Santé et services sociaux : De nouvelles plaintes contre un gouvernement récidiviste

Les organisations syndicales représentant le personnel du réseau de la santé et des services sociaux se voient dans l’obligation de déposer de nouvelles plaintes pour dénoncer encore une fois le gouvernement qui a fait entrave aux organisations syndicales. Depuis plusieurs mois, le gouvernement s’entête à agir seul, il contourne les syndicats et refuse de négocier avec ces derniers pour améliorer la situation dans le réseau.

Cette nouvelle série de plaintes déposées en vertu de l’article 12 du Code du travail vise à dénoncer les mesures estivales implantées unilatéralement par le gouvernement dans les dernières semaines. Ces mesures concernent notamment la rémunération du temps supplémentaire à taux double, octroyées seulement à certaines conditions. En mai dernier, les organisations syndicales avaient tendu la main au ministre pour convenir de mesures à mettre en place pour traverser la période estivale, alors que le personnel est surchargé et que le manque d’effectifs frappe le réseau de manière importante et de façon récurrente. Le gouvernement avait alors refusé de discuter avec les organisations syndicales, pour finalement imposer des mesures selon certaines conditions le 21 juillet.

Rappelons que les organisations syndicales ont récemment remporté une importante victoire juridique en contestant l’arrêté ministériel 2021-071 qui prévoyait des primes importantes, assorties d’une série de conditions disqualifiantes pour les professionnelles en soins, alors que des ententes de principes avaient été conclues quelques semaines auparavant avec les organisations syndicales pour le renouvellement des conventions collectives.

Les organisations syndicales réclament que le gouvernement cesse d’entraver les activités syndicales et qu’il négocie dorénavant les mesures à mettre en place pour mettre fin à la crise qui touche le réseau. Les organisations syndicales demandent de plus des dommages punitifs étant donné la récidive du gouvernement.

« Le gouvernement vient de se faire taper sur les doigts. Le tribunal lui a clairement dit qu’il doit arrêter d’entraver les activités syndicales et d’agir de manière autoritaire. C’est pour s’assurer que les choses changent pour le personnel du réseau que ces plaintes ont été déposées. Depuis le début de la pandémie, le gouvernement s’obstine à faire à sa tête. Force est de constater que cette pratique ne fonctionne pas du tout. Il doit maintenant admettre que le temps est venu d’entendre les solutions du personnel », indiquent les représentantes et représentants de la FSSS-CSN, de la FSQ-CSQ, de la FIQ et de la FIQP, du SQEES-FTQ, du SCFP, de l’APTS, de la FP-CSN et du SPGQ.

La FEESP–CSN rectifie les faits

À la suite des négociations de cette semaine et de « l’entente de principe » intervenue hier entre le gouvernement et la Fédération des transporteurs par autobus (FTA), la Fédération des employées et employées de services publics (FEESP-CSN) tient à corriger plusieurs faits diffusés dans les médias cette semaine qui induisent la population en erreur.

« Il y a plusieurs informations qui circulent et qui laissent croire qu’au final, ce seront les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires qui vont accepter ou refuser cette entente de principe, mais dans les faits, ce sont les transporteurs qui devront accepter ou non les paramètres que la FTA a négociés en leur nom. Le processus de négociation entre chaque transporteur individuel et les centres de services scolaire qu’ils desservent reste exactement le même et plusieurs contrats ne sont pas encore signés à l’heure actuelle. À titre d’exemple, mon employeur, Autobus Gil-Ber, n’a pas de contrat signé avec les centres de services scolaire que nous desservons et il devra négocier prochainement chaque circuit. Rien n’est donc réglé et il se peut fort bien que des transporteurs refusent de signer certains contrats », souligne Josée Dubé, présidente du Secteur transport scolaire de la FEESP-CSN.

Des informations diffusées dans les médias laissaient croire que des grèves étaient possibles dans le secteur alors que la grande majorité des syndicats ne sont pas en négociation avec leur employeur et que de ce fait, ils n’ont pas le droit de grève. Il a même été question de grève des transporteurs alors que les employeurs n’ont jamais eu le droit de grève.

« Dans les faits, l’expression « entente de principe » réfère à un document qui contient des clauses sur lesquelles les parties se sont entendues et qui les engagent légalement. Or, l’entente entre le gouvernement et la FTA n’engage pas du tout les transporteurs. Au mieux, celle-ci sert de guide qui permettra à chaque transporteur de négocier ses contrats. Et le plus important, même si les conductrices et conducteurs souhaitent vivement une bonification importante de leurs salaires, elles et ils n’ont rien à voir ou à dire dans ce processus » de conclure madame Dubé.

La présidente du Secteur transport scolaire a diffusé une vidéo sur sa page Facebook visant publiquement à rectifier les faits : https://www.facebook.com/STS.FEESP.CSN/videos/5661815727239114

Partage des pourboires: déshabiller Pierre pour habiller Paul

Plusieurs voix s’élèvent depuis quelques jours, notamment celles de l’Association des restaurateurs du Québec (ARQ) et de la directrice générale de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), pour réclamer le partage des pourboires entre serveurs et cuisiniers, notamment pour pallier le problème de recrutement des postes en cuisine. Or, ce débat n’est pas nouveau; en 2018 les employeurs du secteur de la restauration réclamaient déjà une révision de la Loi sur les normes du travail (LNT) pour donner le pouvoir aux patrons de partager les pourboires. On évoquait aussi à l’époque le contexte de pénurie de main-d’œuvre. À notre avis, cette proposition ne fait que niveler par le bas les conditions de travail des travailleurs et travailleuses du secteur de la restauration en entier.

