La CSN réalise d’importantes avancées pour le droit de grève dans le réseau de la santé et des services sociaux

Le mardi 23 mars, le Tribunal administratif du travail (TAT) a rendu une décision importante qui modifie considérablement la manière dont les salarié-es pourraient dorénavant exercer la grève dans le réseau de la santé et des services sociaux. La Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui représente près de 110 000 travailleuses et travailleurs de ce réseau, accueille cette décision avec satisfaction, car elle permettra d’augmenter le rapport de force exercé par les salariés, s’ils devaient avoir recours à ce moyen ultime.

Par sa décision, la juge administrative Nancy St-Laurent concrétise les efforts déployés par la CSN depuis plus de cinq ans pour faire en sorte que les dispositions sur les services essentiels ne limitent pas indûment le droit de grève des salarié-es, un droit protégé par la Charte des droits et libertés de la personne. Selon ces nouveaux critères, une éventuelle grève dans le réseau de la santé permettrait aux salarié-es d’exercer un meilleur rapport de force afin d’améliorer leurs conditions de travail, tout en assurant la santé de la population et la sécurité publique.

« Pour les travailleuses et les travailleurs, c’est une victoire sans équivoque, se réjouit la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville. On ramène un meilleur équilibre dans les relations de travail du personnel du réseau de la santé et des services sociaux. »

La décision concerne présentement deux unités d’accréditation du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la santé et de services sociaux de l’Outaouais – CSN. La CSN ayant déjà déposé les mêmes listes pour la centaine d’autres unités d’accréditation affiliées à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSSCSN) et à la Fédération des professionnèles (FPCSN), on peut s’attendre à ce que ces grands principes s’appliquent à tous les membres CSN du réseau.

Dans la décision de la juge St-Laurent, la CSN relève notamment deux avancées importantes.

Les cadres contribueront au maintien des services essentiels
Premièrement, la décision prévoit que le personnel-cadre qui était à l’emploi d’un établissement au début des négociations devra contribuer au maintien des services essentiels. Auparavant, cette responsabilité revenait exclusivement aux membres des syndicats, qui ne pouvaient compter sur le personnel-cadre pour contribuer au maintien des services essentiels.

Le niveau de services à maintenir en fonction des différentes réalités
Deuxièmement, le niveau de services à maintenir dans les différentes unités de travail a été établi à la suite d’un examen minutieux des enjeux réels en termes de santé et de sécurité publique. Auparavant, le niveau des services à maintenir était déterminé de façon uniforme par le Code du travail, en fonction de la mission d’un établissement, sans égard aux tâches réellement exercées au quotidien. Dorénavant, tout le personnel pourra exercer un temps de grève accru par rapport aux grèves précédentes. Seuls l’urgence et les soins intensifs verront leurs services maintenus entièrement. Dans toutes les autres unités de travail, les niveaux de services essentiels à maintenir varieront de 40 % à 90 %.

Enfin, en ce qui a trait à la pandémie actuelle, le TAT rappelle aux employeurs que, bien qu’ils puissent demander aux syndicats de fournir des effectifs supplémentaires pour répondre à la crise, ceci doit le moins possible porter atteinte au droit de grève des salarié-es.

« Les employeurs savent maintenant que s’ils laissent traîner les négociations en longueur, les salarié-es seront désormais en mesure d’exercer un rapport de force plus important », affirme Danny Roy, vice-président de la FPCSN. « On espère que cela amènera M. Legault à nous offrir plus que des mercis et du mépris et à enfin donner des mandats à ses négociateurs », ajoute Josée Marcotte, vice-présidente de la FSSSCSN.

Une lutte de longue haleine
Cette décision du TAT découle d’une longue lutte menée par la CSN. En effet, en 2015, la CSN présentait un recours pour dénoncer les dispositions en vigueur sur les services essentiels, car elles enfreignaient le droit de grève des salarié-es, tout en maintenant que l’exercice de la grève ne devait jamais mettre en danger la santé et la sécurité de la population. C’est ainsi que le TAT déclarait, en 2017, « constitutionnellement inopérantes » les modalités prévues à l’article 111.10 du Code du travail. Le gouvernement a donc révisé le Code du travail et c’est la première fois que les nouvelles dispositions sont mises en application dans le réseau public de santé et de services sociaux.

Préparation de la grève
Cette décision arrive quelques jours après que la CSN ait annoncé que ses syndicats affiliés en santé et services sociaux, en éducation, dans les cégeps de même que dans les organismes gouvernementaux ont obtenu le mandat d’intensifier les moyens de pression et de planifier l’exercice de la grève, si nécessaire.

Adem Jasarevic : « La lutte contre le racisme est une tâche collective. La CSN fait partie de cette collectivité et moi aussi ».

Élu au Comité des relations interculturelles de la CSN par les délégué-es réunis lors du dernier conseil confédéral, Adem Jasarevic connaît bien le racisme et cela explique sûrement sa détermination à le combattre, en rassemblant le plus de gens possible autour de cette lutte nécessaire.

Adem est arrivé au Québec à l’âge de trois ans en tant que réfugié avec ses deux sœurs et ses parents. « En 1992, être musulman en Bosnie-Herzégovine signifiait persécution, violences et mort potentielle. Cette réalité n’est hélas pas complètement disparue aujourd’hui dans cette région du monde pour des gens comme moi. À l’époque, mes parents ont donc choisi de quitter leur maison, leur pays, leur famille, leur travail pour notre sécurité. La haine et la discrimination, j’ai donc connu cela très tôt », commence-t-il sans détour.

Le choix de quitter son pays pour sauver sa peau est une décision comme on en prend peu dans une vie. Une fois cette décision prise s’entame le chemin semé d’embûches pour trouver un nouveau port d’attache, en espérant qu’il sera accueillant.

« Avant d’arriver au Québec, nous avons été entassés pendant deux ans dans un camp de réfugiés en Hongrie, en attendant d’obtenir le visa tant espéré pour le Canada. Je ne marchais même pas quand nous sommes arrivés en Hongrie. Et je ne commenterai pas les conditions de vie dans ce camp, mais vous vous doutez bien que c’était loin d’être le luxe », continue le syndicaliste.

Une fois arrivés au Québec débute une autre étape : celle de se fabriquer une autre vie dans une société qu’on ne connaît à peu près pas, tout en étant encore marqués par les blessures du passé. Mais peut-on vraiment en guérir complètement ?

« Les premières années, mes parents ont occupé tous les emplois possibles pour nous faire vivre, principalement dans des fermes et dans des usines non syndiquées. Les conditions de travail n’étaient pas roses. Mes parents ne parlaient pas bien la langue, ne comprenaient pas les codes culturels, ne voulaient pas faire de vagues, avaient peur de perdre leur visa. Comme dans le cas de plusieurs autres réfugié-es, des employeurs en ont donc profité. J’ai aussi travaillé dans des fermes avec mes parents, lorsque j’étais adolescent. J’ai donc vu tout cela d’assez près moi aussi. J’ai pu observer comment une bonne partie de ces emplois sont occupés par des gens qui se retrouvent dans des situations d’exploitation et qui gardent le silence par crainte de se faire expulser du pays. Ce scénario fait en sorte que les réfugié-es veulent être des premiers de classe. Mais bien souvent, on n’aime pas les premiers de classe, sans trop savoir pourquoi », poursuit-il.

