Projet de loi 15 – Pourquoi il faut s’opposer

(Bulletin Vraiment public no4 octobre 2023)

 

L’OPPOSITION S’ORGANISE

La CSN est loin d’être la seule à rejeter la réforme Dubé et le projet de loi 15. Elle est présentement engagée au sein de diverses coalitions réunissant non seulement les organisations syndicales, mais aussi les organismes communautaires, les regroupements de médecins et de cadres, les organisations de la société civile, les chercheurs et les élu-es de différents paliers pour contrer les visées de la CAQ en santé et services sociaux. La CSN vous invite à participer en grand nombre à une manifestation contre les horreurs de la CAQ, organisée par la Coalition Main Rouge. Plusieurs initiatives sont en branle. RESTEZ À L’AFFÛT ! 

 

La santé, un enjeu global

Pour mesurer la santé des Québécoises et des Québécois, les tableaux de bord chiffrés ont leurs limites. La réforme Dubé minimise l’impact des déterminants sociaux de la santé de la population. 

Avoir un logement convenable et un revenu décent, pouvoir s’alimenter sainement, vivre et travailler dans un environnement sain et sécuritaire et être adéquatement éduqué en matière de santé ne sont que quelques exemples des nombreux déterminants sociaux ayant un impact décisif sur la santé de la population.

Réforme Dubé, une attaque contre les femmes

Peu nombreuses aux commandes, ce sont majoritairement les femmes qui feront les frais de la réforme Dubé. Une réalité complètement occultée par le gouvernement. 

Elles subiront la réforme comme membres du personnel, à 80 % féminin. Les travailleuses verront encore une fois leur environnement de travail bouleversé et les centres de décision s’éloigner encore plus de leur réalité quotidienne. 

Elles continueront de soutenir à bout de bras les soins et les services, à coups d’heures supplémentaires et sans voir la moindre diminution de leur charge de travail ni aucune amélioration en matière d’accessibilité pour les patientes et patientes. Le constat est le même dans les organismes communautaires, où les femmes devront encore se battre pour conserver leur peu d’autonomie et pour obtenir un financement adéquat. 

Elles subiront aussi la réforme comme proche aidante, car ce sont surtout les femmes qui prennent soin de leurs proches, palliant une fois de plus les manques de l’État. Comme elles n’ont pas le luxe des services offerts au privé, ce sont aussi elles qui prendront soin de leurs parents et de leurs enfants, souvent au détriment de leur carrière.

Enfin, la réforme touche les femmes jusque dans leur façon d’aborder la grossesse, et se voit dénoncée tant par les sages-femmes que par les organismes communautaires d’accompagnement à l’interruption de grossesse. 

La santé et les services sociaux reposent, depuis toujours, sur le travail des femmes. Reste maintenant à voir quelle place le gouvernement leur réserve au sein de cette équipe de « top-guns » qu’il placera à la tête de l’agence Santé-Québec.

 

Décentralisation en Alberta

Il y a une quinzaine d’années, l’Alberta fusionnait tous les établissements de santé et de services sociaux au sein d’une seule agence de gestion pour toute la province. Au moment où Christian Dubé et la CAQ envisagent de reproduire le même modèle au Québec, voilà que l’Alberta fait marche arrière ! 

En effet, le gouvernement albertain prépare une nouvelle réforme qu’il compte présenter dès cet automne. Parmi ses objectifs : redonner plus d’autonomie aux établissements, décentraliser la gestion du réseau public et insuffler plus de démocratie, de transparence et d’imputabilité dans la prise de décision.

 

Le privé, une bonne idée ?

Les établissements publics se tournent de plus en plus vers le secteur privé pour sous-traiter des activités, et ce, même en chirurgie. Une enquête de Radio-Canada a démontré cet été que six établissements publics prévoient ainsi de sous-traiter 185 000 chirurgies de la cataracte. Or, l’enquête révèle que le groupe Vision/Lasik MD y est allé d’une soumission sous le prix coûtant, pratique qu’a dénoncée l’Association des médecins ophtalmologistes du Québec. 

Lorsqu’on traite les soins de santé comme une marchandise , il ne faut pas s’étonner que les entreprises l’abordent de la même manière. 

Elles peuvent ainsi tenter de diversifier leurs sources de profits, notamment en proposant à sa clientèle des lentilles plus sophistiquées que celles couvertes par l’assurance maladie, sans que ce ne soit requis médicalement. 

On sait que les grandes entreprises peuvent être tentées d’offrir des prix imbattables dans le but précis d’éliminer leur concurrence et de profiter ensuite d’une mainmise complète sur le marché. 

 

Pénurie de main-d’œuvre – fatalité ou défi ?

C’est la question qu’a posé le Protecteur du citoyen, Marc-André Dowd en présentant son rapport annuel le 21 septembre dernier. En santé et services sociaux, il relève de nombreux manquements et constate que le réseau public doit en faire davantage pour assurer à toutes et à tous les soins et services auxquels ils ont droit. 

Parmi ses constats les plus marquants, notons 4000 patientes et patients en attente d’une place en CHSLD, ainsi que l’exode particulièrement marqué du personnel en protection de la jeunesse, les intervenantes et intervenants étant soumis à une charge de travail trop lourde. Cette réalité a pu affecter la qualité des services aux enfants.

 

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Déménagement de la SAQ à Victoriaville : les employé-es sont contre 

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) apporte son soutien à la ville de Victoriaville, qui tente par tous les moyens de contrer le déménagement de la succursale située dans son centre-ville.

Le syndicat, qui représente les employé-es de la succursale visée, estime qu’en voulant quitter le centre-ville, la direction de la SAQ néglige une large part de sa mission socio-économique.

« Ce sont plein de commerces du centre-ville de Victoriaville, notamment des restaurants “apportez votre vin”, qui sont directement menacés de fermeture », déplore la présidente du SEMB-SAQ–CSN, Lisa Courtemanche. « Ce sont des centaines de travailleuses et des travailleurs qui perdront leur emploi en raison de l’entêtement comptable de la direction de la SAQ. Nous demandons à notre employeur d’écouter la ville de Victoriaville, sa communauté d’affaires et l’ensemble de ses citoyennes et de ses citoyens afin de maintenir la présence de la SAQ au centre-ville, afin de continuer à y jouer un rôle attractif et contribuer à son essor, comme le veulent ses employé-es. »

Il y a une dizaine d’années, les employé-es de la SAQ du centre-ville de Trois-Rivières s’étaient joints à la communauté pour empêcher la société d’État de fermer leur succursale, laquelle est toujours ouverte, rappelle le président du Conseil central du Cœur du Québec de la CSN, Pascal Bastarache.

« Quand l’administration municipale, les gens d’affaires et la communauté implorent une entreprise publique de ne pas contrecarrer ses objectifs en matière de développement urbain, on doit les écouter. Que la SAQ veuille ouvrir une nouvelle succursale, on applaudit, mais qu’elle maintienne sa succursale du centre-ville », affirme Pascal Bastarache.

Le syndicat souligne qu’il sera des plus vigilants, à la table de négociation, quant aux questions entourant le maintien des succursales sur l’ensemble du territoire québécois. Dans le cadre des négociations avec ses employé-es, la direction de la SAQ demande notamment de pouvoir faciliter la fermeture de succursales.

Le SEMB-SAQ–CSN représente les 5500 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Le Conseil central du Cœur du Québec regroupe 16 500 travailleurs et travailleuses du Centre-du-Québec et de la Mauricie. Forte de 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Deux ans de démolition en santé et sécurité du travail

À l’occasion du deuxième anniversaire de l’entrée en vigueur de la Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, des travailleuses et des travailleurs se sont rassemblés devant les bureaux de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) à Montréal. Encore aujourd’hui, on continue de dénoncer les effets d’une réforme que le mouvement syndical et populaire rejetaient unanimement en 2021.

