Une bonne nouvelle attendait la centaine de travailleurs de la scierie Petit Paris, le 18 avril dernier au matin. En conférence de presse à Saint-Ludger-de-Milot, le premier ministre Philippe Couillard, accompagné par plusieurs investisseurs dont Fondaction CSN, annonçait l’investissement d’une somme de 7,6 millions de dollars destiné à la modernisation de la ligne de sciage principale de 16 pieds.
Photos : Jeannot Lévesque
Pour les membres du Syndicat des travailleurs de Produits Forestiers Petit Paris, affiliés à la FIM–CSN, cette nouvelle était attendue. C’est que la somme investie vient assurer la survie de leur scierie, et par le fait même, de leurs emplois. « Nous sommes très fiers d’avoir aidé à rendre possible ce projet. Nous voulions que ça se réalise, et nous avons négocié notre dernière convention collective en fonction de cet objectif, précise le président du syndicat, Pierre Godin. Notre implication syndicale et notre motivation ont porté fruit ».
Un modèle unique
Cette nouvelle association constitue un modèle unique particulièrement intéressant d’un point de vue syndical. Pour une première fois, elle réunit une coopérative (la Coopérative Forestière de Petit Paris) et deux fonds d’investissement, soit Fonds Valorisation Bois et le fonds de travailleur de la CSN, Fondaction. « La FIM est fière de participer à ce projet non seulement à cause du modèle intéressant qu’il propose, mais aussi parce que l’investissement constitue une très bonne nouvelle pour le secteur du bois d’œuvre qui a besoin d’un coup de pouce de la sorte », a précisé pour sa part Michel Tétreault, trésorier à la FIM.
L’annonce de 7,6 millions de dollars s’ajoute aux 4,3 millions déjà octroyés pour la modernisation des installations de production vapeur et le remplacement de la bouilloire.
Le conflit de travail à la CEZinc dépasse les frontières des affiliations syndicales. C’est ce qu’on pouvait constater dans la manifestation d’aujourd’hui en voyant les drapeaux CSN des membres du Syndicat des travailleurs de la Mine Noranda-CSN venus d’aussi loin que Rouyn-Noranda pour flotter aux côtés des drapeaux bleus Métallos et des bannières de différents syndicats.
« Nous sommes très heureux de la visite de nos confrères et consoeurs de la Fonderie Horne. Nous nous battons pour préserver les conditions que les générations avant nous se sont battues pour obtenir, ici comme à Rouyn-Noranda ou chez Glencore à Montréal-Est. Notre lutte résonne chez d’autres parce qu’elle est universelle. Partout, les grandes compagnies cherchent à empocher plus de profits en siphonnant les travailleurs. On refuse, on résiste! On peut le faire grâce à notre solidarité! », a lancé la présidente de la SL 6486 du Syndicat des Métallos (FTQ), Manon Castonguay.
Une vingtaine de syndiqués de l’Abitibi-Témiscamingue sont en effet partis tôt aujourd’hui pour venir manifester en soirée dans les rues de Salaberry-de-Valleyfield. Plusieurs centaines de grévistes étaient de la parade ainsi que des citoyens et commerçants de la ville, qui ont d’ailleurs été nombreux à montrer leur solidarité au cours des dernières semaines sur la ligne de piquetage.
« Le combat des syndiqués de CEZinc, c’est aussi le nôtre. Nous avons le même régime de retraite qu’eux et il y a de fortes chances pour qu’on ait à faire face aux mêmes demandes gourmandes lors de notre prochaine négociation que celles formulées ici. Devant des multinationales comme Glencore, nous puisons notre force dans notre solidarité. C’était important pour nous de venir appuyer d’autres syndiqués qui résistent à des demandes de recul », fait valoir le président du Syndicat des travailleurs de la Mine Noranda-CSN, Mario Montmigny.
Les manifestants prennent soin de ne pas perturber complètement la circulation, par respect pour l’appui que les citoyens ont démontré aux grévistes depuis le début du conflit. Ils déambulent jusqu’aux sculptures monumentales Le souffle d’Éole, symbole de la grève des travailleuses et travailleurs de la Montreal Cotton dans les années 1940. « Nous tenons à saluer l’appui extraordinaire de la communauté de Salaberry-de-Valleyfield à notre lutte. Du coup de klaxon en passant par la livraison de café le matin, de saucisses à cuire pour le barbecue ou encore de dons de bois de chauffage, les Campivallensiens nous soutiennent et ça fait chaud au cœur », constate le représentant syndical des Métallos, Luc Julien.
Il a également salué la participation de syndiqués de plusieurs milieux de travail, dont plusieurs membres de sections locales métallos qui ont fait du chemin pour venir soutenir les grévistes, plusieurs ayant même choisi d’appuyer les grévistes par un soutien financier récurrent. « On sent la solidarité à l’œuvre de façon concrète. C’est important pour poursuivre le combat aussi longtemps qu’il le faudra : le jour de plus, la minute de plus. Les boss pensent qu’on va s’épuiser… ils risquent de l’être bien avant nous », ont ajouté Luc Julien et Manon Castonguay.
