Usine Rolls-Royce de Montréal : les travailleuses et les travailleurs en grève pour défendre leur syndicat

Les travailleuses et les travailleurs de l’usine Rolls-Royce de Montréal ont déclenché la grève cet après-midi afin d’exiger la fin des mesures antisyndicales dans l’usine. Après avoir multiplié les manœuvres pour nuire au travail des représentantes et représentants syndicaux ces dernières semaines, l’entreprise a suspendu ce matin un représentant élu du syndicat. Par ailleurs, plus de trente caméras de surveillance ont récemment été installées sur les lieux de travail et plusieurs gardiens de sécurité ont été embauchés pour patrouiller dans l’usine. Face à ce nouvel affront, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN ont voté à l’unanimité en faveur d’une banque de 24 heures de grève.

« L’employeur est irrité parce qu’on joue pleinement notre rôle comme syndicat, explique son président, Frédéric Labelle. Il aimerait mieux qu’on ne se mobilise pas. Qu’on accepte les maigres trois séances de négociation par mois qu’il daigne nous accorder. Qu’on se contente de ce qu’il nous offre au fond. Ben non. Ce n’est pas ça notre rôle. On va continuer de réclamer ce qu’il y a de meilleur pour nos membres. »

« Ce n’est pas la première fois qu’on voit ça, à la CSN, un employeur qui pense que c’est plus payant d’essayer de casser le syndicat que de négocier, poursuit la présidente de Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault. On finit tout le temps par leur démontrer que c’est bien mieux de respecter ses salarié-es et de travailler correctement avec le syndicat qu’ils se sont donnés. Ici aussi, l’employeur va devoir le comprendre parce qu’on ne baissera pas les bras. »

« Dans les périodes plus difficiles, les employeurs du secteur de l’aérospatial ont demandé aux travailleuses et aux travailleurs de se serrer la ceinture et d’accepter des sacrifices sur leurs conditions de travail. Maintenant que le secteur vit une reprise rapide et importante, Rolls-Royce se comporte avec mépris et arrogance. L’employeur s’en donne à cœur joie dans la surveillance abusive et les attaques envers l’équipe syndicale. Tout ce que les membres réclament c’est du respect et des dates de négociation. Et avec le soutien de la FIM–CSN, c’est ce qu’ils vont obtenir, assure le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), Louis Bégin. »

La convention collective liant Rolls-Royce et les 500 salarié-es de l’usine qui se spécialisent dans l’entretien de moteurs d’avions et située sur le Chemin-de-la-Côte-de-Liesse est échue depuis mars 2020. Parmi les principaux enjeux de négociation identifiés par les salarié-es, notons l’amélioration du régime de retraite et les augmentations de salaire.

Équité salariale : une campagne pour rappeler qu’il reste encore du chemin à parcourir!

À l’aube du 25e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale, la FTQ, la CSN et la CSQ unissent leur voix pour célébrer les avancées des femmes et rappeler qu’il ne faut pas baisser les bras, car il reste encore du chemin à parcourir.

La Loi sur l’équité salariale (LÉS) a transformé fondamentalement la façon dont le droit à l’équité salariale est protégé au Québec. Or, malgré les amendements à la loi en 2009 et en 2019, des problèmes de fond subsistent et portent encore préjudice aux femmes.

On poursuit la lutte!
La LÉS célèbrera donc son 25e anniversaire le 21 novembre prochain, en pleine effervescence autour de la relance économique du Québec. Dans ce contexte, il apparaît donc important pour les trois centrales syndicales de souligner que l’équité salariale est encore, à ce jour, un objectif inachevé et que la loi doit être modifiée afin que les iniquités salariales soient véritablement et durablement réparées.

En effet, l’expérience terrain nous permet d’affirmer que la loi n’atteint pas son objectif quant à la mise en œuvre et au maintien de l’équité salariale. Le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale a pourtant répété à maintes reprises qu’il y aurait une autre occasion pour apporter une réforme plus substantielle à la Loi sur l’équité salariale.

Les trois organisations profitent donc des 25 ans de la loi pour lui tendre la main afin que cela se fasse rapidement. Les prochaines modifications devront permettre d’atteindre à 100 % l’objectif de la loi : des salaires égaux pour des emplois équivalents.

La campagne On a fait du chemin
La FTQ, la CSN et la CSQ s’unissent donc pour déployer une campagne sur les réseaux sociaux qui se déroulera du 15 au 21 novembre. L’objectif de la campagne est de rappeler les avancées faites grâce à cette loi importante qui protège nos droits fondamentaux, mais aussi d’expliquer ce qu’est l’équité salariale, d’illustrer les différentes iniquités qui perdurent et de rappeler que des changements majeurs restent à faire pour permettre à toutes les femmes du Québec d’être rémunérées à la juste valeur de leur travail.

Pour en savoir plus, visitez onafaitduchemin.com. Sur les réseaux sociaux, surveillez les différentes publications du 15 au 21 novembre 2021 et rejoignez la conversation! #OnAFaitDuChemin

Nos organisations (CSQ, CSN, FTQ) représentent plus de 1 100 000 travailleurs et travailleuses dans tous les secteurs d’activités tant public que privé.

Télétravail : les centrales invitent syndicats et employeurs à se doter de balises claires et objectives

Alors que le retour dans les milieux de travail s’intensifie avec la fin de certaines mesures sanitaires encadrant les espaces de bureaux, la FTQ, la CSN et la CSD dévoilent aujourd’hui des modèles de politique et d’entente visant à baliser le recours au télétravail.

Imposé par la force des choses dès les premiers jours de la pandémie, le recours au télétravail est bel et bien là pour rester, estiment les centrales syndicales. Afin que ce mode de travail ne devienne source de tension ou d’insatisfaction, des balises concrètes, basées sur des principes partagés par l’ensemble des parties concernées, doivent en régir son attribution.

