Manifestation pour préserver les horaires spéciaux dans les foyers de groupe

Une manifestation des éducatrices et éducateurs du Centre jeunesse de Québec a eu lieu ce midi devant un foyer de groupe situé sur le chemin Saint-Louis. Au cœur du litige, l’abolition d’horaires spéciaux dont les éducateurs et les éducatrices bénéficiaient depuis une quinzaine d’années. Les protestataires craignent que cette décision unilatérale du CIUSSS de la Capitale-Nationale ne nuise à l’attraction et à la rétention de la main-d’œuvre dans ce secteur déjà en pénurie sévère.

Il y a neuf foyers de groupe hébergeant des enfants de 6 à 12 ans ou des adolescents de 13 à 18 ans au Centre jeunesse de Québec. On parle d’environ 75 usagers et d’une centaine d’éducatrices et d’éducateurs. « Depuis quelques années, le climat change dans les foyers de groupe et ça devient de plus en plus lourd. En résumé, ça brasse beaucoup et de plus en plus », indique Martin Gaudreault, responsable du secteur du Centre jeunesse de Québec au Syndicat des professionnèles, techniciennes et techniciens de la santé et des services sociaux (SPTSSS–CSN).

Depuis une quinzaine d’années, les éducatrices et les éducateurs des foyers de groupe bénéficiaient d’un horaire spécial négocié par leur syndicat et faisant l’objet d’une lettre d’entente afin de permettre une certaine stabilité de la main-d’œuvre, un facteur essentiel quand on s’occupe d’enfants et d’adolescents en détresse. « Concrètement, l’horaire était réaménagé pour permettre une semaine normale de quatre jours (jours/soirs) avec une fin de semaine par mois. En contrepartie, les éducatrices et les éducateurs renonçaient à un certain nombre de jours fériés et de maladies. Malgré cela, les foyers de groupe sont l’endroit où il y a le plus de temps supplémentaire et le plus grand manque de personnel dans le Centre jeunesse de Québec », précise Martin Gaudreault.

Malheureusement, pour faire face aux défis que pose la pénurie de personnel, le CIUSSS de la Capitale-Nationale a décidé unilatéralement d’abolir les horaires spéciaux et d’imposer un horaire sur cinq jours, incluant les soirs et les fins de semaine. « Cette mesure va directement à l’encontre des recommandations de la Commission Laurent, dont le rapport a été déposé il y a deux ans aujourd’hui et qui proposait plutôt d’instaurer de meilleures conditions de travail pour attirer du personnel », indique Luc Plamondon, secrétaire général du SPTSSS–CSN.

« Les travailleuses et les travailleurs des foyers de groupe sont déjà crevés et au bout du rouleau et là on leur annonce que loin de leur permettre de souffler, on va les obliger à travailler plus. Ça ne fait pas de sens. Le CIUSSS de la Capitale-Nationale doit reculer et revenir aux horaires qui prévalent depuis plus de 15 ans. C’est important autant pour les travailleuses et les travailleurs que pour les usagers des foyers de groupe. Il en va de la qualité des services », conclut Nicole Cliche, présidente du SPTSSS–CSN.

Entente de principe acceptée à l’unanimité dans le transport scolaire à Lotbinière

Réuni en assemblée générale ce 30 avril au matin, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN a adopté à l’unanimité, par voie de scrutin secret, l’entente de principe intervenue le 29 avril. La grève prévue le 1er mai prochain est donc annulée.

« Nous allons toucher des augmentations salariales de 24 % dès maintenant, pleinement rétroactives au 1er septembre 2022. Nous aurons une hausse de 2 % en 2023-2024 et des augmentations liées à l’indice des prix à la consommation (IPC) les autres années. Au total, ça représente 35 % d’augmentation sur les salaires et de 0,5 à 1 % sur nos échelles de vacances sur les 6 années que durera notre nouveau contrat de travail. Notre salaire passera donc de 523 à 650 $ en moyenne par semaine à la signature, peu importe le véhicule que nous conduisons. Nous avons également obtenu diverses bonifications concernant les voyages spéciaux et les congés sociaux ainsi qu’une augmentation des barèmes de remboursement », déclare le président du syndicat, Serge Robitaille.

« Nous sommes vraiment satisfaits pour les conductrices et les conducteurs de ce syndicat qui, comme d’autres actuellement, ont enfin reçu leur juste part du gâteau. Ces augmentations importantes témoignent de la reconnaissance de leur métier et de leurs nombreuses responsabilités. Nous le disions depuis longtemps, le gouvernement devait obligatoirement bonifier les enveloppes budgétaires versées aux transporteurs afin de régler la question des faibles salaires dans le secteur et celle de la rareté de main-d’œuvre », ajoute Stéphanie Gratton, présidente par intérim de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

« À l’image des autres syndicats actuellement en lutte, ces conductrices et conducteurs de véhicule scolaire ont fait des avancées hors de l’ordinaire, parce qu’ils se sont tenus debout et ont réclamé leur dû. L’équipe du conseil central est fière d’avoir soutenu la lutte à leurs côtés, et surtout, de constater leurs gains qui améliorent grandement leurs conditions générales d’emploi. Avec ce nouveau règlement, les autres employeurs de notre région qui veulent régler leurs problèmes d’attraction et de rétention de main-d’œuvre n’auront pas le choix d’ajuster leurs offres salariales en conséquence », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres qui sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

Le gouvernement veut dévaluer plusieurs titres d’emploi

Bien que les organisations syndicales soient satisfaites de certaines ententes dans le cadre des travaux du comité national des emplois, elles dénoncent la mauvaise foi de la partie patronale dans l’évaluation de plusieurs titres d’emploi créés il y a de cela plusieurs années.  Malgré une pénurie de personnel sans précédent, le gouvernement cherche à déprécier la valeur des titres d’emploi d’infirmière clinicienne spécialisée, d’acheteuse et de sexologue clinicienne/clinicien.

« On le sait, en ce moment, le personnel quitte massivement le réseau, et le gouvernement va malgré tout de l’avant avec des propositions qui visent à diminuer des cotes d’évaluation des infirmières cliniciennes spécialisées, des acheteuses et des sexologues cliniciennes/cliniciens. Là où sa mauvaise foi est flagrante, c’est que dans le cadre des travaux, il a cherché à diminuer l’évaluation qu’il nous avait lui-même déposée en 2015 », de dénoncer les porte-paroles de la FSSS–CSN, de l’APTS, de la FIQ, de la FP–CSN, de la FSQ-CSQ, du SCFP-FTQ, et du SQEES-FTQ.

