Le syndicat se dote d’un mandat pouvant aller jusqu’à la grève

Lors d’une assemblée générale tenue ce soir, le Syndicat des travailleurs de Demix (LaSalle et Longueuil) a voté à 95 % en faveur d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

« Après la présentation des rapports de négociation et de mobilisation, les membres ont décidé de nous donner ce mandat. Nous avons déposé des demandes raisonnables à l’employeur et nous n’avons pas l’intention de laisser les négociations traîner en longueur. Personne n’y a intérêt, ni Demix ni nos clients. Le message est donc clair : nous n’hésiterons pas à exercer notre mandat de grève si le comité de négociation juge que les discussions piétinent. Demix doit négocier une convention collective qui rend justice à la contribution de ses travailleurs, s’il désire que ses affaires continuent de tourner rondement », de préciser Pierre Langlois, membre du comité de mobilisation.

Le Syndicat des travailleurs de Demix regroupe environ 80 membres travaillant aux deux sites de Demix à LaSalle et à Longueuil. Le syndicat est affilié à la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM–CSN) qui regroupe 320 syndicats comptant plus de 30 000 membres au Québec.

Fin de la grève à la plus grande usine de chocolat au Canada

La grève générale illimitée déclenchée dimanche dernier a pris fin avec l’acceptation d’une entente de principe avec l’employeur par 72 % des travailleuses et des travailleurs de Barry Callebaut.

« C’est par notre solidarité sans failles que nous avons été en mesure de faire des gains significatifs malgré l’éloignement du centre décisionnel de Chicago », a commenté Roland Piché, président du Syndicat des salariés de Barry Callebaut Canada inc. (usine de Saint-Hyacinthe) – CSN.

Les 350 membres du syndicat avaient voté un mandat de grève générale illimitée à pas moins de 95 %. Ils avaient déjà exercé ce mandat à deux reprises, dont le 26 août dernier. Après cette première grève de 36 heures, les syndiqué-es avaient obtenu plusieurs gains relatifs aux conditions de travail comme une diminution de la surcharge de travail par la création de 26 postes réguliers à temps complet. Ces postes étaient aussi une bonne nouvelle pour les employé-es temporaires. Au total, c’est moins de cinq jours de grève qui se seront tenus.

Sur le plan salarial, les syndiqué-es obtiennent 20,5 % d’augmentation sur six ans. Ce sera 5 % la première et la troisième année ainsi que 4,5 % la quatrième année. Les primes pour les quarts de travail de soir, de nuit et de fin de semaine sont augmentées de 50 %. On note aussi que l’assurance collective sera payée à 60 % par l’employeur plutôt que les 50 % actuels. Les disparités salariales à l’intérieur de l’usine seront éliminées, notamment pour les caristes. Une prime de 2 $ l’heure est aussi prévue pour ceux qui donneront des formations.

Conjoncture favorable
« Nous constatons dans les derniers mois que les employeurs accordent des avancées aux travailleuses et aux travailleurs dans une situation de pénurie de main-d’œuvre. Il est maintenant possible de faire des gains significatifs », indique Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce de la CSN.

Solidarité régionale et internationale
« La solidarité régionale a joué dans ce court conflit », ajoute Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie, qui a visité les grévistes à quelques reprises, parfois en compagnie de membres du syndicat de l’entrepôt de Jean Coutu ou des Aliments BCI.

Notons aussi l’appui de syndicats d’usines de Barry Callebaut à Louviers en France et l’échange d’information avec d’autres camarades en Allemagne.

Entente adoptée à 94 % chez les préposé-es au péage de l’autoroute 30

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 ont entériné à 94 % l’entente de principe intervenue le 2 août dernier avec leur employeur, A30 Express. « Nous nous réjouissons de l’adoption de ce règlement qui nous permet de réaliser plusieurs avancées notoires sur de nombreux aspects de la convention. Cette entente confirme que nous avions raison de nous battre pour de meilleures conditions de travail. Nous avons cru en notre lutte et, aujourd’hui, nous en récoltons les fruits », a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat, Alain Courtemanche.

« Grâce à leur détermination, les travailleuses et travailleurs sont allés chercher des gains appréciables et la reconnaissance concrète qu’ils réclamaient pour les conditions difficiles dans lesquelles ils travaillent. Nous sommes très heureux qu’ils aient réussi à tirer leur épingle du jeu dans cette négociation et à se faire respecter », a ajouté Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Des gains majeurs
Les membres du syndicat ont notamment décroché une augmentation salariale de près de 21 % sur cinq ans et demi. Cette augmentation s’accompagne d’un bonus de signature selon la durée de service, soit 100 $ pour les personnes embauchées depuis moins de neuf mois, 250 $ pour les personnes dont la durée d’emploi varie entre 9 et 18 mois et 600 $ pour celles qui cumulent 18 mois et plus d’ancienneté.

Les employé-es ont également obtenu de nouvelles primes, dont celle de fin de semaine de 1,25 $ et celle pour la formation de 1 $. La prime de nuit, quant à elle, passe de 1 $ à 1,25 $. Lorsqu’ils travailleront 8 heures dans la journée, ils pourront bénéficier d’une période de repas payée de 45 minutes. Le montant alloué pour le repas pris durant des heures supplémentaires sera pour sa part augmenté de 10 $ à 12 $.

Les préposé-es au péage de A30 express ont aussi réussi à avoir une quatrième semaine de vacances après sept ans au lieu de huit, un jour férié supplémentaire le lendemain de Noël à partir de décembre 2021 ainsi que d’autres améliorations des congés sociaux et personnels. Ils sont également assurés du maintien de neuf postes permanents au sein de leur équipe pour la durée de la convention.

