Pour une large représentation du milieu en enseignement supérieur

Hier, lundi, la ministre de l’Enseignement supérieur annonçait des consultations sur l’implantation d’un Conseil des universités du Québec et d’un Conseil des collèges du Québec, consultations qui seront menées par MM. Claude Corbo et Guy Demers. La ministre Hélène David les a également mandatés afin de déterminer les paramètres d’une Commission mixte de l’enseignement collégial et universitaire.

Lors du Sommet sur l’enseignement supérieur et des travaux du chantier portant sur un éventuel Conseil national des universités en 2013, la CSN avait recommandé qu’un tel conseil ait pour objectif de partager une vision commune du développement des universités et d’améliorer la coordination et la cohérence entre les établissements tout en respectant leur autonomie. La CSN insistait afin que son fonctionnement repose sur la collégialité et que sa composition inclue une majorité forte de la communauté universitaire; le conseil doit assurer une participation représentative de chaque catégorie de personnel et d’étudiants. Dans cette optique, la création d’un conseil pour les cégeps pourrait être une mesure à envisager.

Par contre, la CSN s’oppose à ce que ces conseils jouent un rôle de contrôle de la qualité de l’enseignement supérieur ainsi qu’à la création de nouveaux organismes d’assurance qualité. « Il est pour le moins étonnant que la ministre David mandate MM.  Corbo et Demers pour établir les paramètres d’une commission mixte alors qu’il n’y a jamais eu de consensus à cet égard tout au long des travaux entourant le Sommet », observe Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

D’ailleurs, la volonté de la ministre « d’assouplir » le Règlement sur le régime des études collégiales (RREC) et de mettre en œuvre certaines des recommandations du rapport Demers est également inquiétante. Par exemple, modifier le RREC afin de permettre aux établissements d’établir localement la liste des compétences reconnues par les programmes d’études collégiales (DEC) n’est ni plus ni moins qu’une brèche au diplôme national. Cela risque de fragiliser la reconnaissance des diplômes et de limiter la mobilité étudiante, ce qui va à l’encontre des objectifs. La possibilité d’offrir des DEC par cumul d’attestations d’études collégiales (AEC) est une autre forme d’assouplissement qui risque de dénaturer l’enseignement collégial qui doit comprendre une solide base de formation générale.

« Enfin, nous nous questionnons sur l’urgence de lancer un tel exercice compte tenu de la difficulté de consulter tous les partenaires en pleine période estivale, tranche Véronique De Sève. Bien entendu, la CSN sollicitera MM. Corbo et Demers pour tenir de rencontres dès le début de la rentrée scolaire. »

À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2 000 syndicats qui regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs, principalement sur le territoire du Québec, réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux.

Trois fédérations représentent plus directement les intervenantes et les intervenants du réseau de l’enseignement supérieur :

  • La Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec représente la majorité des enseignantes et des enseignants de cégeps et des chargé-es de cours à l’université;
  • La Fédération des professionnèles représente les professeur-es de l’UQÀM, de l’UQO ainsi que des professionnelles et professionnels d’universités;
  • La Fédération des employées et employés de services publics représente la majorité du personnel de soutien des cégeps et des universités.

L’entente de principe adoptée par les membres

Le 27 juin dernier, lors d’une assemblée générale portant sur l’entente de principe intervenue avec leur employeur, les membres du Syndicat des enseignantes et enseignants du Centre de musique et de danse de Val-d’Or–CSN (SEECMDVD) ont accepté celle-ci à 80 %, par voie de scrutin secret. Accrédités en avril 2015, les travailleuses et les travailleurs ont adopté leur première convention collective d’une durée de deux ans.

« Nous avons réussi à nous entendre sur des hausses salariales annuelles d’au moins 2 % qui ont été intégrées à des échelles salariales. Celles-ci reconnaissent notre expérience et notre scolarité, et permettent une équité interne entre les salarié-es. Nous avons également obtenu la rémunération du temps de préparation pour les cours que nous dispensons au prorata des heures enseignées, de souligner Vincent Crépeault, président du SEECMDVD. Notre convention inclut également des clauses qui fixent l’atteinte de la permanence après 300 heures d’enseignement ».

Les salarié-es ont de plus obtenu l’introduction de réunions pédagogiques afin de mieux coordonner les objectifs académiques de l’école. Un lien de communication a aussi été établi entre des représentants des salarié-es et du conseil d’administration, par l’ajout de la tenue de rencontres afin d’aborder les préoccupations des parties.

Le syndicat a réussi à s’entendre avec l’employeur dans un délai de moins de huit mois. Conscient de la réalité du Centre de musique et de danse de Val-d’Or, le syndicat a déposé des demandes conséquentes qui vont non seulement améliorer les relations avec l’employeur, mais qui vont aussi bonifier les conditions d’exercice de leur travail.

« La négociation a amélioré les conditions de travail des enseignants, en mettant fin à l’arbitraire. Les enseignants bénéficient maintenant d’un contrat de travail clair et négocié, à temps pour la rentrée, au bénéfice des enseignants et des jeunes à qui ils transmettent leur passion », de déclarer Caroline Senneville, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN).

À propos

Le Syndicat des salarié-es du CMD (FNEEQ–CSN) rassemble 12 membres. Il est affilié à la FNEEQ–CSN qui regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. La FNEEQ–CSN est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Pour des cégeps autonomes

S’il est courant de voir des universités posséder des campus éloignés de l’établissement principal, c’est plutôt rare avec les cégeps. Le cégep Champlain Regional College (CRC) est le seul établissement d’enseignement collégial multirégional au Québec : les campus Saint-Lambert  en Montérégie, St. Lawrence à Québec et Lennox­ville en Estrie offrent des services aux étudiants tandis que le siège administratif se situe à Sherbrooke.

Cinq syndicats d’enseignantes et d’enseignants, de personnel de soutien et de professionnel-les des campus St. Lawrence et Saint-Lambert réclament depuis plusieurs mois une intervention du gouvernement du Québec pour qu’une entière autonomie soit reconnue à chacun des deux campus. De plus, à la suite d’un vote dans leur assemblée respective, il n’y aura plus de représentants au conseil d’administration du CRC jusqu’à ce qu’on corrige les problèmes institutionnels. « Nous estimons qu’il y a un véritable problème structurel au sein du conseil d’administration, qui ne permet pas à notre région d’être bien représentée. Nous avons voté une telle mesure parce que nous refusons d’accorder une quelconque légitimité à cette structure défaillante », explique la présidente du Syndicat des enseignants du Cégep Champlain (Saint-Lambert), Christine Kerr.

Christine Kerr, professeure et Natalie Doyon, employée de soutien, Collège Saint-Lambert | Photo : Raynald Leblanc
Christine Kerr, professeure et Natalie Doyon, employée de soutien, Collège Saint-Lambert | Photo : Raynald Leblanc

Une autonomie complète permettrait d’obtenir tous les leviers décisionnels et financiers pour bien répondre aux besoins de leurs étudiants et de leur communauté. Actuellement, les services directs aux étudiants sont insuffisants, voire parfois absents. Selon une récente étude de la firme MCE Conseils, cette défaillance s’explique de différentes façons. Alors que d’autres cégeps de taille équivalente emploient 623 personnes à temps plein, le CRC compte 521 employé-es. De plus, les ratios personnel de direction/étudiants et personnel de direction/personnel géré y sont beaucoup plus élevés, ce qui affecte la productivité.