Rappelons que selon les conventions collectives de ces organisations syndicales, il est prévu que lors de la création d’un nouveau titre d’emploi, ce dernier est inscrit à la nomenclature avec un rangement temporaire jusqu’à ce qu’une entente paritaire intervienne quant à son évaluation. Notons que ces ententes sont des plus importantes, car ce sont les rangements qui déterminent l’échelle salariale des différents titres d’emploi en fonction de leurs responsabilités. S’il n’y a pas d’entente sur l’évaluation, une décision arbitrale doit alors être rendue.

Dans les derniers mois, les titres d’emploi de sexologue, de sexologue clinicienne/clinicien, d’acheteuse, d’adjointe à la direction et d’infirmière clinicienne spécialisée ont été évalués dans le cadre du comité national des emplois. Bien qu’une entente soit survenue quant à l’évaluation des titres d’emploi d’ajointe à la direction et de sexologue, reste à déterminer la façon dont les ajustements salariaux seront portés. Il est maintenant prévu que les titres d’emploi d’acheteuse, de sexologue clinicienne/clinicien et d’infirmière clinicienne spécialisée soient pour leur part référés en arbitrage.

« Nous ne pouvons accepter le fait que c’est encore une fois des emplois que nous reconnaissons comme majoritairement féminins qui écopent. Les travailleuses et les travailleurs du réseau public ont besoin de plus de reconnaissance, pas d’une dévalorisation » de conclure les organisations syndicales.

Service de garde en milieu familial : des pistes pour stopper l’effritement du réseau

Alors que le manque de places en garderie se fait toujours aussi criant et que le réseau actuel s’effrite rapidement, les responsables de service de garde éducatif en milieu familial (RSGE) membres de la CSN, proposent des solutions.

D’un côté, le gouvernement de la CAQ a promis de créer 37 000 nouvelles places subventionnées en garderie d’ici 2024-2025. De l’autre, la province a perdu près de 20 000 places en milieu familial entre 2018 et 2022, selon les données du ministère de la Famille.

Réunies en conseil sectoriel, des représentantes des quelque 3 000 RSGE affiliées à la CSN ont ciblé plusieurs pistes de solution qui permettraient d’endiguer l’exode des RSGE en milieu familial vers d’autres professions.

Les RSGE proposent notamment l’accès à un régime de retraite, l’inclusion de l’emploi comparateur (éducatrice en CPE, échelon 3, non qualifiée) à l’entente collective, une clause de non-appauvrissement de même que des primes pour la reconnaissance de l’expérience et pour les régions éloignées.

De la grande visite
Le 21 avril, les représentantes des RSGE ont déposé leurs demandes à la ministre de la Famille, Suzanne Roy. Il s’agit d’un geste symbolique puisqu’un tel dépôt du cahier de demandes directement au ministre constitue une première pour le secteur.

« Ce gouvernement répète que le développement des enfants lui tient à cœur. Ce développement démarre dès la période 0 à 5 ans. C’est nous, les éducatrices, qui outillons les tout-petits. Il nous faut plus de reconnaissance et du soutien pour que le réseau reste fort », indique Chantal Racicot, représentante du secteur des RSGE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN).

« C’est une véritable vocation, mais il y a une limite à s’appauvrir. Actuellement, les responsables pigent à même leurs revenus pour fournir des repas équilibrés. La hausse du panier d’épicerie est l’un des éléments qui met en péril la situation financière de milliers de RSGE. Il faut rapidement établir un mécanisme de protection sans quoi plusieurs devront fermer leurs portes », souligne Lucie Longchamps, vice-présidente à la FSSS–CSN.

« Les RSGE peuvent compter sur le soutien des syndicats de toute la grande région de la Montérégie afin de faire reconnaître, une fois pour toutes, la véritable valeur de leur travail. Ces responsables, majoritairement des femmes, méritent de meilleures conditions », conclut Jean-Philippe Dell’Aniello, premier vice-président du Conseil central de la Montérégie–CSN.

Avis de grève envoyé au ministère du Travail pour le transport scolaire à Lotbinière

Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN a envoyé son avis de grève au ministère du Travail afin de déclencher un arrêt de travail le 1er mai prochain. Les membres ont adopté une banque de 14 jours de grève lors d’une assemblée générale le mercredi 1er mars dernier.

Les élèves touchés seront ceux du Centre de services scolaire des Navigateurs, des Découvreurs, de la Capitale et de l’École Oraliste de Québec.

À propos

Sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres qui sont affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics–CSN (FEESP–CSN).

La CSN préoccupée par les exceptions au projet de loi encadrant le travail des enfants

En commission parlementaire aujourd’hui à propos du projet de loi visant à encadrer le travail des enfants, la CSN s’est dite tout à fait en accord avec l’imposition d’un âge minimal de 14 ans pour occuper un emploi. Idem en ce qui concerne l’encadrement du nombre d’heures de travail par semaine ainsi que les moments durant lesquels ces heures peuvent être effectuées. La centrale syndicale s’est toutefois montrée préoccupée par les demandes d’exception formulées par certains groupes, qui pourraient miner le principe même de la loi à venir.

« Nous sommes heureux de voir que le projet de loi reprend l’essentiel des consensus développés au sein du Comité consultatif sur le travail et la main-d’œuvre du gouvernement (CCTM) auquel nous avons participé avec d’autres organisations syndicales et patronales. Son objectif est d’assurer la réussite scolaire et la santé et sécurité de nos enfants, déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN. On demande que la porte soit fermée le plus possible aux exceptions. »

Il faut savoir par ailleurs que Québec accuse un grand retard sur le resserrement des normes entourant le travail des enfants, alors que la plupart des autres provinces l’ont déjà encadré de façon plus stricte. « Au Québec, il n’y a à l’heure actuelle qu’un minimum d’encadrement, rien au niveau de l’âge minimal et d’un nombre maximal d’heures de travail, affirme François Enault, 1er vice-président de la CSN. Ce projet de loi doit être adopté rapidement et reposer sur une ligne claire, et non sur des demandes de dérogation. »

Une économie solide ?

