Le Plan d’action numérique du MEES sur une mauvaise pente

La ronde de négociation 2023 du secteur public est lancée. Pour cette ronde, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS unissent leur force et travaillent en Front commun pour défendre les travailleuses et les travailleurs. Apprenez-en plus.

Du même SUJET

Les chargé-es de cours de l’UQAR préparent un vote de grève

Les chargé-es de cours de l’UQAR préparent un vote de grève

Devant le dépôt d’offres salariales nettement insuffisantes, les 700 membres du Syndicat des chargées et chargés…
Personne ne devrait être prisonnier de son employeur

Personne ne devrait être prisonnier de son employeur

Lettre de Caroline Senneville, présidente de la CSN L’arrivée massive de personnes immigrantes sur le marché…
Une entente de principe adoptée à 76 % par les profs de l’UQO

Une entente de principe adoptée à 76 % par les profs de l’UQO

Aujourd’hui, le 15 mars 2023, en assemblée générale, le Syndicat des professeures et professeurs de l’Université…
Grève au restaurant de l’Assemblée nationale

Grève au restaurant de l’Assemblée nationale

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des restaurants de l’Assemblée nationale–CSN seront en grève…
La langue devrait être maîtrisée avant les études supérieures 

La langue devrait être maîtrisée avant les études supérieures 

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) souligne le paradoxe entre le…
La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce l’austérité postpandémique dans les écoles

La CSN dénonce les compressions budgétaires que doivent effectuer plusieurs centres de services scolaires pour pouvoir…

Éducation

UQAM_ext_20200130_0103 copie

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQCSN) et la Fédération des professionnèles (FPCSN) s’inquiètent de la tangente prise par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES) dans le cadre de la mise en œuvre de son Plan d’action numérique. Il semble évident que le ministère en sous-estime les implications sur les relations de travail et se méprend sur le rôle des établissements d’enseignement supérieur au Québec.

Dans son appel de propositions lancé le 4 février auprès des directions des cégeps et des universités, le Ministère souhaite développer des cours en ligne ouverts massivement (CLOM), supposément « pour répondre à des besoins de formation à grande échelle ». Pour les fédérations, cet appel hors cadres et hors conventions collectives brûle les étapes quant à l’objectif et à la population visés, quant à l’implication du milieu et même quant à la pertinence de ces formations.

Le Ministère a déterminé quatre thématiques pour ces CLOM : la profession enseignante au 21e siècle, l’intelligence artificielle, le développement de la compétence numérique et la formation à distance. « Le choix des thématiques est plutôt étonnant, quant à nous, car il semble très loin des besoins prioritaires de développement des compétences à l’échelle provinciale. En quoi une formation sur l’intelligence artificielle ou sur la profession enseignante au 21e siècle pourrait-elle régler les problèmes actuels de pénurie de main-d’œuvre ? », questionne Caroline Quesnel, présidente de la FNEEQCSN. « C’est pourtant l’objectif de cette mesure du Plan d’action numérique. Cet appel du Ministère nous semble totalement improvisé. »

Des litiges à l’horizon
Bien que les fédérations partagent la nécessité de s’attaquer aux pénuries de main-d’œuvre et aux besoins importants de formation et de développement continus des compétences, elles croient que le projet du MEES suscitera une vive opposition.

Le Ministère exige que ces cours soient entièrement produits sous forme de ressources éducatives libres afin de rendre leur réutilisation et adaptation possibles. On semble ici oublier que personne n’est au-dessus des lois. Le Ministère ne peut pas rejeter du revers de la main les droits de suite et intellectuels inscrits dans les conventions collectives. L’idée de développer des cours en ligne accessibles à l’ensemble de la population demeure intéressante, mais cela nécessite qu’on le fasse avec précaution, en collaboration avec le milieu et en respectant la liberté académique ainsi que les instances de concertation auxquelles siègent les différentes catégories de personnel.

« Avec cet appel de propositions, le gouvernement cherche à imposer au milieu de l’enseignement supérieur une approche en tous points conforme aux manières de l’entreprise marchande : appel à la concurrence entre les ordres d’enseignement et entre les établissements, marchandisation de la formation, délais ridiculement courts », déplore Louise Briand, vice-présidente, secteur universitaire à la FPCSN.

La FNEEQ et la FP demandent au Ministère de mettre fin immédiatement à cet appel de propositions et lui demandent d’inviter tous les acteurs du milieu à participer à une véritable réflexion sur la mise en œuvre du Plan d’action numérique en enseignement supérieur.

Partager cette page sur Facebook Twitter LinkedIn Reddit Pinterest WeChat Mix Pocket