« Une grande victoire comme celle d’aujourd’hui nous rappelle que les syndicats ont tout à gagner avec la machine CSN derrière eux. Je suis très fière d’appartenir à ce mouvement qui met tout en œuvre pour que ses travailleuses et travailleurs aillent chercher le maximum lors de la négociation de leur convention collective », a conclu la présidente du Conseil central de Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.

 

Grève générale illimitée déclenchée chez Barry Callebaut de Saint-Hyacinthe

À la suite d’une journée de médiation tenue hier, les travailleuses et travailleurs de Barry Callebaut ont déclenché une grève générale illimitée.

Forts d’un mandat adopté à 95 %, les 365 travailleurs n’ont eu d’autre choix que d’envoyer un message sans équivoque à l’employeur, puisqu’il est clair que ce dernier n’a pas les mandats nécessaires pour en arriver à une entente satisfaisante avec le syndicat.

De plus, l’attitude outrancière adoptée vendredi dernier par la direction de Barry Callebaut n’a pas passé auprès des travailleurs et travailleurs de l’usine. Devant le conciliateur du ministère du Travail et le syndicat, l’employeur a nié l’offre sur laquelle il s’était initialement entendu avec le conciliateur. Face à cette situation, le conciliateur nommé au dossier a dû quitter la table de négociation.

« L’employeur doit revenir à la table avec un mandat sérieux et respectueux des demandes légitimes des travailleurs. Nous ne rentrerons pas au travail tant qu’il n’y aura pas d’offres satisfaisantes, explique le président du syndicat, Roland Piché. Nous sommes solidaires et déterminés à obtenir ce que nous méritons. »

L’usine de Saint-Hyacinthe est la seule usine intégrée de Barry Callebaut en Amérique et la grande majorité de sa production de chocolat est exportée aux États-Unis. L’entreprise est présente dans 30 pays et génère un chiffre d’affaires de plus de 9 milliards de dollars canadiens.

Si l’employeur ne respecte pas ses engagements, il devra vivre avec les conséquences

Les travailleuses et travailleurs de Barry Callebaut sont outrés de voir l’employeur nier l’offre sur laquelle il s’était initialement entendu avec le conciliateur. Réunis en assemblée générale ce matin, ils ont donc voté à 100 % afin que le comité de négociation enclenche les démarches pour aller chercher les gains auxquels l’employeur s’était engagé.

Piquetage symbolique
Ils tiennent également en ce moment-même un piquetage symbolique pour protester contre les manœuvres patronales. Des porte-parole sont disponibles sur place et par téléphone pour des entrevues avec les médias.

: Entrepôt Barry Callebaut, 6375 rue Picard, Saint-Hyacinthe
Quand : En ce moment même et pour toute la journée
Qui : Les membres du comité de négociation du syndicat de Barry Callebaut

Rencontre avec le ministère
Face à cette situation, le conciliateur au dossier a dû quitter la table de négociation. « Une rencontre est prévue demain avec le ministère du travail pour dénouer cette situation, causée par un comportement qui n’a pas sa place dans un processus de négociation », explique la secrétaire générale de la Fédération du commerce-CSN, Nancy Mathieu.

Accélération des moyens de pression
« L’écart entre ce que le conciliateur nous a présenté et ce que l’employeur a proposé est de 4,5 % pour une durée de cinq ans. C’est énorme et si la situation ne se règle pas, cela pourrait vouloir dire une grève générale illimitée dès dimanche », souligne le président du syndicat, Roland Piché.

« L’employeur se moque carrément du syndicat et du service de conciliation du ministère du travail, souligne la présidente du conseil central de Montérégie, Annette Herbeuval. Il nie s’être entendu avec le conciliateur, alors que c’est lui-même qui a demandé la tenue d’une démarche de conciliation. C’est indigne d’un porte-parole à une table de négociation. Nous serons derrière les travailleuses et les travailleurs et les soutiendrons dans leurs démarches pour obtenir le respect de l’offre initiale », conclut Annette Herbeuval.

 

 

Le syndicat rejette l’offre de l’employeur

Réunis en assemblée générale hier, les membres du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de La Mennais–CSN (SEECJLM–CSN) ont rejeté à 81 % l’offre qualifiée de finale et globale de leur employeur.

« La balle est désormais dans le camp de l’employeur. Nos négociations achoppent notamment sur la question de la lourdeur de la tâche éducative des enseignantes et enseignants du secondaire, sur l’amélioration des conditions de pratique au primaire et sur nos assurances collectives. Nous espérons que l’employeur a compris notre message clair et que celui-ci soumettra prochainement une nouvelle offre répondant réellement aux besoins que nous avons exprimés », déclare Mathieu Boutin, président du SEECJDLM–CSN.

« Les négociations s’étirent depuis près d’un an et nous sommes d’avis que d’amorcer cette nouvelle année scolaire avec une nouvelle convention collective serait bénéfique pour tout le monde », d’ajouter Léandre Lapointe, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ–CSN) et responsable du regroupement privé.

« Nous réitérons l’appui de tous les syndicats du Conseil central de la Montérégie (CCM–CSN) aux enseignantes et enseignants et nous serons à leurs côtés jusqu’à l’obtention de leur nouveau contrat de travail », de conclure Annette Herbeuval, présidente du CCM–CSN.

Le Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de La Mennais–CSN représente environ 90 enseignantes et enseignants affiliés à la FNEEQ–CSN.