Le ministre du Travail aurait tort de donner raison aux lobbys patronaux qui réclament des exceptions. Même en période de rareté de main-d’œuvre. « Oui, il faut trouver des solutions à la pénurie. Mais ce n’est pas en mettant des préados à l’ouvrage qu’on va avoir une économie saine et robuste », ajoute le vice-président. En effet, l’économie d’aujourd’hui, comme celle de demain, ne doit pas compter sur des enfants pour faire fonctionner ses entreprises. Elle doit compter sur des citoyennes et des citoyens qui auront eu la chance de compléter leur formation et leur développement, afin de contribuer à l’évolution économique et sociale du Québec.

« Un jeune de 11, 12 ou 13 ans, sa place est sur les bancs d’école ou sur les terrains de jeux, pas ailleurs. Il aura toute sa vie pour travailler », conclut François Enault.

Pour consulter le mémoire de la CSN : https://www.csn.qc.ca/2023-04-14_memoire_pl19_csn/

Projet de loi 15 – Les syndicats de la santé établissent les bases du dialogue  

À l’aube des consultations parlementaires sur le projet de loi 15 du ministre de la Santé, Christian Dubé, l’ensemble des organisations syndicales du milieu de la santé et des services sociaux unissent leurs voix en rendant public aujourd’hui un énoncé de principes détaillant les bases et les fondements de leur vision pour proposer des améliorations au réseau. Le statu quo n’étant pas une option, les organisations syndicales, fortes de l’expérience de leurs membres sur le terrain, sont prêtes à entamer le dialogue avec le ministre à propos de cette vaste réforme.

« Nous considérons que la refondation du réseau doit reposer sur une réaffirmation forte de son caractère public, et qu’il est nécessaire de répondre aux véritables défis de décentralisation, de démocratisation et d’accessibilité aux services publics du système de santé québécois », peut-on lire notamment dans l’énoncé endossé par l’APTS, la CSN, la CSQ, la FSQ-CSQ, la FIQ, la FP–CSN, la FSSS–CSN, le SCFP, le SPGQ et le SQEES.

Universalité d’accès et gratuité

Parmi les principes fondamentaux défendus par les organisations syndicales, on retrouve l’universalité de l’accès ainsi que la gratuité des soins et services pour l’ensemble de la population, principes qui reposent sur un financement entièrement public, de même que sur une gestion et une prestation publiques. En ce sens, les syndicats misent sur le caractère résolument public du réseau, et souhaitent mettre fin à toute nouvelle intrusion du privé, tout en limitant au maximum le recours qu’on en fait actuellement. « Il n’y a pas de place pour de la marchandisation de la santé ni de ressources pour financer des profits au privé », affirment les organisations.

Décentralisation et démocratisation

La coalition intersyndicale s’inquiète également de la perte de pouvoir démocratique au sein des établissements du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) : « la décentralisation et la démocratisation du réseau par la concertation avec les acteurs des milieux de toutes les régions du Québec sont des facteurs incontournables pour agir afin de mieux prioriser et adapter les soins et services aux besoins et aux réalités spécifiques et ainsi nous permettre d’agir en prévention sur les déterminants sociaux, tels que le revenu et le statut social, qui sont actuellement mis à l’écart ».

Enfin, les organisations syndicales réclament d’une même voix une nette amélioration des conditions de travail pour l’ensemble du personnel du RSSS, facteurs clés de la névralgique attraction/rétention des travailleuses et travailleurs au sein du réseau public.

Pétition

En outre, toujours à l’initiative de la coalition intersyndicale, une pétition parrainée par le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, reprenant l’essentiel de ces revendications, a été publiée hier sur le site de l’Assemblée nationale.

Pour consulter l’énoncé de principes :  https://bit.ly/3KG1iN5
Pour consulter la pétition : https://bit.ly/3mEo5AJ

Cinq ententes en une semaine pour les centres d’hébergement privés

La négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP) a le vent dans les voiles !

Le 13 avril, les membres des sections Pavillon Murray et Manoir Manrèse du Syndicat régional des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement de la région de Québec–CSN ont voté à l’unanimité deux ententes de principe pour le renouvellement de leur convention collective. Plus tôt cette semaine, leurs consœurs et confrères de la section Logidor avaient également voté en faveur d’une entente.

Du côté du Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences et centres d’hébergement privés de la Montérégie–CSN, les sections Résidences Richeloises et Clair Matin ont elles aussi obtenu un accord.

Pour leur part, les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs des Centres d’hébergement privés de la région Saguenay–Lac-Saint-Jean–CSN, section Villa d’Alma ont également accepté un règlement mettant fin à plus de quatre mois de grève.

Au cours de la semaine du 10 avril seulement, cinq ententes ont été adoptées, portant le compte à 24 règlements, soit la moitié des syndicats participants.

Olymel Vallée-Jonction : La CSN dénonce un lamentable échec

L’entêtement entre Olymel et les producteurs de porcs du Québec cause la fermeture définitive de la plus grande usine d’abattage et de découpe de porc au Québec, située à Vallée-Jonction, entrainant la perte de plus de 1000 emplois.

« Il nous est terriblement difficile et pénible de contenir notre colère en ce jour sombre. Nous sommes plusieurs travailleuses et travailleurs qui cumulent des dizaines d’années d’ancienneté dans cette usine où les conditions de travail difficiles sont notre réalité quotidienne. Comme si ce n’était pas assez insultant et violent de nous faire traiter de la sorte, on nous demande de rester à l’emploi jusqu’à la fermeture définitive. La haute direction d’Olymel nous aura méprisés jusqu’à la fin », déclare Martin Maurice, président du Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN.

« La Confédération des syndicats nationaux dénonce la décision d’Olymel de procéder à la fermeture de son usine de Vallée-Jonction. L’impact de cet échec lamentable est violent pour les familles et les communautés qui paieront le prix de ce gâchis : plus de 1000 emplois directs et autant d’emplois indirects seront touchés. Cette fermeture est directement liée à l’échec des négociations entre les éleveurs de porcs du Québec et Olymel pourtant soutenues par le conciliateur nommé par le gouvernement, Raymond Bachand, ancien ministre des Finances du Québec. Après avoir investi 150 millions $ d’argent public dans Olymel en mai 2021, le gouvernement de François Legault abandonne toute une région à la merci d’une entreprise qui multiplie les mauvaises décisions d’affaires », souligne Caroline Senneville, présidente de la CSN.