Le CRC ne reçoit qu’une seule enveloppe budgétaire comme n’importe quel autre établissement. Cette enveloppe est divisée entre les trois campus et l’administration centrale, ce qui entraîne une sous-embauche chronique d’employé-es de soutien et de professionnel-les, qui nuit à la prestation de services directs aux étudiants. S’ils étaient autonomes, le personnel augmenterait dans chaque campus, notamment par le rapatriement des postes actuels du siège social. Pour le campus St. Lawrence, ces ajouts sont estimés à une quinzaine, dont trois postes d’enseignant et sept postes de personnel de soutien à temps plein.

De plus, l’autonomie modifierait la composition des conseils d’administration en privilégiant une meilleure représentation de la communauté immédiate, ce qui orienterait les décisions dans le meilleur intérêt de chaque campus. « Si on prend l’exemple du représentant du personnel de soutien au conseil d’administration, chaque campus n’est représenté qu’une seule fois aux douze ans pour trois ans, en raison d’une rotation qui se déroule chaque trois ans et qui implique quatre lieux. C’est inacceptable ! D’autant plus que la Loi sur les collèges prévoit une représentation continue du personnel de soutien par voie d’une élection par les pairs. Actuellement, le personnel de soutien du siège social de Sherbrooke fait partie de la rotation au même titre que les autres campus alors qu’il n’accueille aucun étudiant. C’est une véritable anomalie ! », explique Richard Garneau, président du Syndicat des employés de soutien de St. Lawrence.

Selon les estimations de MCE Conseils, accorder l’autonomie aux trois campus étudiants nécessiterait un investissement d’environ 2 millions de dollars, selon les règles budgétaires de 2015 et en se basant sur les allocations fixes. Reste à voir si le gouvernement saura être à l’écoute.

Les enseignants collégiaux de la FNEEQ signent leur nouvelle convention collective

Les représentants de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) ont signé, hier matin, leur nouvelle convention collective issue de l’entente de principe avec le Comité patronal de négociation des collèges en décembre dernier.

Les gains pour les enseignantes et les enseignants des cégeps sont tangibles. Leur positionnement au rangement 23 de la structure salariale du secteur public se répercutera par une augmentation salariale de 7,5 % pour la majorité d’entre eux en 2019. Cette hausse s’ajoute aux majorations de 1,5 %, 1,75 % et 2 %, en 2016, 2017 et 2018, ainsi qu’aux montants forfaitaires de 0,30 $ pour chaque heure travaillée en 2015 et de 0,16 $ l’heure en 2019.

Les enseignants ont également obtenu une enveloppe de 10 millions de dollars afin de venir en aide aux étudiantes et aux étudiants en situation de handicap. Cet ajout de ressources est exclusivement réservé à l’engagement d’enseignantes et d’enseignants, favorisant ainsi l’encadrement effectué par ces derniers pour la réussite de ces étudiants.

La nouvelle convention collective, qui viendra à échéance le 31 mars 2020, prévoit également la création de l’équivalent de 80 charges à temps plein à la formation continue, permettant ainsi de réduire la précarité d’emploi dans ce secteur.

« Cette signature marque pour nous le terme d’une longue bataille, rappelle la vice-présidente de la FNEEQ, Nicole Lefebvre. En amorçant les négociations, le gouvernement entendait revoir de fond en comble l’organisation du travail dans les établissements collégiaux. Les nombreuses demandes de recul auraient eu un impact sur notre autonomie professionnelle, notre sécurité d’emploi, notre charge de travail et, au bout du compte, sur la qualité de l’enseignement offert aux étudiants et aux étudiantes.

Les profs de cégep, par leur mobilisation exemplaire, ont réussi à contrer l’ensemble des reculs exigés par le gouvernement. Notre positionnement au rangement 23, reconnaissant enfin la complexité de notre tâche de travail ainsi que notre appartenance à l’enseignement supérieur, marque la fin d’une lutte que nous avons menée depuis près de 20 ans. »

À propos

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Une gestion inadéquate en cause selon les professeurs

La faillite et la fermeture du Conservatoire Lassalle, annoncées lundi, témoignent d’une gestion inadéquate depuis de nombreuses années dans cette école d’arts et de communication renommée.

Selon le Syndicat des enseignantes et enseignants du Conservatoire Lassalle (SEECL-CSN), une série de problèmes qui auraient pu être évités ont mené l’institution centenaire à cet échec :

  • Une administration déconnectée, qui agit de façon méprisante envers le personnel enseignant qui, en pleine crise, n’a pas daigné consulter ou rencontrer les professeur-es de l’école pour trouver des solutions ;
  • Le déménagement de l’école, en 2014, de la rue Sherbrooke vers un quartier peu accessible et un édifice mal adapté aux besoins des étudiants ;
  • Des professeurs sous-rémunérés (environ 50 % des salaires moyens du secteur) et, conséquemment, un roulement du personnel enseignant très élevé.

« Il n’est pas surprenant que les inscriptions de nouveaux étudiants aient chuté de plus de la moitié dans les trois dernières années, a commenté Corinne Poulin-Vallée, présidente du SEECL-CSN. Si l’objectif était de fermer une école pourtant connue pour le succès d’un grand nombre de ses diplômé-es, on ne s’y serait pas pris autrement. »

Les professeur-es du Conservatoire ont pris la décision de se syndiquer en 2014 afin d’améliorer leurs conditions de travail et offrir une meilleure qualité d’enseignement au Conservatoire. Affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), le syndicat a entamé des négociations cette même année. Toutefois, les syndiqué-es travaillaient toujours sans convention collective négociée au moment de la fermeture.

« Ce n’est certainement pas les salaires du personnel enseignant qui est en cause. Nous détenions toutes et tous un statut de contractuel-les. Il n’y avait pas de reconnaissance de l’expérience, pas de sécurité d’emploi, ni de programme d’assurance collective. Durant les semaines de relâche, les vacances de Noël et les vacances estivales, aucun des professeur-es n’était payé par le Conservatoire, pas même ceux qui y travaillaient à temps plein. Les professeur-es dépendaient de l’assurance-emploi, même s’ils devaient corriger et préparer leurs cours », a déclaré Madame Poulin-Vallée.

Les membres du SEECL-CSN ont tenté d’interpeller l’administration concernant plusieurs lacunes de l’école – des équipements insuffisants aux nombreuses incohérences dans le cursus scolaire – sans succès.

Pour sa part, la FNEEQ dénonce le fait que, contrairement au reste du personnel et des étudiants, l’administration n’a même pas pris la peine, le 6 juin, d’aviser par écrit les professeur-es de sa décision de se mettre sous la protection de la Loi sur la faillite. La majorité d’entre eux a appris la nouvelle dans les médias.

Caroline Quesnel, vice-présidente et responsable du regroupement privé de la fédération, s’étonne du manque de respect envers les professeur-es qui ont porté l’école sur leurs épaules dans des conditions très difficiles ces dernières années. Le refus du Conservatoire de rencontrer le Syndicat dans le cadre de la fermeture de l’établissement est totalement injustifiable.