 

 

Grève à la plus importante usine de chocolat au Québec

Une grève de 36 heures a été déclenchée à 13 h aujourd’hui par les 365 travailleuses et travailleurs de l’usine de chocolat Barry Callebaut.

« Notre employeur se cache derrière le centre de décision de Chicago et refuse de s’avancer sur des demandes importantes comme l’embauche de plus de personnel ou l’affichage systématique de tous les postes », déplore Roland Piché, président du Syndicat des salariés de Barry Callebaut Canada inc. (usine de Saint-Hyacinthe) – CSN. Ce dernier précise qu’une série de demandes normatives sont toujours en suspens, alors que la question salariale n’a pas encore été abordée. Devant cette lenteur dans la négociation, qui s’étire depuis avril, les 365 syndiqué-es ont voté à 95 % pour le déclenchement d’une grève au moment jugé opportun.

Barry Callebaut tergiverse sur des questions normatives alors que ses affaires vont plutôt bien et que la pénurie de main-d’œuvre devrait l’inciter à rendre ses conditions de travail plus attractives. « Il est grand temps que Barry Callebaut négocie sérieusement », insiste Nancy Mathieu, secrétaire générale de la Fédération du commerce (FC–CSN).

Aucune difficulté financière

Saint-Hyacinthe est la seule usine intégrée de Barry Callebaut en Amérique et la grande majorité de sa production de chocolat est exportée aux États-Unis. Or, la situation est favorable sur le marché américain, puisque la faiblesse de notre dollar fait en sorte qu’une même vente aux États-Unis vaut plus en dollar canadien que pendant la période où il y avait une parité entre nos monnaies.

Depuis plusieurs années, Barry Callebaut paye son sucre 35 % moins cher que ses concurrents américains, si l’on se fie à l’Institut canadien du sucre. Cerise sur le sundae au chocolat, le nouvel ALENA 2.0, qui devrait entrer en vigueur vers 2020, va permettre au Canada d’exporter aux États-Unis une plus grande quantité de produits contenant du sucre sans aucun tarif douanier.

La multinationale suisse Barry Callebaut est présente dans 30 pays et génère un chiffre d’affaires de plus de 9 milliards de dollars canadiens en vendant du chocolat à d’autres entreprises. Un produit chocolaté sur quatre qui est consommé dans le monde passe par ses usines. Barry Callebaut est le principal responsable de l’important surplus commercial du Québec dans le secteur du chocolat.

À propos

La Fédération du commerce (FC–CSN) compte quelque 28 000 membres regroupés dans plus de 350 syndicats présents dans les secteurs du commerce de détail, de gros et de services divers, de l’agroalimentaire, des finances et du tourisme.

 Fondée en 1921, la CSN est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 300 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

Entente de principe entre les préposé-es au péage de l’autoroute 30 et leur employeur

Après une rencontre de conciliation qui s’est terminée tard hier soir, une entente de principe a été conclue entre les préposé-es au péage de l’autoroute 30 et leur employeur, A30 Express. Le contenu de l’entente ne sera pas divulgué avant que les membres ne puissent se prononcer à ce sujet en assemblée générale dans les prochaines semaines.

Rappelons que les travailleuses et les travailleurs demandaient un rattrapage salarial par rapport à ce qu’offrent des employeurs comparables ou à ce que gagnent d’autres employé-es de la même compagnie. Ils avaient tenu une première journée de grève le vendredi 19 juillet dernier et le déclenchement d’une grève générale illimitée était prévu aujourd’hui si rien ne bougeait. La convention collective était échue depuis le 1er juillet 2019.

 

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 se tiennent prêts pour la grève générale illimitée

Les travailleuses et les travailleurs de l’autoroute 30 se préparent à déclencher la grève générale illimitée ce vendredi si la rencontre de conciliation à laquelle le syndicat a été convié ne débouche sur aucune ouverture de la part de l’employeur.

Derniers développements
Mardi dernier, la conciliatrice a demandé au syndicat de lui transmettre une hypothèse de règlement, c’est-à-dire le portrait de ce qui pourrait s’avérer satisfaisant pour les préposé-es au péage. Le syndicat s’est prêté à l’exercice et lui a envoyé un document à cet effet. Par la suite, la conciliatrice l’a convoqué à une rencontre de négociation qui s’est tenue jeudi dernier. « En attendant cette rencontre dont l’issue aurait pu s’avérer positive, le syndicat a convenu de ne pas faire de vague sur le plan de la mobilisation, explique d’entrée de jeu le secrétaire-trésorier du Conseil central de Montérégie (CSN), Louis-André Boulay. Cependant, il était clair que si les propositions salariales n’étaient pas au rendez-vous, il poursuivrait de plus belle des moyens d’action envers l’employeur. »

Malheureusement, cette journée de négociation fut un échec. « L’employeur a refusé de bonifier son offre pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’être traités sur un pied d’égalité avec ses propres employé-es de l’administration, ou avec les préposé-es du Pont de la confédération, qui exercent un emploi comparable. Il veut même leur imposer des reculs! Jamais ils ne vont accepter ça », souligne pour sa part la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), Nathalie Arguin.

Et maintenant
Devant cette impasse, et puisqu’aucune séance de négociation n’était au programme, il était clair pour le syndicat que les membres allaient reprendre des moyens de pression soutenus. Dans ce contexte, l’exécutif syndical a décidé qu’il se rencontrerait lundi matin pour planifier la suite des choses. Or, vendredi en fin de journée, la directrice par intérim de la médiation, de la conciliation et de la prévention a invité le syndicat à une nouvelle rencontre de conciliation prévue le jeudi 1er août de cette semaine.