« Olymel accumule les mauvaises décisions d’affaires pour établir son monopole au Québec au point où sa filiale porcine est actuellement déficitaire et fait également face à un entêtement obstiné des éleveurs de porcs qui ne veulent plus consentir de rabais sur chaque porc livré à leurs usines. Or, Vallée-Jonction est rentable, les relations de travail vont très bien et le bilan en matière de santé et sécurité du travail est excellent. Il s’agit donc d’une autre mauvaise décision et ce sont les travailleuses et les travailleurs qui écopent et les contribuables qui absorbent encore une fois la facture. Pour couronner le tout, le programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles aurait pu soutenir les producteurs et Olymel dans cette difficile situation où les deux parties ne voulaient pas absorber les pertes envisagées », ajoute Alexandre Laviolette, président de la Fédération du commerce–CSN.

« Durant la pandémie, les salarié-es des usines de transformation de viande étaient nos héros qui assuraient notre autonomie alimentaire au péril de leur vie. Aujourd’hui, ils sont licenciés sans aucune considération à cause d’un différend sur le partage des pertes liées au marché, alors qu’ils sont pleinement assurés pour les compenser. Ces emplois auraient pu être sauvés et c’est scandaleux de traiter ces salarié-es ainsi, dont environ 150 travailleuses et travailleurs migrants sont venus d’ailleurs s’installer ici, au Québec, pour palier la pénurie de main-d’œuvre. Nous espérons vivement que l’Union des producteurs agricoles (UPA), le maire de Vallée-Jonction, les éleveurs de porcs de la Beauce et tous les autres acteurs touchés dénonceront cette fermeture dont Olymel est responsable, qui avait accusé les travailleuses et les travailleurs de tous les maux lors du conflit de travail à l’été 2021 », conclut Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN

Le Syndicat des travailleurs d’Olymel Vallée-Jonction–CSN représente environ 1000 membres.

Centres d’hébergement privés : trois nouvelles ententes!

En quelques jours seulement, trois nouvelles ententes viennent d’être conclues dans l’actuelle ronde de négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP).

Le 6 avril 2023, les membres de la section Résidences Richeloises du Syndicat des travailleuses et travailleurs des résidences et centres d’hébergement privés de la Montérégie–CSN ont voté à 92 % en faveur d’une entente de principe pour le renouvellement de leur convention collective. Puis le 11 avril, c’était au tour de leurs collègues de la section Clair Matin d’adopter à 89 % une entente de principe.

Du côté du Syndicat des travailleuses et travailleurs des centres d’hébergement privés de la région de Québec–CSN, une entente a également été adoptée à l’unanimité par les membres de la section Jardins Logidor, le 11 avril.

Ces trois résidences de McMasterville, Longueuil et Sainte-Foy appartiennent au groupe Cogir. Les trois ententes respectent en tout point les revendications de la plateforme commune de la négociation coordonnée des centres d’hébergement privés (CHP).

Ces trois nouveaux règlements portent le compte à 21 ententes dans la négociation coordonnée.

Une percée majeure pour les travailleuses et les travailleurs en recherche et en enseignement de l’Université Concordia

Les étudiantes et étudiants salariés de Concordia fondent le Syndicat des travailleuses et travailleurs en recherche et enseignement à Concordia (STTREC–CSN), affilié à la CSN.

Ils voulaient un syndicat démocratique et autonome pour maîtriser la négociation de leur convention collective. Un syndicat combatif concernant les enjeux sociaux chers à ses membres. C’est désormais chose faite avec le STTREC–CSN, fort de plusieurs milliers d’étudiantes et d’étudiants salariés de cette université anglophone de Montréal.

Une nouvelle génération engagée
« Le STTREC–CSN incarne une nouvelle génération qui s’engage pour améliorer ses conditions de travail, mais qui voit aussi au-delà avec une réflexion systémique sur les droits de la personne, l’environnement, la politique. Nous accueillons avec fierté ces camarades du monde entier dans notre confédération. Ils sont la preuve que le combat plus que centenaire de la CSN reste contemporain et qu’il perdure. »

Caroline Senneville, présidente de la CSN

« Les étudiantes et étudiants salariés de Concordia sont essentiels au fonctionnement de l’université ; ce nouveau syndicat nous donne la chance de nous battre vraiment pour la paye, les protections et les conditions de travail que nous méritons », explique Ria Mayer, organisatrice de la campagne.

Une onde de choc qui résonnera longtemps

Sa collègue et camarade Alex Angler évoque ce que la CSN représente pour elle : « En un mot : la solidarité. Notre combat de travailleuses et de travailleurs précaires n’est pas unique à Concordia ou au Québec. En nous alliant à d’autres syndicats militants de Concordia ou d’ailleurs, nous pouvons créer un mouvement pour briser le statu quo ». Enfin, Ria Mayer se félicite de l’implication des membres du STTREC–CSN. « Je suis si fière de toutes celles et de tous ceux qui ont joué un rôle, aussi petit soit-il, dans le succès colossal de cette campagne. »

Et elle ajoute avant de conclure : « Chaque carte signée est une onde de choc qui résonnera longtemps dans les couloirs de notre établissement. »

Les syndicats des autobus Matanais et du transport scolaire de Lotbinière manifestent devant le bureau de Bernard Drainville

Ce 5 avril à midi, les membres de l’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc.–CSN et du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN, ont manifesté devant le bureau de circonscription de Bernard Drainville, ministre de l’Éducation.

« Nous sommes venus ici pour dire à Bernard Drainville que son appui à la bonification de nos salaires a été très apprécié, mais qu’il y a encore des employeurs, dont Autobus scolaires Matanais, qui n’ont pas du tout entendu son message. Depuis le début de ce que nous ne pouvons même pas appeler une négociation tellement l’employeur nous niaise, celui-ci n’est pas du tout pressé de négocier et refuse de nous donner notre juste part des sommes qu’il a reçues du gouvernement. Notre grève générale illimitée traîne et le seul responsable, c’est l’employeur », souligne Maryse Boulay, porte-parole du syndicat.

Rappelons que le syndicat a déclenché la grève générale illimitée le lundi 13 mars dernier.

« Bernard Drainville est sorti sur la place publique le 1er février dernier afin d’appuyer nos revendications actuelles dans le transport scolaire. Il a souligné à juste titre que les chauffeuses et les chauffeurs doivent avoir leur juste part. Notre employeur aussi ne semble pas pressé de comprendre son message, et voilà pourquoi nous avons adopté une banque de 14 jours de grève à 77 % lors d’une assemblée générale tenue le mercredi 1er mars dernier », ajoute Serge Robitaille, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN.

