètres.

« Cette réorganisation est sans précédent dans les annales québécoises et personne, hormis le ministre lui-même, n’a été mis à contribution ni vraiment consulté, lance Jacques Létourneau. Tout a été décidé en vase clos. En comparaison, les fusions imposées en 2004 par l’ex-ministre de la Santé, Philippe Couillard, ne sont rien en regard des impacts néfastes des mégafusions et des réorganisations des services sur l’accessibilité et les services dispensés, comme l’ont d’ailleurs signifié l’ex-Commissaire à la santé et au bien-être, dont le poste a été aboli par le ministre Barrette, et la Protectrice du citoyen. C’est sans compter les coupes budgétaires d’un milliard de dollars depuis l’arrivée des libéraux en avril 2014. Le gouvernement doit définitivement changer de cap. »

« Le transfert d’une dizaine de travailleurs sociaux des CLSC vers les groupes de médecine de famille (GMF) de la région risque d’entraîner une diminution de services pour les usagers, soutient pour sa part Nancy Legendre, présidente du Conseil central du Bas-Saint-Laurent (CCBSL-CSN). De plus, le ministre n’a prévu aucun ajout budgétaire dans les CLSC, pour combler les besoins des usagers à la suite des départs de professionnel-les. À cela s’ajoute une augmentation accrue de la charge de travail chez le personnel en CLSC qui engendre son lot d’inquiétude, de frustration, voire même une hausse des invalidités pour maladie. »

Dans le dossier de la régionalisation des laboratoires, la CSN craint que le déploiement précipité du projet Optilab ne fasse peser des menaces sur l’accessibilité à des soins de proximité. « La centralisation des opérations entourant les analyses des échantillons et des prélèvements de l’ensemble du territoire du CISSSBSL vers Rimouski pourrait affecter l’accès à des services jusqu’ici offerts dans les ex-CSSS, notamment en raison du vieillissement de la population. » En outre, la CSN fait remarquer que ce projet, qui vise à regrouper les ressources financières et humaines, prévoit déjà la perte d’emplois de qualité dans la région, comme l’a reconnu le ministère de la Santé et des Services sociaux dans sa publication Optilab Express, en septembre 2016.

Autre sujet fort préoccupant : la situation des soins et des services dans les 14 CHSLD de la région est loin de s’améliorer. Pour Nancy Legendre, « les pressions sont fortes sur le personnel en soins et les préposé-es aux bénéficiaires en raison de la surcharge de travail engendrée par la lourdeur des besoins de la clientèle, par le non-remplacement d’absences maladies (le taux d’assurance-salaire est de 6,5 %, contre 6,8 % dans l’ensemble du Québec), et les abolitions de postes dues aux mesures d’austérité du gouvernement. Et l’annonce récente de l’ajout d’environ 1300 postes dans 400 CHSLD au Québec ne changera pas fondamentalement la donne. »

« Ces quelques constats appellent à une action immédiate du gouvernement du Québec pour stopper l’érosion des services issue d’une réforme faite à la hâte et sans consultation réelle, d’ajouter Jacques Létourneau. C’est pourquoi la CSN entend faire valoir l’importance d’un réinvestissement dans le réseau public à l’occasion des consultations pré-budgétaires du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, prévues dans les prochains jours. On ne peut pas d’un côté prôner l’austérité en sabrant directement dans les services et les soins à la population, puis de l’autre, se targuer d’avoir dégagé des surplus de 3,2 milliards de dollars pour l’année 2015 et 1,7 milliard pour les six premiers mois de l’année 2016. Ça n’a pas de sens. Le Québec a amplement les moyens de financer ses services publics, encore faut-il avoir la volonté politique de le faire. »

La présidente du CCBSL-CSN abonde dans le même sens : « Il est plus que jamais nécessaire de redonner au réseau de la santé de la région ses lettres de noblesse par un réinvestissement majeur. Et nous allons poursuivre nos efforts pour mener à bien nos mandats de défense du réseau de la santé et des services sociaux auprès des travailleuses et des travailleurs, de même qu’auprès de la population de la région, notamment le mandat de soutenir sur le terrain la campagne d’information de la CSN « Ma place en santé, j’y tiens ! » qui a cours depuis plusieurs mois déjà.

La CSN poursuit ses interventions auprès du MSSS

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a reçu la confirmation que le MSSS lève l’obligation d’un prétest pour les infirmières détentrices d’un diplôme d’études collégiales (DEC). La CSN est intervenue à plusieurs reprises auprès du ministère pour s’assurer de défendre les droits des infirmières et infirmiers dans l’application de la lettre d’entente numéro 27 portant notamment sur le déploiement des activités réservées prévues à la Loi 90.

Des préoccupations au sujet du prétest, de l’évaluation post formation et du coût d’accréditation de la formation
La CSN a fait valoir à plusieurs reprises ses préoccupations et son désaccord au sujet de l’application par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de la lettre d’entente numéro 27 relative à la stabilité des postes et au déploiement des activités réservées prévues à la Loi 90. Depuis le 21 octobre dernier, alors que se tenait une rencontre avec le MSSS concernant le programme de formation découlant de la Loi 90, la CSN a multiplié les interventions pour exiger des modifications auprès du MSSS.

La CSN a reçu la confirmation que l’exigence d’un prétest pour les infirmières détentrices d’un DEC avant de suivre la formation accréditée de 25 heures a été levée. Pour la CSN, ce prétest doit être annulé pour l’ensemble des infirmières concernées, notamment celles qui souhaitent être exemptées de la formation accréditée.

La CSN profite de l’occasion pour rappeler au MSSS que ni ce prétest ni l’évaluation suivant la formation accréditée ne doivent menés à une évaluation inscrite au dossier des infirmières concernées. L’objectif du MSSS doit être de reconnaître et d’appuyer l’expertise des infirmières et non pas de nuire à leur développement professionnel. Pour la CSN, c’est de plus au MSSS d’assumer l’ensemble des coûts reliés à cette formation accréditée, notamment pour les infirmières qui souhaitent voir reconnaître cette formation par leur ordre professionnel.

« Pour la CSN, la reconnaissance de l’expertise des infirmières est incontournable. C’est pourquoi nous sommes intervenus à plusieurs reprises auprès du ministère. Si nous accueillons positivement la fin de l’obligation de suivre un prétest, nous continuons d’interpeller le MSSS sur plusieurs enjeux entourant la formation des infirmières. C’est la responsabilité des employeurs de s’assurer que le personnel reçoit les formations nécessaires. Et c’est ce que nous continuerons de faire valoir dans les prochaines semaines », explique Marie-Josée Tremblay, infirmière clinicienne et vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).