« Soyons clairs : il s’agit ici de la rencontre de la dernière chance. Nous allons donc nous y rendre avec ouverture en espérant qu’il en ressortira les éléments qui nous permettront d’atteindre nos objectifs. S’il le faut, l’exécutif compte bien utiliser le mandat qui leur a été confié par les membres du syndicat pour accentuer la pression : ainsi, si le syndicat se heurte à nouveau à une fin de non-recevoir de l’employeur, dès vendredi, ce sera la grève générale illimitée », conclut le président du syndicat, Alain Courtemanche.

 

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 tiennent une première journée de grève aujourd’hui

Insatisfaits des offres salariales de l’employeur, A30 Express, les travailleuses et travailleurs représentés par le Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30-CSN ont décidé de tenir aujourd’hui, dès 9 h, une première journée de grève. « Nous sommes très déçus de voir que l’employeur a décidé de ne pas négocier hier, alors qu’il avait la possibilité de dénouer la situation et d’éviter le conflit », a souligné d’entrée de jeu le président du syndicat CSN, Alain Courtemanche.

Rappelons qu’un vote de grève pouvant aller jusqu’à une grève générale illimitée a été adopté à l’unanimité mercredi le 17 juillet dernier. Les principaux points en litige concernent le rattrapage salarial et la question des horaires. « Depuis le début de la négociation, l’employeur est au courant que le syndicat est prêt à faire des concessions sur la difficile question des horaires en contrepartie d’un rattrapage salarial. Les conditions des membres sont extrêmement pénibles et, en plus, leur salaire est encore largement inéquitable quand on le compare à ce qu’offrent des employeurs comparables ou à ce que gagnent d’autres employé-es de la même compagnie. C’est inadmissible », a pour sa part indiqué le vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN, Jean-Pierre Bourgault. Les employé-es du service à la clientèle chez A30 Express, pour leur part, bénéficient d’un horaire fixe et d’un salaire d’entrée plus élevé que les préposé-es au péage. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes !

« Il manque de climatisation l’été, de chauffage l’hiver. Les bancs sont troués et souvent, il n’y a même pas de dossier. Il n’est pas rare que deux pouces d’eau se retrouvent dans les cabines et que les fenêtres peinent à s’ouvrir. Souvent, les employé-es ne parviennent même pas à voir le montant qui doit être payé ! Ils doivent aussi prendre des risques en courant sur les voies pour débloquer les systèmes de paiement complètement désuets. Et tout ça à un salaire aussi dérisoire ? Franchement, un peu de sérieux. Le vote de grève montre à quel point les membres sont déterminés à se faire respecter. Et ils vont avoir la CSN derrière eux pour les soutenir », a conclu la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.

 

Les préposé-es au péage de l’autoroute 30 votent à l’unanimité pour la grève

Dans le cadre de la négociation avec leur employeur, les 39 travailleuses et travailleurs du Syndicat des préposé-es au péage de l’autoroute 30–CSN ont adopté aujourd’hui à 100 % un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée. Si rien ne change à la table de négociation demain, ils pourraient tenir une première journée de débrayage ce vendredi.

Les principaux points en litige concernent la question des horaires et celle du rattrapage salarial. « Nous avons toujours reconnu que les horaires ne sont pas simples à gérer pour l’employeur. Il ne peut toutefois pas se surprendre qu’à force d’entretenir autant de précarité, les gens doivent cumuler plusieurs emplois, ce qui réduit leur disponibilité. Trente employé-es à temps partiel sur 39, c’est énorme ! », explique le président du syndicat, Alain Courtemanche.

Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), ajoute que les membres sont prêts à faire des concessions et des aménagements sur les horaires en donnant à l’employeur la souplesse qu’il demande. En contrepartie, ils souhaitent obtenir un rattrapage salarial par rapport à ce qui s’observe ailleurs au Québec et au sein même de l’entreprise. « Les employé-es du pont de la Confédération gagnent plus de 18 $ l’heure en commençant, alors que nos membres débutent à 14,25 $ l’heure et plafonnent à 15,25 $ », précise-t-il. Cet écart n’est pas justifié. »

Il enchaîne : « Les employé-es du service à la clientèle de l’autoroute 30 ont un horaire fixe et un salaire d’entrée plus élevé. Et les conditions de travail sont loin d’être les mêmes ! Par souci d’équité, l’employeur doit accorder un traitement équivalent à ses préposé-es au péage comparativement à celui des autres employé-es au sein de son entreprise et des personnes qui exécutent le même travail ailleurs au Québec. »

Conditions extrêmes
La présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval, conclut avec ces mots éloquents : « Les conditions de travail des préposé-es au péage de l’autoroute 30 sont extrêmement difficiles. Ceux-ci font face à des automobilistes impatients et agressifs, qui n’hésitent pas à leur crier des noms lorsque c’est trop long à leur goût. Les installations manquent de climatisation l’été et de chauffage l’hiver, et il n’est pas rare que le système automatisé de péage fasse défaut ; le ou la préposée doit alors franchir trois voies pour aller le débloquer, prenant ainsi des risques pour sa vie. Les membres demandent depuis des années à l’employeur d’améliorer ces points problématiques, et rien ne se fait. Dans ces conditions, on peut aisément comprendre qu’ils souhaitent améliorer leur sort et obtenir une meilleure reconnaissance de leur travail. La CSN les soutiendra jusqu’au bout. »

 

Près de 30 membres de la CSN impliqués pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN!