« Nous demandons que la direction agisse et prenne ses responsabilités non seulement à l’égard des étudiants mais aussi à l’égard des professeur-es, de dire Caroline Quesnel. Au-delà des questions légales et financières, il faut leur permettre de clore leur carrière au Conservatoire de la meilleure manière possible, en explorant toutes les pistes, dans le respect de leur contribution à l’établissement. »

Le Conservatoire a même annulé la cérémonie de remise de diplômes – prévue le 8 juin – pour la dernière cohorte étudiante, a noté la secrétaire du syndicat, Nathalie Nicole Bouchard, la doyenne du corps professoral. Pour elle, c’est une triste fin pour un fleuron culturel du Québec.

« Nos professeur-es étaient fiers d’enseigner au Conservatoire, a-t-elle commenté. Ils y consacraient leur temps, leur énergie et leur passion pour faire rayonner cette institution plus que centenaire. Ils avaient à cœur la réussite des étudiants, qu’ils préparaient très bien pour leurs études universitaires, souvent au sein de programmes très contingentés. Plusieurs anciens nous témoignent souvent à quel point ils ont apprécié la qualité de l’enseignement offert, qui proposait à la fois un solide bagage théorique et une expérience pratique de qualité. »

La CSN participe à l’édition 2016 du concours Chapeau les filles!

La CSN est fière d’avoir pu à nouveau collaborer en tant que partenaire au concours Chapeau, les filles! et son volet Excelle Science, et d’avoir eu la chance de décerner aujourd’hui trois bourses de 2000 $ à trois étudiantes qui se sont illustrées dans le cadre de ce concours.

Ce concours encourage les jeunes femmes à poursuivre des études en formation professionnelle et technique, en sciences ou en génie, qui mèneront à l’exercice d’une profession ou d’un métier traditionnellement masculin. Rappelons que les bourses CSN sont offertes à des jeunes filles des communautés ethnoculturelles et autochtones.

« Il faut donner aux femmes la possibilité d’effectuer des choix de carrière qui correspondent à leurs intérêts véritables et non au rôle traditionnel qu’on leur a longtemps assigné. L’accès à des emplois traditionnellement masculins peut souvent signifier un meilleur salaire. Il faut agir dès l’école primaire pour combattre les stéréotypes voulant que les emplois aient un sexe ! Et il faut une stratégie d’action qui tienne compte des obstacles particuliers que rencontrent les femmes sur le marché du travail », de déclarer Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Les trois bourses ont été remises par la CSN, la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) à Madame Stephanie Cain, étudiante en Plomberie et chauffage (DEP) au Pearson Electrotechnology Centre de la Commission scolaire Lester B. Pearson, à Madame Cylène Debray, étudiante en Techniques de l’informatique (DEC) au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu et à Madame Elizabeth Aleman, étudiante en Génie géomatique à l’Université Laval.

Il faut saluer la persévérance et la détermination des jeunes lauréates à poursuivre des études dans des métiers et des professions traditionnellement occupés par des hommes.

Chapeau les filles! et son volet Excelle Science, est une initiative qui devra se poursuivre, car les données récentes montrent que les choses tardent à changer au chapitre des choix de carrière pour les femmes.

Rappelons que, en 2015, le gouvernement libéral avait tenté d’interrompre la tenue de Chapeau les filles! Sous les pressions, il a décidé de maintenir le volet national du concours. Le gouvernement doit reconnaître l’importance de ce concours et rétablir son volet régional qui assurait une visibilité accrue à l’évènement et une meilleure participation.

De plus, en vue de mettre fin à la discrimination systémique que vivent les femmes en emploi, le gouvernement doit renouveler la Stratégie d’intervention à l’égard de la main-d’œuvre féminine d’Emploi-Québec, un outil essentiel dans l’atteinte de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes.

 

Un nouveau chapitre s’ouvre pour les professeurs du Collège Marianopolis

Réunis hier soir en assemblée générale, les enseignantes et enseignants du Collège Marianopolis ont approuvé leur première convention collective, et ce, à l’unanimité. À peine deux ans après la création du syndicat en avril 2014, ce nouveau contrat représente des gains historiques pour le personnel enseignant de ce collège anglophone plus que centenaire, situé dans l’arrondissement de Westmount à Montréal.

Les membres du Syndicat des professeurs du Collège Marianopolis ont adopté leur première convention collective à l'unanimité.
Les membres du Syndicat des professeurs du Collège Marianopolis ont adopté leur première convention collective à l’unanimité (photo : Michel Giroux).

Parmi les gains entérinés par les membres du syndicat :

  • la mise en place de règles non arbitraires d’évaluation des enseignants et enseignantes ;
  • une amélioration du processus d’acquisition du statut de professeur-e régulier ;
  • une réduction de la charge de travail des enseignants de mathématiques et sciences, qui devient équivalente à celle de professeurs de cégep ;
  • l’élection par les membres du syndicat des professeurs membres du Conseil d’administration du collège ;
  • le maintien et l’augmentation dans certains cas des libérations pour les coordonnateurs de départements et de programmes ;
  • des règles encadrant les mesures disciplinaires et une procédure de griefs et d’arbitrage qui s’inscrivent dans le droit fil des autres conventions signées au secteur privé de la FNEEQ ;
  • des clauses assurant parité avec le secteur public en matière de salaire, de l’évaluation de la scolarité, et des congés parentaux ; et
  • la reconnaissance des droits du syndicat et un plein exercice de la représentation syndicale.
Elizabeth Arnot, présidente du syndicat, répond à la question d'un membre.
Elizabeth Arnot, présidente du syndicat, répond à la question d’un membre (photo : Michel Giroux).

Pour Elizabeth Arnot, présidente du Syndicat des professeurs du Collège Marianopolis, l’entente se traduit par des retombées pour la communauté tout entière du Collège. « Il s’agit vraiment d’un nouveau chapitre qui s’ouvre pour nous. Grâce aux efforts de nos membres et de notre équipe de négociation, nous allons commencer la prochaine année scolaire avec des conditions de travail bien améliorées. Force est de constater que de meilleures conditions de travail pour nous signifient de meilleures conditions d’enseignement pour nos étudiants. ».

« Il y a un avantage clair à regrouper nos forces, souligne Caroline Quesnel, vice-présidente, responsable du regroupement privé de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN). Nous comptons plus d’une dizaine de nouveaux syndicats dans ce regroupement de la FNEEQ depuis quatre ans. C’est parce que les enseignants réalisent qu’on peut négocier de meilleures conditions de travail quand nous sommes toutes et tous ensemble. Cette entente au Collège Marianopolis est un exemple emblématique de notre capacité de faire avancer la profession. »

Le syndicat et la direction du collège ont eu 33 rencontres de négociation, dont 12 devant un conciliateur nommé par le ministère du Travail. La convention sera d’une durée de trois ans.

Le Syndicat des professeurs du Collège Marianopolis est affilié à la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), au Conseil central du Montréal métropolitain–CSN, et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

À propos de la FNEEQ-CSN

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 33 000 membres, dans les cégeps, les établissements privés et les universités. Le regroupement privé compte 39 syndicats rassemblant plus de 2300 membres. La FNEEQ-CSN est affiliée à la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

À propos du CCMM-CSN 

Organisme régional affilié à la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé, répartis au sein de près de 400 syndicats à Montréal, à Laval et dans le Grand Nord du Québec.

À propos la CSN

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Une « meilleure adéquation entre la formation et l’emploi », vraiment ? Et pour qui ?