« Deux ans après l’entrée en vigueur de la réforme, on attend toujours les améliorations promises en prévention. Malgré le régime intérimaire en vigueur depuis 18 mois, ce qu’on constate sur le terrain dans les milieux de travail, c’est que la mise en œuvre de ce régime est fastidieuse pour enfin permettre l’application des obligations minimes que la loi prévoit. Minimalement, le principe du futur règlement sur les mécanismes de participation et de prévention vient tout juste d’être adopté par le CA de la CNESST. Tous ces délais nous démontrent clairement qu’il faut rester mobilisés afin de maintenir la pression sur les employeurs, la CNESST et le conseil des ministres, pour que nos milieux aient des mécanismes pour vraiment protéger tout le monde », souligne David Bergeron-Cyr, vice-président et responsable de la santé et de la sécurité du travail pour la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

« Depuis toujours, les travailleurs et les travailleuses du Québec doivent se battre pour avoir accès aux mécanismes de prévention dans leurs milieux de travail, sans grand soutien de la CNESST pour faire respecter la loi, et la réforme n’a rien amélioré. Même dans les milieux hautement syndiqués, on a de la difficulté à faire de la prévention. Imaginez quand il s’agit de milieu non syndiqué ou de travailleurs étrangers temporaires ! C’est presque impossible d’être proactif en santé et sécurité et de faire pression sur les employeurs pour exiger des changements. Il est grand temps que le gouvernement et la CNESST mettent la volonté nécessaire pour protéger l’ensemble des travailleurs et des travailleuses du Québec. Il faut plus que jamais se mobiliser dans un contexte où le nombre de lésions professionnelles ne fait qu’augmenter, et que la réforme ouvre la porte à des reculs au niveau de la réadaptation de celles et ceux qui en sont victimes », ajoute Denis Bolduc, secrétaire général de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).

« C’est un triste anniversaire que nous soulignons, soit le jour de l’entrée en vigueur d’une réforme, sur laquelle nous fondions tant d’attentes et qui, au final, a fait reculer les droits d’un grand nombre de travailleuses et des travailleurs, en plus de menacer des acquis, tant en ce qui concerne la prévention et la réparation des lésions professionnelles. Nous restons toutefois mobilisés pour défendre ces droits. Maintenant que tous les milieux de travail ont des obligations en santé et sécurité, nous invitons tous les travailleurs et toutes les travailleuses à les investir et revendiquer leurs droits. La meilleure prévention passe par la participation réelle des salarié-es dans leurs milieux. Près de 160 000 lésions professionnelles et plus de 200 décès par année, et ce, année après année, c’est assez ! Il est également essentiel que la CNESST et le gouvernement bonifient substantiellement le soutien accordé aux milieux non syndiqués pour que ces travailleuses et travailleurs soient en mesure d’exercer leurs droits », renchérit Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).

« Dans les milieux non syndiqués, les employeurs ignorent systématiquement la loi et le droit des travailleuses et travailleurs d’élire leurs représentantes et représentants. Dans les entrepôts d’Amazon, par exemple, l’employeur désigne qui siège aux comités pour les travailleurs et organise des élections bidon pour le poste de responsable en santé et sécurité, entre les candidates et candidats qu’il sélectionne. Rien ne change dans l’organisation du travail et les accidents du travail se multiplient. Quand les travailleuses et travailleurs revendiquent leurs droits et dénoncent ces manœuvres, on leur répond avec des sanctions et des congédiements. On exige de la CNESST et du ministre du Travail une vraie application de la loi, des sanctions contre les employeurs qui ne la respectent pas et une protection des travailleuses et travailleurs contre les patrons qui ignorent les lois québécoises. », ajoute David Mandel du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI).

« Pour les victimes d’accidents et de maladies du travail, l’entrée en vigueur de la réforme a été une véritable catastrophe. À mesure que ces dispositions entrent en vigueur, les victimes de lésions professionnelles voient leurs droits reculer. Des travailleuses et des travailleurs accidentés ou malades subissent des menaces et des coupes de leur indemnité ou se voient imposer des retours forcés au travail, à cause de la réforme. Des victimes en assignation temporaire ne reçoivent qu’une fraction de leur salaire. Mais le pire est à venir, parce que des projets de règlement qui s’en viennent menacent gravement nos droits aux traitements et à la réadaptation. On va continuer de se mobiliser pour les droits des victimes du travail. Nous n’accepterons aucun recul et nous continuerons la lutte pour une pleine réparation des lésions professionnelles et de toutes leurs conséquences. », conclut Félix Lapan de l’Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM).

12 % du personnel de soutien scolaire fréquente les banques alimentaires

Le 1er octobre, le secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) – principal regroupement syndical d’employé-es de soutien scolaire au Québec –, dévoilait les chiffres d’un sondage déployé auprès de ses 35 000 membres au cours du dernier mois afin de mieux connaitre leurs conditions de vie économique.

« Sept mille personnes ont rempli le sondage, soit 20 % de nos membres. Et les résultats sont accablants : les employé-es de soutien scolaire vivent une grande précarité économique quotidienne et les offres salariales actuelles du gouvernement du Québec ne feront qu’aggraver cette situation », déclare Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la FEESP-CSN.

Voici les données que l’organisation syndicale juge alarmantes :

· 52 % des répondantes et des répondants affirment que leur emploi de soutien scolaire ne leur permet pas de combler leurs besoins de base mensuels comme le logement, l’alimentation, le chauffage et l’électricité ;

· 65 % des personnes répondantes sont mises à pied pendant la période estivale. De cette proportion, 39 % doivent occuper un autre emploi durant cette période afin de combler leurs besoins de base mensuels ;

· 19 % d’entre elles doivent occupent un autre emploi pendant l’année (excluant la période estivale) afin de pourvoir à leurs besoins de base mensuels ;

· 78 % déclarent vivre d’une paye à l’autre ;

· 12 % ont eu recours aux banques alimentaires dans la dernière année en raison de leur situation financière difficile ;

· Et finalement, 50 % des personnes interrogées soutiennent que dans la dernière année, elles n’ont jamais eu la capacité financière d’épargner pour des projets tels que la retraite ou les études des enfants tandis que 41 % d’entre elles ont répondu y être parfois parvenues.

« Ce que ces chiffres nous disent, c’est que les emplois en soutien scolaire sont sous-payés et extrêmement précaires. Qui veut venir travailler dans ces conditions? Et qui veut rester? On l’a vu dans les derniers mois, un autre sondage que nous avons effectué auprès des gens que nous représentons nous apprenait qu’environ 40 % d’entre eux songeaient à quitter le réseau scolaire en raison des mauvaises conditions de travail », déplore Mme Charland.

Des salaires qui, bien souvent, ne permettent pas de garder la tête hors de l’eau

Frédéric Brun, vice-président de la FEESP-CSN, rappelle que les employé-es de soutien scolaire sont parmi les moins bien payés du secteur public. « Selon les dernières données à jour du Conseil du trésor, en 2020-2021, le salaire annuel brut moyen d’un employé de soutien scolaire était de 24 284 $, tous statuts d’emploi confondus (occasionnel, temps partiel, temps plein). Si on prend certains titres d’emploi plus précis, on parle de 17 503 $ pour les éducatrices en service de garde, de 36 282 $ pour les concierges, de 27 482 $ pour les secrétaires d’école, de 23 613 $ pour un ouvrier spécialisé comme un peintre, de 7 306 $ pour les surveillants d’élèves, de 18 785 $ pour les préposé-es aux élèves handicapés, de 11 891 $ pour les aides générales de cuisine, de 40 400 $ pour les techniciens en travaux pratiques. Les chiffres le disent ; on voit bien que ce sont des emplois sous-payés, précaires, souvent à horaires brisés. Et les offres gouvernementales sur la table en ce moment ne leur permettent pas de garder la tête hors de l’eau. Au contraire, c’est comme si on voulait les forcer à garder la tête sous l’eau », s’indigne le vice-président.

Les employé-es de soutien s’appauvrissent pendant que les membres du gouvernement s’enrichissent

Le premier vice-président de la CSN, François Enault, rappelle que la semaine dernière, plus de 100 000 travailleuses et travailleurs du secteur public ainsi que des gens qui les appuient étaient dans les rues de Montréal pour signifier au gouvernement du Québec de refaire ses devoirs.

« Depuis deux semaines, la tournée de consultation sur la grève a débuté et TOUS les syndicats qui ont tenu leur vote jusqu’à maintenant se sont prononcés en faveur de la grève. Et ce matin, on voit des chiffres comme ça, qui touchent des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs qui s’appauvrissent constamment. Pendant ce temps, les membres du gouvernement continuent de s’enrichir puisqu’ils se sont voté une hausse salariale de 30 % pour un an et de seriner que les offres salariales gouvernementales couvrent l’inflation. Mais rappelons que, malgré tout ce que peuvent dire Sonia LeBel et François Legault, l’inflation prévue par le ministre des Finances est de 16,4 % pour la période de 2022 à 2027, soit 7,4 % de plus que les offres gouvernementales présentement sur la table. Et rappelons également que le gouvernement s’est privé de milliards de dollars récemment avec ses baisses d’impôts et ses chèques de 500 $ aux ménages. Quand le gouvernement le veut, il trouve l’argent dont il a besoin. La pandémie en a été une démonstration éloquente. Ce qui nous amène à poser la question suivante : est-ce que la CAQ croit aux services publics ? À voir comment ils traitent les travailleuses et les travailleurs qui les donnent, ces services publics, on en doute de plus en plus », termine M. Enault.