Ainsi, les centrales syndicales estiment que le télétravail doit conserver son caractère volontaire. La décision de l’autoriser doit être accordée en fonction de critères objectifs et applicables équitablement à un groupe de personnes salariées partageant les mêmes réalités.

La volonté des employeurs de superviser les prestations de travail ne doit toutefois pas enfreindre certains principes protégeant la vie privée à laquelle ont droit les travailleuses et les travailleurs, peu importe le lieu où ils exercent leur prestation de travail, soulignent la FTQ, la CSN et la CSD.

Le modèle de politique de télétravail développé par les centrales syndicales prévoit également des dispositions claires quant aux horaires de travail et leur flexibilité, à la charge des coûts d’équipement entraînés et de l’ensemble des obligations et responsabilités dévolues aux parties. Les enjeux, complexes, reliés à la santé et la sécurité au travail des personnes salariées en mode de télétravail sont également abordés, ainsi que ceux reliés à la protection des données.

Enfin, les centrales syndicales suggèrent aux parties concernées de consigner des ententes particulières de télétravail explicitant ses modalités et sa période d’application.

Citations 

« Les 18 derniers mois auront démontré que nous sommes très loin d’une appréciation unanime du télétravail, tant parmi les salarié-es eux-mêmes qu’auprès des employeurs. Certains y ont pris goût, alors que d’autres s’impatient de retrouver leur bureau. Une chose est sûre, le télétravail ne doit ni être imposé ni attribué aléatoirement au gré des humeurs. Des balises claires et objectives sont nécessaires. » – Caroline Senneville, présidente de la CSN 

« Ce que nous proposons aux organisations syndicales et patronales avec ce modèle de politique de télétravail, c’est un guide devant permettre à tous et à toutes d’être traités équitablement dans le respect des lois du travail. Peu importe ce qu’on en dit ou ce qu’on en pense, le télétravail est là pour de bon. Il s’agit maintenant de trouver un équilibre gagnant-gagnant pour les travailleurs et travailleuses et pour l’employeur. Ce guide doit permettre, entre autres, de baliser l’encadrement, la supervision, les horaires de travail, ainsi que la protection de la vie privée. Il s’agit d’un outil précieux. » – Daniel Boyer, président de la FTQ

« Le télétravail va demeurer une réalité dans l’organisation du travail pour plusieurs secteurs d’activité. Certes, si le télétravail apporte son lot d’avantages, il doit tenir compte autant des besoins des travailleurs et travailleuses que des besoins organisationnels. Pour que tous et toutes y trouvent une voie durable et satisfaisante, il est impératif que cela se fasse avec un encadrement qui assure aux travailleuses et aux travailleurs des conditions de travail qui respectent leurs droits. » – Luc Vachon, président de la CSD

Les travailleurs et travailleuses de l’asphalte forment un front commun

À la suite de la dernière négociation de la construction dans le secteur génie civil et voirie, les cinq associations représentatives des opérateurs et des titres occupationnels ont décidé de constituer un front commun pour défendre les travailleurs et travailleuses attitrés aux travaux d’asphalte.

« C’est lors d’une rencontre tenue le 29 octobre 2021, par nos organisations syndicales, que nous avons constitué le front commun des travailleurs et travailleuses attitrés aux travaux d’asphalte. Après plusieurs rondes de négociations durant lesquelles nos négociateurs syndicaux ont présenté des demandes dans le but d’améliorer les conditions de travail dans le revêtement de chaussées, celles-ci sont demeurées inchangées », de souligner Jean-Luc Deveaux, porte-parole du front commun et vice-président secteur génie civil et voirie à la CSN–Construction.

« Il faut savoir que les travaux d’asphaltage sont parmi les plus ardus pour les travailleurs et travailleuses de la construction. Nous avons des horaires variables, de jour, de soir, de nuit, en plus des horaires retardés qui déplacent nos quarts de travail à la dernière minute, ce qui nous impose une conciliation travail-famille très difficile, voire impossible, dans certains cas. De plus, les nombreuses canicules estivales, les vapeurs nocives et les autres conditions de travail dans le revêtement de chaussées sont demeurées inchangées malgré les nombreuses inquiétudes soulevées par les syndicats de la construction. Pour nous, il doit y avoir du changement dans notre secteur et c’est exactement l’objectif de notre front commun », de conclure monsieur Deveaux.

Les organisations syndicales membres du front commun sont l’Union internationale des opérateurs-ingénieurs local 905 (CPQMCI), l’Union internationale des journaliers d’Amérique du Nord local 62 (CPQMCI), l’Association des manœuvres interprovinciaux (AMI-FTQ-Construction), l’Union des opérateurs de machinerie lourde local 791 (FTQ-Construction), l’Association provinciale des opérateurs d’équipement lourd (CSN–Construction), l’Association provinciale des manœuvres et des manœuvres spécialisés (CSN–Construction), le Syndicat québécois de la construction (SQC) et la CSD-Construction. Le front commun représente 49 000 travailleurs et travailleuses, soit 24 % de l’industrie de la construction.

« On rate la cible », dénonce le réseau intersyndical pour le climat

Exaspérés par l’inaction des gouvernements face à la crise climatique, des travailleuses et travailleurs membres des organisations formant le Réseau intersyndical pour le climat (RIC) ont décidé de se mettre en marche pour dénoncer la situation et réclamer des mesures suffisantes pour atteindre la cible de réduction des gaz à effet de serre de l’Accord de Paris. Réunis au parc du Mont-Royal, ils ont affirmé haut et fort leur volonté de changement.

Le RIC a ciblé le parc du Mont-Royal, le poumon de Montréal, afin de souligner l’importance de protéger l’environnement. La crise sanitaire est importante, mais elle ne doit pas nous faire perdre de vue l’urgence climatique. Pour contrer la menace des changements climatiques à l’échelle mondiale, des transitions vers des économies sobres en carbone doivent s’opérer.

