Comment brasser un syndicat CSN en trois jours

Délégué dans l’ancienne organisation syndicale (TUAC 501), Kevin Villeneuve croit que le syndicat affilié à une organisation américaine était trop éloigné des membres. Pire, lui et ses pairs ont constaté un net recul dans leurs conditions de travail par rapport aux autres brasseries régionales et surtout par rapport aux trois géants transnationaux de l’industrie brassicole au Québec : Molson-Coors, Labatt et Sleeman. « Nous n’étions vraiment pas satisfaits de ce local, nous confie-t-il. Lorsqu’on essayait de régler des problèmes à l’usine, il fallait toujours passer par la centrale, la FTQ. On n’avait jamais la chance de résoudre nos difficultés à l’interne. » Ce manque de contrôle sur leur propre destin se faisait le plus sentir lorsqu’ils avaient à négocier leur convention collective : « L’ancien syndicat négociait sans même nous parler », renchérit M. Villeneuve.

Ce n’est plus le cas. Kevin Villeneuve est le président du tout nouveau Syndicat des travailleuses et travailleurs Les Brasseurs RJ (FC–CSN) depuis l’obtention de leur nouvelle accréditation, le 4 février dernier.

Le changement d’allégeance syndicale s’est réalisé très rapidement. Après un premier contact l’été dernier avec Renaud Ledoux, conseiller à la syndicalisation, ils ont choisi la semaine entre Noël et le Jour de l’An pour entamer le processus de signature des cartes. En seulement trois jours, la grande majorité des membres de l’unité avaient signé leur carte d’adhésion à la CSN. « Ça s’est passé excessivement vite, s’est exclamé Renaud Ledoux. J’ai déjà connu des campagnes de syndicalisation qui ont duré deux ans ! »

Le conseiller lève son chapeau aux nouveaux membres : « C’était comme un exemple type ; ils étaient très bien structurés et tout le monde respectait les mots d’ordre à la lettre. » Cet enthousiasme a débordé dans l’organisation de leur syndicat. « Il y a eu une très forte participation à leur première assemblée, remarque Renaud Ledoux. Il y avait des travailleurs de nuit, des jeunes. Plusieurs d’entre eux portaient déjà des tuques CSN ! »

Nouveau climat de confiance

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Le prochain défi, c’est de négocier une première convention collective digne d’un syndicat CSN. À cette fin, les premiers pourparlers ont été entamés le 10 juin. Selon Martin Pagé, conseiller syndical à la FC–CSN, il y a du pain sur la planche : « Il faut renégocier la convention collective au complet, surtout sur le plan salarial afin de rattraper les salaires du secteur. C’est le plus gros enjeu et la priorité des membres. C’est également important d’obtenir du temps de libération syndicale afin de donner les moyens aux représentants syndicaux de remplir leurs obligations. »

Pour Kevin Villeneuve, l’autonomie syndicale est primordiale. Les membres détiennent enfin leur propre accréditation, et il faut que l’employeur respecte le fait que les travailleuses et travailleurs de Les Brasseurs RJ ont leur mot à dire sur leurs conditions de travail.

Le président syndical constate déjà une nouvelle atmosphère au sein du syndicat de la brasserie. « Quand nous avons un problème, ça se règle ici, explique Kevin Villeneuve. Si un travailleur signale une lacune en santé-sécurité au vice-président responsable du dossier, il s’en occupe tout de suite. Maintenant que notre comité exécutif travaille dans l’entreprise, ça marche beaucoup mieux. »

Nouveau contrat de travail pour les agents de sécurité

« Cette entente permet d’éviter un conflit de travail qui aurait pu être long et pénible pour tout le monde », souligne Denis Marcoux, président de la FEESP.

Réparer une injustice

Les membres du Syndicat des agents de sécurité d’ADM (SAS-ADM) ont voté pour la grève en avril parce qu’ils s’étaient vu imposer des diminutions salariales annuelles de plusieurs milliers de dollars.

Il y a plus d’un an, ADM a changé de sous-traitant afin d’assurer la sécurité de l’aéroport à l’extérieur de la zone douanière. Les 140 agentes et agents ont donc été cédés au nouveau sous-traitant (Garda) qui avait diminué les salaires avec l’approbation du syndicat de l’époque. C’est à ce moment que le SAS-ADM a décidé de se joindre à la CSN.

L’entente prévoit des majorations de plus de 5 % pour les salarié-es avec plus de quatre ans d’ancienneté et diverses bonifications dans les échelles salariales et les primes

L’information : un bien public qui doit être protégé et expliqué

L’État québécois, à commencer par le ministère de la Culture et des Communications, doit intervenir de façon urgente pour protéger une information professionnelle de qualité partout au Québec. Dans un mémoire sur l’information présenté au Bureau du renouvellement de la politique culturelle, la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) détaille une douzaine de recommandations afin d’assurer la survie de l’information partout sur le territoire.

« Le grand public et le gouvernement doivent comprendre que le virage numérique et les médias sociaux exercent une pression importante sur les modèles d’affaires des médias professionnels d’information qui forment pourtant le 4e pouvoir. Ils doivent être appuyés dans cette période de transformation, sans quoi, fermetures, compressions et licenciements de journalistes vont se poursuivre au péril de la démocratie », de mettre en garde Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Nos médias doivent obtenir du soutien étatique pour s’adapter et mieux rejoindre les gens sur les plateformes de leur choix, entre autres sous forme de crédits d’impôt temporaires sur la masse salariale. En aucune façon, cette aide ne doit compromettre l’indépendance des organes de presse face à l’État.

Une récente étude de la firme MCE-Conseils confirme que le tiers des recettes publicitaires québécoises est désormais encaissé par les géants américains du web. En retour, ils ne produisent aucun contenu et ne payent presque aucune taxe ici. En ce sens, le gouvernement doit exiger des rediffuseurs d’information tels que Google et Facebook qu’ils contribuent, par exemple sous forme de redevances, au financement de la production et de la diffusion d’une information de qualité et diversifiée.

Éduquer et mettre en garde le public contre « les fausses nouvelles »

La FNC–CSN demande également au ministère de l’Éducation de jouer son rôle auprès des adultes de demain. Il faut mettre sur pied, et de toute urgence, des programmes d’éducation sur les médias. Les citoyennes et les citoyens doivent être en mesure de faire la différence entre les informations provenant de sources fiables et les « fausses nouvelles », entre le contenu promotionnel et le contenu rédactionnel. Ils doivent également bien saisir le fonctionnement des médias pour en comprendre le rôle dans notre société démocratique.

