Fin du conflit de travail
Les employé-es de l’entrepôt Jean Coutu de Longueuil acceptent la recommandation de la médiatrice
Deux mois après son déclenchement, le conflit de travail au centre de distribution du groupe Jean Coutu, situé à Longueuil, est terminé. Réunis en assemblée générale ce matin, les syndiqué-es (CSN) se sont prononcés, à scrutin secret, à 71 pour cent en faveur d’une recommandation de règlement déposée par la médiatrice Lise Lavallée du ministère du Travail du Québec. Les parties patronale et syndicale ont procédé à la signature du nouveau contrat de travail cet après-midi. Les 383 salarié-es doivent être rappelés graduellement au travail dans le courant de la semaine prochaine.
L’entente
La convention collective entre en vigueur à compter de sa signature et vient à échéance le 31 décembre 2005.
D’ici la fin de leur contrat de travail, les syndiqué-es obtiennent des augmentations de salaire totalisant 10,50 pour cent, dont une hausse de 2,25 pour cent rétroactive à l’échéance de leur convention collective précédente, soit le 31 décembre 2001.
La recommandation prévoit aussi la nomination d’un médiateur du ministère du Travail pour que les parties puissent étudier la possibilité de réduire la semaine de travail de cinq à quatre jours pour les travailleurs de la relève de nuit. La démarche doit débuter au plus tard en février 2004. Si les parties réussissent à s’entendre sur l’introduction de la semaine de travail de quatre jours, son implantation aura lieu au cours de l’année 2004.
Les travailleurs qui avaient le statut de “temps complet ” au premier janvier 2000, soit près de 300, voient également leur emploi protégé contre le recours à la sous-traitance.
En vertu de la nouvelle entente, l’employeur doit aussi créer 20 nouveaux postes sur le quart de travail de jour d’ici le 30 avril 2003.
Les employé-es obtiennent également la sixième semaine de vacances après 25 ans de service.
Les travailleurs à temps partiel, au nombre de 80, acquièrent la reconnaissance de tous les droits prévus à la convention collective, au même titre que leurs camarades à temps complet.
Enfin, la médiatrice recommande aux parties de participer, avec l’aide du ministère, à un exercice de médiation préventive pour entreprendre une démarche visant à établir, dans les plus brefs délais, de saines relations de travail.
Commentaires du syndicat
” Moi j’y crois, au comité de travail pour obtenir la semaine de travail de quatre jours, a commenté le président du syndicat, Pierre Darveau. Cette formule, qui fait appel à l’aide d’un spécialiste du ministère du Travail, a donné des résultats ailleurs”, a-t-il dit. Pierre Darveau s’est aussi déclaré satisfait du vote de l’assemblée générale, soulignant que durant le conflit de travail, ” nous avons réussi à créer une vraie famille syndicale “.
Faits saillants
La médiatrice a réuni l’employeur et le syndicat, le 16 janvier, pour leur présenter sa recommandation.
Le 20 décembre dernier, les syndiqué-es avaient rejeté à 70 pour cent un accord de principe intervenu entre leurs porte-parole et ceux de leur employeur.
Le 22 novembre, l’employeur avait recouru au lock-out. S’ensuivit la grève générale, votée à scrutin secret, à 93 pour cent.
Le contrat de travail était échu depuis le 31 décembre 2001.
Avant le conflit, le salaire moyen se situait au-dessus de 18 $ l’heure.
Source: CSN 18-01-2003 — Renseignements : Michel Crête CSN-Information, (514) 703-0775.