Nos organisations plaident pour que le métier de cuisinière et cuisinier soit plus valorisé et plus reconnu et cela passe par de meilleures conditions de travail, mais pas au détriment des employés et employées à pourboire! Il n’y a pas de formule magique, pour attirer et garder le personnel, il faut de la reconnaissance, de meilleures conditions et évidemment de meilleurs salaires. Les restaurateurs savent très bien que c’est en mettant fin aux salaires de crève-faim des employé-es de cuisine qu‘ils et elles reprendront le tablier. Rappelons que ces salaires ont augmenté d’environ 10 % seulement au cours des deux dernières années, signe de la nécessité de donner un coup de barre pour combler les brigades.

Le partage des pourboires risque aussi de déplacer le problème de recrutement en cuisine vers les serveuses et les serveurs. Il faut se rappeler que le taux du salaire minimum pour les travailleuses et travailleurs à pourboire est de 11,40 $ l’heure, soit inférieur au salaire minimum régulier qui est de 14,25$. On peut donc facilement comprendre qu’une journée peu achalandée ou encore un menu à faible coût ne se traduit pas nécessairement en pourboires conséquents et donc en grosse paie. Il est faux de croire que tous les serveurs et serveuses au Québec travaillent dans de grands restaurants aux factures faramineuses. Nombre d’entre eux peinent encore à joindre les deux bouts!

Les pourboires ont toujours fait partie de la rémunération globale des serveurs et serveuses. Le Québec est d’ailleurs la seule province où le salaire minimum qui leur est réservé est inférieur à celui du reste de la population. Et si une partie du pourboire a pu échapper au fisc par le passé, cette question est réglée depuis maintenant vingt-cinq ans.

Et l’on voudrait aujourd’hui, pour combler les salaires inadéquats du personnel de cuisine, égrener les revenus des serveurs et serveuses en lieu et place d’une rémunération qui incombe… à l’employeur lui-même?

Il faut rappeler que la loi n’empêche aucunement le partage des pourboires laissés en salle. Dans de nombreux milieux de travail en restauration, le partage des pourboires avec le personnel de cuisine est maintenant devenu la norme.

La loi interdit toutefois qu’un employeur vienne s’y mettre les mains. Car si les personnes salariées à pourboire acceptent de partager leurs pourboires avec leurs collègues de salle et de cuisine, c’est parce que les ententes sont décidées par les travailleuses et les travailleurs eux-mêmes, sans que le propriétaire de l’établissement vienne imposer ses règles et encore moins piger dans la caisse.

Daniel Boyer
président de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)

Caroline Senneville
présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN)

Colin Lefebvre-Bouchard
président d’Au bas de l’échelle

Les sages-femmes adoptent une entente collective de quatre ans

Les membres du Regroupement Les sages-femmes du Québec ont entériné mercredi l’accord de principe intervenu le mois dernier avec le gouvernement du Québec pour le renouvellement de l’entente collective qui les lie au ministère de la Santé et des Services sociaux.

Réunies en assemblée générale par visioconférence, plus de 92 % des membres ont accepté les termes d’un nouveau contrat de travail de quatre ans qui s’étendra jusqu’au 31 mars 2024. Ces travailleuses autonomes étaient sans contrat depuis le 31 mars 2020.

L’entente, qui a nécessité 19 séances de négociation, confirme l’autonomie des professionnelles, améliore les conditions d’entrée dans la profession, bonifie les conditions générales de pratique, notamment en région, et contribue à consolider les services dispensés aux parents à travers le Québec.

Des conditions nettement plus avantageuses
La nouvelle entente comporte d’importants gains pour les sages-femmes. Une refonte des échelles salariales fait ainsi disparaître les quatre premiers échelons. Pour les recrues, cela représente une augmentation qui varie entre 7 % et 20 %. À la signature du contrat, une nouvelle sage-femme à temps plein débutera avec un salaire annuel de 73 000 $ (au lieu de 60 000 $ actuellement) pour atteindre 103 000 $ après dix ans. Une responsable des services de sage-femme commencera à 83 000 $ et terminera à 114 000 $.

Les sages-femmes doivent souvent être disponibles le jour, le soir et la nuit entre huit et dix jours sur 14. Dans le cadre d’un projet pilote, le gouvernement améliorera la rétribution de cette disponibilité. Une compensation annuelle de 13 000 $ à 16 000 $ leur sera octroyée. C’est une augmentation qui varie de 45 % à 80 % pour la majorité d’entre elles. S’ajoutent aussi des primes de soir, de nuit et de fin de semaine qui varient de 4 % à 15 %. Elles bénéficieront en outre d’une prime de 1 % si elles acceptent de travailler à temps complet.

Des hausses salariales équivalentes à celles du réseau de la santé
Pour chacune des trois premières années du contrat, les sages-femmes obtiennent une augmentation rétroactive de 2 %. Pour la quatrième année du contrat (2023-2024), elles ont l’assurance de recevoir une augmentation équivalente à celle du secteur public. Lorsqu’elles iront travailler dans une des quatre régions où il y a rareté de main-d’œuvre, elles recevront en outre un forfait d’installation variant de 10 000 $ à 25 000 $.

Différents gains permettront aussi de soutenir le développement de la profession, tels que des journées de perfectionnement additionnelles, une prime d’encadrement de stagiaire de 2 % et la possibilité de se prévaloir d’un congé sans rémunération pour études ou enseignement. L’entente prévoit également 20 journées de libérations professionnelles additionnelles et la mise en place de comités paritaires qui se pencheront sur différents enjeux.