Travaillant pour les Industries Lassonde depuis plusieurs années, Adem s’implique syndicalement depuis 2018. Il en est à son deuxième mandat comme vice-président aux griefs dans son syndicat local. Il est aussi délégué régional et membre du comité interculturel du Conseil central de la Montérégie depuis 2019. C’est lui qui a proposé l’adoption d’une proposition voulant qu’une campagne sur le racisme soit intégrée au plan d’action de la CSN lors du dernier congrès.

« Lutter contre le racisme est une tâche collective. Le contexte politique et social concernant ces questions est houleux et les débats acrimonieux. Des organisations comme la CSN doivent être visionnaires en développant des positions claires et affirmées contre le racisme et en se dotant de moyens conséquents pour faire vivre ces positions, notamment par de l’éducation syndicale. C’est pourquoi j’ai proposé cette campagne. Pour moi, il est primordial que la CSN en fasse une priorité dans les prochaines années et je compte bien mettre l’épaule à la roue. Car comme je le disais, la lutte contre le racisme, c’est une tâche collective, et je fais partie de cette collectivité », termine Adem.

Masque N95 : le Tribunal administratif du travail rappelle à l’ordre la CNESST

La Fédération de la Santé et des services sociaux affiliée à la CSN se réjouit de la décision rendue aujourd’hui par le Tribunal administratif du travail (TAT). Ce dernier donne raison aux organisations syndicales qui demandent aux employeurs du réseau de la santé et à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de prendre au sérieux la protection des travailleurs et travailleuses.

À partir de maintenant, les employeurs du réseau de la santé devront fournir à l’ensemble du personnel intervenant en zone tiède ou en zone chaude auprès d’un résident suspecté ou atteint de la COVID-19 un appareil de protection respiratoire de type N95.

« Il s’agit d’un gain majeur ! Jusqu’à maintenant, les employeurs et la CNESST refusaient d’appliquer le principe de précaution et de fournir les équipements de protection appropriés aux salarié-es », souligne Judith Huot, Vice-Présidente de la FSSS-CSN.

Dans sa décision, le Tribunal rappelle également l’obligation pour les employeurs de dispenser un test d’ajustement à toutes les personnes devant porter un masque de type N95 et l’obligation de créer des zones chaudes et tièdes avec des équipes dédiées à chacune de ces zones.

« Le TAT nous donne raison sur l’importance d’appliquer le principe de précaution, depuis le début de la pandémie c’est ce que nous demandons. On ne peut pas prendre de raccourcis quand il s’agit de la santé et de la sécurité des personnes qui œuvrent au front » se réjouit Jeff Begley, Président de la FSSS-CSN

« Nous espérons maintenant que l’ensemble des employeurs du réseau de la santé prendront acte de la décision et que celle-ci s’appliquera rapidement partout au Québec », ajoute Judith Huot, Vice-Présidente de la FSSS-CSN.

La CSN occupe les bureaux du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge

Des militantes et des militants du secteur scolaire FEESP–CSN occupent aujourd’hui les bureaux du ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, pour dénoncer les demandes patronales jugées inacceptables ainsi que la lenteur des négociations.

« Dans les dernières semaines, les membres nous ont donné le mandat d’intensifier les moyens de pression et de planifier la grève », mentionne Annie Charland, présidente du secteur scolaire FEESP–CSN. « Non seulement les assemblées générales ont voté en faveur, mais les membres ont approuvé la proposition à 90 %. Ceux-ci ont appuyé ce mandat parce qu’ils en ont assez de l’attitude intransigeante du gouvernement et du manque de ressources pour effectuer adéquatement leur travail », mentionne-t-elle.

Pour de réelles négociations
Pour le secteur scolaire FEESP–CSN, qui représente plus de 35 000 employé-es de soutien dans le réseau de l’éducation au Québec, il est nécessaire que la partie patronale dispose d’un mandat clair pour négocier.

« Cela fera un an le 31 mars que nos conventions collectives sont échues. Nous avons répondu présents lorsque le gouvernement a voulu intensifier le rythme des négociations, alors que la partie patronale n’avait pas la latitude pour procéder ainsi. Comme signataire de la convention collective, le ministre de l’Éducation ne peut pas se cacher derrière le reste du gouvernement pour justifier son inaction. Il doit prendre position maintenant! » souligne Mme Charland.

« La situation actuelle ne fait pas de sens pour nous. Le personnel de soutien scolaire est au front depuis le début de la crise sanitaire, notamment par la mise sur pied des services de garde d’urgence, et on ne semble pas prendre leur réalité au sérieux. Nous souhaitons aussi que le gouvernement se rende compte que ce n’est pas en suggérant des reculs dans les conditions de travail que le milieu scolaire, déjà lourdement touché par le manque de personnel, va pouvoir se relever de la crise, souligne Annette Herbeuval, présidente du Conseil central de la Montérégie–CSN.

La CSN lance un avertissement à Viandes du Breton

Lors d’une conférence de presse tenue devant l’usine de Viandes du Breton, des représentants de la CSN ont lancé un avertissement à la direction de l’entreprise, en prévision de la prochaine ronde de négociation. Nancy Legendre, présidente du CCBSL–CSN, David Bergeron-Cyr, vice-président de la CSN et Alexandre Boileau-Laviolette, président de la FC–CSN étaient sur place pour appuyer les membres du Syndicat des travailleuses et travailleurs de Viandes du Breton. Ces derniers viennent d’adopter dimanche dernier un projet de négociation pour améliorer leurs conditions de travail en 2021. Le syndicat s’était aussi doté d’un mandat de moyens de pression quelques jours auparavant.

Le projet de négociation, adopté à 99 %, prévoit des augmentations salariales, mais aussi une révision des clauses qui traitent des relations de travail, de la gestion des congés ainsi qu’un raffermissement de la protection de la santé et sécurité des salarié-es au travail.

Santé et sécurité
« La santé et la sécurité des travailleurs dans l’usine sont constamment mises à risque. La direction leur demande de travailler avec des porcs de plus en plus lourds, gelés et raides, sans réviser les cadences à la baisse », a dénoncé le vice-président de la CSN, David Bergeron-Cyr. « Tout ça pour faire plus de profits. C’est lamentable ». L’insouciance de Viandes du Breton face à cet enjeu a d’ailleurs provoqué une éclosion de COVID-19 il y a quelques semaines dans la région. « Encore là, c’était pour éviter que leurs profits ne baissent, au détriment de la santé des gens d’ici. La CSN ne les laissera pas faire; quand nos membres prennent la peine de débattre en assemblée et se dotent de mandats clairs à propos de moyens de pression ou de négociation, la CSN est au rendez-vous. Tous nos services sont mis à contribution pour appuyer techniquement et financièrement les travailleurs dans leur lutte pour le respect. »

Relations de travail difficiles
« On dirait que cet employeur a plus à cœur le bien-être de ses cochons que celui de ses employé-es », a lancé pour sa part Nancy Legendre, résumant ainsi l’attitude de Viandes du Breton. Depuis des mois, la direction de Viandes du Breton a annulé plusieurs comités de relations de travail et comités de griefs. « Ça n’augure rien de bon pour les négos. Viandes du Breton va devoir se rendre disponible afin de discuter convenablement » a-t-elle précisé. « Il s’agit d’un employeur important de la région et s’il veut maintenir une image respectable, il va devoir écouter et considérer ses travailleuses et ses travailleurs », a ajouté Nancy Legendre.

