Tout le monde l’a vue

Tout le Québec a pu l’entendre expliquer l’antisyndicalisme d’Amazon et critiquer le projet de loi de Jean Boulet qui attaque le droit de grève des syndicats.

La lutte ardue des travailleuses de CPE a aussi été au cœur des propos de Caroline Senneville.

C’est sur de nombreux fronts que la CSN s’active pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs, a fait valoir la présidente de la CSN.

Journée internationale des droits des femmes 2025

Cette année, le réseau féministe de la CSN et toutes les membres du Collectif 8 mars luttent pour un féminisme antiraciste, anti-impérialiste et résolument inclusif. Les femmes militent pour atteindre l’égalité entre les sexes sur le plan des conditions de vie et de travail.

Alors que le climat social révèle une hausse significative de l’intolérance, voire de la haine, il est plus important que jamais d’unir les forces de tout le mouvement féministe.

Marche mondiale des femmes
C’est aussi le 8 mars qu’étaient lancées les actions entourant la Marche mondiale des femmes, qui a lieu aux cinq ans. Tout au long de l’année, les femmes du monde entier se mobilisent pour dénoncer la violence et la pauvreté vécues par plusieurs d’entre elles, mais aussi pour inscrire les droits des femmes dans la lutte universelle contre les dérèglements climatiques.

Le 18 octobre prochain à Québec, préparez-vous à marcher. C’est un rendez-vous pour affirmer que nous sommes Encore en lutte !

Un printemps mouvementé dans l’ensemble du Québec

Lieu par excellence de solidarité intersyndicale, le conseil central intervient sur des enjeux régionaux et sur des thématiques développées par la CSN à travers ses campagnes. Chacun des conseils centraux de la CSN a ses propres instances : les assemblées générales.

Mais les délégué-es des syndicats affiliés votent leurs grandes orientations et définissent leur plan de travail lors de leurs congrès respectifs, qui se tient aux trois ans. Les équipes régionales sont en ce moment à pied d’œuvre pour préparer ces congrès, qui auront lieu d’avril à juin 2025.

Le Maillon fort

Tous les syndicats CSN, du secteur public à l’industrie manufacturière, des régions urbaines ou rurales, se placeront cette année sous un même thème, celui du Maillon fort. Défendre les droits des travailleuses et des travailleurs et améliorer leurs conditions de travail dans un monde qui semble toujours plus précaire, voilà la mission de la CSN, le Maillon fort du syndicalisme au Québec.

Bienvenue à la CSN!

Ce sont 1053 salarié-es qui ont reçu la confirmation qu’ils adhèrent à la Confédé­ration des syndicats nationaux (CSN) durant cette période!

 

Abitibi-Témiscamingue–Nord-du-Québec

  • STT DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE ABINODJIC-MIGUAM (FSSS–CSN)
  • STT DE L’HÔPITAL VÉTÉRINAIRE CUIVRE ET OR – CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DE L’ANODE DE ROUYN-NORANDA (FP–CSN)

Bas-Saint-Laurent

  • STT DU BMR DE MATANE (FC–CSN)
  • STT VIANDES DU BRETON | CONTRÔLE QUALITÉ (FC–CSN)

Côte-Nord

  • STT DE G.E.P. DE BAIE-COMEAU | SEPT-ÎLES (FC–CSN)
  • STT DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES | SUPÉRIEUR PROPANE (FIM–CSN)

Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine

  • STT DU CENTRE DE LA PETITE ENFANCE LA BELLE JOURNÉE (FSSS–CSN)

Montérégie

  • STT DE LA CETAM (FSSS–CSN)
  • STT DES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES | CANADIAN TIRE VALLEYFIELD (FIM–CSN)
  • STT DE SOPIAR (FEESP–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | COLLÈGE ÉDOUARD-MONTPETIT (FNEEQ–CSN)
  • STT EN PETITE ENFANCE DE LA MONTÉRÉGIE | CPE LA PRAIRIE (FSSS-CSN)

Montréal métropolitain

  • STT DES AMIS DE LA MONTAGNE (FEESP–CSN)
  • STT DES CENTRES DE LA PETITE ENFANCE DE MONTRÉAL ET LAVAL | CPE TOPINAMBOUR (FSSS–CSN)
  • STT D’AÉROSPATIALE DEVTEK (FIM–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | DÉCLIC ACTION (FSSS–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | GRIP MONTRÉAL (FSSS–CSN)
  • STT EN INTERVENTION COMMUNAUTAIRE | MAISON BENOÎT LABRE (FSSS–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | COLLÈGE MONTMORENCY (FNEEQ–CSN)
  • S DES EMPLOYÉ-ES DES CAFÉTÉRIAS DU CENTRE DE SERVICE SCOLAIRE MARGUERITE-BOURGEOYS (FEESP–CSN)
  • STT DE LA MAISON ST-RAPHAËL (FSSS–CSN)
  • ASSOCIATION DES ÉTUDIANT-E-S DIPLÔMÉ-E-S EMPLOYÉ-E-S DE McGILL | CENTRE DE COMMUNICATION ÉCRITE (FNEEQ–CSN)
  • S NATIONAL DES EMPLOYÉ-ES DE MUSÉES | CENTRE PHI (FNCC–CSN)
  • S DES PROFESSIONNÈLES DE L’ÉCONOMIE SOCIALE ET DE L’ACTION COMMUNAUTAIRE | CENTRE DE PRÉVENTION DE LA RADICALISATION MENANT À LA VIOLENCE (FP–CSN)
  • S DES EMPLOYÉ-ES DE LA RESTAURATION | RESTAURANT VESTA (FC–CSN)

Outaouais

  • S DES EMPLOYÉ-ES DES MUNICIPALITÉS DU PONTIAC (FEESP-CSN)

Québec–Chaudière-Appalaches

  • STT DE SUPERMÉTAL (FIM–CSN)
  • STT DES CPE DE QUÉBEC–CHAUDIÈRE-APPALACHES | CPE MA BELLE GRENOUILLE (FSSS–CSN)
  • STT DES CENTRES D’HÉBERGEMENT PRIVÉS DE LA RÉGION DE QUÉBEC | MANOIR DE L’ORMIÈRE (FSSS–CSN)
  • STT DES CENTRES D’HÉBERGEMENT PRIVÉS DE LA RÉGION DE QUÉBEC | MIRODOR (FSSS–CSN)
  • S NATIONAL DU PERSONNEL DE FRANCISATION | CÉGEP DE SAINTE-FOY (FNEEQ–CSN)
  • S DES TECHNICIEN(NE)S POMPIERS DU CAMPUS NOTRE-DAME-DE-FOY (FEESP–CSN)
  • STT DU COMMERCE | KEURIG QUÉBEC (FC–CSN)

Bienvenue à la CSN!