De plus, le public doit développer sa compréhension du fonctionnement des réseaux sociaux. « Est-ce que chaque internaute sait que ce qui apparaît sur son fil d’actualité, sur Facebook par exemple, a été sélectionné par des algorithmes secrets conçus pour alimenter les usagers selon leurs intérêts ? Aucune place ici pour la diversité des voix. On ne fait que conforter les gens dans leurs pensées », explique Pierre Roger, secrétaire général de la FNC–CSN.

Pour entretenir une saine démocratie, il faut des citoyennes et des citoyens bien informés et éclairés.

La FNC réclame un réinvestissement d’urgence dans le réseau muséal

De toute urgence, le gouvernement du Québec doit bonifier substantiellement l’enveloppe budgétaire du Programme d’Aide au fonctionnement pour les institutions muséales (PAFIM). Cette enveloppe n’a jamais été augmentée ni même indexée au coût de la vie depuis 2007. C’est la principale demande formulée par la Fédération nationale des communications (FNC–CSN) dans son mémoire présenté aujourd’hui dans le cadre des consultations du ministère de la Culture et des Communications en préparation de la refonte de la politique culturelle du Québec.

« Depuis presque 10 ans, les institutions muséales font preuve d’héroïsme pour continuer d’assurer une fonction essentielle dans toute société, soit la préservation et la diffusion de notre patrimoine collectif et de notre histoire, et ce malgré un important sous-financement du réseau muséal, souligne Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. Quand le gouvernement clame que tous doivent faire leur part pour assainir les finances de l’État, on peut affirmer que les musées font la leur depuis des années, avant même la crise économique de 2008. »

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Manque à gagner structurel

En tenant compte que de l’inflation, le réseau muséal enregistre aujourd’hui un manque à gagner structurel de 2,5 millions de dollars annuellement. Rappelons d’ailleurs que le rapport Corbo du Groupe de travail sur l’avenir du réseau muséal, mis sur pied sous la gouverne de l’ancien ministre péquiste Maka Kotto, recommandait d’injecter 8,3 millions de dollars dans le réseau dès 2014. Il proposait également de bonifier les enveloppes d’aide de 14 millions de dollars à partir de 2015. Cela n’a jamais été fait.

L’objectif de revoir la politique culturelle, dont la dernière mouture date de 1992, est entre autres de l’adapter à notre époque contemporaine. « Par exemple, il est inacceptable qu’aujourd’hui, le salaire annuel moyen d’un conservateur de musée – métier qui exige un niveau de maîtrise universitaire – soit de 39 500 $, de dénoncer Claudine Viens, vice-présidente de la FNC–CSN. L’enveloppe du PAFIM doit donc être ajustée en conséquence des exigences et du coût de la vie actuel. »

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Les ouvriers de la CSDM dénoncent les abolitions de poste

Plusieurs dizaines d’ouvriers, membres du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (FEESP–CSN), manifestent présentement devant les bureaux administratifs de la CSDM où se tient ce soir le Conseil des commissaires. Ils dénoncent les abolitions de neuf postes de peintre et d’un poste d’ouvrier certifié d’entretien confirmées dans le plan d’effectifs adopté le 11 mai dernier.

À la suite de l’annonce des dix postes abolis, le syndicat a appris que la CSDM ouvrirait cinq nouveaux postes de peintre avec des horaires de soir, ce qui va à l’encontre de la convention collective. Le syndicat s’interroge sur les réelles motivations des gestionnaires et s’inquiète aussi de voir cette pratique s’étendre à l’ensemble des ouvriers du Service des ressources matérielles. « Encore une fois, alors que nous sommes en discussion avec eux, la CSDM se retourne et prend des décisions unilatérales. Avec l’état actuel des écoles, il faut plus que jamais ajouter des ressources et non en enlever. Nous le répétons une fois de plus : nous sommes celles et ceux qui connaissons le mieux les bâtiments fréquentés par nos enfants quotidiennement et nous avons des pistes de solution », a affirmé Rémi Desrosiers, président du SNEE (FEESP–CSN).

À l’ouverture de la rencontre de ce soir, les ouvriers remettront aux commissaires une pétition signée par plus de 150 membres du syndicat. Cette pétition demande notamment que la CSDM change sa décision d’affecter des ouvriers sur des plages horaires de soir et que la CSDM respecte sa politique de conciliation travail-famille.

À propos

Le Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal | SNEE (FEESP–CSN) représente près de 800 travailleuses et travailleurs des services d’entretien ménager et d’entretien physique, du transport et des cafétérias de la CSDM. .

Un premier syndicat CSN chez Première Moisson

Le 3 juin, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la boulangerie Première Moisson (FC–CSN) a reçu son certificat d’accréditation du Tribunal administratif du travail du Québec afin de représenter les quelque 55 salarié-es de l’établissement situé à l’intérieur du marché Jean-Talon, à Montréal.

Il s’agit d’un premier établissement syndiqué pour la chaîne de boulangerie comptant 23 succursales dans la région du Montréal métropolitain, en plus de deux installations de production. La succursale du marché Jean-Talon est la toute première boulangerie Première Moisson.

« Nous sommes fiers d’accueillir ces travailleuses et ces travailleurs, a réagi le président de la Fédération du commerce (FC–CSN), Serge Fournier. Dans le commerce de détail, il y a fort à faire pour assurer à toutes et à tous des conditions de travail et des salaires décents. Notre fédération, tout comme la CSN, mettra tout en œuvre pour les soutenir dans la mise sur pied de leur syndicat et la négociation d’une première convention collective. »

Les conditions de travail chez Première Moisson sont typiques du commerce de détail non syndiqué. La plupart de ces travailleuses et ces travailleurs reçoivent le salaire minimum et plusieurs n’ont pas reçu d’augmentation depuis des années, la plupart n’ont pas accès à des avantages sociaux, il y a un haut taux de roulement de personnel et beaucoup de travail est à faire en santé et sécurité du travail. Ils ont choisi de s’organiser collectivement afin d’agir contre la précarité et améliorer leurs conditions de vie.

Cette syndicalisation s’inscrit dans une lutte plus large contre la précarité et l’appauvrissement que vivent les salarié-es du commerce de détail et de l’alimentation.

Les 55 membres du syndicat se réuniront dans les prochaines semaines afin d’élire leur comité exécutif et d’entamer les travaux préparatoires vers une première négociation collective chez Première Moisson.