Les 371 travailleurs de l’entreprise CEZinc à Salaberry-de-Valleyfield entament leur 7e semaine de grève. Le conflit porte principalement sur le régime de retraite. L’employeur demande d’importantes concessions dans le régime et refuse d’envisager d’autres pistes de solution pour réaliser des économies et des gains de productivité.
C’est le mandat que les membres ont confié à leur syndicat, à 84 %, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue le vendredi 10 février dernier, en demandant d’accentuer les moyens de pression pouvant inclure des arrêts de travail.
Les syndiqués ont alors exprimé leur mécontentement face au fait que les pistes de solution amenées par l’employeur étaient inférieures à la proposition déjà rejetée en décembre. « Il va falloir que l’employeur comprenne qu’il ne nous fait pas la charité et que, sans nous, l’usine ne fonctionnerait pas », de lancer un travailleur visiblement en colère.
Rappelons qu’au début janvier, les parties avaient fait appel au Service de conciliation du ministère du Travail afin de tenter de faire avancer la négociation. Monsieur Jean Nolin a alors été nommé au dossier et c’est d’ailleurs à la demande de ce dernier, et dans le but de démontrer sa bonne foi, que le syndicat avait accepté de surseoir aux moyens de pression et de ne faire aucune déclaration aux médias.
Encore une fois, les membres qui se souviennent des concessions et des efforts qu’ils ont faits lors de la négociation précédente afin d’aider l’entreprise alors en difficulté, sont maintenant d’avis que l’heure est arrivée pour un retour d’ascenseur.
La prochaine rencontre de négociation est prévue le samedi 18 février et, pour le syndicat, la balle est dans le camp de Cédrico.
À propos
Le Syndicat des travailleurs de Cédrico (CSN) est affilié au Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN, qui regroupe 110 syndicats représentant 10 000 membres.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN) tient aujourd’hui un colloque sur le cadenassage et autres méthodes de contrôle des énergies, au Best Western Hotel Universel à Drummondville. Initié par la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM), la Fédération du commerce (FC) et la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP), l’événement vise à faire le point sur l’état de la réglementation en matière de méthode de contrôle des énergies et ses impacts sur la santé et la sécurité des travailleuses et des travailleurs.
Entre 2010 et 2014, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a recensé 4643 accidents de travail, soit une moyenne de 928 événements liés à l’absence ou à l’usage défaillant du cadenassage dans différents secteurs d’activités, tant industriel, commercial, municipal que scolaire. Chaque année, quatre personnes meurent d’un accident du travail faute d’un cadenassage sécuritaire de la machinerie en cas de démarrage accidentel ou volontaire.
Pour Jean Lacharité, vice-président de la CSN : « Il est absolument inconcevable qu’en 2017, des travailleurs et des travailleuses laissent leur santé et même leur vie en raison de l’inefficience des mesures de cadenassage. Les entreprises doivent prendre conscience qu’elles peuvent et doivent agir rapidement pour réduire, voire enrayer le nombre d’accidents du travail. De leur côté, les syndicats et leurs membres doivent être sensibilisés à la nécessité de mettre en place et de respecter les conditions entourant l’usage sécuritaire de la machinerie, peu importe le secteur d’activité. »
Le colloque porte sur la présentation de la réglementation sur le contrôle des différentes énergies, notamment mécanique, électrique, pneumatique, hydraulique, chimique, thermique. À cet effet, les participants pourront discuter avec un conseille-expert en prévention-inspection de la CNESST. La deuxième partie est axée sur la judiciarisation croissante par l’entremise de mesures disciplinaires en lien avec le cadenassage. Enfin, les délégué-es syndiqués présents au colloque vont faire état de l’application de la réglementation dans leur milieu de travail dans une perspective de prévention en santé et sécurité du travail.
Quelque 160 personnes issues notamment des secteurs de l’industrie manufacturière, du commerce, des municipalités et du réseau scolaire participent à cet événement avec le concours du service des relations du travail de la CSN et de la CNESST.
Réunis en assemblée générale, les travailleuses et travailleurs de Charl-Pol à La Baie se sont prononcés, le 26 janvier dernier, à 100% en faveur des termes de leur nouvelle convention collective.
D’une durée de 6 ans, le contrat de travail de ces 36 syndiqué-es, membres du Syndicat des travailleurs de Charl-Pol Saguenay, affilié à la CSN, prévoit des augmentations de salaire totalisant près de 14%.
Autres gains
Les travailleurs enregistrent également des gains aux chapitres suivants : congés mobiles, primes et droits syndicaux.
Les travailleurs voient également leur régime de retraite bonifié. En effet, la contribution de l’employeur augmentera.
Objectifs atteints
Appelé à commenter l’entente, le président du Syndicat des travailleurs de Charl-Pol (CSN), Yves Potvin, a déclaré : «Nous avons atteint nos objectifs de négociation. Nous sommes d’avis que la restructuration administrative faite par l’employeur a facilité les discussions lors des séances de négociation. Enfin!, notre travail est reconnu par notre employeur. Nous sommes fiers des résultats de la négociation. Nous espérons toutefois que nos camarades du local FTQ-UES 800 retrouvent rapidement leur travail à l’usine Charl-Pol Innovation, fermée temporairement.»
