La composition du nouveau Conseil des ministres dévoilé par François Legault aujourd’hui confirme que son gouvernement n’est plus en mesure d’apporter les solutions appropriées aux défis qui attendent le Québec, estime la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Pour la centrale syndicale, seules des élections générales permettront à la population d’élire un gouvernement qui saura se mettre en action pour répondre aux besoins réels du Québec.
« Après les fiascos Northvolt et SAAQclic, François Legault semble prêt à plonger le Québec dans un nouveau gouffre financier. En nommant Jonatan Julien aux Transports et Bernard Drainville à l’Environnement, deux députés de la région de Québec qui figurent parmi les plus farouches partisans du 3e lien, le message de la CAQ est clair : au diable les besoins criants en santé et en éducation, misons sur le plus gros des éléphants blancs ! », s’inquiète la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Si le premier ministre Legault entend livrer bataille aux travailleuses et aux travailleurs afin de redorer son blason, il n’aurait pu envoyer un message plus direct en maintenant Jean Boulet au ministère du Travail. « Avec son projet de loi 89, préparé sans aucune forme de consultation, le ministre Boulet a complètement bouleversé l’équilibre des relations de travail, au plus grand plaisir des patrons, qui n’en demandaient pas tant. Si nos attentes à son égard sont des plus basses, nous serons de tous les combats pour rétablir notre droit de grève et notre droit à la négociation collective », prévient Caroline Senneville.
La CSN demeure pour le moins perplexe quant à la nomination de France-Élaine Duranceau à la présidence du Conseil du trésor. « Au sein de ce gouvernement de gens d’affaires déconnectés des besoins de la population, la ministre Duranceau a su se démarquer par son manque de sensibilité envers les victimes de la crise du logement. Avec le retour des politiques d’austérité de la CAQ, sa nomination au Trésor n’est certainement pas de bon augure. »
La CSN prend acte de la confirmation de Christian Dubé comme titulaire de la Santé et des Services sociaux. « Le ministre Dubé aura une dernière occasion de corriger les effets pervers de sa propre réforme du réseau de la santé. Afin de mieux desservir la population, le ministre sait très bien qu’il doit décentraliser les lieux décisionnels et surtout, diminuer l’emprise du secteur privé au sein de notre réseau public », affirme la présidente de la CSN.
La CSN voit d’un bon œil l’arrivée de Sonia LeBel à l’Éducation et le départ de Pascale Déry de l’Enseignement supérieur, cette dernière s’étant largement discréditée en s’immisçant, pour des raisons politiques partisanes, dans la régie interne de certains établissements d’enseignement en bafouant le principe de liberté académique qu’elle aurait dû défendre en tant que ministre.
« En annonçant des coupes budgétaires sans précédent en éducation, puis en rétropédalant en partie en plein milieu de l’été, Bernard Drainville a créé un bourbier monumental pour la rentrée scolaire. Nous espérons fortement que Sonia LeBel, fidèle à son approche basée sur l’écoute et le dialogue, saura rétablir la confiance entre les partenaires du réseau de l’éducation. Quant à Martine Biron, elle doit sans délai réinjecter les 151 millions coupés dans le budget du réseau collégial et rétablir le financement universitaire », déclare Caroline Senneville.
Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.