Assurer l’avenir d’une information de qualité au Québec

Les compressions, pertes d’emplois et fermetures de salles de nouvelles se multiplient partout au Québec depuis quelques années, comme ailleurs dans le monde. En cinq ans, la presse écrite a perdu le tiers de ses effectifs, selon les dernières données de l’Institut de la statistique du Québec. « C’est la conséquence de revenus publicitaires en chute libre et qui sont engrangés de plus en plus par les géants américains du web tels Google ou Facebook, qui eux, ne produisent aucun contenu chez nous », déplore Pascale St-Onge, présidente de la FNC–CSN. « Tant qu’un cadre règlementaire et fiscal ne viendra pas protéger nos médias, je ne vois vraiment pas pourquoi la courbe s’inverserait », ajoute la présidente qui en appelle à une intervention urgente des gouvernements fédéral et provincial.

Jeunes et moins jeunes migrent vers internet. L’idée n’est pas de lutter contre ce phénomène, mais bien de baliser la transition numérique de nos salles de nouvelles afin d’assurer la survie d’une information de qualité, produite ici, pour les gens d’ici. La Fédération nationale des communications (FNC–CSN) et la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont donc confié à la firme MCE Conseils le mandat de produire une étude pour identifier des moyens d’intervention pour soutenir le secteur dans son adaptation au nouvel environnement technologique et commercial.

Recommandations

De façon urgente et pour une période transitoire, la FNC–CSN recommande à l’État de soutenir la presse écrite qui est particulièrement fragilisée. Il faut dire que, contrairement à la télévision, cette dernière n’est à peu près pas financée par l’État.

La fédération propose donc les trois mesures suivantes : (A) un crédit d’impôt remboursable sur la masse salariale, inspiré de ce qui existe dans le secteur des titres multimédias ou de la production cinématographique et télévisuelle. Encore une fois, l’objectif est de maintenir les emplois et d’assurer la production de contenu québécois.

Aussi, le gouvernement du Québec devrait contribuer financièrement et inciter à (B) l’adaptation des pratiques commerciales pour augmenter la capacité de mise en marché des producteurs de contenus d’information québécois. Aujourd’hui, les investissements québécois en matière de publicité sur les plateformes internet et mobiles représentent près de 25 % des dépenses des annonceurs. « La presse écrite est le principal segment touché par l’érosion de ses parts de marché. C’est de l’argent directement versé aux États-Unis à des entreprises qui ne paient aucune taxe à la consommation au Québec », explique Claude Dorion, directeur général de MCE Conseils. Afin d’ériger une barrière entre l’État et le 4e pouvoir, un tel crédit d’impôt dédié à augmenter la mise en marché devrait être administré par un organisme parapublic autonome et compétent tel que la SODEC.

Enfin, le gouvernement du Québec devrait bonifier d’au moins 3 millions de dollars son actuel Plan culturel numérique de 115 millions de dollars en ajoutant (C) un volet « médias » pour soutenir l’innovation des sites de presse en ligne et des nouvelles plateformes qui offrent des publications numériques quotidiennes d’information politique et générale.

Ces trois recommandations transitoires engagent la responsabilité de l’État afin qu’il s’assure de la viabilité de la presse. Le droit à l’information et le rôle névralgique de la presse écrite dans le débat démocratique justifient à eux seuls cette intervention.

Cependant, à moyen et long terme, ces mesures ne sauront garantir l’avenir de l’information au Québec et au Canada, que ce soit en ce qui concerne la presse écrite, la télévision, la radio ou même les plateformes numériques.

Aussi, ces trois propositions ne doivent pas avoir pour effet de libérer certains joueurs importants de leur responsabilité à plus long terme. La FNC–CSN invite donc les gouvernements à mettre en place le plus rapidement possible des mesures afin de forcer les géants du web à contribuer au financement de la production de contenus et à la fiscalité des pays où ils font des affaires.

Comme évoqué lors du colloque « L’information : le 4e pouvoir sous pression » en mai dernier, plusieurs avenues peuvent être étudiées :

  • une taxe aux entreprises de nouvelles technologies, telles Google et Facebook, qui utilisent nos infrastructures pour rejoindre le public canadien ;
  • une redevance télévisuelle distribuée aux médias de l’information ;
  • une taxe sur les services internet ;
  • une taxe additionnelle sur les achats d’équipement électronique par les ménages et entreprises.

« Les Québécoises et les Québécois doivent pouvoir compter sur une information riche, partout, alimentant des réflexions de fond sur la politique, l’économie, la société, la culture et l’actualité en général, afin de jouer leur rôle de citoyen et d’électeur de manière éclairée. À terme, il en va de la survie de la démocratie », de conclure Jacques Létourneau, président de la CSN.

Une gestion inadéquate en cause selon les professeurs

La faillite et la fermeture du Conservatoire Lassalle, annoncées lundi, témoignent d’une gestion inadéquate depuis de nombreuses années dans cette école d’arts et de communication renommée.

Selon le Syndicat des enseignantes et enseignants du Conservatoire Lassalle (SEECL-CSN), une série de problèmes qui auraient pu être évités ont mené l’institution centenaire à cet échec :

  • Une administration déconnectée, qui agit de façon méprisante envers le personnel enseignant qui, en pleine crise, n’a pas daigné consulter ou rencontrer les professeur-es de l’école pour trouver des solutions ;
  • Le déménagement de l’école, en 2014, de la rue Sherbrooke vers un quartier peu accessible et un édifice mal adapté aux besoins des étudiants ;
  • Des professeurs sous-rémunérés (environ 50 % des salaires moyens du secteur) et, conséquemment, un roulement du personnel enseignant très élevé.

« Il n’est pas surprenant que les inscriptions de nouveaux étudiants aient chuté de plus de la moitié dans les trois dernières années, a commenté Corinne Poulin-Vallée, présidente du SEECL-CSN. Si l’objectif était de fermer une école pourtant connue pour le succès d’un grand nombre de ses diplômé-es, on ne s’y serait pas pris autrement. »

Les professeur-es du Conservatoire ont pris la décision de se syndiquer en 2014 afin d’améliorer leurs conditions de travail et offrir une meilleure qualité d’enseignement au Conservatoire. Affilié à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), le syndicat a entamé des négociations cette même année. Toutefois, les syndiqué-es travaillaient toujours sans convention collective négociée au moment de la fermeture.

« Ce n’est certainement pas les salaires du personnel enseignant qui est en cause. Nous détenions toutes et tous un statut de contractuel-les. Il n’y avait pas de reconnaissance de l’expérience, pas de sécurité d’emploi, ni de programme d’assurance collective. Durant les semaines de relâche, les vacances de Noël et les vacances estivales, aucun des professeur-es n’était payé par le Conservatoire, pas même ceux qui y travaillaient à temps plein. Les professeur-es dépendaient de l’assurance-emploi, même s’ils devaient corriger et préparer leurs cours », a déclaré Madame Poulin-Vallée.