«Ce type de règlement prouve, encore une fois, que la CSN peut mener plusieurs combats simultanément, sans compromis, et ce, dans tous les secteurs d’activités de la région.» précise Engelbert Cottenoir, président du Conseil central du Saguenay – Lac-Saint-Jean (CSN).
Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) explique, pour sa part : «Cette nouvelle vient à point en ces temps difficiles pour l’industrie de fabrication lourde. Cela démontre que par leur détermination, les syndicats CSN trouvent toujours le moyen d’innover afin de préserver des emplois de qualité dans tous les secteurs.»
Le Syndicat des travailleurs de Charl-Pol inc. – CSN est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), qui rassemble plus de 30 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de 320 syndicats, partout au Québec. Quant à la CSN, elle représente plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, et ce, tant dans les secteurs privé que public.
Après les années difficiles du règne conservateur, la santé du chantier naval de la Davie demeure toujours dans un état précaire, tant et aussi longtemps que de nouveaux contrats structurants ne seront pas assurés. Prenant acte des difficultés que doivent affronter les centaines de travailleurs et de travailleuses du chantier de Lévis-Lauzon, la CSN a rencontré en décembre dernier le ministre fédéral des Affaires étrangères, Stéphane Dion, afin de le sensibiliser à cette situation. La délégation était formée de Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, Alain Lampron, président de la FIM–CSN, et de Raphael Jobin, président du syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon.
Selon Francine Lévesque : « Il était essentiel pour nous de sensibiliser le ministre Dion à la situation toute particulière du chantier naval Davie en lui rappelant l’importance de ces emplois pour l’économie du Québec. »
Alain Lampron sort de cette rencontre optimiste : « Le chantier naval Davie est reconnu dans toute l’Amérique du Nord pour son excellence, le Québec ne peut se permettre de perdre cette grande expertise navale. Le fédéral a le pouvoir de venir consolider le chantier avec les contrats de réfection des brise-glaces canadiens et la construction de nouveaux bateaux. C’est ce que nous voulions faire valoir auprès du ministre Dion. »
Pour les porte-parole syndicaux, le gouvernement doit être sensible au fait que ce sont les travailleurs et les travailleuses qui subissent au premier chef les incertitudes sur l’avenir du chantier. « La décennie conservatrice nous a fait vivre beaucoup d’inquiétude, car les mises à pied ont été très fréquentes. Nous croyons qu’il est maintenant temps que des actions fortes soient prises afin de nous donner un peu de répit et de nous permettre de travailler sans la crainte constante de perdre nos emplois », plaide Raphaël Jobin.
Réunis en assemblée générale, les travailleuses et les travailleurs, de la compagnie Tembec industries inc., usine de Béarn, se sont prononcés à soixante-treize pour cent (73 %) en faveur des termes de leur nouvelle convention collective.
D’une durée de quatre ans, le contrat de travail de ces 125 syndiqué-es, membres d’un syndicat affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière de la CSN, prévoit des augmentations de salaire de 2 % par année qui totalisent 8 %. De plus, la contribution de l’employeur au régime d’épargne retraite est majorée, passant de 3.5 % à 5 %.
De plus, d’autres règles d’ancienneté et d’équité ont été instaurées. Des augmentations du montant accordé pour les outils de travail et des primes de 2.00 $ pour l’ensemble des chefs d’équipe.
Appelé à commenter, le président du syndicat, Dany Dénommé, a déclaré : « Bien que l’employeur ait déposé une offre finale dans le contexte difficile qui plane depuis plusieurs années dans le secteur forestier, des gains sont à observer. Du côté normatif, la sécurité d’emploi, notamment sur le balisage des agences de placement et de la sous-traitance, est un gain important. Du point de vue monétaire, il faut se rappeler que dans les sept dernières années, nous avons vécu cinq ans de gel salarial. Je remercie personnellement le comité de négociation qui a fait un travail remarquable. Nous remercions les membres de leur grande participation dans nos assemblées générales. La mobilisation des travailleuses et des travailleurs s’est fait sentir tout au long de la négociation et nous a permis de progresser.»
L’employeur et le syndicat n’ont pas eu besoin de recourir à leur droit de lock-out ou de grève.
La FIM–CSN accueille favorablement le nouvel investissement de 5,7 millions $ du gouvernement du Québec, annoncé le vendredi 13 janvier, qui aura pour résultat la création de plus de 265 nouveaux emplois chez LM Wind Power. La compagnie du secteur éolien deviendra ainsi le plus grand employeur privé de la Gaspésie, avec près de 450 emplois.