« Dans le transport scolaire, les boss ont très longtemps misé sur le fait qu’on pouvait engager du monde sans bonifier leurs conditions de travail. Ils ont fait beaucoup d’argent sur leur dos et, actuellement, on voit très bien que cette vision à court terme nous a menés à la rareté de main-d’œuvre que nous connaissons et aux bris de services que nous observons partout au Québec. Pour régler le problème, c’est simple : payez bien votre monde, donnez-leur la part d’argent que vous avez reçu du gouvernement qui doit leur revenir et vous allez en avoir des candidatures », renchérit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Depuis le début du conflit, la détermination des membres du transport scolaire est exceptionnelle, précise Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent–CSN. Chez Autobus Matanais, la partie patronale ment sur la place publique, diffuse des informations inexactes à la population et ne se soucie guère de l’impact du conflit sur les parents. Or, si l’employeur pense qu’on va le laisser s’enrichir sur le dos des travailleuses et des travailleurs, il se trompe amèrement. Les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires ont droit à un bon salaire et à de bonnes conditions de travail. »

« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications importantes de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », conclut Frédéric Brun, vice-président de la Fédération des employées et employés de services publics–CSN.

À propos

Les deux syndicats sont sans contrat de travail depuis le 30 juin 2022. L’Association des chauffeurs d’autobus scolaires Matanais Inc. regroupe 31 membres et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du transport scolaire de la région de Lotbinière–CSN regroupe environ 30 membres affiliés à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

La CSN salue l’inclusion du chantier Davie dans la Stratégie nationale en matière de construction navale

La CSN tient à saluer l’inclusion officielle annoncée aujourd’hui à Lévis, du chantier Davie dans la Stratégie nationale en matière de construction navale (SNCN). « C’est une excellente nouvelle pour les travailleuses et les travailleurs que nous représentons, mais également pour le Québec », s’est réjouie Caroline Senneville, présidente de la CSN.

L’inclusion dans la SNCN ouvre la porte à des contrats fédéraux évalués à plus de 10 milliards de dollars qui échappaient jusqu’à maintenant au Québec. « L’annonce d’aujourd’hui met un terme à une injustice historique que nous avons dénoncée sur toutes les tribunes depuis 2011 », ajoute la présidente de la CSN, « c’est toute une filière industrielle qui peut enfin respirer et envisager l’avenir avec optimisme. »

Jean Blanchette, président du Syndicat des travailleurs du chantier naval de Lauzon (CSN) et porte-parole des deux autres syndicats de l’entreprise, a toujours cru au potentiel de la Davie. « Ça fait plus de quarante ans que je travaille à la Davie, comme la plupart de mes camarades de travail, je me suis accroché malgré les faillites et les passages à vide parce que je croyais à l’avenir du chantier », explique-t-il, « je voudrais d’ailleurs remercier tous les collègues qui y ont cru autant que moi, qui ont peut-être pris leur retraite aujourd’hui, mais qui ont mis tous les efforts au fil des ans et qui ont permis de garder le chantier ouvert. » Le syndicaliste est heureux de penser que les jeunes qui commencent n’auront pas à vivre les difficultés qu’a connues sa génération. « Avec l’annonce d’aujourd’hui, on sait qu’il y aura du travail au chantier pour au moins une génération de travailleuses et de travailleurs, sinon plus, ça va de nouveau être possible d’y faire sa carrière sans interruption majeure », se réjouit-il.

« On a réussi à ramener les conditions de travail en tête de peloton dans la région lors des dernières négociations, ce qui est une bonne chose et augure bien pour l’avenir », estime Jean Blanchette, « mais nous comptons demeurer vigilants malgré tout et poursuivre notre mission syndicale de protection des droits et des intérêts des travailleuses et des travailleurs. »

« Il faut célébrer les victoires, c’est important, et aujourd’hui c’est une grande victoire », poursuit Louis Bégin, président de la Fédération de l’industrie manufacturière (CSN). « Nous sommes fiers d’avoir accompagné les syndicats du chantier et l’entreprise dans cette bataille pour la reconnaissance et l’inclusion », dit-il, « soyez assurés que la CSN et ses composantes seront là également pour la suite et les autres batailles à mener. » Le syndicaliste cite notamment les enjeux de recrutement dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, mais également ceux liés à l’organisation du travail. « Il reste du travail à faire et on a bien l’intention de le faire en collaboration avec les syndicats et l’employeur. »

« On a beaucoup mis l’accent sur “les grands hommes” dans les derniers jours, que ce soit les politiques qui ont fait des représentations et accompagné l’entreprise ou encore les propriétaires qui ont cru au chantier et y ont investi, et c’est normal », ajoute Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), « mais j’aimerais que l’on ait une pensée aujourd’hui pour les générations de travailleuses et de travailleurs qui se sont succédé à la Davie. » Pour la présidente du conseil central, ça devrait être eux les vrais héros de l’histoire ! Elle poursuit : « qui a fait des sacrifices négo après négo pour sauver le chantier ? Qui s’est donné corps et âme pour faire de ce chantier le meilleur en Amérique du Nord ? Ce sont les travailleuses et les travailleurs. »

« Depuis près de 75 ans, des générations de syndicalistes affiliés à la CSN ont défendu leurs collègues puis l’outil de travail lui-même, le chantier, pour maintenir en vie une tradition de construction navale plus que centenaire, il y a de quoi être fiers », conclut Barbara Poirier, « ce n’est pas la fin de l’histoire, loin de là, c’est un nouveau chapitre qui commence et que nous allons écrire ensemble. »

Projet de loi Dubé, un remède pire que le mal

La CSN s’oppose vivement à une plus grande concentration administrative du réseau de la santé et des services sociaux.

Les différentes phases de centralisation n’ont pas prouvé leur efficacité lors de la dernière décennie et n’ont surtout pas réglé la pénurie de main-d’œuvre. La CSN craint que cet immense paquebot que sera l’Agence santé Québec soit très difficile à faire virer de bord lorsque nécessaire. En plus, il sera plus ardu de tenir compte des particularités régionales tellement les grandes décisions seront prises loin du terrain, à Québec. « La CSN demande une plus grande décentralisation et une démocratisation du réseau », déclare la présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Centralisation et privatisation
Le ministre a déclaré vouloir des « top gun » du privé à la tête de l’agence santé. Il prévoit aussi deux hôpitaux privés. « On sent que le gouvernement est dirigé par des gens d’affaires qui croient aux vertus du secteur privé, mais il faut se questionner sur les coûts de cette option auxquels il faudra additionner les profits du privé. La facture sera payée par les contribuables, au bout du compte. Nous craignons par ailleurs une nouvelle saignée du réseau public avec le personnel qui va migrer vers les établissements privés. « La privatisation n’est pas la solution », ajoute Caroline Senneville.