« Les scientifiques ne cessent de nous mettre en garde, il faut les écouter. En l’absence de mesures importantes pour redresser la situation et atteindre la cible fixée, nous courrons tous à la catastrophe, plaident les organisations membres RIC. Au Québec seulement, on estime que l’augmentation de la température entraînera 20 000 décès d’ici 2065. Il n’est pas trop tard pour agir. Nous pouvons apporter des solutions durables pour le mieux-être de tous. Faisons en sorte que la transition soit juste pour les travailleuses et travailleurs de même que pour la santé l’ensemble de la société! »

L’action du RIC a lieu dans le cadre de la Journée mondiale d’action pour la justice climatique. La manifestation du Québec s’inscrit parmi 75 autres à travers le monde à l’occasion de la COP26. À l’initiative de syndicats internationaux, ces actions ont pour objectif de rappeler aux gouvernements qu’ils doivent accroitre considérablement leur ambition climatique. Actuellement, trop de pays ratent la ciblé fixé par l’Accord de Paris.

La coalition syndicale formée des onze principales organisations représentant les travailleuses et travailleurs du Québec revendique que le gouvernement s’engage dans un processus de transition juste. Celle-ci doit permettre d’éviter que les travailleuses et travailleurs subissent des effets négatifs des transformations environnementales nécessaires de l’économie. Favoriser la création d’emplois d’utilité environnementale et sociale et mettre en place des programmes de formation et de requalification de la main-d’œuvre sont des avenues à mettre de l’avant. Les politiques d’austérité et de privatisation ne sont pas une option. Une transition juste doit réduire les inégalités socioéconomiques, notamment en s’assurant que l’ensemble du Québec soit bien desservi en termes de services publics. Le RIC revendique une politique fiscale plus progressiste qui redistribue mieux les richesses, qui finance adéquatement les services publics et qui privilégient des initiatives porteuses pour relever le défi climatique. Finalement, la participation civile est essentielle à la réussite de la transition juste et le RIC revendique la mise en place de forums et autres lieux de concertation civile.

Le RIC regroupe les organisations syndicales québécoises suivantes : APTS, CSD, CSN, CSQ, FAE, FIQ, FTQ, SFPQ et SPGQ.

QS et le PQ appuient les travailleuses et les travailleurs des CPE dans leur lutte

Alors que les 11 000 salarié-es de CPE affiliés à la CSN débrayent pour une troisième journée de suite jeudi, les porte-paroles des deuxième et troisième groupes d’opposition pour la famille, Christine Labrie et Véronique Hivon, ainsi que la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Lucie Longchamps, enjoignent le gouvernement à améliorer considérablement les conditions de travail dans les CPE.

« Si le gouvernement veut respecter son engagement de créer 37 000 places dans les services de garde, il doit changer son approche, plaide Mme Labrie. Il doit comprendre que chaque personne qui travaille dans un CPE a un rôle essentiel au bon fonctionnement du réseau, peu importe son titre d’emploi, et il doit s’assurer d’offrir des conditions concurrentielles. Les offres qui sont sur la table en ce moment sont loin d’être suffisantes pour attirer et retenir le personnel dont le réseau a besoin, et si ça ne bouge pas, les parents vont continuer de subir les impacts du manque de places. »

« Le gouvernement caquiste refuse toujours de valoriser les travailleuses de la petite enfance à la hauteur de l’importance de leur rôle et de leurs compétences. Pire, à cause de son laissez-faire et de son manque d’action, nous avons assisté au départ de centaines d’éducatrices et sa propre turpitude nous a menés à la pénurie sans précédent que nous traversons présentement, renchérit Mme Hivon. Ça prend un rattrapage salarial massif, pas une offre à rabais qui ne serait qu’une fuite en avant et qui ne contribuerait à terme qu’à aggraver le problème. »

La vice-présidente de la FSSS-CSN a, quant à elle, tenu à mettre en garde le gouvernement de ne pas répéter l’expérience vécue lors des négociations avec les responsables de services de garde en milieu familial (RSG).

« L’an dernier, le gouvernement a réussi à imposer aux RSG une entente qui ne répondait pas à leurs attentes, ce qui a fait en sorte que les travailleuses et les travailleurs ont continué de quitter la profession. Le gouvernement leur a octroyé un incitatif financier par la suite pour tenter de stopper l’hémorragie, mais en vain, rappelle Mme Longchamps. Nous demandons au gouvernement de ne pas répéter la même erreur avec les CPE. Il doit mettre en place les conditions gagnantes pour assurer non seulement la pérennité, mais même la croissance du réseau dès maintenant. »

Les trois journées de grève effectuées cette semaine par les salarié-es de CPE syndiqués à la CSN sont les quatrième, cinquième et sixième journées d’un mandat de grève de 10 jours adopté à 97 % par les travailleuses et les travailleurs de CPE au début de l’automne.

Les syndiqué-es du STT de la Coop Lanaudière manifestent devant le siège social de Sollio

Aujourd’hui, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière–CSN (STTCL–CSN) et leurs alliés ont manifesté devant le siège social de Sollio, dont la Coopérative Novago fait partie de ses divisions.

« Nous sommes en grève depuis le 30 septembre dernier et nous faisons face à un employeur affilié à Sollio qui désire casser notre syndicat. Après deux ans de négociation, il a eu le culot de déposer une offre qu’il a qualifiée de finale et globale qui imposerait à la majorité des syndiqué-es des baisses de salaire variant de 14 % à 29 %, ce qui est totalement inacceptable pour nous, de dénoncer Nicole Lambert, présidente du STTCL–CSN. Concrètement, en plein contexte de rareté de main-d’œuvre, l’employeur veut imposer une baisse drastique de 22 à 15 $ l’heure pour certains salarié-es, ce qui inciterait plusieurs d’entre nous à tout simplement quitter leur emploi ».

L’employeur, la coopérative Novago, se spécialise dans les conseils et la vente de produits agricoles et offre également des services de quincaillerie.