Le résultat d’une mobilisation
« Nous sommes fières du travail accompli, a déclaré la présidente du RSFQ, Josyane Giroux. Cette entente est le résultat de la mobilisation des sages-femmes, des femmes et des familles, sans oublier le travail acharné de toute l’équipe du regroupement, de la Fédération des professionnèles (FP–CSN) et de la CSN. »

« Le gouvernement fait des pas considérables dans la voie de la reconnaissance de notre profession et de son importance dans le réseau de la santé du Québec, a-t-elle souligné. Nous espérons qu’elle contribuera à améliorer l’accès au soin en santé reproductive pour les femmes et personnes enceintes du Québec. »

« Depuis la légalisation de leur profession, les sages-femmes ont eu de la difficulté à faire reconnaître leur profession à sa juste valeur et à obtenir des conditions de travail équitables par rapport aux autres professionnel-les du réseau, a commenté Guy Albert Coulombe, trésorier de la FP–CSN. Leurs négociations sont souvent longues et ardues. La fédération est fière de les avoir accompagnées et s’assurera que les prochaines négociations débutent à partir des gains acquis dans la présente entente. »

« Trop peu, trop tard », dénoncent les syndicats du réseau

Bien qu’elles accueillent favorablement l’annonce du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) de payer à taux double les heures supplémentaires effectuées par les travailleuses et les travailleurs, les organisations syndicales se désolent qu’il y ait des conditions à l’application de cette mesure et du laxisme du gouvernement Legault dans ce dossier. Pour elles c’est trop peu, trop tard.

« Nous avons avisé le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, le 9 mai dernier que la situation sur le terrain s’avérait très précaire et qu’il fallait convenir d’un plan pour éviter les bris de services cet été. Nous lui avons tendu la main. En la refusant et en n’agissant pas immédiatement, le gouvernement a laissé la situation se détériorer à tel point que la mesure annoncée hier est nettement insuffisante. Encore une fois, il improvise au lieu de planifier », ont déploré les porte-paroles de l’APTS, de la FIQ, de la FP–CSN, de la FSQ-CSQ, de la FSSS–CSN, du SCFP, du SPGQ et du SQEES-FTQ.

Les organisations syndicales regrettent d’ailleurs que le gouvernement poursuive sa gestion autoritaire et unilatérale en faisant fi des mécanismes prévus dans les conventions collectives afin de mettre en place de nouvelles conditions de travail, adaptées à la situation dans le réseau. Selon elles, le gouvernement aurait eu avantage à agir en concertation avec elles afin de regarder l’ensemble des options et de choisir les meilleures solutions. D’ailleurs l’une des mesures qui avait bien fonctionné cet hiver, l’accumulation d’une demi-journée de congé par quart de travail en temps supplémentaire complet, a été balayée du revers de la main par le MSSS.

« Si nous avions convenu dès le mois de mai, ensemble, d’une série de mesures structurantes, les salarié-es du réseau seraient plus mobilisés et moins fatigués, et le risque de bris de services serait bien moindre que maintenant. Là, on compose avec un gouvernement qui a chanté la moitié de l’été et qui se retrouve fort dépourvu en plein milieu d’une 7e vague de COVID-19 », ont ajouté les porte-paroles syndicaux.

La COVID continue de surcharger le réseau
Lors de la rencontre avec le MSSS, où elles ont été mises devant le fait accompli, les organisations syndicales ont relevé le manque de cohérence du ministère face à cette nouvelle vague et le fait que, malheureusement, ce sont encore les personnes salariées du réseau de la santé et des services sociaux qui en paient le prix.

« Le gouvernement refuse toujours d’accorder des congés supplémentaires aux membres du personnel lorsque ces personnes sont obligées de s’isoler en raison de la COVID-19, parce qu’elles sont positives ou qu’une ou un proche en est atteint. C’est sans compter que certaines retournent au travail même en étant positives à la COVID-19, mettant en danger collègues, patientes et patients. Si le gouvernement veut devenir l’employeur de choix, comme il le clame dans son plan santé [et services sociaux], il serait plus que temps qu’il soutienne adéquatement ses salarié-es et qu’il applique le principe de précaution pour celles et ceux qui tiennent le réseau à bout de bras », ont conclu les porte-paroles syndicaux.

Les travailleuses et travailleurs du Groupe Vétéri Médic–CSN acceptent l’entente de principe à 93 %

Les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Groupe Vétéri Médic–CSN ont accepté la récente entente de principe à 93 % lors d’un vote tenu le 20 juillet en assemblée. Cette nouvelle convention collective prendra fin le 30 juin 2025. Le syndicat a notamment obtenu des hausses salariales de 5 % pour la première année et de 3,5 % pour les années subséquentes.

Le syndicat a aussi obtenu des gains en ce qui a trait à 46 de ses demandes incluant une augmentation des congés de maladie pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs et des jours de vacances supplémentaires pour les personnes ayant accumulé de l’ancienneté.

Finalement, les primes de soir, de nuit et de fin de semaine ont été respectivement bonifiées de 1 $, 3 $ et 2,50 $ depuis le début des négociations. Les primes accordées aux techniciennes et techniciens certifiés, pour leur part, passent de 1 $ à 2 $. Elles ont également été augmentées pour les techniciennes et techniciens spécialisés, passant de 3 $ à 4 $.

« Nous pouvons être fiers du travail accompli par notre syndicat de Vétéri Médic. Ce syndicat est une véritable locomotive pour les conditions de travail des collègues des autres cliniques du réseau Vet et Nous !. Comme nous l’avons vu lors de la négociation de notre dernière convention, il y a fort à parier que le reste du groupe bénéficiera de ces gains dans les prochaines semaines », a commenté Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles–CSN.