Les membres du SEECL-CSN ont tenté d’interpeller l’administration concernant plusieurs lacunes de l’école – des équipements insuffisants aux nombreuses incohérences dans le cursus scolaire – sans succès.

Pour sa part, la FNEEQ dénonce le fait que, contrairement au reste du personnel et des étudiants, l’administration n’a même pas pris la peine, le 6 juin, d’aviser par écrit les professeur-es de sa décision de se mettre sous la protection de la Loi sur la faillite. La majorité d’entre eux a appris la nouvelle dans les médias.

Caroline Quesnel, vice-présidente et responsable du regroupement privé de la fédération, s’étonne du manque de respect envers les professeur-es qui ont porté l’école sur leurs épaules dans des conditions très difficiles ces dernières années. Le refus du Conservatoire de rencontrer le Syndicat dans le cadre de la fermeture de l’établissement est totalement injustifiable.

« Nous demandons que la direction agisse et prenne ses responsabilités non seulement à l’égard des étudiants mais aussi à l’égard des professeur-es, de dire Caroline Quesnel. Au-delà des questions légales et financières, il faut leur permettre de clore leur carrière au Conservatoire de la meilleure manière possible, en explorant toutes les pistes, dans le respect de leur contribution à l’établissement. »

Le Conservatoire a même annulé la cérémonie de remise de diplômes – prévue le 8 juin – pour la dernière cohorte étudiante, a noté la secrétaire du syndicat, Nathalie Nicole Bouchard, la doyenne du corps professoral. Pour elle, c’est une triste fin pour un fleuron culturel du Québec.

« Nos professeur-es étaient fiers d’enseigner au Conservatoire, a-t-elle commenté. Ils y consacraient leur temps, leur énergie et leur passion pour faire rayonner cette institution plus que centenaire. Ils avaient à cœur la réussite des étudiants, qu’ils préparaient très bien pour leurs études universitaires, souvent au sein de programmes très contingentés. Plusieurs anciens nous témoignent souvent à quel point ils ont apprécié la qualité de l’enseignement offert, qui proposait à la fois un solide bagage théorique et une expérience pratique de qualité. »

Plus forts ensemble à Concordia !

Les présidences de cinq syndicats CSN de l’Université Concordia – et d’un sixième, qui sera affilié officiellement à la centrale plus tard en juin – se sont rassemblés avec leurs membres sous le soleil vendredi passé au carré Bethune sur le campus du centre-ville.

De gauche à droite : Alex Macpherson (Syndicat des employé-es de soutien de l’Université Concordia – secteur technique), Kent Cluff (Syndicat des employé-es des bibliothèques de l’Université Concordia), Marylee Wholey (Syndicat des Chargé-es de cours à l’éducation aux adultes de l’Université Concordia), Daniel Rodriguez (syndicat des cols bleus ; le nom officiel n’est pas encore établi), François Carrière (Syndicat des employé-es de soutien de l’Université Concordia), et Danièle Berthiaume (Syndicat employé-es professionnels de Concordia). Photo : Michel Giroux

Ils mènent une campagne pour défendre le droit de négocier leurs régimes de retraite, un droit menacé par le projet de loi 75 actuellement à l’étude devant l’Assemblée Nationale. Ce projet de loi renforce le pouvoir des administrations universitaires de restructurer unilatéralement des régimes de retraite. Les membres des six syndicats s’associent afin de limiter au maximum les dégâts potentiels.

Entente de principe adoptée chez Sucre Lantic

Les travailleuses et les travailleurs de la compagnie Sucre Lantic sont retournés au travail après avoir adopté dimanche soir une entente de principe par voie de scrutin secret.

« Les salarié-es ont tenu leur bout et ont refusé tous les reculs que voulait imposer l’employeur », a d’abord commenté le vice-président et représentant du secteur agroalimentaire de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr.

Les gains

Les employé-es conservent donc leur régime à prestation déterminée et ont réussi à maintenir à 4 % leur taux de cotisation. Ils ont également obtenu une augmentation de salaire de 11,3 % sur cinq ans qui se détaille à 2,2 % pour chacune des quatre premières années et à 2,5 % pour la dernière. « Il était hors de question d’accepter à quelque niveau que ce soit des disparités de traitement entre les nouveaux salarié-es et les plus anciens », a enchaîné le président du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Sucre Lantic (FC–CSN), Marc L’Heureux.

Rappelons que Sucre Lantic voulait créer deux classes de salarié-es en obligeant les nouvelles personnes embauchées à devoir attendre huit ans avant d’atteindre le dernier échelon salarial. L’employeur voulait également imposer le régime de retraite à cotisation déterminée aux nouveaux employés, et faciliter l’usage de la sous-traitance.

Le syndicat a amélioré un peu les mécanismes de protection des emplois, a obtenu la création de quelques postes et un réaménagement des horaires qui donne plus de latitude aux syndiqué-es.

À propos
La Fédération du commerce (FC–CSN) compte 30 000 membres regroupés au sein de 360 syndicats œuvrant dans les domaines du commerce de gros et de détail, de l’agroalimentaire, de la finance et du tourisme.

Une raison de plus de maintenir la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Montréal

Dans la foulée de l’étude rendue publique par le Commissaire à la santé et au bien-être sur l’attente aux urgences, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) rappelle l’importance de maintenir la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu de Montréal. Le maintien des services hospitaliers de cet établissement permettrait de réduire les temps d’attente aux urgences dans la région métropolitaine et ainsi de mieux répondre aux besoins de la population.

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L’attente aux urgences risque d’augmenter avec la fermeture de l’Hôtel-Dieu

Il est actuellement prévu que les activités hospitalières de l’Hôtel-Dieu de Montréal cessent avec le déménagement dans le futur CHUM en PPP. Ce déménagement occasionnera la perte de plusieurs places aux urgences pour la population de la région métropolitaine, ce qui risque d’augmenter davantage les temps d’attente dans les urgences. C’est près de 65 000 patient-es par année qui ne pourront recevoir les soins aux urgences avec le déménagement vers le futur CHUM si le gouvernement Couillard procède à la fermeture de l’Hôtel-Dieu.