« À la suite de ce dépôt complètement farfelu et déconnecté de la réalité, l’employeur refuse carrément de retourner à la table de négociation. Il traite cavalièrement les employé-es membres d’un syndicat qui existe depuis 50 ans qui ont largement contribué au succès d’une coopérative connue et très appréciée par ses coopérants. Au fil des ans, ils ont obtenu un régime de retraite et des assurances collectives, deux arguments majeurs d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre en ces temps où les employeurs déploient justement de multiples stratégies pour recruter les employé-es », de souligner Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce–CSN.

« L’employeur entretient un climat malsain où les menaces et l’intimidation nuisent grandement à la négociation. Devant l’établissement de Joliette, on compte presque autant de gardes de sécurité que de piqueteurs et le syndicat a dû déposer une plainte qui allègue que l’employeur a recours à des briseurs de grève. Celui-ci a procédé à des réductions de salaire punitives arbitraires de 30 minutes et à des annulations unilatérales de périodes de vacances à des salarié-es syndiqués, de préciser Patricia Rivest, présidente du Conseil central de Lanaudière–CSN. Avec ses stratégies moyenâgeuses, l’employeur veut faire reculer les conditions de travail de 10 à 15 ans, ce qu’aucune travailleuse, aucun travailleur n’acceptera ».

« Le Conseil central du Montréal métropolitain–CSN appuie inconditionnellement les membres du STTCL–CSN dans leur lutte pour obtenir le respect de cet employeur peu scrupuleux. Le mouvement des coopératives s’est construit sur des bases d’entraide, de solidarité et de mutualité et les comportements de l’employeur actuel vont dans une direction diamétralement opposée à ces idéaux, ce qui remet radicalement en question la mission même de Novago. Nous interpellons vivement la haute direction de Sollio afin qu’elle rappelle à l’ordre cet employeur qui fait honte au mouvement coopératif », de conclure Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la Coop Lanaudière–CSN rassemble 25 membres.

Les négociations piétinent, faute de mandats du Conseil du trésor

Devant l’impasse qui perdure à la table de négociation, les travailleuses et les travailleurs de la traverse Québec–Lévis ont déclenché tôt ce matin une grève de quatre jours, rejoignant ainsi leurs collègues des traverses Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola et Matane–Baie-Comeau–Godbout.

En conférence de presse ce matin, les travailleuses et les travailleurs des traversiers affiliés à la CSN ont expliqué que la séance de négociation tenue hier avec la Société des traversiers du Québec (STQ) n’a pas permis d’en arriver à une entente, ce qui aurait mis fin aux journées de grève. « Il est clair que si on souhaite que la négociation sorte de l’impasse, le Conseil du trésor devra donner des mandats à la Société des traversiers du Québec afin de permettre de réduire l’écart avec les travailleurs brevetés » affirme Patrick St-Laurent, co-porte-parole du Regroupement des traversiers CSN. Alors qu’il ne reste que des enjeux à incidence monétaire à régler, la négociation, qui dure depuis novembre 2019, devra se poursuivre. « S’assurer d’accorder une attention particulière aux bas salarié-es des secteurs public et parapublic a été au cœur de la négociation avec le gouvernement jusqu’ici. Alors que cet objectif a été atteint pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs de réseaux de la santé et des services sociaux ainsi que de l’éducation, pourquoi refuse-t-on d’accorder ce même traitement aux employé-es des traverses? » questionne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (CSN). Aucune date n’a été fixée pour un éventuel retour à la table de négociation et tant que le Conseil du trésor ne donnera pas de nouveaux mandats à la STQ, aucune avancée ne pourra se faire. Rappelons que les travailleuses et les travailleurs ont toujours deux journées de grève « en banque », qu’ils pourront utiliser au moment jugé opportun.

De plus, les augmentations oscillant entre 14 % et 24 % octroyées aux travailleurs des traverses dits brevetés (capitaines, officiers et lieutenants notamment), affiliés à une autre organisation syndicale, laissent entendre que le Conseil du trésor possède les marges de manœuvre nécessaires. Pour l’instant, l’offre présentée à la CSN se situe entre 6,8 % et 14 %, ce qui accentue l’écart de façon considérable entre les bas salarié-es et les autres travailleuses et travailleurs œuvrant sur les traverses. « Tant qu’il n’y aura pas de règlement satisfaisant, les perturbations risquent de se maintenir. Les travailleuses et les travailleurs ne baisseront pas les bras. Alors que des milliers de Québécoises et de Québécois optent quotidiennement pour ces voies de transport, le Conseil du trésor doit intervenir rapidement pour limiter les inconvénients et offrir à nos membres des conditions convenables » explique Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN).

Attirer et retenir le personnel des traversiers pour éviter des bris de service

Au cœur des dernières demandes qui restent à régler se trouve l’enjeu d’attraction et de rétention du personnel des traverses. Les membres du Regroupement des traversiers CSN exigent que des mesures concrètes soient instaurées en ce sens afin d’éviter des bris de service. Ainsi, ils demandent un rehaussement pour les préposé-es au quai, ce qui leur permettrait de toucher un meilleur salaire et, par conséquent, d’attirer davantage, ainsi qu’une prime d’attraction et de rétention. De plus, les travailleuses et les travailleurs souhaitent que le versement de leur prime d’inconvénient soit maintenu, même lorsqu’en temps supplémentaire.

Service indispensable

Accompagné par la députée de Québec solidaire Catherine Dorion, porte-parole en matière de transport pour le deuxième groupe d’opposition, le Regroupement des traversiers CSN a aussi rappelé l’importance du service des traverses qui transportent quotidiennement des milliers de personnes et qui permettent d’éviter de longs détours. Les traverses assurent aussi le transport efficace de matières premières indispensables, tel que le grain, notamment, sur la traverse Sorel-Tracy–Saint-Ignace-de-Loyola. « Il est où le ministre des Transports? Là, il est devant une solution concrète pour soulager les automobilistes du trafic et il reste les bras croisés. Au lieu d’être obsédé avec son 3e lien, le ministre devrait mettre ses efforts pour faire en sorte que son gouvernement donne les moyens à la STQ de régler cette négociation » conclue Catherine Dorion, députée de Taschereau et porte-parole en matière de transport pour Québec solidaire.