Des nouvelles en rafale

La négo coordonnée des résidences privées pour aîné-es

Les travailleuses et les travailleurs des résidences privées pour aîné-es (RPA) entameront une nouvelle ronde de négociation dès le début du mois d’avril 2025. Affiliés à la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, les membres des RPA figurent parmi les plus bas salarié-es au Québec. Pourtant, ils font partie intégrante de notre système de santé.

Les travailleuses et les travailleurs des RPA ne demandent pas le ciel. Ces personnes réclament un rattrapage salarial et un enrichissement qui reflètent les exigences de leur environnement de travail ; et comme la grande majorité des salarié-es au Québec, elles veulent aussi que leur employeur contribue à leur fonds de retraite. Des demandes parfaitement légitimes quand on connaît l’importance du travail qu’elles exercent.

C’est dans ce sens que les travailleuses et les travailleurs des RPA ont opté pour le slogan : On mérite le maximum, nous sommes essentiels. Il est temps que leur employeur les reconnaisse à leur juste valeur.

Fin du lock-out au zoo

Les 130 employé-es du Zoo de Granby ont tenu tête à leur employeur pendant près de sept mois : une détermination qui leur permettra de bénéficier d’une convention collective entièrement revue. En plus d’augmentations salariales de 20,5 % sur cinq ans, l’abolition des statuts d’employé-es saisonniers et temporaires permettra à un plus grand nombre d’avoir accès aux avantages de la convention

2400

À la mi-février, les 2400 employé-es d’entretien de la STM ont voté à 97 % en faveur d’un mandat de grève qui pourrait aller jusqu’à la grève générale illimitée. Alors que l’employeur porte plusieurs demandes de recul à la table de négociation, ils demandent notamment de freiner la sous-traitance et la privatisation et souhaitent améliorer la conciliation famille-travail. Ils réclament également un investissement supérieur dans le transport collectif pour favoriser la transition écologique et préserver des emplois durables, mais aussi pour que la population de Montréal ait accès à un transport en commun attrayant et fonctionnel.

Un sommet historique en Santé-sécurité du travail

Les 15 et 16 avril prochain au Centre des congrès de Québec, les organisations syndicales et les groupes de défense des droits des travailleuses et des travailleurs tiendront le Sommet de la santé et de la sécurité du travail (SST). Cet événement vise à prendre acte des dernières modifications aux lois québécoises sur la SST tout en partageant les perspectives politiques qui guideront nos actions à venir.

Mouvement populaire contre la privatisation

Aux côtés de représentantes et de représentants de Québec solidaire et du Parti québécois, le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr, a été clair : il est regrettable de voir les gens d’affaires réaliser toujours plus de profits sur la maladie pendant que ne cessent de s’allonger les files d’attente pour accéder aux services requis dans le réseau public

La CSN a demandé au gouvernement de déployer un plan d’urgence en trois mesures concrètes pour répondre à la crise.

  1. D’abord, le ministre de la Santé doit freiner l’exode des médecins vers le secteur privé, une fois pour toutes.
  2. Le gouvernement doit aussi cesser d’octroyer des permis de cliniques privées à but lucratif dès maintenant.
  3. Finalement, il doit instaurer un moratoire sur tous les types de privatisation du travail et des tâches accomplies au public. On parle d’agences de placement, de buanderies, de l’entretien des bâtiments, du transport de patients, etc.

Si le gouvernement n’agit pas d’ici le 1er mai, la CSN s’assurera d’augmenter la pression en se dotant d’un plan d’action conséquent.

Négos 2025-2029 : accord sectoriel obtenu entre l’Alliance syndicale de la construction et l’ACRGTQ dans le domaine du génie civil et voirie

L’Alliance syndicale de la construction – qui regroupe les cinq syndicats de l’industrie – se réjouit d’annoncer qu’une seconde entente sectorielle a été conclue. Il s’agit cette fois d’une entente avec l’Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ) dans le domaine du génie civil et de la voirie (GCV). Elle fait suite à l’annonce du 5 mars dernier avec l’Association de la construction du Québec (ACQ), concernant les secteurs institutionnel-commercial et industriel (IC-I). Cette entente constitue une étape importante dans le renouvellement des conventions collectives et demeure conditionnelle à la conclusion des négociations des clauses particulières, ainsi qu’au processus de ratification des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction.

Établie pour une durée de quatre ans, de 2025 à 2029, l’entente maintiendra la paix industrielle et procurera aux travailleurs et travailleuses une plus grande stabilité financière. Elle servira aussi de vitrine pour le développement des grands chantiers d’infrastructure. « Le domaine du génie civil et voirie est prioritaire pour la construction. De nombreux projets ont été annoncés dans les derniers mois, notamment par Hydro-Québec. L’Alliance croit qu’une telle entente assurera l’attractivité de l’industrie et favorisera la rétention de la main-d’œuvre dans le contexte actuel. Nous avons travaillé fort afin que cette entente réponde aux attentes des travailleurs et des travailleuses » affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.

