Insatisfaits de la lenteur des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective, les travailleurs des Produits Gilbert à Roberval, ont voulu démontrer leur détermination à se faire entendre en déclenchant une grève surprise, mercredi après-midi. Leur mandat prévoit qu’ils puissent à nouveau sortir en grève s’ils jugent que les réponses de l’employeur sont insuffisantes. La convention collective étant échue depuis le 31 mars dernier, les travailleurs déplorent la lenteur des négociations et la fermeture de l’employeur.
Lors des consultations au printemps dernier, les membres du syndicat ont pu se prononcer sur leurs différentes priorités de négociation. Ceci leur a permis de préparer leur cahier de demandes qui comporte des enjeux liés aux clauses normatives et aux clauses salariales.
« Les travailleurs réclament, entre autres, une reconnaissance de l’expérience accrue, un meilleur encadrement de la sous-traitance et des augmentations salariales, explique le président du syndicat, Maxime Pagé. Depuis déjà plusieurs mois, nous devons, comme tous les autres, faire face à la hausse du coût de la vie. On veut que l’employeur fasse travailler notre monde et embauche au besoin, plutôt que de recourir systématiquement à la sous-traitance. »
Pourtant, bien débutée avec les discussions au sujet des conditions de travail en général, c’est au moment de parler d’argent que l’employeur a utilisé un moyen peu conventionnel à ce stade : demander la conciliation par un agent du Tribunal administratif du travail (TAT). Le syndicat s’est donc vu fermer la porte à toute discussion, l’employeur alléguant qu’ils étaient à mille lieues d’une entente.
« Habituellement, on s’assoit et on discute, en essayant de trouver des voies de passage pour en venir à une entente. Mais dans ce cas, l’employeur n’a pas voulu en débattre du tout, préférant demander à un tiers de se mettre entre nous, en spécifiant que tant que les travailleurs ne modifieraient pas leurs demandes, il ne bougerait pas ! ».
Adoption d’un mandat de moyens de pression
En assemblée générale, le 2 juillet dernier, les membres du syndicat ont adopté à très forte majorité un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève.
« Bien que nous souhaitions ne pas avoir à utiliser notre mandat jusqu’au bout et que nous espérions que le conciliateur fasse bouger les choses, force est de constater que nous sommes rendus à la mi-septembre et nous ne sommes toujours pas plus avancés. Les rencontres ne sont pas régulières, les dates s’ajoutent au fur et à mesure », mentionne le président, Maxime Pagé. Devant cette impasse, le syndicat a effectué un travail de priorisation et a diminué ses demandes. Celles-ci ont été déposées à l’employeur en début de semaine. Le retour de l’employeur est prévu en début de semaine prochaine.
Le mandat de grève adopté par les travailleurs prévoit la possibilité d’autres séquences de grève si les réponses de l’employeur à la table de négociation demeurent insuffisantes.
À propos
Les travailleurs du Syndicat des travailleurs de Les Produits Gilbert–CSN sont affiliés à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui comprend près de 1200 travailleurs dans la région de Saguenay – Lac-Saint-Jean.