Le Camp Vol d’été LeucanCSN, le seul camp destiné spécifiquement aux enfants atteints de cancer et leur famille au Québec, bénéfice des revenus récoltés par la Fondation Camp Vol d’été LeucanCSN, créé par la CSN en 2009. Chaque année, 30 personnes membres de toutes les organisations CSN s’impliquent bénévolement à la Fondation pour mener une campagne de collecte de fonds pour financer les deux semaines estivales du camp. Ce camp est la cause qu’embrasse la CSN depuis maintenant 23 ans.

Les connaissez-vous? Ils agissent avec cœur et dévouement tout au long de l’année pour voir à la réussite de la campagne. Ils organisent des activités, des événements et vous sollicitent pour que vous contribuiez à la campagne. Ils font la différence.

Les membres du groupe de travail du Camp vol d'été-Leucan-CSN devant un mur rouge.

Pourquoi certains s’impliquent :

«  La fille de ma nièce a participé à deux camps en 2017 et 2018 et a reçu son dernier traitement de chimio au début du mois de juin », Alain Chevarie

« Parce que notre syndicat estime la cause importante. Et sur une note plus personnelle, je m’implique en mémoire de mon neveu Samuel décédé en 1993 de la leucémie et il avait été au camp avec sa mère », Jean-Claude Gagnier

« Les yeux pleins de paillettes de joie, le sourire rayonnant et tous les sens en éveil, voilà ce qui alimente ma modeste contribution. Voir un enfant être tout simplement un enfant au Camp, pays imaginaire où l’insouciance triomphe de la maladie et donne un répit aux familles. », Gabrielle Pelletier

L’équipe de Leucan les remercie chaleureusement. Grâce à la Fondation Camp Vol d’été Leucan-CSN, les familles de Leucan profiteront d’un séjour inoubliable au Camp Vol d’été Leucan-CSN 2019, sous la thématique « du pays imaginaire ».


Les membres sont : Jean Lacharité (CSN), Gabrielle Pelletier (CSN), Patrice Benoit (Conseil central du Montréal MétropolitainCSN), Éric Céré (Conseil central des LaurentidesCSN), Nancy Legendre (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Félix-Antoine Lafleur (Conseil central de l’Abitibi-Témiscamingue-Nord-du-QuébecCSN),  Agathe Tremblay (Conseil central Côte-NordCSN), Serge St-Pierre (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Louis-André Boulay (Conseil central de la MontérégieCSN), Patricia Rivest (Conseil central de LanaudièreCSN), Alexandre Moisan (Conseil central de l’EstrieCSN), Daniel Baril (Conseil central de l’OutaouaisCSN), Louis Hamel (Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches), Alain Chevarie (Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-MadeleineCSN), Daniel Lamoureux (Conseil central du Bas-Saint-LaurentCSN), Sylvain Pratte (Conseil central du Cœur-du-QuébecCSN), Manon Tremblay (Conseil central du Saguenay-Lac-Saint-Jean)CSN, Emmanuelle-Cynthia Foisy (CSN-Construction), Nadine Lambert (Fédération de la santé et des services sociauxCSN),  Michel Tétreault (Fédération de l’industrie manufacturièreCSN), Stéphanie Gratton (Fédération des employées et employés de services publicsCSN), Yvan Duceppe (Fédération des professionnèles CSN), Alexandre Giguère (Fédération du commerceCSN), Pierre Roger (Fédération nationale des communicationsCSN), Léandre Lapointe (Fédération nationale des enseignantes et enseignants du QuébecCSN), François Gagnon (L’OR-CSN), Céline Charbonneau (marraine) et Jean-Claude Gagnier (STTCSN).

Une école privée qui ose faire la grève ? Ô sacrilège !

Billet de Mathieu Boutin, Président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de La Mennais–CSN

Mathieu Boutin, Président du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de La Mennais–CSN

Quelle ne fut pas ma surprise à la lecture de la lettre ouverte signée par une enseignante du Collège Jean de La Mennais dans La Presse+ du 14 juin. Marie-Claude Rémy y clame sa honte d’appartenir à un syndicat d’une école privée qui, ô sacrilège, ose faire la grève ! Nous respectons entièrement le point de vue des personnes qui s’opposent à la grève. Cela dit, comme madame Rémy est la conjointe d’un directeur ayant œuvré plus de 20 ans au collège Jean de La Mennais, son cri du cœur mérite quelques nuances.

Enjeu au cœur de négociation
Bien qu’il soit agréable de travailler dans un environnement où il y a trois gymnases et deux terrains de soccer extérieurs, là n’est pas la question. Les enseignantes et enseignants sont prêts à négocier et souhaitent régler la question de la tâche éducative qui est beaucoup plus lourde à Jean de La Mennais que dans les autres établissements privés comparables. Ils demandent une réduction de la tâche éducative au secondaire de deux heures par cycle pour être en mesure de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage. Le fait d’avoir une tâche de deux heures de plus en moyenne que les enseignants de ces autres collèges équivaut, pour un grand nombre d’enseignants, à avoir un groupe de plus à qui enseigner, avec ce que cela comporte sur le plan de la préparation des cours et des examens, de la correction, du suivi et du soutien aux élèves. C’est énorme ! À cette demande, la direction propose de réduire cette tâche de plus ou moins 15 minutes, soit une réduction de moins de 2 minutes par jour de travail la première année et de moins de 38 secondes supplémentaires par jour de travail, les années subséquentes ! Une offre insultante.