Expertise
« Il semble que la tendance de Viandes du Breton à être arrogant ne date pas d’hier… Il y a quelques années, nous avions dû intervenir pour permettre aux employé-es d’avoir assez de temps pour aller aux toilettes. Un autre cas flagrant de manque de respect » a expliqué de son côté Alexandre Boileau-Laviolette, président de la FC–CSN. La fédération, qui représente des milliers de travailleuses et de travailleurs dans la transformation des viandes, entend mettre à profit son expertise lors de la prochaine négociation. « Au cours des dernières années, nous avons négocié parmi les meilleures conventions au Québec dans ce secteur. Les conditions de travail chez Viandes du Breton doivent être au diapason de ce que l’on retrouve dans nos autres entreprises. Viandes du Breton ne fera pas exception », a conclu Alexandre Boileau-Laviolette.

La Fabrique Notre-Dame : un employeur pas très catholique

Un an après le début de la pandémie de COVID-19, les membres de trois syndicats affiliés à la CSN se sont donné rendez-vous devant la mythique basilique Notre-Dame de Montréal pour un rassemblement solidaire afin d’exposer la difficile réalité vécue au sein de leurs milieux de travail respectifs.

« En plus d’avoir un lien d’emploi avec la Fabrique Notre-Dame, nos trois unités syndicales partagent plusieurs points en commun. En échangeant entre nous, nous avons constaté que l’employeur a profité de la pandémie pour abolir des postes pourtant essentiels à son bon fonctionnement, de souligner Hélène Godin, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Fabrique Notre-Dame–CSN. Récemment, la Fabrique a étalé ses problèmes financiers sur la place publique. Alors qu’elle déclare s’endetter depuis 12 ans, elle se paie à grands frais des avocats et des experts en ressources humaines, coupe des postes qui lui assureraient des revenus substantiels, tout en claironnant ne pas avoir d’argent pour ses salarié-es ».

Un employeur qui mine sa propre mission

« Dès le 13 mars 2020, nous avons été mis à pied et depuis ce temps, nous demeurons dans l’obscurité totale quant à notre avenir. En novembre dernier, nous avons appris l’abolition de 70 % de nos postes alors que la réouverture éventuelle de la basilique ne fait aucun doute. L’employeur se comporte de manière cavalière, nous ignore complètement alors qu’à plusieurs reprises, nous avons proposé des solutions concrètes et constructives pour la réouverture de ce joyau montréalais », de déplorer madame Godin.

« Pour notre part, nous sommes sans contrat de travail depuis décembre 2018 et en négociation depuis le mois de novembre 2019. Depuis le début de la pandémie, nous avons vécu de l’intimidation et malgré un plancher d’emploi inscrit dans notre convention collective, l’employeur n’a pas rappelé les salarié-es saisonniers à la fin du mois de mars 2020. Ils ont finalement été rappelés au début du mois de juillet alors qu’ils avaient été reconnus en tant que travailleurs prioritaires et que leurs salaires étaient payés à 50 % par le gouvernement, de préciser Patrick Chartrand, vice-président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN. Contre toute logique, l’employeur gardait les accès du cimetière fermés, ce qui a attisé la colère de tous les gens qui voulaient se recueillir sur les tombes de leurs proches ».

« Pour tous les membres rassemblés ici, il y a comme un nuage gris au-dessus de nos têtes qui plombe notre environnement de travail. Dans les bureaux, l’employeur a profité de la pandémie pour abolir six postes de conseillers en préarrangements funéraires, et ce, au plus mauvais moment qu’il aurait pu choisir. Alors que la COVID nous rend déjà la tâche difficile, notre propre employeur déstabilise notre milieu de travail, ce qui compromet notre capacité à soutenir les familles endeuillées dans cette étape importante de leur processus de deuil. Nous y voyons tout simplement une tentative d’affaiblir nos unités syndicales », de conclure Éric Dufault, président du Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN.

Le Syndicat des travailleuses et travailleurs de la Fabrique Notre-Dame–CSN compte 30 membres; le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN rassemble 125 membres et le Syndicat des employées et employés de bureau du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges–CSN en compte 19.

Projet de loi 59 : un sérieux coup de barre est nécessaire

La santé et la sécurité du travail devraient être une priorité pour toute société moderne. C’est avant tout une question de dignité humaine : personne ne devrait perdre sa vie à la gagner ni y laisser une partie de sa santé physique ou mentale. De la même manière, une victime de lésion professionnelle doit pouvoir facilement accéder aux droits et protections qui lui sont dévolus afin de réparer ces lésions et leurs conséquences, en respect du contrat social d’abandonner son droit de poursuite judiciaire.

C’est avec impatience que nous attendions le dépôt du projet de loi 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail. Malgré son titre, nous constatons malheureusement que ce projet de loi représente plutôt, à plusieurs égards, un recul qui ne répond pas aux besoins du Québec.

Pour les travailleurs et travailleuses qui ont malheureusement subi une lésion professionnelle, les impacts du projet de loi seront dévastateurs. Afin d’octroyer des économies à court terme pour les employeurs, des milliers de travailleurs et de travailleuses vont se retrouver injustement traités, sans revenu et sans réadaptation, condamnés à vivre aux frais de la société civile, avec des coûts humains énormes.

L’introduction de plusieurs critères limitatifs et de nouveaux règlements réduisent la possibilité pour les victimes de faire reconnaître leur lésion professionnelle et de recevoir une réadaptation adéquate. Alors que les tribunaux ont pu maintenir une indépendance envers les positions de la CNESST, le projet de loi 59 vient sabrer cette saine distance, restreindre grandement l’acceptation des réclamations pour maladies professionnelles et limiter les traitements et les médicaments auxquels les victimes devraient avoir droit.

De plus, le projet de loi prévoit une diminution de la prépondérance de l’opinion du médecin traitant qui est inacceptable. Il est également inconcevable qu’on oblige des victimes à participer à des mesures de réadaptation, dont le retour au travail, sans leur consentement ni celui de leur médecin, et sans aucune possibilité de contester la décision de la CNESST. Il serait beaucoup plus opportun et bénéfique de développer la médecine du travail qui combine l’expertise médicale et la connaissance des contraintes des milieux de travail au Québec si l’on désirait améliorer le sort des travailleurs et travailleuses.

La science nous enseigne qu’une réelle prévention impliquant l’ensemble des acteurs d’un milieu de travail de manière paritaire diminue de façon draconienne le coût économique en plus de diminuer le nombre de lésions professionnelles. Nous comprenons mal pourquoi le gouvernement s’écarte de ce consensus scientifique. La distinction selon les secteurs d’activité économique et la diminution des mécanismes de prévention prévues dans le projet de loi ne permettront pas la prise en charge de la santé et la sécurité par les milieux de travail, en plus de maintenir la discrimination systémique dont les femmes sont victimes.

Il est aussi incompréhensible que le projet de loi propose de réduire les exigences en matière de prévention dans les secteurs déjà couverts par la loi actuelle et que l’on écarte l’expertise et la neutralité des médecins de Réseau de la santé publique en santé au travail pour laisser les employeurs désigner leur médecin. L’autonomie des médecins de la santé publique et les mécanismes actuels de prévention font partie du succès dans les milieux déjà couverts : pourquoi diminuer ce qui fonctionne?

Devant ces constats, nous demandons au gouvernement d’apporter d’importantes modifications au projet de loi 59 afin de garantir une prévention efficace pour tous et toutes de manière égale, d’assurer un accès facilité aux indemnités prévues à la loi actuelle et à la réadaptation ce qui permettra aux victimes de lésions professionnelles d’être traitées dignement et avec justice.