Les augmentations salariales prévues sont de 22% sur quatre ans, déclinées ainsi :

  • 8% à la signature
  • 5% en 2026
  • 5% en 2027
  • 4% en 2028

À venir aux tables de négociations

Le processus de négociation des clauses particulières est déjà en cours, afin de finaliser les ententes sur les conventions collectives d’ici au 30 avril 2025. L’objectif visé est d’assurer que les particularités de chaque métier et occupation soient prises en compte et que les travailleurs et travailleuses bénéficient d’un accord correspondant à leurs besoins. Par la suite, si la majorité des membres des cinq syndicats de l’Alliance votent en faveur de cette entente, elle pourrait entrer en vigueur à l’échéance de la convention collective, soit le 1er mai 2025, marquant ainsi une autre étape importante pour l’industrie de la construction.

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Aucune entrevue ne sera accordée sur le sujet, afin d’éviter de nuire au bon déroulement des négociations en cours. Les détails de l’entente finale seront partagés lors de la ratification de celle-ci par les membres.

Quête de profits : la SAQ abuse, dénonce le syndicat des employé-es

Rien ne semble arrêter la direction de la SAQ dans sa volonté de récupérer ses parts de marché et de rehausser son taux de profitabilité. Mais les changements annoncés aujourd’hui risquent toutefois de mettre à mal le caractère public de la société d’État, sans aucune garantie de rehausser les dividendes versés au gouvernement, prévient le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN).

« Depuis le début de l’année, la SAQ a indiqué vouloir fermer huit succursales à travers le Québec, déplore la présidente du syndicat, Lisa Courtemanche. Du même souffle, la SAQ nous annonce l’octroi au secteur privé de 34 nouvelles agences SAQ, en plus de vouloir créer jusqu’à 100 “micro-agences” privées, y compris en territoire à forte densité comme Montréal, où la direction prévoit en ouvrir 6 dès le mois de mai. C’est une privatisation directe du réseau des succursales », déplore-t-elle.

La représentante syndicale rappelle pourtant qu’au fil des ans, la société d’État a su s’adapter aux nouveaux marchés tout en conservant son caractère public.

« Nous avons su innover, rappelle Lisa Courtemanche. Nous avons mis sur pied les SAQ Express pour mieux desservir la clientèle. Nous avons ouvert des micro-succursales publiques, à l’intérieur de magasins d’alimentation, comme à LaSalle et à Contrecœur. D’où vient ce besoin de multiplier les agences privées, alors que le modèle public de la SAQ continue de faire ses preuves, année après année ? »

 

Uber Eats, le comble de l’absurde

Le syndicat des employé-es de la SAQ est encore estomaqué par la volonté de la société d’État de permettre à des firmes étrangères comme Skip ou Uber Eats de procéder à la livraison des produits offerts par la SAQ.

« En même temps qu’on nous demande de retirer les vins américains des tablettes, la SAQ laisse entrer les géants du numérique et leurs algorithmes au sein de son réseau de distribution. C’est à n’y rien comprendre. Plutôt que de miser sur son personnel ou sur des entreprises d’ici, la SAQ va complètement à contre-courant des préoccupations de la population québécoise, alors que les États-Unis et les oligarques du Web constituent une menace réelle à notre économie », d’affirmer la présidente du syndicat.

Le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) représente les 5000 employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ, partout au Québec. Il est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), qui réunit plus de 425 syndicats représentant 70 000 membres œuvrant dans le domaine des services publics et parapublics. Forte de ses 330 000 membres, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est présente dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Élections fédérales 2025 – Le vrai bon sens

Les élections fédérales prévues au plus tard en octobre de cette année risquent fort probablement d’être devancées au printemps étant donné les récents développements à Ottawa. Les ambitions protectionnistes démesurées du nouveau président élu à Washington militent également en faveur d’élections hâtives.

Fidèle à ses habitudes, la CSN a l’intention de prendre part au débat public dans le cadre de ces élections. Alors que depuis plusieurs mois un vent conservateur souffle sur le pays et sur notre voisin du sud, notre centrale syndicale entend mettre de l’avant ses priorités et dénoncer les propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des travailleuses et des travailleurs.

Nous vous invitons à visiter notre page portant sur les élections afin de susciter la réflexion et l’analyse autour des enjeux soulevés par ce vote.

Bien sûr, le temps venu, nous vous invitons aussi à exercer votre droit de vote.

Votre signature, notre force : en marche pour un avenir féministe

Nous sommes 2 866 femmes et personnes alliées de toutes les générations, origines, milieux et régions du Québec combattant pour un monde meilleur et plus égalitaire.

En cette Journée internationale des droits des femmes, nous appuyons le lancement des actions entourant la Marche mondiale des femmes (MMF). Ce mouvement féministe international lutte contre les violences, les inégalités économiques et les injustices sociales. Depuis 25 ans, la MMF mobilise des centaines de milliers de personnes à travers le monde pour exiger des changements profonds et durables.

Au Québec, le 18 octobre prochain, au lendemain de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, nous marcherons pour un monde où les droits des femmes ne sont pas un privilège, mais bien une réalité. Nous marcherons avec une force collective, portée par trois grandes orientations :

1. La fin des violences faites aux femmes

En 2023, au Québec, près d’une femme sur trois a déclaré avoir subi de la violence physique ou psychologique au cours de sa vie. Tous les deux jours, une femme ou une fille est assassinée au Canada, le plus souvent par un partenaire ou un ex-conjoint Ailleurs dans le monde, les femmes font aussi face à différentes formes de violences. Par exemple, dans des contextes de guerre ou d’urgence climatique, une femme réfugiée sur cinq est confrontée à des violences sexuelles. Dans plusieurs pays, de l’Afghanistan aux États-Unis, les droits des femmes régressent sans cesse. Cette réalité est insoutenable. Il faut des politiques fermes et des ressources accessibles pour mettre fin à ces fléaux.