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) dénonce les pouvoirs accrus qui pourraient être confiés à la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) dans le cadre du projet de loi 70 visant une « meilleure adéquation entre la formation et l’emploi ».

Le projet de loi 70 accorde de nouveaux pouvoirs à la CPMT quant à la formation des futurs travailleuses et travailleurs et sur les orientations du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Il est en effet prévu que les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur rendent des comptes sur la mise en œuvre de recommandations faites par la CPMT auprès du secrétaire général de la Commission qui relève du ministère de l’Emploi. Ceci est d’autant plus inquiétant que le gouvernement a adopté le discours et la vision des employeurs sur la nécessité d’une adéquation entre la formation et les besoins des entreprises.

« La FNEEQ déplore cette vision utilitariste et marchande de l’éducation. Pour elle, l’éducation doit avant tout permettre aux personnes d’acquérir un ensemble de connaissances et de compétences pour participer pleinement à la construction d’une société meilleure à titre de travailleuses et de citoyennes », explique Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.

La CPMT est une instance nationale de consultation qui relève du ministère de l’Emploi et non du ministère de l’Éducation. Or, il existe déjà une instance de concertation chargée d’élaborer, d’évaluer et de réviser les programmes de formation professionnelle et technique qui relève du ministère de l’Éducation, le Comité national des programmes d’études professionnelles et techniques (CNPEPT). Bien que plusieurs partenaires siègent aux deux comités, il y a plus de personnes issues de l’enseignement au CNPEPT qu’à la CPMT.

« Réduire la part des représentantes et des représentants du réseau de l’éducation risque de privilégier les besoins ponctuels des entreprises et d’ainsi déposséder le milieu de l’enseignement de son autonomie et affecter sa mission première. Cela correspond à un changement de paradigme où l’éducation ne répond plus d’abord à la formation citoyenne, mais aux besoins des entreprises », déplore Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ.

Les syndicats sont mobilisés pour la défense d’une vision citoyenne et humaniste de l’éducation.

À propos
La FNEEQ-CSN regroupe quelque 34 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Pour l’autonomie et contre l’absence de représentation légitime

Tant et aussi longtemps que les problèmes institutionnels ne seront pas corrigés, les enseignants et enseignantes et le personnel de soutien du Collège St. Lawrence et ceux du Collège St-Lambert, ainsi que les professionnel-les du Collège St. Lawrence, ont décidé dans leurs assemblées respectives de ne plus élire de représentants au conseil d’administration du Champlain Regional College. Ces groupes demandent à nouveau une intervention du gouvernement du Québec pour qu’une autonomie complète et entière soit reconnue à chacun.

« Nous estimons qu’il y a un véritable problème structurel au sein de ce conseil d’administration, qui ne permet pas à notre région d’être bien représentée. Nous avons voté en faveur d’une telle mesure parce que nous refusons d’accorder une quelconque légitimité à cette structure défaillante », dénonce la présidente du Syndicat des enseignants du Cégep Champlain (St-Lambert), Christine Kerr.

Actuellement, les deux campus sont rattachés au Champlain Regional College. L’un est situé à Saint-Lambert, en Montérégie, et l’autre à Québec. Deux autres établissements sont aussi représentés au conseil d’administration, le campus de Lennoxville, de même que le siège administratif de Sherbrooke.

« Si on prend l’exemple du représentant du personnel de soutien sur le conseil d’administration, chaque campus n’est représenté qu’une seule fois aux douze ans pour trois ans sur ce siège, en raison d’une rotation qui se déroule chaque trois ans et qui implique quatre lieux. C’est inacceptable! D’autant plus que la Loi sur les collèges prévoit une représentation continue du personnel de soutien par voie d’une élection par des pairs. Actuellement, le personnel de soutien du siège social de Sherbrooke fait partie de la rotation au même titre que les autres campus alors qu’il n’accueille aucun étudiant. C’est une véritable anomalie à corriger ! », explique la présidente du secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN), Johanne Cadieux, qui soutient cette lutte pour l’autonomie.

Le Champlain Regional College est le seul cégep multirégional au Québec. Il ne reçoit donc qu’une seule enveloppe budgétaire, qui doit être divisée par la suite entre les trois campus et l’administration centrale de Sherbrooke. Cette situation est à l’origine de la sous-embauche chronique d’employés de soutien et de professionnels, ce qui nuit aux services directs rendus aux étudiants. Si chaque campus était autonome, le chapitre 1 de la Loi sur les collèges permettrait à chacun d’être reconnu sous cinq unités propres : une structure administrative, une direction pédagogique, un corps enseignant/employé, un corps étudiant et un lieu/région. Les parties prenantes de chaque région seraient toujours représentées au conseil d’administration local, ce qui améliorerait la synergie entre chaque collège et sa région.

« La direction du Champlain Regional College joue à l’autruche en affirmant que tout fonctionne adéquatement et en limitant les problèmes à un seul aspect de gouvernance. La structure actuelle a une incidence négative réelle sur les services offerts aux étudiantes et étudiants ainsi qu’aux communautés de chaque région », déplore la vice-présidente du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Nicole Lefebvre. « C’est principalement pour cela que nos membres ont appuyé à l’unanimité les revendications légitimes d’autonomie des Collèges St. Lawrence et St-Lambert depuis décembre 2014. »

À propos
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe quelque 34 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Le secteur soutien cégeps de la Fédération des employées et employés des services publics (FEESP-CSN) regroupe plus de 4500 membres répartis dans 34 établissements collégiaux et deux centres informatiques. La FEESP-CSN représente plus de 70 % des employé-es de soutien du réseau collégial.

Pourquoi seuls les recteurs accueillent favorablement le budget Leitão?

Les membres de la Table des partenaires universitaires (TPU), qui exigent un réinvestissement urgent pour soutenir la réalisation des missions universitaires, constatent encore une fois qu’ils ne sont pas entendus. « Lorsque l’on observe les effets délétères des trois derniers budgets du gouvernement du Québec, on constate que le manque de vision du gouvernement semble céder à une volonté de destruction systématique du service public qu’est l’université, et de surcroit avec l’accord des chefs d’établissement », dénonce les représentants de la TPU.
En effet, alors que tous les membres de la communauté universitaire ont accueilli avec déception le dernier budget Leitão, les chefs d’établissements sont les seuls de la communauté universitaire à s’en réjouir. « De deux choses l’une, soit les recteurs ne comprennent rien aux affaires universitaires, soit ils trouvent leur compte dans la manière dont sont actuellement allouées les ressources aux universités, leur permettant de s’octroyer des salaires et des avantages exorbitants aux dépens du personnel et des étudiants. » En gérant les universités comme des entreprises, les dirigeants ont relégué l’enseignement et la recherche au second plan.

« Comment en effet saluer le dépôt d’un budget qui pérennise les compressions récurrentes dont sont victimes les universités depuis quatre ans, suscitant la surcharge des personnes qui y travaillent et la détérioration des conditions d’études ? » L’investissement dans le béton et les partenariats forcés avec les entreprises sont plus susceptibles d’enrichir les amis du Parti libéral que d’améliorer la qualité de la vie universitaire.