  • À bout de souffle…ça suffit
  • Aide aux Travailleurs Accidentés (ATA)
  • Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
  • Association des juristes progressistes (AJP)
  • Association des spécialistes en médecine préventive du Québec (ASMPQ)
  • Association des travailleurs et des travailleuses accidentés Joli-Mont
  • Association des travailleuses et travailleurs accidentés de l’Abitibi-Témiscamingue (ATTAAT)
  • Carrefour d’aide aux non-syndiqué-es (CANOS)
  • Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
  • Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
  • Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTI)
  • Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
  • Comité d’appui aux travailleurs et travailleuses de la région des Appalaches
  • Comité des travailleurs et travailleuses accidentés de l’Estrie
  • Confédération des syndicats nationaux (CSN)
  • Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT)
  • Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International)
  • Fédération autonome de l’enseignement (FAE)
  • Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
  • Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
  • International Association of Heat and Frost Insulators and Allied Workers
  • PINAY
  • Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
  • Réseau des avocates et avocats de l’UTTAM
  • Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ)
  • Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)
  • Union des travailleuses et travailleurs accidentés ou malades (UTTAM)
  • Marie Laberge, Mélanie Laroche, Yanick Noiseux, Louis Patry, Susan Stock, Guylaine Vallée, (Université de Montréal)
  • Marie-Eve Major (Université de Sherbrooke)
  • Katherine Lippel (Université d’Ottawa)
  • Stéphanie Bernstein, Diane Berthelette, Vanessa Blanchette-Luong, Céline Chatigny, Yolande Cohen, Rachel Cox, Martin Gallié, Dalia Gesualdi-Fecteau, Audrey Gonin, Norman King, Mélanie Lefrançois, Karen Messing, Stéphanie Pache, Johanne Saint-Charles, Angelo Soares, Sid Ahmed Soussi, Hélène Sultan-Taïeb, Nicole Vézina (Université du Québec à Montréal)
  • Marie-Pierre Boucher, Valérie Lederer, Romaine Malenfant, Jessica Riel (Université du Québec en Outaouais)
    Geneviève Baril-Gingras, Chantal Brisson, Maria De Koninck, Pierre Deshaies, Émilie Giguère, Jean-Noël Grenier, Margot Kaszap,
  • Denis Laliberté, Louise St-Arnaud, Michel Vézina, Yv Bonnier-Viger, Simon Viviers (Université Laval)
  • Anne Renée Gravel (Université TÉLUQ)
  • Marie-Eve Beauregard, médecin spécialiste en santé publique
  • Jean-Pierre Bergeron, médecin spécialiste en médecine du travail
  • Luc Bhérer, médecin spécialiste en médecine du travail
  • Fatiha Haouara, médecin spécialiste en médecine préventive et santé publique
  • Marie-Claude Letellier, médecin spécialiste en médecine préventive et santé publique
  • Emily Manthorp, médecin spécialiste en médecine préventive et santé publique
  • Caroline Massicotte, médecin en santé publique et santé au travail
  • Bernard Pouliot, médecin conseil
  • Nabyla Titri, médecin spécialiste en médecine préventive et santé publique
  • Alice Turcot, médecin spécialiste en médecine du travail

Alstom : un investissement qui bénéficie à l’ensemble du Québec

La CSN se réjouit de l’annonce du gouvernement du Québec d’un prêt de 56 millions $ pour la modernisation de l’usine d’Alstom à La Pocatière. Pour la centrale syndicale, cet investissement représente un bénéfice pour l’ensemble du Québec, tant sur le plan environnemental que sur celui du maintien et de la création d’emplois de qualité au Québec.

« Lorsque la construction des trains du REM a été envoyée en Inde, la Caisse de dépôt et placements du Québec (CDPQ) avait le beau jeu de dire que l’usine de La Pocatière n’avait pas la “technologie appropriée” pour répondre à la demande, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Le précédent gouvernement avait ignoré nos nombreuses demandes visant à appuyer la modernisation de l’usine afin, justement, de pouvoir répondre aux nombreux projets de transport en commun à venir au Québec. »

Ainsi, la CSN estime qu’avec cet investissement, l’usine de La Pocatière, cédée par Bombardier à l’entreprise Alstom l’an dernier, sera en bien meilleure position pour répondre aux nombreux projets de transport prévus pour Montréal, Québec et leurs banlieues.

« Le gouvernement de François Legault pose un geste important aujourd’hui, souligne Jacques Létourneau. Maintenant, s’il veut être cohérent avec lui-même, il doit enclencher rapidement les mécanismes d’appels d’offres pour les projets de transport en commun tant attendus et, surtout, y inclure l’ensemble des dispositions permises par les accords de libre-échange afin de favoriser le maximum de retombées économiques au Québec. Les travailleuses et les travailleurs de l’usine de La Pocatière ont démontré toute la qualité de leur savoir-faire au fil des ans. Les commandes du métro Azur venant à échéance très prochainement, le Québec ne peut se permettre de risquer une perte d’expertise entraînée par un arrêt des activités de l’usine de La Pocatière, de l’autre usine québécoise d’Alstom à Sorel et de nombreux sous-traitants. »

La centrale syndicale demande également au gouvernement du Québec de rappeler à l’ordre la CDPQ afin de favoriser un maximum de contenu local dans ses projets.

« Le gouvernement ne peut se cacher derrière l’indépendance de la Caisse pour justifier que des contrats aussi importants soient envoyés en Inde, comme cela a été le cas pour la première phase du REM. Cette institution québécoise, largement constituée de l’épargne-retraite des salarié-es du secteur public, a une énorme responsabilité envers les Québécoises et les Québécois. Il tombe sous le sens que le gouvernement doit leur rappeler leurs obligations sociales envers la population du Québec.

Assurance-emploi : la CSN demande à l’ensemble des partis fédéraux d’appuyer l’extension des programmes d’aide

Alors que des milliers de travailleuses et de travailleurs n’ont toujours pas retrouvé leur source de revenus, la CSN interpelle l’ensemble des partis politiques siégeant à la Chambre des communes pour que ceux-ci appuient le projet du gouvernement canadien de prolonger la période de couverture des programmes de l’assurance-emploi et des prestations canadiennes d’urgence et de relance économique.

Pour la CSN, la crise de la COVID-19 a démontré toutes les lacunes des modalités de l’assurance-emploi dénoncées par le mouvement syndical depuis des années. « Nous avons salué la bonification du programme d’assurance-emploi et la mise sur pied, dès les premières semaines de la pandémie, des prestations canadiennes, rappelle le président de la CSN, Jacques Létourneau. Alors que l’économie redémarre tranquillement, de nombreux secteurs en auront pour plusieurs mois avant de retrouver un semblant de normalité, notamment dans les secteurs de la culture et du tourisme. On ne peut pas abandonner ces travailleuses et ces travailleurs, alors que la campagne de vaccination en cours nous permet d’espérer des jours meilleurs dans un avenir proche. »

Ainsi, la centrale syndicale demande à l’ensemble des partis d’opposition d’appuyer le projet de loi déposé par le gouvernement. « Nous appelons l’ensemble des partis politiques à faire preuve de leur sens des responsabilités. Les travailleuses et les travailleurs n’accepteront pas que les joutes partisanes se fassent à leur détriment. Ce projet de loi doit être adopté, et ce, rapidement », d’ajouter Jacques Létourneau.

Les employé-es de quatre piscines gérées par la SODEM en grève

En grève depuis le 1er mars, les employé-es des centres aquatiques de Saint-Laurent, LaSalle, Varennes et de la Piscine St-Roch à Montréal, ont manifesté cet après-midi afin d’exiger que l’employeur revienne à la table de négociation. Ces employé-es sont regroupé-es au sein du Syndicat des travailleuses et des travailleurs des Centres aquatiques du Québec (STTCAQ) qui est affilié à la Confédération syndicats nationaux (CSN).