« Le syndicat présent chez Vet et Nous ! est un exemple de l’influence que peut avoir un syndicat sur tout un environnement de travail. Les gains que ces personnes vont chercher sont toujours accordés à l’ensemble des autres cliniques. Ce n’est pas le reste du groupe qui leur permet d’avoir les conditions de travail qu’elles ont aujourd’hui, mais l’influence qu’exerce leur syndicat sur l’employeur », indique Danny Chamberland, secrétaire-trésorier du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs du Groupe Vétéri Médic–CSN sont les seuls du groupe Vétéri Médic, maintenant Vet et Nous !, à être syndiqués. Le groupe représente vingt-quatre cliniques et hôpitaux ainsi que trois centres de référence sous sa bannière.

Les sages-femmes concluent une entente de principe

Tard dans la nuit de vendredi dernier, le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) a conclu une entente de principe avec les négociateurs gouvernementaux.
Privées de contrat depuis les deux dernières années, les sages-femmes ont dû s’armer de patience pour obtenir le début de véritables négociations avec le ministère de la Santé et des Services sociaux. Tout au long de la pandémie, elles ont ainsi maintenu les services avec courage. Mais depuis quelques mois, plusieurs d’entre elles n’avaient pas renouvelé leur permis d’exercice, faute d’une rémunération satisfaisante et de conditions d’exercice intéressantes. Pour les finissantes universitaires, l’intérêt d’étudier, d’intégrer la profession et d’y rester commençait sérieusement à s’étioler.

Un parcours de longue haleine
Forcées d’attendre pendant une vingtaine de mois, les sages-femmes ont finalement pu commencer à négocier à la suite d’un vote unanime de l’Assemblée nationale du Québec en mars dernier. Leur mobilisation a permis d’obtenir par la suite de nouvelles offres du Conseil du trésor. Au cours des dernières semaines, la voix des parents solidaires de la cause a aussi porté haut et fort, notamment grâce à la Coalition pour la pratique sage-femme, un mouvement soutenu par la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Les pourparlers se sont finalement intensifiés au printemps et les discussions avec le Conseil du trésor ont culminé au cours des mois de juin et juillet, ponctuées – faut-il rappeler – de quelques manifestations hautes en couleur.

Les détails à venir
Les détails de l’entente, qui a été négociée avec le soutien et l’expertise de la Fédération des professionèles–CSN, seront d’abord soumis aux répondantes CRT (comité de relations de travail). Cette instance, qui joue un rôle équivalent à celui d’un conseil syndical, représente chacun des services sages-femmes. Si l’instance le recommande, l’entente sera ensuite présentée à l’assemblée générale du RSFQ, ce qui pourrait avoir lieu d’ici la fin de l’été, précise-t-on.

La solidarité a fait la différence
Dans un communiqué diffusé tôt samedi matin, la présidente du RSFQ, Josyane Giroux, s’est dite « fière du travail accompli » au nom de tous les membres du comité de négociation. « Nous avons hâte de partager ce que nous considérons être de grandes améliorations des conditions de travail des sages-femmes et des responsables des services de sages-femmes, a-t-elle d’abord souligné. « Tout au long du processus, votre soutien, votre mobilisation, vos précieux mots d’encouragement et votre présence ont eu un impact concret sur le cours des choses. Un grand merci pour votre appui et votre confiance. Merci également aux familles d’avoir fait entendre leur voix. »

Chacun selon ses moyens – Tous derrière les lock-outé-es de Rolls-Royce !

Rolls-Royce : Une lutte inspirante

Ismail Mimouni-Michaud
Président du Syndicat des travailleuses et travailleurs du YMCA du Parc–CSN

Dans notre vie syndicale, au quotidien, on essaie de tisser des liens avec toutes les luttes sociales. En ce sens, nous trouvons très inspirante la lutte menée par les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce.

Dès le départ, ils se sont montrés très combatifs et transparents. Ces travailleuses et ces travailleurs gardent le moral et l’espoir même s’il leur faut composer avec un conflit qui entraîne certainement son lot de difficultés. Malgré les attaques patronales, toutes et tous demeurent unis et gardent le cap.

Pour les soutenir, nous avons organisé en mai une soirée de diffusion du film «En guerre» ainsi qu’une collecte de fonds pour les lock-outé-es. Nous nous sommes aussi rendus devant l’usine pour leur témoigner notre solidarité. Il ne faisait pas très beau ce jour-là, mais ils étaient nombreux sur la ligne piquetage. Plusieurs sont venus nous parler, avec générosité. On pouvait sentir leur détermination et leur engagement !

Si jamais nous devons exercer la grève un jour chez nous, il est clair que nous allons nous inspirer de leur combat.

J’invite l’ensemble des syndicats, et tout le monde, à appuyer financièrement les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Rolls-Royce Canada–CSN.

Avec nos contributions, nous les aiderons à poursuivre la lutte jusqu’à l’atteinte de leurs objectifs !

 

Kronos : Donner aux suivants

Serge Berthiaume
Président du Syndicat national des employé(e)s de Kronos Canada (FIM–CSN)

En 2013, nous avons vécu un long lock-out de six mois. Les patrons voulaient abolir des emplois et couper dans le régime de retraite.

Grâce aux dons et à l’appui que nous avons reçus notamment de nombreux autres syndicats, tous à la mesure de leurs moyens, on a tenu le coup et on est rentré la tête haute !

Après le conflit, en 2014, nous nous sommes donné les moyens, comme syndicat, de soutenir d’autres travailleuses et travailleurs qui devront passer par là. Jusqu’à maintenant, nous avons versé 35 000 $ en soutien aux lock-outé-es du sttrr-csn.