La FIM–CSN rappelle que les travailleuses et les travailleurs sont au cœur de cette réussite après avoir accepté d’importantes modifications à leur convention collective. « Le syndicat, appuyé activement par la fédération, a mené une négociation avec l’employeur qui a culminé par une entente acceptée par les salarié-es. C’était une étape nécessaire pour l’obtention d’un important contrat et, ultimement, pour l’octroi de l’investissement du gouvernement », estime Alain Lampron, président de la FIM–CSN.
« Nous avons fait des concessions importantes à nos yeux, notamment en acceptant de passer d’une semaine de cinq jours à une semaine de sept jours. Aujourd’hui, nous constatons que nos choix ont rapporté, car non seulement nos emplois sont garantis pour de nombreuses années, mais en plus, nous allons plus que doubler le nombre de salarié-es », affirme Sylvain Denis, président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de L.M. Wind Power.
Au Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM–CSN), la nouvelle est chaudement accueillie. « Un investissement comme celui annoncé aujourd’hui, générateur d’autant de nouveaux emplois stables, à temps plein et syndiqués, c’est rare pour une région comme la nôtre. À la CSN, nous sommes heureux d’y avoir joué un rôle et nous resterons présents pour ces travailleurs et ces travailleuses », lance Jacques Mimeault, président du CCGIM-CSN.
Bien que la FIM–CSN salue cette annonce, elle rappelle du même coup que le gouvernement du Québec n’a toujours pas de politique concrète et efficace en matière d’énergie éolienne : « Encore une fois, on ne le dira pas assez, le Québec a besoin d’une politique industrielle globale qui inclut l’énergie éolienne. Cela permettrait de soutenir activement le développement de ce créneau d’excellence », conclut Alain Lampron.
Après les années difficiles du règne conservateur, la santé du chantier naval de la Davie demeure toujours fragile et précaire, tant et aussi longtemps que de nouveaux contrats structurants ne seront pas assurés. Prenant acte des difficultés que doivent affronter les centaines de travailleurs et de travailleuses du chantier naval de Lévis-Lauzon, la CSN a envoyé une délégation rencontrer le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, afin de le sensibiliser à cette situation. C’est le mardi 20 décembre que Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, Alain Lampron, président de la FIM-CSN, Raphael Jobin, président du syndicat des travailleurs du chantier naval de lauzon, François Énault, adjoint au comité exécutif de la CSN et Bernard Demers, conseiller syndical à la FIM-CSN ont rencontré M. Dion.
Cet entretien a permis à la délégation syndicale d’aborder plusieurs enjeux concernant l’industrie navale québécoise en général, et l’avenir du chantier naval de la Davie en particulier. Selon Francine Lévesque : « M. Dion est un ministre québécois important dans le gouvernement Trudeau, il est essentiel pour nous de le sensibiliser à la situation toute particulière du chantier naval Davie en lui rappelant l’importance de ces emplois pour l’économie du Québec. »
Alain Lampron sort de cette rencontre optimiste : « Le chantier naval de la Davie est reconnu dans toute l’Amérique du Nord pour son excellence, le Québec ne peut se permettre de perdre cette grande expertise navale. Le fédéral a le pouvoir de venir consolider le chantier avec les contrats de réfection des brise-glaces canadiens et la construction de nouveaux bateaux. C’est ce que nous voulions faire valoir auprès du ministre Dion. »
Pour les porte-parole syndicaux, le gouvernement doit être sensible au fait que ce sont les travailleurs et les travailleuses qui subissent au premier chef les incertitudes sur l’avenir du chantier. « La décennie conservatrice nous a fait vivre beaucoup d’inquiétude. Nos emplois ont été régulièrement remis en question et les mises à pied, fréquentes. Nous croyons qu’il est maintenant temps que des actions fortes soient prises afin de nous donner un peu de répit et de nous permettre de travailler sans la crainte constante de perdre notre emploi », plaide Raphaël Jobin.
Bien que satisfaite de la rencontre, la CSN rappelle qu’elle demeurera vigilante et qu’elle fera tout son possible pour préserver les emplois des centaines de salarié-es du chantier naval de la Davie.
Le 3 novembre dernier, le Tribunal administratif du travail a accrédité le Syndicat des opératrices et opérateurs de bétonnières du Grand Montréal (FIM–CSN) pour représenter « Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exception des employés de bureau, des répartiteurs, des inspecteurs et des vendeurs », pour la section Ciment Québec inc.
Ce groupe de travailleurs de Ciment Québec, autrefois Béton 640, est le deuxième en quelques mois à se syndiquer dans le Syndicat des opératrices et opérateurs de bétonnières du Grand Montréal. Il semble y avoir une constance dans le secteur des bétonnières au Québec. Les gros joueurs, comme Ciment Québec, Demix et Lafarge, achètent les plus petites entreprises indépendantes. Ce faisant, ils ramassent leurs contrats, leur capacité de « coulage » et leurs travailleurs. N’étant pas syndiqués, ces travailleurs deviennent donc du « cheap labor » pour ces grandes entreprises.