Réforme Drainville : jamais trop tard pour bien faire

Alors que l’étude du projet de loi 23 du ministre Drainville continue aujourd’hui à l’Assemblée nationale, la CSN réitère que, sous sa forme actuelle, il va détériorer une situation déjà précaire à plusieurs égards dans le réseau de l’éducation. En clair, cette énième réforme est vouée à l’échec et rate sa cible.   

 

Au sortir de la pandémie, le Québec s’est retrouvé avec un réseau de l’éducation fragilisé : des élèves accumulant des retards scolaires et ayant de plus en plus de besoins particuliers, des inégalités sociales et scolaires qui s’accentuent, un personnel en nombre insuffisant et à bout de souffle ainsi qu’un accroissement de la détresse psychologique et de la violence. 

 

Par son caractère centralisateur, cette réforme nous apparaît non seulement improductive à bien des égards, mais elle comporte aussi d’importantes attaques contre l’enseignement et les services éducatifs, l’autonomie des enseignantes et des enseignants et le Conseil supérieur de l’éducation. C’est pourquoi nous demandons au ministre d’abandonner son projet de loi, à l’exception de la question de la collecte de données sur le réseau. 

 

CITATIONS 

– KATIA LELIÈVRE, vice-présidente de la CSN 

 

« Le projet de loi 23 ne fait pas le travail. Nous devons travailler ensemble pour faire de l’éducation une vraie priorité nationale. Le ministre Drainville doit prendre plus de mesures concrètes pour venir à bout du manque de personnel. Il faudra continuer à parler aux syndicats pour trouver des solutions pérennes et globales afin d’assurer un meilleur avenir à nos enfants. Pour cela, il faut notamment améliorer de façon notable les conditions de travail et l’organisation du travail pour faire en sorte d’attirer et de retenir le personnel. » 

 

Pour consulter la plateforme de la CSN en éducation et en enseignement supérieur : https ://bit.ly/3EAf0PY 

 

– FRÉDÉRIC BRUN, président par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) 

 

Il n’y a absolument rien dans le projet de loi 23 qui améliorera les conditions d’apprentissage des élèves. Et ça, les employé-es de soutien le savent parce qu’ils sont les yeux, les oreilles et les bras du réseau scolaire. Ils sont partout, tout le temps. Ils connaissent mieux que quiconque les problèmes actuels et sont en mesure d’identifier des solutions concrètes. Il est encore temps pour le ministre de les consulter réellement avant d’adopter une autre réforme vouée à l’échec. 

 

– CAROLINE QUESNEL, présidente de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ–CSN). 

 

« Ce n’est pas en concentrant les pouvoirs entre les mains d’un ministre tout-puissant ou en créant un Institut d’excellence en éducation – calqué sur l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS) dont les mantras sont la performance et la rentabilité – que le gouvernement va régler les problèmes des réseaux de l’éducation. L’approche centralisatrice de la CAQ mine dangereusement la recherche, ses retombées et la diversité de ses points de vue. Elle impose également des œillères à la profession enseignante, en démantelant le Conseil supérieur de l’éducation qui offre un regard critique et pertinent, de la maternelle à l’université. »  

 

DANNY ROY, président de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) 

 

« Le projet de loi 23, dans sa mouture actuelle, brime l’autonomie universitaire et la liberté académique des professeur-es, deux conditions pourtant essentielles à l’accomplissement de la mission des établissements d’enseignement supérieur. Pire encore, ce projet de loi vient ouvrir la porte à diverses formes d’ingérence de la part du ministre et du gouvernement au niveau du contenu des programmes universitaires et de la recherche en éducation. Le ministre doit impérativement refaire ses devoirs en consultant et en impliquant concrètement les acteurs du milieu de l’enseignement supérieur. » 

 

À propos 

 

Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise et elle compte près de 80 000 membres dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement supérieur qui sont répartis dans trois fédérations. 

 

La FEESP–CSN représente près de 40 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

 

La FNEEQ–CSN regroupe quelque 35 000 professeurs, chargé-es de cours ainsi que tutrices et tuteurs, principalement en enseignement supérieur.

 

La FP–CSN représente plus de 700 professionnel-les du réseau collégial et universitaire et près de 1500 professeur-es d’université. 

Les employé-es de soutien méritent plus que des mercis!

« Le personnel de soutien dans nos écoles, nos cégeps, et nos universités joue un rôle de premier plan dans le cheminement éducatif des élèves et des étudiantes et étudiants. Ces travailleuses et ces travailleurs méritent grandement qu’on souligne leur apport essentiel aux réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, non seulement aujourd’hui, mais aussi toute l’année», lance Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN. L’organisation syndicale qui représente le plus grand nombre d’employé-es de soutien dans les établissements d’enseignement à travers le Québec tient à profiter de la Journée nationale du personnel de soutien en éducation, instaurée en 1999 par la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), pour sommer le gouvernement de reconnaître enfin à sa juste valeur le travail accompli par ces dizaines de milliers de femmes et d’hommes.

Une reconnaissance concrète et nécessaire
Les employé-es de soutien en éducation sont parmi les moins bien rémunérés des services publics. Leur salaire moyen brut se situe autour de 26 000 $ par année. Avec l’inflation galopante, les augmentations salariales sont évidemment un des éléments les plus importants des négociations actuelles. « Dans le secteur public, ce que le gouvernement met sur la table présentement, c’est 9 % sur cinq ans, alors que l’inflation a été de 6,7 %, uniquement pour l’année 2022. Avec de telles offres et selon ses propres prédictions d’inflation, à la fin de la convention proposée, les travailleuses et les travailleurs se seront appauvris d’au moins 7,4 %. Et les choses ne s’annoncent guère mieux du côté de Concordia, alors que l’Université annonce des compressions et prépare le terrain pour déposer des offres qui, assurément, ne répondront pas à la hausse fulgurante du coût de la vie. C’est inacceptable! »,  soutient Frédéric Brun, président par intérim de la Fédération des employé-es et employés de services publics (FEESP-CSN).

Une pénurie qui fait de plus en plus mal
Cette année plus que jamais, le nombre de postes d’employé-es de soutien vacants explose dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur. Pour Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur-du-Québec (CCCQ-CSN), une chose est claire : sans des améliorations notables aux conditions de travail et aux conditions salariales de ces travailleuses et de ces travailleurs essentiels au bon fonctionnement des établissements d’enseignement, la pénurie perdurera et les conséquences sur la population étudiante et sur l’ensemble du personnel s’aggraveront. « Avec les problèmes de recrutement et les nombreux départs d’employé-es d’expérience, les bris de service se multiplient. La surcharge de travail est terrible pour celles et ceux qui sont toujours en poste. Et, au bout du compte, ce sont les conditions d’apprentissage des élèves et des étudiantes et étudiants qui se dégradent. Il faut que ça change. Nous devons prendre soin de toutes ces femmes et de tous ces hommes qui sont toujours là pour soutenir nos enfants et nos jeunes dans les réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur », conclut M. Bastarache.

Qui sont-ils? Qui sont-elles?
Trop souvent dans l’ombre, les employé-es de soutien sont pourtant, la plupart du temps, les premières et les dernières personnes qui interagissent avec les élèves et les étudiants chaque jour. Les éducatrices en services de garde, les techniciens en travaux pratiques, les techniciennes en éducation spécialisée, les surveillants d’élèves, les agentes administratives, les préposé-es aux élèves handicapés, les techniciennes en organisation scolaire, les ouvriers spécialisés, les concierges, les secrétaires, les techniciens en informatique et tous les autres membres du personnel de soutien se dévouent, au quotidien, à créer les meilleures conditions d’apprentissage possibles pour toutes et tous.

À propos
La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP – CSN) est l’organisation la plus représentative du personnel de soutien en éducation au Québec. Elle défend les droits de plus de 40 000 employé-es de soutien dans les écoles, les cégeps et les universités.

Déclarations du gouvernement : le Front commun attend la suite

Le Front commun prend acte des déclarations de la présidente du Conseil du trésor ce matin et rappelle qu’après près d’un an de négociations, la balle est dans le camp du gouvernement.

« Nous attendons de voir si ce que Mme LeBel annonce dans l’espace public se traduira concrètement en mouvements significatifs aux tables de négociation. Ce n’est pas la première fois qu’elle fait de telles déclarations. Rappelons qu’elle voulait aussi régler la négociation avant juin dernier! Le gouvernement nous a annoncé qu’il allait effectuer un exercice de priorisation en premier. Nous prendrons la mesure de son exercice à ce moment-là.