L’argent, c’est le nerf de la guerre quand on est en conflit. C’est ce qui permet de tenir la minute de plus. Tout ce qu’on peut ajouter va encourager les travailleuses et les travailleurs de Rolls-Royce à se tenir debout. Tous les gestes comptent même les plus petits. J’invite tous les syndicats à soutenir la cause à la mesure de leurs moyens

 

Pour faire un don aux lock-outé-es de Rolls-Royce :

https://www.paypal.com/donate/?hosted_button_id=G2MCRLBGZR4U2

 

 

Les sages-femmes réclament l’équité avant les vacances de la construction

Les négociations entre Québec et le Regroupement Les Sages-Femmes du Québec entrent aujourd’hui, mercredi, dans une phase critique.
Mardi, une trentaine de sages-femmes et de sympathisantes ont manifesté à Québec devant les locaux du ministère du Travail où se déroulaient les négociations avec le Conseil du trésor pour le renouvellement de l’entente-cadre avec le ministère de la Santé et des Services sociaux.

Les négociations achoppent notamment sur la rémunération des longues heures de garde des sages-femmes, à qui Québec refuse l’équité avec les autres travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux.

« C’est du sexisme ! »
« Les sages-femmes sont des femmes dévouées qui offrent des services à d’autres femmes, a rappelé Mélanie Pelletier, vice-présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CCQCA–CSN). Or les sages-femmes sont toujours les dernières à obtenir un règlement. »

« Le gouvernement essaye de leur offrir moins que les autres en disant qu’il en a toujours été ainsi, a-t-elle insisté. C’est vraiment du sexisme. Il est temps que le gouvernement reconnaisse la valeur du travail des sages-femmes. »

« La FP–CSN est derrière vous »
« Dans tous les milieux de travail à prédominance masculine, le gouvernement paye une heure pour chaque période de garde de huit heures, a souligné Sébastien Collard, responsable du secteur de la santé et des services sociaux à la Fédération de professionnèles (FP–CSN). Aux sages-femmes, le gouvernement n’offre que la moitié de ce salaire-là. »

« Les sages-femmes font quelque chose d’importance pour les autres femmes, a-t-il insisté. Elles les accompagnent pour qu’elles puissent vivre l’expérience de la maternité. La FP–CSN est là et appuie les sages-femmes. On va faire ce qu’il faut pour qu’elles obtiennent un règlement avant les vacances de la construction. »

Pour assurer une relève
Venue comme d’autres sympathisantes appuyer les revendications des sages-femmes, Roxanne Lorrain, coordonnatrice de la Coalition pour la pratique sage-femme, a rappelé que ces professionnelles « répondent à des besoins spécifiques et essentiels des femmes enceintes et des familles depuis plus de 40 ans ». Or la situation dans certaines régions est désormais « critique ».

« Pour assurer la pérennité des services, le gouvernement doit offrir les moyens d’assurer une relève dans ce modèle de pratique. Les sages-femmes méritent une reconnaissance financière pour leur disponibilité. »

Équité salariale : plusieurs milliers de dollars pour les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux

La FSSS–CSN et la FTQ sont parvenues à obtenir une entente découlant de l’exercice de maintien de l’équité salariale du Conseil du trésor de 2010 et 2015 pour les préposé-es en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM). Cette entente intervenue entre la FSSS–CSN, le SCFP-FTQ, le SQEES-FTQ et le Conseil du trésor a été adoptée par les syndicats lors de leurs instances respectives.

« Après des mois de mobilisation et de représentations auprès du Conseil du trésor, cette entente marque une victoire importante pour mettre fin à la discrimination salariale dans le réseau de la santé et des services sociaux », lancent Josée Marcotte, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP-FTQ et Sylvie Nelson, présidente du SQEES-FTQ.

Les termes de l’entente
L’entente prévoit le versement de sommes rétroactives qui pourraient atteindre plus de 13 000 $ auxquelles s’ajoute 5 % d’intérêt applicable au moment où les sommes dues devaient être versées. En 2022, les PRDM recevront une augmentation du taux horaire de 1,65 $/heure au maximum de l’échelle.

L’entente représente un ajustement de 3,66 % au 20 mars 2016 et de 3,89 % au 13 mars 2020 (au maximum de l’échelle).

 Il faut maintenant régler les plaintes de maintien de l’équité salariale du personnel de bureau et de l’administration
La FSSS–CSN, le SCFP-FTQ et le SQEES-FTQ poursuivront la mobilisation et leurs représentations pour parvenir à obtenir un règlement des plaintes de maintien de l’équité salariale du personnel de bureau et de l’administration.

« L’entente pour les PRDM montre qu’avec de la mobilisation, nous pouvons parvenir à faire bouger le gouvernement. On ne s’arrêtera pas là! Le gouvernement doit aussi régler les plaintes du personnel de bureau et de l’administration. Ça fait plus de 11 ans que ces travailleuses et travailleurs attendent qu’on reconnaisse enfin la juste valeur de leur travail et leurs efforts pour donner des services de qualité à la population et les modifications dans leur travail », de conclure les représentantes et représentants syndicaux.

Des conditions du public au privé, une première dans le secteur des CHSLD

Dans le cadre d’assemblées générales ayant eu lieu le 2 mai 2022, les travailleuses et les travailleurs syndiqués du CHSLD privé Michèle-Bohec ont adopté à 100 % la toute première entente qui garantit aux salarié-es les mêmes conditions salariales que dans le réseau public.