En se syndiquant à la CSN, ces travailleurs souhaitent faire valoir leurs droits et arrêter ce mécanisme de « cheap labor ». Bravo! Le Syndicat des opératrices et opérateurs de bétonnières du Grand Montréal est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM– CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM– CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Le 22 juillet, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Solutions Oldcastle Enclosure (FIM–CSN) a été accrédité pour représenter « Tous les salariés au sens du Code du travail, à l’exception des employés de bureau, des contremaîtres et du personnel de laboratoire ».
Ces travailleuses et travailleurs syndiqués avec les Métallos local 7625 depuis plus de 15 ans ont décidé d’adhérer à la CSN pour les services.
Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Solutions Oldcastle Enclosure (FIM–CSN) est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière, au Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 15 septembre 2016, le Syndicat des travailleuses et travailleurs de garage de Laval et du Montréal-métropolitain – CSN a été accrédité pour représenter : « Tous les salariés commis-vendeurs au sens du Code du travail » de la section 9465812 Canada limited à Pierrefonds.
Ce groupe de travailleuses et travailleurs a décidé de se syndiquer pour se faire respecter. Depuis un certain temps, ceux-ci vivaient beaucoup de pression et d’intimidation de la part de leur employeur. L’arbitraire dans les avantages et dans les conditions de travail ont motivé plusieurs d’entre eux à se joindre au mouvement de syndicalisation.
Cette nouvelle unité s’ajoute à celle du Toyota Vimont détenue par le STT de garage de Laval et du Montréal métropolitain (FIM–CSN) qui est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux.
Le 28 octobre dernier, le Syndicat des opératrices et opérateurs de bétonnières du Grand Montréal (FIM–CSN) a été accrédité pour représenter « Tous les chauffeurs de bétonnières, salariés au sens du Code du travail, à l’exception des employés de bureau, des contremaîtres, des vendeurs, des répartiteurs, des pointeurs et des doseurs ».
Le Syndicat des opératrices et opérateurs de bétonnières du Grand Montréal (FIM–CSN) étant enfin fondé nous pourrons, dans un avenir rapproché, accueillir plusieurs unités d’accréditation.
Le Syndicat des opératrices et opérateurs de bétonnières du Grand Montréal est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), au Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Le 3 août 2016, les travailleuses et travailleurs d’Industries Mailhot inc. ont déposé une requête en accréditation pour représenter :
« Tous les salariés au sens du Code du travail travaillant comme : technicien au procédé, journalier, préposé à l’entretien, cariste, sableur, préposé au ban d’essai, assembleur, peintre, scieur, opérateur au traitement, préposé à l’expédition, opérateur cu, opérateur nc, programmeur opérateur, machiniste, mécanicien hydraulique, inspecteur laboratoire qualité, agent inspection, soudeur, chauffeur, mécanicien de service, électromécanicien, mécanicien entretien maintenance, coordonnateur entretien maintenance, coordonnateur service, coordonnateur qualité, coordonnateur au magasin et à l’outillage, technicien au bureau de méthode, commis au magasin et préposé à l’outillage, à l’exception des employés de bureau et de ceux non spécifiquement décrits dans l’unité de négociation ».
Ces travailleuses et travailleurs ont massivement choisi de joindre les rangs de la CSN. Pour quelles raisons? Les services et la présence CSN dans leur région. Ils quittent le Local 800, qui manquait de ressources et de combativité, pour supporter ces travailleuses et travailleurs qui ont affaire à un employeur coriace. D’ailleurs, ce même employeur avait sollicité la « très combative » FITI pour marauder le 800. Nos travailleurs ont donc dû combattre trois adversaires : le 800, l’employeur et la FITI.
Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), au Conseil central de Lanaudière (CCL–CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
À la suite du dépôt de la requête en accréditation, le 29 juillet 2016, le Syndicat des travailleurs et travailleuses de Clean International- CSN a été accrédité pour représenter : « Tous les salarié-es au sens du Code du travail ».
Ce groupe de travailleurs, oeuvrant dans le domaine de l’entretien ménager, secteur industriel, a décidé très majoritairement de se joindre à la CSN.
Ce nouveau syndicat sera affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN), au Conseil central de la Côte-Nord (CCCN–CSN) et, bien entendu, à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).
Hier, lors d’une assemblée générale tenue à Verchères, les membres du Syndicat des employé(e)s de Kronos Canada (CSN) ont démontré leur solidarité en versant une somme de 17 000 $ à deux syndicats de l’hôtellerie actuellement en conflit. Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Classique–CSN et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Pur Québec (CSN) se partageront donc ce montant.
Michel Giroux
« Pour nous, il s’agit simplement de partager des sommes que nous avons reçues alors que nous étions nous-mêmes en conflit avec notre employeur. Pour avoir traversé un conflit d’une durée de six mois en 2013, nous connaissons très bien cette épreuve qui a laissé indéniablement des marques dans les vies de tous nos collègues, de souligner Martin Pelletier, président du Syndicat des employé(e)s de Kronos Canada (CSN). À l’approche des fêtes, nous avons décidé de soutenir celles et ceux qui ont besoin de notre soutien indéfectible. À la CSN, la solidarité, ce n’est pas des paroles en l’air. »
Les 65 membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Classique–CSN sont en grève générale illimitée depuis le 21 septembre dernier et les 125 salarié-es du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Hôtel Pur Québec (CSN) sont en lockout depuis le 11 novembre 2016. Le Syndicat des employé(e)s de Kronos Canada (CSN) compte 270 salarié-es.