« Si la situation des urgences au Québec est désastreuse actuellement, imaginez ce que ce sera si on ferme un autre hôpital! L’urgence de l’Hôtel-Dieu est rénovée et très performante. Maintenir la vocation hospitalière de l’Hôtel-Dieu permettrait d’améliorer les temps d’attente aux urgences. C’est la seule solution sensée. Le ministre Barrette doit annoncer que les services seront maintenus à l’Hôtel-Dieu », lance Jean Lacharité, vice-président de la CSN.

Rappelons que la Coalition Sauvons l’Hôtel-Dieu demande à la fois le maintien de la vocation hospitalière et la création de logements sociaux sur le site de l’établissement. Le projet d’acquisition du site des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph par la Ville de Montréal inclut d’ailleurs la création de logements sociaux.

« La fermeture de l’Hôtel-Dieu s’inscrit dans le plan de privatisation tranquille du ministre Barrette. Plutôt que de préserver nos établissements publics, il travaille à mettre en place des cliniques privées. Les supercliniques du ministre seront possédées par des médecins et rien n’indique qu’ils permettront d’améliorer l’accès aux services. Faut-il rappeler à monsieur Barrette qu’il n’est pas le ministre des médecins, mais le ministre de la Santé et des Services sociaux? La meilleure manière d’améliorer les soins à la population, c’est de miser sur nos services publics! », de conclure Jean Lacharité.

La CSN lançait dernièrement la campagne Ma place en santé, j’y tiens. Cette campagne vise à dénoncer la privatisation tranquille du système public de santé et de services sociaux.

La CSN-Construction revendique un suivi sérieux du comité de vigie

À titre d’organisation participante au Comité de vigie sur la référence de la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction, la CSN-Construction revendique un suivi sérieux des recommandations soumises par les membres de ce comité.

« Le 30 septembre 2014, le comité de vigie publiait un rapport d’évaluation du système de référence après les deux premières années de fonctionnement. Nous nous attendions donc à ce qu’un suivi rigoureux soit fait afin d’améliorer les lacunes que nous avions observées durant cette période. Or, de l’avis même du sous-ministre du Travail, aucun suivi formel n’a été fait sur les neuf recommandations formulées dans le rapport de la Commission de la construction du Québec (CCQ) », de déplorer Pierre Brassard, président de la CSN-Construction.

« Une de ces recommandations prévoyait la mise en place d’une liste unique de référence sans mention de l’allégeance syndicale. L’application d’une telle règle aurait définitivement brisé la dynamique de favoritisme que le système de référence visait à combattre. Une autre recommandation, plus pratique celle-ci, visait à retirer des listes les travailleuses et les travailleurs déjà en emploi afin de faciliter l’utilisation des listes publiées par la CCQ pour les employeurs. Du fait que ce sont les travailleuses et les travailleurs qui procèdent à leur mise en disponibilité, cette procédure assurerait un accès direct à celles et ceux qui veulent et peuvent travailler », de souligner monsieur Brassard.

Un changement de mentalité

« Les organisations syndicales qui ont largement bénéficié du favoritisme lié au placement syndical sont les premières à revendiquer la mise à mort du système de référence. Si nous désirons sérieusement mettre un terme à la discrimination sur les chantiers, il faut impérativement mettre en place des règles et des procédures qui vont assurer un bon fonctionnement du système », de conclure le président de la fédération.

À propos
Fondée en 1924, par et pour les travailleurs, la CSN-Construction offre à ses membres tous les outils nécessaires pour défendre et améliorer leurs conditions de travail. Présente et engagée partout au Québec, la CSN-Construction représente plus de 18 000 travailleuses et travailleurs de l’industrie de la construction.

Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s’engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle est composée de près de 2000 syndicats. Elle regroupe plus de 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.

 

Il faut que cesse le saccage !

Photos : Cédric Martin

Le syndicat des travailleuses en CPE de Montréal-Laval (STCPEM-L), la CSN, le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN) et la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) ont tenu à dénoncer l’annonce de la fermeture, le 31 août prochain, de l’installation Minime du CPE Mini-fée situé à Montréal-Nord. Réunis au cours d’un point de presse, les représentantes et les représentants syndicaux ont été rejoints par des travailleuses directement touchées par la nouvelle, par d’autres travailleuses et travailleurs solidaires du réseau et par des parents dont les enfants fréquentent le CPE.

De gauche à droite, Carole Leroux, Véronique De Sève, Luc Bastien et Dominique Daigneault
De gauche à droite, Carole Leroux, Véronique De Sève, Luc Bastien et Dominique Daigneault

Un quartier déjà précarisé

L’installation Minime est située dans la Maison de la Culture de Montréal-Nord, où d’autres ressources communautaires sont également présentes. L’antenne du CPE Mini-fée offre 18 places pour les jeunes du quartier, dont 10 places en pouponnière. Bien que les jeunes seront tous relocalisés soit dans l’établissement principal soit dans un CPE voisin pour les poupons, il s’agit de 18 places en moins dans un quartier où les programmes sociaux sont plus que nécessaires. Dominique Daigneault, présidente du CCMM–CSN, insiste : « 18 places dans un quartier défavorisé, dont 10 places en pouponnière, c’est un tissu social qu’on effrite encore davantage. Alors que Montréal-Nord aurait besoin de réinvestissement dans les programmes sociaux, voilà qu’on nous annonce plutôt la fermeture d’un service nécessaire pour soutenir les familles du quartier. »

Des travailleuses sacrifiées pour des arguments comptables

Ne profitant pas de la sécurité d’emploi, ni de la possibilité d’être relocalisées ailleurs dans le réseau en conservant leurs acquis, les travailleuses seront tout simplement reléguées sur la liste de rappel. Pour plusieurs d’entre elles, cela revient plus ou moins à une mise à pied. Carole Leroux, trésorière du STCPEM-L, explique que « bien qu’elles pourront appliquer ailleurs dans d’autres CPE, leur ancienneté ne sera pas reconnue. Bien sûr, elles conserveront leur échelon salarial, mais cela constitue plus souvent un obstacle qu’un avantage, les employeurs préfèrent une nouvelle salariée située au bas de l’échelle, ça coûte moins cher ! » Pour le STCPEM-L, il est évident qu’une fois de plus ce sont les travailleuses qui feront les frais des arguments comptables des dirigeants et du gouvernement.

Certaines des travailleuses qui seront affectées par la décision de la fermeture de l’installation Minime, Houria Nedjar, Maggy Eugene, Melidane Joseph, Dorothy Lebel, Marie-Fénale Delance, Cathy L’Heureux et Elisabeta Kasco.
Certaines des travailleuses qui seront affectées par la décision de la fermeture de l’installation Minime, Houria Nedjar, Maggy Eugene, Melidane Joseph, Dorothy Lebel, Marie-Fénale Delance, Cathy L’Heureux et Elisabeta Kasco.

