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La CSN demande à Areva d’intervenir dans le conflit chez Alstom de La Prairie

Le vice-président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Roger Valois, et le président de la Fédération de la métallurgie, Alain Lampron, demandent au géant du nucléaire français Areva, qui a acquis il y a une dizaine de jours la division transmission et distribution (T&D) d’Alstom, d’intervenir de toute urgence dans le conflit opposant la division locale d’Alstom de La Prairie et son syndicat.

« L’enjeu est de taille. En obéissant à la volonté idéologique récurrente de la direction du siège social de favoriser la sous-traitance à tout prix, la direction d’Alstom de La Prairie risque de diluer son expertise chèrement acquise et reconnue mondialement, tout en laissant filer un marché immensément lucratif », d’expliquer Roger Valois.

Rappel des faits

Le 12 juin dernier, les 134 travailleurs syndiqués d’Alstom, à La Prairie, déclenchent une grève générale illimitée afin de lutter contre la sous-traitance que l’employeur veut instaurer à l’usine. Ils sont sans contrat de travail depuis le 21 février précédent. En pleine période de négociation pour le renouvellement de leur convention collective, le syndicat CSN apprend que l’employeur veut faire des coupes de 2 millions de dollars dans le budget de fonctionnement de l’unité syndicale, puis confier l’usinage, la filerie et la soudure à des sous-traitants.

Alstom est une entreprise reconnue dans la fabrication et l’assemblage de disjoncteurs, de sectionneurs et d’isolateurs, tant auprès des compagnies de distribution d’électricité nord-américaines qu’auprès de son principal partenaire commercial, Hydro-Québec.

Le syndicat, affilié à la Fédération de la métallurgie de la CSN, considère que le fait de recourir à la sous-traitance serait une grave erreur, non seulement au regard de la préservation des emplois mais aussi en fonction du maintien de la qualité des produits et services offerts. Il est convaincu qu’une telle décision augmenterait les risques de défauts de fabrication dans un secteur où la précision constitue une marque de commerce.

Alstom a recours à la sous-traitance dans ses usines à travers le monde. Or, selon la presse française, cette politique a eu des conséquences néfastes puisque ses produits ne seraient plus réputés être d’aussi bonne qualité que par le passé sur le marché international. Le syndicat des travailleurs d’Alstom est convaincu que la multinationale a intérêt à garder sa seule usine encore capable d’offrir une production clé en main.

Le syndicat a déjà signifié à l’employeur que les travailleurs sont prêts à revoir l’organisation du travail pour réduire les coûts d’exploitation. « Le choix de la sous-traitance, note le président du syndicat, Luc Guillotte, est bien plus un choix idéologique qu’un choix d’affaires. »

Un choix idéologique néfaste

Selon le vice-président de la CSN, Roger Valois, c’est ce choix idéologique qui est à la base des malheurs d’Alstom de La Prairie. « Cette volonté de vouloir confier le plus de travail possible à des sous-traitants conduit à des résultats absurdes. Ainsi, en raison d’une commande aveugle du siège social européen, l’usine locale veut remettre à la sous-traitance, dans un premier temps, une partie significative du travail de ses divisions les plus rentables, soit la fabrication de disjoncteurs et d’isolateurs, pour laquelle le savoir-faire des travailleurs de La Prairie est reconnu mondialement. » Une telle initiative de la part de la direction de l’usine locale pourrait amputer l’usine de La Prairie et Areva de revenus importants.

En effet, le tout survient alors qu’un immense marché estimé à 90 milliards de dollars US, pour le territoire des États-Unis, s’ouvre pour 14 entreprises nord-américaines, dont deux canadiennes, entre autres Alstom. Ce marché et d’autres, y compris au Canada, fait notamment surface en raison des importantes lacunes constatées dans les réseaux hydroélectriques nord-américains, au mois d’août, lors de la gigantesque panne d’électricité. Une grande partie de l’Amérique du Nord avait été plongée dans le noir, mais pas le Québec, qui a pu compter sur l’expertise et la fiabilité des produits d’Alstom de La Prairie, achetés par Hydro-Québec. Ceux-ci avaient également fait leurs preuves lors de la crise du verglas de 1998, alors que le matériel fabriqué à La Prairie pour les postes de distribution avait résisté à un black-out total. L’entreprise compte près de 40 années d’expérience en ce domaine.

« Le groupe Areva, qui deviendra légalement propriétaire de l’usine au début de 2004, doit intervenir immédiatement dans les négociations, tandis qu’il est encore temps », estime le président de la Fédération de la métallurgie, Alain Lampron. Du même souffle, il met en garde les entreprises qui seraient tentées « d’ouvrir la porte au choix idéologique de la sous-traitance aux dépens de leur avenir et des conditions de travail de leurs employés ». « La révision de l’article 45 du Code du travail par le gouvernement du Québec, croit-il, conduirait immanquablement à de telles absurdités et pourrait même contribuer à démolir la structure industrielle du Québec. »


Source : CSN  – 02-10-2003

Renseignements : Benoit Aubry, Information-CSN : (514) 598-2230, cellulaire : (514) 247-3198 ; Maroussia Kishka, information-CSN : (514) 598-2166, cellulaire : (514) 349-1300

   


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