La Fédération de l’industrie manufacturière–CSN interpelle le gouvernement canadien afin que celui-ci intervienne avec force et conviction pour régler le différend qui l’oppose aux États-Unis dans le dossier du bois d’œuvre. Rappelons qu’avec le dépôt aujourd’hui d’une requête de la part de l’industrie forestière américaine, les autorités réagiront en imposant, six mois plus tard, une surtaxe de 25 % sur le bois canadien.
La FIM-CSN exhorte le gouvernement fédéral à déployer tous les efforts en vue d’un règlement favorable à tous et qui tienne compte des particularités de l’industrie du bois d’œuvre québécoise. « Le compte à rebours est maintenant commencé. Il faut qu’Ottawa passe de la parole aux actes et ce, de façon urgente, autant avec l’administration actuelle qu’avec celle de Monsieur Trump » estime Alain Lampron, président de la FIM–CSN.
Les conflits commerciaux qui opposent les états et les grandes compagnies font toujours les mêmes victimes, « c’est encore des milliers de travailleurs et de travailleuses de l’industrie du bois d’œuvre qui vivent l’incertitude quant à leur avenir. À la veille de la période des fêtes, ils auraient pu s’en passer », déplore Alain Lampron. Selon la FIM–CSN, le gouvernement fédéral doit mettre en place des mesures qui permettront à l’industrie de traverser la crise en assurant la préservation des emplois.
Un mois après la fin de la grève menée par les travailleurs et les travailleuses de Rivière-aux-Rats, les effets se font maintenant sentir sur le reste de l’industrie. La signature de nouvelles conventions collectives calquées sur celle obtenue par les grévistes de Rivière-aux-Rats montre que cette importante mobilisation des 110 salarié-es profite à de nombreux autres travailleurs et travailleuses.
Herman Martel, se réjouit de voir d’autres travailleurs et travailleuses profiter des fruits de leur lutte : « Notre combat n’aura pas été vain, il aura permis de rehausser les salaires en Mauricie, et ce, pas seulement chez nous, mais aussi chez nos confrères et nos consoeurs », affirme-t-il avec conviction.
À la Fédération de l’industrie manufacturière–CSN, on espère que cette entente exceptionnelle obtenue grâce à une lutte exemplaire, deviendra la norme dans l’industrie forestière. « C’est la base même de la solidarité et de l’action syndicale. Des salarié-es obtiennent des gains par la lutte et ces gains deviennent ensuite la base pour fixer les nouvelles règles. C’est ainsi que les travailleurs et les travailleuses ont toujours fait progresser leurs conditions de travail », affirme Alain Lampron, président de la FIM–CSN.
Il est maintenant possible et souhaitable que plusieurs salarié-es voient leur conditions de travail s’améliorer grâce à la lutte des syndiqué-es CSN de Rivière-aux-Rats : « En ce sens, je crois qu’on peut tous et toutes leur dire merci! », conclut Alain Lampron.
Avec ses mesures d’austérité qui étouffent la création d’emplois et le développement régional, le gouvernement Couillard n’est pas parti pour respecter son engagement de créer 250 000 emplois d’ici la fin de son mandat. Un changement de cap s’impose.
Le 26 septembre dernier, le premier ministre Couillard, escorté de sa ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade, et de la ministre responsable des Petites et Moyennes Entreprises, annonçait en grande pompe le lancement d’une tournée régionale pour sensibiliser les entreprises du secteur manufacturier à la disponibilité d’un fonds d’investissement pour la modernisation de leur équipement.
Le gouvernement veut ainsi rappeler aux entreprises du secteur manufacturier qu’une enveloppe de 700 millions de dollars a été mise à leur disposition pour les aider dans leur démarche de modernisation. Si l’on ajoute à ce montant les 230 millions prévus dans le dernier budget pour soutenir l’industrie forestière, c’est près d’un milliard de dollars qui pourraient être consacrés au secteur manufacturier.
Depuis 2012, la CSN réclame des gouvernements qu’ils interviennent de manière soutenue pour aider au développement du secteur manufacturier. À ses yeux, il est primordial que le Québec se dote d’une politique industrielle englobante et structurante.
Sombre tableau
Lorsque les instances de la CSN ont eu à se prononcer sur les fondements d’une politique industrielle, le secteur manufacturier québécois vivait des moments difficiles. À l’instar de ce qui se passait dans de nombreux pays occidentaux, et cela, depuis le début du 21e siècle, notre secteur manufacturier connaissait une période de déclin. Alors qu’il a déjà correspondu à près de 21 % du PIB, il en représente aujourd’hui tout juste 14 %. C’est plus de 160 000 emplois qui ont été perdus depuis 2002, portant le nombre d’emplois du secteur manufacturier à 490 000 en 2013.