2. L’éradication de la pauvreté vécue par les femmes

Les femmes représentent 70 % des personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde. Ici, au Québec, elles continuent d’être majoritaires dans les emplois précaires et sous-payés. Au Canada, en 2024, une femme gagne encore en moyenne 71 % du salaire annuel d’un homme. Cet écart s’élargit pour les femmes racisées, les femmes autochtones et les femmes en situation de handicap Cela doit cesser. Nous exigeons des mesures pour garantir une réelle sécurité économique à toutes les personnes.

3. La justice climatique et environnementale féministe

Les femmes, surtout les plus vulnérables, sont les premières touchées par les changements climatiques. Dans le monde, 80 % des personnes déplacées par des catastrophes climatiques sont des femmes Pourtant, elles sont souvent exclues des décisions concernant l’environnement. À la conférence sur le climat des Nations Unies en novembre 2024, seulement 24 % des personnes à la tête des délégations étaient des femmes. Nous exigeons une transition écologique féministe et inclusive.

En cette journée internationale des droits des femmes, nous, les porte-paroles et cosignataires membres du Collectif 8 mars, souhaitons sensibiliser la population sur ces trois enjeux qui sont au cœur de la lutte féministe en cette année de Marche mondiale des femmes.

Accord sectoriel conclu entre l’Alliance syndicale de la construction et l’ACQ dans les domaines institutionnel-commercial et industriel, représentant plus de 60 % de l’industrie

L’Alliance syndicale de la construction – qui regroupe les cinq syndicats de l’industrie – est fière d’annoncer qu’une entente sectorielle avec l’Association de la construction du Québec (ACQ) a été conclue aujourd’hui dans les domaines de l’institutionnel-commercial et industriel (IC-I). Cette entente constitue une étape importante dans le renouvellement des conventions collectives et demeure conditionnelle à la conclusion des négociations des clauses particulières, ainsi qu’au processus de ratification des travailleurs et travailleuses de l’industrie de la construction.

Établie pour une durée de quatre ans, de 2025 à 2029, une telle entente favorisera la paix industrielle et assurera aux travailleurs et travailleuses une plus grande stabilité financière, en évitant toute perte de salaire. « Nous avons bon espoir d’obtenir une entente finale avant la fin des conventions collectives, ce qui marquerait l’histoire de notre industrie. Nos membres nous ont fait part de leurs préoccupations quant à la hausse du coût de la vie et nos équipes ont travaillé fort, depuis que l’avis de négociation a été déposé, pour obtenir des augmentations salariales et des conditions à la hauteur de leurs attentes » affirme Éric Boisjoly, porte-parole de l’Alliance syndicale.

Les augmentations salariales prévues sont de 22% sur quatre ans, déclinées ainsi :

– 8% en 2025

– 5% en 2026

– 5% en 2027

– 4% en 2028

À venir aux tables de négociations

Un blitz de négociations des clauses particulières est déjà entamé, dans le but de finaliser les ententes sur les conventions collectives avant le 30 avril 2025. L’objectif visé est d’assurer que les particularités de chaque métier et occupation soient prises en compte et que les travailleurs et travailleuses bénéficient d’un accord correspondant à leurs situations respectives et leurs besoins.

Par la suite, si l’ensemble des membres des cinq syndicats de l’Alliance entérinent cette entente, elle pourrait entrer en vigueur à l’échéance de la convention collective, soit le 1er mai 2025, marquant ainsi une étape importante pour notre industrie.

 

À propos de l’Alliance syndicale de la construction

L’Alliance syndicale est composée des cinq syndicats de l’industrie de la construction : la FTQConstruction, le Syndicat québécois de la construction (SQC), le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction. Ils unissent leurs voix pour représenter l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’industrie lors de la négociation des conventions collectives. www.facebook.com/AllianceSyndicale/

Aucune entrevue ne sera accordée sur le sujet, afin d’éviter de nuire au bon déroulement des négociations en cours. Les détails de l’entente finale seront partagés lors de la ratification de celle-ci par les membres.

Tarifs américains : la CSN demande des mesures pour soutenir les travailleuses et les travailleurs

L’impact des tarifs du président Donald Trump sera majeur pour différents secteurs de notre économie.

 

Certaines entreprises risquent de voir leurs ventes baisser de façon importante, d’autres pourraient délocaliser leur production vers les États-Unis pour éviter les tarifs, d’autres encore pourraient reporter des investissements prévus. Dans tous les cas, l’incidence sur les travailleuses et les travailleurs sera considérable.

 

Devant l’urgence de la situation, la CSN invite tous les partis politiques qui se préoccupent réellement du sort des travailleuses et des travailleurs à collaborer afin que les outils de riposte à cette guerre de tarifs soient mis en place sans tarder. « Les travailleuses et les travailleurs risquent d’être les victimes collatérales de cette guerre commerciale inutile. Il ne faut pas les abandonner au front. Nous demandons à Ottawa une réforme rapide de l’assurance-emploi », lance Caroline Senneville, présidente de la CSN.

 

L’impact se fera sentir de différemment d’un secteur à l’autre. Dans celui de l’aluminium, il existe peu d’alternatives fiables au produit canadien. La situation pourrait toutefois être plus corsée pour les secteurs agroalimentaire ou forestier.

 

« Si l’ACEUM est renégocié plus rapidement que prévu, il faudra absolument protéger les secteurs stratégiques pour l’économie du Québec », ajoute la présidente. On pense notamment à la culture, aux secteurs sous gestion de l’offre, au bois d’œuvre, à l’aérospatial, à l’acier ou à l’aluminium. La centrale syndicale veut éviter que ces secteurs soient constamment sous pression dans un libre-échange « à la carte ».

 

Autres mesures nécessaires

 

  • Une facilitation de l’accès aux programmes de formation pour permettre le maintien en emploi ou une requalification de la main-d’œuvre touchée.

 

  • Une riposte tarifaire assez robuste et rapide qui permettrait d’écourter le conflit, minimisant ainsi les impacts négatifs sur nos emplois manufacturiers.