La TPU est constituée des organisations suivantes :

  • Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ)
  • Conseil provincial du secteur universitaire (CPSU)
  • Conseil québécois des syndicats universitaire (CQSU)
  • Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente (FAEUQEP)
  • Fédération du personnel professionnel des universités et de la recherche (FPPU)
  • Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN)
  • Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAECUM)
  • Fédération des professionèles (FP-CSN)
  • Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU)
  • La table des syndicats universitaires de la CSQ (TSUCSQ)

La FNEEQ-CSN demeure prudente face au réinvestissement dans l’éducation

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) prend acte de la réinjection de 500 millions de dollars sur trois ans dans le secteur de l’éducation et de 700 millions dans les infrastructures scolaires, annoncée lors du dépôt du budget du ministre des Finances, Carlos Leitão. Toutefois, elle considère cette somme insuffisante et constate que peu est consacré à l’enseignement supérieur.
« Tout nouveau réinvestissement est bienvenu. Par contre, cela ne compense pas tout ce qui a été coupé au cours des dernières années. La croissance des dépenses du gouvernement en matière d’éducation (3 %) couvre à peine les coûts de fonctionnement. De plus, tout le mal qui a été fait par les politiques d’austérité n’est pas entièrement réparable, même avec ces nouveaux millions », soutient la présidente de la FNEEQ-CSN, Caroline Senneville.

Seulement dans les universités, les budgets ont baissé de 5 %, soit 700 millions de dollars depuis 2012 alors que le nombre d’étudiants a grimpé de 10 %. Dans le réseau collégial, ce sont 150 millions qui ont été retirés des coffres depuis 2011. Et dans les commissions scolaires, plus d’un milliard a disparu au cours des six dernières années.

« Alors que le gouvernement soutient que l’éducation est une priorité, en plus d’avoir récemment scindé son ministère en deux pour accorder une place distincte à l’enseignement supérieur, les mots cégeps et universités apparaissent à peine dans ce budget. Le seul moment où on met l’accent sur ceux-ci, c’est pour parler d’adéquation formation-emploi. Où est donc l’importance de l’apprentissage et de l’épanouissement ? Par ailleurs, les 13 millions visant à favoriser la mobilité des étudiants québécois sont bien maigres pour assurer une pérennité des cégeps en région », conclut Caroline Senneville.

La FNEEQ-CSN prend acte des ajustements au Conseil des ministres

La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) prend acte des ajustements auxquels le premier ministre a procédé en fin de journée hier, à la suite de l’annonce concernant l’état de santé du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Pierre Moreau.

« Dans un premier temps, nous souhaitons un prompt rétablissement à M. Moreau », indique Mme Caroline Senneville. la présidente de la FNEEQ-CSN.

« Dans un deuxième temps, nous tenons à signaler que nous accueillons favorablement le fait que l’on redonne sa place à l’enseignement supérieur en nommant Mme Hélène David à titre de ministre responsable de l’Enseignement supérieur. Cependant, nous aurions aimé que le volet recherche y soit rapatrié », affirme Mme Senneville. Quant à la nomination de M. Sébastien Proulx à titre de ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, la fédération ne doute pas qu’il aura fort à faire avec tous les dossiers qui sont en cours, d’autant qu’il demeure titulaire du ministère de la Famille.

« Nous solliciterons la tenue d’une rencontre dans les plus brefs délais tant avec avec M. Proulx qu’avec Mme David. Nous aurons à collaborer sur plusieurs dossiers et nous aimerions connaître leur vision et leur faire part de la nôtre », conclut Mme Senneville.

À la veille du dépôt du budget, la FNEEQ-CSN espère que le gouvernement et les deux nouveaux ministres en titre sauront traduire la nécessité de faire de l’éducation une priorité nationale pour le gouvernement du Québec.

À propos

La FNEEQ-CSN regroupe quelque 34 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation syndicale la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

Les profs de cégep affiliés à la CSN entérinent l’entente de principe

Les 16 000 profs de cégep syndiqués à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) se sont prononcés en faveur de l’entente de principe négociée par le Front commun en décembre dernier. Au terme d’une consultation des 46 syndicats présents dans les cégeps du Québec, marquée par une forte participation, les membres ont également ratifié l’entente de principe intervenue à leur table sectorielle de négociation. Mais la fédération prévient que les textes de la convention collective ne seront signés que lorsqu’ils seront conformes aux échanges intervenus à la table de négociation.

« Au terme d’une longue lutte marquée par une très forte mobilisation et l’exercice de notre droit de grève, les enseignantes et les enseignants des établissements collégiaux sont parvenus, en solidarité avec les autres composantes du Front commun, à forcer le gouvernement à mettre de côté les paramètres financiers dans lesquels il voulait nous engloutir, indique la présidente de la FNEEQ-CSN, Caroline Senneville. Au début de cette négociation, le gouvernement ne parlait que d’efficience et d’optimisation, sans égard aux pratiques développées par le réseau collégial depuis plus de 40 ans. Nous sommes parvenus à bloquer l’ensemble des reculs qu’il voulait nous imposer, et ce, afin que les étudiantes et les étudiants puissent continuer de recevoir une éducation collégiale de qualité. »

Pour la première fois depuis la mise en place du programme d’équité salariale, les enseignants de cégep, à l’instar d’autres catégories d’emploi mixtes, ont été évalués et rangés selon la valeur réelle de leur emploi. « Après plusieurs années de mobilisation et de négociation, le Conseil du trésor a enfin reconnu notre appartenance à l’enseignement supérieur, ajoute Nicole Lefebvre, vice-présidente de la fédération. Cette reconnaissance s’accompagne d’un investissement de 80 millions dans la structure salariale des enseignants. Cette victoire, nous la devons aussi au Front commun et à la CSN qui ont su porter cette demande jusqu’à la dernière étape de la négociation. »

Les porte-parole de la FNEEQ-CSN se réjouissent également d’avoir su convaincre le gouvernement d’injecter 10 millions pour soutenir les étudiants en situation de handicap. La fédération veillera à ce que les directions d’établissements collégiaux injectent ces ressources pour soutenir les enseignants dans l’accompagnement de ces étudiants en difficulté. La présidente de la FNEEQ-CSN prévient toutefois le gouvernement que les conventions collectives ne seront pas signées tant que les textes ne représenteront pas les termes de l’entente convenue en décembre. « Le gouvernement ne peut modifier, à l’étape de l’écriture des textes de la convention, les paramètres sur lesquels nous nous sommes entendus, affirme Caroline Senneville. Jamais le Conseil du trésor n’a évoqué une quelconque volonté de diviser les paramètres salariaux de telle sorte que des groupes de travailleurs ayant des clauses de parité soient privés de l’ensemble des augmentations salariales négociées par le Front commun. Nous comptons des milliers d’enseignants dans le réseau universitaire et dans des établissements d’enseignement privés qui ont ces clauses dans leur convention collective, et ce, depuis des dizaines d’années. Il n’est pas question pour nous de les laisser tomber. »

À propos
La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) regroupe près de 35 000 membres dans les cégeps, les universités et les établissements d’enseignement privés des ordres secondaire et collégial. Elle est l’organisation la plus représentative de l’enseignement supérieur au Québec.

La CSN craint pour l’équité entre les différents bénéficiaires

La CSN souscrit à l’orientation du projet de loi 75 qui obligera uniquement les régimes de retraite en difficulté dans le secteur universitaire à restructurer leur service passé. Elle entretient toutefois des préoccupations concernant l’équité entre les cotisants, puisque dorénavant tous les bénéficiaires devront assumer leur part des coûts du régime sans pour autant avoir accès aux mêmes bénéfices.