Le secteur de la foresterie a traversé plusieurs coups durs depuis 2003. | Photo : Jeannot Lévesque
Plusieurs raisons peuvent être évoquées pour expliquer cette réalité : la hausse du taux de change et le boom pétrolier albertain, la concurrence de pays où la main-d’œuvre est meilleur marché, les changements technologiques et l’échelle de production, le recours à la sous-traitance, et la crise économique. Tous ces facteurs illustrent l’ampleur des défis auxquels a été confronté le secteur manufacturier. Au premier chef, ce sont les travailleuses et les travailleurs qui ont écopé.
Une vision globale plutôt qu’une approche à la pièce
Au cours des dernières années, le gouvernement du Québec a préféré laisser aller le marché, ne se limitant qu’à quelques interventions éparses qui ne réussissaient pas à stimuler le secteur manufacturier. Il est évident qu’à ses yeux, le développement économique est l’affaire du secteur privé et que le rôle de l’État reste circonscrit à quelques incitations financières ou quelques mesures à peine plus encadrantes. Toutefois, pour la CSN, il en est tout autrement, puisqu’il est clair que « dans le secteur manufacturier, le laisser-faire ne peut mener qu’au déclin observé depuis une décennie ».
Au cours des dernières années, les entreprises ont vu leurs charges fiscales considérablement diminuées. Ces réformes qui les ont avantagées, ont-elles amélioré l’économie du Québec ? Non, bien sûr. Cette stratégie néolibérale n’a pas eu d’effets significatifs sur la croissance ni sur la productivité des entreprises. Ces dernières ont plutôt agi pour satisfaire l’appétit des actionnaires.
Que l’on parle des mesures pour lesquelles le gouvernement a entamé sa récente tournée régionale, des interventions en foresterie, du fameux Plan Nord ou encore de sa politique énergétique, toutes ces initiatives semblent dispersées et manquer de cohérence. Or, selon la CSN, il est impératif que « l’État doive aussi chercher à structurer le développement économique sur son territoire et, pour cela, il doit assumer un rôle central dans la coordination et la planification stratégique du développement économique ».
L’intervention soutenue de l’État serait non seulement structurante pour le secteur manufacturier, mais elle permettrait de déterminer les grands axes autour desquels devrait s’organiser ce développement, comme la transition vers une économie verte ou encore la création de créneaux d’excellence.
Un manque de cohérence lourd de conséquences
L’actualité des dernières semaines a permis de faire ressortir deux secteurs industriels qui illustrent bien les conséquences de l’absence d’une politique industrielle globale. Ces deux secteurs, l’éolien et la foresterie, sont au cœur des défis posés par la nécessité d’une transition vers une économie verte et du développement de créneaux d’excellence.
Le secteur éolien est au cœur des défis posés par la nécessité d’une transition vers une économie verte. Photo : Benoit Aquin
L’adoption en grande pompe par le gouvernement Couillard d’une politique énergétique pouvait laisser penser que le Québec avait la volonté de développer le secteur des énergies renouvelables en favorisant l’émergence d’une expertise nous permettant de réduire notre dépendance aux combustibles fossiles. « Malheureusement, la politique énergétique n’est pas assez vigoureuse pour soutenir le secteur éolien, le gouvernement ne prépare pas assez l’avenir dans ce secteur. On remet son développement à plus tard, au risque de perdre une expertise qui s’est développée dans les dernières années », soutient Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN). Les conséquences pourraient être très préjudiciables au Québec, qui s’est constitué au fil des ans une expertise de pointe dans le secteur éolien.
Alors que le secteur éolien est en plein essor, il en va autrement pour la foresterie qui doit lutter contre une conjoncture qui lui est défavorable. La menace potentielle d’une surtaxe sur le bois canadien fait craindre une reprise de la crise du bois d’œuvre alors que le secteur du papier accuse un déclin structurel, notamment causé par les nouvelles technologies de l’information. Là encore, le gouvernement intervient à la pièce, entre autres par l’octroi d’un fonds de 200 millions de dollars qui devrait permettre à l’industrie de se moderniser. Pour Alain Lampron, « l’argent est là pour la forêt, mais il faut inciter les entreprises à faire des demandes. Il faudrait que le gouvernement soit proactif et pas seulement qu’il attende que les projets arrivent des compagnies ».
Il faut dire que le secteur forestier a aussi souffert du faible réinvestissement des entreprises dans la technologie et les nouveaux procédés.
Malgré des interventions gouvernementales dans ces deux secteurs, les effets restent limités. « Il faut que le gouvernement soutienne davantage la recherche et le développement, en assumant un meilleur leadership et en assurant des retombées pour le Québec », soutient le président de la FIM–CSN. Pour lui, il manque « ce grand chapeau qu’est la politique industrielle, qui englobe tout et qui se décline de façon différente d’un secteur à l’autre afin de bien cerner le contexte de chacun ».
Et Ottawa dans tout ça ?