 

  • Mise en place d’une riposte non tarifaire en imposant, par exemple, des pénalités aux soumissionnaires américains qui souhaitent avoir accès à nos marchés publics.
  • Une aide ciblée aux entreprises pour limiter les fermetures et les délocalisations.

 

  • Différentes mesures pour stimuler la demande intérieure, tant auprès des consommateurs que par l’octroi de contrats publics. Dans ce nouveau contexte, la recherche de l’équilibre budgétaire ne devrait plus être la priorité.

Interdiction des signes religieux pour le personnel de soutien scolaire : une attaque qui menace à nouveau le réseau public

La Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), qui représente la grande majorité du personnel de soutien scolaire au Québec, dénonce fermement l’intention du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, d’étendre l’interdiction du port de signes religieux à d’autres catégories de personnel au sein des écoles publiques.

« Une telle interdiction ne ferait qu’aggraver la crise de recrutement qui frappe déjà durement le personnel de soutien scolaire. Plutôt que d’éloigner encore plus de personnes qualifiées et dévouées, le gouvernement devrait concentrer ses efforts sur l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance de ces emplois essentiels au bon fonctionnement des écoles », affirme Frédéric Brun, président de la FEESP-CSN.

La position de la CSN, que nous partageons, est la suivante : la confédération est en faveur de la laïcité de l’État et fait la promotion d’une vision sociale de l’école et de l’éducation, une école qui joue pleinement son rôle de transmission des connaissances, mais aussi de préparation des enfants à leur future vie collective. Nous voulons une école qui soit inclusive et qui contribue à l’intégration, à la francisation, à la solidarisation des membres d’une collectivité de plus en plus diversifiée. À l’inverse, l’introduction de mesures discriminatoires additionnelles à l’entrée en emploi en éducation aurait pour effet de créer une fracture sociale et du ressentiment dans les communautés ainsi marginalisées pour les décennies à venir.

Concernant l’argument avancé par le ministre, Annie Charland, présidente du Secteur soutien scolaire de la FEESP-CSN précise que « nous n’avons pas pris connaissance du nouveau rapport mentionnant des situations similaires à celles survenues à l’école Bedford. Toutefois, si des comportements ou situations nuisent aux enfants ou au personnel, nous les déplorons vivement. Nous tenons néanmoins à souligner qu’appliquer une politique ou une loi mur à mur, sans discernement, n’est pas la solution pour résoudre les défis auxquels notre réseau scolaire est confronté. »

Sur le plan local, notamment dans la métropole, nous souhaitons mettre en avant que la diversité du personnel de soutien scolaire est un atout incontestable pour notre réseau éducatif. « À Montréal, où une grande partie du personnel reflète la richesse culturelle de notre ville et du Québec, il est essentiel de préserver cette diversité qui contribue à un environnement d’apprentissage inclusif et dynamique. Dans le contexte local de pénurie de main-d’œuvre, toute politique uniforme appliquée sans égard à la situation provoquerait une rupture de service », souligne Michel Picard, président de l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), plus gros syndicat du personnel de soutien scolaire dans la région métropolitaine.

La FEESP-CSN est catégorique : le gouvernement doit abandonner cette initiative et mettre en place de véritables solutions pour soutenir les travailleuses et travailleurs du réseau scolaire, notamment en offrant des conditions de travail et des mesures concrètes pour attirer et retenir le personnel essentiel à la réussite éducative des élèves.

 

À propos

La Fédération des employées et employés de services publics représente environ 69 000 membres dans près de 425 syndicats, dont 36 000 travailleuses et travailleurs de soutien dans le réseau scolaire dans 37 syndicats regroupés au sein de notre Secteur soutien scolaire, ce qui fait de la FEESP-CSN l’organisation représentant la vaste majorité du personnel de soutien au Québec.

L’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), qui fait partie de la FEESP-CSN, représente environ 8000 travailleuses et travailleurs du soutien scolaire à Montréal.

Le SAPSCQ–CSN manifeste au bureau de François Bonnardel

Ce 28 février, les agentes et agents en services correctionnels (ASC) du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) ont manifesté devant le bureau de circonscription de François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique.

« À notre table de négociation, nous sentons désormais une accélération qui nous mènera éventuellement à un règlement concernant plusieurs enjeux centraux. Toutefois, l’ensemble des clauses à incidences financières est loin d’être réglé. Le ministère de la Sécurité publique répète à qui veut l’entendre qu’il souhaite être un employeur de choix et qu’il veut attirer du personnel et le retenir, mais dans les faits, nous comptons environ 250 postes vacants, plus de 300 agentes et agents en arrêt de travail pour diverses raisons – ce qui représente plus de 20 % de nos effectifs –, et une centaine de démissions en moyenne chaque année. Pour arrêter cet exode, le gouvernement doit impérativement offrir des conditions à la hauteur des exigences de notre travail », explique Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN.

« Le SAPSCQ–CSN souhaite toujours une solution durable aux problèmes récurrents causés par le temps supplémentaire obligatoire (TSO). Il revendique également des ressources et des mesures concrètes pour soutenir véritablement la santé psychologique des ASC. Aussi, il veut la réelle intégration des chefs d’équipe, un gain de notre dernière négociation. Ce sujet s’ajoute aux clauses à incidences financières », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« La hausse de la violence, des livraisons par drone, de l’intimidation et des agressions impose un climat de travail extrêmement exigeant pour les ASC. Le nombre d’arrêts de travail a atteint un sommet et le soutien psychologique est totalement inadéquat. Ce 1er mars, nous entrons dans le mois qui marquera la seconde année sans contrat de travail. Nous nous attendons donc à davantage de leadership de la part du MSP afin d’en arriver le plus rapidement possible à des solutions durables et à une entente de principe répondant aux enjeux soulevés par le syndicat », conclut Steve McKay, secrétaire général du Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie–CSN.

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la FEESP–CSN et à la CSN depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec. La FEESP–CSN compte plus de 425 syndicats affiliés représentant 65 000 membres qui œuvrent dans le domaine des services publics et parapublics.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Nous avons les moyens de notre État-providence

En réponse à un éditorial de Stéphanie Grammond, la présidente de la CSN estime que le Québec a les moyens de ses ambitions en matière de services publics et de programmes sociaux, à condition de faire les bons choix.

