Jetés sur le trottoir depuis deux mois et un jour, les 253 lock-outés du Journal de Montréal manifestent présentement à l’intérieur de deux Zellers de la Rive-Sud pour dénoncer le dumping pratiqué par Quebecor Media pour maintenir artificiellement le tirage du quotidien de la rue Frontenac afin de rassurer ses annonceurs. Ils dénoncent la distribution à rabais du Journal, une pratique à laquelle se livre Quebecor devant la diminution de son tirage qui est constatée depuis que ses véritables artisans ont été mis en lock-out le 24 janvier. Plus d’une centaine de membres du Syndicat des travailleurs de l’information du Journal de Montréal (CSN) sont actuellement au Zellers, sis au 5000 boulevard Taschereau, à Longueuil, et autant manifestent dans celui des Promenades Saint-Bruno, aux abords de l’autoroute 30. Les lock-outés du Journal de Montréal reprochent au commerce et à la maison mère, la Compagnie de la Baie d’Hudson, de contribuer à faire perdurer le conflit en s’alliant à une entreprise qui refuse de négocier et qui a jeté ses employé-es sur le trottoir. « Les entreprises qui sont complices de Quebecor Media, en l’appuyant dans ses démarches pour distribuer à rabais, voire gratuitement, le Journal, contribuent à retarder la reprise des négociations, ont indiqué les porte-parole. Après deux mois de conflit, il est temps de renouer avec la négociation pour obtenir une entente satisfaisante pour tous. » Selon ces derniers, HBC et Zellers devraient suivre l’exemple de Canadian Tire et de Super C, qui ont cessé leur association avec Ikotel, une firme embauchée par Quebecor pour solliciter des abonnements à bas prix. « Le conflit de travail provoqué par Quebecor lui fait mal. Dans maints endroits de la Métropole, dont des quartiers résidentiels, et ailleurs au Québec, le Journal de Montréal est distribué gratuitement ou offert à rabais. Toutes les stratégies semblent bonnes pour rassurer les annonceurs. Mais un nombre grandissant de lectrices et de lecteurs laissent tomber le quotidien en raison de la diminution de sa qualité ou par solidarité avec nous », ont poursuivi les porte-parole. Depuis la toute première rencontre de négociation, le 22 octobre, Quebecor Media maintient l’ensemble de ses demandes. Elle cherche à éliminer près d’une centaine de postes, majoritairement occupées par des femmes, en favorisant la sous-traitance, à allonger la semaine de travail sans compensation, à diminuer les avantages sociaux de 20 %, à affaiblir les dispositions professionnelles qui assurent notamment au public le respect de règles éthiques au plan journalistique et une diversité des sources.