« La CSN souhaitait que la restructuration du régime passé soit une mesure exceptionnelle et ciblée, et nous sommes satisfaits que le gouvernement l’ait vu ainsi. La remise en cause des droits acquis pour tous les régimes, que ce soit par la réduction des rentes promises ou par la suppression de l’indexation automatique des rentes de retraite, aurait fortement ébranlé la confiance des travailleuses et des travailleurs envers le gouvernement et envers le processus de négociation », a expliqué la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque.

Les régimes de retraite font partie intégrante des conditions de travail et des éléments négociables d’une convention collective, a-t-elle aussi rappelé. « Il était primordial de s’assurer que les travailleuses et travailleurs gardent confiance dans ce processus. »

Problèmes d’équité
La CSN s’inquiète du fait que tous les bénéficiaires devront assumer leur part des coûts pour les régimes, alors que certains d’entre eux pourraient ne pas pouvoir profiter des gains.

« Il faut bien cerner les différences entre les groupes : un professeur à temps plein, par exemple, n’a pas le même profil de carrière qu’un chargé de cours. Il est de plus important d’éviter de transférer vers certains groupes des coûts dont ils ne sont pas responsables. Une analyse sérieuse du régime et de ses bénéfices doit être faite », a enchaîné Francine Lévesque.

La CSN demande enfin au gouvernement de ne pas s’engager dans la voie du partage des déficits futurs à parts égales entre les participants et l’employeur. « Cette orientation a été adoptée dans le projet de loi sur les régimes de retraite du secteur municipal, qui pose de grandes difficultés depuis son adoption et qui est même carrément inapplicable dans la majorité des régimes », a plaidé Francine Lévesque.

Le gouvernement devrait s’inspirer bien davantage de la méthode de financement adoptée dans le cas des régimes du secteur privé, qui ont fait l’objet de travaux réalisés de façon conjointe par les représentants des organisations syndicales et patronales, sous l’égide du Comité consultatif du travail et de la main-d’œuvre (CCTM), estime en outre la CSN. « Le projet de loi 57 a fait l’objet de travaux sérieux testés par plusieurs intervenants, et les conclusions sont toutes très positives », a conclu Francine Lévesque.

À propos
La CSN est composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Les Journées de la persévérance scolaire, l’affaire de tous!

La CSN est fière de souligner les Journées de la persévérance scolaire (JPS) au Québec qui débutent aujourd’hui et qui se terminent vendredi prochain.

« Pour nous, l’éducation est une priorité et la réussite scolaire de nos enfants doit être au cœur de nos préoccupations. Cette réussite passe non seulement par les élèves et les enseignants, mais aussi par les parents, le personnel de soutien et l’ensemble de la communauté. Garder nos enfants mobilisés et motivés pour éviter le décrochage scolaire est bénéfique pour tous », souligne la vice-présidente de la CSN, Véronique De Sève.

Comme le mentionnent les Journées de la persévérance scolaire, tout le monde connaît un héros ou une héroïne qui a fait la différence dans son parcours scolaire. Nous invitons donc le nouveau ministre de l’Éducation à jouer son rôle de superhéros pour que nos enfants puissent devenir des citoyennes et des citoyens instruits, intelligents, compétents et motivés.

L’apport du gouvernement

Bien que le gouvernement du Québec demeure un acteur clé de la persévérance scolaire, nous aimerions voir plus de volonté de sa part pour la soutenir, plutôt que de le voir s’acharner à imposer des compressions budgétaires et des réformes de structures qui nuiront au développement des élèves.

« Les commissions scolaires ont subi des compressions de plus d’un milliard de dollars depuis six ans et présentement, le ministre tente de nous faire avaler le projet de loi 86 qui risque de diminuer les ressources aux élèves. De plus, de nombreux organismes de lutte au décrochage scolaire au Québec ont vu leur budget grandement amputé depuis, notamment, l’abolition des Conférences régionales des élus (CRÉ), des Centres locaux de développement (CLD) et du programme Réunir Réussir (R2) », dénonce Véronique De Sève.

Les effets du décrochage scolaire coûteraient annuellement 1,9 milliard de dollars : il est grand temps que le gouvernement réinvestisse !

À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) est une organisation syndicale composée de près de 2000 syndicats et regroupe plus de 325 000 travailleurs et travailleuses. Trois de ces huit fédérations sont présentes dans le réseau scolaire et l’enseignement supérieur : la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), la Fédération des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) et la Fédération des professionnèles (FP-CSN).

Taxer le savoir, c’est financer l’ignorance !

Nous apprenons que le gouvernement libéral poursuivrait son œuvre de démolition de l’enseignement universitaire en imposant de nouvelles compressions.

« L’augmentation des droits de scolarité pour les étudiantes et les étudiants internationaux repose sur une marchandisation du savoir et sur une logique du financement de notre accessibilité à l’enseignement supérieur grâce à l’augmentation de la tarification. Belle logique ! » s’insurge Sylvain Marois, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), responsable du regroupement université.

Lors du congrès de la FNEEQ-CSN tenu en mai 2015, les personnes déléguées ont d’ailleurs adopté une proposition afin de s’opposer à la libéralisation des droits de scolarité et à ce que les droits de scolarité des étudiantes et des étudiants internationaux deviennent une source de financement permettant le désengagement de l’État dans le financement de l’enseignement supérieur.

Pour la FNEEQ-CSN, le gouvernement ne devrait pas aller de l’avant avec cette proposition simpliste. Il devrait plutôt s’engager à faire de l’éducation une véritable priorité nationale.

« S’il souhaite réfléchir à la question des droits de scolarité des étudiantes et des étudiants internationaux, il doit le faire de façon globale, en tenant compte de l’accueil et de l’intégration de ces étudiants. Le gouvernement doit également tenir compte de ses politiques d’immigration, dans le respect de la diversité culturelle et des capacités d’encadrement du personnel enseignant. Il ne doit pas financer les conséquences de ses politiques d’austérité sur le dos des rêves de jeunes femmes et de jeunes hommes venus d’ailleurs », indique madame Caroline Senneville, présidente de la FNEEQ.

Des luttes sociales et syndicales en 2016, prédit la CSN

Si la lutte à l’austérité du gouvernement Couillard, dans laquelle s’est inscrite la négociation du Front commun, et la fin du régime Harper ont marqué l’année 2015 sur le front social et politique, celle qui commence sera sans aucun doute sous le signe de la mobilisation pour préserver des acquis sociaux et pour l’amélioration des conditions de travail touchant des milliers de travailleuses et de travailleurs du secteur privé, prévoit la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Voyez la vidéo avec Jacques Létourneau. À cet égard, près de 400 syndicats ou sections affiliés à la CSN verront leurs conventions collectives venir à échéance cette annéeet devront donc négocier leurs conditions de travail et de salaires. En outre, plusieurs autres syndicats poursuivront la négociation déjà entreprise en 2015. Parmi ces syndicats, deux ont entrepris une grève générale pour faire débloquer leur négociation respective : celui des 30 travailleuses de la Villa Saint-Alexis, un centre d’hébergement privé du Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui a déclenché un arrêt de travail le 14 novembre dernier principalement pour améliorer le salaire de ses membres, dont plusieurs ne gagnent que 10,77 $ l’heure ; et, depuis le 27 octobre, celui des 24 employé-es de l’Hôtel-Motel La Caravelle, à Baie-Comeau, en butte à un employeur qui cherche à leur imposer des conditions de travail inférieures aux normes minimales et qui s’adresse à eux en anglais. En outre, la CSN a aussi dénoncé la Librairie Martin, de Joliette, qui a mis ses 14 employé-es en lock-out la veille de Noël, alors qu’il avait été convenu avec l’employeur de reprendre les négociations au retour des Fêtes.