Dans un récent éditorial intitulé « Avons-nous encore les moyens de notre État-providence ? », Stéphanie Grammond remet en question notre capacité à nous offrir collectivement des services publics et des programmes sociaux adéquats et adaptés à nos besoins. Certes, les défis devant nous sont importants et il ne faut pas les nier. Le vieillissement de la population en est un. Cela dit, Mme Grammond exagère largement à nos yeux lorsqu’elle suggère que « Québec et Ottawa sont dans le rouge de façon chronique ».

Au sens comptable, le Québec a atteint l’équilibre budgétaire sur le cumul des 10 dernières années budgétaires (2015-2016 à 2024-2025). Le Québec est aussi l’un des rares États en Occident à consacrer une part des revenus de l’État au remboursement de la dette publique (par le Fonds des générations).

Ces sommes ne vont donc plus au financement des services publics, ce qui met sérieusement ces services sous pression et qui érode constamment leur capacité à remplir leur mission.

Dans ce contexte, pouvons-nous vraiment nous étonner de l’essoufflement de nos réseaux publics, qui vivent sur le respirateur artificiel depuis tout ce temps ? Surtout, est-il encore justifié de continuer sur la même voie ?

En 2023, le gouvernement a mis en œuvre son engagement électoral à réduire l’impôt des particuliers dans un contexte de ralentissement économique. Cette mesure a fait perdre au trésor public 1,7 milliard de dollars seulement pour l’année 2023-2024, une perte récurrente et surtout, croissante.

Le gouvernement s’est aussi lancé dans la mise en place de nouvelles structures coûteuses (maisons des aînés, maternelles 4 ans, troisième lien, agences de santé et de transport, etc.) plutôt que de consolider les services publics et les programmes sociaux existants.

N’en déplaise à Mme Grammond, nous avons bel et bien les moyens de notre État social. Encore faut-il faire les bons choix.

 

Derrière le miroirde la productivité

Mme Grammond souligne à juste titre que le Québec et le Canada ont un problème de productivité des entreprises, ce qui freine la croissance des revenus des contribuables (sociétés et particuliers) et donc de ceux de l’État.

Si le constat est clair, les solutions le sont moins. Depuis 40 ans, on met la faute de cette situation sur les politiques fiscales et l’environnement réglementaire.

Pourtant, le taux d’imposition des entreprises a été réduit de moitié depuis les années 1980, la taxe sur le capital abolie, le commerce international libéralisé et l’on ne compte plus le nombre de projets de loi visant à s’attaquer à la lourdeur réglementaire.

Si l’article de Mme Grammond semble indiquer que les syndicats suédois font bande à part en alliant défense des travailleurs et amélioration de la productivité, elle fait gravement erreur, car pour nous également, ces deux enjeux sont à la fois indissociables et névralgiques.

Cela faisait d’ailleurs partie des premiers sujets de discussion que j’ai abordés avec François Legault après son arrivée au pouvoir en 2018.

Que ce soit en mettant de l’avant des mesures pour réduire le roulement de la main-d’œuvre, en proposant des projets innovants de formation en emploi, en revendiquant des investissements au sein des entreprises, en proposant des démarches paritaires de redressement d’entreprises en difficulté, etc.

Autre exemple concret : réduire les accidents de travail se conjugue avec des gains en productivité.

Mme Grammond nous invite également à nous inspirer du modèle suédois pour renouveler la social-démocratie.

Alors que la profonde remise en question de nos relations commerciales avec les États-Unis et la nécessité d’entreprendre un grand chantier entourant notamment les enjeux de productivité et de transition environnementale pourraient être l’occasion de renouveler le modèle québécois de concertation, force est de constater que le gouvernement Legault mine son propre terrain en s’attaquant au droit de grève avec le projet de loi 89, créant plutôt un climat de confrontation sociale.

En terminant, soulignons que la question des inégalités sociales ne peut être passée sous silence lorsque l’on parle de productivité. Dans plusieurs pays, la croissance des salaires n’a pas suivi celle de la productivité, ce qui fait que les gains de productivité n’ont pas contribué à accroître le pouvoir d’achat des classes moyennes et populaires.

Le rôle des syndicats est justement de s’assurer que ces gains de productivité soient adéquatement partagés, de sorte qu’il y ait une véritable redistribution de la richesse. C’est aussi ça, avoir les moyens d’un État-providence.

Urgence d’agir pour les personnes en RPA et pour les résidents de Mont-Carmel

Le 31 janvier 2025 marquait le troisième anniversaire de la lutte menée par les résidents de Mont-Carmel contre l’entreprise dirigée par Henry Zavriyev. Le bilan déposé à cette occasion par le Comité Sauvons le Mont-Carmel rappelle la résistance soutenue des résidents qui a dû être menée au quotidien, à l’interne de la résidence, pour préserver leurs droits. Autour de cette résistance, un vaste mouvement de solidarité et d’alliances s’est exprimé à l’échelle du Québec.

Des victoires significatives ont été remportées sur le plan judiciaire. Parmi celles-ci, soulignons le tout récent jugement condamnant la compagnie du propriétaire à verser des amendes totalisant 216 000 $ pour outrage au tribunal, en violation de l’ordonnance de la Cour supérieure l’obligeant à maintenir l’exploitation et la certification de Mont-Carmel à titre de résidence privée pour aînés (RPA). La ténacité des résidents à faire valoir leurs droits a alors eu raison de la mauvaise foi du propriétaire des lieux.

Ces victoires confirment le bien-fondé des démarches des résidents visant à préserver un milieu de vie qui favorise le maintien de la santé et assure la sécurité des résidents, car le droit au logement ne se limite pas au seul droit d’avoir un toit au-dessus de la tête !