Cette offre de l’employeur ne se justifie par aucune raison pédagogique, en fait, elle ne semble se baser que sur des considérations financières. Et pourtant, l’année dernière seulement, il a réalisé des profits de plus de 415 000 $ ! Qu’attend-il pour en faire bénéficier les enseignantes et enseignants qu’il embauche et les élèves du collège par le fait même ?

Quelques rectificatifs pour madame Rémy
Par ailleurs, les quatre journées de grève votées le 29 mai 2019 ont été adoptées à scrutin secret dans une proportion de 71 % par 85 personnes présentes. Comme le nombre de membres du syndicat s’élève à 94, on peut dire qu’il s’agit d’une bonne représentativité ! Tout le monde a pu voter en son âme et conscience, sans subir d’influence indue. On est loin du régime de Bachar El Assad, comme l’évoque madame Rémy de façon pour le moins caricaturale. De plus, je tiens à rassurer madame Rémy : la CSN ne retient personne. Suivant les règles démocratiques, un vote dans une assemblée générale permet la désaffiliation.

Notre première préoccupation a toujours consisté à vouloir donner le meilleur de nous-mêmes aux élèves. Nous voulons évoluer dans un environnement qui nous permettra d’encadrer nos élèves de la façon la plus optimale qu’il soit. La direction a-t-elle autant à cœur le sort de ses élèves ? Si oui, pourquoi tarde-t-elle tant à en faire la démonstration ? Nous voulons nous concentrer sur la négociation et nous attendons un signe clair de rapprochement de la direction du collège, afin que nous puissions retourner négocier les 19 et 21 juin prochains dans un souci commun de mieux-être pour les élèves. D’ici là, par souci de ne pas risquer d’affecter le parcours des élèves, le syndicat a décidé de ne plus exercer de grève d’ici la fin de l’année scolaire. Nous voulons que nos élèves puissent obtenir tout le soutien nécessaire de leurs enseignantes et enseignants durant la semaine d’examen à venir. Car c’est leur réussite qui nous importe d’abord et avant tout.

« Nous voulons le meilleur pour nos élèves »

Malgré la volonté de négocier du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de La Mennais–CSN, force est de constater que lui et l’employeur ne sont pas à la même place dans la négociation qui oppose les deux parties. Devant cette situation, et par souci de ne pas risquer d’affecter le parcours des élèves, le syndicat a décidé de ne plus exercer de grève d’ici la fin de l’année scolaire, afin qu’ils puissent obtenir tout le soutien nécessaire de leurs enseignantes et enseignants durant la semaine d’examen à venir.

« Notre première préoccupation a toujours consisté à vouloir donner le meilleur de nous-mêmes aux élèves, mais l’employeur nous met des bâtons dans les roues, explique d’entrée de jeu le président du syndicat, Mathieu Boutin. Nous avions été convoqués le 13 juin par la conciliatrice pour essayer de dégager de façon exploratoire certaines pistes de solution, mais cette tentative n’a pas été fructueuse. »

« Nous invitons l’employeur à entendre raison et à réaliser que refuser nos demandes, c’est refuser le bien des élèves de son établissement, poursuit-il. Pour la réussite de nos élèves, nous voulons nous concentrer sur la négociation. C’est pourquoi nous attendons un signe clair de rapprochement de la direction du collège, afin que les parties soient en mesure de retourner s’asseoir à la table de négociation les 19 et 21 juin prochains. »

« Les enseignantes et enseignants sont prêts à négocier et souhaitent régler la question de la tâche éducative qui est beaucoup plus lourde à Jean de La Mennais que dans les établissements comparables. Ils veulent évoluer dans un environnement qui leur permettra d’encadrer leurs étudiants de la façon la plus optimale qu’il soit. L’employeur a-t-il autant à cœur le sort de ses élèves ? Si oui, qu’attend-il pour en faire la démonstration ? », lance pour sa part le vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants (FNEEQ–CSN), Léandre Lapointe.

« Un groupe d’enseignantes et enseignants guidés par le souci de donner le meilleur à leurs élèves, c’est tenace ! », s’exclame finalement la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval. La CSN va les accompagner jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause, que l’employeur se le tienne pour dit. »

L’offre du collège Jean de La Mennais est une insulte

En plein dernier droit de l’année scolaire, les enseignantes et enseignants du collège Jean de La Mennais tiennent aujourd’hui, pour une seconde journée consécutive, une demi-journée de grève afin de protester contre l’offre inacceptable et la rigidité de leur employeur.

« La proposition qui nous a été faite par le collège est dérisoire, a dénoncé le président du syndicat, Mathieu Boutin. À titre d’exemple, alors que nous demandons une réduction de la tâche éducative au secondaire de deux heures par cycle pour être en mesure de mieux encadrer les élèves dans leur apprentissage, on nous propose de réduire cette tâche de plus ou moins 15 minutes, soit une réduction de moins de 2 minutes par jour de travail la première année et de moins de 38 secondes supplémentaires par jour de travail, les années subséquentes ! », souligne-t-il.

« Nous estimons que le fait d’avoir une tâche de deux heures de plus en moyenne que les enseignants des autres collèges comparables équivaut, pour un grand nombre d’enseignants, à avoir un groupe de plus à qui enseigner, avec ce que ça comporte sur le plan de la préparation des cours et des examens, de la correction, du suivi et du soutien aux élèves. C’est énorme ! », s’exclame encore Mathieu Boutin.

Des considérations purement financières
« L’offre de l’employeur ne se justifie par aucune raison pédagogique, en fait, elle ne semble se baser que sur des considérations financières. Et pourtant, l’année dernière seulement, il a réalisé des profits de plus de 415 000 $ ! Qu’attend-il pour en faire bénéficier les enseignantes et enseignants qu’il embauche et les élèves du collège par le fait même ? », a pour sa part lancé la présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN, Annette Herbeuval.