Le gouvernement met la hache dans Un réseau qui fait grandir

Toutes les personnes présentes en avaient contre les récentes compressions imposées par le gouvernement, qui s’ajoutent à une série de coupes ayant affecté le réseau des services de garde éducatifs, que ce soit en CPE, en milieu familial ou en milieu scolaire. Aux yeux de Luc Bastien, vice-président de la FSSS-CSN, ces coupes ne font que consolider l’orientation du gouvernement vers les garderies commerciales privées : « C’est comme une gifle, au même moment où l’on impose des coupes draconiennes au réseau, les garderies commerciales privées se développent à un rythme soutenu. Les CPE, c’est un choix de société juste, équitable et universel qui offre un soutien aux familles tout en permettant le développement des tout-petits » lance-t-il.

Les jeunes de l’installation Minime font une petite pause au piano en libre-service sur le parquet de la Maison de la Culture de Montréal-Nord
Les jeunes de l’installation Minime font une petite pause au piano en libre-service sur le parquet de la Maison de la Culture de Montréal-Nord

Le réseau des CPE devrait être vu comme une avancée significative, pour la société en général et pour les femmes en particulier. Nombreuses sont les familles qui ont pu profiter des CPE et des autres services de garde pour l’éducation de leurs enfants, pendant que les parents pouvaient se consacrer à leur emploi. Malheureusement, si rien n’est fait, cela risque de devenir chose du passé. « Nous avions un système efficace et admiré partout dans le monde. En coupant de la sorte, le gouvernement menace réellement l’intégrité du réseau. Aujourd’hui, c’est une installation de 18 places et ses sept travailleuses, demain, ça sera quoi ? » se questionne Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Des parents du quartier solidaires

Certains parents dont les enfants fréquentent, ou ont fréquenté, l’installation Minime se sont joints aux travailleuses et aux travailleurs afin de leur livrer un message de solidarité. C’est le cas de Daliana Jean Baptiste, mère de Taylor Bois, 9 mois, qui sera relocalisé au CPE l’Oasis et de Hind Djermouni, mère de Nadjim Bouadjil, 4 ans, qui sera relocalisé à l’installation principale du CPE Mini-fée. Toutes deux ont tenu à se déplacer afin de montrer leur solidarité et leur opposition à cette décision.

Alors que le rassemblement prenait fin, Yvette, qui a préféré taire son identité complète, une travailleuse du quartier qui a profité des services de l’installation Minime pour ses deux enfants, a tenu à livrer un message de solidarité. « Pourquoi ne va-t-on pas chercher l’argent dans les paradis fiscaux plutôt que de laisser les enfants à la rue ? Ces enfants ne comprennent pas pourquoi ils doivent quitter, ils ont créé un réseau, pas seulement entre eux, mais aussi avec les adultes du centre et maintenant on va les envoyer ailleurs alors que l’argent existe », déplore-t-elle.

Hind Djermouni et Daliana Jean Baptiste, deux parents dont les enfants fréquentent l’installation Minime
Hind Djermouni et Daliana Jean Baptiste, deux parents dont les enfants fréquentent l’installation Minime
Nadjim Bouadjil, 4 ans, fils de Hind Djermouni sera relocalisé à l’installation principale
Nadjim Bouadjil, 4 ans, fils de Hind Djermouni sera relocalisé à l’installation principale
Taylor Bois, 9 mois, fils de Daliana Jean Baptiste sera relocalisé au CPE l’Oasis puisque le CPE Mini-fée ferme sa seule pouponnière
Taylor Bois, 9 mois, fils de Daliana Jean Baptiste sera relocalisé au CPE l’Oasis puisque le CPE Mini-fée ferme sa seule pouponnière

Le 4 juin, on se rassemble à Québec pour soutenir notre réseau

Les travailleuses et les travailleurs présents rappellent qu’il ne faut pas baisser les bras pour la défense de nos services de garde en CPE, en milieu familial et en milieu scolaire. Nous devons nous mobiliser massivement, que ce soit en signant les cartes postales destinées à Philippe Couillard ou encore le 4 juin prochain.

« Nous allons continuer à maintenir la pression, nous serons présents vendredi et samedi pour une vigile de 24 heures devant l’Assemblée nationale, qui se terminera par une manifestation dans les rues de Québec. Nous invitons les travailleuses, les parents et l’ensemble de la population à se joindre à nous. La CSN n’abandonnera pas nos tout-petits, la CSN n’abandonnera pas les travailleuses et les travailleurs du réseau », conclut Véronique De Sève.

La CSN réclame un temps d’arrêt

Alors que plusieurs établissements montréalais semblent maintenir le cap vers de premiers transferts de ressources psychosociales des CLSC vers des groupes de médecine de famille, des entités à but lucratif, la CSN appelle les directions des centres intégrés de santé du Grand Montréal à la prudence et à reporter l’opération le temps d’en évaluer les conséquences. Aujourd’hui, les professionnel-les de plusieurs CLSC de la région ont tenu des activités de visibilité à l’extérieur des établissements afin de sensibiliser la population aux enjeux posés par ces transferts.

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

 La CSN réclame du ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, qu’il instaure un moratoire sur ces transferts pour l’ensemble du territoire québécois. En effet, celui-ci impose, sans aucune consultation, des transferts de professionnel-les, dont de nombreux travailleurs sociaux, des CLSC vers les GMF. Toutefois, la CSN se réjouit de voir que plusieurs établissements ont pris la sage décision de ne pas précipiter ces transferts et de les reporter à plus tard.

« Il s’avère que nos craintes à l’égard de l’accessibilité aux services pour les clientèles les plus vulnérables, qui ne sont pas inscrites en GMF, sont partagées par de nombreux intervenants du réseau, souligne la vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain – CSN, Suzanne Audette Or, à Montréal, nous avons une concentration beaucoup plus élevée qu’ailleurs de personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale, de dépendance, de pauvreté. Ce serait un non-sens de se lancer tête baissée dans une opération aussi risquée dont on ne connaît pas toutes les conséquences. Pour nous, il va de soi que les établissements montréalais doivent emboiter le pas et rassurer la population ainsi que les travailleuses et les travailleurs en annonçant que les transferts ne débuteront pas le 15 juin, tel que visé initialement ».