 

Deux mois de grève au Hilton DoubleTree

Rien n’entrave la détermination des travailleuses et des travailleurs du Hilton DoubleTree de Montréal. Les salarié-es de l’hôtel du Complexe Desjardins ont déclenché la grève le 2 septembre pour augmenter la pression sur l’employeur qui refuse de négocier les priorités que se sont données les membres des syndicats CSN de l’hôtellerie.

Pourtant, des règlements négociés sont intervenus dans neuf autres hôtels et les travailleuses et les travailleurs du Delta Sherbrooke se prononceront cette semaine sur une dixième entente de principe, toujours sur la base de la plate-forme commune que les syndicats se sont donnée. En plus des mêmes augmentations de salaire pour tous, environ 8 % sur quatre ans, les travailleuses et les travailleurs de l’industrie veulent notamment protéger leur lien d’emploi, car il importe qu’ils soient véritablement au cœur de la relance de l’industrie après la crise que nous avons vécue. De son côté le Hilton DoubleTree propose, bien au contraire, d’imposer des reculs aux conditions de travail.

Ce mardi midi, les travailleuses et les travailleurs ont donc souligné deux mois de conflit par un rassemblement bruyant devant leur hôtel.

Pour le président du syndicat CSN du Hilton DoubleTree, Claude Harrison, il n’est pas question de lâcher ! « Nos membres gardent le moral malgré tout. Ils refusent de voir leurs conditions de travail reculer. Ailleurs, dans d’autres hôtels, il y a eu des ententes alors nous savons que c’est possible d’y arriver ».

 

manifestation doubletree
Des travailleuses et travailleurs déterminés

La vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre était sur place : « Les travailleuses et les travailleurs ont décidé de se mobiliser et de faire preuve de solidarité. La façon dont se comporte cet employeur qui veut faire reculer les conditions de travail en pleine pénurie de main-d’œuvre, c’est inacceptable. Nous allons les soutenir jusqu’au bout ».

Le trésorier de la Fédération du commerce (FC–CSN), Michel Valiquette, souligne qu’une entente demeure possible : « L’employeur va devoir s’asseoir à la table de négociation et faire preuve d’ouverture. Parce que le syndicat, de son côté, apporte des solutions, mais elles sont repoussées du revers de la main par l’employeur ».

Quant à elle, la présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), Dominique Daigneault, souligne que cette lutte est importante. « Je salue la détermination des membres du syndicat qui se tiennent debout jour après jour pour défendre leurs conditions de travail. Il n’y a qu’un moyen d’amener un employeur comme celui-là à mener des négociations sérieuses, c’est par la mobilisation, par la solidarité. C’est ce qu’on voit ici au Hilton DoubleTree ».

Les syndiqué-es appuient les familles et rendent hommage à leurs défunts

En ce jour de la fête des morts, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN (STTCNDDN–CSN) et leurs alliés ont manifesté leur appui aux familles et ont rendu hommage à leurs défunts.

« En ce jour de la fête des morts, nous sommes venus manifester notre appui aux familles et rendre hommage à celles et ceux que nous avons accompagnés à leur dernier repos. Malgré la demande des familles d’ouvrir le cimetière les dimanches, elles n’ont eu que partiellement gain de cause, la direction du CNDDN ayant décidé de leur donner accès que de 9 h à 12 h, de déclarer Patrick Chartrand, président du STTCNDDN–CSN. Alors que la direction du CNDDN déclarait fermer les dimanches afin de nous laisser procéder à la désinfection des lieux, nous devons rétablir les faits en précisant que nous n’avons jamais effectué ce travail durant cette plage de fermeture. De plus, l’état lamentable de plusieurs monuments et le mauvais entretien généralisé du cimetière sont directement liés aux coupes de postes et d’heures imposées par notre employeur. Ce n’est pas normal qu’il y ait certains syndiqués qui ont désormais honte de travailler ici. Nous, ce que l’on veut c’est travailler au bien-être des familles en entretenant le cimetière, ce qui contribue à l’embellissement de ce joyau montréalais et qui honore les défunts qui reposent ici en paix ».

« Sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2018, le syndicat est en négociation depuis le mois de novembre 2019. Et sans aucune raison valable, le 17 mars dernier, l’employeur a procédé à l’abolition de 26 postes à l’entretien. De plus, il n’a pas respecté le plancher d’emploi de 62 employé-es réguliers qui doivent s’occuper de l’entretien du cimetière. S’il y a donc un responsable de la détérioration de ce magnifique lieu, c’est bien à la Fabrique Notre-Dame que nous devons demander des comptes », de dénoncer Linda Tavolaro, secrétaire générale de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« Malgré l’annonce faite le 6 mai 2021 de son important virage vert en vertu duquel notre joyau montréalais n’aurait plus du tout besoin d’entretien, à la vue des lieux depuis plusieurs semaines, il est évident que ce virage est une triste farce et une catastrophe. Nous avons bien compris que la Fabrique Notre-Dame qui gère le cimetière veut briser le syndicat afin d’envoyer les emplois syndiqués en sous-traitance. La haute direction invoque toujours des problèmes financiers pour justifier ses décisions irrationnelles et ses abolitions de postes, mais refuse toujours d’ouvrir ses livres comptables afin de nous le prouver », de souligner Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

« Ce n’est pas la première fois que la Fabrique Notre-Dame manque de respect envers les familles. En 2007, les membres du STTCNDDN ont vécu un brutal lock-out de 17 semaines et l’employeur a été forcé d’accepter une entente à l’amiable de 1,2 million $ intervenue entre les familles et les concessionnaires du cimetière et la Fabrique Notre-Dame, afin de compenser la fermeture forcée du lieu de culte par l’employeur. Depuis toujours, les salarié-es du CNDDN mettent tout en œuvre pour offrir un service respectueux aux familles endeuillées et cette journée de fête des morts est le reflet de cet engagement indéfectible envers elles », de conclure Nathalie Arguin, secrétaire générale de la CSN.