Non seulement l’employeur refuse-t-il de répondre sérieusement aux principales demandes syndicales, mais, en plus, il demande des reculs aux enseignantes et enseignants, dont le retrait de la clause d’indexation des assurances qui les obligerait à assumer chaque nouvelle augmentation. « La balle est dans le camp du collège. La partie patronale connaît nos priorités et nous demandons qu’elle revienne à la table de négociation, jeudi, avec des propositions qui répondent à nos objectifs, sans quoi elle devra vivre avec nos moyens de pression », a renchéri Mathieu Boutin.

Le vice-président de la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec FNEEQ–CSN, Léandre Lapointe, a finalement conclu : « L’employeur manque de considération envers celles et ceux qui permettent au collège de se classer parmi les établissements d’excellence au Québec. Il a choisi le profit au lieu de choisir les enseignantes et enseignants, et ces derniers doivent accepter la surcharge pour maintenir la bonne réputation du collège. Qu’il soit assuré que la CSN sera toujours là pour appuyer ses membres. »

Pour les médias
Du piquetage se tient au collège aujourd’hui le 12 juin, depuis 13 h 50. Le président du syndicat est présent sur place et disponible pour répondre aux questions des médias.

Les enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais tiennent une demi-journée de grève-surprise

Exaspérés par la contre-offre insultante qui leur a été faite hier, les membres du Syndicat des enseignantes et enseignants du Collège Jean de la Mennais exercent cet après-midi une demi-journée de grève puisée dans la banque qui a été adoptée en assemblée générale, le 29 mai dernier. En effet, malgré quinze rencontres de négociation, dont sept en présence d’une conciliatrice du ministère du Travail, la direction refuse toujours de considérer les demandes syndicales et maintient ses demandes de reculs, notamment en ce qui concerne sa participation au régime d’assurances collectives.

Mésententes
Rappelons que les négociations achoppent notamment sur la question de la lourdeur de la tâche éducative des enseignantes et enseignants du secondaire et l’amélioration des conditions de pratique au primaire. « Le nombre d’heures de travail exigées à nos membres est largement supérieur à celui qui est réclamé au personnel enseignant dans des collèges comparables. Or, une enseignante ou un enseignant en surcharge de travail ne peut donner sa pleine mesure, ça va de soi. Nos demandes sont donc tout à fait légitimes et nécessaires : elles visent à nous permettre d’offrir de meilleurs services aux élèves », a martelé le président du syndicat, Mathieu Boutin.

« Une autre séance de négociation est prévue le 13 juin, mais nous réclamons qu’entretemps, l’employeur nous transmette une proposition qui réponde réellement à nos principaux objectifs. Nous sommes prêts à négocier, mais l’employeur doit cesser de se moquer de nous. D’ici là, nous maintiendrons la pression », a-t-il expliqué.

Solidarité totale de la CSN
« Le Collège Jean de la Mennais est en excellente santé financière, a enchaîné la présidente du Conseil central de la Montérégie (CSN), Annette Herbeuval. Sa bonne réputation, il la doit à son corps enseignant. Mais l’employeur refuse de reconnaître celles et ceux qui permettent au collège d’accomplir avec diligence sa mission auprès des élèves. Cette attitude ressemble beaucoup à du mépris. »

« C’est navrant, s’exclame pour sa part le vice-président de la Fédération des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), Léandre Lapointe. La fermeture dont fait preuve la partie patronale, qui ne raisonne qu’en termes de chiffres, illustre le manque de respect et de reconnaissance qu’il a à l’endroit des enseignantes et des enseignants. Nous serons derrière ceux-ci et les appuierons fermement jusqu’à ce qu’ils obtiennent un changement d’attitude concret et des conditions de travail dignes de ce nom », conclut-il.

Pour les médias
Du piquetage se tient au collège aujourd’hui le 11 juin, depuis 13 h 50. Le président du syndicat est présent sur place et disponible pour répondre aux questions des médias.

 

Les travailleurs de la crue

Alors que plusieurs régions du Québec étaient submergées par les eaux, des centaines d’employé-es munici­paux travaillaient d’arrache-pied pour minimiser les impacts des inondations printanières. Portrait d’un branle-bas de combat de plusieurs membres de la CSN et des questionnements qui les habitent.

L’hiver fut rude. Des précipitations de neige nettement au-dessus des moyennes. Partout au Québec, les employé-es municipaux avaient multiplié les heures de travail pour contenir la vigueur de l’hiver.

« On commençait à peine à souffler… », lâche Denis Savard, président du Syndicat des cols bleus de Gatineau. À quelques jours du congé de Pâques, les affluents de la rivière Gatineau se gonflent, augmentant dangereusement le débit de la rivière des Outaouais. Non seulement des résidences sont menacées, mais également plusieurs installations de la ville de Gatineau. Les usines d’eau potable et de traitement des eaux usées, situées près des rives, étaient particulièrement à risque.