Déresponsabilisation du gouvernement et fragilisation du réseau
Réjean Leclerc, président de la Fédération de la santé et des services sociaux–CSN, est sans équivoque. « Depuis 2020, on remarque un accroissement de la détresse psychologique dans la population, mais particulièrement chez les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé en raison du stress chronique généré par la pandémie. Le personnel du réseau est dans la pire situation possible pour vivre d’autres bouleversements, surtout d’une si grande importance et imposé d’en haut sans que ne soit pris en compte l’avis des gens sur le terrain. »

« On nous dit que l’Agence Santé Québec veut accroître la performance du réseau, mais elle est conçue comme un centre de contrôle, notamment dans la gestion des ressources humaines. Or, ce dont les travailleuses et les travailleurs ont besoin pour améliorer les services, c’est de plus de soutien et d’autonomie, pas d’être encore plus contrôlés. En plus, cette agence pourra servir d’écran de fumée derrière lequel le gouvernement pourra se cacher quand la situation sera intenable sur le terrain. Sous couvert d’une réforme ambitieuse, on assiste finalement à une réforme qui manque d’ambition », ajoute Réjean Leclerc.

Une fusion de trop
Selon Danny Roy, président de la FP–CSN, « le projet de loi déposé aujourd’hui annonce une fusion sans commune mesure, une centralisation totale. Huit ans après la création des CISSS et des CIUSSS, les grands bouleversements vécus par le personnel et la démobilisation qui a suivi demeurent bien présents. Les fusions de Barrette visaient – comme celles d’aujourd’hui – à améliorer les services à la population, à donner plus d’agilité au réseau et à le rendre plus performant. Le résultat a été précisément l’inverse et la raison est simple : la centralisation n’est pas la solution, mais le problème qui afflige le réseau. En poussant plus loin la centralisation après que Barrette a grièvement blessé le réseau, Dubé a choisi de l’achever. »

À table !
Nous avons devant nous un gouvernement qui continue de vouloir tout décider seul. Plutôt que de discuter des enjeux propres aux conventions collectives à la table de négociation – là où nous sommes et où nous proposons des solutions – il impose implacablement sa vision et ses mesures par une loi.

Étant donné l’ampleur des éléments à analyser dans ce nouveau projet de loi, nous ne sommes toutefois pas encore en mesure de nous positionner sur les nombreux éléments qui y sont soulevés.

Pour connaître les solutions mises de l’avant par la CSN, visitez le https://www.csn.qc.ca/vraiment-public/

La CSN se réjouit du dépôt du projet de loi sur le travail des enfants, développé en collaboration avec les syndicats

La CSN tient à saluer le projet de loi déposé aujourd’hui par le ministre du Travail, M. Jean Boulet, visant à encadrer le travail des enfants. Le travail conjoint du gouvernement et des grandes organisations syndicales et patronales a permis d’en arriver à un consensus clair quant aux balises nécessaires pour assurer le plein développement de nos enfants. Il était temps : de plus en plus d’employeurs embauchent des jeunes de 11, 12 ou 13 ans. Résultat : les accidents de travail sont à la hausse et la motivation scolaire, elle, est en baisse.

Le projet de loi prévoit de façon générale l’interdiction de travailler aux moins de 14 ans et limite à 17 heures par semaine le travail des 14-16 ans, avec un maximum de 10 heures du lundi au vendredi. « À la CSN, nous sommes hautement préoccupés par la situation actuelle. La rareté de main-d’œuvre a mis au grand jour les dérives de certains employeurs qui embauchent des candidates et des candidats de plus en plus jeunes. Il était urgent d’agir et nous sommes fiers d’avoir participé activement aux travaux menant au dépôt de ce projet de loi », déclare Caroline Senneville, présidente de la CSN.

Il existe tout de même une préoccupation : la question des exceptions. « Pourquoi un enfant de 12 ans qui travaille au restaurant ou à la ferme de ses parents ne serait-il pas protégé par la loi alors que les autres enfants le seront ? Les risques pour sa santé et sa sécurité sont les mêmes. Son risque de décrochage également. On ouvre ici une brèche qui sera difficile à refermer. »

Il faut savoir par ailleurs que Québec accuse un grand retard sur le resserrement des normes entourant le travail des enfants, alors que la plupart des autres provinces l’ont déjà effectué. La dernière révision de la loi date d’il y a 25 ans, et le monde du travail a énormément évolué depuis.

« En 2021 seulement, les accidents de travail ont augmenté de 36 % chez les moins de 16 ans. Trop de jeunes travaillent dans des environnements peu sécuritaires pour lesquels ils n’ont ni la maturité ni la compétence nécessaire. Ils travaillent également un grand nombre d’heures, ce qui nuit à leur développement psychologique et social, ainsi qu’à la persévérance scolaire. Aucun emploi ne devrait nuire à leur santé ou à leur développement physique et psychologique ni compromettre leur éducation », ajoute la présidente.

Cette nouvelle législation, développée à la suite de l’avis du Comité consultatif sur le travail et la main-d’œuvre où siègent les principales organisations syndicales et patronales, illustre bien le résultat positif du travail de collaboration entre le gouvernement et les personnes qui sont sur le terrain pour en arriver à des solutions efficaces.

Reste à savoir à quel moment sera mise en œuvre la loi. « Il est impératif que la loi sur l’encadrement du travail des enfants et les règlements qui l’accompagneront entrent en vigueur avant la rentrée scolaire de septembre. Et il est tout aussi important que les organismes responsables d’appliquer les normes qui seront mises en place aient concrètement les moyens de les faire respecter. Sinon, ç’aura été beaucoup de bon travail pour rien », de conclure Mme Senneville.

Le gouvernement Trudeau s’attaque aux mères : début des audiences au Tribunal de la sécurité sociale

Le Mouvement Action-Chômage (MAC) de Montréal, le Conseil d’Intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), le Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec, avec l’appui de groupes syndicaux et communautaires, tiennent à souligner que c’est aujourd’hui que le Tribunal de la sécurité sociale du Canada entendra l’appel de la Commission de l’assurance-emploi du Canada, qui conteste la décision selon laquelle la Loi sur l’assurance-emploi enfreint la Charte canadienne des droits et libertés. Le mouvement syndical et communautaire suivra attentivement le déroulement de l’audience des six plaignantes qui se sont vues privées de leur assurance-emploi du fait qu’elles ont pris un congé parental.