À propos

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres.

Domtar : la CSN en deuil

C’est avec consternation, tristesse et révolte que nous avons appris, cette semaine, le décès de deux travailleurs à l’usine de pâtes et papier Domtar, à Windsor en Estrie, où travaillent près de 750 membres de la CSN. Les deux hommes, salariés d’une firme contractée par Domtar pour mener d’importants travaux de réfection de l’usine, ont péri à la suite de l’effondrement d’une structure d’échafaudage.

La CSN, ses dirigeantes, ses dirigeants et ses salarié-es tiennent à offrir aux familles et aux proches des victimes leurs plus sincères condoléances et affirmer leur plus grande solidarité envers les travailleuses et les travailleurs de l’usine de Windsor, fortement ébranlés par cette tragique nouvelle.

« Il est bien sûr trop tôt pour tirer des conclusions. Mais force est d’admettre que c’est en se rendant au travail que Yan Baillargeon, 39 ans, et Hugo Paré, 22 ans, sont décédés, a réagi la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Personne ne devrait perdre la vie en tentant de la gagner. Les enquêtes appropriées devront être menées et leurs conclusions rendues publiques. Il faudra nous assurer que leurs recommandations soient mises en application sans délai. En ce sens, la CSN maintiendra la pression pour rendre tous les milieux de travail sécuritaires, qu’ils soient syndiqués ou non. »

Les agents correctionnels manifestent à Montréal et à Québec

Les agents des services correctionnels du Québec ont accentué la pression en manifestant aujourd’hui devant les établissements de détention de Montréal et de Québec afin d’accélérer leurs négociations avec le gouvernement.

« Nos membres sont venus des quatre coins du Québec pour manifester à Montréal et à Québec. Ça montre qu’ils en ont vraiment ras le bol », tonne Mathieu Lavoie, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN). « Ça fait dix-huit mois que notre convention est échue. On attend que l’employeur nous propose des solutions concrètes pour résoudre les problèmes vécus au quotidien par les agentes et les agents et pour améliorer les relations de travail, qui sont excessivement mauvaises à l’heure actuelle. »

Le manque de personnel figure parmi les problèmes qui minent grandement le réseau carcéral québécois, estime le président du SAPSCQ–CSN. À l’heure actuelle, près de  400 postes demeurent vacants, et ce, depuis plusieurs mois – sans compter presque 300 agents qui sont en absence prolongée.

Selon un sondage commandé à la firme Léger par le SAPSCQ–CSN, moins du quart des Québécoises et des Québécois affirment qu’ils accepteraient de travailler comme agente ou agent de services correctionnels, ce qui explique en partie les difficultés de recrutement.

« Ça fait un an et demi que le gouvernement reste campé sur ses positions, déplore Benoît Malenfant, président de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN). Il est temps qu’il cesse de faire l’autruche, qu’il prenne la pleine mesure des problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre qui plombent les services correctionnels et qu’il agisse en conséquence à la table de négociation. »

Trois autres journées de grève pour les 11 000 salarié-es des CPE syndiqués à la CSN

Après une autre journée de négociation infructueuse mardi, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) annonce que les 11 000 travailleuses et travailleurs de CPE syndiqués à la CSN seront en grève les 2, 3 et 4 novembre prochain.

« Nous avons le devoir de continuer à mettre de la pression sur le gouvernement, déclare Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS-CSN. Accepter ce que le gouvernement nous offre et signer une entente à rabais sont les pires choses que nous pourrions faire en ce moment. Ça ferait en sorte que les travailleuses et les travailleurs continueraient d’être surchargées, continueraient d’être sous-payés, et continueraient de quitter leur emploi. »

Le comité de négociation syndical a notamment profité de cette rencontre avec les porte-paroles patronaux pour présenter sa contre-proposition aux offres faites la semaine dernière sur la place publique par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel. Les deux parties n’ont eu d’autres choix que de se rendre compte qu’un fossé considérable les sépare toujours.

« C’est surprenant qu’un gouvernement qui continue de promettre de plus en plus de places dans les services de garde approche cette négociation comme n’importe quelle autre, c’est-à-dire en essayant de faire le moins de concessions possible aux travailleuses et aux travailleurs, se désole Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Nous devrions plutôt travailler ensemble dans l’objectif commun d’assurer non seulement la pérennité, mais la croissance du réseau des CPE. »

Les trois journées de grève annoncées seront les quatrième, cinquième et sixième journées d’un mandat de grève de 10 jours adopté à 97 % par les travailleuses et les travailleurs de CPE au début de l’automne.

Encore du travail à faire à la table de négociation

Après avoir pris connaissance des nouvelles offres salariales présentées par le gouvernement aux travailleuses et travailleurs de CPE vendredi matin, la CSN constate que l’écart entre ces offres et les demandes syndicales demeure considérable. La centrale espère voir cet écart se réduire de façon appréciable là où les pourparlers doivent se dérouler, c’est-à-dire à la table de négociation et non sur la place publique.

« Il faut donner du crédit au gouvernement, il est très créatif. Il a trouvé toutes sortes de façons détournées pour ajouter des points de pourcentage qui, dans les faits, ne s’appliqueront pas à tout le monde, explique Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Ces offres salariales sont légèrement améliorées par rapport aux précédentes, mais elles demeurent de 5 % à 10 % inférieures à nos demandes et elles déséquilibrent complètement l’échelle salariale. »

En plus de ne pas satisfaire les demandes salariales des travailleuses de CPE, les offres déposées ce matin ne comprennent sensiblement rien quant aux autres enjeux soulevés par les syndicats.