Le bilan rappelle toutefois qu’en dépit des gains obtenus, qu’en dépit également des multiples interventions faites auprès du propriétaire et des gestionnaires de l’immeuble, la vie au quotidien des résidents demeure difficile à plusieurs égards, notamment en ce qui a trait à la sécurité.

La situation à Mont-Carmel ainsi que les nombreuses fermetures de résidences privées pour aînés (RPA) survenues depuis les dernières années ont aussi permis de mettre en lumière les lacunes dont fait preuve l’actuel régime des RPA. Ces lacunes d’ordre législatif et réglementaire n’offrent en fait aucune protection efficace aux personnes vivant dans une RPA en cas de réaffectation de l’immeuble par le propriétaire. Tout au plus, les CISSS ou CIUSSS « accompagneront » les personnes dans leur déménagement.

Durant ces trois dernières années, certes, votre gouvernement a adopté quelques mesures qui assurent une protection, quoique limitée, aux locataires aînés contre les évictions. On pense ici au renforcement de la « loi Françoise David » ainsi que l’imposition d’un moratoire de trois ans, lequel prendra fin en juin 2027, sur les évictions pour subdivision, agrandissement substantiel ou changement d’affectation. Cependant, aucune modification n’a été apportée au régime des RPA.

Aussi, en dépit des représentations qui vous ont été faites par les résidents de Mont-Carmel en vue d’une sortie de crise, votre gouvernement n’y a démontré aucun intérêt palpable.

Or, vous avez en main le pouvoir d’agir pour changer la donne.

En ce qui concerne plus spécifiquement le cas de Mont-Carmel, vous n’êtes pas sans savoir que la Ville de Montréal a récemment assujetti l’immeuble de la Résidence Mont-Carmel à un droit de préemption qui donne à Montréal la priorité sur tout autre acheteur, et ce pour une période de 10 ans. Dès lors, voici le bon moment pour le gouvernement du Québec de soutenir concrètement les démarches en cours visant à soustraire cette résidence du marché privé, faciliter sa prise en charge par le milieu communautaire et assurer ainsi une sortie de crise où les résidents seraient associés aux décisions concernant leur milieu de vie.

Par ailleurs, il est grand temps que votre gouvernement use de son pouvoir d’intervention pour mettre un terme au déni de droit des personnes aînées demeurant en RPA. En ce sens, nous vous pressons d’instaurer des obligations liées à la certification des RPA, notamment pour maintenir le statut, les services offerts et réguler les coûts des loyers ainsi que faciliter l’appropriation et la gestion communautaire ou publique de toute RPA à risque de fermeture ou en défaut face à ses obligations.

Monsieur le Premier Ministre Legault, et Mesdames les Ministres Bélanger et Duranceau, faut-il rappeler que Mont-Carmel n’est malheureusement pas un cas isolé ? Nous pensons ici tout particulièrement à chacun des résidents du Manoir Louisiane, à ceux et celles de la résidence du Jardin botanique, à ceux et celles de la Seigneurie de Salaberry, qui se sont retrouvés du jour au lendemain évincés de leur lieu de résidence afin de satisfaire la recherche de profits de propriétaires sans états d’âme. Chaque fois, ce sont des personnes dont la moyenne d’âge est très élevée (à Mont-Carmel, actuellement l’âge de la majorité des résidents oscille entre 75 et au-delà de 85 ans), souvent très isolées et en situation de vulnérabilité, à revenu modeste.

Le contexte politique et économique actuel, exacerbé par le retour en piste de Donald Trump, ne doit pas occulter les problématiques sociales qui nécessitent une intervention gouvernementale, et celle du droit au logement des personnes aînées en fait éminemment partie.

Trois ans plus tard, les résidents de Mont-Carmel ne cessent de démontrer leur détermination à faire valoir leurs droits et le mouvement de solidarité qui s’est formé autour de ce noyau de résistance, dont nous sommes partie prenante, n’est pas près non plus de lâcher prise !

Projet de loi 89 – Un projet de loi pour faire plaisir aux patrons

Le projet de loi 89 du ministre du Travail Jean Boulet a été présenté pour faire plaisir aux patrons et affaiblir les travailleuses et les travailleurs. C’est l’essentiel du message livré ce midi devant les bureaux du ministre à Trois-Rivières par Pascal Bastarache, président du Conseil central du Cœur du Québec, et François Enault, premier vice-président de la CSN.

 

Sous prétexte d’éviter que ne soit affectée de manière disproportionnée la sécurité sociale, économique ou environnementale de la population, notamment celle des personnes en situation de vulnérabilité, le ministre du Travail veut se donner le droit d’intervenir dans les conflits de travail, au public comme au privé. « Le ministre a déjà tous les outils pour intervenir lors de conflits et forcer les partis à en arriver à un règlement. Pourquoi venir briser cet équilibre et faire pencher la balance du côté des employeurs ? Pour nous, c’est ni plus ni moins une déclaration de guerre et nous ne nous laisserons pas faire », a averti le premier vice-président de la CSN, François Enault.

 

« Si le gouvernement a tant à cœur le sort des plus vulnérables, pourquoi s’oppose-t-il depuis des années à une augmentation décente du salaire minimum permettant de mieux vivre ? Pourquoi impose-t-il des coupes sauvages dans nos secteurs publics ? Ce sont nous, les travailleuses et les travailleurs en CPE, en santé et services sociaux, en éducation et à bien d’autres endroits, qui nous occupons quotidiennement des plus vulnérables. Qu’on ne vienne pas nous accuser de les abandonner. Le vrai irresponsable, c’est le gouvernement », a renchéri de son côté Pascal Bastarache.

 

La CSN entend se faire voir et entendre dans sa lutte contre ce projet de loi. « M. Boulet rencontrera la CSN sur son chemin », a conclu François Enault.

Amazon : un arbitre du travail sera saisi de la négociation à l’entrepôt syndiqué de Laval

En dépit de l’intention d’Amazon de fermer ses entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance, un arbitre du travail aura à trancher une première convention collective pour les 287 employé-es syndiqués de l’entrepôt DXT4 de Laval.