À la suite d’un recours entrepris par le MAC de Montréal en 2018, le Tribunal de la sécurité sociale avait jugé que les dispositions de la Loi sur l’assurance-emploi limitant le droit des mères à recevoir des prestations d’assurance-emploi lorsqu’elles perdent leur emploi pendant ou à la suite d’un congé de maternité, constitue de la discrimination basée sur le sexe : « parce qu’elles sont des femmes qui ont eu une grossesse, elles ne peuvent pas obtenir les avantages des autres assuré-es ». De plus, « [s]i une femme perd son emploi pendant son congé de maternité et parental, elle n’a plus de protection. Elle doit donc se fier à ses économies ou au revenu de son conjoint. Cela maintient les femmes dans la pauvreté et dans un lien de dépendance. C’est considérer les revenus des femmes comme un salaire d’appoint qui ne mérite pas la même protection. »

S’il est maintenant clair que la Commission d’assurance-emploi entend défendre jusqu’au bout les dispositions sexistes de la Loi sur l’assurance-emploi, nos organisations demandent aujourd’hui au gouvernement d’intervenir et de régler la question par voie législative. La ministre Qualtrough a déclaré à plusieurs reprises vouloir corriger la discrimination envers les femmes dans le régime en assurance-emploi; elle se fait désormais beaucoup plus discrète.

Le gouvernement doit modifier la Loi sur l’assurance-emploi pour que toutes les travailleuses aient droit à une protection en cas de chômage, indépendamment de toute absence au marché du travail liée à la grossesse, à la maternité et aux responsabilités familiales. Tant qu’à légiférer, pourquoi ne pas procéder à la réforme en profondeur du régime d’assurance-emploi promise depuis trois ans?

Appuyé par l’APTS, la CSQ, la CSN, la FIQ, la FTQ, le SPGQ, le MAC Pabok Inc. Gaspésie-Îles-de-la-Madeline, le Comité chômage de l’Est, le MAC Lac-St-Jean, Action populaire Rimouski-Neigette, L.A.S.T.U.S.E. du Saguenay, le MAC Trois-Rivières et le MASSE.

La CSN amasse un montant record pour le Camp Vol d’été Leucan–CSN

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a fracassé des records en amassant plus de 135 000 $ lors de la première édition de Marche-don Cours-don, une course à relais hivernale au profit de Leucan. Ces sommes sont consacrées à la tenue du Camp Vol d’été Leucan–CSN, le seul camp estival permettant aux enfants atteints de cancer et à leur famille de vivre ensemble des moments de répit.

« La CSN et Leucan, c’est une histoire d’amour, confie Caroline Senneville, présidente de la CSN. Depuis maintenant plus de 25 ans, nos membres s’organisent année après année pour venir en appui aux familles traversant des périodes charnières. La solidarité et la bienveillance sont au cœur de notre mouvement depuis 1921, et c’est toujours touchant de voir nos membres se mobiliser pour la collectivité québécoise. »

Les dons récoltés pendant Marche-don Cours-don permettent au mouvement de financer entièrement la prochaine édition du Camp Vol d’été Leucan–CSN. Somme toute, ce sont près de 400 personnes provenant des quatre coins du Québec qui ont accepté ce défi enneigé en parcourant plus de 3 750 kilomètres, ce qui correspond à un aller-retour entre les bureaux de la CSN à Chandler et à Rouyn.

« C’est incroyable de voir ce que le mouvement CSN peut accomplir quand il décide de relever un défi, commente Lysanne Groulx, directrice, engagement et relations aux donateurs de Leucan. Jamais une activité de financement n’a réussi à atteindre de tels sommets en 25 ans de partenariat. Au nom de Leucan, je lève mon chapeau bien bas aux militantes et aux militants de la CSN pour leur solidarité indéfectible envers les enfants atteints de cancer et leur famille. »

La SAQ doit revenir sur sa décision de fermer sa succursale de Plaza Laval au cœur de Sainte-Foy

Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ–CSN) a annoncé le dépôt imminent d’une pétition de 2 000 noms pour dénoncer la fermeture programmée de la succursale de la SAQ du Centre commercial Plaza Laval, au cœur de Sainte-Foy. Accompagné de représentants du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN) et du député de Taschereau, Étienne Grandmont, le syndicat exhorte la SAQ de revenir sur sa décision.

« Lorsque la direction régionale de la SAQ a fait connaitre son intention de fermer sa succursale de Plaza Laval, notre délégué régional s’est immédiatement mis en action », raconte Alexandre Bolduc, vice-président à la mobilisation, à la vie syndicale et à l’information du SEMB-SAQ–CSN, « il a informé la communauté et lancé une pétition citoyenne qui a récolté à ce jour plus de 2 000 noms. » Le syndicat compte d’ailleurs déposer cette pétition au conseil d’administration de la SAQ dans les prochains jours.

Le syndicat s’explique mal cette décision de la SAQ. « Les chiffres que nous avons ne nous semblent pas justifier une fermeture précipitée », explique Alexandre Bolduc, « le chiffre d’affaires de cette succursale était de 3 300 000 $ l’an dernier, malgré les circonstances particulières que nous avons vécues à cause de la pandémie. On est loin d’un commerce en difficulté ! » Cette succursale de la SAQ est ouverte depuis plus de 30 ans, c’est l’un des plus vieux commerces du coin, ce serait une erreur de la fermer. De plus, le syndicat souligne que la SQDC, une société sœur de la SAQ, vient tout juste d’ouvrir une succursale au même endroit il y a environ deux ans, ce qui n’est pas très cohérent.