Photo : Michel Giroux
Photo : Michel Giroux

Renforcer les CLSC

Pour la CSN, un moratoire sur ces transferts doit permettre de discuter franchement des moyens à mettre en œuvre pour renforcer nos CLSC, pierre angulaire des services de proximité. Présents dans toutes les communautés, les CLSC permettent à toutes les Québécoises et tous les Québécois d’avoir accès à des services sociaux assurés par des équipes de professionnel-les travaillant en interdisciplinarité. Le transfert des professionnel-les de divers horizons hors des CLSC constitue un drainage de ressources humaines et financières du secteur public vers le secteur privé et affaiblira les CLSC.

Rappelons qu’ avec le soutien de l’Institut du nouveau monde – et en collaboration avec l’AQESSS – la CSN a tenu, l’an dernier, deux grands Rendez-vous sur l’avenir du système public de santé et de services sociaux où une grande diversité d’intervenants se sont penchés sur des solutions d’avenir pour notre réseau. Plusieurs pistes de solutions rassembleuses ont été envisagées pour renforcer les CLSC. Pour la CSN, les directions des établissements, tout comme le Dr Barrette devraient écouter davantage les solutions promues par les professionnel-les qui assurent les services au quotidien plutôt que d’imposer, du haut vers le bas, des réformes de structures qui remettent en cause l’accessibilité à des services de qualité pour la population.

La CSN a lancé la semaine dernière une vaste campagne de visibilité et de mobilisation sous le thème Ma place en santé, j’y tiens visant notamment à défendre les CLSC.

Les travailleuses dénoncent la fermeture d’un premier CPE

Alors que le gouvernement semble banaliser les effets de ses compressions budgétaires dans le réseau des services de garde, la direction du CPE Mini-fée à Montréal-Nord invoque ces coupes pour justifier la fermeture de son installation Minime, le 31 août prochain. La CSN dénonce vivement la fermeture de cette installation qui compte 18 places, dont 10 places en pouponnière pour les 0-18 mois, et qui emploie sept salariées. Cette annonce de fermeture est d’autant plus malheureuse qu’elle survient en plein cœur de la Semaine québécoise des services éducatifs en CPE et en milieu familial.

Depuis plusieurs mois déjà, la CSN se mobilise contre l’ensemble des compressions auxquelles le réseau des services de garde, que ce soit en CPE, en milieu familial ou en milieu scolaire, a été soumis au cours des dernières années. « Nous avions un système efficace et admiré partout dans le monde. En coupant de la sorte, le gouvernement menace réellement l’intégrité du réseau. Aujourd’hui, c’est une installation de 18 places et ses sept travailleuses, demain, ça sera quoi ? » se questionne Véronique De Sève, vice-présidente de la CSN.

Cédric Martin
Cédric Martin

Au Conseil central du Montréal métropolitain (CCCM-CSN), on déplore la perte d’une telle installation en plein cœur d’un quartier défavorisé. Pour Dominique Daigneault, présidente du CCMM-CSN, « 18 places dans un quartier défavorisé, dont 10 places en pouponnière, c’est un tissu social qu’on effrite encore davantage. Alors que Montréal-Nord aurait besoin de réinvestissement dans les programmes sociaux, voilà qu’on nous annonce plutôt la fermeture d’un service nécessaire pour soutenir les familles du quartier. »

La fermeture de l’antenne Minime du CPE Mini-fée intervient dans un contexte où le gouvernement libéral semble de plus en plus engagé dans la voie des services de garde privés. « C’est comme une gifle, au même moment où l’on impose des coupes drastiques au réseau, les garderies privées se développent à un rythme soutenu. Les CPE, c’est un choix de société juste, équitable et universel qui offre un soutien aux familles tout en permettant le développement des tout-petits », lance Luc Bastien, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

Pour sa part, le Syndicat des travailleuses(eurs) des centres de la petite enfance de Montréal et Laval (FSSS-CSN déplore le sort qui est réservé aux travailleuses, dont certaines y travaillent depuis de nombreuses années. « Il faut savoir que les travailleuses de CPE n’ont pas de sécurité d’emploi, elles ne pourront donc pas être relocalisées ailleurs dans le réseau. Elles se retrouveront donc sans emploi ou placées sur des listes de rappels », affirme Carole Leroux, trésorière du STCPEM-L.

Engagée dans la campagne Un réseau qui fait grandir depuis février dernier, la CSN entend continuer à maintenir la pression. « Nous continuons à faire signer nos cartes postales qui seront remises à Philippe Couillard dans les prochains mois et nous serons présents vendredi prochain devant l’Assemblée nationale, dans le cadre d’une vigile de 24 heures qui se terminera samedi le 4 juin par une manifestation en soutien aux services de garde éducatifs. Nous invitons toute la population à se joindre à nous », conclut Véronique De Sève.

STT de Sucre Lantic (FC-CSN)

Les employé-es conservent leur régime à prestation déterminée et ont réussi à maintenir à 4 % leur taux de cotisation. Ils ont également obtenu une augmentation de salaire de 11,3 % sur cinq ans qui se détaille à 2,2 % pour chacune des quatre premières années et à 2,5 % pour la dernière.

Les employés de Sucre Lantic déclenchent la grève générale illimitée

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de Sucre Lantic (FC-CSN), qui compte près de 170 membres, a déclenché une grève générale illimitée hier à minuit afin de protester contre les reculs importants que la partie patronale veut leur faire subir.

Photo : Raynald Leblanc
Photo : Raynald Leblanc

« Sucre Lantic veut s’attaquer aux régimes de retraite à prestations déterminées des employé-es et mettre en place pour les nouvelles personnes embauchées un régime à cotisation déterminée. Non seulement une telle mesure est odieuse puisqu’elle crée deux classes de travailleuses et de travailleurs, mais il est hors de question que nous acceptions de mettre notre sécurité de retraite en jeu : les régimes à cotisation déterminée comportent des risques plus élevés pour la stabilité des prestations puisqu’ils suivent les fluctuations du marché. L’employeur peut tout de suite oublier son idée, elle ne passera pas », souligne d’entrée de jeu le président du syndicat, Marc L’Heureux.

La volonté de Sucre Lantic de créer deux classes de travailleuses et de travailleurs se reflète aussi dans l’obligation pour les nouvelles personnes embauchées d’attendre huit ans avant d’atteindre le dernier échelon, alors que ceux qui sont en poste en ce moment bénéficient d’un échelon unique. « L’employeur doit cesser de s’acharner sur les nouveaux : nous ne le laisserons pas piller nos acquis qui ont été dûment négociés au fil des conventions », explique aussi Marc l’Heureux.