RCR pour les salaires!
« Ça fait deux ans que ce syndicat est en négociation. Actuellement, les employé-es sont payé-es 13,10 $/h. Et après deux ans de négociation, l’employeur (la SODEM) leur offre 13,55 $/h. 13,55 $/h, c’est 45 sous de plus que leur salaire actuel. C’est carrément humiliant, considérant les qualifications des employé-es et sachant que dans d’autres grandes villes, le taux horaire offert pour le même type d’emploi avoisine en moyenne les 18 $ l’heure! », déclare Jean-Pierre Bourgault, vice-président et trésorier de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN).

Pour Chantal Ide, vice-présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN), la SODEM doit revoir son offre. « La demande initiale des employé-es était d’un salaire horaire de 20 $. Ils ont revu leur demande à la baisse en proposant 17 $/h. Ça serait la moindre des choses que l’employeur soit de bonne foi en augmentant lui aussi son offre! Parce que 13,55 $/h, ça ne rime pas du tout avec bonne foi! Au contraire, les employé-es vont avoir besoin de RCR avec ce salaire! », affirme Mme Ide.

Le STTCAQ–CSN demande à l’employeur de revenir à la table de négociation. « Depuis que nous avons voté la grève le 22 février dernier, la SODEM fait preuve de mauvaise foi. Ses représentants ont quitté la table de négociation le 25 février, ils nous ont envoyé une mise en demeure lundi dernier. Mardi, ils ont intenté une injonction contre nos lignes de piquetage en disant que nous empêchions les gens d’entrer dans les installations aquatiques, ce qui est faux. Nous avons d’ailleurs contesté l’injonction et nous avons gagné. Ils ont aussi fait une demande d’arbitrage. Mais d’ici à ce qu’un arbitre soit nommé, il y a encore possibilité de négocier. Nous demandons à la SODEM de revenir à la table de négociation sans plus attendre », déclare Sophianne Leclair, porte-parole du comité de négociation du STTCAQ–CSN.

L’offre salariale de la SODEM est grandement inférieure à la moyenne pour des emplois similaires. La Ville de Longueuil paie un taux horaire de 18,59 $ aux employé-es de ses centres aquatiques; 20,36 $/h à Cowansville et Boucherville. « Ce n’est pas parce que la majorité des travailleuses et travailleurs sont des adolescentes, des adolescents ou de jeunes adultes que cela veut dire qu’on peut leur rire au nez en pensant qu’on peut leur passer n’importe quoi! La SODEM doit bien se rendre compte maintenant que c’est tout le contraire! Les membres du STTCAQ–CSN démontrent bien par leurs actions qu’ils savent que des luttes syndicales sont nécessaires pour obtenir de bonnes conditions de travail. Ils ne sont pas près de baisser les bras », termine Éric Lalancette, vice-président du Conseil central de la Montérégie de la CSN.

 

Rencontre du Collectif 8 mars avec la ministre Charest : tout simplement décevante

À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, les membres du Collectif 8 mars, qui représente plus de 700 000 femmes au Québec, ont rencontré la ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, afin d’échanger avec elle sur les impacts de la pandémie à l’endroit des femmes. Les représentantes du Collectif se disent globalement déçues de cette rencontre et attendaient un engagement formel de la ministre pour prendre des mesures concrètes afin d’enrayer les discriminations systémiques vécues par les femmes et entre les femmes. Si la ministre a reconnu certains impacts causés par la pandémie, le Collectif se questionne sur la volonté du gouvernement d’écouter les femmes et de poser des actions concrètes au-delà des beaux discours.

La pandémie a eu des conséquences désastreuses pour les femmes
Depuis près d’un an, les conséquences de la pandémie de la COVID-19 se sont avérées particulièrement éprouvantes pour les femmes. Leurs conditions de vie et de travail se sont détériorées à vue d’œil, notamment en matière de pertes d’emplois et de revenu, sans compter l’augmentation de la violence envers elles.

La conciliation famille-travail-études-vie personnelle : un défi en temps de pandémie
En outre, les femmes ont vu augmenter leur charge de travail invisible ainsi que leur charge mentale. Au pire de la crise sanitaire, elles ont dû endosser plusieurs fonctions, dont celles de télétravailleuses ou de travailleuses essentielles, d’enseignantes privées, d’éducatrices, de proches aidantes et de responsables de la logistique domestique et familiale.

L’augmentation du salaire minimum est plus que nécessaire
Le revenu des bas salarié-es, qui ont souvent agi comme ressources essentielles pendant la crise sanitaire, est tout simplement insuffisant. Rappelons que 58 % des travailleuses et des travailleurs touchant le salaire minimum sont des femmes. Augmenter le salaire minimum est une façon de reconnaître la juste valeur du travail, de diminuer l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes, de réduire la pauvreté, et ainsi de tendre vers plus d’égalité.

Une modernisation du régime de santé qui protège aussi les femmes
La pandémie de COVID-19 a révélé au grand jour les risques, souvent sous-estimés, auxquels plusieurs femmes sont exposées au travail. Il est impératif que la modernisation du régime de santé et de sécurité du travail protège toutes les travailleuses et qu’elle tienne compte des situations diverses dans lesquelles elles se retrouvent. De plus, il est nécessaire, pour éviter de répéter les erreurs du projet de loi 59, que le gouvernement applique systématiquement l’Analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle (ADS+) dans l’élaboration de tous ses projets de loi.

Les femmes oubliées dans les mesures du Plan de relance
Malgré ce portrait accablant, le premier ministre François Legault n’était pas présent à la rencontre du Collectif même si l’invitation lui a été lancée des mois en avance. Les femmes, qui subissent lourdement les impacts de la pandémie, semblent avoir été oubliées dans les mesures prévues au budget pour le plan de relance économique. Un an après le début de la pandémie, force est de constater que nous sommes toujours dans l’attente d’un plan qui prend en considération les impacts sur toutes les femmes, particulièrement sur celles qui vivent à la croisée des oppressions, c’est-à-dire les femmes immigrantes et racisées, les femmes noires, les femmes autochtones, les femmes ayant un handicap et les femmes aînées et les personnes LGBTQ+. Si la ministre Charest a mentionné l’existence d’un plan d’action Covid pour les femmes, il n’y a néanmoins aucune information sur son contenu, les mesures qu’il propose ou encore sa date de publication.

Autres actions féministes dans le cadre de la journée du 8 mars
Le Collectif 8 mars invite la population à participer aux événements organisés par FDO (Femmes de diverses origines), soit un webinaire le samedi 6 mars et un rassemblement le dimanche 7 mars à 16 h Place Émilie-Gamelin à Montréal.

À propos du Collectif 8 mars
Le Collectif 8 mars est formé de représentantes provenant de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), du Réseau des Tables régionales de groupes des femmes du Québec, de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), de Femmes de Diverses Origines (FDO), de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).

Le syndicat des agents correctionnels envoie un message et une autruche à la ministre Guilbeault

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) a livré une autruche en fleurs à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbeault, lundi après-midi afin d’inviter le gouvernement à cesser de jouer à l’autruche et à reconnaître les risques importants que courent les agents en accomplissant leur travail essentiel.