« Il n’y a absolument rien en ce qui concerne le ratio d’enfants par éducatrice, ce qui est fondamental dans la gestion de la charge de travail, se désole Stéphanie Vachon, responsable du secteur des CPE à la FSSS–CSN. Il n’y a aucune mesure concrète non plus en ce qui concerne le soutien pour les enfants à besoins particuliers. On nous parle seulement de mettre en place un comité qui se penchera sur la question, sans échéancier précis et sans savoir ce qui adviendra de ses recommandations. De plus, les seules appellations d’emploi dont le salaire n’est pas bonifié avec ces nouvelles offres sont justement celles qui ont le mandat d’aider les éducatrices avec les enfants à besoins particuliers, soit les éducatrices spécialisées et les agentes-conseils. »

À propos

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. Elle est composée de près de 1 600 syndicats et regroupe plus de 320 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec, mais également sur l’ensemble du territoire canadien.

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN) compte près de 110 000 membres œuvrant dans les secteurs public et privé. La FSSS–CSN est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux. La FSSS–CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

PCRE : pour plusieurs, la pandémie est pourtant loin d’être terminée

Alors que le gouvernement fédéral annonce ne pas prolonger la PCRE, qui prend fin dès ce samedi 23 octobre, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) s’inquiète des « trous » en termes de revenus pour certaines catégories de travailleuses et travailleurs.

La nouvelle prestation pour travailleurs en confinement est moins accessible que la PCRE puisqu’elle sera offerte uniquement aux travailleurs dont l’interruption de travail est directement imputable à un ordre de confinement imposé par un gouvernement. « On ne sait pas ce que les mois à venir nous réservent. Dans la dernière année et demie, l’aide gouvernementale a été cruciale pour bien du monde. On souhaite que le gouvernement fédéral continue à jouer son rôle essentiel auprès des travailleuses et travailleurs pour éviter les faillites et les drames humains », affirme Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Le gouvernement de Justin Trudeau doit maintenant s’engager clairement à régler, une fois pour toutes et de toute urgence, le problème du “trou noir”, cette période où une personne au chômage, ayant souvent un emploi saisonnier, a épuisé ses prestations d’assurance-emploi sans avoir été en mesure de retrouver un emploi. Celui-ci affecte un trop grand nombre de travailleuses et de travailleurs, ajoute la présidente. Cette réforme devra également garantir l’admissibilité au programme des personnes travaillant à temps partiel, majoritairement des femmes, tout comme l’accès des travailleuses et des travailleurs. »

La Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN) s’inquiète pour sa part du sort réservé aux nombreux artistes qui étaient admissibles à la PCRE, mais qui n’ont pas accès au programme d’assurance-emploi. « Les travailleuses et les travailleurs autonomes sont nombreux dans le secteur des arts et de la culture, l’un des plus frappés par la pandémie, rappelle sa présidente, Annick Charette. Il leur arrive quoi lundi matin? Ces personnes doivent avoir accès à une forme de supplément de revenu : le gouvernement a pris cet engagement de façon très claire en campagne électorale. »

Enfin une reconnaissance du réseau de services de garde éducatifs, mais plusieurs questions demeurent en suspens

La CSN salue le dépôt du projet de loi no 1 tout en soulevant plusieurs questions sans réponse.

« Dans son projet de loi, le gouvernement reconnait enfin la valeur du réseau des services de garde, mais manque de courage politique pour miser sur les services de meilleure qualité, qui se trouvent dans les CPE et dans les milieux familiaux régis et subventionnés. L’enjeu criant qui n’est pas dans le projet de loi est la question du manque de personnel : c’est urgent de régler la négociation actuelle avec les travailleuses et les travailleurs des CPE et d’améliorer les conditions des responsables en service de garde en milieu familial, de souligner Caroline Senneville, présidente de la CSN. Enfin, le manque de précisions sur les moyens qui vont être mis de l’avant pour atteindre les objectifs nous laisse perplexes ».

Dans son projet de loi no 1, le gouvernement annonce son intention d’assurer la pérennité du réseau, ce qui nous réjouit. Il mise aussi sur la création de nouvelles places et la recherche d’une équité financière pour les parents. Pour la CSN, ces annonces sont bien accueillies, mais seront insuffisantes pour assurer la meilleure qualité de services possible. Entre autres, le projet de loi du ministre Lacombe ne propose aucun plan pour transférer les garderies privées vers les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés, ce qui est essentiel pour assurer la qualité des services.

« On se rappellera que ce gouvernement n’avait pas grand-chose à dire sur les CPE et les milieux familiaux régis et subventionnés au début de son mandat, n’en ayant que pour les maternelles 4 ans. Nous sommes parvenus à le forcer à agir, notamment en raison du manque de personnel et en raison de la grogne grandissante des parents. C’est donc une bonne nouvelle de voir que le gouvernement veut passer à l’action. On l’invite à aller encore plus loin pour des services de garde de qualité », de déclarer Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN.

Une ambulance 100% électrique n’améliorera pas les conditions de travail des paramédics

Le 18 octobre, une trentaine de paramédics sont allés accueillir le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, qui était très fier de dévoiler à Belœil la première ambulance 100 % électrique.

Alors que les paramédics sont en négociation depuis mai 2020 et que les offres patronales déposées le 6 octobre dernier sont loin d’être satisfaisantes, lors de son point de presse, le ministre a osé dire ceci : « Les travailleurs de la santé nous sont si précieux, qu’il faut absolument tout faire pour en prendre soin ».

Monsieur Dubé, ça prend plus que des ambulances 100 % électriques pour « prendre soin » des paramédics, il faut faire plus que des opérations de communication. Il faut déposer des offres qui amélioreront concrètement les conditions de travail et salariales !

La partie ne fait que commencer, les paramédics travailleront fort dans les coins pour obtenir la reconnaissance qui leur revient. Un appel au respect !

 

Plus que jamais, il nous faut revendiquer et agir en SST

À la suite de l’adoption du projet de loi no 59, devenu la nouvelle loi 27, plus que jamais, tous les milieux de travail devront revendiquer et agir en matière de santé et de sécurité du travail (SST).