En 2015, la lutte des membres de trois syndicats a pris fin d’une façon abrupte par la fermeture des supermarchés Loblaw et Maxi en Abitibi-Témiscamingue. Ces travailleuses et ces travailleurs étaient en lock-out, dont le plus ancien remontait à 2012. Par ailleurs, les 406 anciens travailleurs d’Olymel à Saint-Simon ont vu leur détermination porter ses fruits, lorsque la Cour supérieure leur a donné raison après près de huit ans d’attente : l’employeur doit respecter la convention collective et leur verser des indemnités. Une rare bonne nouvelle dans le secteur manufacturier, la CSN tient à souligner le début des travaux de conversion du porte-conteneurs Astérix en navire de ravitaillement militaire, qui maintient quelques centaines d’emplois à Lévis. Le syndicat affilié à la CSN, de concert avec la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN) et le Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN), n’avait cessé de dénoncer le traitement inéquitable dans l’octroi des contrats par le gouvernement conservateur à l’endroit du plus grand chantier naval au Canada.

2015 : une mobilisation sans précédent

« Au cours de la dernière année, aux côtés de leurs alliés des autres organisations progressistes, les membres de la CSN ont été sur la ligne de front contre les politiques d’austérité, a rappelé Jacques Létourneau. Cette mobilisation, qui avait commencé en septembre 2014, s’est poursuivie jusqu’à la fin de l’année 2015 avec la négociation du Front commun pour le renouvellement des conventions collectives des 540 000 travailleuses et travailleurs du secteur public québécois. »

Intervenue en décembre entre le Front commun et le gouvernement Couillard, l’entente de principe ainsi que celles survenues aux différentes tables de négociation sectorielles seront soumises aux membres réunis dans leurs assemblées générales locales au cours des prochaines semaines. « La négociation du secteur public à la table centrale a été menée d’un bout à l’autre par le Front commun. Nous avons estimé avoir été au bout du processus qui a abouti à l’accord de principe, a mentionné le président de la CSN. Le fin mot appartient aux membres et, peu importe l’issue des consultations, la CSN continuera de les appuyer. »

Des moments forts ont marqué les derniers mois : les quatre journées de débrayage du Front commun CSN-FTQ-SISP, dont la plus importante grève dans l’histoire du Québec, le 9 décembre, la manifestation syndicale du 3 octobre qui a réuni plus de 150 000 travailleuses et travailleurs du secteur public à Montréal et les mobilisations contre l’austérité le 1er mai qui ont secoué toutes les régions du Québec.

« Parmi les choses à retenir de 2015, il y a certainement la reconnaissance par le gouvernement Couillard de l’impact de ses mesures austères sur les programmes sociaux et les services à la population, a poursuivi Jacques Létourneau. Le mérite de ce changement revient à la formidable mobilisation qui a mis en lumière tous les effets de ses politiques restrictives. D’ailleurs, les sondages ont démontré que la population ne suivait absolument pas les libéraux à cet égard. »

Mobilisation permanente

Selon la CSN, le mouvement progressiste québécois est dans un état de mobilisation permanente depuis les 16 derniers mois du fait de l’opération de sabotage de l’État social par les libéraux, sans mandat ni adhésion populaire. Ce faisant, le gouvernement libéral cherche à ratatiner le rôle de l’État et à mettre fin à tous les acquis sociaux qui nous caractérisent comme société québécoise afin de nous ramener au même niveau que les autres provinces canadiennes. Il a aussi porté atteinte aux programmes de développement régional et de création d’emplois, un non-sens, selon la CSN.

La CSN estime que le prochain budget Leitao sera un moment phare de la mobilisation contre l’austérité en 2016. Les semaines précédant la présentation du budget seront une occasion de rappeler au gouvernement Couillard qu’un changement de cap s’impose. « À tous les niveaux, les acteurs sociaux et syndicaux qui ont à cœur le rôle que joue l’État au Québec depuis la Révolution tranquille doivent maintenir la pression sur lui. Nous poursuivrons ce combat aux côtés de nos alliés progressistes », a mentionné le président de la CSN

La lutte devra donc se poursuivre pour les stopper, d’autant que le gouvernement dispose des moyens pour mettre fin à ces compressions. Les dernières données sur l’état des finances publiques rapportent en effet que Québec a obtenu un surplus budgétaire quatre fois plus élevé que celui d’il y a deux ans. Ainsi, pour les six premiers mois de 2015, ce surplus s’affichait à 2,6 milliards de dollars, avant le versement au Fonds des générations, contre quelque 600 millions de dollars en 2013.

« L’action du gouvernement Couillard depuis 2014 enfonce davantage le Québec dans un déficit social qui diminue la qualité de vie des citoyens et des familles et qui causera un tort considérable aux générations futures, a exprimé le président de la CSN. Le projet de loi 20 sur les frais accessoires, en totale contravention de la Loi canadienne sur la santé, et la réduction de la couverture du panier de services médicaux couverts par le régime public, qui s’ajoutent à des années de sous-financement, sont insensés. Il n’y a pas d’autre mot. »

Le gouvernement semble aussi ressentir une profonde aversion pour les services de garde subventionnés frappés une fois de plus par une mesure aberrante, soit un financement global basé sur les CPE qui présentent les coûts les moins élevés, sans égard aux réalités de chacun. Après la hausse de la contribution parentale, la compression de 74 millions de dollars cette année et la coupe à venir de 120 millions l’an prochain, ce nouveau mode de financement à la baisse représente une autre mesure qui nuira considérablement aux familles et, au premier chef, aux femmes.

Le projet de loi 70 visant les prestataires d’aide sociale, et qui abolit Emploi-Québec, est un autre pan des mesures d’austérité qui visent les plus démunis et qui affaibliront les politiques de création d’emplois dans les régions.

Ces dossiers, en plus de celui du projet de privatisation de la SAQ, une société d’État qui permet au Québec de bénéficier d’une expertise incomparable tout en versant de substantiels dividendes qui profitent à l’État, sont au nombre des priorités pour l’année qui débute. En outre, la CSN poursuivra son action visant à accroître la protection des non-syndiqués par la syndicalisation ainsi que par la bonification de la loi sur les normes du travail et le rehaussement du salaire minimum. Jacques Létourneau : « Nous comptons aussi participer activement à la mise en place de la nouvelle Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail afin de s’assurer que les droits des travailleuses et des travailleurs ne sont pas compromis par cette importante réforme administrative du PLQ. »

Déjà durement éprouvés par l’adoption de la loi 15 sur les régimes de retraite, dont la CSN conteste la constitutionnalité, les employés municipaux sont encore une fois menacés par le pacte fiscal qui accordera plus de pouvoirs aux municipalités. La CSN entend défendre ardemment le droit fondamental de négocier de ses 6300 membres dans le secteur municipal et de ses 4600 membres dans le secteur du transport. Une tournée d’information et de mobilisation à travers le Québec est déjà en cours et qui se poursuivra en 2016.