« La pression exercée sur le réseau carcéral québécois présentement en raison de la deuxième vague de COVID-19 est insoutenable et le gouvernement continue de faire comme si de rien n’était, explique le président du SAPSCQ–CSN, Mathieu Lavoie. Les détenu-es dans les établissements de détention continuent de se promener dans leur secteur et de jouer aux cartes dans les aires communes, coude à coude, sans aucun équipement de protection. Il est temps que le gouvernement cesse de se mettre la tête dans le sable et impose des mesures sanitaires aux personnes incarcérées. »

Le cadeau, livré au bureau de la ministre, était accompagné d’une lettre détaillant les conditions extrêmes dans lesquelles les agentes et agents des services correctionnels exercent leurs fonctions depuis le début de la crise sanitaire

« Non seulement les équipements de protection individuelle et les autres mesures de prévention compliquent considérablement l’accomplissement de nos tâches, mais nous devons également composer avec des détenus de plus en plus hostiles et violents, ainsi qu’avec des risques de contagion décuplés en raison du fait que nous exerçons notre fonction dans un milieu clos où la proximité est difficilement évitable », peut-on y lire.

« Les quelque 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels du Québec mettent leur santé à risque chaque jour, rappelle la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Le gouvernement doit absolument reconnaître leur travail et prendre les moyens qui s’imposent pour les protéger le mieux possible. »

À propos
Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Accueil Bonneau : une décision antisyndicale qui nuit aux personnes itinérantes

Les travailleuses et les travailleurs de l’Accueil Bonneau ont manifesté aujourd’hui pour dénoncer la décision de la direction de l’Accueil Bonneau qui a aboli unilatéralement tous les postes des intervenantes et intervenants qui travaillaient en première ligne à la nouvelle halte-chaleur dans le Vieux-Port de Montréal. Le Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Accueil Bonneau (CSN) estime qu’il s’agit d’une mauvaise décision, dont les motifs ne sont pas aussi clairs que le prétend l’organisation.

Cette décision de janvier dernier a en effet permis de décimer l’exécutif syndical à la veille du début des négociations pour un nouveau contrat de travail. De plus, le syndicat estime qu’il n’est pas du tout « innovant », comme le prétend la direction, de remplacer les intervenantes et intervenants de première ligne expérimentés et formés, par des agents de sécurité sous prétexte que la priorité est maintenant au logement (housing first).

« Tant qu’il y aura des itinérants dans la rue, il faudra les accompagner de façon humaine et les besoins demeureront importants, même pour ceux et celles qui auront la chance d’obtenir un logement », soutient Chloé Bourbiaux, porte-parole du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de l’Accueil Bonneau (CSN). « La tendance que l’on constate sur certains sites d’accueil de personnes itinérante d’embaucher des gardiens de sécurité pour faire le travail de première ligne n’est vraiment pas un pas dans la bonne direction. L’accueil devrait être plutôt axé sur l’humain et non pas concentré sur les seuls besoins de sécurité », affirme Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.

Tendance au délaissement de la première ligne
La tendance actuelle à favoriser le logement d’abord (housing first), présente partout en Amérique du Nord et de plus en plus à Montréal, fait en sorte qu’elle canalise, dans certains ca, les subventions ou les dons du privé vers ces initiatives. « La course aux subventions associées à des projets et le désir de voir baisser les statistiques du nombre d’itinérants ne doit pas faire oublier qu’il y a encore des personnes dans la rue à Montréal, en plein hiver, en pleine pandémie et que leurs besoins comportent plusieurs dimensions », affirme Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM–CSN).

 Cette tendance touche également les autres grands refuges de Montréal qu’ils soient permanents ou temporaires. « Il est important de conserver une première ligne forte pour accompagner les itinérantes et les itinérants. Il faut des lits pour un accueil inconditionnel qui ne repose pas sur l’enrôlement dans un programme de travail ou de logement », ajoute Jeff Begley, président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN). Ce dernier ajoute que la tendance au remplacement de la première ligne d’accueil des itinérants par des agents de sécurité n’est pas une politique innovante, bien au contraire.

Prisons provinciales : la Sécurité publique doit cesser de jouer à l’autruche

Le Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec (SAPSCQ–CSN) exhorte le ministère de la Sécurité publique (MSP) à renforcer les mesures sanitaires s’appliquant aux personnes incarcérées afin de contenir les éclosions de COVID-19 qui sévissent dans les établissements de détention du Québec.

« C’est quand même insensé de voir que le gouvernement a serré la vis à tout le monde sauf aux détenu-es, s’étonne Mathieu Lavoie, président du SAPSCQ–CSN. On impose le couvre-visage, la distanciation physique et l’interdiction de voir leurs proches à la population entière; nos aîné-es dans les résidences pour personnes âgées et les CHSLD doivent aussi respecter la distanciation et porter le couvre-visage dans leurs aires communes; mais les détenu-es dans nos prisons peuvent se promener dans leur secteur et socialiser coude à coude sans aucun équipement de protection. Il est temps que le gouvernement cesse de se mettre la tête dans le sable et oblige les détenu-es à suivre les mêmes règles que tout le monde! »

Au cours des dernières semaines, la deuxième vague de la pandémie a frappé durement les établissements de détention de la province, particulièrement les établissements de Québec (secteur féminin), de Rivière-des-Prairies, de Saint-Jérôme et de Montréal (Bordeaux) qui, à eux quatre, comptent plus de 150 personnes incarcérées et près de 40 employé-es présentement atteints de la COVID-19.

La multiplication des congés de maladie, des retraits par mesure préventive et l’incapacité de pourvoir les postes vacants depuis le début de la crise sanitaire font en sorte que le réseau correctionnel se retrouve sous pression alors que le taux d’absentéisme chez les agentes et les agents frise maintenant les 30 %.

« Le manque de soutien et de reconnaissance du gouvernement envers les employé-es des services correctionnels qui sont au front chaque jour depuis mars dernier met à risque notre santé et celle des détenu-es, poursuit M. Lavoie. La ministre de la Sécurité publique, Mme Guilbeault, se plaît à demander à la population d’être docile, il faudrait maintenant qu’elle ait le courage d’en demander autant à la population carcérale. »

« On comprend mal l’entêtement du MSP à ne pas imposer de mesures sanitaires aux détenu-es, alors que les éclosions continuent de se multiplier dans les établissements de détention. En plus des détenu-es, ce sont les quelque 2800 agentes et agents correctionnels qui mettent leur santé à risque au quotidien. Cette situation est non seulement inacceptable, mais irresponsable, dénonce la présidente de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN), Nathalie Arguin. Le ministère doit impérativement réajuster le tir. Il en va de la protection de tout le monde. »

À propos

Le SAPSCQ–CSN est un syndicat autonome affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP–CSN) et à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) depuis 2006. Il représente plus de 2800 agentes et agents de la paix en services correctionnels, répartis dans 18 établissements de détention partout au Québec.

Québec doit investir dans les services publics et éviter le piège de l’austérité

Les présidents et présidente de nos organisations, Luc Vachon (CSD), Jacques Létourneau (CSN) et Daniel Boyer (FTQ) et Sonia Ethier (CSQ), rencontrent cet après-midi à 13 h 30 le ministre des Finances, Éric Girard, dans le cadre des rencontres prébudgétaires afin de le mettre en garde contre un retour à l’austérité.

« La relance économique fait partie de nos priorités et cela passe par un réinvestissement important dans les services publics, mis à mal par les gouvernements précédents. Québec doit mettre en place une véritable politique industrielle et nous sommes prêts à mettre l’épaule à la roue », déclarent les leaders syndicaux.

« Un plan de relance crédible devra passer par l’instauration d’un véritable dialogue social afin de faire valoir les besoins et préoccupations des travailleuses et travailleurs en matière d’emploi, de formation, de protection sociale et de soutien du revenu. La pandémie nous donne l’opportunité de rendre la société québécoise plus juste, solidaire et plus verte », ajoutent les leaders syndicaux.