« Même si nous reconnaissons certaines avancées, au lieu de réellement moderniser la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP), le projet de loi no 59 du ministre du Travail, Jean Boulet, nous a imposé des reculs historiques importants avec lesquels nous devons maintenant composer », de dénoncer David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN, responsable politique de la SST.

« Nous devons donc redoubler de vigilance en agissant dans chaque milieu de travail dès que des enjeux de SST doivent être soulevés. En ce sens, j’incite toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec à prendre la juste mesure des enjeux de SST dans leur milieu. Ça fait plus de 100 ans que nous luttons pour les travailleuses et les travailleurs et, plus que jamais, il est primordial de poursuivre la défense de notre droit de travailler sans risquer nos vies et notre santé », de conclure monsieur Bergeron-Cyr.

Du 17 au 23 octobre 2021, lors de la Semaine nationale de la santé et de la sécurité du travail, la CSN réitère l’importance de revendiquer des mécanismes de prévention et d’agir rapidement afin d’éliminer les dangers à la source.

Des milliers de travailleuses de CPE manifestent à Québec

Après avoir fait du piquetage devant leurs établissements respectifs jeudi, plus de 6 000 travailleuses et travailleurs de CPE ont convergé vers la Capitale-Nationale vendredi afin de conclure leur deuxième journée de grève consécutive en manifestant devant l’hôtel du Parlement du Québec.

« C’est plus de la moitié des travailleuses et des travailleurs de CPE syndiqués à la CSN qui se sont déplacés aujourd’hui pour faire entendre leur mécontentement, s’exclame Caroline Senneville, présidente de la CSN. Si le gouvernement pensait que nos membres allaient se satisfaire de son annonce d’hier, il est à même de constater aujourd’hui que ce n’est pas le cas : nous sommes plus soudées et plus déterminées que jamais. »

La CSN considère que les sommes promises la veille par la secrétaire du Conseil du trésor, Sonia Lebel, et le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, ne changent rien à la négociation en cours, qu’elles sont nettement insuffisantes et qu’il reste encore plusieurs questions à régler avant d’en venir à une entente.

« On se réjouit de voir que le gouvernement se rend à l’évidence que les éducatrices sont sous-payées, plaisante Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). S’il pouvait maintenant prendre conscience du fait qu’il y a d’autres travailleuses et travailleurs dans le réseau qui sont tout aussi importants et tout aussi sous-payés, les négociations pourraient peut-être progresser un peu. »

« Les augmentations octroyées par le gouvernement sont un pas dans la bonne direction, estime Lucie Longchamps, vice-présidente de la FSSS-CSN. Par contre, quand Mme Lebel prétend que la CSN ne veut pas négocier, alors que ça fait des mois qu’on attend la réponse du gouvernement sur plusieurs enjeux cruciaux que nous avons soulevés à la table de négociation – comme la surcharge de travail, le respect des ratios du nombre d’enfants par éducatrice et le soutien pour les enfants à besoins particuliers, c’est une distorsion de la réalité et c’est carrément insultant. »

Il faut un minimum de 18 $ l’heure pour sortir de la pauvreté

Des groupes de lutte contre la pauvreté et de défenses des non-syndiqué-es, des centrales syndicales et des syndicats* profitent de la Journée mondiale pour le travail décent pour affirmer que le salaire minimum nécessaire pour permettre aux travailleurs et travailleuses du Québec de sortir de la pauvreté s’établit dorénavant à 18 $ l’heure.

Depuis 2016, la revendication portée par différents groupes syndicaux et communautaires d’un salaire minimum à 15 $ l’heure a remis cet enjeu sur la place publique en plus de mener à des hausses substantielles du salaire minimum, lequel demeure cependant bien insuffisant. En 2021, il est évident qu’il est impossible de vivre décemment avec le salaire minimum actuel de 13,50 $ l’heure. Même la revendication de 15 $ l’heure n’est plus adéquate en raison de la hausse du coût de la vie, particulièrement en matière de logement et de l’augmentation du coût du panier d’épicerie. C’est pourquoi une mise à jour était nécessaire.

Le salaire minimum doit permettre aux travailleurs et aux travailleuses qui occupent un emploi à temps plein de sortir de la pauvreté. En se guidant sur différents indicateurs, tels que la mesure à faible revenue (MFR-60), en consultant leurs membres, en réalisant des entrevues et un sondage auprès des personnes à faible salaire, nos organisations en sont arrivées à fixer leur nouvelle revendication en matière de salaire minimum à 18 $ l’heure. Une telle revendication tend d’ailleurs à se rapprocher du revenu viable comme défini par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). C’est sur la base de ce constat que plusieurs organisations ont déjà adopté dans leurs instances la revendication pour la hausse du salaire minimum à 18 $ l’heure et que d’autres consulteront leurs membres afin de définir les orientations lors de leurs prochaines instances.

« Mais, au-delà des calculs et des aspects techniques, la lutte pour le salaire minimum reste une affaire de principe. Il est tout simplement inacceptable que le travail soit synonyme de pauvreté. Or, ce qui devrait aller de soi ne fait malheureusement pas consensus. Les regroupements d’employeurs et le gouvernement travaillent fort pour que ça ne se passe pas. Pourtant, dans le contexte économique actuel de pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs à bas salaire, il n’y a plus d’excuses pour ne pas se rendre à 18 $. Pour nos organisations, le Québec est trop riche et prospère pour qu’un seul travailleur ou une seule travailleuse vive dans la pauvreté », déclarent les représentants et représentantes des organisations.

« L’augmentation du salaire minimum est un levier économique en soi qui favorise une société plus égalitaire. Il permet une augmentation du pouvoir d’achat des personnes, majoritairement des femmes, et réduit les écarts de revenus qui se creusent avec les années. C’est dans cet esprit que nos organisations revendiqueront 18 $ l’heure et nous nous mobiliserons pour y arriver! », ajoutent les membres des organisations.

* Organisations signataires :
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
La Confédération des syndicats nationaux (CSN)
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
La Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
Front de défense des non-syndiquéEs (FDNS)
Collectif pour un Québec sans pauvreté