Si nous ne parvenions pas à sécuriser ces usines, ç’aurait été la catastrophe ! », indique Denis Savard. « On avait des centaines de résidences complètement inondées, imaginez le portrait en cas de défaillance du traitement des eaux ! La réserve d’eau potable aurait pu être contaminée, forçant une bonne partie de la population à faire bouillir l’eau pour la consommation. On est parvenu à construire des digues autour de la station de traitement. Ça aurait pris un temps fou pour tout remettre en ordre si elle avait été touchée ! »

Alors que les sols s’imbibent d’eau, que la nappe phréatique augmente de volume, l’ensemble du réseau d’aqueduc se trouve rapidement à risque. Dans les interstices souterrains de la municipalité, plusieurs installations électriques et mécaniques sont menacées. « Si les différentes stations de pompage des eaux usées étaient atteintes, on risquait des refoulements d’égout, pas juste dans les zones inondées, mais sur plusieurs secteurs de la municipalité. »

Des journées sans répit
Rapidement, la municipalité et ses employé-es mettent en place le plan de match. Tous les salarié-es sont rappelés au travail, en plus de plusieurs retraité-es de la ville. « Quand on a compris l’ampleur du risque, tout le monde s’est mis au travail. Des horaires de 12 heures par jour, 7 jours par semaine, souligne le président du syndicat. L’employeur était un peu strict au début, mais il n’y a pas un boss qui a refusé une journée de répit quand le monde était crevé. »

« On a beaucoup appris de l’expérience des inondations de 2017. La ville avait fait son bilan, notre syndicat aussi. On avait eu la possibilité d’en discuter avec eux pour améliorer certaines pratiques en cas de mesures d’urgence, particulièrement en matière de communications internes et de santé et sécurité au travail. »

L’aréna Beaudry à Gatineau fut fermée pour servir de centre d’opération. Pas moins d’un million de sacs de sable y furent remplis pour contenir la montée des eaux dans différents quartiers. « Des dizaines d’employé-es, des dix roues qui viennent décharger leur cargaison de sable, des loaders qui déplacent des palettes… Notre monde travaillait comme des fous, la fatigue se faisait sentir… C’est dans des moments comme ça qu’un accident est vite arrivé. Il fallait nous assurer que nos membres puissent être efficaces, mais dans un environnement d’abord et avant tout sécuritaire. »

Bien au nord de Gatineau, nombreux sont les cols bleus membres de la CSN qui ont contribué à contenir la crise. De Maniwaki à Mont-Tremblant, tous ont mis l’épaule à la roue. Les employé-es de la ville de Mont-
Tremblant ont même suspendu leur mandat de grève afin de pouvoir mettre toutes leurs énergies pour contenir la force de la nature.

Inspecteurs sous pression
Depuis les inondations de la Vallée-du-Richelieu en 2011 et celles de 2017 touchant les régions de l’Outaouais, des Laurentides et de Montréal, nombreux sont les intervenants qui se questionnent sur les responsabilités d’octroi de permis de construction résidentielle et commerciale le long des berges et dans les milieux humides, du ressort des municipalités. Le fait que ces dernières soient largement tributaires des taxes foncières nécessaires à leur budget en amène plusieurs à pointer du doigt un réel laxisme dans l’interprétation des règles d’urbanisme.

Inspecteur municipal depuis une vingtaine d’années, responsable d’octroyer — ou de refuser — ces permis, Michel (nom fictif) est confronté à cette réalité au quotidien. Par crainte de représailles éventuelles de son employeur, le Point syndical a tenu à préserver l’anonymat de son témoignage.

« C’est triste à dire, mais quand tu es inspecteur, quand tu es responsable d’approuver une construction dans une zone inondable, on dirait que plus tu dis non, moins tu es bon… », se désole-t-il. À plus d’une reprise, il a été témoin de situations où un directeur général, voire un maire, remplissait les papiers d’allocation d’un permis de construction qu’il avait lui-même refusé de signer. « Le maire demeure quand même le premier magistrat d’une ville » pouvant ainsi s’improviser connaisseur des zones inondables, malgré l’avis de ses spécialistes », constate Michel.

Les pressions sont multiples. Dans un petit patelin, tout le monde se connait, les pressions sur le conseil de ville ou le maire sont à portée de main pour un notable voulant construire une propriété en bordure de rivière. Dans les plus grosses localités, les sommes deviennent importantes. « Il y a des millions en jeu, de gros noms associés. Les promoteurs veulent construire dans une zone inondable. Ça ne prend pas de temps pour que l’inspecteur responsable se voie tasser du dossier », déplore-t-il.

« C’est plate, mais les bons inspecteurs ne restent jamais trop longtemps en poste. On finit par les tasser, ou alors ce sont eux-mêmes qui se tannent tellement la pression et la frustration sont fortes », indique Michel. Aujourd’hui responsable de la formation et des nouveaux inspecteurs, il n’hésite pas à conseiller à ses novices d’apprendre à jauger la situation. « Je dois malheureusement leur dire d’apprendre à lâcher prise. »

Même lorsque les permis sont refusés, les promoteurs peuvent avoir recours aux tribunaux pour contester les oppositions de la ville. Les consultants privés, la plupart du temps issus de firmes d’ingénierie, pullulent pour contrer les arguments des inspecteurs municipaux. En pleine audience, un juge avait très bien illustré la situation, selon Michel. « Il avait simplement affirmé ceci : “un témoin expert, on en trouve tout le temps un. Ça dépend seulement du montant d’argent qu’on est prêt à mettre”. »

Entre autres responsabilités dans le cadre de ses fonctions, Michel doit éviter que la ville pour laquelle il travaille ne se fasse poursuivre en cas d’inondation. Alors qu’il avait refusé l’octroi d’un permis à un promoteur commercial, ce dernier avait multiplié les pressions auprès de la ville. Le permis fut accordé. Le surréalisme atteint désormais des sommets : le promoteur réclame aujourd’hui des compensations après avoir été inondé, sur la base que le permis de construction… lui avait été concédé.