« Nous devons changer d’approche en matière de finances publiques. Il n’y a pas d’urgence à lutter contre le déficit. Québec doit également suspendre les versements au Fonds des générations et utiliser ces revenus pour remettre sur les rails notre économie », concluent Sonia Ethier, Luc Vachon, Jacques Létourneau et Daniel Boyer.

Consulter le mémoire de la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ déposé auprès du ministre des Finances sur les sites de nos organisations. Les leaders syndicaux sont également disponibles pour commenter le mémoire et la rencontre avec le ministre.

Une première convention collective à l’Assemblée nationale du Québec

Réunis en assemblée générale virtuelle le 29 janvier 2021, les membres du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Québec solidaire (STTQS–CSN) ont entériné l’entente de principe conclue avec Québec solidaire. Cette entente marque un jour important dans l’histoire des relations de travail au Québec, car il s’agit de la première convention collective signée entre des élu-es de l’Assemblée nationale du Québec et leurs salarié-es.

La convention collective, d’une durée de trois ans, entrera en vigueur dès sa signature et elle définira les conditions de travail des 63 salarié-es de Québec solidaire. L’entente favorisera des relations de travail véritablement collaboratives entre les deux parties tout en assurant une participation directe des salarié-es sur plusieurs aspects. Celle-ci permettra également aux membres du STTQS–CSN de concilier travail et vie personnelle, sans nuire à l’efficacité du travail. Elle est ainsi la première convention collective au Québec à baliser le droit à la déconnexion.

« Nous sommes très fières d’avoir négocié cette entente historique avec nos employeurs. Pour la première fois dans l’histoire du Québec, le droit à la déconnexion est officiellement reconnu dans une convention collective. C’est un gain important pour l’ensemble des salarié-es de l’équipe solidaire qui évoluent dans des milieux où la charge mentale est très élevée », a déclaré Catherine Desjardins, présidente du STTQS–CSN.

Le STTQS–CSN a été fondé le 11 décembre 2018. Il est le premier syndicat qui regroupe les membres du personnel d’un parti politique du Québec. Le STTQS–CSN représente les salarié-es de Québec solidaire œuvrant dans les bureaux de circonscription et à l’Assemblée nationale du Québec.

La santé des salarié-es fait encore les frais de l’incohérence du ministre Dubé

D’une voix commune, les présidentes et présidents des organisations syndicales du réseau de la santé et des services sociaux (APTS, FIQ, FIQP, FSQ-CSQ, FSSS-CSN, FP-CSN, SCFP, SQEES-FTQ) dénoncent haut et fort les directives du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) par lesquelles il refuse toujours l’accès au masque N-95 pour les salarié-es qui travaillent auprès des patient·e·s porteur·euse·s, ou suspecté·e·s de l’être, de la COVID-19, et ce, malgré le fait que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) ait reconnu, avec des mois de retard sur d’autres organisations sanitaires, que le virus se propageait par aérosol.

« Sur la place publique, le ministre Christian Dubé n’arrête pas de mentionner ses inquiétudes pour la santé physique et psychologique des personnes salariées du réseau, mais dans la réalité les directives soutenues par son ministère font plutôt grimper leur niveau d’anxiété quant à leur propre sécurité et celle de leurs proches. Le ministre doit faire preuve de cohérence et rappeler à l’ordre le ministère pour qu’il autorise le port du masque N-95 lorsque le personnel est en contact avec des usager·ère·s atteint·e·s de la COVID-19 ou suspecté·e·s de l’être », ont déclaré les chef·fe·s syndicaux·les.

Dans un avis publié plus tôt cette année, l’INSPQ a reconnu la propagation par aérosol de la COVID-19. Toutefois, faisant fi du principe de précaution et sapant toute mesure de prévention, il recommande le port du masque N-95 seulement lorsqu’une éclosion devient hors de contrôle. Plutôt que de suivre la procédure (algorithme décisionnel) complexe de l’INSPQ, les organisations syndicales proposent que les personnes salariées utilisent leur jugement professionnel pour décider du port du N-95.

« Comment peut-on promouvoir l’usage d’un équipement de protection uniquement après une éclosion hors de contrôle? Est-ce qu’un pompier attend que le feu soit hors de contrôle pour mettre son appareil respiratoire? Est-ce qu’une soldate part au front sans casque de protection? Et ce n’est pas une question de rareté du N-95, le ministre a indiqué plusieurs fois qu’on n’en manquait plus. Ajoutons que le MSSS vient d’accorder un contrat de gré à gré de 330 millions de dollars pour en assurer l’approvisionnement. Ce que l’on comprend des décisions du ministère, c’est que la santé de nos membres est le cadet de ses soucis. C’est odieux », ont ajouté les représentant·e·s des organisations syndicales.

Depuis le début de cette crise, le gouvernement fait appel à la collaboration des organisations syndicales pour passer au travers de la pandémie. Cette collaboration semble toutefois unidirectionnelle, car chaque fois que les représentant·e·s syndicaux·les tentent d’obtenir une amélioration des conditions de santé et de sécurité dans lesquelles travaillent leurs membres, ils et elles se voient opposer une fin de non-recevoir.

« Le ministre Dubé a l’occasion de prouver qu’il a vraiment à cœur la santé et la sécurité des salarié·e·s du réseau. Il doit faire preuve de leadership et respecter le principe de précaution en matière de prévention et de contrôle des infections. L’avis de l’INSPQ ne peut servir d’excuse à son inaction », ont conclu les personnes représentantes syndicales.

Jouer à la cachette… dans l’amiante

C’est un enquêteur de la Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) qui a ordonné la suspension des travaux le 26 novembre dernier après avoir visité deux propriétés de l’entreprise où des travaux en cours ne respectaient pas le Code de sécurité pour les travaux de construction.

Dans son rapport d’intervention, l’enquêteur justifie sa décision en écrivant qu’il y a « danger pour la santé, la sécurité ou l’intégrité physique des travailleurs », notamment en raison de la présence de matériaux susceptibles de contenir de l’amiante et de la friabilité de ceux-ci. Il ajoute également « [qu’] aucun rapport d’échantillonnage ni autre mesure de dépistage n’a été fait sur les lieux de travail » et « [qu’] aucune procédure de décontamination […] n’est prévue ou appliquée. »

Cette situation n’est peut-être pas exceptionnelle, estime le syndicat. Selon lui, il est fort probable que d’autres travaux aient été réalisés sans égards au protocole et sans que les tests de dépistage aient été effectués.

« C’est difficile d’avoir un portrait clair de la situation, explique Daniel McSween, président du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de Structures métropolitaines–CSN. On ne voit pas les travailleurs sous-traitants, car ils travaillent quand on n’est pas là. Un moment donné, on voit un chantier apparaître sans avertissements. »

Tourner les coins ronds pour sauver une piastre
Lorsqu’il y a présence d’amiante dans les matériaux — ou lorsqu’un employeur ne fait pas les tests pour en vérifier la présence — cela complique considérablement les travaux.