Photo : Raynald Leblanc
Photo : Raynald Leblanc

La protection des emplois figure également dans les enjeux de négociation. « En 2014, l’employeur avait coupé brutalement 59 postes à l’usine. Aujourd’hui, il refuse d’accéder à notre demande de mieux encadrer le recours à la sous-traitance. Après les pertes d’emplois drastiques de 2014, nous en sommes venus à la conclusion que nous devons mieux protéger notre travail contre la sous-traitance, d’autant plus que celle-ci n’est absolument pas un gage d’économie de coûts ni de production de meilleure qualité », conclut le président du syndicat.

Photo : Raynald Leblanc
Photo : Raynald Leblanc

Les salarié-es votent la grève

Réunis en assemblée générale, hier, les salarié-es de SSQ-Vie de Montréal et de Québec ont voté dans une proportion de 72 %, par scrutin secret, en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à exercer au moment opportun.

La convention collective des quelque 600 salarié-es de SSQ-Vie est échue depuis le 31 décembre 2014 et les négociations n’ont pas permis de conclure une entente satisfaisante jusqu’à maintenant. Au cœur du litige : des demandes patronales de reculs importants au régime de retraite ainsi qu’aux assurances collectives.

Aucune rencontre n’a eu lieu depuis décembre 2015. Un conciliateur a été nommé en octobre 2015.

Le syndicat entend mettre toutes ses énergies à la conclusion d’une entente satisfaisante dans les prochains jours. Le comité de négociation syndical est prêt à négocier jour et nuit s’il le faut.

 

Une catastrophe annoncée, selon la FEESP

L’ensemble des employé-es de soutien de la Commission scolaire de Montréal, affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN), demandent aux élu-es de la CSDM de refuser toute forme d’ingérence du privé dans la construction et la gestion des écoles publiques de Montréal.

Un texte paru dans La Presse cette semaine faisait état de discussions entre la CSDM et le promoteur Christian Yaccarini pour la construction d’une école primaire dans le quartier Rosemont. Citant M. Yaccarini, le journaliste évoquait la possibilité que, à la suite de la construction de l’école par le promoteur, la CSDM s’engage à louer le bâtiment sur une période de 40 ou 50 ans. « Ce que nous avons lu cette semaine soulève beaucoup de questions. Qui assurera l’entretien de ces bâtiments qui seront loués par la CSDM ? Est-ce qu’on souhaite vraiment laisser l’entretien de nos écoles à des propriétaires privés ? » demande Gilbert Ducharme, président par intérim de l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM).

Avec de nombreuses expériences catastrophiques dans les dernières années, la démonstration n’est plus à faire quant à l’échec des PPP. L’explosion des coûts et les dépassements de délais des chantiers du CHUM et du CUSM en sont les exemples les plus frappants. « Nous avons déjà, à l’intérieur de nos établissements, une infiltration sournoise du privé par la sous-traitance et ce que nous constatons, c’est que ça coûte plus cher et que le travail est donné au plus bas soumissionnaire, qui souvent néglige la qualité du travail. Nous devons absolument maintenir l’expertise dans le réseau public », affirme Rémi Desrosiers, président du Syndicat national des employées et employés de la Commission scolaire de Montréal (SNEE).

« La présidente de la CSDM, Mme Harel-Bourdon, dit défendre l’investissement public en éducation. D’ailleurs, pas plus tard que le 21 mars dernier, dans une entrevue à La Presse, elle disait vouloir passer par le budget fédéral des infrastructures pour obtenir du financement. Nous lui demandons aujourd’hui de ne pas céder à l’appel dangereux du partenariat public-privé, car des exemples récents de ce type d’alliance prouvent hors de tout doute que le public en sort toujours perdant. Nous sommes d’avis qu’il y a d’autres solutions, plus porteuses pour l’avenir des écoles montréalaises », affirme à son tour Michel Picard, président de l’Association professionnelle du personnel administratif (APPA).

Ces discussions en vue d’un premier PPP entre la CSDM et un promoteur privé surviennent après des années de compressions en éducation. « Nous sommes en plein dans la logique de l’austérité néolibérale du gouvernement de Philippe Couillard : affamer les institutions publiques pour permettre au privé de se positionner comme la seule alternative et ainsi favoriser le désengagement de l’État dans ses missions fondamentales. La CSDM ne doit pas tomber dans le piège », conclut Denis Marcoux, président de la FEESP-CSN.

À propos

L’Association professionnelle du personnel administratif (APPA-CSN), l’Association des concierges des écoles du district de Montréal (ACEDM-CSN) et le Syndicat national des employées et des employés de la Commission scolaire de Montréal (SNEE-CSN) représentent près de 7000 travailleuses et travailleurs pour les catégories d’emplois administratifs, techniques, paratechniques, d’adaptation scolaire, des services de garde, de même que les concierges ainsi que toutes les personnes salariées des services d’entretien de la CSDM. Ces syndicats sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

Les agents de sécurité votent pour l’entente de principe

Les agents de sécurité d’Aéroport de Montréal (ADM) à Dorval ont voté dans une proportion de 81 % pour l’entente de principe intervenue la semaine dernière entre les négociateurs syndicaux et patronaux.

Cinquante-neuf agents affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) ont voté pour l’entente de principe alors que 14 d’entre eux ont voté contre.

« Cette entente permet d’éviter un conflit de travail qui aurait pu être long et pénible pour tout le monde. La direction d’ADM s’assure de conserver l’expertise des agentes et des agents et les gains que nous sommes allés chercher pour eux sont plus qu’appréciables », souligne Denis Marcoux, président de la FEESP.

Réparer une injustice

Les membres du Syndicat des agents de sécurité d’ADM (SAS-ADM) ont voté pour la grève en avril parce qu’ils s’étaient vu imposer des diminutions salariales de plusieurs milliers de dollars annuellement.

Il y a plus d’un an, ADM a changé de sous-traitant afin d’assurer la sécurité de l’aéroport à l’extérieur de la zone douanière. Les 140 agentes et agents qui détiennent une expertise très pointue ont donc été cédés au nouveau sous-traitant (Garda) qui avait diminué les salaires.

L’entente prévoit des majorations de plus de 5 % pour les salariés avec plus de quatre ans d’ancienneté, le paiement complet du stationnement par l’employeur et diverses bonifications dans les échelles salariales et les primes.

« Les salariés pourront rattraper une grande partie des pertes financières imposées depuis plus d’un an par le nouvel employeur. Le syndicat va poursuivre sa lutte pour une reconnaissance accrue de son rôle et de son professionnalisme dans la sécurité de l’aéroport », affirme Jean-Philippe Dionne, conseiller syndical à la FEESP-CSN.