Bien que la politique industrielle soit une responsabilité du Québec, le gouvernement fédéral a également son rôle à jouer, particulièrement en ce qui a trait aux chantiers navals. Là encore, le manque de cohérence des politiques gouvernementales est patent. « Les plans du gouvernement québécois en la matière axent beaucoup trop sur le développement du tourisme, c’est ce que Québec, mais aussi Ottawa qui accorde d’importants contrats, doit corriger impérativement, poursuit Alain Lampron. C’est nécessaire pour que le Québec retrouve son expertise, notamment pour les chantiers navals qui ont été mis de côté au cours des dernières années. »
Soutenir et permettre le développement manufacturier par une politique industrielle offensive, c’est le pari que fait la CSN. Réalisée en 2012, cette réflexion ne perd pas de sa nécessité alors que les interventions gouvernementales éparses montrent leurs limites. D’ailleurs, la CSN va lancer une nouvelle tournée afin de sensibiliser les différents paliers de gouvernements à la nécessité d’une politique industrielle. Encore aujourd’hui, « des occasions se dessinent pour une industrie du 21e siècle, porteuse de progrès économique et social, et qui ancre son futur dans un nouveau mode de développement durable ».
En juin dernier, le Syndicat national des produits chimiques de Valleyfield–CSN célébrait en grande pompe son cinquantième anniversaire d’existence. Cinq décennies, c’est déjà un élément remarquable en soi, mais dans ce cas-ci, l’histoire de l’usine est tout aussi particulière que la nature unique du travail qui y est effectué. L’usine de Valleyfield est, en fait, la dernière fabrique de munitions au pays.
Une usine pas comme les autres
La General Dynamics, antérieurement CIL, CPCV, Price Waterhouse, Expro et Expro Tec, s’est spécialisée pendant de nombreuses années dans la production d’explosifs destinés au marché militaire. Si aujourd’hui ce secteur économique est en déclin, forçant la compagnie à transférer une partie de ses activités vers le secteur récréatif, il en était tout autrement jusqu’à tout récemment. L’histoire de l’entreprise a été marquée par le cours de l’histoire internationale, comme en témoigne notamment un scandale causé par une vente illégale d’armes à l’Afrique du Sud, qui a conduit l’usine jusqu’à la faillite.
L’action syndicale se démarque
Grèves, lock-out, mises à pied, signatures de conventions collectives, parfois sans conflit, la vie du SNPCV–CSN ressemble en bien des points à celle de plusieurs autres syndicats. Toutefois, pour Alain Lefebvre, président du syndicat, son histoire se démarque en raison de trois grands axes autour desquels s’est déployée son action : les interventions politiques, le maintien de l’emploi et la santé-sécurité du travail.
Manifestation pendant le lock-out de 1988 qui a duré 17 semaines, où l’on aperçoit Marc Laviolette, président de la CSN de 1999 à 2001.
D’abord, la nature des opérations de l’entreprise rend ses activités dépendantes des divers contextes politiques. C’est ainsi que le SNPCV–CSN a dû interpeller régulièrement les gouvernements allant même jusqu’à intervenir dans les médias, à occuper des bureaux ou à organiser des manifestations pour obtenir gain de cause.
La lutte pour le maintien de l’emploi a également caractérisé l’action syndicale du SNPCV–CSN. Faisant face à des ralentissements de production, et même à des faillites, le syndicat a multiplié ses interventions allant jusqu’à fonder une coopérative en 1993 grâce à laquelle les salarié-es ont pu se donner un certain contrôle sur l’entreprise et, ainsi, protéger un tant soit peu leurs emplois.
La bataille de la santé-sécurité
C’est sur le plan de la santé-sécurité du travail que l’histoire du SNPCV–CSN prend tout son sens. Malheureusement, au fil de ces cinquante années, de nombreuses tragédies ont marqué les activités de l’usine : trois incendies, sept explosions et déflagrations, dont certaines mortelles, une intoxication mortelle, sans compter les quelque 300 accidents de travail annuels moins « spectaculaires » qui surviennent au quotidien. Très tôt, le syndicat décide de faire de la santé-sécurité un enjeu de lutte qui, aujourd’hui, demeure un important cheval de bataille pour lui.
Grâce à d’importantes luttes, dont une grève de sept mois en 1976, le syndicat a réussi à s’imposer comme un interlocuteur incontournable dans les questions de santé et de sécurité du travail. En 1983, la commission Beaudry, mise en place par le gouvernement du Québec, a repris plus de 80 % des revendications du syndicat. Grâce à ces interventions, parfois paritaires, le syndicat a réussi à établir un climat de travail plus sain et plus sécuritaire, notamment en faisant inscrire dans la convention collective le droit de refus.
Réunion du conseil syndical élargi lors de la négociation de 2015.
Le syndicat s’est avéré, au fil des ans, une pépinière d’idées marquantes pour l’action syndicale de plusieurs autres syndicats. Les travailleurs et les travailleuses qui ont fait l’histoire du SNPCV–CSN et de l’usine peuvent être fiers, car « les compagnies qui dirigent l’usine passent, mais le SNPCV–CSN, lui, demeure », conclut Alain Lefebvre.