« Tu dois mettre une bâche devant la porte et, avant de rentrer, tu dois faire une zone propre où tu te changes ; tu enfiles une combinaison de protection jetable, des gants, un masque à pastille, etc., explique M. McSween. Il faut d’abord décontaminer les lieux, c’est-à-dire enlever tous les matériaux qui peuvent émettre de la poussière d’amiante et les mettre dans des sacs jaunes. »

La présence d’amiante dans les bâtiments de Structures métropolitaines a été détectée pour la première fois il y a un peu plus d’un an, après qu’une infiltration d’eau a créé des dommages considérables dans l’un de ces bâtiments. Puisque les autres édifices détenus par le promoteur ont été construits durant la même période, la présence d’amiante y est aussi fortement suspectée. Le directeur de la compagnie n’avait alors pas voulu faire tester immédiatement l’ensemble de ses bâtiments pour les inscrire au registre de l’amiante, s’engageant plutôt à effectuer les tests avant de procéder à d’éventuels travaux.

« Au début, c’était nous qui faisions les aménagements de salles de bain et les autres travaux de ce genre, se rappelle M. McSween. Nous connaissons le protocole à suivre afin de réaliser ces travaux de manière sécuritaire pour les travailleurs et pour les locataires. Maintenant, nos gars continuent à faire les petits travaux quand même, mais plusieurs gros travaux sont effectués par des sous-traitants en dehors des heures normales de travail. »

À qui la faute ?
Mais est-ce que Structures métropolitaines est vraiment à blâmer ? Après tout, la compagnie a octroyé un bon de commande à une entreprise externe qui agit à titre de maître d’œuvre des chantiers. C’est donc cette dernière qui est responsable de l’exécution de l’ensemble des travaux et de l’octroi des contrats aux employeurs sous-traitants.

Or, le syndicat affirme avoir informé à maintes reprises l’employeur des agissements des sous-traitants, mais il n’a jamais donné suite.

Au-delà de l’indifférence et du mépris troublant démontrés par cette attitude envers la santé des salarié-es et des locataires de l’immeuble, l’employeur joue, selon toute vraisemblance, un rôle bien plus important qu’il ne veut le laisser croire. Comme le note l’enquêteur de la CNESST dans son avis d’intervention, « aucun avis d’ouverture de chantier n’a été acheminé à la CNESST […] avant le début des travaux. »

« Quand tu refais une salle de bain au complet, tu dois soumettre un avis d’ouverture de chantier à la CNESST. Si ce n’est pas fait, il n’y a aucune trace du chantier nulle part. C’est à Structures métropolitaines que revient cette responsabilité et ils ne le font pas », relate finalement le président du syndicat.

La CSN appuie la demande des médias d’avoir accès aux hôpitaux et aux CHSLD

Pour la Confédération des syndicats nationaux, il est inacceptable que les médias se voient refuser systématiquement l’accès aux installations des hôpitaux et des CHSLD. La CSN revendique une plus grande transparence des établissements depuis longtemps. D’ailleurs, elle demande l’introduction d’une clause de convention collective pour protéger les travailleuses et les travailleurs qui dénoncent publiquement des situations inacceptables dont ils sont témoins. Ils ont tellement peu d’écoute des établissements que c’est parfois leur ultime recours pour faire en sorte que l’inacceptable soit corrigé.

« Pour les travailleuses et les travailleurs du réseau, au premier front de la crise depuis le début, les médias doivent pouvoir témoigner de la réalité telle qu’elle est vécue sur le terrain. Ça peut donner des images difficiles, présenter des faits inconfortables, mais c’est important que les Québécoises et les Québécois puissent voir de leurs yeux comment ça se passe dans leurs services publics. C’est contre-productif d’essayer de cacher la crise, explique la vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville.

Par ailleurs, la CSN souligne que l’accès des journalistes à l’information est une condition essentielle permettant aux médias de jouer leur rôle primordial dans une société libre et démocratique et qu’il en va du droit du public à une information de qualité.

La CSN dénonce depuis des années la culture d’opacité qui a pris forme dans les services publics. Avec les fusions, les centralisations, il est de plus en plus difficile, même pour les syndicats, d’obtenir les informations nécessaires pour comprendre et analyser les décisions prises par les dirigeantes et les dirigeants.

La loi de l’omerta est toujours bien présente dans le secteur public. Les salarié-es qui parlent à une ou un journaliste peuvent recevoir de lourdes sanctions. C’est une des raisons pour laquelle la CSN revendique l’introduction d’une clause de convention collective protégeant les lanceurs d’alerte. De son côté, le gouvernement n’y a toujours pas répondu de façon satisfaisante.

Appel à l’action en clôture du congrès de la CSN

C’est sur une note d’espoir et un appel à l’action que le 66e Congrès de la CSN, auquel ont pris part en mode virtuel 2000 participantes et participants provenant de plus de 400 syndicats, s’est conclu aujourd’hui.

« En ces temps difficiles, les syndicats de la CSN ont démontré toute leur pertinence pour défendre les droits des travailleuses et des travailleurs », a indiqué Jacques Létourneau, dont le mandat à la présidence de la centrale a été reconduit par les délégué-es pour les trois prochaines années. « Plus que jamais, le travail de nos 300 000 membres s’est avéré crucial pour assurer le maintien des activités essentielles au Québec, mais également pour diminuer l’impact de la pandémie sur l’ensemble de notre société, notamment en matière de santé et de sécurité au travail. »

Constatant l’épuisement entraîné par la pandémie de nombreux travailleurs et travailleuses, particulièrement ceux et celles œuvrant dans les services publics, le président de la CSN a appelé le premier ministre François Legault à consacrer les prochains mois au nécessaire renforcement de nos services publics. « François Legault doit s’attaquer à l’hécatombe que nous constatons dans le réseau de la santé et en éducation. Il doit recourir à toutes les marges de manœuvre qui sont à sa disposition pour appuyer une relance économique et sociale au bénéfice des travailleuses et des travailleurs. Pour ce faire, il doit mettre un terme à l’austérité budgétaire que constituent les versements au Fonds des générations et un retour trop rapide à l’équilibre budgétaire, et ce, dès le prochain budget du Québec. »

De meilleurs moyens pour mener les luttes
Les délégué-es participant à ce congrès ont adopté une résolution visant à bonifier le Fonds de défense professionnelle de la CSN, outil financier unique du milieu syndical québécois en appui aux négociations et aux luttes menées par l’ensemble des syndicats de la centrale. Les prestations lors d’une grève ou d’un lock-out ont été haussées à 300 $ par semaine (un montant pouvant aller jusqu’à 400 $ en fonction de la durée des conflits de travail) et l’admissibilité à celles-ci a de plus été accélérée.

Les congressistes ont de plus entériné les orientations du prochain mandat de la CSN. À l’image de la crise actuelle, celles-ci prioriseront la santé et la sécurité au travail, la vie syndicale et la mobilisation, les droits du travail et la relance sociale et économique post-covid.

En plus du renouvellement du mandat de Jacques Létourneau à la présidence, les délégué-es ont réitéré leur confiance en Jean Lortie, secrétaire général, et en Caroline Senneville au poste de première vice-présidente.

En fonction des départs du trésorier sortant, Pierre Patry, du deuxième vice-président, Jean Lacharité, et de la troisième vice-présidente, Véronique de Sève, trois nouvelles personnes font leur arrivée au comité exécutif de la CSN. Comptable à la firme MCE Conseils, Yvan Duceppe a été élu trésorier de la confédération. Il agissait jusqu’à maintenant à titre de trésorier de la Fédération des professionnèles (FP–CSN). Membre du Syndicat des travailleuses et travailleurs de PJC entrepôt–CSN et président de la Fédération du commerce (FC–CSN), David Bergeron-Cyr a été élu à titre de deuxième vice-président de la CSN. Enfin, la présidente du Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN, Katia Lelièvre, a été élue troisième vice-présidente de la centrale syndicale.