Pour François Proulx-Duperré, secrétaire général du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches (CSN), la SAQ a des responsabilités particulières à titre de société d’État et de monopole public. « La SAQ se doit d’offrir un certain niveau de service à la population sur l’ensemble du territoire », estime François Proulx-Duperré, « le quartier est vieillissant, c’est important de garder des services de proximité, ce n’est pas vrai que tout le monde peut faire le virage vers le commerce électronique ou se déplacer toujours plus loin pour faire ses emplettes. »

Même si la fermeture est programmée pour le 25 mars, les organisations syndicales estiment qu’il est encore temps d’agir. « Nous avions vécu un scénario similaire en 2016 avec la succursale Campanile dont on avait annoncé la fermeture », rappelle François Proulx-Duperré, « la levée de boucliers syndicale et citoyenne avait fait reculer la SAQ et c’est ce que nous avons l’intention de faire à nouveau. »

Appui politique
Étienne Grandmont, député de Taschereau et porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de développement économique régional, s’élève également contre la fermeture annoncée. « À l’heure où l’on veut encourager les transports actifs, la vitalité commerciale locale et le vivre ensemble, fermer la SAQ est une très mauvaise idée », estime le député, « les artères commerciales et les petits centres d’achats comme Plaza Laval jouent ce rôle dans des communautés comme le Plateau de Sainte-Foy, un secteur qui se renouvelle et qui se densifie. Fermer la SAQ, qui attire de nombreux clients et clientes, viendrait miner tous les efforts qui sont actuellement déployés pour dynamiser le Plateau. »

Le député de Taschereau s’est engagé à porter la voix des opposantes et des opposants à la décision de la SAQ. « Plus de 2 000 citoyennes et citoyens ont signé la pétition, c’est énorme pour un enjeu local comme ça », estime-t-il, « ces gens-là ont le droit d’être entendus. » Le député compte faire les représentations politiques nécessaires pour tenter de faire renverser la décision.

Les membres du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN acceptent l’entente de principe à l’unanimité!

Les membres du Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec–CSN ont accepté, en assemblée générale, l’entente de principe qui leur a été présentée à l’unanimité. La présente convention collective se terminera le 31 mars 2025. Elle permet notamment aux membres de maintenir leur parité salariale avec les infirmières et les infirmières auxiliaires du réseau.

« Pour nous, la parité avec le réseau était essentielle, rappelle la présidente du syndicat, Vanessa Poirier. Notre travail est névralgique pour la population et nous devons avoir des conditions attrayantes qui incitent les infirmières et les infirmières auxiliaires à venir travailler avec nous. Aujourd’hui, non seulement nous avons la parité, mais nous allons la maintenir jusqu’en 2025, car nos salaires seront arrimés avec ceux du réseau. C’est une victoire importante et nous pouvons en être fières ! »

De son côté, la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux-CSN, Lucie Longchamps, ne manque pas de souligner les avancées pour les membres du secteur. « C’est un travail exceptionnel que ces syndiquées ont fait dans les derniers mois pour se faire respecter et considérer. Elles peuvent être fières de ce qu’elles ont réussi à obtenir. La parité avec le réseau de la santé offrira dans les prochaines années une stabilité dans leurs conditions de travail, et ce, pour de nombreuses années. On a la preuve que c’est possible. »

« Aujourd’hui, les membres se sont prononcées sur une entente de principe qui découle intégralement de leurs efforts et de leur solidarité. C’est le fruit d’une lutte acharnée qui a été payante. Elles se sont tenues debout, malgré les revers, malgré les temps durs, et peuvent enfin crier victoire. La solidarité et la mobilisation ça paye vraiment ! », ajoute fièrement la présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN, Barbara Poirier.

À propos
Le Syndicat des infirmières et infirmières auxiliaires d’Héma-Québec-CSN regroupe 80 membres dans la région de Québec.

La Fabrique Notre-Dame doit ouvrir les portes de son cimetière aux familles

Aujourd’hui 18 mars, les membres du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (SEEBCNDDN–CSN), du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges (STTCNDDN–CSN) et leurs allié-es demandent à la Fabrique Notre-Dame d’ouvrir les portes du cimetière aux familles qui ne peuvent actuellement se recueillir auprès de leurs défuntes et leurs défunts.

« Après 27 semaines de grève, nous sommes toujours aussi déterminés à obtenir une entente de principe à la hauteur de nos attentes qui nous permettra de soutenir adéquatement les familles endeuillées du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Avant même le début de notre grève, la haute direction avait décidé de fermer l’accès du cimetière aux familles et à leurs proches, ce qui leur cause beaucoup de frustrations et de colère. Les portes doivent s’ouvrir, et ce, le plus rapidement possible », déclare Éric Dufault, président du SEEBCNDDN–CSN.

« Notre employeur se moque complètement des familles. Nous le savons parce que tous les jours, nous les rencontrons sur notre ligne de piquetage et nous parlons avec elles du mépris qu’elles vivent actuellement, ajoute Patrick Chartrand, président du STTCNDDN–CSN. Nous avons toujours soutenu les familles dans leurs moments difficiles et maintenant, elles prennent la juste mesure de l’attitude inacceptable des dirigeants de la Fabrique Notre-Dame. »

Respectivement sans contrat de travail depuis le 31 décembre 2017 et depuis le 31 décembre 2018, les négociations du SEEBCNDDN et du STTCNDDN n’avancent plus.

« Nous en sommes toutes et tous témoins sur la place publique que ce sont les familles qui paient le fort prix de l’entêtement de la Fabrique Notre-Dame à ne pas régler cette négociation. Même si l’employeur dit publiquement qu’il veut négocier, il n’y a aucune date prévue actuellement à l’agenda. Pour régler, ça prend des dates et rapidement », précise Linda Tavolaro, secrétaire générale de la FEESP–CSN.

« Les deux syndicats se battent toujours pour un plancher d’emploi et pour des salaires qui vont assurer la pérennité du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Ces deux éléments sont cruciaux pour que les travailleurs et les travailleuses soient en mesure de bien répondre aux demandes des familles endeuillées. Et les portes closes du cimetière sont le puissant symbole de la fermeture complète de l’employeur face à ces questions », poursuit Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain–CSN.

« Nous sommes partis de Québec ce matin afin d’appuyer les membres de ces deux syndicats qui se battent pour la dignité et le respect de leurs membres qui sont intimement liés aux familles qui ont choisi ce lieu de recueillement pour honorer leurs proches défuntes et défunts. Cette lutte, c’est celle de milliers de femmes et d’hommes qui veulent simplement de la décence et de la bienveillance dans leurs vies », renchérit Barbara Poirier, présidente du Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches–CSN.

« Miguel Castellanos, président du conseil d’administration et curé de la Fabrique Notre-Dame, doit impérativement intervenir pour régler ces deux conflits. Il a la responsabilité morale et légale de bien servir les familles qui leur ont confié une partie cruciale de leurs vies qui nécessite un engagement entier, sincère et solidaire de la part de la Fabrique. Et actuellement, le comportement de l’employeur nous démontre tout le contraire de la décence », conclut François Enault, premier vice-président de la CSN.

À propos
En grève depuis le 20 septembre dernier, le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN compte 17 membres. Pour sa part, le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN, responsable de l’entretien, rassemble environ 100 membres qui sont en grève depuis le jeudi 12 janvier 2023.