Mais il est clair pour nous que les offres ciblées par le gouvernement devront être celles d’un employeur de choix et qu’elles doivent permettre d’améliorer significativement les conditions de travail et de pratique. Nous l’avons dit à plusieurs reprises depuis deux semaines, et la situation demeure la même aujourd’hui en dépit des déclarations de Mme LeBel : les attentes de nos membres sont grandes, très grandes. C’est leur voix et leurs demandes que nous portons. Et au-delà des priorités gouvernementales, on doit améliorer les conditions de l’ensemble des catégories de personnel des réseaux. L’heure est donc effectivement aux choix pour le gouvernement, et la balle est dans son camp. Nous l’invitons à éviter les opérations de chantage, mais plutôt à puiser dans sa réserve de courage pour s’occuper de son monde. Le message était clair samedi dans la rue », de réagir les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

 

À propos du Front commun

Ensemble, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs de l’État québécois dans les secteurs publics, en éducation, en santé et dans les services sociaux ainsi qu’en enseignement supérieur. Les conventions collectives sont échues depui le 31 mars 2023.

Pour bien comprendre la négociation : https://www.frontcommun.org/.

 

La CSN réclame une meilleure formation pour la sécurisation culturelle des Autochtones

La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation du 30 septembre est non seulement la commémoration des victimes des pensionnats, mais aussi une occasion d’avancer vers une réelle réconciliation.

Pour vraiment nous réconcilier avec les 11 nations autochtones du Québec, nous devons notamment nous assurer que l’ensemble des services publics soit rendu de façon à assurer leur sécurisation culturelle. Or, selon des leaders autochtones, la formation de 90 minutes qui est déjà donnée dans le réseau de la santé est insuffisante et inadéquate. Elle ne reconnait pas le Principe de Joyce ni le racisme systémique. Elle ne permet pas d’atteindre l’objectif du projet de loi 32, qui vise justement la « sécurisation culturelle » des Autochtones au sein du réseau de la santé et des services sociaux.

« La CSN demande aujourd’hui au gouvernement de revoir cette formation, en collaboration étroite avec les Autochtones, de façon à mieux outiller concrètement les travailleuses et les travailleurs. Il faudra par ailleurs étendre cette nouvelle formation à tous les services publics », soutient Caroline Senneville, présidente de la CSN. Le secteur de l’éducation, par exemple, touche les enfants autochtones au quotidien.

Une grande partie du contenu de la formation offerte dans la foulée du drame de Joyce Echaquan porte sur l’histoire. Des Autochtones y expriment aussi certaines demandes, mais cette section de la formation pourrait aller plus loin, en incluant notamment des exemples adaptés aux différents services publics. « Ça manque d’outils concrets pour celles et ceux qui ne veulent pas reproduire les erreurs du passé dans leurs pratiques quotidiennes avec les Autochtones », ajoute la présidente de la CSN.

Exposition d’un artiste atikamekw à la CSN

Toujours dans l’optique qu’il faut apprendre pour se réconcilier, la CSN organise à Montréal une exposition d’œuvres de Terry Randy Awashish, un artiste atikamekw de la communauté d’Opitciwan. La démarche de Terry a été fortement influencée par son arrivée à Montréal. Ayant grandi et vécu une grande partie de sa vie dans sa communauté, le territoire de ses ancêtres a toujours été son principal sujet. L’une des œuvres de l’exposition porte spécifiquement sur les pensionnats et leurs répercussions sur les enfants autochtones et leurs familles. L’œuvre intitulée Apita cetin, ce qui signifie Entrouverte, illustre une plume de la taille d’un enfant de sept ans, soit l’âge habituel où ils étaient amenés en pensionnat, parfois même plus jeune.

L’exposition est gratuite et en accès libre dans le hall d’entrée de l’édifice de la CSN à Montréal, situé au 1601, avenue De Lorimier, du 26 septembre au 3 octobre. Toute la population est la bienvenue.

À propos

La CSN compte huit fédérations et 330 000 membres dans tous les secteurs d’activité, notamment en santé et services sociaux, en éducation et en enseignement supérieur.

 

 

Plus de cent mille personnes manifestent à Montréal pour les services publics

Plus de cent mille travailleuses et les travailleurs des services publics ont déferlé dans les rues de Montréal aujourd’hui afin d’envoyer un puissant signal au gouvernement de François Legault : ses offres déconnectées et méprisantes ne passent pas, tant auprès des 420 000 membres du Front commun qu’auprès de la population.

« La colère qui s’exprime aujourd’hui par cette manifestation, c’est celle de milliers de personnes qui, année après année, se font dire qu’il n’y en a jamais assez pour elles. Que ça coûte trop cher de rémunérer adéquatement les 78 % de femmes et les hommes qui offrent des services à la population. Elles et ils sont venus dire au gouvernement, d’une seule voix, que ça suffit, le mépris! », lancent les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Pour assurer l’avenir des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux ainsi que de l’enseignement supérieur, il faut des améliorations importantes des conditions de travail afin d’attirer la relève et de retenir le personnel dans nos réseaux publics. Le Front commun revendique un mécanisme permanent de protection contre l’inflation ainsi qu’un enrichissement visant un rattrapage salarial général. Concrètement, pour l’année 2023, le Front commun revendique 100 $ par semaine ou l’indice des prix à la consommation (IPC) +2 % (selon la formule la plus avantageuse); pour 2024, l’IPC + 3 %; et, finalement, pour 2025, l’IPC + 4 %.

Le Front commun dénonce tout particulièrement l’arrogance du gouvernement, qui refuse de bonifier les conditions de travail alors que les services publics sont sur la corde raide. Rappelons que l’inflation prévue par le ministre des Finances est de 16,4 % pour la période de 2022 à 2027, soit 7,4 % de plus que les offres présentement sur la table.

 

L’opinion publique derrière les services publics

Le Front commun met en garde le gouvernement : un coup de sonde dévoilé la semaine dernière indique que la très grande majorité des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés (87 %) pour demeurer compétitif sur le marché du travail. Ils pensent également que les salaires devraient minimalement être indexés au coût de la vie (86 %).

« La population voit clair dans le jeu du gouvernement Legault. S’il persiste à vouloir appauvrir les travailleuses et les travailleurs et à dévaloriser les services publics, cela risque de lui coûter cher auprès de ses propres électeurs et électrices, des gens qui souhaitent avoir des services accessibles et de qualité, dans toutes les régions du Québec. L’avenir de nos réseaux publics, ça concerne tout le monde! », ajoutent les porte-parole du Front commun.

 

Vers la grève générale illimitée

La manifestation nationale pour les services publics survient alors qu’une vaste tournée d’assemblées générales est bien entamée. Rappelons que les 420 000 membres du Front commun seront appelés, jusqu’au 13 octobre, à se prononcer sur un mandat pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

« Devant la fermeture du gouvernement, près d’un an après avoir déposé nos demandes, nous n’avons d’autre choix que de monter la pression et d’envisager le recours à la grève. C’est une mobilisation historique et sans précédent au cours des 50 dernières années à laquelle on assiste. C’est un mandat très fort qui leur est recommandé, mais il est surtout à la hauteur des besoins criants dans nos réseaux publics. Si le gouvernement se comportait réellement comme un employeur de choix et s’il proposait de réelles améliorations, nous n’en serions pas là. Le gouvernement doit en prendre acte et se mettre sérieusement à table pour convenir d’une entente négociée, qui profitera à toute la population du Québec », concluent les porte-parole du Front commun.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

Quand la pénurie de personnel plombe les services publics

À la suite du dépôt du rapport annuel 2022-2023 du Protecteur du citoyen, les porte-parole du Front commun réitèrent que la pénurie de personnel est au cœur des négociations du secteur public alors que le rapport confirme ce que le personnel des réseaux dénonce depuis longtemps.

« On n’arrête pas de le répéter : il faut des emplois plus attractifs avec des conditions de travail améliorées et des salaires compétitifs pour garder l’expertise des travailleuses et des travailleurs dans nos réseaux et pour recruter du nouveau monde. Et ça, ça passe par les négociations. Quand on dit que l’avenir de nos services publics, ça concerne tout le monde, c’est exactement le sens des constats présentés dans le rapport du Protecteur du citoyen. Les bris de services sont bien réels, et franchement, il y a quand même des solutions qui sont connues », de déclarer les porte-parole du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

Ils rappellent aussi les récents résultats d’un sondage SOM, dévoilés par le Front commun en début de semaine, quant à la perception des Québécoises et des Québécois quant aux négociations du secteur public. : la population appuie en effet clairement les travailleuses et les travailleurs des réseaux de l’éducation, de la santé et des services sociaux et de l’enseignement supérieur. La très grande majorité des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés (87 %) pour demeurer compétitif sur le marché du travail. Le Front commun invite d’ailleurs l’ensemble de la population à venir marcher pour les services publics dans les rues de Montréal ce samedi 23 septembre. C’est un rendez-vous, à 13 heures, au parc Jeanne-Mance.