La convention collective apporte des changements majeurs pour les conditions de travail de ces employé-es syndiqués. Prenons l’exemple des salaires : une ou un préposé-e aux bénéficiaires verra le sien passer de 14,35 $ à 25,63 $ l’heure.

« L’un des gains majeurs est sans contredit le fait que l’ensemble des syndiqué-es, tous titres d’emploi confondus, obtiennent les salaires du secteur public, une première dans le secteur privé ! Cette entente pave la voie à d’autres situations similaires dans les autres CHSLD conventionnés », de renchérir Dominic Presseault.

Pour Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), « cet exemple démontre que dans les CHSLD, les conditions sont plus attirantes au public qu’au privé. C’est une première étape de franchie, mais dans le contexte de pénurie de personnel, il faut que le gouvernement tienne sa promesse de conventionner les CHSLD privés. D’ailleurs, la FSSS–CSN est toujours favorable à l’idée de les nationaliser, comme le premier ministre l’a maintes fois évoqué durant la pandémie. »

Les employé-es de la CDPDJ en grève pour une troisième journée

Les employé-es de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) sont en grève pour une troisième journée afin de forcer leur employeur et le gouvernement à reconnaître l’importance de leur travail.

La CDPDJ et le Conseil du trésor doivent nous revenir avec des offres
Si la grève des 16 et 17 juin derniers a permis des avancées à la table de négociation concernant l’une des deux unités syndicales regroupant les employé-es de la CDPDJ, du chemin reste à parcourir pour convenir d’une entente de principe pour ces deux unités. Rappelons que ces travailleuses et ces travailleurs sont sans convention collective depuis plus d’un an et réclament la parité avec les augmentations salariales obtenues par les groupes comparables de travailleuses et de travailleurs du secteur public.

« Avec cette troisième journée de grève, les travailleuses et les travailleurs de la CDPDJ montrent à quel point ils sont déterminés à se faire respecter. Leur patience atteint ses limites. Il est temps que la CDPDJ et le Conseil du trésor nous reviennent avec des offres qui répondent à nos demandes légitimes », explique Kathrin Peter, présidente du Syndicat des employé-es de la CDPDJ.

« Pour que la CDPDJ demeure l’institution essentielle de défense des droits et libertés de la population, elle a besoin que ses employé-es soient bien reconnus. Pour cela, elle doit intervenir auprès du Conseil du trésor pour que la négociation aboutisse enfin », de conclure Jessica Goldschleger, vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP–CSN).

Le terme épicène professionnèles vise à représenter tous les membres de la fédération, indépendamment de leur genre.

     

    Il faut stabiliser le personnel qui s’occupe de l’intégration des immigrantes et immigrants au Québec

    Alors que la pénurie de main-d’œuvre va continuer encore longtemps – on estime à 1,4 million le nombre de postes vacants au Québec dans les dix prochaines années – il est crucial de mettre tous les éléments en place pour bien accueillir les personnes immigrantes et faire en sorte que leur intégration au Québec soit un succès. Or, la négociation de la convention collective de la Table de concertation des organismes au service des personnes réfugiées et immigrantes (TCRI), qui regroupe plus de 160 organismes spécialisés au Québec, achoppe en ce moment, notamment sur la question des salaires. Il faut régler une convention collective qui permettrait de stabiliser ce personnel essentiel. En effet, on y compte un taux de roulement de plus de 70 % en un an !

    Dernière heure

    Peu après cette sortie publique du syndicat, ce dernier a été en mesure de conclure une entente de principe qui sera présentée aux membres dans les prochains jours!

    Près de 100 000 personnes qui immigrent en 2019

    Le TCRI joue notamment un rôle important pour défendre les droits des nouveaux arrivants. Or, la croissance du nombre de personnes immigrantes qui ont un statut temporaire ou qui sont des demandeurs d’asile rend la défense des droits encore plus importante, étant donné le statut plus précaire de ces personnes. Entre 2016 et 2019, les résidents non permanents sont passés de 12 671 à 61 668.

    En 2019, il y a eu 40 565 immigrantes et immigrants permanents, 23 300 personnes du Programme des travailleurs étrangers temporaires, 39 715 personnes dans le Programme de mobilité internationale et 56 550 étudiantes et étudiants internationaux. Selon les données du MIFI, ce sont donc quelque 160 000 nouvelles personnes qui sont arrivées sur le territoire du Québec en 2019.

    « Il n’y a pas moins de personnes immigrantes, il y en a plus, mais leur statut est plus précaire. Il est tout autant important d’en prendre soin. Il faut absolument renforcer nos structures d’accueil et les stabiliser », précise Marie-Claire Rufagari, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la TCRI-CSN.

    La TCRI a récemment mis sur pied un projet pour la lutte contre le racisme en emploi afin d’accompagner ses membres sur la mise en place de stratégies inclusives pour des communautés accueillantes au Québec. Les personnes qui immigrent ont également besoin d’apprendre le français, de trouver un logement, d’inscrire leurs enfants à l’école ou au CPE, de se retrouver dans les différents services publics, etc. Les défis sont importants et l’équipe de la TCRI doit être stabilisée pour soutenir ses organismes membres dans ce travail.

     

    L’« amazonification » de la SAQ est commencée

    Plusieurs conseillères et conseillers en succursales de la SAQ ont constaté que divers produits de niche ne pouvaient plus être commandés en magasin et que les clients devaient se tourner vers le service en ligne pour le faire.

