Comme il fait bon vivre à Montréal

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Étude sur la qualité de vie

Photo Michel Giroux
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Comme il fait bon vivre à Montréal

Cette étude, commandée par la CSN et basée sur des statistiques recensées par la firme de consultants Runzheimer International, rapporte que Montréal serait la ville la plus enviée au point de vue du coût de la vie, en comparaison à Calgary, Toronto et Philadelphie, et ce, malgré une fiscalité plus lourde au Québec. En comparant 19 profils de famille type ayant des revenus différents, il est possible de voir un portrait global de la situation des ménages québécois.

Les auteurs de l’étude, Jean-Denis Garon et Dalibor Stevanovic, affirment que cette recherche leur a permis de rectifier les faits quant à la croyance populaire qu’il en coûte plus cher de vivre au Québec qu’ailleurs. Il est vrai que les Québécoises et les Québécois paient, en moyenne, 20 % de plus en impôt que les citoyennes et citoyens des autres provinces canadiennes, mais ces sommes payées engendrent aussi des bénéfices et servent notamment à fournir des services à la population. « On fait comme si cet argent ne servait qu’à faire des trous et puis à les boucher, mentionne Jean-Denis Garon. En réalité, cela finance des services publics que les citoyens n’auront pas à payer individuellement par la suite. »

Des services publics accessibles

Les services de garde et ceux du transport collectif, l’éducation et la santé sont des services essentiels dont bénéficie la population québécoise à un prix moins élevé que, par exemple, celle des États-Unis. Les soins de santé, que l’on considère au Canada comme étant indispensables, ne sont pas pris en charge par l’État américain. Ainsi, sa population doit se procurer une assurance maladie privée qui peut s’avérer dispendieuse. Certains employeurs offrent de payer jusqu’à 30 % de la prime d’assurance pour leurs employé-es et 15 % de la prime familiale, mais cela laisse les citoyennes et les citoyens aux prises avec des frais de santé considérables. En effet, selon les données compilées dans l’étude, une famille montréalaise paie en moyenne 1548 $ de frais de santé annuellement, alors qu’une famille de Philadelphie en paie 4238 $.

Il est également possible de remarquer cette importante différence lorsque l’on considère les frais de garde et les frais de scolarité des familles avec un enfant. Les frais de scolarité universitaires à Montréal sont les plus bas des quatre villes comparées, avec 2371 $ par an. À Calgary et Toronto, ces dépenses sont plus élevées, soit respectivement 5736 $ et 5724 $. Mais, là où la différence se fait réellement sentir, c’est lorsqu’on observe les frais de scolarité à Philadelphie, qui s’élèvent en moyenne à 12 086 $, soit 9715 $ de plus qu’à Montréal annuellement pour un seul enfant. « Il n’y a pas beaucoup d’endroits en Amérique où une famille avec de jeunes enfants se trouverait mieux qu’ici », explique M. Garon, interrogé sur le sort des familles moyennes québécoises. « Le système fiscal pour les familles est très avantageux, pour les riches comme pour les plus pauvres, d’ailleurs. »

Locataires et propriétaires

Interpellé sur le prix du loyer à Montréal par rapport à d’autres villes canadiennes ou américaines, M. Garon est clair : « Pour un certain nombre de raisons, les loyers sont moins chers ici. Quand une personne doit choisir entre vivre à Toronto ou à Montréal, le prix du loyer entre assurément en ligne de compte. » Pour les locataires, la réglementation québécoise, qui contribue à limiter la hausse du coût des loyers, est une des raisons mentionnées dans l’étude. Ainsi, le prix moyen d’un loyer à Montréal est de 11 077 $ par année, alors qu’il en coûte 16 740 $ à Cal­gary, 15 546 $ à Toronto et 14 662 $ à Philadelphie, ce qui fait une moyenne de 41 % d’écart entre ces villes et Montréal.

Cependant, pour ce qui est des familles propriétaires, la ville américaine de Philadelphie offre un avantage en raison de sa fiscalité moins élevée et du prix des maisons révisé à la baisse à la suite de la crise financière et immobilière de 2007. Le remboursement de l’hypothèque, le paiement de l’assurance et les frais d’entretien coûtent en moyenne 23 017 $ annuellement pour une propriété à Montréal, soit 7638 $ de moins qu’à Calgary, 16 078 $ de moins qu’à Toronto, mais 5237 $ de plus qu’à Philadelphie.

Coût de la vie global

Lorsque l’on prend en considération les différentes variables explorées dans l’étude, on constate que le Québec s’en tire finalement très bien quant au coût de la vie global pour l’ensemble de sa population. En effet, le coût du panier de consommation, c’est-à-dire les biens et services de consommation courante, ainsi que les coûts du logement, du transport et de la santé d’une famille moyenne montréalaise s’élèvent à 51 194 $ annuellement, ce qui est beaucoup plus abordable qu’à Calgary (61 167 $), Toronto (69 318 $) et Philadelphie (55 821 $). L’écart moindre entre Montréal et Philadelphie s’explique vraisemblablement par une fiscalité moins lourde pour les familles disposant d’un revenu de 88 000 $ et plus.

On peut également observer qu’il est plus intéressant d’habiter Montréal que d’autres grandes villes canadiennes pour les familles ayant des enfants. En effet, pour une famille montréalaise sans enfant dont le revenu annuel s’élève à 88 000 $, on note un écart du coût de la vie de 5340 $ avec une famille calgarienne et de 15 045 $ avec une famille torontoise. Or, pour une famille avec un enfant qui fréquente la garderie, on verra cet écart favorable grimper à 13 537 $ avec une famille de Calgary et à 24 022 $ avec une famille Toronto. Plus tard, lorsque cet enfant sera inscrit à l’université, la famille montréalaise bénéficiera d’un écart de 8704 $ avec celle de Calgary et 18 398 $ avec celle de Toronto. Ces données révèlent ainsi la différence entre le Québec et le reste du Canada quant au fardeau financier imposé aux familles voulant envoyer leurs enfants à la garderie ou, plus tard, à l’université. Pourtant, ces deux services sont essentiels au développement des jeunes familles et à la motivation qu’elles ont d’avoir des enfants et de les élever au Québec.

Bilan positif

Pour Pierre Patry, trésorier de la CSN, cette étude est essentielle afin de contrecarrer le discours de droite martelant la position peu enviée du Québec au point de vue de la qualité de vie globale de ses citoyens. « Au bout de compte, affirme-t-il, cette étude vient rassurer les Québécoises et Québécois sur leur situation par rapport au reste de l’Amérique du Nord. On ne vit pas dans un enfer fiscal, comme certains le prétendent. Oui, on paie plus d’impôts et de taxes en comparaison au reste du Canada et à certains États américains, mais on reçoit en contrepartie plus de services publics, ce qui élève finalement le niveau de vie de tous. À la CSN, on considère que c’est un choix de solidarité. »

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