« Dans le rapport publié aujourd’hui, le gouvernement a la preuve, noir sur blanc, s’il lui en fallait une autre, que la pénurie entraîne une baisse des services. C’est urgent d’investir massivement dans les services publics. L’organisation du travail est une chose, mais nous ne sommes pas à l’heure de faire plus avec moins. La flexibilité a des limites, surtout quand nos priorités ne sont pas entendues aux tables de négociation. Dans nos réseaux, il n’y a plus rien à couper, point. Et nos demandes sont à la hauteur des besoins et des attentes des 420 000 membres que nous représentons. Et d’une seule voix, ils nous signalent qu’ils sont prêts à se mobiliser pour obtenir les conditions qu’ils méritent! », concluent les porte-parole du Front commun.

Pour plus d’information sur la négociation en cours : https://www.frontcommun.org/.

Les enfants ayant besoin de soutien particulier : de l’importance de favoriser l’accès aux services !

Actuellement, les enfants ayant besoin de soutien particulier qui fréquentent les milieux éducatifs à l’enfance n’obtiennent pas le soutien dont ils ont besoin à leur développement. La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), qui représente la majorité des travailleuses en CPE, décrie cette situation et joint sa voix à celle de l’Observatoire des tout-petits ainsi qu’à de nombreux autres acteurs du milieu. Le mode de financement et d’accès aux services doit être révisé dès maintenant et ne doit plus dépendre d’un diagnostic professionnel. La réalité des enfants ayant besoin de soutien particulier a beaucoup évolué depuis les dix dernières années et l’accès aux services doit être ajusté afin d’être plus inclusif. La FSSS-CSN sollicite le ministère de la Famille afin que soit développée une politique plus souple et que soit mise en place des conditions de travail favorables au soutien des enfants à besoin particulier.

En 2022, la FSSS-CSN déposait son rapport paritaire national sur la question qui recoupe plusieurs recommandations de l’Observatoire. Entre autres, il y est souligné que le manque de ressource a des effets négatifs sur l’inclusion ainsi que sur l’adaptation de ces enfants. Cela a également des impacts sur plusieurs parents, surtout des mères, qui doivent délaisser leur travail pour rester à la maison. Cela nous coûte collectivement et creuse l’isolement pour ces femmes tout comme leur enfant.

Pour Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la FSSS-CSN « Un consensus se développe sur la question, le personnel éducatif doit être mieux soutenu dans son travail auprès des enfants ayant besoin de soutien particulier. Pour ce faire, il faut réviser la formation de base, offrir de la formation continue, se doter d’une politique d’intégration avec des balises sur les conditions de travail, incluant la taille des groupes, l’aménagement de l’espace, le temps de planification et de rencontre entre intervenants, etc. Une meilleure collaboration avec le milieu de la santé, afin d’avoir du soutien de professionnels, qu’avec le milieu scolaire, afin d’assurer une meilleure transition vers la maternelle, est également souhaitable. »

Nos recommandations sont claires : la nécessité d’un diagnostic est un frein à l’accès aux services. Les diagnostics sont souvent trop longs à obtenir, et les parents se retrouvent dans l’obligation de se tourner vers des professionnels du privé à grands frais. De plus, des diagnostics identiques correspondent souvent à des besoins différents. On ne souhaite pas non plus de définition d’un enfant ayant besoin de soutien particulier, car cela les stigmatiserait davantage. Il faut faire preuve de souplesse et répondre directement aux besoins lorsqu’ils émergent.

« La CAQ pousse depuis longtemps pour un dépistage précoce dans les milieux scolaires avec ses maternelles 4 ans, mais c’est bien avant qu’il faut agir. Voir des enfants avec des soucis, sans leur apporter les services dont ils ont besoin, augmente le stress pour les travailleuses, les conséquences futures pour l’enfant lui-même, pour sa famille et pour finir, pour toute la société. Tous ces reports ont un coût financier, social et moral. Comment se fait-il qu’au Québec on ne sache pas calculer à ce point?, s’indigne Lucie Longchamp, vice-présidente de la FSSS-CSN. Il faut investir tôt, dans notre réseau public. Nos CPE et bureaux coordonnateurs sont des milieux qui apportent du soutien à ces familles et les accompagnent dans le parcours du combattant pour obtenir les soins et l’aide souhaité. Encore faut-il qu’ils aient les ressources financières pour y arriver. »

La FSSS-CSN qui représente plus de 14 000 travailleuses en services éducatifs propose des solutions, il serait grand temps de les écouter.

À propos

La Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) compte plus de 145 000 membres dans les secteurs publics et privés, dont plus de 14 000 travailleuses en CPE dans toutes les catégories de personnel et 2700 RSGE, partout au Québec. La FSSS est la plus grande organisation syndicale dans le secteur de la santé et des services sociaux et dans les services de garde. La FSSS-CSN agit en faveur d’une société plus équitable, plus démocratique et plus solidaire.

Que les géants de l’épicerie regardent dans leur cour !

Alors que le gouvernement canadien réunit les géants de la distribution alimentaire pour assurer l’accès de toute la population aux denrées qui leur sont nécessaires, la Confédération des syndicats nationaux rappelle que les travailleuses et les travailleurs des supermarchés eux-mêmes ressentent de plein fouet les effets de l’augmentation des bénéfices des entreprises de l’industrie.

« On salue l’initiative du gouvernement fédéral de convoquer les géants du secteur », explique le vice-président de la CSN, François Enault. « Nous appelons à une réflexion beaucoup plus large pour s’attaquer à la crise du pouvoir d’achat des Canadiennes et des Canadiens. Les bénéfices engrangés par les géants de l’alimentation sont d’autant plus scandaleux qu’ils sont réalisés sur le dos de travailleuses et de travailleurs à qui ils refusent un salaire minimum de 18 dollars l’heure. Les épiciers devraient commencer par s’assurer que leurs propres employé-es ont un revenu suffisant pour s’approvisionner dans leur propre établissement. »

« Si elles veulent vraiment faire partie de la solution, les grandes bannières devraient commencer par un meilleur partage de la richesse, non seulement au bénéfice des consommateurs, mais aussi de leurs employé-es », enchaîne le président de la Fédération du commerce (FC–CSN) Alexandre Laviolette. « Durant la pandémie, tout le monde saluait ces travailleuses et ces travailleurs indispensables, se rendant bien compte que la société ne peut pas fonctionner sans eux. Puis, dès que la tempête s’est dégagée, on a vu les entreprises retirer les mesures financières qu’elles avaient mises en place aux premiers jours de la crise pour maximiser encore leurs profits. »

À propos
La Fédération du commerce (FC–CSN) représente environ 8300  salarié-es du commerce de détail du Québec. Au total, elle compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme. Elle est une des huit fédérations professionnelles affiliées à la CSN, qui compte 330 000 membres dans tous les secteurs d’activité.

L’opinion publique est clairement du côté des travailleuses et des travailleurs, selon un sondage SOM

Le Front commun dévoile les résultats d’un sondage SOM sur la perception des Québécoises et des Québécois à l’égard des négociations du secteur public, lesquels confirment que la population est globalement favorable aux objectifs des travailleuses et des travailleurs du secteur public.

La très grande majorité des Québécoises et des Québécois sont d’avis que le gouvernement doit améliorer les conditions de travail de ses employés (87 %) pour demeurer compétitif sur le marché du travail. Ils pensent également que les salaires devraient minimalement être indexés au coût de la vie (86 %). Les trois quarts sont aussi d’avis que les salaires du secteur public devraient être équivalents à ceux du secteur privé (77 %).

Dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre, les personnes sondées semblent percevoir clairement la relation entre la qualité des conditions de travail et la qualité des services à la population. En effet, les trois quarts (75 %) des Québécoises et des Québécois estiment que l’amélioration des conditions de travail des employés du secteur public aura un impact positif sur la qualité des services aux Québécois.

Le coup de sonde révèle aussi que plus de la moitié des Québécoises et des Québécois (56 %) s’entendent pour dire que les augmentations de salaire offertes par le gouvernement de 9 % sur 5 ans ne suffisent pas. On remarque également que très peu les qualifient de généreuses (généreuses/très généreuses, 10 %). Les offres du gouvernement sont donc loin d’avoir l’appui de la population.