En effet, le ministère du Travail a déféré cette négociation à l’arbitrage de première convention vendredi dernier, après avoir reçu du conciliateur un rapport concluant à l’impasse entre les parties négociantes. Ce rapport faisait suite à une requête du syndicat demandant à se prévaloir de ce mécanisme prévu par le Code du travail lors de la négociation d’une première convention collective.

« N’en déplaise à Amazon, il y aura bel et bien une convention collective pour les employé-es de l’entrepôt de Laval », a déclaré la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Si Amazon pensait qu’elle pouvait tout simplement fermer ses entrepôts et faire exécuter le travail par des sous-traitants plutôt que d’avoir à respecter une convention collective, elle se trompe. »

En plus d’avoir à imposer une convention collective complète, l’arbitre nommé au dossier devra notamment trancher sur les augmentations salariales qui devront être versées aux employé-es licenciés pour toutes les heures travaillées depuis le début des négociations. Il aura aussi à statuer sur le droit de rappel au travail des employé-es licenciés – une clause de la convention collective qui prendrait tout son sens dans l’éventualité où le Tribunal administratif du travail ordonnait la réouverture des entrepôts.

Rappelons que, dans un recours juridique distinct auprès du TAT, intenté jeudi dernier au nom de nombreux plaignants, la CSN demande au tribunal d’ordonner à Amazon de cesser ses entraves à l’endroit du syndicat, de reprendre ses activités aux sept entrepôts visés par la plainte et de verser à chaque employé plus d’un an de salaire en guise d’indemnité, en plus de dommages moraux et exemplaires.

Pour plus d’information sur la campagne de boycottage d’Amazon, consultez www.csn.qc.ca/amazon


À propos

Le 19 avril dernier, la CSN déposait une requête auprès du TAT pour représenter les
230 salarié-es de l’entrepôt DXT4 d’Amazon, rue Ernest-Cormier à Laval. Au cours des semaines précédentes, un grand nombre de salarié-es avaient rallié leur syndicat. Le 10 mai, le TAT accréditait officiellement le syndicat, reconnaissant qu’une majorité d’employé-es y avaient adhéré.

La négociation en vue d’établir une première convention collective a débuté en juillet. Le 22 janvier dernier, Amazon annonçait son intention de fermer ses sept entrepôts au Québec et de céder l’ensemble de ses opérations à la sous-traitance. 

Rappelons qu’Amazon a été condamnée par le TAT pour ingérence et entraves antisyndicales à l’entrepôt YUL2 à Lachine et qu’elle subit présentement un procès du même type pour des actions similaires menées à l’entrepôt DXT4 de Laval.

Fondée en 1921, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) regroupe 330 000 travailleuses et travailleurs des secteurs public et privé, et ce, dans l’ensemble des régions du Québec et ailleurs au Canada.

Le privé est tout, sauf santé!

Depuis plusieurs mois, des dizaines d’organisations issues des milieux communautaire autonome, de défense des droits de la personne, syndical et médical dénoncent la place grandissante du privé dans le réseau de la santé et des services sociaux québécois. Au-delà des nombreuses promesses faites par les gouvernements successifs, des faits alarmants persistent : augmentation des délais d’attente, précarisation des organismes communautaires, centralisation excessive, etc. Du même souffle, on assiste à une augmentation de la place occupée par le secteur privé à but lucratif.

C’est dans cet esprit que des centaines de personnes des quatre coins du Québec se sont donné rendez-vous les 21 et 22 février derniers au Collège de Maisonneuve à Montréal. À l’agenda? Une quinzaine de conférencier-ière-s du Québec, du Canada et de l’international réuni-e-s pour parler de privatisation, pour s’inspirer des expériences d’ailleurs et proposer des leviers possibles pour faire barrière à cette privatisation galopante. « Nous n’allons pas rester les bras croisés devant la dérive du réseau de la santé public. Nous refusons d’abdiquer. Nous sommes déterminé-e-s, ensemble, à faire obstruction à cette nouvelle offensive de privatisation incluse dans le plan santé caquiste. Nous croyons profondément que le bien commun de la population passe par un accès universel aux soins et aux services dont elle a besoin, sans égard à l’épaisseur de son portefeuille », de déclarer Sophie Verdon, coordonnatrice à la Coalition solidarité-santé et porte-parole de l’ensemble des organisations présentes à l’événement.

L’apport inestimable des organisations communautaires
Au terme de ces deux jours riches en présentations et en discussions, les organisations présentes ont scellé l’événement par la lecture d’une déclaration commune visant à réaffirmer leur volonté de faire un contrepoids au plan santé du gouvernement de François Legault. Cette déclaration a déjà été signée par plus de 300 organisations provenant des quatre coins du Québec. « La très grande majorité de la population tient au réseau public de santé et des services sociaux et nous devons dès maintenant travailler à la consolidation de ce joyau. Il est également capital de respecter le rôle distinct du secteur communautaire et de reconnaître sa contribution sociale. Tous ces organismes ont une fonction cruciale sur les déterminants de la santé et ainsi, sur l’état de santé générale de la population. Leur apport est immense! », d’ajouter madame Verdon.

Le grand rendez-vous qui vient de se conclure s’inscrit dans une série d’actions déjà en marche depuis quelques mois. Ce mouvement large de contestation continuera de se faire entendre au cours des prochains mois. D’ailleurs, la Coalition Solidarité-Santé et de nombreux partenaires préparent une semaine nationale d’actions régionales du 31 mars au 5 avril 2025. Au cœur des réflexions de cette mobilisation importante : bâtir un mouvement citoyen capable de s’opposer à la privatisation et ainsi, mieux protéger le réseau de santé et des services sociaux publics. « Les Québécoises et Québécois méritent mieux! Ils et elles méritent un vrai réseau public, accessible sur tout le territoire et qui offre des soins et des services de qualité », de conclure madame Verdon.