    « On refuse que les succursales deviennent seulement des distributeurs de produits de masse et que les consommateurs soient forcés de faire venir leurs alcools préférés de Montréal en utilisant le service en ligne », affirme Lisa Courtemanche, présidente du SEMB-SAQ-CSN. La SAQ nie vouloir se transformer en Amazon. Même s’il est certain qu’elle n’est pas antisyndicale comme Amazon, certains faits montrent que la priorité de la société d’État est de centraliser les ventes de milliers de produits en ligne et de les livrer à partir d’un seul entrepôt.

    On note en effet l’existence de plans, estimés en ce moment à 48,5 M$, pour la construction du Centre automatisé de Montréal (CAM) qui sera doté d’une machine ultra sophistiquée visant à préparer les commandes dont on ne connaît pas encore le coût. Selon le syndicat, il y a un risque que les magasins deviennent de simples comptoirs pour faciliter les commandes en ligne. Par ailleurs, la présidente du syndicat fait valoir qu’il sera plus difficile pour les conseillers et les conseillères en succursale de bien connaître les produits si ceux-ci sont seulement disponibles en ligne. Les clients risquent de perdre du point de vue conseils.

    Une pétition est d’ailleurs en ligne pour s’opposer à cette centralisation en cours de plusieurs produits.

    Rentabilité et efficacité questionnée

    Pour le moment, les commandes en ligne représentent environ 4 % des ventes de la SAQ (moins de 1 % avant la pandémie). Même si la SAQ atteint son objectif de tripler ses ventes en ligne, ce qui est loin d’être fait, ce type de transaction représenterait seulement 12 % des ventes. « On risque d’investir entre 50 M$ et 100 M$ pour un système qui ne fera peut-être pas progresser les ventes en ligne et les ventes totales de beaucoup. Est-ce vraiment la meilleure façon d’investir l’argent des Québécois ? », s’interroge Lisa Courtemanche en rappelant que 96 % des ventes se font en magasin et que ces ventes en personne sont en croissance. Si on force l’achat en ligne de plusieurs produits, cela ne veut pas dire que les ventes totales seraient plus grandes. Le bénéfice pour la SAQ ne serait pas nécessairement augmenté, seulement la proportion de ventes en ligne. Il est à noter que le dividende versé au gouvernement était en progression ces dernières années sans avoir besoin d’une immense machine distributrice à Montréal.

    Il serait par ailleurs possible de continuer à faire des ventes en ligne en utilisant le réseau de succursales, en conservant des produits de niche partout au Québec et en livrant les commandes en quelques heures plutôt qu’en 24 h. L’idée du syndicat n’est pas de revenir au siècle passé et de cesser de vendre en ligne, mais plutôt de le faire autrement, en continuant d’offrir un service conseil de qualité dans toutes les succursales. « C’est sans compter que la centralisation de toutes les opérations dans un seul entrepôt est plus risquée en cas de panne, de feu, de travaux routiers importants ou d’autres contretemps », met en garde la présidente.

    Premières conventions collectives pour le secteur de l’archéologie au Québec

    Après avoir porté à 10 le nombre d’entreprises spécialisées en recherche archéologique à être syndiquées au Québec, le Syndicat national des archéologues du Québec affilié à la CSN (SNAQ–CSN) est parvenu à négocier, au cours des dernières semaines, les toutes premières conventions collectives de ce secteur au Québec. Réunis en assemblée générale samedi, les membres du SNAQ–CSN ont en effet adopté les ententes de principe intervenues avec les firmes Patrimonia, Artefact Urbain et Archéo-Mamu.

    « Certaines firmes partageaient dès le départ notre vision : il fallait un rehaussement et une uniformisation des conditions de travail en archéologie, a souligné le président du SNAQ–CSN, Maxime Vaillancourt. Jusqu’à ce jour, des archéologues ayant une formation universitaire gagnaient moins qu’un journalier sur un chantier de construction. Il était temps que ça évolue ! »

    Avec les nouvelles grilles salariales, un archéologue à l’échelon maximal touchera une augmentation de 35 % à compter du 1er janvier 2023. Les conventions collectives prévoient, et ce dès maintenant, des droits de rappel clairs, par ordre d’ancienneté, selon une formule flexible permettant une saine composition des équipes de travail. Des mécanismes ont également été prévus afin de diminuer la précarité d’emploi en permettant aux archéologues de travailler pour diverses firmes sans perdre leur statut d’emploi pour autant. Des mesures favorisant la conciliation travail-famille-études ont aussi été instaurées.

    Enfin, les normes de santé et de sécurité au travail ont été renforcées selon le modèle de celles du secteur de la construction tout en ayant été adaptées à la spécificité du travail archéologique.

    « C’est un jour historique pour les archéologues du Québec ! s’est réjouie Alexandra La Perrière, vice-présidente du syndicat. Depuis plus de deux ans, les membres du SNAQ–CSN ont investi des énergies considérables pour établir les fondations de l’archéologie professionnelle. Grâce à la volonté et à la collaboration de Patrimonia, Archéo-Mamu et Artefact urbain, ces fondations sont maintenant solidement implantées. Nous espérons que cela fera boule de neige auprès des autres employeurs. »

    Fort de plus de 150 membres répartis dans différentes régions du Québec, le SNAQ–CSN poursuit les négociations avec les firmes Archéotec, Ethnoscop, Arkéos, Patrimoine Experts, Artefactuel et Subarctique et invite ces employeurs à reconnaître les balises convenues au sein des autres firmes dans une optique d’harmonisation des conditions de travail et de saine compétition entre les différentes firmes d’archéologie au Québec. Le SNAQ–CSN a également syndiqué récemment un dixième employeur de ce secteur, Archéoconsultant.