De plus, seulement trois Québécois sur dix sont d’avis que le gouvernement gère bien les négociations avec les syndicats alors que c’est près de la moitié (48 %) qui est d’un avis contraire.

En ce qui concerne les demandes syndicales, 55 % des Québécoises et des Québécois estiment que les demandes salariales des syndicats ne sont pas exagérées (39 % les trouvent suffisantes et 17 % insuffisantes). Seulement 38 % sont d’avis que les syndicats font des demandes généreuses ou très généreuses. Rappelons que le Front commun revendique un rattrapage salarial et une protection contre l’inflation (2023-2024 : 100 $/semaine ou IPC + 2 %; 2024-2025 : IPC + 3 %; 2025-2026 : IPC + 4 %).

Et si une majorité estime que le travail dans le secteur public est valorisé (62 %), la majorité (52 %) ne voudrait pas avoir le gouvernement du Québec pour employeur. Ce résultat indique qu’il y a du travail à faire afin que le gouvernement devienne un employeur de choix. Le sondage a été mené du 26 au 31 juillet 2023 auprès de 1 089 répondantes et répondants.

« Ces résultats confirment ce qu’on sent quand on parle aux gens, à savoir que les Québécoises et les Québécois valorisent leurs services publics et sont bien conscients que les conditions de travail laissent à désirer. Alors que le ton vient de monter d’un cran, ces résultats sont évidemment importants pour les 420 000 travailleuses et travailleurs que nous représentons. Ça fait des mois qu’on dit que les offres du gouvernement sont déconnectées, et il semble qu’une grande proportion de Québécoises et de Québécois le pensent aussi. Et ce qu’on retient, c’est qu’à l’heure actuelle, l’opinion publique est clairement du côté des travailleuses et des travailleurs », soutiennent d’une seule voix les représentants du Front commun, François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ, et Robert Comeau, président de l’APTS.

« La négociation, ça se joue à deux. Et à l’heure actuelle, le gouvernement ne démontre pas aux tables qu’il souhaite devenir un bon employeur. Nous avons surtout un gouvernement qui mène une vieille stratégie de négociation qui mise beaucoup sur les relations publiques. Mais ça a des limites. Les Québécoises et les Québécois ne sont pas dupes, et c’est ce qui ressort très clairement de ce coup de sonde. Après près d’un an de négociation, il est plus que temps que la cadence s’accélère! Le Québec mérite mieux! »

 

Le 23 septembre, on marche ensemble pour nos services publics!

Le Front commun organise une grande marche nationale, le samedi 23 septembre prochain, à Montréal, et invite la population à joindre sa voix à celle des travailleuses et des travailleurs du secteur public.

« En éducation, en santé et dans les services sociaux et en enseignement supérieur, l’avenir de nos réseaux, ça concerne tout le monde. Le 23 septembre, marchons ensemble pour dire au gouvernement, d’une seule voix, que ça suffit! On se donne rendez-vous dès 13 heures au parc Jeanne-Mance, à Montréal. C’est la prochaine étape dans ce grand mouvement de mobilisation historique! », ont conclu les représentants du Front commun.

Rappelons que, face à la fermeture du gouvernement du Québec après bientôt un an de négociation, l’ensemble des syndicats constituant le Front commun amorceront, le 18 septembre prochain, une vaste tournée d’assemblées générales afin de se doter d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (GGI).

Pour plus d’informations sur cette négociation : frontcommun.org.

Demain, on boycotte Facebook et Instagram

Caroline Senneville
Présidente de la CSN

Déjà qu’il est difficile de convaincre nos parlementaires d’adopter des lois pour protéger nos emplois, s’il fallait qu’on laisse des compagnies se placer au-dessus de celles-ci, on n’aurait pas fini de reculer.

Le projet de loi C-18 adopté par Ottawa au printemps dernier — celui-là même que voudraient contourner Meta et Google — est le résultat d’une longue bataille menée par des syndicats CSN du secteur de l’information, souvent en étroite collaboration (oui oui !) avec leurs employeurs.

Le secteur des médias est en crise, la démonstration a été faite à maintes reprises. Au cours des 15 dernières années, les revenus médias d’information ont chuté de moitié. Alors que les géants du numérique s’attribuaient une part de plus en plus grande des revenus publicitaires, plus de 450 entreprises médiatiques ont cessé leurs activités au Canada. Aujourd’hui, plus de 80 % de l’argent dépensé en publicités numériques est accaparé par deux seules entités, soit Meta (propriétaire de Facebook et d’Instagram) et Google.

Sous l’action de la CSN et de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN), le gouvernement canadien a adopté deux mesures-phares : le crédit d’impôt de 35 % de la masse salariale des salles de presse (imité depuis par Québec) et le projet de loi C-18, devenu la Loi sur les nouvelles en ligne.

C’est cette loi que Google et Meta ont juré de torpiller. Les deux entités ont annoncé qu’elles n’hésiteraient pas à se retirer du marché canadien plutôt que d’avoir à négocier des ententes auprès des médias d’information qui produisent les contenus journalistiques dont leurs plateformes s’abreuvent allègrement.

Le Directeur parlementaire du budget à Ottawa, Yves Giroux, estime que la Loi sur les nouvelles en lignes permettrait aux médias canadiens d’aller tirer 330 millions de revenus auprès des géants du numérique.

Pourquoi viser Facebook et Instagram en particulier demain ?

Bien que les menaces de Google soient tout aussi déplorables, elles n’ont pas été mises à exécution. Facebook, de son côté, a choisi d’écraser la pédale du bullying à fond : plus aucun contenu journalistique ne peut y être publié ou consulté, laissant le champ libre à un trop-plein d’informations qui ne riment en rien avec le réel droit à une information juste et aux responsabilités qui en découlent au sein de notre système démocratique.

Car il faut reconnaître que, bien malgré nous, les géants du numérique ont complètement chamboulé nos habitudes de « consommation » de l’information. Grands titres et courts résumés, sur les nombreux fils que survolent aujourd’hui nos cellulaires, semblent malheureusement suffire à plusieurs.

La bataille actuellement menée par les plateformes numériques de La Presse, du Devoir, du Journal de Montréal, des six quotidiens des coopératives de l’information (créées à l’initiative des syndicats CSN alors que le Groupe Capitales Médias était justement… acculé à la faillite), de nombreuses radios parlées et de Radio-Canada pour rapatrier leurs auditoires, démontre à quel point les Facebook de ce monde ont profondément transformé la façon dont nous nous informons.

Ces transformations surviennent alors que nous assistons à une politisation malsaine de certains enjeux, fortement alimentée par la droite et certaines franges de nos voisins américains. Immigration, réchauffement climatique, droits des femmes, causes LGBTQ+, lutte contre la pauvreté : autant de sujets sensibles qui méritent d’être éclairés par un travail journalistique rigoureux, chose aujourd’hui prescrite.

Au nom de ses profits et de son modèle d’affaires, la multinationale Meta annonce sans vergogne son désir d’ignorer la législation d’un État souverain.

Il y a quand même bien des limites.
C’est pourquoi demain, on boycotte Facebook et Instagram.

Le gouvernement refuse de prolonger plusieurs primes au-delà du 30 septembre 2023

Montréal, le 14 septembre 2023 – « Comme si ses offres de 9 % sur cinq ans n’allaient pas assez appauvrir notre monde, le gouvernement ajoute la cerise sur le sundae – ou s’il préfère, la lime à la Labatt Bleue – en refusant de prolonger plusieurs primes et mesures au-delà du 30 septembre 2023 », dénoncent d’une seule voix les porte-paroles du Front commun.

Alors que nous réclamons depuis le 28 octobre 2022 que ces primes soient maintenues pendant la durée des négociations, à la dernière séance de négociation tenue le 12 septembre dernier, les parties se trouvaient toujours dans l’impasse quant au maintien des celles-ci. Le Front commun dénonce l’attitude contreproductive du gouvernement. « Voici une énième preuve de l’arrogance du gouvernement. Ces primes représentent des milliers de dollars annuellement pour des milliers de personnes dans les milieux de la santé, des services sociaux et de l’éducation. Elles et ils comptent là-dessus pour faire leur épicerie et payer leurs factures. Que le gouvernement s’en serve pour marquer des points aux tables de négo, c’est inacceptable », martèlent Francois Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS.

 

Un employeur de choix?

« Où est l’employeur de choix qu’on nous fait miroiter? Où sont les solutions que le gouvernement prétend amener aux tables? À un moment donné, ça suffit. C’est exactement à cause de cette dichotomie entre ce que dit le gouvernement dans l’espace public et ce qui se passe réellement aux tables que le Front commun recommande à ses 420 000 membres d’adopter un mandat de grève » concluent les porte-paroles.

 

Primes, montants forfaitaires et budgets qui arriveront à échéance le 30 septembre 2023

  • Prime de rétention pour le titre d’emploi de psychologue
  • Prime relative à certains titres d’emploi d’ouvriers spécialisés
  • Prime pour la personne salariée œuvrant dans certains secteurs (Direction de la protection de la jeunesse (DPJ)) et pour la personne salariée de la catégorie des techniciens et des professionnels de la santé et des services sociaux œuvrant dans certains secteurs (DPJ)
  • Prime d’attraction et de rétention pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires détentrice d’un poste à temps complet sur un quart de soir, de nuit ou en rotation
  • Prime des secrétaires médicales
  • Lettre d’entente hors convention collective sur la prime de 3,5 % pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires
  • Prime de spécialisation d’un maximum de 10 % pour les personnes formatrices à taux horaire à la formation sur mesure
  • Indemnité annuelle provisoire de recrutement et de maintien en emploi pour les personnes salariées œuvrant dans un établissement du Grand-Nord
  • Montant forfaitaire pour les personnes salariées œuvrant auprès de la clientèle présentant des troubles graves du comportement (TGC)
  • Montant forfaitaire pour les personnes salariées œuvrant auprès d’une clientèle en centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD)
  • Budget d’encadrement professionnel pour le personnel en soins infirmiers et cardiorespiratoires nouvellement embauché
  • Budget pour la formation et le développement des compétences des infirmières praticiennes spécialisées

Les centrales syndicales réclament une vision de l’immigration plus inclusive

Dans le cadre des auditions publiques sur l’immigration à l’Assemblée nationale, les quatre centrales syndicales du Québec unissent leur voix pour réclamer une immigration inclusive et digne d’une société démocratique. La Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN) et la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) dénoncent le système d’immigration actuel à deux vitesses et exigent notamment l’abolition des permis de travail fermés.

« Ces permis privent les travailleurs et les travailleuses du droit de changer d’emploi. Le fait d’être lié à un seul employeur au risque de devoir repartir dans leur pays d’origine mène à des situations d’abus et d’exploitation qui s’apparente à de l’esclavagisme moderne », dénonce le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

Le recours à l’immigration temporaire ne peut être une solution à elle seule. Il faut prioriser une immigration permanente pour le bien de l’ensemble de la société, et non seulement pour les besoins immédiats des entreprises et des impératifs économiques.

« Au-delà de ceux et celles que l’on recrute à l’étranger, il y a des milliers de personnes immigrantes qui vivent et qui travaillent déjà au Québec et qui cherchent à obtenir une résidence permanente. L’échéance de leur permis les place dans une situation de grande précarité et elles sont susceptibles de devenir, encore une fois, la proie d’exploiteurs sans scrupules, comme les nombreuses personnes sans statut qui doivent être régularisées », défend la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre.

Au moins 202 000 personnes avaient un statut temporaire à la fin de l’année dernière, alors que des estimations vont jusqu’à 300 000.

Plus de francisation

L’immigration humanitaire et le regroupement familial sont tout aussi importants que l’immigration économique, et le processus de francisation est essentiel pour accueillir et intégrer toutes ces personnes. C’est pourquoi le gouvernement doit clarifier le rôle et les moyens de Francisation Québec, de même que les obligations des employeurs.

« Nous sommes en faveur d’augmenter la part de l’immigration francophone, mais il faut permettre à ceux et celles qui ne parlent pas français d’apprendre la langue sur leurs heures de travail, sans perte de salaire. De plus, nous demandons au gouvernement d’abandonner les tests conçus et gérés en France et d’utiliser les tests reconnus par le ministère de l’Éducation du Québec », soutient le vice-président de la CSQ, Mario Beauchemin.

« Nous nous inquiétons de la très grande importance accordée à l’immigration proprement économique, au détriment de l’immigration humanitaire et du regroupement familial. Les positions du gouvernement doivent être revues pour ne pas être discriminatoires et pour être plus inclusives quant à la diversité des profils des personnes migrantes », souligne le président de la CSD, Luc Vachon.

Un programme d’accueil et d’intégration visant spécifiquement les travailleuses et travailleurs étrangers temporaires est réclamé, accompagné d’un financement adéquat dans toutes les régions.

Les représentants de la CSD, de la CSQ, de la CSN et de la FTQ témoigneront tous lors de la consultation publique, ce mercredi 13 septembre en après-midi. Pour consulter leurs mémoires respectifs : CSD, CSQ, CSN et FTQ.

La CSN invite ses membres à boycotter Facebook et Instagram le 15 septembre

Devant le comportement outrancier de la multinationale américaine Meta dans sa lutte contre l’adoption de la Loi sur les nouvelles en ligne, la CSN invite les membres de ses syndicats affiliés à boycotter les plateformes Facebook et Instagram vendredi prochain, à l’occasion de la Journée internationale de la démocratie.

La CSN rejoint ainsi une vaste coalition d’organismes qui, à l’appel de sa Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC–CSN) et de la Fédération des journalistes du Québec, déplorent vivement l’attitude du groupe Meta depuis l’adoption du projet de loi C-18 qui vise à contraindre les plateformes numériques à rétribuer les entreprises de presse pour les contenus journalistiques qui sont partagés sur leurs plateformes.

« Au cours des 15 dernières années, ce sont des centaines d’emplois qui ont été perdus en raison de l’exode des revenus publicitaires vers des multinationales comme Meta, rappelle la présidente de la CSN, Caroline Senneville. Ce sont des dizaines de salles de presse qui ont été contraintes de fermer au Québec seulement. Et lorsqu’un État de droit comme le Canada décide de réglementer afin de soutenir le droit à l’information pour les citoyennes et les citoyens et de mettre en place un environnement économique viable pour les véritables producteurs de contenus d’information, il faudrait accepter que Facebook se place au-dessus des lois ? »

Pour la présidente de la CSN, « la vitalité des médias d’information est à la base de notre système démocratique. On ne peut tolérer qu’une multinationale draine une large part des revenus publicitaires, chamboule l’ensemble de l’écosystème journalistique pour ensuite bannir de ses plateformes leur contenu et refuser de se conformer aux lois adoptées par nos parlementaires. Il est impératif que la multinationale Meta réintègre sans tarder les contenus journalistiques sur ses plateformes et amorce les négociations avec les entreprises de presse comme prévu par la loi. »

La FNCC–CSN regroupe 6 000 membres dans 80 syndicats œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture. Elle est l’une des huit fédérations de la CSN qui réunit près de 325 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec.

La grève générale illimitée dans la mire du Front commun

Face à la fermeture du gouvernement du Québec après bientôt un an de négociations, l’ensemble des syndicats constituant le Front commun amorceront, le 18 septembre prochain, une vaste tournée d’assemblées générales afin de se doter d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée (GGI).

Les 420 000 travailleuses et travailleurs membres de la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS seront appelés à se prononcer démocratiquement, par vote secret, sur un mandat permettant de déclencher, au moment jugé opportun, une grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Le mandat précise de plus que le déclenchement de la GGI sera précédé de séquences de grève. La tournée d’assemblées générales se tiendra du 18 septembre au 13 octobre 2023.

« Malgré toute la pression imposée par le Front commun, malgré les actions de mobilisation des travailleuses et des travailleurs à travers le Québec depuis plusieurs mois et malgré les nombreuses séances de négociation, force est de constater que le gouvernement refuse de nous entendre. Il ne nous laisse pas d’autre choix que de nous doter d’un mandat de grève afin de faire avancer cette négociation. Cette mobilisation, ce sera d’abord et avant tout celle des travailleuses et des travailleurs que nous représentons. Parce que ce sont leurs demandes que nous portons », précisent d’une seule voix les représentants du Front commun François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Magali Picard, présidente de la FTQ et Robert Comeau, président de l’APTS, qui soulignent aussi le caractère historique de ce grand mouvement de grève sans précédent au cours des 50 dernières années.

 

S’appauvrir de plus de 7 %

Depuis maintenant neuf mois, le gouvernement maintient obstinément son offre salariale de 9 % d’augmentation sur cinq ans, tandis que l’inflation réelle et prévue de 2022 à 2027 totalise 16,4 %. À terme, on propose donc aux 420 000 travailleuses et travailleurs représentés par le Front commun de s’appauvrir de 7,4 %.

Le Front commun dénonce vivement cette arrogance, alors qu’avant l’été, le gouvernement a délibérément choisi d’augmenter immédiatement le salaire des députés et députées de 30 % en plus des augmentations annuelles qui suivront. « Les problèmes d’attraction et de rétention évoqués par le gouvernement pour justifier cette augmentation sont tout aussi criants, sinon plus, dans nos services publics, ont rappelé les porte-paroles. C’est à croire que le gouvernement n’a pas de considération pour celles et ceux qui font fonctionner les établissements de santé, de services sociaux et d’enseignement ». Même constat en ce qui a trait aux conditions de travail et de pratique, alors que le gouvernement fait la sourde oreille aux solutions qui ne viennent pas de lui.

« Si le gouvernement veut être un employeur de choix, comme il le prétend, cela doit se traduire dans ses offres. Or, nous faisons face à plusieurs attaques, notamment à notre régime de retraite alors que des coupures sont proposées par de mesures de détention qui obligeraient nos membres à travailler plus longtemps pour contrer la pénurie, ou encore par le refus de renouveler certaines primes et mesures versées aux travailleuses et aux travailleurs au-delà du 30 septembre 2023. Si le gouvernement proposait de réelles améliorations, nous n’en serions pas là aujourd’hui ».

 

Manifestation nationale le 23 septembre prochain

En marge de la tournée d’assemblées générales, une importante manifestation se déroulera le 23 septembre prochain à Montréal. « Cette manifestation regroupera les travailleuses et les travailleurs, mais aussi la population. Tout le monde est invité à venir dire au gouvernement que les services publics, on y tient et qu’on ne le laissera pas affaiblir davantage nos réseaux de la santé et des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur. On a tous et toutes des enfants, des parents, des proches qui bénéficient de ces précieux services. Le gouvernement doit le comprendre, sinon l’automne risque d’être explosif », ont conclu les porte-paroles.

Équité salariale : importante manifestation devant le Conseil du trésor

Excédés d’être victimes de discrimination salariale depuis plus de 12 ans, des centaines d’employé-es de bureau et de l’administration du réseau de la santé et des services sociaux manifestent aujourd’hui devant les locaux du Conseil du trésor. Ce rassemblement s’ajoute aux mobilisations qui ont eu lieu aux quatre coins de la province au cours de la dernière année ainsi qu’au dépôt d’une pétition à l’Assemblée nationale en mai dernier. Malgré cela, le gouvernement tarde toujours à régler les plaintes de maintien de l’équité salariale de 2010 et va même jusqu’à refuser d’en discuter avec les représentantes et représentants syndicaux. Les trois organisations syndicales représentant les membres lésés, soit la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et le Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ), réclament l’intervention rapide du gouvernement dans ce dossier qui a déjà beaucoup trop traîné.

« L’une des valeurs centrales de la société québécoise est l’égalité entre les hommes et les femmes. En ce sens, nous réclamons que le gouvernement corrige et applique la Loi sur l’équité salariale et qu’il règle les plaintes déposées en 2010. Il est plus que temps d’arrêter de bafouer les droits des femmes et de combler l’écart salarial qui perdure entre les sexes. Ce laisser-aller du gouvernement témoigne d’un mépris que l’on ne peut tolérer. C’est indécent qu’on en soit encore rendu là en 2023 et encore plus de laisser traîner les choses depuis plus de 12 ans. L’équité salariale est un droit, un droit qui doit être protégé par le gouvernement », d’affirmer les porte-paroles de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP-FTQ) et du Syndicat québécois des employées et employés de services (SQEES-FTQ) présents sur place.

Les travailleuses et travailleurs du secteur bureau et de l’administration sont les derniers à devoir encore attendre un règlement de leurs plaintes de 2010 en vertu de la Loi sur l’équité salariale. On parle ici des agentes administratives, adjointes à la direction et à l’enseignement universitaire, acheteuses, secrétaires médicales et juridiques, ce qui représente près de 30 000 personnes.  Majoritairement des femmes, dont plusieurs sont monoparentales, elles attendent toujours leur dû qui peut s’élever dans certains cas à plusieurs milliers, voire plus d’une dizaine de milliers de dollars. « C’est insensé de retenir le dû de milliers de femmes. Le gouvernement devrait donner l’exemple et assurer l’équité salariale auprès de ses salarié-es. On n’a plus le temps d’attendre, il y a urgence de régler au vu de la pénurie et du roulement de personnel sans précédent que l’on vit actuellement dans le réseau », de poursuivre les porte-paroles des organisations syndicales.

« Un gouvernement vraiment engagé pour l’égalité entre les hommes et les femmes ne laisserait pas des plaintes d’équité salariale traîner pendant plus de 10 ans. C’est gênant que l’État québécois manque autant de respect envers les femmes alors qu’il devrait montrer l’exemple aux autres employeurs. Si la loi actuelle permet que des dizaines de milliers de femmes attendent aussi longtemps pour recevoir un salaire juste, cette loi mérite d’être révisée, et le plus tôt sera le mieux. Je demande à Sonia Lebel de prendre ses responsabilités et de convaincre ses collègues de la CAQ qu’on doit régler ce dossier rapidement. On est en 2023, c’est non seulement une question d’équité, mais de gros bon sens. » de renchérir Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’administration gouvernementale et pour le Conseil du trésor.

Rappelons que la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui traite ces plaintes a rendu un préavis dans ce dossier en mai dernier. La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ ont à leur tour déposé leur réponse à ce préavis et attendent toujours que ces travailleuses obtiennent une juste reconnaissance salariale. Cependant, à tout moment, le gouvernement peut donner le mandat au Conseil du trésor de régler ces plaintes, ce qu’il a fait dans plusieurs autres dossiers. Après 12 ans d’attente, les travailleuses de ces secteurs en ont plus qu’assez et réclament la reconnaissance des tâches et responsabilités associées à leur travail ainsi que la fin des discriminations salariales dont elles sont victimes.

Le Front commun dénonce l’arrogance de la CAQ

Plus de 700 travailleuses et travailleurs des services publics ont marché dans les rues de Trois-Rivières mercredi midi afin de dénoncer l’attitude arrogante du gouvernement de la CAQ dans le cadre de leur négociation. « Nous avons devant nous un gouvernement qui refuse de comprendre la réalité de celles et de ceux qui font fonctionner les services publics. Sa condescendance se traduit aux tables tandis qu’il propose encore à notre monde de s’appauvrir et qu’il manque cruellement d’ouverture devant les solutions qui ne viennent pas de lui afin d’améliorer les conditions de travail et de pratique » a dénoncé Francois Enault, premier vice-président de la CSN et responsable de la négociation.

Un appauvrissement

Pour le Front commun, qui représente 420 000 travailleuses et travailleurs issus de la CSN, de la CSQ, de la FTQ et de l’APTS, le gouvernement doit faire preuve de réalisme. « Si le gouvernement veut attirer des travailleurs dans les services publics et freiner l’exode vers le privé, il doit offrir plus. Ce n’est pas avec 9 % sur cinq ans qu’on va redresser la situation, au contraire », a-t-il ajouté.

En effet, en considérant les propres prévisions d’inflation du ministre des Finances Éric Girard, les offres actuellement sur la table appauvriront les travailleuses et les travailleurs de 7 % au cours des cinq prochaines années. « L’inflation pour les seules années 2022 et 2023 va dépasser l’offre de la CAQ. C’est simple, elle propose à ceux qui soignent, soutiennent et éduquent la population de s’appauvrir, alors que les politiciens se votent une augmentation de 30 %. Ils nous refusent 100 $ par semaine, tandis qu’ils se donnent 582 $ d’augmentation hebdomadaire. Si c’est pas de l’arrogance, je me demande ce que c’est », a dénoncé M. Enault.

Coeur du Québec

De son côté, le président du Conseil central du Coeur du Québec (CCCQ–CSN), Pascal Bastarache, a souligné les impacts dévastateurs de la pénurie de main-d’oeuvre qui sévit dans des secteurs névralgiques de la région, tant en santé et services sociaux qu’en éducation. « Le gouvernement se targue d’être un employeur de choix, mais ses gestes et son manque de respect envers ses propres employé-es nous prouvent le contraire. C’est l’ensemble de la population qui est victime de l’inaction du gouvernement. En période où le coût de la vie est particulièrement préoccupant, le premier ministre ne peut pas rester les bras croisés et doit offrir des conditions qui sont à la hauteur des services rendus. »

Manifestation nationale le 23 septembre 2023

Une importante manifestation est prévue le 23 septembre prochain à Montréal. « Toute la population est invitée à venir dire à la CAQ que les services publics, on y tient, ne leur en déplaise. Que c’est pas vrai qu’on va laisser la CAQ affaiblir encore plus nos réseaux de la santé, des services sociaux, de l’éducation et de l’enseignement supérieur ! On a tous des enfants, des parents, des proches qui bénéficient de ces précieux services », a conclu François Enault.