Changement de garde au fédéral

À Ottawa, le nouveau gouvernement de Justin Trudeau répondra-t-il aux attentes suscitées par ses engagements, lors de la dernière campagne électorale ? « Ce changement de garde au fédéral est l’une des très rares bonnes nouvelles de 2015, a reconnu Jacques Létourneau. Le régime Harper a fait mal à la démocratie. Il était plus que temps de se débarrasser de lui. » La CSN a donné une bonne note de départ à ce gouvernement avec le retrait de deux lois antisyndicales (C-525 et C-377) et la formation de son nouveau cabinet établissant la parité entre les hommes et les femmes. « Nous ne manquerons aucune occasion de lui rappeler ses engagements de rétablir le financement de Radio-Canada pour assurer sa pérennité, et d’annuler la réforme du régime d’assurance-emploi de 2012 ainsi que celle visant les fonds de travailleurs. » À propos

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) représente quelque 325 000 travailleuses et travailleurs œuvrant dans tous les secteurs d’activité et regroupés dans plus de 2000 syndicats.

Le regroupement cégep de la FNEEQ recommande l’entente de principe de table centrale

Réuni-es en regroupement cégep lundi dernier, les délégué-es des syndicats membres de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN) ont voté à majorité la recommandation de l’entente de principe intervenue entre le Conseil du trésor et le Front commun. Pour Nicole Lefebvre, vice-présidente de la FNEEQ-CSN, les délégué-es ont jugé l’entente de principe satisfaisante dans la conjoncture actuelle. «Les délégué-es se sont prononcés hier sur l’entente de principe. Le regroupement a jugé l’entente satisfaisante pour les profs de cégep. C’est maintenant au tour des assemblées générales de se prononcer.» affirme-t-elle. Le retour des consultations des assemblées générales aura lieu le 6 février 2016.

Le Front commun fait des gains significatifs pour les travailleuses et les travailleurs du secteur public

Les porte-parole du Front commun ont présenté aujourd’hui le contenu de l’entente de principe intervenue auprès du Conseil du trésor à la suite d’un blitz de négociation cette semaine. Cet accord sera recommandé aux instances des organisations membres du Front commun pour consultations en assemblées générales au cours des prochaines semaines.

« Tout au long de cette négociation, le Front commun a fait valoir deux priorités, a rappelé le président de la CSN, Jacques Létourneau : stopper l’appauvrissement des salariés du secteur public et mettre fin au retard salarial avec les autres travailleurs québécois. Globalement, on parle d’une enveloppe de 10,25 % en 5 ans, ce n’est pas rien! Nous avons bien sûr fait des compromis, mais nous avons surtout forcé le gouvernement à sortir de son cadre financier initial. C’est l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du secteur public qui en sortent gagnant! » Le règlement salarial prévoit un montant forfaitaire de 1 % en 2015 et des augmentations salariales de 1,5 % en 2016, 1,75 % en 2017 et 2 % en 2018. En 2019, les travailleuses et les travailleurs obtiendront une hausse salariale moyenne de 2,4 %, en raison de l’entente sur les relativités salariales.

C’est plus de 90 % des emplois qui auront une majoration de plus de 2 % grâce à cette restructuration salariale, et ce, dès le 2 avril 2019. Un montant forfaitaire supplémentaire de 0,5 %, applicable à tous, a également été obtenu. Les gains en rémunération obtenus aux tables sectorielles représentent, quant à eux, 1,1 % de la masse salariale. « Au cours des dernières semaines, le gouvernement nous a clairement fait comprendre qu’aucune entente ne serait possible sans un mouvement de notre part quant à l’âge de la retraite et qu’il prendrait les mesures nécessaires si nous nous y opposions, a indiqué Lucie Martineau, porte-parole du SISP. On sait lire entre les lignes. Nous avons donc travaillé à minimiser les impacts par la voie de la négociation. L’âge de la retraite sans pénalité actuarielle passera à 61 ans en 2019 seulement, mais ceux et celles ayant 30 années de service pourront quitter dès 60 ans sans pénalité. Pour ceux qui auraient accumulé 30 années de service s’ils avaient travaillé jusqu’à 60 ans, mais qui voudraient quitter avant, le nombre d’années de pénalité sera appliqué sur la base du 60 ans, et non pas 61 ans. »

Quant à la pénalité actuarielle, elle passera à 6 % en 2020. « Il ne s’agit pas d’une concession, précise Lucie Martineau. C’est le taux qui correspond à l’équilibre entre les salariés prenant une retraite anticipée et les autres cotisants. Les chiffres fournis par la CARRA nous l’ont démontré : à 4 %, les salariés prenant une retraite anticipée étaient “financés” par les autres salariés. Il y avait clairement un déséquilibre. » « On n’aime jamais présenter la préservation d’acquis comme un gain, mais quand on regarde l’ampleur des concessions qui étaient demandées par le gouvernement au début de cette négociation, on doit se rendre à l’évidence, souligne le président de la FTQ, Daniel Boyer. Les reculs demandés par le gouvernement, et ce, à l’ensemble des tables de négociation, étaient démesurés. Il voulait revoir les ratios maître-élèves, les règles de pondération pour les élèves en difficulté ainsi que les règles de dépassement de groupe en milieu scolaire, il voulait abolir le temps supplémentaire au cours d’une journée de travail, établir des horaires sur 6 jours par semaine, multiplier les horaires atypiques, forcer les gens à aller travailler à des centaines de kilomètres de leur lieu de travail actuel, multiplier le recours à la sous-traitance, restreindre l’accès aux vacances et aux congés, en plus de restreindre l’accès à l’assurance-invalidité. Afin de faciliter les restructurations impopulaires qu’il impose à nos réseaux publics, il voulait permettre aux employeurs de pouvoir forcer les salariés du secteur public à travailler quand ces premiers le veulent, comment ils veulent et où ils veulent. En bref, une vision de leurs employés comme des pions interchangeables, sans aucun respect de leur autonomie professionnelle. Ces changements auraient gravement porté atteinte à la qualité et à l’accessibilité à nos services publics.

La mobilisation historique des membres du Front commun, dans toutes les régions du Québec, a réussi à bloquer cette tentative de destruction de nos services publics. » Cette entente de principe, qui sera soumise au cours des prochaines semaines à l’ensemble des assemblées générales des syndicats pour adoption, ne signifie pas que la lutte à l’austérité prendra fin, préviennent les dirigeants syndicaux. « Depuis son élection, le gouvernement libéral s’acharne à couper dans tous nos services publics afin de pouvoir allouer des baisses d’impôts aux entreprises et aux mieux nantis de notre société. Les impacts de ces compressions budgétaires se font de plus en plus sentir auprès de la population. Nous continuerons à mettre tout en œuvre afin de préserver nos services publics contre un tel démantèlement », de conclure les porte-parole du Front commun.
À propos
Le Front commun regroupe le Secrétariat intersyndical des services publics (SISP, formé de la CSQ, du SFPQ et de l’APTS), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Ensemble, ces organisations représentent plus de 400 000 travailleuses et travailleurs des réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la fonction publique du Québec. Les conventions collectives du secteur public étaient échues depuis le 31 mars 2015.