    Première à l’aide juridique: Des avocates et avocats du public et du privé unissent leurs voix et font la grève

    Pour la première fois, des avocates et avocats de l’aide juridique du public et du privé unissent leurs voix pour demander au ministre de la Justice du Québec, Simon Jolin-Barette, d’intervenir rapidement afin d’assurer la stabilité de l’accès à l’aide juridique. Les membres de la nouvelle coalition se sont réunis à cette fin, aujourd’hui à Montréal, devant le palais de justice.

    Ce sont donc les avocates et avocats de l’aide juridique de Montréal-Laval, des Laurentides et de Lanaudière ainsi que du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, syndiqués à la CSN, qui sont tous en grève aujourd’hui pour exiger le maintien de la parité avec les avocats de la Couronne. Des représentantes et représentants de toutes ces régions sont venus manifester devant le Palais de justice de Montréal.

    Des avocats en pratique privée, qui refusent de faire avancer leurs mandats de l’aide juridique pour une période de deux jours, étaient à leurs côtés, à Montréal, pour demander une révision urgente des tarifs qu’ils reçoivent pour les mandats de l’aide juridique.

    Les avocates et avocats de l’aide juridique n’acceptent pas de s’entendre sur de nouvelles conditions de travail tant que celles-ci n’assurent pas clairement le maintien de la parité avec les avocates et avocats de la Couronne. Or, ceux-ci ont obtenu des augmentations de 10 % sur quatre ans, alors que le gouvernement n’offre que 6 % sur trois ans aux avocats de l’aide juridique. On croyait pourtant le dossier de la parité réglé depuis 2019 !

    « Pour le moment, le Conseil du trésor fait de vagues promesses et nous demande un acte de foi plutôt que d’offrir un engagement clair », déplore Justine Lambert-Boulianne, présidente du Syndicat des avocates et avocats de l’aide juridique de Montréal et de Laval.

    Le maintien d’une disparité de traitement rendra très difficile le maintien d’un réel accès à la justice pour toutes les personnes qui ont besoin de l’aide juridique. Parmi ces personnes, notons entre autres les victimes de violence conjugale ou sexuelle, les jeunes vulnérables et les groupes autochtones. Pour chacun de ces groupes, le gouvernement a pris de nouveaux engagements (Rebâtir la confiance, Commission Laurent) pour lesquels les avocates et avocats de l’aide juridique jouent déjà ou devront bientôt jouer un rôle encore plus grand. « S’assurer d’une stabilité à l’aide juridique est plus que jamais essentiel », insiste d’ailleurs Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal Métropolitain (CCMM–CSN).

    Contexte d’inflation

    « L’offre de 6 % sur trois ans est non seulement inéquitable, mais elle est totalement insuffisante dans le contexte actuel d’inflation », ajoute Danny Roy, président de la Fédération des professionnèles qui regroupe trois syndicats de l’aide juridique.

    Coalition avec les avocats de la pratique privée

    Il y a près d’un an, un groupe de travail indépendant a déposé plusieurs recommandations auprès du ministère de la Justice. Parmi celles-ci, se trouvait la réforme de la structure tarifaire de l’aide juridique, incluant des augmentations urgentes. « Sans un ajustement rapide des tarifs, il deviendra de plus en plus difficile de trouver des avocats qui acceptent les mandats de l’aide juridique, ce qui risque de retarder encore plus de causes », affirme Marie-Pier Boulet, présidente de l’Association québécoises des avocats de la défense (AQAAD).

    Les employé-es de la SQDC syndiqués à la CSN acceptent l’entente de principe

    Une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN (SEESQDC–CSN) et leur employeur, le 23 juin. Les membres ont accepté cette entente lors des assemblées qui se sont tenues le 26 juin au soir, un peu partout au Québec.

    « Nous sommes satisfaits de cette entente qui permet de faire une bonne partie du rattrapage entre notre convention collective et celle de nos camarades des magasins de la SAQ », affirme Maxime Nadeau, président du SEESQDC–CSN.

    De fait, les employé-es qui commencent verront leur salaire augmenté de 34 % pendant les quatre ans de l’entente par rapport à la situation actuelle. Pour les employé-es en haut de l’échelle salariale en ce moment, le salaire passera de 19,92 $ l’heure à plus de 23 $ en fin de convention. L’ensemble des travailleuses et des travailleurs du SEESQDC–CSN bénéficiera donc d’une hausse salariale de 16 à 34 % sur quatre ans. Un autre gain majeur permettra maintenant d’atteindre le sommet de l’échelle salariale en trois ans et demi plutôt qu’en huit ans, comme c’était le cas dans l’ancienne convention collective !

    Notons que le salaire à la fin de la période couverte par l’entente dépendra de l’augmentation des deux dernières années qui pourra varier en fonction de l’augmentation obtenue par le secteur public. Le salaire pourrait donc être un peu plus élevé si le secteur public obtient plus de 2 % d’augmentation pour ces deux années-là.

    On note par ailleurs plusieurs améliorations sur le plan des horaires de travail, dont la garantie de deux heures de plus par semaine pour les employé-es à temps plein. La prime de chef d’équipe (10 % à 15 %) sera par ailleurs attribuée sur un plus grand nombre d’heures et de façon plus stable et prévisible.

     

    Entente de principe pour les employé-es de la SQDC syndiqués à la CSN

    Une entente de principe est intervenue entre le Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN et leur employeur en fin de journée le 23 juin. Celle-ci sera bientôt présentée aux membres qui se prononceront sur tout son contenu. Aucune entrevue ne sera accordée d’ici là.

    À propos

    Le Syndicat des employées et employés de la SQDC–CSN représente près de 200 syndiqué-es répartis dans une quinzaine de succursales. Fondée en 1947, la FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant environ 65 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics.